Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 08/04/2023
A partir de ce samedi 8 avril, les vacances de Pâques débutent en France, découpées en plusieurs zones. Pour le secteur du tourisme, l'heure de la saison des beaux jours - la plus importante - est ouverte.
Mais vacances et flâneries sont remises en question par divers facteurs : les prix des séjours montent avec l'inflation, les hôtels et restaurants peinent parfois à embaucher, et, en France, avril est toujours marqué par le climat social abrasif, avec les contestations contre la réforme des retraites, Sans parler des critiques de plus en plus fortes contre les voyages en avion à un moment où la planète se réchauffe...
Pour en parler ce samedi, Alexandra Bensaid reçoit Jean-François Rial, le PDG de Voyageurs du monde qui est également le président de l'Office du tourisme et des congrès de Paris.

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/on-n-arrete-pas-l-eco/on-n-arrete-pas-l-eco-du-samedi-08-avril-2023-2403095

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 Et le PDG du groupe Voyageurs du Monde et l'invité d'On Arrête Pas l'Écho,
00:03 bonjour et bienvenue Jean-François Rial.
00:06 Vous avez aussi une autre casquette, président de l'Office du Tourisme de Paris,
00:10 première destination touristique en France.
00:12 Alors, 2023, on a toujours entendu que ça devait être
00:15 l'année du retour à la normale pour le tourisme,
00:17 après le Covid, avec la réouverture des frontières pour les voyageurs chinois.
00:22 Jean-François Rial, là, vous avez sans doute une idée du taux de remplissage des hôtels
00:27 pour les vacances de Pâques, vous avez une tendance pour les réservations cet été.
00:31 Comment ça se présente ? Est-ce que 2023, ça va être ou pas l'année du retour à la normale ?
00:35 Oui, tout à fait. Je dirais même que je serais pas étonné qu'on fasse mieux
00:41 que l'année 2019 en revenu, en revenu j'entends,
00:46 qui était une année record,
00:49 pas en nombre de clients, parce qu'en nombre de clients,
00:51 le tourisme d'affaires a un peu plus de mal à revenir au niveau de ce qu'il était,
00:56 mais en revenu, à cause de l'inflation, on en parlera.
00:58 Les revenus sont excellents et c'est vrai dans le monde entier,
01:04 si vous voulez, c'est pas spécifique à la France et à Paris,
01:07 l'activité touristique n'a jamais aussi bien marché dans le monde, post-Covid.
01:14 Alors ça c'est intéressant.
01:15 On est très très très haut à l'heure actuelle.
01:18 Alors après, il peut y avoir ponctuellement des problèmes comme il y a eu récemment en France et à Paris.
01:22 Justement, dites-nous juste.
01:24 Mais c'est ponctuel quoi.
01:24 C'est ponctuel.
01:25 Là, ce qu'on voit, les images en effet qui voyagent aussi très bien,
01:29 des feux de poubelles et des violences,
01:31 ça, l'impact, est-ce qu'il est fort mais ponctuel ?
01:34 Alors l'impact est réel.
01:36 Il y a des vraies annulations.
01:37 C'est évidemment pas bon pour l'image de Paris et de la France, comme l'a dit Didier Chenet,
01:43 mais je pense que ça sera marginal sur l'année,
01:47 à moins que ça dure six mois, mais enfin on peut espérer que ça va s'arrêter rapidement,
01:52 parce que, si vous voulez, Paris est la ville la plus visitée au monde.
01:55 C'est pas que la ville la plus visitée de France,
01:58 c'est la ville la plus visitée au monde,
02:02 et avec une attractivité et une envie de la visiter qui est considérable.
02:08 Donc entre une reprise mondiale très forte et le fait d'avoir très très envie de la visiter,
02:12 et que par ailleurs c'est une ville sublime,
02:14 moi j'ai pas beaucoup d'inquiétudes.
02:15 Il faut aller un peu plus loin que l'apparence des choses à court terme.
02:19 Alors ça veut dire, on parlait des chiffres au début,
02:21 le taux de remplissage aujourd'hui pour Pâques, par exemple,
02:23 à Paris, en France, et les tendances pour cet été, on a quoi comme chiffre ?
