- il y a 4 mois
À l'occasion de la Nuit des étoiles, événement qui se tiendra partout en France du 1er au 3 août, l'astrophysicienne Françoise Combes et le cosmologiste et physicien Jean-Philippe Uzan étaient les invités du Grand Entretien de France Inter.
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00:00C'est le voyage le moins cher du monde, il nous suffit de lever la tête et nous voilà à des années-lumière de la Terre.
00:06Mais comment bien regarder, comment savoir surtout ce que l'on regarde ?
00:10C'est le moment de s'y intéresser, puisque c'est la meilleure période de l'année pour observer.
00:1435e édition de la Nuit des étoiles, ou plutôt des Nuits des étoiles.
00:19Alors on va demander tout simplement à deux de nos grands spécialistes de nous éclairer.
00:23Françoise Combes, bonjour.
00:24Bonjour.
00:25Vous êtes astrophysicienne à l'Observatoire de Paris, professeure au Collège de France et présidente de l'Académie des sciences.
00:31Jean-Philippe Usan, bonjour à vous également.
00:32Bonjour.
00:33Spécialiste de cosmologie, pour faire très très simple, c'est l'étude de l'univers et de son évolution.
00:38Je fais très simple.
00:39Vous êtes directeur de recherche au CNRS et vous travaillez à l'Institut d'astrophysique de Paris.
00:44Vous publiez chez Flammarion une histoire populaire de l'univers, une nouvelle astronomie populaire dans les pas de Camille Flammarion.
00:51L'histoire de l'astronomie en France et l'histoire de cette maison d'édition Flammarion sont intimement liées.
00:58Posez-vous nos questions, posez-nous vos questions, vous qui nous écoutez, sur les étoiles au 01 45 24 7000 et sur l'application de Radio France.
01:06D'abord, je vous demande à tous les deux des conseils de base pour bien regarder, pour celles et ceux qui vont profiter de ces Nuits des étoiles à venir.
01:12Alors, c'est ce week-end avec des événements partout en France, mais c'est en fait jusqu'à la fin du mois d'août, puisque la période est vraiment propice.
01:20Le premier conseil auquel je pense, évidemment, on s'éloigne, François Scombe, des sources de pollution lumineuses.
01:26Voilà, il faut s'éloigner des villes si possible et aller peut-être en une colline, une montagne peut-être, pour être plus près du ciel.
01:34Et surtout moins polluée par les villes, les lumières surtout.
01:38On sait que si vous pouvez vous éloigner encore plus de Paris, c'est encore mieux.
01:42Oui, parce que dans Paris ou sa banlieue, j'ai vu un chiffre qui m'a à la fois étonné et en même temps, je sais qu'on ne voit pas beaucoup d'étoiles à Paris et dans les grandes villes en général.
01:52On voit au mieux une cinquantaine d'étoiles à l'œil nu à Paris.
01:56Oui, c'est ça. Et ça dépend aussi de votre vue.
01:58Et puis, si vous avez un télescope, vous pouvez intégrer, ça ira peut-être mieux, mais en effet, c'est difficile.
02:03Il vaut mieux s'éloigner, aller dans la campagne et puis en montagne, dans les Alpes.
02:07Voilà, exactement.
02:08Jean-Philippe Usan, vous parliez de télescopes François Scombe.
02:11Est-ce qu'on regarde à l'œil nu ou est-ce qu'on prend des jumelles, un télescope ?
02:16Tout est possible. En fait, c'est aussi un moment de liberté.
02:19On regarde le ciel comme on veut.
02:20Je pense que tout commence avec l'œil, parce que pendant presque des plusieurs...
02:25Jusqu'à très récemment, on n'a regardé le ciel qu'à l'œil nu.
02:29Oui, pendant presque toute l'histoire de l'humanité.
02:31Voilà, jusqu'en 1610, on va dire, voilà, jusqu'à Galilée, on a regardé le ciel à l'œil nu.
