1,5 milliard d'euros, c'est l'argent dépensé chaque année par le gouvernement russe et Vladimir Poutine pour mener une guerre de désinformation. La France est touchée par ce système. Le chef d'état-major des armées a d'ailleurs évoqué ce sujet lors de sa conférence de presse ce vendredi 11 juillet.
00:00— Nelson, nous revenons à notre manière avec vous sur un angle bien particulier, un sujet particulier qui a été évoqué aujourd'hui par le chef d'État-major
00:11lors de sa conférence de presse, la guerre de désinformation que mènent les Russes et comment ce mode opératoire est devenu un vrai business pour la Russie.
00:21— Oui, et les chiffres donnent le tournis. Le Kremlin dépenserait autour d'1,5 milliard d'euros par an pour inonder le monde en général et la France en particulier de fake news.
00:33Pour comprendre comment cette désinformation fait tourner des centaines d'entreprises en Russie, on va prendre l'exemple d'une française, d'une ancienne journaliste française.
00:41Elle s'appelle Christelle Néant. Vous la voyez sur ces images. Elle habite dans le Donbass depuis 2016 et elle a créé un site de propagande russe.
00:49Mais elle a un autre projet. Depuis l'été 2023, elle se retrouve d'ailleurs face à Vladimir Poutine pour lui en parler.
00:56— Cela fait longtemps que je pense que nous devons rassembler tous ces journalistes occidentaux indépendants en une seule équipe pour avoir plus d'efficacité.
01:09— Rassembler les journalistes indépendants qui pensent différemment de l'Occident, Vladimir Poutine est ravi de l'idée.
01:17Toute la suite de la séquence est assez dingue. Regardez.
01:21— Christelle, vous savez ?
01:24— Des personnes comme vous, on en rencontre rarement.
01:32Je vous souhaite beaucoup de succès et nous ferons de notre mieux pour soutenir votre projet.
01:36— Deux ans plus tard, le Global Fact-Checking Network est né, annoncé par le ministère des Affaires étrangères.
01:42— Donc le projet de cette femme.
01:43— Exactement. C'était en avril 2025, il y a quelques semaines. C'est une organisation directement liée au Kremlin qui gère le site et qui s'appelle Dialogue Regents.
01:53— Et alors, qu'est-ce qu'il s'y passe sur ce site ? Qu'est-ce qu'on peut y lire ?
01:56— Eh bien, regardez, c'est assez bien fait. Si on ne sait pas que c'est financé par Moscou, franchement, on se fait avoir.
02:01Il y a des longs articles, des enquêtes et même des vidéos qui expliquent ce qu'est la manipulation de l'information.
02:06— Il y a différents types de fausses informations, celles qui sont délibérément erronées, partiellement exactes ou volontairement déformées.
02:14Leur présentation peut être aussi manipulatrice via des faux sites Internet ou des faux comptes avec des sources frauduleuses.
02:19Il existe aussi des techniques de désinformation comme les deepfakes ou les montages biaisés.
02:24— Sauf que quand on lit avec intention les articles, on comprend assez vite.
02:28Le dernier publié sur Ursula von der Leyen est la fausse démocratie européenne.
02:32Franchement, c'est de la bouillie intellectuelle avec des fausses informations dedans.
02:37Il n'y a pas d'autre expression. Autre exemple, un fact-checking sur la ville de Mariupol,
02:41qui a l'air d'être une ville merveilleuse sous occupation russe.
02:44— L'organisation qui gère le site Dialogue Region fait partie d'un écosystème qui est impressionnant, tentaculaire.
02:52— Et oui, il y a beaucoup, beaucoup d'argent à se faire depuis la mort de Yevgeny Prigojin,
02:56qui régnait sur la désinformation en Russie.
02:58Des centaines d'entreprises de marketing digital ont été lancées.
03:01La plus connue, c'est la Social Design Agency.
03:04Il y a quelques mois, des milliers de données ont fuité de cette entreprise
03:07et notamment cette vidéo de promotion avec une voix qui fait peur.
03:13— Et maintenant, on vous raconte ce que l'on a fait pendant un an.
03:18Notre travail consiste à collecter et à analyser ce que diffusent les médias occidentaux
03:23et à préparer nos attaques informationnelles.
03:28— Et ces entreprises-là, elles sont financées par le Kremlin, mais pas que.
03:32— Oui, et par nous aussi, indirectement, puisque tous les faux sites,
03:36les vidéos YouTube et les publications sur les réseaux sociaux occidentaux
03:39font du clic, beaucoup de clics et donc beaucoup de pubs.
03:43Selon une étude sérieuse, 2,6 milliards de dollars par an de recettes publicitaires
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