02:28 Les taux de remplissage, les derniers taux de remplissage que j'ai vus tournaient autour de 85-90%,
02:34 ils ont pu peut-être baisser un peu, là, à cause des incidents qu'il y a eu,
02:38 et quelques annulations qu'il y a pu y avoir,
02:40 mais on est dans ces niveaux d'activité, vous voyez, c'est très très élevé.
02:45 Et l'été ?
02:46 L'été, pareil, c'est très très très élevé.
02:49 C'est vraiment, on est à des niveaux d'activité qui sont très bonnes.
02:53 Donc, et vous le disiez vous-même, il y a quand même une espèce de dissonance
02:57 entre l'inflation qui est réelle,
02:59 alors là on a entendu justement les professionnels se plaindre des factures qui augmentent,
03:03 et aussi de comment soutenir, comment ils essaient de soutenir la consommation de la clientèle,
03:09 et vous vous dites, peut-être une partie de la clientèle a du mal,
03:12 mais sinon, en réalité l'inflation ne pèse pas sur l'activité ?
03:15 Globalement, l'inflation très forte,
03:22 qui n'est pas spécifique à la France, qui est mondiale,
03:25 je l'ai mesurée chez Voyageurs du Monde il y a quelques jours,
03:29 j'ai pris dix pays, dix pays phares chez nous,
03:32 et elle variait selon les destinations, de 15 à 25% par rapport à 2019.
03:40 Bon.
03:42 Donc elle est très très forte.
03:44 Elle n'a globalement pas d'impact sur le revenu.
03:47 Le revenu de qui ? Des professionnels du tourisme ?
03:49 Non, le revenu des professionnels du tourisme.
03:50 C'est-à-dire que globalement, soit les clients suivent l'inflation,
03:53 ils s'en fichent, une partie de la clientèle,
03:56 surtout la plus haute gamme bien sûr, mais pas que.
03:58 Mais pas que, ce qui est assez surprenant.
04:01 Et puis la clientèle qui a un peu plus de mal,
04:03 eh bien elle change de destination,
04:05 mais elle maintient ses revenus de dépense.
04:07 Donc globalement l'activité,
04:10 vous voyez par exemple, on pourrait se dire,
04:11 bon bah Voyageurs du Monde est en très forte croissance,
04:13 c'est parce qu'on a des clients haut de gamme.
04:16 Oui, vous êtes sur le luxe, vous êtes sur le voyage lointain sur mesure.
04:20 Non, on n'est pas sur le luxe, on est sur l'individuel sur mesure
04:22 avec un très haut niveau de service.
04:23 Ce qui n'est pas la même chose que du luxe.
04:26 Et nos confrères, mais c'est vrai qu'on est plutôt quand même sur une clientèle aisée,
04:30 nos confrères qui sont sur une clientèle plus entrée de gamme,
04:34 ont des croissances très similaires aux nôtres, qui sont très fortes.
04:37 Alors bien sûr, ça peut avoir un impact entre les destinations,
04:41 c'est à dire quelqu'un qui est allé aux Antilles,
04:45 il va aller peut-être en Sicile, etc.
04:49 Mais ils dépensent beaucoup et ils dépensent plus que l'année dernière.
04:52 Et les entrées de gamme alors ?
04:53 Vous dites, en réalité on préserve.
04:55 Les entrées de gamme, également.
04:58 C'est à dire qu'aujourd'hui,
04:59 vous avez plutôt un peu moins de clients,
05:02 mais beaucoup plus de revenus
05:04 et au moins plus de revenus que l'inflation.
05:07 Vous voyez ce que je veux dire ?
05:08 Donc les opérateurs de voyages s'en sortent pas mal.
05:11 Et sans, par exemple, pour prendre l'exemple de la France ou de Paris,
05:14 sans les Chinois. Les Chinois ne sont pas là.
05:15 Ils seront là cet été ?
