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  • il y a 4 mois
Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce, de l'Artisanat, des PME et de l'ESS, était l'invitée de Laure Closier, ce jeudi 28 août. Elle a défendu la position des entrepreneurs face à l'incertitude politique et abordé les filières actuellement difficulté, dans Good Morning Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:008h08 sur BFM Business et sur AMC Découverte. On est toujours depuis Roland-Garros avec notre invitée Véronique Louvagi.
00:06Bonjour, vous êtes ministre déléguée à chargée du commerce, de l'artisanat, des PME et de l'économie sociale et solidaire.
00:12On a eu un patron du MEDEF il y a quelques instants sur notre antenne assez offensif, disant très clairement que si les politiques refusent de comprendre comment fonctionne l'économie,
00:21on va voir à un moment donné ce que ça fait si les chefs d'entreprise lèvent le crayon.
00:25Donc clairement le ton monte entre le patron du MEDEF et les politiques. Comment vous réagissez à ce type de menaces ?
00:32Bonjour, je suis très heureuse d'être là pour défendre aussi les entrepreneurs, étant ministre des entrepreneurs.
00:40J'entends les inquiétudes qui sont formulées depuis lundi. J'ai entendu Patrick Martin, j'ai eu l'occasion d'échanger avec lui.
00:47Je veux dire aux entreprises qu'effectivement elles ont besoin de stabilité, elles ont besoin de visibilité et de lisibilité.
00:53Et que l'entreprise, cela va être la solution pour sortir de la crise dans laquelle nous sommes.
00:59Nous avons une crise qui est formulée et qui tient compte de la situation de l'endettement de notre pays, une situation des dépenses publiques qui existe.
01:09Nous devons sortir de cette situation de surendettement.
01:13Pour cela, l'entreprise peut être la solution. C'est l'entreprise qui crée de la richesse.
01:17Alors effectivement, nous devons entendre l'entreprise. J'entends, j'ai un certain nombre d'échanges avec l'ensemble des entreprises depuis que je suis ministre et avant.
01:27J'ai été moi-même chef d'entreprise, j'ai été expert comptable, j'ai accompagné des entreprises.
01:32Nous devons soutenir ces entreprises et nous devons les entendre.
01:35Elles doivent améliorer leur compétitivité et il y a une inquiétude aujourd'hui qui est formulée sur le niveau des impôts.
01:41Moi, je veux leur dire aujourd'hui qu'il ne faut pas augmenter les impôts.
01:44Nous devons soutenir un certain nombre de mécanismes qui existent, je pense au crédit d'impôt recherche qui a été évoqué, je pense au pacte d'Utreil qui participe à la transmission.
01:52Donc il faut toucher ni l'un ni l'autre. Ce sont deux pistes potentielles qui, dans les niches fiscales, pourraient être touchées. Pour vous, il ne faut pas y toucher ?
01:58Je considère qu'aujourd'hui, il faut soutenir nos entreprises. La situation est compliquée. Il y a une compétitivité internationale.
02:05Il y a un certain nombre de sujets qui pèsent sur les entreprises.
02:08Nous avons une croissance qui n'est pas forcément au rendez-vous.
02:11Il y a une situation européenne aussi en difficulté. L'Allemagne, aujourd'hui, est en situation d'une croissance négative au deuxième trimestre.
02:18Donc il est important de soutenir nos entreprises. Il nous faut créer de la richesse.
02:21Et c'est l'entreprise qui crée de la richesse.
02:23Donc toutes les pistes qui concernent le soutien aux entreprises, l'amélioration de la compétitivité des entreprises, doivent être maintenues.
02:31Et il ne faut pas toucher à ces mécanismes.
02:34Parce qu'il y a le soutien, il y a les entreprises qui ont besoin d'aide, etc. On reparlera du secteur du textile dans quelques instants.
02:39Mais il y a juste ceux qui disent, laissez-nous bosser, en fait. Arrêtez de nous asphyxier par...
02:45Alors les impôts, c'est un cas. Mais il y a aussi l'ensemble des règles demandées, des normes.
02:49À un moment donné, c'est juste ça, en fait, le sujet. C'est laissez-nous produire.
02:53Alors je pense qu'il faut libérer, je dirais même probablement libérer le travail.
02:58Durant mes vacances, j'ai eu l'occasion d'échanger avec des commerçants.
