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07 - Conclusion - Martin Ajdari
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il y a 7 mois
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Monsieur le Président, cher François Pellissier, mesdames et messieurs les administratrices et
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administrateurs de l'Alliance des médias, TV et Vidéo, mesdames et messieurs, merci beaucoup de
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m'accueillir ce matin en ce jour où votre syndicat adopte ce nouveau nom qui marque à la fois un
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tournant et un aboutissement logique avec l'arrivée de nouveaux membres pleinement installés dans le
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quotidien des Français. Je suis très heureux à titre personnel de pouvoir intervenir quelques semaines
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après ma prise de fonction et auprès d'interlocuteurs que j'ai eu l'occasion de pratiquer, de fréquenter
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assez longuement depuis une quinzaine d'années. Un nouveau nom pour le syndicat, des nouveaux membres
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donc qui ont investi à eux trois près de 900 millions d'euros dans la production audiovisuelle
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cinématographique entre 2021 et 2023. Des acteurs qui, venus du payant, investissent aujourd'hui
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le terrain de la publicité dans une période où parallèlement les chaînes de télévision
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gratuites ont elles-mêmes modernisé et considérablement enrichi leurs offres en ligne, des offres
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plébiscitées par le public comme par les annonceurs. Le nouveau nom, l'ADM TV, marque donc ainsi
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l'effacement de frontières qui paraissait étanche il y a quelques années et l'intégration
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réussie de nouveaux acteurs au bénéfice de la diversité de l'offre et de la création
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audiovisuelle. J'observe aussi que les évolutions récentes de la chronologie des médias dans
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le domaine du cinéma attestent également de cette intégration progressive vers un nouvel
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équilibre de notre écosystème. Cet équilibre est toutefois fragile, notamment pour les
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acteurs traditionnels du secteur, car bien sûr la télévision linéaire structure toujours
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le paysage audiovisuel, avec deux tiers de la durée d'écoute individuelle. Elle reste
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de loin le premier média en termes de force de frappe, le seul capable de réunir au même
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moment plusieurs millions, voire dizaines de millions de téléspectateurs, et elle finance
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80% des investissements dans la création. Le téléviseur lui-même continue d'occuper
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une place centrale dans la grande majorité des foyers, 89% des Français en possèdent
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au moins un, là où on annonçait il y a quelques années son repli progressif au profit des écrans
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individuels. Cette évolution-là n'a pas eu lieu. Et la plateforme TLT elle-même, elle
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a été évoquée à l'instant, demeure tout à fait attractive, comme l'a montré l'appel
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à candidature de 2024, 19 candidatures reçues pour 10 autorisations à concéder en gratuit
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et la sélection de deux nouvelles chaînes, T18 et OFTV, qui contribueront dès cet été
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à la diversité des programmes. Il y a donc des signes de résilience, de résistance,
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de dynamisme, et les bons résultats publicitaires de 2024 en attestent. Mais nous savons aussi
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que les tendances depuis long terme sont sans doute plus préoccupantes, comme l'étude
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réalisée l'année dernière par la DGMIC et l'ARCOM l'a montré. La part de marché
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totale de la télévision, linéaire et non linéaire, était de 28% en 2018. Elle est passée
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à 20% en 2024 et devrait passer progressivement à 17% en 2030. Les causes de cette érosion
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sont connues. Certaines sont intrinsèques aux médias, comme la baisse de la durée
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d'écoute de la télévision, notamment chez les jeunes, et aussi, c'est le corollaire,
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un certain vieillissement de l'audience. Mais la principale raison est sans doute à rechercher
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du côté de l'accaparement de ce marché par des acteurs, plateformes de partage
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de vidéos, moteurs de recherche, réseaux sociaux, qui, avec le développement des
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Smart TV, sont de plus en plus en concurrence frontale avec les médias traditionnels.
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Je rappelle que les Smart TV sont présentes dans 40% des foyers, mais elles représentent
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90% des achats. Donc les logiques de flux vont progressivement renforcer et très rapidement
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renforcer les constats en termes de stock. Ces acteurs ne sont pas soumis aux mêmes contraintes
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réglementaires ou fiscales et sont en situation d'imposer leur rapport de force en profitant
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de leurs algorithmes et de la connaissance fine qu'ils ont de leurs utilisateurs.