05:17 Je pense qu'ils seront très peu là,
05:18 parce que vous avez un problème de fréquence aérienne
05:23 qui va remonter,
05:26 mais qui va passer, on va dire, de 8% de ce qu'était 2019,
05:29 ce qui est le cas à l'heure actuelle,
05:31 à peut-être 15 ou 20%,
05:33 mais pas beaucoup plus.
05:34 Sans compter les problématiques administratives qui sont très lourdes.
05:38 Et puis par ailleurs, on n'a pas l'air d'en avoir tellement besoin au niveau global.
05:42 C'est à dire que les niveaux de remplissage sont très élevés,
05:44 alors après vous avez des opérateurs qui ont besoin de plus de Chinois que d'autres, évidemment.
05:47 - Alors, autre défi.
05:49 Là, donc vous nous dites que l'inflation, finalement, ça se passe bien.
05:52 Même sans les Chinois, ce qui veut dire que quand il y aura les Chinois de retour,
05:55 ça sera déchiffré.
05:56 - On pense qu'on aura des problèmes de capacité.
05:59 - Mais alors, capacité, justement.
06:00 Dans le reportage, on parle de cette pénurie de main d'oeuvre.
06:02 Ça, ça a existé, mais ça a été mis en lumière, accéléré par la pandémie.
06:07 Est-ce que ça va...
06:08 Il y a beaucoup de choses.
06:08 Il y a le logement dans les zones tendues, les zones touristiques.
06:12 Il y a aussi les conditions de travail.
06:13 Globalement, est-ce que là, ça va mieux ?
06:15 Ou est-ce que vous allez encore manquer de bras cet été ?
06:17 - Alors, globalement, la profession manque de bras.
06:20 Ça s'améliore parce que, par exemple,
06:24 l'UMI a fait des propositions pour pouvoir...
06:27 Présidée par Thierry Marx, pour pouvoir améliorer les conditions de travail des salariés.
06:31 Didier Chenet l'a fait également.
06:34 Mais vous voyez, par exemple, dans mon entreprise...
06:36 Alors, je ne suis pas réceptif à pareil, ou du moins assez peu,
06:40 mais dans mon entreprise, on a des conditions d'attractivité salariale
06:43 qui sont relativement fortes et on n'a aucun problème de recrutement.
06:45 Et pourtant, on recrute massivement.
06:48 Je dirais que c'est toujours pareil.
06:50 Moi, je dirais aux restaurateurs, aux hôteliers, aux voyagistes, quels qu'ils soient,
06:55 payez correctement vos salariés.
06:58 Proposez-leur des conditions de travail qui soient plus sympathiques.
07:03 Le week-end, le soir, etc.
07:05 Alors, ça va vous coûter plus cher, comme l'a dit Didier Chenet.
07:07 Oui, ça va coûter plus cher.
07:09 Mais on s'en fiche.
07:10 C'est pas aux salariés de faire en sorte que ça...
07:13 Qu'ils doivent en payer le pot cassé.
07:15 C'est comme quand il dit "les prix de l'alimentation vont monter".
07:19 Il se trouve que je suis également fermier écologique avec la ferme du Perche.
07:24 Eh bien, nos prix montent parce que nos coûts salariaux montent
07:27 et que notre coût énergétique monte.
07:29 Mais c'est pas aux maraîchers qui gagnent le SMIC d'en payer les pots cassés.
07:32 C'est aux consommateurs.
07:34 C'est le consommateur qui doit payer.
07:37 Les restaurants doivent monter les salaires,
07:39 monter leurs achats,
07:42 et le consommateur, eh bien, il doit payer le vrai prix.
07:46 C'est pas aux maraîchers et aux salariés de payer les conséquences de l'augmentation des coûts.
07:52 Alors, le consommateur, il faut que ses salaires suivent.
07:55 Mais il n'a qu'à aller moins souvent en restaurant.
07:59 C'est comme quand les voyages, avec les prix des avions qui vont augmenter
08:02 à cause de l'inflation et également du réchauffement climatique,
08:06 eh bien, il n'a qu'à voyager un peu moins.
