- il y a 2 mois
Retrouvez l’émission le 18h Eco présentée par Antoine Larigaudrie du lundi au jeudi et réécoutez-la en podcast.
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00:00DFM Business présente
00:02Le 18h éco
00:06Bonsoir à toutes et à tous, soyez bienvenus pour cette nouvelle édition du 18h éco
00:14tout ce que vous devez savoir sur l'actualité économique du jour.
00:18Au sommaire ce soir, Renaud qui est au cœur de l'actualité à peine nommé
00:21François Proveau imprime sa marque et ça démarre fort
00:25avec l'accent mis sur la maîtrise des coûts et la compétitivité.
00:30Renaud qui a longtemps résisté à la déprime conjoncturelle du secteur auto sous l'air d'Emeo
00:33va devoir accélérer sa transformation.
00:36Tous les détails dans un instant avec Mathieu Pêcheverti.
00:39Les résultats d'entreprises qui pleuvent de partout, c'est le jeudi maudit,
00:42toujours la journée la plus copieuse de ces vagues.
00:44Bon, il y a vraiment à boire et à manger, mais deux entreprises en vedette.
00:47Société Générale qui confirme sa dynamique incroyable depuis le début de l'année,
00:51un cours de bourse plus que doublé et un redressement qui se confirme, qui s'amplifie même.
00:56Et puis Legrand, un autre champion de l'intelligence électrique,
00:58toujours en grande forme.
01:00Son directeur général, Benoît Cocard, sera avec nous sur ce plateau dans quelques minutes.
01:05Enfin, les droits de douane, toujours sur la table.
01:07Les industriels partout dans le monde, bien obligés de redessiner leurs cartes.
01:11Toujours des craintes persistantes dans les filières vins et spiritueux,
01:14dans le transport maritime.
01:15On ira faire un tour au port du Havre tout à l'heure,
01:17où les choses s'annoncent quand même peut-être plutôt bien pour les prochains mois.
01:20Mais aussi des choix décisifs.
01:22Safran, notamment, qui publiait d'ailleurs de bons résultats ce matin,
01:25pourrait choisir la France pour implanter sa nouvelle usine de freins carbone.
01:29Reportage tout à l'heure.
01:30Pour le moment, c'est le 18h éco.
01:31C'est parti, on y va.
01:32Bon, mais il y a quand même un gigantesque éléphant au milieu de cette pièce.
01:40Un mouvement, mais tellurique.
01:41Avec, il est encore question de résultats.
01:43Les résultats de Microsoft et de Meta, ils sont spectaculaires.
01:46Vraiment spectaculaires.
01:47Bien au-dessus des attentes, à tel point qu'en après-marché hier à Wall Street,
01:50sont plus de 500 milliards de dollars de capitalisation qui sont déversés sur un seul de ces titres.
01:57L'équivalent d'un Johnson & Johnson qui serait créé d'un coup comme ça.
02:01Et Microsoft, d'un coup, entre officiellement dans le club des 4 000 milliards de dollars de capitalisation.
02:08Club fermé, il n'y a qu'Nvidia qui flirte avec les 4 500 désormais.
02:12Mais voilà, des mouvements colossaux, jamais vus à la mesure des résultats qu'ont publiés Microsoft et Meta
02:18que nous décortique Étienne Braque.
02:21Avec un bénéfice net de 27,2 milliards de dollars, en hausse de plus de 24% au deuxième trimestre,
02:27Microsoft franchit la barre symbolique des 100 milliards de profits nets sur les 4 derniers trimestres.
02:33Le tout grâce au cloud, avec une croissance impressionnante de 27% lors du dernier trimestre
02:39et même de 39% pour sa division Azure.
02:42De quoi donc toucher de nouveaux records historiques pour l'action.
02:45Des résultats largement également au-dessus des attentes chez Meta.
02:49Malgré un contexte publicitaire contrasté, Meta dépasse les attentes.
02:53D'après un analyste de Wall Street, Meta a non seulement résisté à l'instabilité économique de ces derniers mois,
02:59mais elle a également tiré parti de cette instabilité dans le sens où les annonceurs ont dû faire des choix publicitaires
03:06et se sont orientés davantage vers les réseaux sociaux plutôt que vers les médias traditionnels.
03:11Aujourd'hui, le groupe compte 3,5 milliards d'utilisateurs dans le monde grâce à Facebook, WhatsApp ou encore Instagram.
03:18est donc une force de frappe qui est d'autant plus forte avec l'intelligence artificielle,
03:23avec un bénéfice net au-delà des 18 milliards de dollars en hausse de plus de 30%.