02:35Et on a déjà appris beaucoup de choses sur la constitution du système solaire, sur la taille du système solaire.
02:41Donc à l'œil nu, on peut faire déjà beaucoup de choses.
02:43Et en fait, c'est vrai que quand on sort, on voit des points lumineux.
02:45Et c'est là où commencent les questions, parce que qu'est-ce que sont ces points lumineux ?
02:49Donc là, on parle d'étoiles, mais c'est parce qu'on sait déjà beaucoup de choses.
02:52Il fallait une démarche pour savoir que ces points lumineux sont des étoiles.
02:55Pas tous, il y a quelques planètes.
02:57Donc là aussi, il faut peut-être se renseigner un peu sur Internet.
03:00Regardez ce qu'on appelle des éphémérites qui vous disent, en fait, chaque jour, ce que l'on est capable de voir dans le ciel.
03:06Et comme la Terre tourne sur elle-même, notre ciel, on a l'impression, par effet, de réciprocité que c'est le ciel qui tourne autour de nous.
03:12Ça veut dire qu'on va voir des étoiles se lever, des planètes se lever.
03:16En ce moment, on va voir la Lune qui se lève en première partie de nuit, qui vient de dépasser son premier quartier.
03:25Et en fait, tout ce qui est source de lumière va avoir tendance à noyer la lumière des étoiles.
03:29Alors, la lumière des villes, s'il est trop tôt dans la soirée, on ne les voit pas encore.
03:33Si la Lune est trop pleine, on va en voir un petit peu moins à cause de la lumière de la Lune.
03:38Si vous avez passé votre temps à regarder votre téléphone portable et que vos yeux ont été imbibés de lumière, vous allez avoir un peu plus du mal à accommoder.
03:45Ah, donc on évite de regarder les messages entre deux étoiles filantes.
03:49Exactement, on ne regarde pas ces messages.
03:50Donc, on éteint son téléphone.
03:52Mais, et c'est ça aussi qui est intéressant pour les gens qui sont moins spécialistes, c'est vrai qu'on apprend à reconnaître les constellations.
03:57Il y a de nombreuses applications gratuites sur tous les téléphones portables qui vous permettent en fait d'avoir des cartes du ciel et de reconnaître les constellations.
04:05Alors, regarder le portable peut avoir du bon aussi.
04:08Avec modération, avec modération.
04:10Francesco, vous nous avez dit, l'idéal c'est d'aller en montagne.
04:14Alors, ça tombe bien, c'est la meilleure période de l'année pour observer les étoiles, notamment les étoiles filantes, on va en parler.
04:19Et c'est la période de l'année où il fait bon dehors et où les gens sont plutôt en vacances.
04:24Donc, les citadins sont plutôt à la campagne et ont le temps de regarder.
04:27Est-ce qu'il y a des régions de France où on voit mieux qu'ailleurs ?
04:31Ah non, non, je ne pense pas.
04:32On voit l'hémisphère du Nord en fait.
04:36Parce qu'en fait, si vous allez en vacances un petit peu dans l'hémisphère sud, vous verrez autre chose, un autre paysage.
04:42Mais en France, vous voyez toujours la même chose un petit peu.
04:45Et puis, ce que vous voyez dans l'hémisphère sud, c'est nos compagnes de la voie lactée.
04:49Ce que vous voyez, c'est surtout une grande bande blanche qui traverse le ciel
04:53et qui est toutes les étoiles de notre galaxie, la voie lactée.
04:56Et puis, on a des compagnons.
04:58Donc, dans le Nord, vous voyez une compagnon qui est Andromède, la galaxie Andromède,
05:02qui est une galaxie comme la nôtre.
05:04Mais il faut voir des jumelles.
05:05Là, vous la voyez avec des jumelles.
