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  • il y a 3 mois
Au 1er janvier 2026, les entreprises devront réemployer 10 % de leurs emballages. Citeo Pro se donne pour mission de rassembler les fabricants d’emballages, leurs clients, les opérateurs du réemploi etc. pour pousser les initiatives qui permettent d’atteindre cet objectif.

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Transcription
00:00C'est le zoom de ce Smart Impact, une douzaine de minutes pour creuser une thématique.
00:10On parle de la collecte et du recyclage des emballages pro avec Julien Dubourg.
00:14Bonjour, bienvenue.
00:16Vous êtes le président exécutif de Cité au Pro.
00:18Alors, on va beaucoup parler de la REP dans ce zoom responsabilité élargie du producteur,
00:25des producteurs.
00:26On peut dire en quelques mots un peu de pédagogie de quoi il s'agit ?
00:29Oui, bien sûr.
00:30Cette responsabilité élargie du producteur, ça découle du principe de polar payer en quelque sorte
00:35qui implique que les entreprises qui mettent sur le marché, qui vendent des produits,
00:40doivent gérer leur fin de vie pour diminuer les impacts environnementaux.
00:44Très clairement, sur les emballages et les emballages professionnels,
00:46l'objet, c'est de réduire la quantité d'emballages, de développer le réemploi lorsque c'est possible.
00:52Il y en a beaucoup dans les emballages professionnels.
00:54Et puis, de recycler ces emballages en fin de vie.
00:57Et tout ça permet de diminuer les impacts environnementaux globalement, mais également celui des entreprises.
01:02Avec donc Cité au Pro, qui joue un rôle évidemment important.
01:05Est-ce que vous pouvez nous présenter le périmètre d'action de Cité au Pro ?
01:08Alors, Cité au Pro, c'est donc un éco-organisme qui intervient pour le compte des entreprises dans ce principe
01:14pour gérer la réduction, le réemploi, le recyclage des emballages professionnels.
01:20En deux mots, on pourrait dire qu'on gère le bac jaune, non pas pour les emballages ménagers,
01:25mais pour les emballages professionnels au service des entreprises.
01:29Avec ces dates qu'il faut retenir, 1er janvier de cette année, 1er janvier 2025,
01:34c'est l'entrée en vigueur de l'AREP pour les emballages professionnels,
01:37emballages de vente, de regroupement, de transport destinés aux professionnels.
01:40Et puis, à partir du 1er janvier prochain, il y a ces objectifs de réemploi,
01:44objectifs de 10% de réemploi des emballages professionnels.
01:46Alors déjà, quand on dit objectifs, c'est contraignant, comment ça fonctionne ?
01:51Alors, c'est effectivement un des objectifs qui sont mis dans la loi et dans la réglementation.
01:55Donc, de fait, il y a une contrainte, on doit les atteindre.
02:00Il y a déjà beaucoup de choses qui existent, puisque les entreprises n'ont pas attendu
02:04la mise en place de cette filière REP pour recycler leurs emballages,
02:08pour développer les systèmes de réemploi.
02:10Mais sur certains sujets, on est encore loin du compte.
02:14Sur le réemploi, par exemple, aujourd'hui, on estime qu'on est à environ 7% de réemploi
02:19dans les emballages professionnels.
02:20Il faut atteindre 10%, mais dans un temps très court.
02:23Oui, parce que ça rentre en vigueur au 1er janvier prochain.
02:25Exactement.
02:25On est bien d'accord.
02:26Et donc là, l'objectif de la mutuelle qu'est citée au pro en tant qu'éco-organisme,
02:31c'est de mettre ensemble les différents acteurs, les entreprises, les opérateurs,
02:36les fabricants d'emballages pour aller avoir des actions complémentaires et permettre
02:44d'aller vers cet objectif de 10% sur le réemploi.
02:47Mais si l'objectif n'est pas atteint, il y a des sanctions ?
02:51Potentiellement, en tant qu'éco-organisme, en fait, les entreprises, en adhérant chez
02:56nous, nous délèguent leur obligation de gérer la fin de vie des emballages.
03:01Donc potentiellement, si on n'atteint pas ces objectifs, on peut avoir des sanctions
03:06de la part des pouvoirs publics.
03:07Alors, je me place à, j'imagine, un de nos téléspectateurs, téléspectatrices,
03:12il dit « je suis concerné, mais je ne suis pas prêt ». Il lui reste assez peu de temps,
03:161er janvier, qu'est-ce qu'il doit faire ?
03:17C'est assez simple. Il n'y a pas besoin d'être prêt. On sait que déjà, beaucoup
03:21d'entreprises font énormément de choses pour gérer correctement leurs emballages.
