00:0018h19, de retour dans Punchline sur CNews et Europe 1. On va écouter Gérald Darmanin, nouveau garde d'Esso.
00:05Il continue sa guerre face au narcotrafic avec sa casquette de ministre de la Justice.
00:09Là, il veut créer une administration pénitentiaire, des prisons en fait, d'eau de sécurité pour les narcotrafiquants d'ici le mois de juillet. Écoutez-le.
00:18« Il faut donc différencier les détenus et différencier les prisons.
00:22Et c'est pour cela que j'ai annoncé pour la première fois depuis bien longtemps, depuis la libération sur le sol de notre pays,
00:29la création d'une prison d'eau de sécurité qui pourra mettre de côté de la société à l'isolement total les 100 plus gros narcobandits de France,
00:42quel que soit leur statut de détention provisoire ou de peine définitive.
00:48Sur le modèle italien de la lutte antimafia qui a fait ses preuves et dans un cadre européen qui a été accepté par toutes nos autorités,
00:57ce sera un lieu de détention inviolable où il sera absolument impossible de se faire livrer téléphone ou drogue, de menacer les agents ou de communiquer à l'extérieur. »
01:13Voilà pour Gérald Darmanin. On le souhaite, la vérité, François Péponi. Un lieu inviolable, Mohamed Abrah avait 16 téléphones portables.
01:20Oui, mais le problème c'est qu'on ne sait jamais quand on y rentre. C'est parfois des gardiens de prison qui sont complices,
01:25parfois il y a des avocats qui font entrer des choses en prison, parfois les familles.
01:31Donc là, quand le ministre prend ce pari-là, inviolable, ça veut dire qu'il va falloir surveiller en permanent et que les gardiens de prison soient vraiment choisis sur le trillet
01:42pour qu'on sache, quand il dit qu'on ne pourra pas les menacer, qu'est-ce qui empêchera des voyous d'aller le soir chez eux pour les menacer ?
01:48Ce qu'il dit est tout à fait vertueux et moi je le soutiens, mais la mise en œuvre va être quand même très compliquée.
01:54Amixem de Vecchio.
01:55Cela dit, ça va être compliqué, mais je pense que quand on veut, on peut. La question, ce sera la question de la volonté politique.
02:01Effectivement, il a cité l'exemple de l'Italie, ça a fonctionné. Pour ce qui est des menaces, je crois que les gardiens de prison dans les prisons réservées aux mafieux en Italie
02:09font leur métier cagoulé, justement, pour ne pas être reconnus par les mafieux. Donc on peut, je pense, mettre une prison de haute sécurité.
02:17Encore faut-il le vouloir. C'est vrai que les délais apparaissent extrêmement courts, mais chiche, on a envie de le dire.
02:23Oui, tant mieux. Allez-y, Catherine Ney.
02:25Non, mais ce qui est vrai, c'est qu'on n'a d'abord pas construit de prison, et ce n'est pas si facile que ça, parce que dès qu'on propose à un maire d'en construire,
02:33alors c'est tout, il y a des recours, les gens ne veulent pas avoir de prison près de chez eux, ils ont peur. Il y a ça qui est très, très difficile.
02:38Et là, où dans les autres pays, on met deux ans pour construire une prison, là, il faut au moins sept ans.
02:44D'autre part, c'est vrai que culturellement, la gauche était contre les quartiers de haute sécurité.
02:51Badinter les a supprimés. Madame Belloubet voulait bien construire des prisons, mais sans barreaux.
02:55D'ailleurs, c'est ce que disait ce matin Béatrice Brugère, qui s'y connaît.
02:58Donc là, il faut complètement changer de philosophie.
03:01Et ce matin, le ministre a annoncé qu'il va y avoir des brigades de policières, enfin de surveillants, qui vont être formés de manière policière pour surveiller.
03:11Une police pénitentiaire.
03:12Donc, on change de logique, mais est-ce qu'il y aura si vite cette prison ?
03:19D'abord, c'est très court comme délai.
03:20S'il y a la volonté, il pourrait y arriver.
03:22Oui, il y a de la volonté, il y a un chemin, c'est sûr. Et puis, il faut de l'argent aussi.
03:25Oui, ça.
03:26Il faut de l'argent.
03:27Une periode de restriction budgétaire, effectivement.
03:29C'est difficile, mais...
03:30On écoute juste Béatrice Brugère, vous y faisiez mensonge, c'est magistrate, secrétaire générale du syndicat UNITÉ, magistrat FO.
03:37Elle a été l'invitée ce matin de Sonia Mabrouk.
03:39Le diagnostic, il est extrêmement important, parce que là, on a deux problèmes.