08:08 - Jean-François Rialt, transition parfaite sur le problème du tourisme durable.
08:15 Le tourisme, c'est en France 11% des émissions de gaz à effet de serre.
08:19 Le vrai sujet, ça n'est pas...
08:21 C'est sans doute consommer moins d'électricité,
08:24 mais le vrai sujet, le gros sujet en tout cas, ce sont les transports.
08:28 Et en particulier l'avion.
08:30 Vous avez vu que l'aéroport Schiphol...
08:32 - J'ai vu tout ça.
08:33 - Mais je vais le dire aux auditeurs.
08:34 Hub aérien.
08:36 Ils viennent de décider, aux Pays-Bas,
08:39 que l'aéroport allait interdire les jets privés,
08:41 interdire les décollages de nuit,
08:42 refuser toute ouverture de nouvelles pistes.
08:45 Quelqu'un comme Jean-Marc Jancovici, que vous connaissez, dit
08:47 il faudra un quota 4 vols par personne dans toute sa vie.
08:52 Vous vous proposez des destinations lointaines.
08:54 - Exact.
08:54 - Et vous vous souciez d'écologie.
08:56 Comment vous résolvez cette contradiction ?
08:58 Est-ce qu'il ne faut pas à un moment donné des mesures fermes
09:00 pour décourager les gens de prendre l'avion ?
09:04 - Alors...
09:06 Effectivement, moi je suis un écologiste engagé.
09:10 Je considère qu'on ne peut pas ne pas respecter les objectifs
09:13 des accords de Paris et du dernier rapport du GIEC.
09:17 Au moins en restant en dessous de 2°C,
09:19 parce que malheureusement je crois que l'objectif d'un degré et demi,
09:22 on ne le tiendra pas.
09:23 Et dans ce contexte-là, par exemple,
09:26 on doit baisser nos émissions de gaz à effet de serre
09:28 dans le cadre du scénario 2°C.
09:34 Sur la base des émissions les plus élevées,
09:37 c'est-à-dire celles de 2019,
09:39 on doit baisser nos émissions de l'ordre de 20% d'ici 2030.
09:43 Bon.
09:44 Eh bien, toutes les activités doivent le faire. Toutes !
09:47 - Ça veut dire quoi toutes les activités ?
09:48 - Eh bien, l'avion doit le faire,
09:50 comme l'alimentation,
09:52 comme l'industrie du vêtement.
09:55 Pas plus, pas moins.
09:57 Si vous voulez, moi, je pense qu'il faut respecter ces objectifs de diminution.
10:02 Tous azimuts.
10:03 Et l'avion doit faire sa part, comme le reste.
10:06 - Parfait, mais quel est le chemin ?
10:07 - Ah bah le chemin il est très simple.
10:09 - Le chemin, certains disent, ça va passer par le quota,
10:11 ou alors comme à Skipol, on bride la croissance.
10:14 - Mais non, Alexandra, non.
10:16 Parce que ces mesures-là,
10:18 sont des mesures soviétiques,
10:21 chinoises,
10:23 de note sociale.
10:25 Moi, je suis en désaccord complet avec cette histoire de 4 vols par vie.
10:29 Soit vous l'interdisez, très bien, on interdit.
10:32 Parce qu'on considère que l'utilité sociale de l'avion n'est pas bonne,
10:35 et donc on l'interdit, très bien.
10:38 C'est 11% des emplois dans le monde quand même, le tourisme.
10:40 Et c'est surtout les gens qui sont les moins
10:45 protégés dans les activités économiques.
10:48 Le tourisme est extrêmement utile dans un tas de pays où on protège les pauvres.
10:52 Sans compter le fait que ça vous permet de un peu mieux comprendre
10:55 les civilisations des autres, quand même.
10:57 Donc l'utilité sociale du tourisme, elle est colossale.
11:01 Elle est même nettement supérieure à la moyenne des activités autres.
11:04 - Mais il y a le climat.
11:05 - Donc, on doit réduire,
11:07 mais pas plus qu'il ne le faut,
11:10 dans le cadre des accords du GIEC.
11:11 Et comment on fait ?