05:07Et puis, dans l'hémisphère sud, vous voyez à l'œil nu, les nuages Magellan,
05:10qui sont le grand nuage, le petit nuage, qui sont des galaxies, qui sont compagnes de notre voie lactée.
05:14Alors, justement, je vais vous demander pour ceux qui nous écoutent et qui vont devoir...
05:19D'abord, les enfants qui vont se poser plein de questions.
05:21Et puis, ceux qui vont devoir répondre à leurs enfants pendant ces nuits des étoiles.
05:24C'est quoi une constellation ? C'est quoi une galaxie ? C'est quoi une étoile ?
05:27Alors, vous parliez de galaxies.
05:30Françoise Combes, qu'est-ce que c'est une galaxie ?
05:31Alors, une galaxie, c'est un ensemble d'étoiles.
05:34Alors, notre galaxie fait 300 milliards d'étoiles.
05:38300 milliards, c'est un grand nombre, un peu le même nombre que les neurones dans le cerveau.
05:43On a 300 milliards de neurones aussi.
05:45Donc, on a 300 milliards d'étoiles.
05:46Et puis, on a aussi du gaz interstellaire, des molécules interstellaires qui vont justement faire les étoiles.
05:53Faire de nouvelles étoiles, il faut du gaz et des molécules.
05:55Et puis, il y a de la poussière, beaucoup de poussière.
05:57On va voir que pour les étoiles filantes, la poussière a beaucoup d'importance.
06:00On va parler des étoiles filantes.
06:01Mais alors, une étoile, Jean-Philippe Usant, qu'est-ce que c'est ?
06:04On va dire que c'est une grosse masse de quantité de matière qui s'est effondrée sur elle-même,
06:09qui a fordé un astre qui produit sa propre lumière.
06:12Voilà, je pense que c'est la définition la plus simple.
06:13Très bien.
06:14Et une étoile filante, ce n'est pas une étoile.
06:17Une étoile filante, ce n'est pas une étoile.
06:19Alors, en fait, dans le système solaire, on a une seule étoile, qui est le Soleil.
06:25On a aujourd'hui huit planètes.
06:27Et puis, on a beaucoup d'autres choses.
06:28On a ce qu'on appelle des petits corps.
06:30Donc, par exemple, Pluton, qui pendant des années était considéré comme une planète, a été déclassée.
06:35Une planète naine, maintenant.
06:36Voilà, une planète naine.
06:37On en connaît cinq dans la liste.
06:39On a des centaines de planètes naines.
06:41Et après, voilà.
06:41Donc, ensuite, il y a ce qu'on appelle les petits corps avec des astéroïdes de différentes tailles.
06:47Et puis, on a des comètes.
06:48Et ça, c'est ce qui va donner les étoiles filantes.
06:50Alors, les comètes peuvent...
06:51En fait, on va avoir des débris de comètes.
06:53Et si ces débris de comètes sont sur l'orbite de la Terre, il y a un moment où la Terre va traverser ce nuage de débris.
07:00Ces débris vont rentrer en collision avec la Terre.
07:02Vous rentrez dans l'atmosphère.
07:04Et dans l'atmosphère, en général, avec des...
07:06C'est des petits débris, la taille d'un grain de sable ou d'un tout point.
07:08Oui, c'est des débris qui sont vraiment très, très petits.
07:13Et qui vont tellement vite qu'ils chauffent et qu'ils produisent de la lumière.
07:16Voilà, ils frottent sur l'atmosphère et ils vont se vaporiser.
07:19Donc, c'est des événements qui durent une fraction de seconde parce qu'en fait, c'est extrêmement...
07:24Ils vont à 220 000 km heure.
07:26Voilà, exactement.
07:27Donc, ils sont très chauffés à une température de 1400 degrés.
07:30C'est 30 km seconde, c'est ça ?
07:31Voilà, 60.
07:3260 km seconde.
07:33Oui, 60 km seconde.
07:35Donc, c'est ça les étoiles filantes qu'on peut observer particulièrement en ce moment ?