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Cette concurrence au sein même du poste de télévision n'est donc plus théorique,
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et c'est un point sur lequel je voudrais rappeler que l'ARCOM a publié en septembre
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dernier la liste des services d'intérêt général qui, en application de la directive SMA,
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des dispositions acquises de haute lutte, ont vocation à bénéficier d'une visibilité
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appropriée sur les principales interfaces et notamment les écrans d'accueil des téléviseurs.
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En clair, cela signifie que toutes les chaînes nationales gratuites de la TNT devront être
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accessibles sur ces interfaces dans les mêmes conditions que les services les mieux exposés.
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Alors depuis septembre, l'ARCOM dialogue avec les fabricants de téléviseurs, notamment
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pour réunir les conditions d'intégration de ces services dans les interfaces, mais au
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vu des enjeux que représente cette disposition en termes de visibilité et de concurrence,
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je ne peux qu'encourager tous les groupes de télévision à se concerter pour créer un
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point d'accès unique, un peu comme l'ont fait dans un autre domaine, les radios avec
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Radio Player.
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L'ARCOM, en tout cas, se tient à votre disposition pour faire avancer ces discussions
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et trouver des solutions communes rapidement.
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Ces tendances, ces fragilités, évidemment, nous les aurons à l'esprit lorsque nous lancerons
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vers la mi-avril une consultation publique sur l'usage de la ressource hertzienne disponible
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depuis le retrait du groupe Canal+, de la télévision payante, de la TNT payante.
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Cette consultation sera suivie d'une étude d'impact que nous publierons au début du
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mois de juillet et des conséquences à en tirer vraisemblablement à la fin de l'été.
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L'enjeu de la consultation consistera, sans a priori, et j'y insiste, à déterminer
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le meilleur équilibre entre, premièrement, l'amélioration de la qualité du service et
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selon quelles normes, quelles modalités techniques, quelles couvertures, avec quels coûts
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pour les diffuseurs, quels enjeux également en termes environnementaux, et deuxièmement,
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la structure, l'augmentation éventuelle de l'offre et, bien sûr, la question de la
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soutenabilité de son financement au vu du marché.
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C'est une consultation sur laquelle, comme toujours, nous sommes évidemment très demandeurs
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et nous serons très attentifs à toutes les contributions.
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Quel qu'en soit le résultat, quel que soit d'ailleurs également le résultat de la
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consultation que nous aurons à conduire en vue du renouvellement de la troisième vague
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de la TNT à partir de 2026 ? Les évolutions des usages sont trop puissantes pour que nous
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restions attentistes sur une question qui me tient à cœur, qui était également évoquée,
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je crois, dans le débat qui précède, sur les asymétries concurrentielles.
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Je voudrais ici en évoquer deux, deux catégories, la réglementation publicitaire d'un côté,
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les questions de transparence dans le marché d'autre part.
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D'abord, sur la question de la réglementation et des restrictions publicitaires, question
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qui relève essentiellement du pouvoir réglementaire, le régulateur n'ayant en la matière qu'un
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avis à formuler sur les évolutions envisagées.
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Sans surprise, un des premiers sujets dont mes interlocuteurs m'ont parlé depuis ma
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prise de fonction, c'est la question de l'interdiction à la télévision de la publicité pour les
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opérations de promotion de la distribution, question récurrente à laquelle je suis confronté
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depuis au moins une quinzaine d'années.
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Sur ce sujet, évidemment, extrêmement sensible, il y a à mes yeux deux façons de prendre
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la question. La première, c'est de se dire qu'une évolution n'est pas possible si elle
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ne garantit pas la préservation des médias essentiels et déjà fragilisés que sont la
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radio et la presse. Et c'est une préoccupation tout à fait légitime.
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La seconde façon de se poser la question est de se dire qu'il est un peu absurde que les
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transferts de budget, en particulier liés à la baisse tendancielle des investissements
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dans le courrier publicitaire, que ces transferts profitent essentiellement aux purs
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players digitaux, faute d'un inventaire suffisant pour les accueillir dans les médias
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historiques. C'est une question compliquée, ce sont des préoccupations ou des considérations
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légitimes. Je crois que nous devons collectivement chercher aussi sereinement que possible des
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solutions afin d'arriver à accroître les ressources globales pour les médias sans
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qu'au sein du secteur, personne n'est à y perdre. Autre sujet qui relève cette fois-ci
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plus directement de l'ARCOM, nous allons très prochainement lancer une réflexion sur
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les règles relatives à la publicité clandestine et sur celles applicables au placement de produits
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dans les programmes de flux. Là aussi, c'est une question qui ne fait pas l'unanimité.
