- hier
Retrouvez l’émission le 18h Eco présentée par Guillaume Paul du lundi au jeudi et réécoutez-la en podcast.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00BFM Business présente.
00:05Le 18h éco.
00:09Il est 18h, soyez les bienvenus dans le 18h éco comme tous les soirs dans l'actualité ce soir.
00:13Beaucoup de choses dans l'actualité des entreprises.
00:15D'abord le patron du club Med, Henri Giscard d'Estaing, qui vient d'être débarqué après 22 ans passés à la tête du groupe.
00:22On va vous raconter tout ça bien sûr.
00:24Dans un instant, sinon journée épouvantable pour Renault à la Bourse de Paris.
00:28Le titre a perdu plus de 18%.
00:30Lourde chute après, c'est le coup classique d'avoir annoncé qu'il revoyait à la baisse ses prévisions pour cette année.
00:36Mais la chute ce soir est assez impressionnante.
00:38On verra ça avec Antoine Laricauderie.
00:40Et puis le budget 2026 et les propositions de François Béroux qui ont encore fait beaucoup causer aujourd'hui.
00:44On en reparlera dans un quart d'heure avec l'ancien conseiller d'Edouard Philippe, Franck Morel, grand spécialiste du marché du travail.
00:49On lui demandera, parce que François Béroux en a beaucoup parlé hier, comment on peut réconcilier les Français avec le travail, les inciter à travailler plus.
00:58En 2025, voilà le programme.
01:00On est ensemble jusqu'à 18h30.
01:02Bonne soirée.
01:05Donc l'information est tombée cet après-midi.
01:07À vrai dire, ce n'est pas vraiment une surprise.
01:08Le PDG du Club Med, Henri Giscard d'Estaing, a été débarqué par son actionnaire principal, le chinois Fosun.
01:15Ça n'est pas une surprise car leur relation s'était vraiment dégradée depuis près d'un an.
01:20Raphaël Coudert.
01:20L'emblématique patron du Club Med lâche la barre.
01:25Dans un courrier adressé à ses salariés, Henri Giscard d'Estaing explique que son propriétaire a finalement nommé un nouveau président sans son accord,
01:32ce qui correspond selon lui à une révocation de fête.
01:35À la tête du groupe de tourisme depuis 2002, l'homme d'affaires se savait en sursis.
01:40Les tensions avec son actionnaire chinois s'étaient accrues ces derniers mois sur fond de divergences stratégiques.
01:45Dernier exemple en date le mois dernier, Henri Giscard d'Estaing avait exprimé son souhait de réintroduire Club Med en bourse.
01:51Il détaillait son plan sur BFM Business.
01:53L'intérêt d'une mise en bourse, c'est que cela donne de la flexibilité financière.
01:59Cette flexibilité financière, elle permet aussi, dès lors, et ça t'as en effet mon souhait,
02:05que c'est à Paris de retrouver les racines françaises dont le Club Med a besoin puisque le Club Med, c'est un champion mondial français.
02:10Le projet avait alors tout de suite été démenti par l'actionnaire comme une forme de désaveu prémonitoire.
02:16Le chinois Fosun, propriétaire depuis 2015, acte donc désormais totalement sa reprise en main.
02:21Il pourra s'appuyer sur les transformations menées par Henri Giscard d'Estaing qui laisse derrière lui des comptes revenus dans le vert
02:27et un volume d'affaires record de 2 milliards d'euros réalisés l'an dernier.
02:31Voilà Henri Giscard d'Estaing qui quitte donc le Club Med après 22 ans de présidence.
02:35Raphaël Coudert avec nous sur BFM Business.
02:3818h04 dans l'actualité des entreprises toujours, je vous le disais, ça a été l'énorme chute aujourd'hui à la Bourse de Paris.
02:43Renaud qui a perdu ce soir quasiment 18,5%.
02:47Bonsoir Antoine.
02:49Oui bonsoir Giscard.
02:49Tout ça parce que le groupe, alors ça arrive à revue à la baisse ses prévisions pour cette année,
02:53mais la révision à la baisse n'est pas si brutale que ça en fait Antoine, pourtant la sanction est sévère.
02:57C'est vrai que non. En gros, Renaud nous explique que sa marge opérationnelle va descendre de 7 à 6,5%.