11:12 Et bah, il y a plein de moyens.
11:14 Déjà, vous prenez mon entreprise,
11:17 moi je suis en croissance,
11:19 et bien depuis 2019, nous avons réduit nos émissions de l'ordre de 25 à 30%.
11:24 - 25 à 30% ? Comment ?
11:26 - Les machines sont plus performantes,
11:28 beaucoup pire performantes.
11:30 Vous poussez vos clients à prendre des vols directs,
11:32 parce que les vols indirects, c'est des catastrophes.
11:34 Entre deux vols directs, vous poussez vos clients à choisir les machines
11:37 les moins consommatrices.
11:39 Vous prenez le train quand c'est possible,
11:41 etc. Je ne vais pas vous faire toute la liste.
11:44 Et quand on aura atteint les limites
11:50 des évolutions technologiques,
11:52 parce qu'on ne pourra pas avoir un avion
11:54 zéro carbone très rapidement,
11:58 et bien il faudra utiliser ce que je propose dans quelques années,
12:02 ça commence à venir les fameux carburants de synthèse.
12:04 Surtout pas les biocarburants, qui c'est une ânerie,
12:06 parce que c'est en compétition avec l'agriculture.
12:09 Y compris quand vous utilisez des déchets,
12:11 parce qu'on a besoin de ces déchets en compost.
12:13 Donc on pourrait faire des biocarburants sans toucher l'agriculture,
12:16 mais on ne remplacerait que 2% du kérosène mondial.
12:19 Il faut faire du carburant de synthèse,
12:21 et là Alexandra, ça devient très intéressant.
12:24 Ce carburant de synthèse, il va coûter beaucoup plus cher que le kérosène.
12:28 Donc au fil et à mesure qu'on va intégrer des carburants de synthèse
12:33 dans les machines des avions, les prix vont monter.
12:36 Et s'il y a moins de clients parce que les prix montent, eh bien tant pis.
12:39 - Mais vous vous rendez compte de l'inégalité sociale ?
12:41 C'est-à-dire que vous êtes en train de dire...
12:42 - Mais elle est vraie partout l'inégalité sociale !
12:43 - Vous êtes en train de dire pour le climat,
12:45 on ne va pas faire de quotas par personne,
12:47 on va faire autre chose, qui est la sélection par le prix.
12:49 On baisse l'usage par le prix.
12:50 - Non, parce que vous aurez la même chose.
12:54 Moi je suis complètement contre l'histoire des quotas,
12:56 parce que pour moi c'est un système chinois.
12:58 Il y aura des passe-droits, ça sera invérifiable,
13:01 il y aura des magouilles, etc.
13:02 Moi je suis totalement contre ça.
13:04 Moi je suis pour mettre en place toutes les solutions de décarbonation
13:07 qui vont faire baisser les émissions de l'avion.
13:10 Il y en a plein d'autres qui sont en train d'arriver.
13:12 - Mais le carburant de synthèse c'est dans longtemps,
13:13 j'en fais un régal.
13:14 - Mais non, c'est tout de suite, mais c'est pas vrai !
13:15 - Pour l'instant il n'y en a pas.
13:16 Justement, ils aimeraient en avoir plus, il n'y en a pas disponible.
13:20 - Ce n'est pas vrai.
13:22 Ce n'est pas vrai.
13:23 Le carburant de synthèse, si on décide de le produire
13:26 pour par exemple, c'est ce que j'ai proposé pour les jets privés,
13:29 j'ai dit que les jets privés c'est débile de les interdire,
13:31 ça a une utilité.
13:32 Par contre, on devrait leur rendre obligatoire le carburant de synthèse
13:36 et du coup, on va créer une filière et on va baisser les prix.
13:40 Porsche produit en Chili des centaines de millions de litres de carburant de synthèse.
13:44 Eh bien, il suffirait de doubler, de tripler, de quadrupler.
13:47 Vous avez raison, il n'y en a pas assez.
13:48 Mais pour pouvoir en faire plus, il faut qu'on l'impose.
13:52 Eh bien, les jets privés c'est un bon exemple.
