00:00Et ça, c'est des échanges que j'ai eus souvent avec les auditeuristes.
00:10Plutôt inspirants en général, c'est toujours des remarques assez intéressantes à prendre en compte.
00:16Donc on les lit et parfois à l'antenne on s'en inspire.
00:19Alors c'est vrai qu'on me reprend beaucoup de temps en temps sur certains tics de langage par exemple,
00:25mais c'est vrai que c'est assez intéressant d'avoir un dialogue avec les auditeurs et les auditrices.
00:29Je pense par exemple aux mots inclusifs comme « auditoris ».
00:32Moi j'essaye de petit à petit essayer d'arriver à ce que nos oreilles s'habituent à ces néologismes quasiment,
00:39en tout cas des mots qui soient des vocabulaires plus inclusifs.
00:42Et c'est vrai que j'ai beaucoup de messages de réaction, ça a été beaucoup le cas au début, maintenant beaucoup moins.
00:47Donc ça veut dire que voilà, c'est une petite victoire.
00:48Il y a certains termes qui arrivent à prendre leur place alors même qu'on n'avait pas trop l'habitude de les entendre.
00:54Et ça, c'est des échanges que j'ai eus souvent avec les auditeuristes.
00:59Alors sans être quelqu'un qui vient de l'Académie française, je pense que comme on a quand même avec le micro une caisse de résonance assez importante
01:07et qu'on s'adresse à beaucoup de monde à la fois, la moindre des choses c'est vrai que c'est quand même d'essayer au maximum de parler pas trop mal la langue française.
01:15La clé c'est surtout d'essayer de parler comme on est dans la vie.
01:19A priori, si on est arrivé derrière un micro, c'est que c'était ok dès le départ.
01:22Donc pas essayer d'avoir un langage trop littéraire, mais en tout cas un langage direct, chaleureux, humain, tel qu'on pourrait l'avoir avec des amis,
01:32des connaissances autour d'une table en parlant d'un bon bouquin.
01:35Voilà, c'est plutôt ça l'idée, c'est d'employer les mots qu'on a l'habitude d'employer normalement à l'oral.
01:41Je pense à des expressions qui sont assez à la mode en ce moment, comme avoir un trou dans la raquette,
01:48ça c'est un truc qu'on entend beaucoup dans les médias.
01:50Comme ça m'énerve, j'essaie de ne pas l'employer.
01:52Et puis il y a tout un tas de termes qui ne sont pas forcément ceux de ma génération, que j'évite d'utiliser,
01:58parce que sous prétexte d'avoir l'air jeune, en fait ça vous fout un sacré coup de vieux.
02:02Genre spoiler, faire un prank, tous ces termes-là, je ne les emploie pas parce qu'ils ne font pas partie de mon langage courant,
02:08je les comprends, mais dans ma bouche c'est un peu bizarre, donc je ne les utilise pas trop.
02:15Alors j'ai eu pendant longtemps, je ne sais pas si je l'ai encore parce que j'ai moins de remarques à ce sujet-là,
02:19mais j'avais tendance à finir beaucoup mes fins de phrases comme un parigo au micro,
02:22c'est-à-dire que je disais bonjour, merci, et alors ça, ça énervait les gens qui m'envoyaient beaucoup de messages,
02:28j'en ai mis à arrêter, on n'en peut plus.
02:29Je les ai écoutés, je pense que ça revient quand même de temps en temps,
02:33mais j'ai essayé de faire une thérapie sur le bonjour, et j'espère que ça a réussi en tout cas.
02:38Alors mon mot préféré, je crois que c'est le mot diversité, parce qu'il est inclusif,
02:44parce qu'il est à la fois scientifique et parce qu'il est politique,
02:48et mon idéal de société, ce serait vraiment une société avec de la diversité,
02:53et qu'on puisse justement ne plus vivre ce qu'on vit en ce moment,
02:57et que c'est haine, c'est repli sur soi,
03:00et qu'au contraire on soit dans quelque chose de beaucoup plus ouvert,
03:03où toute différence, toute diversité serait acceptée, avec laquelle on vivrait bien.
03:08C'est pour ça que j'aime bien ce mot-là.
03:13Parfois c'est difficile de les éviter si ce sont des mots qui sont dans l'actualité,
03:16mais à éviter autant que faire se peut.
03:20Par exemple, le mot courriel, on l'a beaucoup employé dès le départ,
03:23quand les mails arrivaient et qu'on s'adressait aux gens,
03:25envoyez-nous des mails pour nous écrire, nous répondre, nous parler.
03:29On a fait exprès d'employer le mot courriel,
03:32qui était un mot qui disait exactement la même chose.
03:35Donc il y a un petit effort à faire de temps en temps sur certains mots.
03:37Je sais qu'il y a des formules, moi par exemple, qui m'enripilent.
03:41Les formules de com' des politiques, comme par exemple
03:43« make our planet great again », qu'employait par exemple Emmanuel Macron.
03:48Cette formule, elle me rend dingue.
03:49Ça sent vraiment la formule du bureau de com', vous voyez.
03:53Donc ce sont des expressions que j'essaie de ne pas employer moi au micro.
03:56Le fil de ma vie.
04:00Alors vraiment, la radio pour moi, c'est le poste de radio branché dès le matin
04:03dans la maison de ma mère, et puis le métier que j'ai rêvé de faire et que je fais aujourd'hui.
04:09Alors là, je vais ouvrir mon livre de la préhistoire,
04:11parce que les voix dont je vais parler sont des voix qui ne diront plus rien à beaucoup de jeunes gens.
04:15Par exemple, je pense à Jean-Luc Es, qui était un animateur de la chaîne, un journaliste,
04:20qui animait un rendez-vous à 18h, que j'aimais énormément.
04:22Il y avait des voix de femmes, comme celle de Marie-Odile Monchicourt,
04:24qui a fait de la science bien avant moi sur France Inter et sur France Info,
04:27que j'adorais et que j'aime d'ailleurs toujours entendre,
04:30parce que c'est une voix hyper chaleureuse qui vous embarque,
04:33et dès qu'elle ouvrait la bouche, Marie-Odile, on était avec elle dans son histoire de science.
04:37C'était absolument génial, tout comme la voix de Chris, par exemple.
04:39Chris Graffiti, c'est des voix que j'ai adorées,
04:41parce qu'elles sont rondes, elles sont chaleureuses, elles sont souriantes,
04:45elles vous touchent, quoi.
04:46Donc c'est ces voix-là que j'aime.