03:01Certains me disaient, vous voyez, moi j'ai des salariés là, qui voudraient travailler plus.
03:05Mais ils ne peuvent pas, nous sommes au maximum du contingent d'heures supplémentaires.
03:09Donc vous voyez, il y a des pistes là. Il nous faut travailler sur ces pistes.
03:13Sur la simplification, vous avez tout à faire.
03:15Deux ans qu'on attend la loi simplification.
03:17Oui, alors, elle est quasiment arrivée à son terme, puisque nous aurons la commission mixte paritaire,
03:22dont l'agenda est prévue, le 30 septembre, qui va participer.
03:26Il y a un certain nombre de simplifications en termes de procédures,
03:29la suppression d'un certain nombre de comités.
03:31Il y a des dispositifs concernant les baux commerciaux,
03:34qui va permettre de libérer 2 milliards de trésorerie au niveau des loyers.
03:40Il y a un certain nombre de mécanismes sur la simplification,
03:42également en matière de commandes publiques.
03:44Mais effectivement, vous avez raison.
03:46Juste sur la simplification, puisque vous parliez de délai depuis le début.
03:50C'est très loin, quand même. Il peut se passer qu'il n'y a plus de parlementaires,
03:54plus de gouvernements.
03:55En tout cas, le Parlement continue. Il sera en session le 30 septembre.
04:00Et il pourra tenir sa commission mixte paritaire.
04:03Voilà. Donc, effectivement, je partage que c'est un petit peu long.
04:05Mais un exemple en matière de simplification, sur les CERFAs.
04:08Nous avons 1 800 CERFAs en France.
04:11J'en ai supprimé 250 depuis le début de l'année.
04:14Ces 250 CERFAs, c'est 1 million de téléchargements dans le domaine des entreprises.
04:18Donc, voilà. Ce sont des pistes concrètes de simplification.
04:21Mais vous avez raison. Il nous faut continuer à agir sur la simplification.
04:24Le poids administratif au niveau des entreprises, en France, c'est 4% du PIB.
04:29Alors que dans d'autres pays, c'est moins de 1%.
04:32Véronique Louvagie, vous faisiez partie du déplacement dans l'usine du coq sportif.
04:36C'était dans l'aube. C'était mardi matin.
04:38Objectif, soutenir la filière textile française,
04:41avec un coq sportif qui a eu de multiples difficultés,
04:44qui a été repris par Dan Mamann.
04:46C'était au milieu de l'été.
04:4950 000 emplois perdus dans la filière textile depuis quasiment 10 ans.
04:54Est-ce que ça vaut le coup de sauver, je vous le dis franchement,
04:56une boîte comme le coq sportif ?
04:58On parlait de Karmat hier, qui est dans le cœur artificiel,
05:01des boîtes qu'on laisse tomber.
05:02L'État a dit clairement qu'il n'aiderait pas.
05:03Le coq sportif, ça vaut le coup ?
05:06Je dirais que toutes les entreprises méritent d'être sauvées.
05:09Il y a des approches particulières qui doivent être adaptées,
05:13puisque chaque cas est un cas particulier.
05:14Le coq sportif est une très belle entreprise
05:17qui participe par ailleurs à tout un écosystème.
05:20À Troyes, dans l'aube, il y a toute une filière textile
05:23qui est organisée autour du coq sportif
05:25et d'autres segments d'activité dans le textile.
05:28Donc oui, il faut soutenir et développer cette filière.
05:32Mais il y a une demande.
05:33Il y a une demande pour des produits comme celui du coq sportif
05:36face à des gens qui veulent acheter chinois très peu cher.
05:39De manière très précise, les dirigeants nous ont exposé leur plan.
05:42Un plan solide, un plan stratégique, ouvert sur l'exportation.
05:45Aujourd'hui, le coq sportif a une activité qui se présente 95% en France
05:52et 5% à l'exportation.
05:54Le projet est d'aller sur une situation qui serait complètement renversée
05:58avec 95% à l'exportation, notamment en allant sur le marché des Etats-Unis.
06:03Voilà.
06:03Donc ça, ce sont des pistes.
06:04Et je pense que tout ce qui peut participer au niveau de l'Etat
06:07à soutenir ces entreprises, à soutenir cette filière,
06:11doit être fait.
