- il y a 4 mois
Ce vendredi 29 août, les mesures d'économie budgétaire annoncées par le Premier ministre lors de son discours face au Medef, notamment le rééquilibrage des aides publiques aux entreprises et des allègements de charges contre une promesse de simplification administrative, ont été abordées par César Armand, journaliste à La Tribune, Jean-Marc Daniel, économiste, professeur d'économie à l'ESCP Europe, et Nathalie Janson, professeure d'économie à Neoma Business School, dans l'émission Les Experts, présentée par Raphaël Legendre sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00Allez, on est de retour pour la seconde partie de l'émission avec mes experts, toujours autour de la table,
00:05Nathalie Jansson, César Armand et Jean-Marc Daniel.
00:09On va parler un peu de politique ? On en a parlé toute la semaine.
00:14Mais bon, ça va continuer, je pense que c'est pas terminé pour les prochains jours encore.
00:18Mais François Bayrou était présent hier à la REF du MEDEF pour rassurer un peu les chefs d'entreprise
00:25qui, depuis le début de la semaine, entendent reparler de ce cadavre à la renverse qu'est l'ISF,
00:31mais qui bouge encore, qui bouge encore.
00:35Le Parti Socialiste doit présenter son contre-budget dans les prochains jours,
00:39souhaite ressusciter la taxe Zuckmann, une taxe de 2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros.
00:47Bon, Éric Lombard a été très clair hier à la REF, non, pas de retour de l'ISF.
00:52François Bayrou, lui, évoque plutôt une sorte de deal auquel serait prêt Patrick Martin.
01:00Je rogne un peu sur les aides aux entreprises, peut-être les allègements de charges, 80 milliards d'euros,
01:06contre de la simplification et des baisses d'impôts futures, présentes ou à venir, on ne sait pas.
01:13Ce n'est pas très clair encore.
01:17On est un peu perdus.
01:21César, est-ce que ce deal, il tient la route ? Est-ce qu'on y voit clair ?
01:25Ça fait 12 ans que je fais ce métier, 12 ans que je suis des politiques publiques françaises, européennes et locales.
01:3012 ans que j'entends ce mot, on sépare tout le monde, tout le monde en rêve.
01:33Je me souviens encore de Macron candidat en 2022 qui dit qu'on va faire un gros choc de simplification,
01:39on va fusionner France ATJ et le commissariat au plan.
01:42Il l'a fait !
01:43Il l'a fait.
01:44Voilà, mais sinon on a des secrétaires d'État à la simplification et à la réforme de l'État,
01:48Thierry Mandon, Jean-Vincent Placé pour le plus connu d'entre eux,
01:51et on attend encore ce choc de simplification.
01:53On l'a même confié à Guillaume Poitrinal en Ile-de-France.
01:56Elle a essayé de faire des choses.
01:57Simplifier, c'est compliqué, disait Guillaume Poitrinal à l'époque.
02:00Plus tu simplifies, plus tu complexifies en France.
02:04Je vais vous donner un petit exemple de la loi de simplification des véhicules économiques qui est passée inaperçue.
02:08Il y a un amendement LFI qui est passé dans cette loi Fourre-Tout
02:11qui oblige les entrepôts maintenant à demander une autorisation d'exploitation commerciale.
02:16Les entrepôts, ce n'est pas des commerces.
02:19C'est absurde.
02:20Et il n'y a personne dans le Blanc Central qui a réussi à bananer cet amendement en commission.
02:24Oui, le désordre politique n'aime pas Baudnède,
02:26pas beaucoup en même temps.
02:28Il y a des amendements complètement incohérents qui passent comme ça, en commission,
02:32et après qui se retrouvent votés en séance publique par un chaos politique.
02:39Qu'est-ce qui est le moins dommageable côté entreprise ?
02:42Est-ce qu'on peut toucher aux alaisements de charges ?
02:4480 milliards, là ça touche les salaires les moins qualifiés, les emplois les moins qualifiés,
02:51donc c'est dangereux pour l'emploi.
02:52Ou est-ce qu'on peut s'attaquer au CIR, au pacte du trade dont on parle régulièrement ?
02:58Nathalie Jansson.
02:59En réalité, quand on regarde un peu dans la littérature, ce qui est préconisé lorsqu'on veut simplifier,
03:09c'est qu'en fait il n'y a pas de moitié de simplification.
03:13C'est bien ce que me posent les propos du Premier ministre,
03:16c'est-à-dire qu'on ne peut pas simplifier à moitié,
03:17parce que du coup on recrée en fait des effets de seuil,
03:23des effets d'arbitrage entre des mesures qu'on va troquer l'une contre l'autre.
03:28Donc en fait on ne simplifie pas la vie des entrepreneurs
03:31puisqu'en fait on va à moitié rogner sur des choses,
03:33donc ça a recomplexifié autrement.
03:37Et c'est bien ça en fait le problème,
03:38c'est que si vous lisez toute la littérature des économistes très libéraux
03:44comme Friedman, Hayek, etc.,
03:45quand ils vous parlent de transition économique
03:47et quand on a observé ce qui s'est passé dans les pays de l'Est à l'époque,
03:52effectivement il n'y a pas de demi-mesure.
03:54Si vous voulez simplifier, si on veut s'attaquer...
03:57C'est quoi ? C'est à la milleille ? Il faut faire tomber des pans entiers ?
04:01Alors si je prends premièrement les propos du Premier ministre,
04:03c'est qu'on ne peut pas avoir, on ne va pas aller sélectionner les niches
04:06et rogner sur certaines choses qu'on va donner aux entreprises.
04:10On les enlève toutes et à ce moment-là,
04:12on fait un nouveau, une nouvelle fiscalité pour les entreprises.