03:44Un, on a un problème de déni, qui est consubstantiel à notre société.
03:49Et on a un problème d'absence, je pense, ou de rigueur intellectuelle sur la connaissance des phénomènes criminels.
03:55Il faut réinvestir ce champ criminel.
03:57Je vous le dis, par exemple, on ne fait pas de criminologie comme d'autres pays.
04:00Donc, en fait, on a toujours l'impression de découvrir les choses.
04:03Or, ça pose plusieurs problèmes.
04:05D'abord, un, parce qu'on est en retard sur la connaissance des organisations criminales.
04:09Et deux, parce que ces organisations criminelles sont en mutation permanente.
04:12C'est-à-dire que ce que vous savez hier n'est pas nécessairement valable pour demain.
04:16Donc, il faut réinvestir le champ criminel.
04:18Si le diagnostic n'est pas bon et il est évolutif, à ce moment-là, nous sommes à côté de la problématique.
04:24Et par exemple, ceux qui disent qu'aujourd'hui, on peut parler de narcoterrorisme,
04:29si vous avez des organisations criminelles qui ont pris le contrôle de certains quartiers,
04:33qui tuent, qui font des règlements de comptes,
04:35ils font une forme de terreur.
04:37Et je pense que la menace du narcotrafic est aussi importante que la menace du terrorisme.
04:42Gauthier Lebret.
04:43Alors, vous avez ce que dit Beatrice Brugère.
04:45Vous avez la prison que veut construire Gérald Darmanin.
04:48Puis, vous avez les propos du maire de Grenoble, Éric Piolle,
04:50qui dit qu'il faut apprendre à vivre avec les dealers.
04:53Il faut trouver un modus vivant, dit le maire de Grenoble.
04:57Il propose aussi un référendum pour dépénaliser le cannabis.
05:00Je peux dire ce qu'il a dit ce matin.
05:01Nous avons une responsabilité collective.
05:03Nous devons lutter férocement contre le narcotrafic.
05:05Et nous devons lutter pour l'émancipation des jeunes.
05:07Leur proposer des solutions.
05:09Nous devons accompagner les parents.
05:10Il faut trouver un modus vivant dit avec les dealers.
05:12Voilà.
05:13Comment on peut trouver un modus vivant dit avec les dealers ?
05:16Comment on peut prononcer cette phrase ?
05:18Je ne partage pas du tout l'avis du maire de Grenoble.
05:21Mais quelque part, je comprends ce qu'il dit.
05:23Je suis en désaccord.
05:25Pour un deal avec les dealers, alors ?
05:27Non, je m'explique.
05:28Quand vous êtes dans des quartiers où il y a du deal,
05:31et qu'on est le maire de la ville,
05:33on n'a aucun pouvoir.
05:35Et on apprend à vivre avec.
05:37Quand Gérald Darmanin, vous lui envoyez des policiers,
05:39il ne voulait pas.
05:40François Buvaud n'est pas d'expérience.
05:42Moi, j'ai essayé de prendre des mesures,
05:43de mettre des caméras, de mettre des murs.
05:45Mais on est obligé de vivre avec.
05:47Je suis en désaccord complexe, dit M. Piolle.
05:50Il ne met pas de caméra, M. Piolle.
05:52Non, mais d'accord.
05:53Moi, j'en avais mis.
05:54Ça a été enlevé à la Kalachnikov.
05:55On a mis des murs.
05:56OK, on a essayé de tout faire.
05:58Et donc, le maire d'une ville, il est obligé de faire avec.
06:01Parce qu'il ne peut pas agir.
06:03Lui, il n'a pas de pouvoir d'agir là-dessus.
06:05Et quand les dealers sont là, 24 sur 24,
06:077 jours sur 7 dans le quartier,
06:08on fait ce qu'on peut.
06:09Et c'est peut-être un des problèmes
06:11de la lutte contre les stupéfiants.
06:13C'est que la police dit, c'est mon problème,
06:15vous n'en occupez pas.
06:16Et moi, je disais aux employés communaux,
06:18ce n'est pas votre sujet.
06:19Les deals, c'est bon.
06:20Et donc, on apprend à vivre avec.
06:21C'est terrible ce que je dis,
06:22mais malheureusement, c'est inconscient.
06:23Le problème de fond,
06:24c'est quel est l'électorat à séduire ?
06:26Le problème d'Éric Piolle,
06:27c'est que son électorat,
06:28c'est son fond de commerce.
06:29Lui, il conceptualise le sujet.
06:31Globalement, là où...
06:32Honnêtement, on pourrait en rigoler,
06:35mais en fait, ce n'est pas drôle du tout.
06:36Éric Piolle, il a un procureur de la République
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