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  • il y a 4 mois
Deux heures pour vivre l’info. Loïc Besson donne les clés aux téléspectateurs pour mieux comprendre les grands enjeux de la journée.

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00:00On en revient à l'actualité internationale à présent.
00:02En Ukraine, le président Zelensky s'est rendu sur la ligne de front dans la région de Kharkiv
00:08pour venir soutenir ses troupes des unités déployées qui sont à 5 km seulement de la frontière avec la Russie
00:13où quasiment tout a été rasé par les bombardements depuis le début de la guerre.
00:18Pendant ce temps-là, les discussions doivent avoir lieu entre les Russes et les Américains.
00:22Rencontre prévue demain ou jeudi à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump
00:27et potentiellement, probablement, même le maître du Kremlin en personne,
00:32même si tout ça semble tourner au jeu de dupes.
00:34Ce qui est sûr, c'est que quoi que donne l'issue, des discussions, des leçons seront tirées.
00:39Bonjour Ulrich Bounard, analyste géopolitique.
00:43Claude Blanche-Maison est également avec nous.
00:44Bonjour, ancien ambassadeur de France en Russie.
00:46Et le lieutenant-coloniel Vincent Arbarottier.
00:49Bonjour, historien militaire et docteur en sciences politiques et histoires contemporaines.
00:53L'émissaire de Donald Trump, il est attendu demain ou après-demain à Moscou.
00:59Pourquoi d'ailleurs on n'arrive pas à avoir d'informations fiables à ce sujet ?
01:03Je ne peux pas vous dire exactement pourquoi.
01:07C'est Donald Trump qui avait dit que ce sera mercredi ou jeudi.
01:09Oui, mais comme il avait dit, son ultimatum durerait 10 ou 12 jours.
01:14Puis après, il a précisé 10.
01:15Il est possible qu'il ait annoncé ça avant même que la date exacte soit fixée avec le Kremlin.
01:22Alors, il a eu beau dire qu'effectivement, c'était Vladimir Poutine qui avait demandé à rencontrer Steve Whitcoff.
01:27Il est quand même probable que ce soit dans l'autre sens.
01:29Et le fait même qu'il n'ait pas précisé exactement la date laisse sans doute un petit peu supposer ça.
01:35Il est aussi vrai que M. Whitcoff a beaucoup de dossiers sur sa table, notamment le dossier du Proche-Orient.
01:42Et donc, effectivement, il est possible aussi que, par rapport à ce qui s'est passé en Israël hier avec ces discussions du Conseil de sécurité en interne israélien,
01:50il est possible aussi que la situation en Israël influence l'agenda de M. Whitcoff.
01:56Mais dans tous les cas, cette rencontre va avoir lieu puisque finalement, pour Vladimir Poutine, c'est une façon de gagner un petit peu du temps,
02:01de montrer entre guillemets sa bonne volonté, on va dire.
02:04Et pour les Américains, c'est une dernière tentative avant l'expiration de l'ultimatum.
02:07Une rencontre directe entre Donald Trump directement, pourquoi son émissaire, et Vladimir Poutine, ce n'est pas du tout à l'ordre du jour ?
02:14Pas aujourd'hui, parce que la rencontre qui va avoir lieu entre Vladimir Poutine et Steve Whitcoff est particulièrement importante.
02:22J'irais même jusqu'à dire que c'est peut-être la rencontre déterminante, la rencontre de tous les dangers. Pourquoi ?
02:29Parce que, ou bien, effectivement, il apparaît à l'issue de cette rencontre
02:33que Poutine et Trump ne peuvent absolument pas s'entendre sur rien,
02:38que maintenant ils ne se comprennent plus du tout.
02:40Ils sont sur des registres complètement différents.
02:42Et à ce moment-là, on va vers l'affrontement.
02:45Soit il y a encore une possibilité d'entente,
02:49c'est-à-dire que Steve Whitcoff continuera sur ce qu'il a déjà essayé de faire,
02:55c'est-à-dire d'obtenir ce que M. Trump veut.
02:58Un cessez-le-feu de 30 jours.
02:59C'est ça que veut M. Trump.
03:01Ce n'est pas une solution au conflit, c'est un cessez-le-feu de 30 jours.