04:16Exactement. On fait effectivement une flat tax pour les entreprises basses.
04:21Ça c'est un vrai choc parce que ça change,
04:25ça stabilise en fait le futur
04:27puisqu'on va tout enlever et mettre qu'un taux d'imposition.
04:31Et donc là on éclaircit l'horizon en fait des entrepreneurs.
04:36Mais si on va en enlever une pour...
04:38Si on va choisir entre les unes et les autres,
04:40on recrée des effets d'opportunité.
04:42Donc ce n'est pas possible.
04:44En même temps, quand on parle effectivement de comment supprimer les choses
04:47ou de simplifier...
04:48Oui, on sait que le grand soir fiscal n'existe pas en réalité
04:51et qu'un système économique qui fonctionne aussi sur un équilibre
04:54qui se pose dans le temps.
04:56On parlait du concert local aussi.
04:57Le concert local, le millefeuille territorial.
05:00La promesse de simplifier tout ça, ça n'arrive jamais.
05:04Au printemps, il y a eu un rapport sénatorial sur les aides aux entreprises
05:09qui a recensé, Jean-Marc, 2200 aides aux entreprises.
05:14Le maquis, il est là quand même.
05:15Il y a certainement de la simplification à amener.
05:17Il y avait ce chiffre de 211 milliards d'aides aux entreprises
05:20qui avaient été évoqués, qui avaient fait grand bruit
05:23à la sortie de ce rapport et de cette commission d'enquête
05:27tenue par le sénateur communiste Fabien Guay.
05:30Le haut commissaire au plan avait sorti une autre étude à la entrée
05:33en parlant de 112 milliards seulement.
05:34C'est des questions de périmètre.
05:35Mais la question des allègements de charges,
05:39Jean-Marc, c'est ça qui faisait grosso modo la différence entre les deux chiffres.
05:42Est-ce qu'on peut toucher à ces 80 milliards d'euros,
05:44qui augmentent d'ailleurs d'année en année, d'allègements de charges ?
05:48Est-ce que c'est ça ce qu'il y a le plus intelligent à faire ?
05:50Ou alors il faut aller faire un peu le ménage dans les 2200 ?
05:53Je crois qu'il y a trois niveaux.
05:54Il y a un premier niveau qui est la simplification des exigences,
05:57non pas uniquement fiscales, mais de l'ensemble des exigences
05:59vis-à-vis des entreprises.
06:01Y compris normatives, vous voulez dire ?
06:02Y compris normatives.
06:03Je rappelle quand même que quand il était ministre du budget,
06:06Gérald Darmanin avait fait voter une loi sur l'information
06:10et l'intelligence économique où il était dit qu'on avait le droit à l'erreur.
06:13Au moment du débat, ce qui avait été frappant...
06:15Sauf en matière de fiscalité.
06:18Ce qui avait été frappant, c'est qu'à l'époque,
06:21il avait dit que les gens,
06:22on nul n'est censé ignorer la loi,
06:24mais elle est tellement compliquée
06:25qu'il y a des gens qui n'arrivent pas à la comprendre.
06:27Et il avait eu ce mot, il avait dit,
06:28y compris dans les gens qui sont supposés l'appliquer.
06:31C'est-à-dire que non seulement les entreprises
06:33ne comprennent pas ce qu'ils doivent faire,
06:35mais y compris les gens qui sont en face
06:36ne savent pas très bien eux-mêmes
06:37ce qu'ils sont en droit d'attendre de l'entreprise.
06:39Donc il y a tout ce travail de simplification à faire
06:42qui rejoint un peu tous les discours
06:43sur tous les organismes qui ont été créés.
06:48Bon, il y a Sarah Knafo,
06:53Jean-Philippe Tanguy passe leur temps à l'Assemblée,
06:55elle au Parlement.
06:56C'est un sujet extrêmement politique, effectivement.
06:58Toutes les agences de l'État qui se multiplient.
07:00Là, ils ont pris, par exemple, dans le collimateur,
07:03le Conseil national du bruit,
07:05en demandant est-ce que ça sert à quelque chose ?
07:07Je ne sais pas si ça coûte très cher.
07:09En même temps, il y a beaucoup...
07:10Mais pour ça, il ne faut pas très cher.
07:11Ce qui est le plus inquiétant dans le soir,
07:12effectivement, c'est cette multiplication de normes
07:15qui a comme conséquence que les gens finissent
07:17par ne plus savoir s'ils sont en entrepôt ou en magasin.
07:19Et donc, non seulement ça a un coût,
07:22mais en plus, ils ne savent même pas ce qu'on attend d'eux.
07:25En même temps, ça crée de l'activité.
07:26Ça fait la fortune et des avocats sur le contentieux
07:28et de tous les experts divers et variés,
07:31et cabinets de conseil qui sont là pour vous accompagner,
07:33y compris les chefs d'entreprise.
07:34Alors, la deuxième chose, c'est effectivement les subventions,
07:39c'est-à-dire le fait que l'État se substitue,
07:41soit subventionne directement les entreprises,
07:43soit se substitue aux entreprises,
07:45notamment dans le financement de la sécurité sociale.
07:47Et je pense que là, il y a un vrai problème.
07:48C'est-à-dire que nous sommes 30 ans après le plan Juppé.
07:51Et donc, le plan Juppé avait comme objectif
07:53de faire en sorte que les partenaires sociaux
07:55soient dessaisies de leurs responsabilités
07:58sur la sécurité sociale,
07:59parce que l'État allait assurer,
08:01effectivement, par la gestion de la sécurité sociale,
08:03le retour à l'équilibre.
08:04Absolument.
08:05Or, l'État n'a pas assuré le retour à l'équilibre,
08:08parce que la sécurité sociale est systématiquement...