03:28Meta a décidé d'augmenter son budget recherche et développement au-delà des 65 milliards de dollars pour 2025.
03:35Vraiment un chiffre.
03:36Ce sont ces 500 milliards de dollars de capitalisation qui sont déversés sur Meta et sur Microsoft
03:43en après-marché à Wall Street hier soir.
03:45Évidemment, Wall Street qui est un peu au centre du monde boursier encore aujourd'hui est d'autant plus un vrai enthousiasme général
03:51dont nous parlait John Plassard, un conseiller investissement chez Cité Gestion.
03:56Il était il y a quelques minutes dans BFM Bourse avec nous.
03:59Les boss sont de retour.
04:02Il y avait pas mal de gens qui avaient des doutes et qui se disaient
04:04« Ben voilà, il y a eu l'avant et l'après d'IPSIC, vous vous souvenez, l'intelligence artificielle chinoise.
04:10On se disait que la concurrence était finalement là pour Nvidia, pour Meta qui avait beaucoup investi dans l'intelligence artificielle
04:18et indirectement pour Microsoft avec le cloud.
04:21Mais on voit que les leaders sont toujours les leaders et qu'on n'a que les miettes à manger.
04:29Et puis, vous savez, on parlait en début de semaine de ARM, par exemple, qui grappillait un peu de terrain face à Nvidia.
04:37ARM, aujourd'hui, déçoit et perdait plus de 12% il y a quelques minutes.
04:41Et donc, on voit ici que les leaders sont toujours les leaders.
04:45Et s'ils font parier sur l'intelligence artificielle, c'est toujours les mêmes suspects.
04:49Bon, retour sur Terre.
04:51Dans le secteur autour, on avait quand même un grand événement qui était très attendu aujourd'hui.
04:54Les premiers mots, les premières déclarations du nouveau directeur général de Renault, François Proveau,
05:00fraîchement nommé, tout juste hier.
05:03Et on va dire que ce n'est pas franchement l'optimisme à tout craint qui domine.
05:07Accent clairement mis sur la compétitivité.
05:10Le mot clé, François Proveau, ce matin.
05:11En termes de compétitivité, nous savons ce que font nos principaux concurrents et nous-mêmes en sommes capables.
05:25La Twingo a été développée en seulement 21 mois.
05:30C'est le bon rythme à appliquer à tous nos projets partout dans le monde,
05:33surtout avec notre écosystème européen de R&D, de production, de fournisseurs.
05:38Il s'agit là d'accélérer notre transformation.
05:40Mathieu Pechberti, pendant un long moment, Renault a quand même résisté à la morosité du secteur.
05:48Ça a été un des derniers constructeurs à être acculé à un abaissement de ses prévisions.
05:54On sent que l'ère de Méo, avec toutes les belles déclarations en faveur de la technologie, de l'intégration,
06:01là, on revient sur l'outil de travail.
06:03Il est question de serrer un petit peu les goulons.
06:05Oui, clairement.
06:06En tout cas, ce qui est effectivement mis en avant par le nouveau patron de Renault, François Proveau,
06:09c'est d'abord continuer à abaisser les coûts.
06:12Alors, l'Ocadémio l'avait quand même largement entamé depuis quelques années,
06:16mais il va continuer et il le dit très clairement ce matin.
06:19Il prend comme exemple la nouvelle Twingo qui a été développée en 21 mois,
06:23et notamment avec l'aide des ingénieurs de Renault qui travaillent avec ceux de Geely.
06:27Et là, il a insisté.
06:28C'est un exemple important des partenariats que Renault a créés avec le constructeur chinois.
06:33Évidemment, quand il parle de comparaison de compétitivité avec les autres constructeurs,
06:37il parle évidemment des Chinois.
06:39Et à défaut de pouvoir abaisser les coûts de production en France,
06:43ils essayent en tout cas de s'inspirer des méthodes de Geely,
06:47notamment dans l'ingénierie pour les appliquer à la fabrication des Renault.
06:51Il a d'ailleurs dit que ce partenariat d'ingénierie allait être étendu à l'ensemble des modèles de Renault
06:56pour encore une fois abaisser le coût.
06:58Et puis, il a quand même souligné qu'il n'y avait pas de risque de grande alliance avec Geely,
07:03parce qu'il y avait quand même souvent ces derniers mois des craintes autour de cela.
07:07Mais il a clairement donc insisté sur la compétitivité, effectivement.