03:05Et il est bien possible que Steve Whitcoff arrive demain ou après-demain
03:08en disant, M. le Président, ce que propose le Président Trump,
03:13qui commence à être un peu, en effet, agacé,
03:15c'est un cessez-le-feu de 30 jours.
03:17Un cessez-le-feu, d'ailleurs, essentiellement politique,
03:20sans préparation militaire et sans garantie de respect,
03:24puisque naturellement, les uns et les autres pourront dire
03:27que c'est l'autre parti qui a rompu le cessez-le-feu à tout moment.
03:30Donc, et la contrepartie proposée par les Américains,
03:34c'est une coopération économique globale entre les États-Unis et la Russie.
03:38Et effectivement, il est bien possible que si Poutine n'est pas totalement enfermé,
03:45totalement réfractaire à tout raisonnement stratégique,
03:49il soit sensible à ce discours.
03:51Parce que ce discours, en effet, en réalité, ne correspond pas exactement
03:55à l'intérêt de l'Ukraine, ni à l'intérêt des Européens d'ailleurs,
03:59parce que ça veut dire qu'on fait une trêve de 30 jours, très bien,
04:03ça veut dire que pendant 30 jours, ou peut-être un peu moins,
04:06il n'y aura pas de morts, en tout cas, il y en aura moins.
04:09Mais ça veut dire aussi qu'on ne sait pas du tout dans quelle direction
04:13on va pour la solution provisoire ou définitive,
04:18et qu'en réalité, on établit, on habitue tout le monde à l'idée
04:24qu'il y aura une partition finalement de l'Ukraine
04:26sur les positions qui sont actuellement les positions des forces en présence.
04:31Et c'est peut-être ça d'ailleurs que Trump veut obliger les Ukrainiens à accepter.
04:36D'ailleurs, les Ukrainiens aujourd'hui, quand on les interroge,
04:38les Ukrainiens qu'on voit, ou les pro-Ukrainiens qu'on voit à Paris,
04:41ils ne sont pas pour se cesser le feu.
04:43Or, se cesser le feu, M. Zelensky l'a accepté il y a deux mois,
04:46parce qu'évidemment, M. Trump lui avait tordu le bras,
04:50et il ne pouvait pas lui dire non.
04:53Mais aujourd'hui, il préférerait que Poutine ne l'accepte pas, les Ukrainiens, semble-t-il.
04:58La seule chose que la Russie comprend, c'est la force,
05:00voilà ce que dit d'ailleurs Volodymyr Zelensky.
05:03« Rendez-vous important, quoi qu'il en soit cette semaine,
05:07quelle que soit l'issue des discussions,
05:09il y aura des avancées dans un sens comme dans l'autre,
05:12d'ailleurs des leçons à tirer ? »
05:14Oui, d'autant qu'il y a une partie des Ukrainiens qui veut se cesser le feu et la paix.
05:17Alors, pas forcément M. Zelensky, mais il y a une députée,
05:20Anna Skorokot, du Parti de l'Avenir, Parti du Futur,
05:23qui reproche à M. Zelensky de maintenir la guerre pour rester au pouvoir.
05:28Donc, si vous voulez, même en Ukraine, avec les différentes pertes qui ont eu lieu,
05:31Chassifiard et d'autres, où les Ukrainiens ont subi de lourdes pertes
05:35par rapport à leur capacité de résilience.
05:38On parle de 275 morts en une journée, ce qui est beaucoup pour l'Ukraine.
05:42On parle pour les Russes de 1000 morts par jour.
05:45Mais le problème, ce n'est pas tant le nombre de morts
05:47que les capacités de résilience à la fois de l'arrière,
05:50c'est-à-dire des civils qui ne sont pas sur le front,
05:53et des soldats, bien entendu.
05:54Ce que je voudrais ajouter aussi,
05:55c'est que M. Zelensky est allé sur le front hier,
05:57pour plusieurs raisons.
05:59Et là, une des raisons, c'est de montrer à l'armée ukrainienne
06:03qu'il est solidaire de ses combats.
06:07Et c'est important parce que ça le solidifie,
06:10enfin, ça le renforce par rapport aux critiques
06:12dont il peut faire l'objet au sein du Parlement ukrainien
06:15et de la population civile.