08:10La CADES aurait dû disparaître il y a fort, fort, fort longtemps.
08:12La CADES avait été créée pour disparaître en 2007.
08:15Voilà.
08:15Et donc, elle est toujours là.
08:17Et donc, le Conseil constitutionnel,
08:19on va finir par dire,
08:20écoutez, par rapport à ce qui avait été dit à l'époque,
08:22il faut la supprimer.
08:23Donc, je pense qu'à Bercy,
08:25ils sont en train de chercher le moyen
08:26de donner un nouveau nom à la CADES.
08:28Il y a la CADES,
08:29puis on va l'appeler non plus la caisse
08:31d'advertissement de la dette sociale,
08:32mais la caisse chargée de la réflexion
08:35sur l'avenir de la dette sociale.
08:37Voilà.
08:38Au commissariat, à la stratégie,
08:39et au plan.
08:41Et donc,
08:42cet échelle est liée, à mon avis,
08:44à un simple fait,
08:45c'est qu'effectivement,
08:47l'État a utilisé sa capacité
08:49à gérer la sécurité sociale
08:50pour ruiner la sécurité sociale
08:51en donnant effectivement
08:53du pouvoir d'achat à la population
08:54qui ne correspond pas
08:55à la quantité de travail
08:56fournie par la population.
08:57Vous vous dites qu'il aurait mieux fallu
08:58le laisser aux mains des partenaires sociaux ?
09:00Je pense qu'il fallait le laisser aux mains
09:01des partenaires sociaux
09:02et il fallait comprendre
09:03que le problème de la France,
09:04en termes de pouvoir d'achat,
09:05c'est qu'elle ne travaille pas assez
09:07par rapport à ses attentes
09:07de pouvoir d'achat.
09:09Alors, le Premier ministre
09:09a commencé à le dire,
09:10il a dit,
09:11je vais supprimer deux jours fériés.
09:12Mais au lieu de dire,
09:13c'est deux jours fériés,
09:14c'est pour donner du pouvoir d'achat
09:15à la population,
09:16il dit,
09:17je vais rétablir la corvée
09:18pour reprendre une image
09:19que j'ai développée dans la presse.
09:20C'est-à-dire,
09:21je vais supprimer effectivement,
09:24je vais créer du travail gratuit
09:25pour compenser l'impéritie publique.
09:28Je dis, non,
09:29il faut effectivement
09:30se poser la question
09:31de savoir
09:32pourquoi est-ce que l'État
09:34ayant échoué
09:34en termes de gestion
09:35de la sécurité sociale,
09:36on ne réfléchit pas
09:37à un retour
09:38soit des partenaires sociaux,
09:39soit une privatisation
09:40de la sécurité sociale,
09:41et pourquoi on ne fait pas
09:43comprendre à la population
09:44que ciné-laboré
09:46non-hérit-panis.
09:48Si on ne travaille pas,
09:49il n'y a pas de pain.
09:50Et donc,
09:51pour avoir du pain,
09:52il faut travailler.
09:52Et je pense que la population
09:53est prête de comprendre.
09:54L'obstilité de la population
09:56à la mesure des deux jours fériés,
09:58c'est qu'on leur dit,
09:58vous allez travailler
09:59gratuitement
10:00pour permettre à l'État
10:02de payer le Conseil national du bruit.
10:04Ils ne sont pas d'accord.
10:05Elle a été très mal comprise,
10:07c'est rarement,
10:08cette mesure.
10:08Et finalement,
10:09travailler plus en France,
10:10parce qu'il ne faut pas faire travailler
10:11ceux qui ne travaillent pas actuellement
10:13plutôt que dire
10:14à ceux qui travaillent déjà
10:15et payent des impôts
10:16et des cotisations,
10:17vous allez travailler davantage.
10:18Je ne vais pas vous parler
10:19de ce que j'entends au comptoir
10:20quand je prends mon café
10:21et faire de la breuve de comptoir.
10:23Mais oui,
10:23les gens qui bossent,
10:24qui se lèvent le matin
10:25et qui disent
10:25on me sucre deux jours fériés,
10:27je préfère les mettre
10:28dans mon café le sucre.
10:29Et qu'est-ce qu'il est...
10:29Non mais,
10:30désolé,
10:30c'était un peu nul.
10:32Mais tout ça pour dire
10:33que les mecs qui ne bossent pas
10:34ne sont pas concernés.
10:36Donc ça,
10:36ça fait chier,
10:37pardon,
10:37on parlait vulgarement,
10:38beaucoup de monde.
10:38Nathalie Jansson ?
10:41Oui,
10:42de toute façon,
10:42il est clair
10:43que dans ce contexte-là,
10:46la pédagogie
10:47a été très mauvaise.
10:49Je pense que
10:50ça peut s'entendre
10:51parce qu'en plus,
10:51ça fait rigoler
10:52les pays européens autour.
10:53Même l'Italie,
10:54à moins de jours fériés que nous.
10:55Donc,
10:56ils sont là,
10:56les Français franchement,
10:57même les Italiens.
10:59C'est dit,
11:00vous êtes très désagréable
11:01avec nos amis italiens.
11:02Vous êtes en train
11:02de sous-entendre
11:02qu'ils travaillent
11:03beaucoup moins que nous.
11:04C'est faux !
11:04C'est faux !
11:05Mais ils travaillent plus !
11:07Mais ça les fait rire
11:08parce qu'eux,
11:09on n'a plus les jours fériés catholiques
11:11alors que nous,
11:11nous les avons encore.
11:13Ils trouvent ça très drôle
11:16que...
11:17J'étais justement là-bas
11:19il n'y a pas très longtemps
11:19et quand ils ont entendu
11:20les deux jours fériés,
11:21ils ont trouvé ça drôle,
11:22la réaction à la population.