03:06On pourrait se dire que ça reste quand même une marge considérable pour un constructeur automobile dans le contexte actuel.
03:12Alors que l'ensemble des autres constructeurs, notamment européens, n'ont pas arrêté de réviser à la baisse leurs prévisions.
03:18Renaud jusque-là n'avait absolument pas revu à la baisse ses prévisions.
03:23Simplement, le seul fait de descendre d'un demi-point son objectif de marge, ça, ça crispe le marché.
03:30Parce que jusqu'à présent, il se disait Renaud est increvable.
03:33Et là, bon, on se prend tout avec l'effet de levier si vous voulez.
03:37En plus, Renaud revoit sensiblement à la baisse, là pour le coup, ses objectifs de cash flow libre, de trésorerie disponible.
03:45Et ça, ça crispe dans le sens où c'est un des principaux indicateurs qui permet de savoir si un constructeur gère bien ses stocks.
03:54Et là, en ce moment, avec toutes les voitures qui restent sur les bras de tous les grands constructeurs automobiles,
03:59autant vous dire que c'est un indicateur très regardé.
04:01Et là, c'est vrai que pour le coup, on passe d'un objectif de 2 milliards d'euros à 1 ou 1 milliard et demi de cash flow opérationnel.
04:10Donc ça, ça fait tâche, effectivement, sur le bilan de Renaud qui, jusque-là, était irréprochable.
04:16Et ça met une douche froide sur l'ensemble du secteur.
04:18Voilà, profit warning annoncé ce matin par Renaud.
04:21Alors, annoncé par Duncan Minto, qui est un écossais, qui est le directeur général par intérim,
04:25qui a été nommé hier soir, directeur général par intérim depuis le départ de l'Ocadémio,
04:29en attendant, bien sûr, de connaître le nom de son successeur.
04:32Dans l'actualité, ce soir, il y a bien sûr le budget 2026 dont les grandes lignes ont été dévoilées,
04:37vous savez, hier par François Béroux.
04:38L'effort à quelques 44 milliards d'euros qu'il a détaillés a globalement du mal à passer,
04:45y compris du côté des Républicains.
04:47Écoutez, Laurent Wauquiez qui le dit, trop de hausse d'impôt pour les Français
04:51et pas assez de baisse dans la dépense publique. Écoutez.
04:56Le problème de la France, c'est pas de ne pas avoir pas assez d'impôt,
05:01c'est d'avoir beaucoup trop d'impôt. Le problème pour nous, c'est que là,
05:03dans les grands équilibres, on évalue à peu près à 10 milliards les augmentations pures d'impôt.
05:09On peut évaluer globalement à 16 milliards les efforts qui sont demandés aux Français.
05:15Alors que l'effort mené sur l'ensemble de la dépense publique par l'État et les collectivités locales,
05:20lui, est à peine de 16 milliards.
05:22Notre conviction, c'est que l'effort maximal doit être sur la baisse de la dépense
05:25et pas sur les augmentations d'impôt.
05:27Voilà, Laurent Wauquiez aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
05:29Sinon, ça ne vous a pas échappé. La proposition qui suscite le plus de commentaires depuis hier,
05:33c'est la possible suppression de deux jours fériés dès l'an prochain.
05:36C'est une mesure qui, d'après François Béroud, pourrait rapporter plus de 5 milliards d'euros.
05:40Le problème, c'est qu'elle ferait perdre aussi beaucoup d'argent à certaines professions.
05:43L'hôtellerie-restauration notamment, qui prend très très mal aujourd'hui.
05:47Mathilde Chaminade.
05:47La suppression de deux jours fériés équivaut à 200 millions d'euros de recettes en moins,
05:53selon le Groupement des hôtelleries et restaurations de France.
05:56Mais ce n'est pas tout, selon sa présidente Catherine Quérard.
05:59C'est une double peine, voire une triple peine, puisque associé à ce manque de chiffre d'affaires,
06:04en général, un jour férié, c'est plus 25% de chiffre d'affaires en plus.
06:07Plus la contribution qui est estimée à peu près à 50 millions.
06:10Pourtant, l'impact de la suppression des jours fériés ne sera pas forcément négatif
06:14pour tous les professionnels du secteur, pas pour toutes les régions.