03:26Mais il n'y a ni plus ni moins qu'une fois que la règle va se mettre en place, d'adhérer
03:31à CiteoPro. C'est justement le bénéfice de ce principe, c'est que CiteoPro va agir
03:39pour le compte des entreprises de façon à pouvoir développer les services de recyclage
03:44ou de réemploi.
03:46Est-ce que pour vous, c'est quand même un défi ?
03:49C'est un grand défi. Aujourd'hui, CiteoPro, on opère déjà sur une partie des emballages
03:53professionnels, sur la partie des emballages de la restauration, donc tous les emballages
03:56qui finissent chez le restaurateur ou la restauration collective.
04:01Mais c'est beaucoup plus large que ça.
04:03Les emballages professionnels, c'est environ 7 à 8 millions de tonnes d'emballages à
04:08usage unique, 10 millions de tonnes d'emballages réemployés.
04:12Donc, c'est une très grande REP et qui concerne toute entreprise, tout secteur d'activité.
04:16Parce qu'à partir du moment où une entreprise vend un produit, généralement, il y a un emballage
04:20professionnel qui va autour.
04:23Donc, c'est très large.
04:24C'est un vrai défi de pouvoir avoir une bonne compréhension des différents secteurs
04:29d'activité de façon à pouvoir s'intégrer dans le business model des entreprises.
04:34L'objectif, c'est bien d'accompagner les entreprises.
04:36Ce n'est pas d'apporter une couche administrative au-dessus.
04:40Est-ce qu'il y a une dimension d'éco-conception ?
04:43C'est-à-dire, est-ce que dans cette évolution, dans cette transition, il faut maintenant,
04:49et peut-être que ça a déjà été fait par certains, éco-concevoir les produits
04:52et les emballages qui vont avec ? Vous voyez ce que je veux dire ?
04:55Pour produire moins d'emballages, pour qu'ils soient plus facilement recyclables, etc.
04:58Oui, très clairement.
04:59En fait, il y a vraiment trois leviers pour diminuer l'impact environnemental.
05:07C'est de réduire la quantité d'emballages.
05:08C'est bien de l'éco-conception, parce que c'est facile à dire.
05:11Mais l'emballage, il est conçu pour résister à des forces, etc., pour protéger le produit.
05:17Même si de temps en temps, on reçoit des colis, on se dit,
05:19oh là là, mais pourquoi il y a tant de couches d'emballages ?
05:23Mais sinon, c'est quand même prévu pour protéger ce que le consommateur,
05:27l'entreprise va récupérer.
05:28Donc, il y a bien un sujet de réduction.
05:30Il y a un sujet de réemploi, je les prends un petit peu dans l'ordre du bénéfice environnemental que ça a.
05:35De développer du réemploi pour faire en sorte d'éviter à chaque boucle d'utiliser un nouvel emballage.
05:44Et là aussi, ça ne peut pas se faire tout seul.
05:46Une entreprise qui va réfléchir au réemploi, si de son côté,
05:50elle met en marché un emballage réemployable, mais qui n'a pas le système de retour, par exemple,
05:54ça ne va pas marcher.
05:54C'est là la vertu de l'éco-organisme qui intervient en tant que mutuel,
05:59c'est de pouvoir mettre les acteurs ensemble pour pouvoir développer cette boucle collective.
06:04Quand tu dis réemploi, tu dis nettoyage, par exemple.
06:07Est-ce que ça suppose que la filière s'adapte ?
06:10Bien sûr, sur l'emploi.
06:12Lorsque l'emballage réemployable n'est pas en contact avec le produit, pas nécessairement,
06:18mais effectivement, il y a un enjeu de nettoyage.
06:20Sur les emballages professionnels, on est en train de le découvrir en discutant avec les acteurs.
06:24On ne peut pas faire n'importe quoi, parce que si un emballage, un fût, a reçu un produit chimique
06:30et puis ensuite va recevoir un produit alimentaire,
06:35c'est des choses sur lesquelles il va falloir faire extrêmement attention
06:38et de bien scinder les boucles de réemploi en fonction des secteurs d'activité.
06:43Alors, on peut s'appuyer sur ce qui s'est passé dans la filière restauration.
06:46Depuis combien de temps et quel bilan vous pouvez en faire ?
06:50Alors, on est agréé depuis 2024 sur les emballages de la restauration.
06:56Très honnêtement, c'est un peu court pour tirer un bilan.
07:00Si vous dites ça, c'est parce que ça ne décolle pas assez ?
07:02Ce n'est pas que ça décolle, mais ce n'est pas que ça ne décolle pas,
07:05parce qu'on est d'ores et déjà en contrat avec des opérateurs
07:09pour aller chercher le recyclage, les emballages dans les restaurants
07:15et ensuite faire en sorte qu'ils séparent les matières, etc.