11:23Mais en effet,
11:24je pense que par rapport
11:24au problème du taux de participation
11:26sur le marché du travail
11:27qui est aussi effectivement
11:30un élément important
11:31et d'ailleurs,
11:32la note aussi de Pizani Ferry,
11:34Jaravelle le mentionnait aussi
11:35pour ce qu'on pouvait attendre
11:38sur le marché du travail
11:39de réformes positives.
11:41Oui, c'est la formation,
11:42c'est le travail des femmes,
11:44c'est de l'emploi stable.
11:44Il y a d'autres...
11:45Il faut faire la pédagogie.
11:47Effectivement,
11:47il faut plutôt présenter
11:48en disant
11:49deux jours,
11:50vous travaillez deux jours de plus
11:50mais ça sera bénéfice.
11:53Vous aurez le bénéfice
11:54de ces deux jours
11:56pour lesquels
11:57vous allez désormais travailler.
11:58Pour rebondir aussi
11:59sur ce qui s'est passé
12:00à la RER,
12:01dans le discours inaugural
12:02de Patrick Martin,
12:04il a rappelé
12:04que l'État avait promis
12:06à plusieurs reprises
12:07d'alléger la CVE,
12:08voire de la supprimer
12:09et d'alléger la C3S.
12:10Un sujet récurrent
12:11chaque rentrée
12:12à l'arrêt,
12:13les impôts de production.
12:14Chaque fois,
12:15les impôts de production.
12:16Sachant qu'il y a deux ans
12:17ou trois ans,
12:18sur ces sujets-là,
12:21Bruno Le Maire,
12:21qui à l'époque
12:22était ministre de l'économie,
12:23avait dit
12:24« Oui, je ne peux pas baisser
12:25de 10 milliards
12:26parce que j'ai besoin
12:27de ressources,
12:27mais pourtant,
12:28ce serait une bonne idée
12:28parce que les 10 milliards
12:29précédents nous ont rapporté,
12:31par un effet de l'affaire,
12:33c'est-à-dire
12:33trop d'impôts tue l'impôt,
12:34donc moins d'impôts
12:35génèrent de la recette fiscale.
12:37En supprimant 10 milliards
12:38de CVE,
12:38on a récupéré
12:3912 milliards d'impôts
12:40par ailleurs.
12:41Donc, vous avez des gens
12:42qui viennent vous expliquer
12:43que s'ils baissent la CVE,
12:45ils vont récupérer
12:45in fine...
12:46On l'a vu sur le prélèvement
12:47forfaitaire,
12:48la suppression du prélèvement
12:49forfaitaire unique,
12:49la flat tax,
12:50qui, en permettant
12:51de libérer les dividendes,
12:52finalement,
12:53c'est autofinancé.
12:54Voilà, absolument.
12:55Et donc, je comprends
12:56que le patronat
12:57dise, écoutez,
12:58c'est simple,
12:59c'est clair,
12:59c'est une promesse,
13:00plutôt que de faire,
13:01effectivement,
13:02des grandes déclarations,
13:04d'abord, je vous aime,
13:05tous les gens viennent à l'art...
13:06C'est pas d'amour,
13:06il n'y a que des preuves d'amour.
13:07Voilà, voilà.
13:08On aime l'entreprise,
13:09l'entreprise,
13:10c'est l'alpha et l'oméga
13:12de notre pensée,
13:13tout ça,
13:13et puis, concrètement,
13:14il ne se passe rien.
13:15Et donc, je suis assez d'accord
13:16avec Patrick Martin,
13:18des mesures qui ont été annoncées,
13:21le simple fait
13:21qu'elles ont été annoncées,
13:23validées,
13:24considérées comme étant opportunes,
13:26devraient conduire
13:26à ce qu'on les applique.
13:28Donc, commençons
13:29avant de se lancer
13:31dans des grandes aventures
13:32de simplification
13:33de réformes fiscales
13:34et tout ça,
13:35par appliquer ces deux mesures,
13:36suppression de la C3S,
13:38suppression de la CVAE.
13:39Ce que vous dites là-dessus,
13:40la CVAE,
13:42la C3S,
13:43que touchaient
13:43les élus locaux,
13:45aujourd'hui,
13:46les élus locaux,
13:46ils sont compensés.
13:48Il y a eu un rapport
13:49de la Cour des comptes
13:50il y a quelques mois
13:50qui dit qu'en 2023,
13:51c'est 40 milliards
13:52qui sont redonnés
13:54à l'État,
13:55aux collectivités.
13:55Oui.
13:56Je vous mets ça
13:56à côté des 44 milliards
13:58qu'on cherche.
14:00Oui.
14:00Voilà.
14:01Ils ont besoin de ressources
14:02en même temps,
14:02nos élus locaux.
14:03C'est les élections,
14:04bientôt.
14:05Je ne vous dis pas le contraire,
14:05ça fait 12 ans
14:06que j'écris sur les élus locaux.
14:07Allez,
14:08il est 10h45
14:08sur BFM Business,
14:10il est en entamant
14:11notre dernière partie
14:11autour de l'accord US-UE,
14:16l'accord commercial
14:17signé la semaine dernière.
14:20on commence à y voir
14:21un petit peu plus clair
14:22et Bruxelles
14:23qui accepte
14:24de taxer à zéro
14:26les produits industriels
14:28américains
14:29contre une baisse,
14:31une petite baisse
14:31de 27,
14:32je n'ai plus le chiffre
14:33d'ailleurs exact,
14:34mais de 27 à 15%
14:36quoi,
14:37sur un secteur
14:38qui est absolument crucial
14:39en même temps
14:40en Europe
14:40pour nous Français
14:42mais aussi
14:42chez nos voisins allemands,
14:43c'est l'automobile.