06:17Il pourrait même s'agir d'une aubaine pour Paris, selon Franck Delvaux,
06:20président de l'UMIH Paris-Île-de-France.
06:22J'ai eu ce matin plusieurs restaurateurs et plusieurs hôteliers en ligne qui sont plutôt contents.
06:28Je pense que mon collègue de Normandie, qui est sur la Côte d'Azur,
06:32n'a pas la même analyse que la mienne.
06:34Parce qu'aujourd'hui, on voit bien qu'au mois de mai, avec ces jours fériés, le télétravail, etc.,
06:39je peux dire que la restauration traditionnelle était assez vide sur Paris au mois de mai.
06:44Les deux organisations s'accordent à dire que le choix des jours fériés à supprimer évoqué n'est pas judicieux.
06:49Le 8 mai lance la saison touristique.
06:51Selon eux, la suppression d'un jour férié en novembre aurait moins de répercussions négatives.
06:55Voilà la restauration qui monte au front quand une possible suppression de deux jours fériés.
06:59L'an prochain, en France toujours, ça se dessine petit à petit.
07:01Le taux du livret A va encore baisser au 1er août.
07:04Il est actuellement à 2,4%.
07:06Il devrait passer à 1,7%.
07:09Donc, un jour, c'est ce qu'a annoncé ce matin le ministre de l'Économie et des Finances, Éric Lombard.
07:14Concernant la guerre commerciale,
07:16l'Europe a toujours l'intention apparemment de chercher un compromis avec Donald Trump,
07:20le commissaire européen chargé du commerce.
07:22Maro Sefcovic est reparti à Washington aujourd'hui.
07:24Il a déjà fait pas mal d'allers-retours là-bas ces dernières semaines.
07:27Les Européens vont donc essayer encore de trouver un accord
07:30pour éviter d'être taxés à 30% à partir du 1er août prochain.
07:34Et puis, le patron de NVIDIA, lui, l'a dit il y a quelques heures.
07:38Il va bientôt pouvoir recommencer à exporter vers la Chine
07:40ces fameuses puces d'intelligence artificielle H2O.
07:44Donald Trump a accepté de lever les restrictions en avril dernier.
07:48Il fait de son mieux pour fournir la Chine.
07:51C'est ce qu'il a dit ce matin à Pékin, le patron de NVIDIA.
07:54Écoutez son analyse.
07:55Je ne pense pas que je l'ai fait changer d'avis.
08:01Vous savez, c'est mon travail d'informer le président
08:03sur ce que je connais très bien, c'est-à-dire l'industrie technologique,
08:06l'intelligence artificielle, les développements de l'IA dans le monde.
08:09C'est une occasion unique pour l'Amérique d'être à la pointe de la technologie en matière d'IA.
08:21C'est une occasion unique pour la Chine d'être leader en matière d'IA.
08:25Et si nous voulons l'être, nous devons impliquer les développeurs du monde entier.
08:28Nous devons impliquer les marchés du monde entier.
08:30Voilà, Jensen Luang, le patron d'NVIDIA ce matin, du côté de Pékin.
08:4118h10, on parlait de Renault il y a quelques instants, on va parler de Stellantis.
08:44Parce que Stellantis a annoncé ce matin qu'il mettait fin à tous ses projets dans la voiture à hydrogène.
08:50Comme Renault d'ailleurs, qui avait fait la même annonce il y a de ça quelques mois.
08:53Justine Massagna.
08:56Aujourd'hui, l'hydrogène est un marché en déclin, estime Stellantis.
08:59Le constructeur était sur le point de lancer la production en série de ses véhicules utilitaires à hydrogène dans ses usines d'Ordin et de Gliwice en Pologne.
09:07On allait appuyer sur le bouton, nous dit-on.
09:10Mais l'arrivée d'Antonio Filosa à la tête du groupe a changé la donne.
09:14Il nous a clairement demandé de nous concentrer sur ce qui donnait des résultats économiques, nous dit-on encore.
09:19Existe donc l'hydrogène dans la stratégie de Stellantis.
09:23Ce qui n'est pas sans conséquence pour deux de ses partenaires, Michelin et Forvia.
09:26Ensemble, les trois acteurs détenaient la co-entreprise Symbio spécialisée dans la fabrication de piles à combustible à hydrogène.