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Raison de plus, là encore, pour en parler et pour faire évoluer et évaluer les effets
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à la fois en termes de recettes, mais aussi en termes de protection du consommateur et de
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qualité des programmes. Là encore, il faut trouver le bon équilibre entre la préservation
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de ce qui fait la spécificité des médias, des producteurs de contenu et puis le dynamisme,
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la préservation du modèle économique. De manière plus générale que ces questions spécifiques
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de placement de produits, notre objectif collectif doit être de viser plus d'équité et d'harmonisation
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entre les médias traditionnels et les plateformes, mais, et c'est un point important, sans
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alignement par le bas de la régulation, un alignement par le bas qui n'est véritablement
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pas défendable dès lors qu'il s'agit de protection des consommateurs ou de santé publique
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que l'on pense à l'alimentation ou à la lutte contre les addictions.
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J'ai pour ma part pris connaissance hier avec intérêt de deux orientations dans un rapport
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d'inspection ministérielle qui a été subrepticement divulguée. La première de ces orientations
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applicables à la radio semble acter l'inefficacité de certaines mentions légales et invite à leur
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refonte. La seconde, plus générale, plus vaste et plus importante, fait, je cite, de l'application
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équitable des règles aux plateformes, un préalable à tout relèvement des exigences.
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Et ce rapport invite à réviser les règles européennes en la matière, en particulier
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le principe du pays d'origine. Je crois que ce sont sur ces questions, sur ces orientations
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que nous devons travailler dans les prochains mois.
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Seconde catégorie d'asymétrie que je souhaitais évoquer ici, celle qui concerne la transparence
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du fonctionnement du marché publicitaire. En France, le marché publicitaire média est
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traditionnellement transparent et même très transparent avec la loi Sapin, avec le rôle
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que joue Médiamétrie. Le fonctionnement du marché de la publicité digitale est sans doute
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moins transparent, puisque les plateformes sont le plus souvent propriétaires de leur système
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de mesure d'audience, avec des méthodes de calcul qui ne sont pas toujours elles-mêmes
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les plus transparentes. Et ces acteurs peuvent ainsi négocier avec des annonceurs qui n'ont ni les moyens
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de vérifier la réalité des audiences qu'on leur vend, ni non plus la capacité de faire l'impasse
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sur des supports qui sont trop importants pour être écartés. C'est une des questions
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dont s'est saisi le règlement européen sur la liberté des médias, règlement adopté en 2024,
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avec pour objectif assumé de soutenir les médias qui produisent de l'information professionnelle,
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en affirmant les principes de transparence, d'impartialité, de comparabilité des systèmes
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de mesure d'audience. C'est, je crois, également l'objet de travaux en cours au sein du comité
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cross-média de Médiamétrie, qui associe plusieurs plateformes pour élaborer une méthode
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de mesure d'audience unifiée, quel que soit le canal de diffusion. Tout cela va évidemment
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dans le bon sens, et l'ARCOM y contribuera activement dans les prochains mois, si on
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fait appel à nous. Pour finir, je voudrais vous faire partager deux convictions, qui sont
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celles du régulateur. La première, c'est que l'enjeu collectif n'est pas de défendre
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les supports historiques par principe, ou même parce qu'ils sont français, même s'il y a
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des questions de souveraineté. L'enjeu, c'est la capacité à produire et à diffuser
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des programmes ambitieux, et en particulier une information de qualité. Une information
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de qualité, c'est un bien public, capital pour nos démocraties. C'est un bien qui
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n'a pas de prix, particulièrement en ce moment, mais comme on dit souvent, il a un
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coût, et donc sa production doit être soutenue. La seconde conviction est qu'à l'heure
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de la convergence entre audiovisuel et numérique, les logiques de confrontation
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entre supports, télévision, radio, presse, services délinéarisés, ou de concurrence
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entre public et privé n'ont plus vraiment lieu d'être. La vraie frontière, pour nous,
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elle se situe ailleurs, entre d'un côté les médias qui acquièrent, qui produisent,
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qui diffusent, que ce soit de la création, du sport, de l'information, et de l'autre,
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les supports qui captent une richesse qu'ils ne créent pas, et bien souvent
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ne redistribuent pas. Nous devons donc y répondre, en demeurant
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unis autour de cet écosystème créatif qui a été
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mis en évidence et à l'honneur ce matin, tout en intégrant
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progressivement les acteurs qui n'y sont pas encore.
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Je vous remercie beaucoup, et je vous souhaite un bon appétit.
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