07:10Et le nouveau patron de Renault, ainsi que le président de Jean-Dominique Sénat,
07:14ont aussi reconnu qu'il y avait un sujet de taille chez Renault.
07:17Alors, ce n'est pas très nouveau, tout le monde le dit, tout le monde le sait.
07:19Mais eux ne l'avaient toujours pas reconnu.
07:21En tout cas, Lucas Demeo ne voulait pas le reconnaître.
07:23Et donc là, ils ont aussi fait une sorte d'adjournamento sur la taille de Renault,
07:26un peu plus de 2 millions de voitures produites l'année dernière,
07:30deux fois moins que Stellantis, en gros.
07:31Et donc, si on est plus petit, il faut être encore plus compétitif.
07:35La boucle est bouclée pour cette stratégie de François Proveau.
07:37Il présentera un plan stratégique à la fin de l'année.
07:40Effectivement.
07:41Début 2026, pardon.
07:42Début 2026, très bien.
07:44Merci Mathieu Pechberti.
07:45Renault qui a terminé en baisse d'1,48% à la Bourse de Paris, 32,71 euros.
07:50On va parler des résultats du jour, puisque c'est la pluie du jeudi dans ces vagues de publications.
07:58Mais des bonnes nouvelles, notamment dans le secteur bancaire.
08:01On a eu la Société Générale, vedette du jour, qui signe une performance inédite.
08:05Plus de 7% de hausse, cours de bourse doublé désormais depuis le début de l'année,
08:10même un peu plus, avec des dynamiques de reprise qui s'amplifient.
08:14Les résultats nets en hausse de 40%, 1,4 milliard, on est largement au-dessus des attentes.
08:18Plus 30% même pour le résultat net du crédit agricole, à 2,4 milliards, un niveau record.
08:25C'est historique sur un deuxième trimestre pour le crédit agricole.
08:28Bref, les banques françaises sont en pleine reconquête,
08:31et notamment grâce aux activités de détail, toujours solides.
08:34François Cholet, président de Montségur Finance, souligne le caractère durable de cette dynamique.
08:38On l'écoute.
08:38On a effectivement une publication bancaire en France
08:45qui confirme dans la lignée de ce qu'on avait vu avec la BNP
08:48une excellente santé de ce secteur, qui est d'ailleurs plutôt bien traité en bourse.
08:53Il a eu un parcours assez spectaculaire en 2025
08:57et un rattrapage de valorisation qui, franchement, faisait vraiment tâche à l'intérieur de ce secteur
09:07puisque les banques européennes, d'ailleurs, étaient en décote de quasiment 30 ou 40%
09:13par rapport aux valorisations des banques, notamment américaines.
09:16Et les publications que nous avons, celles qui ont été préannoncées par la BNP
09:20et celles que nous avons aujourd'hui, que ce soit celles du crédit agricole ou de société générale,
09:24sont au-dessus des attentes.
09:26Du moins bon avant chez Accor, du franchement moins bon,
09:29même Accor qui signe même son plus violent plongeon en bourse depuis la crise du Covid.
09:34Moins 9,6%, 44,66 euros.
09:38Pourtant, ces résultats trimestriels étaient plutôt positifs, François-Xavier Roux.
09:44La bonne dynamique des six premiers mois de l'année n'aura pas suffi.
09:47Les marchés sanctionnent le titre pour ses perspectives prudentes.
09:50Accor a publié ce matin des résultats semestriels globalement solides,
09:54avec notamment une augmentation du chiffre d'affaires de 2,5% sur un an,
09:58légèrement en dessous des attentes.
10:00Mais le groupe hôtelier a surtout été pénalisé par des effets de change très défavorables
10:04au Brésil, en Australie ou encore au Canada,
10:07qui ont pesé sur l'activité à hauteur de 69 millions d'euros.
10:11Conséquence, l'opérateur des chaînes Ibiz, Novotel et Sofitel
10:14doit revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour 2025,
10:18principalement son excédent brut d'exploitation, désormais compris entre 9 et 10%.
10:22Malgré ce contexte macroéconomique tendu,
10:25l'hôtelier maintient ses perspectives de croissance annuelle du revenu par chambre de 3 à 4%,
10:31et ce jusqu'en 2027.
10:33Ses atouts, une diversification du portefeuille hôtelier sur tous les continents,
10:37et surtout une montée en gamme des établissements qui portent la croissance du groupe.
10:41En même temps, pas oublier que le titre Accor a quand même bien grimpé ces derniers mois,
10:44il gagne même 27% sur un an, mais donc mauvais coup boursier aujourd'hui.
10:48La bourse, on y reste.