09:34Il y a un an et demi, Symbio avait inauguré en grande pompe une gigafactory à Saint-Fonce à côté de Lyon.
09:40L'un des premiers projets européens concrets dans l'hydrogène, rappelle Michelin,
09:44qui dénonce une décision inattendue, brutale et non concertée du constructeur automobile.
09:49Aujourd'hui, l'usine et ses 590 salariés sont clairement menacés.
09:5480% de ses commandes venant de Stellantis.
09:57Voilà, Stellantis qui abandonne tous ses projets dans l'hydrogène.
10:00Et puis très mauvaise nouvelle pour Ford, qui doit rappeler en urgence près de 700 000 véhicules dans le monde
10:05à cause de problèmes liés à des fuites de carburant qui peuvent entraîner éventuellement un départ d'incendie.
10:10Ford estime que cet épisode, entre guillemets, va lui coûter quasiment 600 millions de dollars.
10:15Et puis, on a eu ce matin les résultats pour le deuxième trimestre du groupe Suisse richement.
10:20On savait que le secteur de luxe est un petit peu moins fringant aujourd'hui.
10:24Sauf que là, petite lueur d'espoir, le chiffre d'affaires a progressé de 3%.
10:27C'est légèrement au-dessus des attentes du marché.
10:31Timothée Maroset.
10:34Grâce à Cartier et Van Cleef, le groupe dépasse les prévisions et surperforme, selon les analystes.
10:39Les ventes sur ce segment de la joaillerie progressent de 11% sur un an,
10:42de quoi contrebalancer la baisse de 7% sur les ventes de montres.
10:46L'horlogerie, très dépendante de la Chine, subit la baisse de la consommation là-bas,
10:50dans un pays englué dans sa crise immobilière, mais aussi l'explosion des montres connectées.
10:55Richement se porte particulièrement bien aux Etats-Unis,
10:57plus 17% malgré l'incertitude due aux droits de douane.
11:01En Europe, le chiffre d'affaires progresse de 11%, porté notamment par l'Italie et l'Allemagne.
11:05Les consommateurs locaux comme les touristes sont au rendez-vous.
11:08Le gérant suisse tire son épingle du jeu parce qu'il est positionné sur le hard luxury,
11:13qui résiste mieux à la crise du luxe que la mode et la maroquinerie,
11:16mais aussi parce que sa clientèle ultra-riche continue de se faire plaisir.
11:20Timothée Maroset, deux mots d'entreprise encore d'abord.
11:22Encore des sessions de magasins en France dans la grande distribution.
11:25Auchan a annoncé aujourd'hui qu'il allait céder 19 supermarchés à Lidl.
11:29Auchan, vous le savez, a annoncé en novembre dernier un plan de restructuration
11:33qui prévoit de supprimer quelques 2400 emplois.
11:36Et puis on a appris aujourd'hui le décès à 81 ans de Loïc Lefloc-Prigent,
11:41ancien patron de plusieurs grandes entreprises françaises.
11:44Rhône Poulenc, dans les années 80, puis Elf Aquitaine, Gaz de France ou encore la SNCF.
11:51Il avait été condamné, on se rappelle, à 2003 à 5 ans de prison pour abus de biens sociaux
11:55dans le principal volet de l'affaire Elf.
11:58À 18h13, on va sur les marchés.
12:03Les marchés, rebonsoir Antoine.
12:05Rebonsoir Guillaume.
12:06En terminant baisse ce soir à la Bourse de Paris.
12:07Oui, tendance négative qui s'est accentuée en fin de séance.
12:10Moins 0,57% pour le CAC, 47 722 points.
12:15Alors que du côté des autres places européennes, l'ambiance était un petit peu mitigée.
12:19On a du moins 1% quand même pour l'Eurostock 50.
12:21Le DAX à Francfort a mieux résisté en perdant 0,21% seulement.
12:25Et plus 0,08 du côté de l'IBEX, l'indice de la Bourse de Madrid.
12:29Mais il y a plusieurs facteurs qui ont vraiment pesé sur la tendance.
12:32Alors notamment Renault, on en a parlé avec cet avertissement, ce profit warning du groupe
12:39qui jusque-là n'en avait pas fait dans le secteur auto.
12:42Donc le titre est doublement, triplement sanctionné.