14:45Bon,
14:45on a l'impression
14:46quand même
14:47un peu
14:48de se faire avoir
14:49au final,
14:50Jean-Marc ?
14:51Non,
14:52je ne suis pas sûr
14:52qu'on se fasse avoir
14:53d'abord parce qu'encore une fois
14:54les droits de douane
14:54ce n'est pas les Américains
14:55qui allaient les payer,
14:56c'est les consommateurs européens
14:58les droits de douane
14:58que nous allons supprimer.
15:00Mais c'est notre industrie
15:01qui en pâtit.
15:02Oui,
15:02quand Donald Trump
15:03alors je vais revenir là-dessus
15:04mais quand Donald Trump
15:05clame
15:05grâce à mes droits de douane
15:07j'ai rapporté
15:07300 milliards de dollars
15:09à l'Amérique,
15:09il a pompé
15:10300 milliards de dollars
15:11sur le dos
15:12du consommateur américain.
15:13Ça a rapporté
15:14de l'argent au trésor,
15:15ça je veux bien admettre,
15:16qui en a besoin
15:17de 2500 milliards d'euros
15:18de dollars
15:19de déficit budgétaire,
15:21300 milliards,
15:21il n'a pas encore fini.
15:22Et il a le talent politique
15:23de faire croire
15:24que ce sont les étrangers
15:25qui payent.
15:26C'est donc le SEM qui paye ?
15:28Oui,
15:28je ne sais pas si concrètement
15:30le consommateur américain
15:31va être longtemps du plus.
15:32C'est Main Street
15:33bien plus que vos sujets.
15:35Voilà,
15:35oui,
15:36que le consommateur
15:37qui est un électeur
15:38des mid-termes
15:38va peut-être se poser
15:39des questions
15:40dans quelques temps.
15:41La deuxième remarque
15:41que je ferai
15:42c'est effectivement
15:42l'industrie.
15:44à faire c'est qu'on arrive
15:44à définir une industrie
15:45européenne.
15:47Par exemple,
15:47Stellantis,
15:48est-ce que c'est vraiment
15:51européen ?
15:52Les dirigeants
15:53sont à Détroit,
15:54l'essentiel effectivement
15:55c'est la constitution
15:56d'une alliance
15:57entre Fiat
15:58et Peugeot.
16:00Et au départ,
16:01Fiat est arrivé
16:02dans le mariage
16:04avec Jeep,
16:05Chrysler.
16:06Ils avaient effectivement
16:07acheté Chrysler.
16:08Donc est-ce que
16:08Stellantis
16:09c'est Chrysler,
16:10c'est Fiat
16:11ou c'est Peugeot ?
16:12En Allemagne
16:13c'est quand même
16:13très clair,
16:14c'est 35 milliards
16:15d'exportations
16:17vers les Etats-Unis
16:18de voitures neuves
16:19et de pièces
16:21détachées
16:22l'année dernière.
16:24Oui.
16:24C'est du concret.
16:25Oui, oui.
16:25Mercedes, c'est BMW,
16:27c'est Porsche.
16:29Oui, oui.
16:29Mais en quoi
16:30est-ce que ce sont
16:30des entreprises européennes ?
16:33Pourquoi est-ce qu'il ne leur dit pas ?
16:33Compte tenu du fait
16:34que c'est une économie
16:36de bazar aussi,
16:37l'économie allemande.
16:37On assemble des trucs
16:38dont une partie arrive de Chine.
16:40C'est des assembleurs.
16:40Donc, il pourrait dire,
16:41il pourrait dire, écoutez,
16:42non, en réalité,
16:43c'est Chinois,
16:45donc l'accord fonctionne,
16:48mais vous n'êtes pas une entreprise européenne,
16:49donc vous, ce sera 100%.
16:50Donc, cette idée de géographiser
16:53les droits de douane
16:54et non pas de les asseoir
16:55sur des produits
16:56est une idée qui fait que,
16:57je pense que le truc va partir
16:59dans une espèce de...
17:00C'est une complexité sans nom.
17:01Oui, oui, mais une complexité
17:03et de procédures
17:05parce qu'aux Etats-Unis,
17:06dès qu'il y a un peu
17:07quelque chose de complexe,
17:08on saisit la justice
17:09et on judiciaire
17:10et on finance énormément d'avocats.
17:12Et donc, on va vers
17:13une espèce de complexité
17:14que Trump, je pense,
17:15lui-même ne réalise pas.
17:17C'est vrai que sur l'aéronautique,
17:18par exemple,
17:18qu'il y a une exemption
17:19puisque Boeing, évidemment,
17:21a besoin d'exporter
17:22énormément aussi.
17:24Les fabricants ne savent pas
17:25si les pièces d'aluminium
17:26ou d'acier
17:27bénéficient de cette exemption.
17:29Ça va être un cauchemar
17:31à mettre en place.
17:32C'est là où on voit
17:33effectivement la limite
17:34de l'hyper-simplification
17:35du discours de Donald Trump,
17:37finalement,
17:37puisque d'aller dire
17:39oui, je vais faire payer
17:40les autres,
17:42vous allez voir
17:42ce que je vais vous dire,
17:43mais en fait,
17:44par rapport à la réalité
17:45du monde aujourd'hui globalisé,
17:47en fait,
17:47ça n'a aucun sens.
17:51Ça n'a aucun sens
17:52et ça crée des maux de tête
17:53à tout le monde.
17:53On voit des usines, quand même,
17:54qui se rapatrient
17:56aux Etats-Unis en masse.
17:58Oui, bien sûr,
17:58il y a des effets.