07:37En fait, les étoiles filantes qu'on peut observer du fin juillet à fin août, ce sont les Perséides.
07:42C'est quelque chose qui est connu depuis les millénaires, en fait.
07:46Deux millénaires.
07:46Les Chinois l'avaient regardé déjà en l'an 30, à peu près, après Jésus-Christ.
07:50Et donc, ça vient d'une comète bien connue, Swift-Tuttle.
07:54Swift-Tuttle, c'est une grosse comète, 26 km.
07:57En fait, on connaît bien la comète Choury parce qu'on avait envoyé, en fait, un petit satellite autour, Rosetta.
08:03Et donc, cette Choury, elle ne fait que 4 km.
08:06On avait deux boules qui tournaient l'une aux autres.
08:09On l'a bien vu, 4 km.
08:10C'est déjà une comète moyenne qui revient tous les 7 ans.
08:13Mais Swift-Tuttle, elle revient tous les 133 ans.
08:16Elle fait 26 km.
08:17Donc, on a une queue de poussière bien plus grosse que les autres.
08:20La poussière, pourquoi ?
08:21Parce qu'une comète, c'est faite de glace sale.
08:24Donc, il y a de la glace qui emprisonne beaucoup de poussière.
08:27Et lorsqu'elle vient près du soleil, elle est chauffée, la glace fond.
08:31Et donc, la poussière est relâchée.
08:33Donc, on a toute une traînée de poussière autour de Swift-Tuttle.
08:36Et là, c'est lorsque la Terre, comme l'a dit Jean-Philippe, traverse cette queue de poussière
08:41que l'on a toutes ces étoiles filantes.
08:42Et toutes les étoiles filantes qu'on peut voir particulièrement en ce moment,
08:46ces fameuses perséides, sont issues de cette même comète ?
08:49De cette même comète, Swift-Tuttle, qui a été découverte en 1862.
08:54Et on s'est aperçu à l'époque qu'en effet, les perséides venaient de...
08:58Cette perséide qui était connue depuis 2000 ans, elle venait de cette comète.
09:02Et qu'on a revue en 1992 et qu'on verra en 2122.
09:06D'accord.
09:06Et si on a de la chance, on peut voir combien ?
09:09Jusqu'à...
09:10Il y en a 100 par heure, disait Jean-Philippe.
09:12100 par heure.
09:13Au pic, je crois qu'il...
09:14Donc voilà, au pic...
09:15Donc bien sûr, ce n'est pas la même chose tous les soirs.
09:17Donc on est sur un événement qui dure à peu près un mois,
09:19de mi-juillet jusqu'à mi-août.
09:22Mais à peu près au cœur, donc là, pendant ces nuits du 2-3 août, par exemple,
09:26je pense qu'on peut en voir une centaine par heure.
09:28Alors bien sûr, comme elles ne sont pas toutes exactement dans mon champ de vision,
09:31vous n'allez pas en voir vous-même 100 par heure.
09:33Mais parce qu'il faut tourner un peu la tête à droite, la tête à gauche.
09:36Mais c'est la statistique qui est donnée.
09:39Et ça, c'est surtout lorsque vous êtes en montagne
09:41et que le ciel est pur et que vous n'êtes pas pollué par une ville.
09:44Il y a ceux qui n'ont pas de chance, comme moi,
09:46qui regardent à droite quand elle est à gauche et inversement.
09:50Mais bon, ça...
09:51On ne peut pas éternellement ne pas avoir de chance.
09:54Surtout s'il y a une centaine.
09:56Je continue notre petit lexique.
09:58Une constellation...
09:59J'entends déjà ceux qui vont dire...
10:01Ah, tu vois, là, c'est la grande ours.
10:02Une constellation, ça, c'est une création, un concept 100% humain.
10:07On est d'accord.