12:44Il perd quand même 18,5% à 33,63 euros sur de gros volumes
12:49qui ont d'ailleurs été perceptibles sur le CAC 40
12:52qui signe quand même une journée à 3,3 milliards.
12:54Ce qui est vraiment une bonne performance dans le contexte actuel.
12:59On a Stellantis qui perd 6,13% à 8 euros dans le sillage.
13:03Il ne faut pas oublier qu'on a une série de mauvaises nouvelles dans le secteur auto aujourd'hui
13:07avec bien sûr le profit warning de Renault et aussi les rappels massifs du côté de chez Ford.
13:12Ford qui perd un petit peu plus de 3% du côté de Wall Street.
13:15Sinon c'est effectivement l'industrie qui a été sanctionnée aujourd'hui.
13:19ErcelorMittal, moins 2,8% à 28 euros.
13:21Saint-Gobain, moins 2,44 à 96,94 euros.
13:24L'autre titre du jour, il est coté Amsterdam et c'est ASML et on en a parlé aussi
13:29avec un flou concernant les prévisions pour les mois à venir.
13:33Le titre a perdu 11,3% et explique aussi la très forte baisse de l'Euronext Tech Leaders,
13:38l'équivalent de notre Nasdaq qui perd 2,5% alors que le CAC 40 n'a perdu que 0,57%.
13:44Cela dit, on a eu quelques belles hausses.
13:45Il y a Hermès qui a pris 0,96% à 2 420 euros.
13:49Sinon, on s'est regroupés autour de valeurs plus défensives, plus des valeurs de rendement.
13:55On a Orange, plus 0,8% à 13,17.
13:57On a Sanofi, plus 0,6 à 83,20.
14:00On a Publicis en attendant les résultats qui seront le coût d'envoi des résultats du CAC 40
14:05pour le trimestre précédent.
14:07Plus 0,63% pour Publicis à 89,88.
14:11Un petit coup d'œil sur le SBF 120, c'est Vivendi qui signe la plus forte hausse.
14:15Eh bien, plus 2,6% à 2,93 et évidemment, Renault plus forte baisse à moins 18,5%.
14:21Donc, le CAC 40 moins 0,57, 7 722 points.
14:26Et un petit coup d'œil sur les devises.
14:27L'euro a vraiment repris des couleurs depuis quelques séances.
14:30On a quand même un euro qui repart forte baisse sous 1,17.
14:34On est à 1,1643 pour la devise européenne.
14:37Merci beaucoup Antoine.
14:38On regarde Wall Street, c'est la mi-séance évidemment sur le marché new-yorkais.
14:41Le Dow Jones, quasiment à l'équilibre, parfaitement à l'équilibre, 44 022 points.
14:47Et puis l'indice Nasdaq de son côté qui perd 0,14%, c'est très timide.
14:5020 650 points, tout ça la mi-séance.
14:5418h16, les Français doivent travailler plus.
14:55François Bérou l'a rappelé encore hier.
14:58Comment réenchanter le travail si l'on peut dire les choses ainsi en 2025 ?
15:01On en parle avec notre invité Franck Morel dans un instant, à tout de suite.
15:05BFM Business présente.
15:07Le 18h éco.
15:13Allez 18h18, c'est donc Franck Morel qui est notre invité ce soir.
15:16Bonsoir Franck Morel, merci d'être avec nous.
15:17Avocat associé chez Flichy, Granger.
15:19Avocat, je rappelle que vous êtes ancien conseiller d'Edouard Philippe du temps où il était à Matignon.
15:23Alors on va continuer à décrypter avec 24 heures de recul.
15:25Des fois c'est bénéfique les propos de François Bérou hier, les grands axes de ce budget que 2026.
15:31La première question que je voulais vous poser, c'est qu'il ne vous a pas échappé depuis hier que la proposition que tout le monde retient, c'est la suppression éventuelle de deux jours fériés.
15:38Avec l'idée derrière, partagée par beaucoup, c'est que nous allons travailler plus sans gagner plus.
15:42Est-ce que pour un Premier ministre qui par ailleurs a vanté la vertu du travail, qui a répété qu'il fallait travailler plus, est-ce que c'était la meilleure stratégie pour vous hier ?
15:50C'est compliqué pour lui dans le contexte actuel.
15:52Là, c'est deux messages un peu paradoxaux quand même.