06:16Donc oui, la rencontre entre M. Zvitkov et le président Poutine
06:20est importante, comme l'a souligné M. l'ambassadeur,
06:24parce qu'il y a peut-être là une occasion pour les deux parties,
06:27aussi bien pour les Russes que pour les Ukrainiens,
06:30de s'accorder sur un cessez-le-feu d'une trentaine de jours,
06:35d'un mois.
06:36C'est un peu ce qu'ont obtenu les Américains
06:40entre la République démocratique du Congo et le Rwanda,
06:43même si le mouvement incriminé pour les Américains
06:47devait dépendre du Rwanda.
06:51Oui, en fait, ce qui se passe sur le terrain,
06:53il y a des violations du cessez-le-feu,
06:55mais il y aura toujours des violations du cessez-le-feu.
06:56Ensuite, ce qui risque de se passer,
06:59et ce dont ne veulent sans doute pas les deux protagonistes,
07:01c'est que ce cessez-le-feu provisoire
07:03devienne définitif comme le cessez-le-feu en Corée.
07:0670 ans après, il y a toujours un cessez-le-feu.
07:08Alors, est-ce que dans ce contexte,
07:09est-ce que c'est un contre-feu
07:11quand Donald Trump s'en prend ardemment à l'Inde,
07:15parce que c'est aux Indiens qu'il s'en est pris hier,
07:17il veut les surtaxer davantage,
07:21en plus des 25% de droits de douane qu'il leur impose,
07:24au même titre qu'il a imposé des droits de douane
07:26à des dizaines de pays dans le monde entier.
07:29Il ne se soucie pas du nombre de personnes
07:31qui sont tuées en Ukraine par la machine de guerre russe.
07:33Voilà pourquoi Donald Trump veut s'en prendre aux Indiens
07:36qui achètent aujourd'hui du pétrole à la Russie
07:40et qu'ils le revendent,
07:42ce n'est pas uniquement pour leur consommation,
07:43qu'ils le revendent une fois raffiné à l'international,
07:47y compris aux Européens.
07:49Oui, par rapport à cette question,
07:51bon déjà, effectivement, les Indiens sont vent debout.
07:53Il y a une fierté un petit peu nationale
07:56à résister aux pressions des États-Unis.
07:59Il y a aussi le fait qu'effectivement,
08:01les Indiens rappellent que
08:02l'une des raisons qui a fait qu'au début de la guerre,
08:06les Indiens ont redirigé leurs importations de pétrole
08:09des pays du Golfe vers la Russie.
08:12C'était déjà d'une part parce que les pays du Golfe
08:13préféraient vendre vers notamment l'Europe
08:15en raison des tarifs
08:17et aussi parce que les Américains,
08:20enfin en tous les cas,
08:20on suppose que l'administration américaine
08:23a demandé aux Indiens d'acheter un peu plus de pétrole
08:25à la Russie pour stabiliser les cours mondiaux.
08:27Donc effectivement, les Indiens ont beau jeu de rappeler ça
08:29et de mettre un petit peu les Occidentaux
08:30face à un petit peu leur double langage
08:32et leur double standard.
08:34Néanmoins, effectivement,
08:35cette charge de Donald Trump contre l'Inde,
08:38elle s'inscrit plus globalement dans ce que vous avez dit,
08:40c'est-à-dire cette discussion commerciale en cours
08:43avec les Indiens.
08:44Donald Trump espère obtenir un deal avec les Indiens
08:47et donc effectivement,
08:48il cherche à faire pression de différentes façons
08:50et il utilise très clairement cette carte
08:53des sanctions secondaires sur le pétrole russe
08:55pour essayer de faire pression sur l'Inde.
08:57Après, il faudra voir si effectivement,
08:58vendredi, il n'y a pas de deal
08:59de ces feux de 30 jours,
09:01s'il met ces menaces à exécution ou pas
09:02et surtout, s'il les met à exécution,
09:04est-ce qu'il les retirera
09:05une fois qu'un deal sera obtenu économiquement parlant
09:08avec l'Inde ?
09:08Merci à tous les trois.
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