13:54 Et là, la Union Européenne a mis je crois 1 ou 2% de carburant de synthèse
13:57 à l'automne de 2030.
13:58 Eh bien moi j'aurais dit 5%.
14:00 Croyez-moi, ça va bouger.
14:01 Les Américains... - Donc restreint de l'usage.
14:03 - Les Américains... Non, parce que si vous développez la filière,
14:06 vous baisserez les prix.
14:08 Par ailleurs, le kérosène n'est pas taxé,
14:10 c'est le seul hydrocarbure qui n'est pas taxé.
14:13 Vous trouvez ça normal, vous, que le kérosène ne soit pas taxé
14:15 alors qu'on taxe le gasoil des gens en difficulté dans les campagnes ?
14:21 Non, on taxe le kérosène et du coup, si vous taxez le kérosène,
14:23 vous allez réduire à la compétitivité le spread de prix
14:26 par rapport au carburant de synthèse
14:28 et petit à petit, vous allez y arriver.
14:29 Et quand je vois qu'aujourd'hui...
14:31 Terminé, j'ai perdu ma notice.
14:33 Excusez-moi mon emballement.
14:34 Quand je vois qu'aujourd'hui, malgré des hausses de tarifs aériens de 25%,
14:39 le trafic n'a jamais été aussi bon et l'activité n'a jamais été aussi bonne,
14:43 moi j'en ai marre qu'on me raconte que le prix empêche les gens de voyager.
14:46 C'est pas vrai ?
14:49 - C'est pas... Alors, mais en attendant,
14:50 comme il n'y a pas de carburant de synthèse,
14:51 comment on fait pour faire baisser les émissions de gaz à effet de serre de l'avion ?
14:54 - Ah ben, c'est ce que je vous ai dit.
14:56 C'est-à-dire, la première chose, c'est d'abord,
14:58 les constructeurs ont fait des composés considérables.
15:01 Depuis 5 ou 6 ans, on consomme en moyenne 35% de moins,
15:05 à tel point que l'ADEME a revu ses calculs.
15:08 Vous poussez les vols directs, vous prenez le train quand c'est possible,
15:11 si possible dans des pays où on produit de l'électricité décarbonée,
15:14 parce que le train, dans la Pologne ou en Allemagne, c'est pas génial.
15:19 Et vous optimisez les routes, aussi, les routes.
15:22 Et vous électrifiez au sol.
15:23 Ça peut faire gagner, si vous cumulez tout ça,
15:26 vous allez gagner la moitié.
15:27 - Bon, dernière question, puisque vous êtes le président de l'Office du tourisme de Paris.
15:31 La votation citoyenne a dit qu'il fallait interdire,
15:34 bannir les trottinettes en libre-service à partir du 1er septembre.
15:38 C'est une bonne ou une mauvaise décision ?
15:39 Parce qu'on a quand même des lignes de transport saturées,
15:41 des lignes de métro, de RER, on va avoir les JO.
15:44 - C'est une très très bonne décision.
15:46 Parce que, on est indiscipliné à Paris,
15:49 on fait n'importe quoi.
15:50 Les loueurs, les utilisateurs de trottinettes,
15:53 les utilisateurs de doros motrices,
15:55 les utilisateurs de vélos, les utilisateurs de voitures.
15:58 Donc, moi, non seulement je suis pour,
15:59 mais j'imposerai la même chose aux doros motrices motorisées.
16:02 - Aux motos ? - C'est la deuxième phase.
16:04 C'est-à-dire qu'il y a un moment donné,
16:05 on n'est pas capable, visiblement, de respecter les règles,
16:08 on n'est pas capable de les faire respecter,
16:10 on n'est pas capable de sanctionner ni l'État, ni la ville.
16:13 Donc, on interdit. Ça suffit.
16:14 - Jean-François Rialt, le PDG du groupe Voyageurs du Monde
16:18 et président de l'Office du tourisme de Paris,
16:20 merci d'avoir accepté la question d'On n'arrête pas l'écho.

Recommandations

11:22
À suivre