15:54Au Parlement, il va avoir beaucoup de mal effectivement à faire passer l'ensemble de son plan.
15:59Après, moi je veux retenir le côté positif du signal.
16:02Le Premier ministre a souligné à juste titre qu'il était éminemment nécessaire de travailler plus pour produire plus.
16:10Alors, est-ce que la suppression des jours fériés sans gagner plus, vous l'avez souligné, est la meilleure modalité et le meilleur signal en sens ?
16:17De manière certaine, ça ne peut pas se réduire à cela.
16:22C'est clair.
16:23C'est clair qu'une fois qu'on a fait ça, on n'a pas répondu complètement à l'exigence substantielle nécessaire qui fait que nous devons collectivement travailler plus.
16:32En revanche, le signal est intéressant.
16:34Le signal est intéressant parce qu'on voit bien effectivement que le constat c'est que la durée annuelle réelle travaillée par les travailleurs français,
16:43tout statut confondu, elle est inférieure à peu près de deux semaines par an de la moyenne européenne.
16:49Si on ajoute à cela qu'on a un souci de productivité, ce qui n'était pas le cas dans le passé,
16:54mais on a un souci de productivité et un souci de production et un souci de taux d'emploi,
17:00on se rend compte que la réponse, la vraie réponse, la réponse structurante, elle consiste à travailler plus.
17:07Elle consiste à travailler plus.
17:08Alors, creusons cette question de l'emploi parce que vous êtes un des meilleurs spécialistes de ces questions d'emploi.
17:12Vous avez signé d'ailleurs il y a quelques temps un livre avec l'économiste Bertrand Martineau,
17:15qui s'appelle « Le travail et la solution ».
17:17« Le travail et la solution » aux éditions Hermann.
17:19Vous dites, faites le constat que malgré tout, la vision du travail est marquée encore pour beaucoup par la lutte des classes.
17:25Ça reste aujourd'hui quelque chose de...
17:27Oui, c'est...
17:27Partant de ce principe, c'est la question que je vous posais.
17:29Comment est-ce qu'on fait pour réconcilier les Français avec le travail en 2025 ?
17:31Alors, on a une vision du travail qui est encore dolosive dans un certain nombre de cas,
17:35effectivement, marquée par la lutte des classes.
17:37Et puis, on a une vision du travail qui amène à se poser des questions.
17:41Pourquoi notre pays, lorsqu'on met en œuvre un certain nombre de réformes des retraites
17:46qui aboutissent à travailler plus longtemps,
17:48est le seul pays parmi les pays européens où ça se passe dans les cris et les larmes ?
17:54Où ça se passe dans la douleur ?
17:56Alors que chez beaucoup de nos voisins, il y a eu des réformes des retraites
17:58qui n'ont pas forcément été aisées,
18:00mais qui ne se sont pas passées de manière aussi dramatique,
18:03aussi complexe que ça a été le cas chez nous.
18:05Et l'hypothèse que nous formulons avec mon co-auteur Bertrand Martineau,
18:11c'est le fait que ça révèle quelque chose de notre rapport au travail.
18:15Ça révèle quelque chose de la manière dont on considère le travail,
18:18puisqu'on considère avec autant de crainte le fait de travailler deux années de plus.
18:22Ça veut dire quoi ?
18:23Ça veut dire que nos compatriotes estiment, à tort ou à raison,
18:27mais quand même en large partie à raison,
18:29que ce n'est plus forcément par le travail qu'on améliore sa situation
18:33à court terme et à moyen terme.
18:35Et donc c'est là-dessus qu'il faut travailler.
18:37C'est là-dessus qu'il faut travailler parce qu'on voit bien que
18:40pour financer notre modèle social,
18:42pour produire plus de richesses,
18:44il faudra travailler plus.
18:46Il faudra travailler plus.
18:46C'est nécessaire.
18:47Donc il faut travailler sur cette relation au travail
18:49et il faut faire en sorte de rétablir un lien au travail
18:53qui soit positif et qui soit créateur d'espoir, d'espérance
18:57et de réalisation pour tout un chapitre.
18:59Le problème, vous le dites vous même,
19:00c'est qu'il n'y a plus d'espérance,
19:01il n'y a plus aujourd'hui la perspective d'évolution professionnelle
19:03qu'on pouvait connaître par le passé.