17:59Je ne dis pas
18:00qu'il n'y a pas d'effet,
18:00mais ça crée déjà
18:03beaucoup de maux de tête
18:04et on ne sait pas
18:05jusqu'où ça va aller
18:06tellement, en fait,
18:07ça provoque
18:08de pertes d'efficacité
18:12puisqu'en fait,
18:13on ne sait plus,
18:13à la fin,
18:14ce qu'on va devoir taxer.
18:15Là, aujourd'hui,
18:16c'était le début,
18:17il y a tous les colis
18:18qui vont être taxés.
18:19Je pense que c'est pareil.
18:20Je pense qu'à un moment donné,
18:23il y a beaucoup
18:23qui vont quand même
18:24se fâcher
18:25contre le fait
18:26qu'ils ne puissent plus
18:27recevoir de colis
18:28aussi vite qu'avant.
18:30Je pense que ça va...
18:31On va matérialiser
18:32dans sa vie quotidienne
18:33le chaos
18:34que provoquent
18:35ces mesures
18:36hyper simplificatrices
18:38dans une réalité
18:39qui est beaucoup plus complexe
18:40et qui est inadaptée
18:42par rapport
18:42au cadre d'aujourd'hui.
18:43Un détail,
18:44les bouchons de Liège
18:46sont exemptés
18:47de droits de douane,
18:49par exemple,
18:49contrairement
18:50aux producteurs
18:51de vins et spiritueux.
18:52Donc, il y a des bouchons
18:53qui vont arriver
18:53sans bouteille.
18:54C'est pas mal.
18:55Ça ressemble presque
18:56à la TVA sur le chocolat.
18:57Complexité sur la TVA
18:58sur le chocolat en France.
18:59En fait, il veut ressembler
19:00à l'Europe.
19:01Il veut nous imiter,
19:02Donald Trump.
19:04Et au même moment,
19:05il accuse les pays
19:05de l'Union européenne
19:06de censurer les GAFAM
19:08et il menace Bruxelles
19:09de nouvelles surtaxes
19:11si l'Europe
19:13ne refuse de toucher
19:14à ces règlements numériques
19:16le DSA
19:18et le DMA.
19:20C'est bizarrement.
19:20On n'a pas parlé
19:20du Mercosur
19:21qui va peut-être aussi
19:22s'inviter à la table
19:24du Conseil franco-allemand
19:25tout à l'heure.
19:26Ça, c'est un des grands sujets
19:27avec une France
19:28très, très, très isolée
19:29au sein de l'Europe.
19:30Mais du coup,
19:31ça devrait peut-être avancer
19:32puisque nous sommes les seuls
19:33à être les seuls
19:34et nous, on avait fait
19:35une enquête
19:35avec nos bureaux
19:36et correspondants
19:36en dehors du périph' parisien
19:38sur les grands gagnants
19:39discrets du Mercosur.
19:40Et là, j'ai retrouvé
19:41dans cet article
19:42que les produits de la mière,
19:43par exemple,
19:45échapperaient
19:45aux tarifs douaniers.
19:47Et ce serait très bon
19:48pour les huîtres
19:48de Charente-Maritime,
19:49par exemple,
19:50qui exportent
19:51jusqu'à 1000 tonnes par an,
19:53c'est-à-dire 6%
19:54de leur production.
19:55C'est pas rien.
19:56Et pour plein d'autres secteurs.
19:58Ce qui bloque
19:58les mêmes ressources en France
19:59c'est la filière bovine
20:00qui, bien souvent,
20:03lutte contre tous les traités.
20:04Et on l'avait vu
20:04avec le CETA,
20:05aussi,
20:06où la France
20:07est très largement bénéficiaire.
20:10CETA qui n'a toujours
20:10pas été ratifiée.
20:11Non, en attendant.
20:13Ça fait 10 ans
20:13qu'on en parle.
20:15Non mais,
20:15effectivement,
20:16le Mercosur,
20:17c'est un cas typique.
20:18C'est-à-dire que
20:19les Français hurlent
20:20contre le protectionnisme
20:22de Donald Trump
20:23et veulent faire
20:23du protectionnisme
20:24sur le Mercosur.
20:26ils ont découvert
20:30avec concernation
20:31que l'Union Européenne
20:31avait signé
20:32un accord de libre-échange
20:33avec le Vietnam.
20:34Ce qui prouve
20:34qu'ils ont un suivi
20:35un peu distant
20:36de la réalité
20:37de la vie de Bruxelles.
20:38mais bon.
20:39Et donc,
20:40quant à Donald Trump,
20:41c'est une espèce
20:42de réflexe pavlovien,
20:44les droits de douane.
20:45Dès qu'il y a un problème,
20:46il met des droits de douane.
20:47Donc là,
20:47il nous menace
20:47puisque les GAFAM,
20:48on les traite mal.
20:49Bon, allez,
20:49hop,
20:49un droit de douane.
20:50Je rappelle quand même
20:51qu'au moment
20:52où il y a eu
20:54le Festival de Cannes,
20:55l'industrie américaine
20:56du cinéma
20:56a fait le bilan
20:57et a dit,
20:58écoutez,
20:58on perd de l'argent
20:59parce qu'on a
21:00de moins en moins
21:01de spectateurs.
21:03Il a dit,
21:03on va mettre
21:03un droit de douane
21:04sur les films étrangers.
21:05Alors,
21:06il y a un ancien
21:06qui lui a dit,
21:07mais est-ce que vous êtes
21:07déjà allé au cinéma
21:08où vous êtes à New York,
21:09dans un cinéma de New York
21:10et il y a combien
21:11de films étrangers
21:12dans les cinémas de New York ?