06:12En tout cas, c'est ce qui a été engagé avec le soutien de l'Etat,
06:15avec le soutien des acteurs locaux également.
06:17Mais ça vaut le coup de soutenir des entreprises de moyenne gamme dans le textile,
06:22de mettre des barrières à l'entrée au niveau européen,
06:24au niveau français, aux produits chinois,
06:27alors que la demande n'est pas forcément là.
06:29C'est-à-dire, est-ce qu'on ne s'époumonne pas, en fait,
06:32finalement, à vouloir sauver un secteur qui est perdu d'avance ?
06:35Je suis désolée de le dire, mais sur le textile français,
06:38est-ce que vraiment il y a de l'avenir ?
06:40Le secteur n'est pas perdu.
06:41Nous avons eu l'occasion d'échanger sur une table ronde
06:44avec l'ensemble, un grand nombre d'acteurs de la filière,
06:47un grand nombre d'entreprises du textile
06:50qui ont des pistes, qui ont des plans.
06:53Alors effectivement, il nous faut les aider
06:54et il nous faut lutter également contre la concurrence déloyale
06:57que vous évoquez.
06:58Cette concurrence déloyale, elle est très forte,
07:02elle s'accroît, je pense, à tout ce qui concerne les plateformes,
07:06Chine, Tému.
07:08Je voudrais juste rappeler qu'aujourd'hui,
07:1025% de l'e-commerce en matière de textile
07:14s'effectue au travers de ces plateformes.
07:17Donc, il nous faut intervenir.
07:18En tout cas, c'est ce que nous avons fait au niveau du gouvernement
07:20en relançant la proposition de loi Fast Fashion
07:24qui va permettre effectivement de créer un malus sur tous ces textiles
07:28ultra fast fashion, un malus qui pourra être de 5 euros la première année.
07:34Oui, et qui évoluera jusqu'à 10 euros.
07:37J'ai engagé également au niveau de la répression des fraudes,
07:39de la DGCCRF, un certain nombre de process
07:42en ayant demandé un triplement des contrôles,
07:47des éléments, des articles qui viennent de ces plateformes
07:52sur la régularité, la conformité.
07:54J'ai demandé également à ce que les contrôles soient ciblés
07:58sur ces plateformes avec une prise en charge
08:01à 360 degrés de tous les prismes au niveau des contrôles.
08:05Et nous sommes en train d'établir un protocole également
08:07pour qu'il y ait une communication d'information
08:09entre les douanes et la répression des fraudes,
08:12une communication d'information systématique
08:14pour encore mieux cibler les contrôles.
08:16Un mot pour terminer, Véronique Louvagie,
08:18sur des mouvements sociaux à venir.
08:20Par exemple, Bloco-Tout le 10 septembre
08:22avec des inquiétudes de commerçants.
08:24On était il y a quelques jours avec le patron d'Etam
08:26qui disait « Fermez, bâchez mes magasins,
08:29c'est une journée de perdue, on ne peut pas se le permettre. »
08:32On a là un secteur du retail inquiet face à des mouvements sociaux.
08:36– Écoutez, je pense qu'on peut être inquiet.
08:39Bloquer un pays n'est pas une solution.
08:42Effectivement, il peut y avoir des expressions
08:44qui soient établies, mais le blocage n'est pas une piste.
08:48Il faut des propositions.
08:50Et en tout cas, j'entends ces commerçants
08:52qui vont perdre probablement une journée de travail,
08:55peut-être même plus, parce que ça crée toujours
08:57un effet un peu plus important.
09:00– Et des clients qui ne viennent pas.
09:01– Et des clients qui ne viennent pas.
09:02Et moi, je pense qu'il faut lever toutes les inquiétudes
09:05qui peuvent exister.
09:06Il faut que nous retrouvions très vite une stabilité,
09:08une visibilité, parce que les Français sont inquiets
09:11de la situation.
09:12Et je pense qu'il faut prendre en compte cette inquiétude
09:14et apporter des réponses,
09:16et faire en sorte que nous puissions discuter
09:19pour avoir un budget, un budget équilibré,
09:21en prenant en compte une participation des efforts
09:24des uns et des autres.
09:25– Merci beaucoup Véronique Levagy
09:26et d'être venu ce matin dans la Martinelle de l'économie.
09:29– Merci.
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