10:07C'est un concept humain, alors qui est très utile,
10:10parce que, en fait, ça nous permet de nous repérer dans le ciel.
10:13En fait, vous avez toutes les étoiles qui sont autour de vous.
10:16Il y a les étoiles les plus brillantes.
10:17Et ces étoiles les plus brillantes, en fait,
10:19on a imaginé, en fait, de les relier par des traits,
10:23comme font les enfants.
10:24Vous savez, quand on relie les points, on fait apparaître des images.
10:27Et ensuite, ces constellations, en tous les cas, dans l'hémisphère nord,
10:32elles ont des noms qui sont liés, en fait, à la mythologie grecque.
10:37Et c'est vrai que quand on parle...
10:38Alors, on parlait de Persée, de Perséide,
10:42donc il y a Persée, Andromède, par exemple, Cassiopée.
10:46Et tout ça, c'est le mythe de cette princesse éthiopienne,
10:51Cephe, son mari, qui vante la beauté de sa fille Andromède.
10:56Poséidon n'est pas d'accord, il lui envoie la baleine,
10:59qui est aussi une constellation.
11:00Et pour tuer cette baleine,
11:02eh bien, Persée arrive avec la tête de la gorgone sur Pégase,
11:05son cheval ailé, qui est aussi une constellation.
11:07Donc, en fait, ce mythe a été mis dans le ciel,
11:10en fait, pour qu'on n'oublie pas que c'est très dangereux de se vanter.
11:14Et ça, c'est dans l'hémisphère nord.
11:16Dans l'hémisphère nord, exactement.
11:17Dans l'hémisphère sud, on l'a observé plus tard.
11:19Et à ce moment-là, c'était plus scientifique.
11:21Et en fait, on a des choses comme le fourneau, le sculpteur, le peintre...
11:24Ça désigne davantage les formes ?
11:26Oui, le télescope.
11:27Le télescope.
11:28C'était beaucoup plus scientifique et technique dans l'hémisphère sud.
11:31Sachant qu'il y avait aussi des désignations de constellations
11:35par des peuples autochtones,
11:36par les aborigènes, par les Kossas en Afrique du Sud,
11:40qui avaient leur propre nom.
11:41Mais ce qui a été entériné par l'Union Astronomique Internationale,
11:43donc il y a 88 constellations qui font en fait une cartographie
11:47de toute la voûte céleste.
11:48Et ça, en effet, c'est hérité de l'astronomie occidentale.
11:52Encore deux termes dans notre lexique.
11:55La voie lactée, Françoise Combes.
11:57La voie lactée, c'est la bande blanche que l'on voit dans le ciel,
12:00qui fait plein d'étoiles.
12:01Il y a aussi des traces noires,
12:03qui est la poussière qui obscurcisse les étoiles derrière.
12:06Et c'est notre galaxie.
12:07On a mis du temps à le comprendre, ça.
12:09C'est seulement le siècle dernier qu'on a compris ça.
12:11Et je reviens sur les constellations.
12:13Les constellations apparaissent comme un ensemble concret et cohérent.
12:18En fait, c'est que par projection.
12:19Les étoiles ne sont pas du tout liées.
12:22Parfois, il y a des étoiles très lointaines,
12:23parfois des étoiles proches, dans la même constellation.
12:25Une année-lumière, on comprend à peu près le concept.
12:30On a du mal à imaginer qu'on puisse regarder une étoile
12:33qui est déjà morte potentiellement,
12:34mais dont la lumière arrive jusqu'à nous.
12:35Oui, c'est ça.
12:36En fait, c'est tout le principe de l'astronomie.
12:39C'est qu'on ne regarde jamais simultanément quelque chose.
12:42C'est-à-dire que lorsqu'on regarde,
12:44peut-être l'objet a déjà changé.
12:46Andromède, qui est très proche,
12:47c'est une galaxie très proche,
12:49elle est à 2 millions d'années-lumière.