10:50Le CAC 40 qui signe une baisse d'1,14% en clôture, 7771 points,
10:56et alors un volume d'échanges particulièrement élevé à 5,5 milliards d'euros d'actions négociées.
11:02On l'a dit, Société Générale Plus Forte,
11:04hausse à plus 6,88, 55,96 euros.
11:07On a Safran aussi, dont on va reparler dans ce journal,
11:10pour d'autres raisons, mais qui a signé de très belles performances au deuxième trimestre.
11:14On a son concurrent Rolls-Royce, qui fait état aussi de perspectives plutôt encourageantes.
11:20Titre Safran, plus 3,1%, 289,50 euros.
11:23Le Grand, très bon résultat, on va en reparler largement,
11:26plus 1,8% à 129,95 euros.
11:29Puis à noter BNP Paribas, dans le siège de la Société Générale,
11:31qui a gagné 1,25% à 80,06 euros.
11:35Accor, donc on l'a dit, moins 9,6, 44,86 euros.
11:38À noter Sanofi, qui a dégringolé en fin de séance,
11:41moins 7,8% à 78,84 euros.
11:43Et puis, à noter Bouygues, dont on avait les résultats aujourd'hui.
11:47Il y a quand même des choses qui se sont mal passées.
11:50Le titre a perdu 7,3% à 36,15 euros,
11:53à cause notamment des performances un peu en demi-teinte de ses activités de service.
11:59Restez avec nous pour la deuxième partie de ce 18h éco.
12:02Dans quelques minutes, on recevra Benoît Cocard,
12:04le directeur général de Legrand,
12:06auteur d'une sacrée performance au premier semestre,
12:08aussi bien fondamentalement qu'en bourse d'ailleurs.
12:10On va commenter tout ça et puis on reparlera des droits de douane
12:13qui étudent toujours sur le secteur des vins et spiritueux
12:16qui attendent de savoir à quelle sauce il va être mangé.
12:18A priori, ce sera 15%.
12:19Conséquence aussi sur le trafic maritime commercial.
12:23On ira au port du Havre.
12:24A tout de suite.
12:24On va ouvrir la page droite de l'homme de ce journal comme tous les jours.
12:37Le compte à rebours est enclenché et là, il n'y a plus grand chose à faire.
12:40C'est demain que ça se joue.
12:41À moins d'un accord de dernière minute,
12:43la filière des vins et spiritueux sera taxée à 15% dès demain
12:47pour ses produits en partance vers les Etats-Unis.
12:49Elle tente de négocier une exemption de droits de douane
12:51comme le secteur aéronautique, mais sans succès pour le moment.
12:55C'est un drame pour la profession.
12:56C'est ce que nous dit Jean-Marie Fabre.
12:58Il est président des Vignerons Indépendants de France.
13:00On l'écoute.
13:02Ce sont nos importateurs qui vont payer 15% de taxes supplémentaires.
13:06Et avec le principe des trois tiers, importateurs, distributeurs et détaillants,
13:10c'est au final le consommateur final qui verra la même bouteille de vin
13:13qu'il payait autour de 35 dollars il y a ne serait-ce que quelques jours,
13:17qui va passer autour des 40 ou 42 dollars.
13:20Donc effectivement, c'est le consommateur final qui devra assumer la part
13:24de l'augmentation de cette taxe douanière.
13:27À part qu'il me semble qu'aux Etats-Unis comme ailleurs,
13:29le pouvoir d'achat est aujourd'hui relativement difficile pour l'ensemble des ménages.
13:33Donc si au final vous perdez 15, 20 ou 25% de volume de commercialisation,
13:37c'est autant de chiffre d'affaires en moins.
13:38Et nos importateurs forcément vont craindre cet effet en cascade
13:42et vont nous demander de pouvoir avec eux assumer une partie de cette taxe,
13:46c'est-à-dire renier encore une fois sur nos marges.
13:47Bon, écoute du transport maritime, parce que oui, droits de douane de 15%,
13:51mais quel impact pour les grands ports de commerce par exemple ?
13:54Est-ce qu'on doit redouter une baisse du trafic ?
13:57Et du côté des grands ports français et au Havre notamment,
14:00on garde un certain optimisme,
14:02on mise même sur une consolidation des échanges transatlantiques.
14:05Reportage de Julien Thibault.
14:06Plus de 3 millions de conteneurs passent chaque année entre les mains d'Aropaport
14:12et les Etats-Unis concentrent environ 10% de ce trafic.
14:16Entre 170 000 et 200 000 conteneurs sont échangés chaque année,
14:20dont les trois quarts au départ de la France.