21:14Et donc,
21:15alors,
21:16et la question qui se pose,
21:17c'est est-ce qu'il va mettre
21:17un droit de douane
21:18sur les produits
21:18qui arrivent dans l'Alaska ?
21:20Il a dit,
21:20pardon,
21:21que l'Alaska,
21:22c'était aux Etats-Unis
21:22quand il est parti
21:23d'un courage.
21:24Il a dit,
21:24écoutez,
21:25je suis content
21:25d'entrer aux Etats-Unis.
21:26Et donc,
21:27derrière tout ça,
21:28il y a un aspect très politique.
21:30Il y a beaucoup de cinéma.
21:31Il y a beaucoup.
21:31Et donc,
21:32se réjouir,
21:33s'inquiéter,
21:34je pense que le plus inquiétant,
21:35ce n'est pas le contenu
21:36de l'accord,
21:37c'est la vitesse à laquelle
21:38il va être remis en cours.
21:39Il va changer.
21:40Il va changer.
21:42On rentre dans une période
21:44où on parle beaucoup
21:45d'incertitude.
21:46L'incertitude,
21:47elle est générée par...
21:48Par le politique.
21:49C'est ce qu'on a entendu
21:50beaucoup au MEDEF
21:51dans cette rentrée.
21:53C'est la perturbation
21:54du politique
21:54sur le monde économique.
21:55Et nous,
21:56on en a rajouté,
21:56effectivement,
21:57une couche a été rajoutée
21:58récemment.
21:59Donc,
22:00il y a l'instabilité
22:00de Donald Trump
22:01qu'on essaye d'apprivoiser
22:03depuis janvier,
22:04mais c'est compliqué.
22:05Et là,
22:06en France,
22:06on a remis une couche
22:07d'incertitude.
22:08Après,
22:08sur le discours général
22:09du moment,
22:09on a l'impression
22:10que toute l'économie
22:11va être paralysée
22:12et bousculée
22:13et abîmée
22:15par ce déséquilibre politique,
22:19cette déstabilisation
22:20institutionnelle.
22:21Là,
22:22sur les droits de douane,
22:22évidemment,
22:23ça concerne
22:23toutes les grandes entreprises
22:24exportatrices,
22:26mais le tissu
22:26français,
22:27lui,
22:28économique,
22:29qui est principalement fait
22:30TPE,
22:312 PME,
22:32finalement,
22:33il s'en fiche un peu,
22:34non,
22:34de savoir si on a
22:35un François Bayrou
22:36à Matignon
22:37le 9 septembre
22:37ou pas,
22:38ça ne change pas grand-chose.
22:39La vie continue.
22:41On a eu les chiffres
22:42de la DARES
22:42au deuxième trimestre.
22:44L'emploi tient en France
22:46et la croissance
22:460,3% au deuxième trimestre
22:48tient plutôt pas mal.
22:48Sur la certitude du politique
22:49en France,
22:50effectivement,
22:50je pense qu'il y a
22:52quand même
22:53toute une partie
22:54de la vie au quotidien
22:54des entreprises
22:55qui,
22:56ne serait-ce que si
22:57on demandait
22:58à un certain nombre
22:59de nos dirigeants
23:00d'entreprises
23:01qui est ministre du numérique,
23:02qui est biliste.
23:04Voilà.
23:06Ils s'en foutent.
23:06Ils s'en foutent,
23:07oui, exactement.
23:08Ils ne le connaissent pas,
23:08de toute façon,
23:09oui.
23:09Ça change tout le temps.
23:11Oui, exactement.
23:12Je disais tout à l'heure,
23:13je parlais des impôts locaux,
23:14oui,
23:14mais heureusement,
23:14on a aussi les élus locaux
23:15qui tiennent le pays
23:16au quotidien.
23:17Je discutais avec un président
23:18de région,
23:18pareil,
23:19toujours à Orle-Garros,
23:20à la REF,
23:21aux rencontres du Menef,
23:22et il me disait
23:23mais nous,
23:23on passe notre temps
23:24à faire des compromis
23:25avec nos majorités diverses,
23:27nos oppositions,
23:28pour avancer.
23:29Les locaux,
23:29c'est 70%
23:30de la commande publique locale,
23:32le BTP,
23:33l'artisanat,
23:34que sais-je.
23:35Donc voilà,
23:35heureusement qu'il y a aussi ça
23:36pour faire tourner
23:37une économie locale
23:38non délocalisable.
23:40Oui,
23:40et on voit
23:41des taux de notoriété
23:43ou de satisfaction
23:44bien supérieurs
23:45auprès des élus locaux,
23:47auprès de la population
23:47qu'effectivement
23:49sur le gouvernement national.
23:53C'est pas l'en mars prochain,
23:54d'ailleurs.
23:55Un dernier mot très rapide,
23:58Nathalie,
23:58vous souhaitiez parler
23:59de la FED.
24:02La gouverneure
24:04de la FED,
24:04Iskraut,
24:05qui contre-attaque
24:06cette nuit
24:07contre Donald Trump
24:09qui lui-même
24:10l'a licencié
24:12séance tenante
24:13sur une affaire
24:15de prêt
24:16pour lesquelles
24:18elle aurait falsifié
24:19des documents.
24:20Qu'est-ce que ça dit
24:21de la relation
24:21entre le politique
24:22et l'indépendance
24:24de la FED ?
24:25Quels sont les enjeux
24:26autour de ce débat ?
24:27Alors ce qui est intéressant
24:29dans ce qui se trame
24:30aux Etats-Unis,
24:31c'est qu'effectivement
24:32pendant longtemps,
24:33l'indépendance
24:34des banques centrales
24:35a vraiment été portée
24:36dans les années 80
24:37comme l'alpha
24:39et l'oméga
24:39de ce que doit être
24:41une banque centrale
24:42pour qu'elle soit
24:43crédible
24:44dans ses actions
24:45de politique monétaire
24:46et qu'elle ne soit pas
24:47au service
24:47du politique
24:48pour éviter
24:49les cycles politiques,
24:52donc les cycles économiques
24:53générés par le politique.