19:05C'est un des soucis aujourd'hui.
19:06Oui, pourquoi alors ?
19:07Pourquoi ? Parce qu'on finance notre modèle social.
19:09Vous n'avez pas de perspective, vous ne dites pas à quoi bon ?
19:10Alors effectivement, pourquoi ?
19:12Parce qu'on finance notre modèle social essentiellement par le travail.
19:15Le travail est surtaxé.
19:16Pourquoi ? Parce qu'on a créé des redoutables trappes à bas salaire
19:20qui enferment beaucoup des travailleurs
19:22dans les salaires les plus faibles
19:24et qui rendent plus compliquée la construction de parcours professionnels.
19:31Les allégements bas salaires, le SMIC,
19:34notre système de financement de notre modèle social,
19:37tout ça fait système et aboutit à cet enfermement.
19:40Et c'est là-dessus qu'il faut travailler.
19:41Mais il a esquissé hier la refonte de notre système de protection sociale
19:44en disant qu'il faut faire en sorte qu'il soit moins financé par le travail
19:47et plus par d'autres biais.
19:48Mais il s'est arrêté là.
19:50Absolument.
19:50Il s'est arrêté là.
19:51Si vous deviez poursuivre le raisonnement, qu'est-ce que vous diriez ?
19:54C'est une évolution, un temps, vous avez raison,
19:55qui a été initiée mais qui est restée stationnaire.
19:58Le Premier ministre s'est arrêté là hier quand il a évoqué.
20:00Absolument.
20:01Il faut poursuivre cette évolution.
20:02Il faut reprendre plus exactement cette évolution
20:04et faire en sorte de transférer une partie du financement
20:08de notre modèle social qui est aujourd'hui sur le travail.
20:11Donc pour dire les choses encore plus précisément,
20:14les cotisations sociales.
20:15Après, il y a un débat.
20:16Est-ce que c'est les cotisations salariales ou les cotisations patronales ?
20:20Nous, nous considérons qu'il faut d'abord agir sur les cotisations salariales
20:23parce que c'est par ce biais-là qu'on va redonner de l'espoir aux travailleurs,
20:26justement, en permettant d'augmenter le salaire net.
20:29Et donc il faut transférer une partie de ces cotisations salariales
20:33sur autre chose.
20:34Alors autre chose, c'est quoi ?
20:35C'est quoi ?
20:36C'est la TVA.
20:37Alors la TVA, il y a plusieurs taux de TVA.
20:39Donc vous avez un taux à 5,5 qui concerne les produits alimentaires.
20:44Il ne faut pas le toucher, celui-là.
20:45Mais vous avez un taux à 20.
20:47Vous avez des taux intermédiaires et un taux à 20.
20:48Chez plusieurs de nos voisins européens, le taux est plus élevé que 20%.
20:51Donc on a de la marge, effectivement.
20:53On pourrait transférer une partie de ces cotisations salariales sur de la TVA.
20:57Ça peut être la CSG aussi.
20:59Ça peut être en partie la CSG.
21:00Mais c'est de la hausse d'impôt déguisé.
21:01C'est de la hausse d'impôt déguisé.
21:01C'est une assiette plus large, effectivement.
21:03Mais en tout cas, il faut réaliser ce mouvement.
21:06Ça, c'est la première chose.
21:06Ensuite, il faut traiter les trappes à bas salaire.
21:09Ça veut dire qu'il faut agir sur le lissas des allégements bas salaires.
21:13Et là, il ne faut pas réinventer la roue.
21:15C'était le rapport en Mie qui me sentit à quelques mois.
21:16Voilà, Antoine Bozio et Étienne Vassemer qui ont fait un rapport avec des propositions
21:19tout à fait pertinentes qu'il faut appliquer sur le sujet.
21:22Il faut lisser la pente des allégements de sortie des allégements bas salaires.
21:27Et puis, nous pensons également qu'il y a un sujet SMIC.
21:30Le SMIC, aujourd'hui, c'est 60% du salaire médian.
21:33C'était 50% lors de la création du SMIC.
21:36Et le SMIC mange tous les pieds de grille salariales des grilles de classification.
21:41On est à 1 500 euros net aujourd'hui sur le SMIC.
21:43Et empêche les évolutions, ça entrave les évolutions.