14:22Pour l'instant, les volumes tiennent, selon Krishnara Danarajou,
14:25directeur général adjoint au développement d'Aropaport.
14:28Nous pensons effectivement que les importateurs et les exportateurs vers les Etats-Unis
14:32ont un peu anticipé ces mesures en constituant des stocks.
14:35Mais une fois ces stocks écoulés, la donne pourrait changer.
14:39Avec la hausse des droits de douane, les prix à l'arrivée risquent de grimper
14:42et la demande américaine pourrait mécaniquement ralentir.
14:46La filière des vins et spiritueux est en première ligne.
14:48Les Etats-Unis représentent 30% de ces exportations maritimes depuis le Havre,
14:53suivent les secteurs de la chimie, des cosmétiques et de l'agroalimentaire
14:57qui pèsent plusieurs milliers de conteneurs par an.
14:59Autre conséquence de cette bataille sur les droits de douane,
15:02mais les entreprises qui doivent faire des choix stratégiques cruciaux.
15:06Partir investir du côté des Etats-Unis pour y échapper,
15:08ou bien maintenir leur activité en France.
15:11C'est le débat qui a chez Safran en ce moment.
15:12Le motoriste aéronautique est obligé de faire un choix pour sa nouvelle usine.
15:17Alors, de freins carbone, très important,
15:20parce que c'est le genre de frein dont on a besoin dans l'aéronautique
15:22et qui est beaucoup plus durable et beaucoup moins polluant que les freins classiques.
15:28Il a le choix entre Belfort, Villeurbanne.
15:30Il y a aussi une option du côté des Etats-Unis.
15:33Julien Thibault nous en dit plus.
15:34C'est la fin d'un feuilleton industriel qui dure depuis plus de cinq ans.
15:40Safran implante sa nouvelle usine dans l'Ain avec une entrée en service prévue en 2030.
15:45Le plus gros projet jamais réalisé par le groupe depuis des décennies
15:48et un signal fort pour l'économie française dans un contexte de réindustrialisation.
15:53C'est le prix de l'électricité qui a pesé dans la balance.
15:56La production de ces pièces aéronautiques est très énergivore, jusqu'à 30% du coût total.
16:02Pour rivaliser avec les offres nord-américaines,
16:05EDF a donc proposé un tarif compétitif pour une électricité bas carbone.
16:09En toile de fond, la pression politique a joué.
16:12Bercy a poussé pour un accord avec EDF.
16:14L'Etat et la région mobilisent à eux de 31 millions d'euros de subventions.
16:19Et les délais de raccordement électrique ont été raccourcis pour accélérer le chantier.
16:23Pour Emmanuel Macron, c'est une victoire industrielle.
16:26La décision de Safran étant saluée sur les réseaux sociaux
16:29comme un choix de souveraineté et de décarbonation.
16:32Le groupe aéronautique renforce ainsi son statut de leader mondial.
16:36Ses freins carbone équipent aujourd'hui plus de la moitié des avions commerciaux de plus de 100 places.
16:40Donc débat tranché.
16:42Et effectivement, c'est en France que Safran va implanter sa nouvelle usine de freins carbone.
16:48Safran qui a même relevé ses prévisions après des résultats supérieurs aux attentes sur le dernier trimestre.
16:54Donc tout va bien pour Safran.
16:56A noter aussi les très bons résultats de Rolls-Royce, son principal concurrent,
17:00qui lui aussi a d'ailleurs revu ses prévisions.
17:02On va rester dans le domaine de l'aérien avec le coup de colère de Ryanair.
17:06On les connaît les coups de colère de Ryanair, compagnie low cost,
17:09qui vient de décider de fermer ses liaisons avec trois aéroports régionaux,
17:13Bergerac, Brive et Strasbourg pour protester contre la taxe de billets d'avion qu'il juge astronomique.
17:18Interrogée sur la question ce matin sur TF1, la ministre déléguée au tourisme, Nathalie Delattre,
17:23a réaffirmé être favorable à la suppression de cette taxe.
17:27On l'écoute.
17:27Cette taxe est de nature à ralentir le trafic aérien.
17:34Donc il faut la supprimer ?
17:35Et donc sur le secteur.
17:37Je suis aux côtés du ministre Philippe Tabarro pour défendre cette option de supprimer cette taxe.
17:44Il n'en reste pas moins que Ryanair a un plan de suppression depuis un moment
17:49et profite parfois de ce type d'effet pour fermer, en tout cas réduire la voilure.