24:54En fait,
24:56quand on regarde
24:57ce qui s'est passé
24:58depuis 2008,
24:59on s'aperçoit
25:00que c'est un peu
25:00plus compliqué que ça,
25:01c'est-à-dire qu'il y a
25:01bien une indépendance,
25:02on ne va pas remettre
25:03en cause le fait
25:05que le président de la FED
25:08va prendre ses décisions,
25:09mais on voit bien
25:09qu'il a quand même
25:10accommodé...
25:10J'ai pas la lutte
25:10depuis des mois
25:11contre les baves
25:12de Donald Trump.
25:13Mais on sait bien
25:14que depuis 2008,
25:15la Banque centrale
25:16a quand même
25:16beaucoup accommodé
25:17le politique,
25:18ce qui était
25:19un grand changement.
25:21Ah oui,
25:22non mais partout.
25:24C'est-à-dire que 2008
25:24a quand même été
25:25une rupture
25:26dans cette idée
25:27un peu symbolique
25:28de l'indépendance
25:29au-delà de tout.
25:32Donc là,
25:33en fait,
25:33on voit que ça va
25:34un peu plus loin
25:34parce que comme
25:35Donald Trump,
25:36effectivement,
25:36il n'a pas de limite
25:38et il est très cash
25:39dans ce qu'il veut.
25:41Finalement,
25:42il va plus loin
25:42dans cette demande,
25:43c'est-à-dire que
25:44depuis 2008,
25:45on voit bien
25:46que la Banque centrale
25:47est venue baisser les taux
25:48jusqu'à ce que ça aille mieux,
25:50donc à bien accommoder
25:51la demande politique
25:52et également
25:53lorsqu'il y a eu le Covid
25:54parce qu'il faut regarder
25:55quand même
25:55l'augmentation des bilans
25:57des banques centrales
25:58et voilà,
25:59il est ce qu'il est aujourd'hui.
26:01Donc on a bien eu
26:01des banques centrales
26:03qui ont changé
26:04leur attitude
26:05mais toujours
26:06en se revêtant
26:08de l'indépendance
26:10de la Banque centrale.
26:11Simplement là,
26:12Trump va plus loin
26:13et dit carrément
26:14écoutez,
26:14moi je pense que votre timing
26:15il n'est pas bon
26:16parce que de toute façon,
26:19effectivement,
26:19vous auriez dû baisser
26:20les taux plus tôt
26:21donc moi j'aimerais bien
26:22que maintenant
26:22quand je dis quelque chose
26:23vous m'écoutiez.
26:24Ce qui est un sujet
26:25pour la petite histoire
26:26pour reboucler sur l'Europe
26:29et en particulier dans la France,
26:30ce qui est assez amusant
26:31parce que cette idée
26:32que finalement le politique
26:33doit avoir son mot à dire,
26:34c'est souvent
26:35la critique adressée
26:37par certains politiciens
26:38à l'égard
26:38de la Banque centrale européenne
26:39en disant
26:39qu'elle n'est pas dégocratique,
26:41qu'elle prend des décisions
26:41sans prendre en compte
26:42les taux.
26:42Et puis elle n'aide pas
26:42la croissance,
26:43baisser les taux.
26:44Donc c'est drôle de voir
26:46en fait,
26:47à la fois critiquer
26:48ce que fait Trump
26:48mais finalement,
26:50c'est presque ce que certains
26:51voudraient en Europe aujourd'hui.
26:53Voilà,
26:54c'est pour ça que c'est intéressant.
26:55Ça va changer l'histoire
26:56ce jour-là ?
26:57La telle raison de 2008
26:59c'est véritablement une rupture
27:00parce qu'avant la Banque centrale
27:01était là pour lutter
27:02contre l'inflation,
27:03là maintenant
27:04elle est là pour lutter
27:04contre la banqueroute.
27:06Elle ne soutient pas tellement
27:07la croissance,
27:08elle est là pour éviter
27:09la banqueroute.
27:10Et alors les banques centrales
27:11historiquement
27:11n'ont pas toujours eu le même rôle.
27:12Une banque centrale
27:13du XIXe siècle
27:13ne luttait pas contre l'inflation,
27:15il n'y en avait pas,
27:16on ne savait pas ce que c'était.
27:17Et donc dans les années 80
27:18le problème c'était l'inflation,
27:19on a construit un système,
27:21maintenant effectivement
27:22c'est la banqueroute potentielle
27:23d'un certain nombre d'états.
27:25Et donc la banque centrale
27:26est là,
27:27on doit la rendre.
27:28Jusqu'à quand ?
27:28Jusqu'à quand ?
27:29Et si on doit la rendre,
27:30si on doit conserver
27:31l'indépendance,
27:32ce qui est effectivement le cas,
27:33il faut peut-être arrêter.
27:34Faire des efforts à nos tours.
27:36Voilà, il faut arrêter
27:37des discours.
27:37Opération Sauver la BCE,
27:39réduisons les déficits français.
27:41Merci beaucoup Jean-Marc Daniel,
27:42Nathalie Jansson,
27:43César Armand,
27:43mes experts de ce vendredi.
27:45On se retrouve lundi
27:4610h, 11h,
27:48notez bien ce nouvel horaire,
27:4910h, 11h
27:50sur l'antenne de BFM Business
27:52du débat, du décryptage,
27:54de l'analyse.
27:55Bon week-end à tous,
27:56je vous donne rendez-vous lundi.
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