07:19On a déjà mis en place des actions de sensibilisation des restaurants
07:22pour leur dire de bien séparer leurs emballages.
07:27Mais très honnêtement, il y a des choses qui existent.
07:31Pour être dans l'amélioration, il faut plus que quelques mois
07:34pour en retrouver les bénéfices.
07:36Mais on a déjà jeté ces bases de travail
07:40et la restauration ne va pas s'arrêter.
07:43Elle va se prolonger, mais dans le cadre de la grande famille
07:45des emballages professionnels.
07:47Comment réagissent les entreprises, les entrepreneurs qui sont concernés ?
07:53Est-ce que l'une des premières actions, ce n'est pas de vous dire
07:56encore une nouvelle taxe ou encore une nouvelle contrainte ?
07:59Oui, vous l'avez bien.
08:00C'est ça et combien ça va coûter ?
08:02Oui, c'est normal.
08:03C'est très clair.
08:05Donc, évidemment, il y a une contrainte, une charge administrative,
08:09d'une part.
08:09Donc, c'est le boulot de Cité au Pro.
08:11Et on a un background de 30 ans pour essayer d'accompagner les entreprises
08:15et faire en sorte que la charge administrative soit la moins importante possible.
08:19Parce qu'il faut bien savoir la quantité d'emballages qu'ils mettent en marché.
08:23Et puis, effectivement, ça a un coût.
08:26La transition écologique a un coût, à un niveau macro comme à un niveau micro.
08:30C'est bien l'action de Cité au Pro pour faire en sorte que la mise en place de cette nouvelle filière,
08:36elle soit pragmatique.
08:37C'est-à-dire qu'il y a besoin de moyens financiers pour pouvoir améliorer la performance,
08:43mais surtout que le moindre euro soit fléché vers la performance additionnelle,
08:47de façon à ce que ça coûte le moins cher possible aux entreprises.
08:50Est-ce qu'il y a des secteurs ou des filières pour lesquelles c'est plus facile
08:55et donc d'autres plus difficiles ?
08:57Vous voyez ce que je veux dire ?
08:58Ou est-ce qu'il y a, grosso modo, une charte de mise en œuvre qui est à peu près la même pour tout le monde ?
09:02Non, c'est assez global.
09:04Après, je commence à la restauration aux produits alimentaires, par exemple.
09:07Oui, c'est ça.
09:07Sur les produits, dès lors qu'il y a des aptitudes au contact alimentaire,
09:12pour les produits alimentaires ou pour les produits cosmétiques, etc.,
09:15c'est toujours des points d'attention très importants qu'il faut prendre en considération.
09:20Sur d'autres secteurs d'activité, il y a aussi des protections importantes du produit.
09:25On ne peut pas faire sur des produits électroniques.
09:28On peut travailler sur l'éco-conception, mais ce sont des produits qui sont éminemment fragiles.
09:32En impact environnemental, si on se retrouve à diminuer l'emballage,
09:35mais qu'il y a plus de casse, par exemple, on a tout faux.
09:38Donc, il faut vraiment prendre en considération.
09:41Il n'y a pas un secteur plus difficile que l'autre.
09:43Simplement, il faut vraiment tenir compte des spécificités de chaque secteur d'activité.
09:50Je voudrais qu'on termine par un gros plan sur la question des emballages plastiques.
09:54Il y a quand même cet objectif européen qu'on va rappeler.
09:5855% des emballages plastiques recyclés d'ici 2030.
10:04C'est un objectif ambitieux.
10:06On n'y est pas.
10:07On en est même très loin aujourd'hui en France.
10:09Est-ce qu'il est réaliste, cet objectif ?
10:13Passer de 26% à 55% en quelques années, sachant qu'on sait que souvent les derniers kilomètres
10:21sont les plus durs à parcourir, c'est un objectif qui est vraiment très ambitieux.
10:28Nous, on a la conviction qu'il ne faut pas se précipiter non plus.
10:31C'est une nouvelle filière qui se met en place.
10:33Les entreprises font déjà beaucoup.
10:35Donc, on a un enjeu de collectivement monter en compétence, donc mettre en place la traçabilité,
10:39bien comprendre là où il y a de la performance additionnelle à aller chercher,
10:44là où les entreprises peuvent mieux trier à la source pour avoir une meilleure qualité de recyclage.
10:49Et c'est ensuite, en faisant ce constat, que l'on pourra vraiment trouver les bons leviers,
10:54encore une fois, dans les différents secteurs d'activité,
10:57pour atteindre ou se rapprocher le plus possible de cet objectif ambitieux.
11:01Merci beaucoup Julien Dubourg, à bien s'il vous plaît sur Bsmart4Change.
11:04On passe au grand entretien de ce Smart Impact.
11:08C'est la rubrique prépare pour l'impact.
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