17:59Et puis dans l'aérien Air France-KLM qui a publié de bons résultats ce matin,
18:02franchement bons résultats d'exploitation, plus 40% au deuxième trimestre, 736 millions d'euros.
18:08Le trafic passager, plus 6%, un peu plus de 27 millions de passagers.
18:12Air France-KLM qui profite de la baisse des coûts du carburant sur la période
18:15et d'une bonne gestion des équilibres tarifs sur les billets.
18:19On se rend à Marseille pour parler tourisme.
18:22C'est l'heure du bilan de mi-saison pour les hôteliers et restaurateurs de la ville.
18:26Même si les chiffres de tendance montrent un vrai repli des touristes français
18:29pour les destinations en France, le compte n'y est pas.
18:31En tout cas dans la région de Marseille, les chiffres sont moins bons qu'attendus.
18:35Astré-Olivier et les équipes de BFM TV qui étaient en reportage dans la cité phocéenne.
18:39Un taux d'occupation dans les hôtels bien plus bas que l'année dernière à la même période.
18:45La baisse du nombre de touristes est flagrante.
18:47Pour Lionel Vindeneau, directeur d'hôtel à Marseille,
18:50seulement 70% des chambres sont réservées contre 90% l'an passé.
18:55C'est une situation à laquelle on ne s'attendait pas.
18:58Maintenant, il y a des destinations étrangères qui ont des prix au ras des pâquerettes,
19:02donc vraiment avec des prix hyper attractifs.
19:04Je pense effectivement qu'il y a un manque de communication en général au niveau de la ville.
19:08La période 14 juillet, 15 août est pourtant celle qui rapporte le plus pour le secteur.
19:12Et depuis deux ans à Marseille, les événements internationaux comme la coupe du monde de rugby
19:16et le passage de la flamme olympique ont fait venir des touristes du monde entier.
19:21Pourtant, selon Nicolas Guyot, vice-président de l'UMI13,
19:25même si la saison n'est pas terminée, le constat est déjà là.
19:28Depuis le 14 juillet, on s'aperçoit qu'effectivement, on a une baisse de 15 à 20% dans nos établissements.
19:33Donc ça, c'est tout confondu.
19:35Les hôtels souffrent encore plus que les restaurants aujourd'hui.
19:38Cela a plusieurs raisons, notamment la canicule, notamment les incendies,
19:42le contexte géopolitique international, voire même national.
19:46En plus de tout ça, c'est vrai que le mode de consommation des gens a changé.
19:51Dernière solution pour sauver la saison,
19:53les hôteliers-restaurateurs comptent sur les réservations de dernière minute
19:57pour leur permettre de redresser la barre.
19:59Allez, c'est l'heure d'accueillir notre grand invité du jour,
20:01Benoît Cocard, directeur général de Legrand.
20:03Bonjour.
20:04Bonjour.
20:05Vous le disiez au rentaine, Legrand, c'est un des noms d'entreprises qu'on voit en ouvrant les yeux.
20:11C'est à peu près le premier truc qu'on fait avant même Google et Microsoft,
20:13dont on parle toute la journée.
20:15On appuie sur un bouton Legrand pour appuyer, pour allumer la lumière.
20:18Alors, rapidement revenir sur vos chiffres semestriels.
20:21Résultat opérationnel, quasiment 15% à 931 millions, le net à 628.
20:27La période a été faste dans un contexte,
20:29ou alors vraiment personne ne donnait un copec en début d'année,
20:32surtout avec les droits de douane.
20:34Quelles ont été les principales dynamiques qui ont animé vos chiffres ?
20:37Alors, c'est clairement la croissance que l'on fait dans les data centers.
20:41Avec Legrand a deux types d'activités.
20:42L'activité bâtiment, vous avez mentionné des produits iconiques de notre activité bâtiment.
20:46Et on s'est lancé depuis quelques années dans l'équipement des centres de données.
20:49Et ce n'est pas anecdotique.
20:51C'est-à-dire que sur le premier semestre, les centres de données,
20:52ça présente 24% du chiffre à l'affaire de Legrand.
20:55Et cette partie de notre activité a connu,
20:58de par les investissements massifs qui sont faits par les grands du secteur,
21:03des croissances très très fortes.
21:04En fonction des pays, c'est des croissances de 30, de 40, de 50%.
21:07Ces croissances ont clairement tiré l'ensemble du groupe.
21:10Et de plus, vous aviez mis en plus un plan d'efficacité
21:15qui était censé lutter contre ces incertitudes
21:17et qui s'est montré extrêmement efficace, en fait.