21:46Et donc, on pense qu'il faut faire ce que font 5 de nos voisins européens.
21:50L'Italie, l'Autriche, la Suède, la Finlande, le Danemark.
21:53Il faut renvoyer la négociation du salaire minimum aux branches.
21:57Pour que le travail paye plus, paye toujours plus.
21:59Il a lancé deux pistes hier, le Premier ministre.
22:01Allocations spécifiques unifiées.
22:03Et puis, de nouveau, alors que la dernière convention unédique a été signée il y a 6-8 mois, je crois,
22:08reparler d'une réforme de l'assurance chômage.
22:11Absolument.
22:11Dont les effets ne sont pas encore éprouvés.
22:14Je parle de la dernière réforme.
22:15Il a parlé aussi d'une négociation sur le travail et l'emploi
22:19que les partenaires sociaux vont être invités à mener sur toute une série de sujets.
22:24Est-ce qu'il faut rouvrir le dossier de l'assurance chômage ?
22:25Alors, sur l'assurance chômage, moi, je suis partagé parce qu'effectivement,
22:29la dernière convention a été signée le 14 novembre 2024.
22:34C'est assez récent.
22:35Et il faut quand même noter que lors de la signature de cette dernière convention,
22:39les partenaires sociaux et les syndicats en particulier ont acté,
22:42ont gravé dans le marbre un certain nombre d'évolutions qu'ils avaient combattues pourtant
22:46dans les années 2019-2020.
22:50Et donc, ce n'est pas rien, effectivement, d'avoir gravé dans le marbre ces évolutions.
22:54Donc, je ne suis pas certain qu'il y aura une fenêtre de tir
22:58pour ouvrir réellement une nouvelle négociation
23:00et pour qu'il y ait en tout état de cause un accord.
23:02Ça veut dire quoi ?
23:03Ça veut dire que le Premier ministre va reprendre la main.
23:05Alors, l'avantage, c'est que c'est du décret.
23:07Il ne sera pas obligé de le faire devant le Parlement.
23:10L'avantage également, c'est que les ordres de grandeur,
23:14en termes d'impact budgétaire, peuvent être substantiels.
23:16Puisqu'on avait chiffré, dans le plan Atal,
23:19était chiffré à peu près à 4 milliards d'euros de rendement.
23:23La difficulté, c'est que c'est compliqué à la fois
23:25de jouer la carte des partenaires sociaux dans le cadre du conclave
23:29et puis de les brusquer un peu.
23:32Ah, les plaies sont encore à vif.
23:33Dans ce cadre-là, ça me paraît un petit peu compliqué.
23:36C'est la raison pour laquelle je suis plus interrogatif sur cette question.
23:39En tout cas, il a rouvert cette piste hier.
23:41Il nous reste une minute de questions très simples.
23:43Est-ce que vous pensez que le sujet du travail sera un des thèmes majeurs de l'édition ?
23:46Oui, bien évidemment.
23:47Le sujet du travail a été un thème majeur de la quasi-totélité des élections présidentielles.
23:52Et ce sera encore le cas.
23:54Ce sera encore le cas.
23:55Et c'est la raison pour laquelle il est nécessaire de proposer à nos compatriotes
24:00un projet qui remette le travail au cœur.
24:02Mais quelle sera la question de fond à l'occasion ?
24:05La question de fond, c'est renouer avec la promesse du travail.
24:07C'est faire en sorte que ce soit véritablement, par le travail,
24:11par le fait de travailler plus, de travailler mieux et de travailler plus nombreux,
24:15qu'on améliore collectivement notre sort.
24:18C'est demain et c'est loin en même temps.
24:19Merci beaucoup, Franck Morel, associé avocat chez Flichy Granger,
24:23avocat et ancien conseiller d'Edouard Philippe à Matignon.
24:25Merci de passer nous voir ce soir sur BFM Business.
24:2718h28, l'info s'arrête pour ce soir.
24:29Elle revient demain matin, 7h, avec Sandra Gandouin, Good Morning Business.
24:33Et nous, on se retrouve bien sûr demain dès 17h30 en direct.
24:35Bonne soirée.
24:38Le 18h écho sur BFM Business.
Recommandations
24:26
43:07
57:41
43:33
43:24
44:45
6:30
26:21
0:12