21:20Un plan d'efficacité...
21:21Alors, quand on fait de la croissance, on fait toujours à côté,
21:25on fait toujours très attention à nos coûts.
21:27Et en particulier, quand on a les tarifs douaniers qui se mettent en place,
21:31on fait en sorte de maintenir et de tenir nos coûts.
21:34Mais ce qui a vraiment tiré les résultats sur le premier semestre,
21:37c'est la croissance et notamment la croissance dans les centres de données
21:39et aussi les acquisitions.
21:41Vous savez que Legrand est une société qui fait beaucoup d'acquisitions.
21:43On en a fait 10 l'année dernière, on en a fait 6 au premier semestre
21:46et on a l'intention de continuer.
21:48Ça, on va en reparler.
21:50Au milieu de ça, la marge à 21%,
21:52enfin une marge à 21% pour une société vraiment industrielle,
21:56j'allais dire vraiment symptomatique du secteur,
22:00c'est quand même pas courant.
22:01Après un premier relèvement des protections de chiffre d'affaires,
22:05il n'y a pas si longtemps en plus,
22:06vous relevez un petit peu vos performances.
22:08Là aussi, vous pensez clairement avoir les moyens d'améliorer les performances
22:11dans un contexte, encore une fois, qui reste vraiment questionnant.
22:15On a présenté, il y a quasiment un an de ça, nos ambitions 2030.
22:20Et ces ambitions 2030, elles tablent sur une croissance du chiffre d'affaires,
22:23elles tablent sur une marge de l'ordre de 20%.
22:25Vous voyez qu'on a un petit peu d'avance par rapport à ces ambitions 2030.
22:28Donc on a effectivement rehaussé nos objectifs de marge
22:30pour l'ensemble de l'année, de 25% à 21% de marge opérationnel.
22:35On a rehaussé notre objectif de chiffre d'affaires,
22:37de plus 10 à plus 12.
22:39Et on en a profité également pour réaffirmer notre confiance
22:42dans l'achèvement de ce plan 2030.
22:44Il y a un an, on a dit qu'on visait de 12 à 15 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2030.
22:48Et on a dit qu'on avait confiance sur le fait qu'on allait toucher
22:49le haut de cette fourchette, donc 15 milliards d'euros.
22:51contre 8,4 l'année dernière.
22:53Donc vous voyez qu'on est sur une trajectoire de rentabilité,
22:55mais aussi de croissance assez marquée.
22:57Alors beaucoup d'observateurs vous classent, d'une certaine manière,
23:00dans les valeurs IA maintenant, du fait justement de votre expertise
23:03et de votre dynamique de croissance dans les data centers.
23:07Est-ce que vous n'avez pas une certaine forme de crainte
23:09qu'on ne veuille plus voir que ça du côté des marchés,
23:13que cette belle histoire que vous avez vraiment montée en surfant sur cette vague
23:17ne devienne pas le truc qui, dans quelques années,
23:21va peser tout son poids en cas de retournement dans ce secteur ?
23:26Alors, on a quand même l'inertifité des bâtiments
23:28qui représente encore les trois quarts de notre chiffre d'affaires.
23:30C'est les trois quarts, trois quarts, un quart.
23:32Trois quarts, un quart.
23:32Nous, on ne voit pas du tout de retournement du marché du centre de l'année.
23:35D'ailleurs, quand on voit les annonces faites par les gros du secteur,
23:37les Amazon, les Google, les Microsoft, etc.
23:39Je ne dis pas retournement de conjoncture en termes de dynamique de croissance,
23:45je dis plutôt en termes de valorisation,
23:46c'est-à-dire comment on valorise votre entreprise.
23:48Les valorisations, alors la valorisation de Legrand,
23:50on a eu une belle progression boursière depuis le début de l'année,
23:52mais elle reste...
23:53Plus 40 depuis le premier an.
23:55Les multiples restent tout à fait raisonnables
23:57par rapport aux pratiques de place pour les sociétés comme Legrand.
24:00Non, moi je pense que cette progression boursière,
24:03elle traduit, elle ne vient pas par hasard, elle n'est pas magique.
24:06Elle traduit une forte progression de chiffre d'affaires.
24:08On est passé d'une croissance organique qui était peut-être 2, 3, 4 %,
24:12et maintenant on parle de croissance organique de 5, 6, 7 %.
24:15Donc elle traduit essentiellement ça, c'est-à-dire l'accélération,
24:17le changement du profil de croissance de Legrand du fait de ce positionnement.
24:21Donc on y voit plutôt une opportunité qu'une crainte.
24:23Oui, bon, ça c'est plutôt une bonne chose.
24:25Alors vous parliez des acquisitions 6 depuis le début du semestre.
24:31Une acquisition qui nous a tous marqués, celle de Cogélec.
24:35Cogélec, on ne s'en rend peut-être pas compte, mais globalement, voilà, c'est comme Legrand.
24:39C'est un truc qu'on voit dans sa journée avant même de toucher à Microsoft et Google.
24:44Cogélec, c'est l'interphone, c'est les ouvertures de portes,
24:46c'est les systèmes DigiCode, les systèmes de vidéo pour ouvrir les portes.
24:51Donc, intégration super naturelle en vrai dans les activités de Legrand.
24:56Le fit était évident.
24:59On est très content de cette acquisition, très content que Roger Leclerc, le patron,
25:03ait souhaité confier la destinée de son entreprise à Legrand.
25:07C'est très typique des acquisitions qu'on fait,
25:09c'est-à-dire des sociétés très complémentaires de ce que fait Legrand.
25:13Donc oui, ça va être une très belle histoire.
25:15Et d'ailleurs, je ne peux que remarquer que vous savez que Legrand a une présence assez forte
25:19dans toute une série de petites villes de province.
25:21On a le cœur battant Limoges, qui est le cœur historique de Legrand.
25:25On a des présences à Antibes, à Strasbourg, au Mans, etc.
25:27Et on est très content d'avoir maintenant 300 personnes acholées
25:30qui viennent compléter ce dispositif français.
25:33C'est terroir et puis c'est de l'expertise, franchement.
25:36Alors ça, ça fait partie de vos acquisitions du moment.
25:39Vous êtes toujours à l'affût de ce genre de rachat pour les mois à venir,
25:41de ces opportunités dans l'intelligence au cœur du bâtiment ?
25:49Sans trahir de secret, je peux déjà vous annoncer
25:50qu'il y aura d'autres transactions d'ici la fin de l'année.
25:52Donc on a un certain nombre de discussions très avancées,
25:54pas en France mais dans d'autres pays.
25:57Vous savez, on a une liste de 350 sociétés
25:59qu'on considère comme intéressantes, complémentaires de Legrand.
26:03Donc je ne peux pas vous signer en bas de la page qu'on en fera 10 cette année.
26:06Enfin, je pense qu'on ne sera pas très loin de ce chiffre-là.
26:08Et on a pour ambition, chaque année, de rajouter comme ça des petites pépites
26:13qui viennent nous aider à accélérer notre croissance.
26:15Alors dans le domaine des loisirs digitaux ou des infrastructures digitales,
26:19comme c'est le cas de Cojulec, mais aussi de la santé connectée,
26:22mais aussi des data centers, mais aussi de l'électrification.
26:24On a un certain nombre d'idées pour continuer cette démarche-là.
26:27Bon, on va suivre ça.
26:28Les grands du BTP qui travaillent avec vous font état d'une tendance
26:31en amélioration continue maintenant dans le bâtiment.
26:34Est-ce que vous faites aussi écho de ces dynamiques ?
26:36On commence à voir sur un certain nombre de marchés,
26:38notamment en France, des signaux avancés que les choses vont aller mieux.
26:42Donc quand on regarde le marché français,
26:44la production de crédits immobiliers est en croissance depuis quelques trimestres.
26:46On voit les permis de construit qui se redressent,
26:48les transactions immobilières qui se redressent.
26:51Mais à partir du niveau, il faut le reconnaître, encore assez bas.
26:53Et ça touchera le chiffre d'affaires de Legrand dans quelques trimestres.
26:56Nous, on arrive tout au bout de cycle.
26:57C'est vraiment quand les murs sont établis,
26:59le béton est écoulé, l'isolation est faite,
27:02qu'on va mettre un interrupteur, un disjoncteur.
27:03Voilà, donc c'est des signaux positifs qu'on accueille avec beaucoup d'optimisme
27:07mais qui toucheront Legrand un peu plus tard.
27:10D'accord, merci Benoît Cocard, directeur général de Legrand.
27:14Plus 1,8% en clôture à la Bourse de Paris, 129,95 euros,
27:18plus 40% depuis le 1er janvier.
27:20C'est une belle histoire de croissance, Legrand,
27:22qui continue de se dessiner sous nos yeux.
27:24Je vous retrouve demain pour un prochain BFM Bourse et un prochain 18h éco.
27:29Bonne soirée à l'écoute de BFM Business.
27:30Le 18h éco sur BFM Business.
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