12:51Donc là, on remonte sur les dinosaures, justement.
12:53Et puis, on peut remonter aujourd'hui
12:55presque jusqu'à l'origine de l'univers,
12:57qui fait 13 milliards d'années.
12:59Donc on voit qu'à chaque fois que l'on regarde très loin,
13:02on remonte le temps.
13:032 millions d'années-lumière,
13:04ça veut dire que la source lumineuse est partie
13:06il y a 2 millions d'années ?
13:07Exactement.
13:08Jusqu'à arriver à notre oeil.
13:09C'est quand même...
13:09Moi, je trouve ça toujours incroyable.
13:11Il y a énormément de témoignages sur l'application de Radio France.
13:14D'abord, Eric et Philippe,
13:15qui nous donnent leurs applications préférées
13:17pour observer le ciel.
13:18Sky Safari et Stellarium.
13:21Merci, Eric et Philippe.
13:22Et Florence et Valérie,
13:24qui nous disent que le ciel du Périgord
13:28et celui du Pic du Midi
13:30sont particulièrement beaux en ce moment.
13:33Mais je pense que chacun trouvera son bonheur
13:36un peu partout en France,
13:37si la météo était au rendez-vous.
13:39C'était un télescope professionnel jusqu'à présent.
13:42Il est très haut en altitude
13:43et en effet, le ciel est très, très pur.
13:45On va parler justement de la science
13:47puisque vous parlez de télescope professionnel
13:49François Scombe.
13:50Parlons tout de même de cette nuit des étoiles.
13:52500 manifestations organisées par 350 clubs,
13:56associations, collectivités locales.
13:59Vous y participez d'ailleurs, je crois.
14:00Oui, je participe à Florence.
14:02Il y a une conférence à Florence, 8 août.
14:04Quel regard vous portez sur cette astronomie,
14:07accessible à toutes et à tous ?
14:09Oui, je suis toujours stupéfaite
14:10de voir que l'astronomie fascine les gens
14:12à un grand niveau.
14:15En fait, ils sont très, très connaisseurs.
14:17En fait, on a l'impression
14:18qu'ils ne connaissent que la superficie des choses.
14:21En fait, ils vont en profondeur.
14:22Je pense que ça, c'est le bénéfice d'Internet.
14:24Et maintenant, on a la possibilité
14:26d'être connaisseurs très vite,
14:29un peu de frais, gratuitement.
14:30Alors qu'autrefois, il fallait,
14:31dans les bibliothèques, lire des livres, etc.
14:34Aujourd'hui, sur Internet,
14:35on a tout ce qu'on veut.
14:36Dès qu'on a une question,
14:37on a une réponse à une question.
14:38Et donc, si on se pose la question
14:40sur les constellations,
14:41sur les galaxies, sur l'univers,
14:42le Big Bang, etc.,
14:43on a la réponse.
14:44Et donc, lorsque l'on va faire
14:46une conférence dans le grand public,
14:47on a des questions
14:48qui sont très, très, très élaborées
14:50parce qu'ils ont déjà...
14:51Ils connaissent déjà
14:52les mystères actuels
14:54qui sont de la matière noire,
14:55invisible que l'on a dans l'univers.
14:57Tout cela, ils connaissent déjà.
14:58Donc, ils ont des questions
14:59très élaborées.
14:59Rendre l'astronomie
15:01et le ciel, en fait,
15:03accessibles à toutes et à tous,
15:05c'est justement ce qui est au cœur
15:06de votre livre,
15:07Jean-Philippe Usan,
15:07puisque vous inscrivez
15:08dans les pas de Camille Flammarion,
15:10pionnier,
15:11avec son Astronomie Populaire
15:13publié en 1880.
15:15Pourquoi est-ce si important
15:16pour vous de proposer
15:16une nouvelle Astronomie Populaire ?
15:18Qu'est-ce que ça apporte, en fait,
15:20à tout un chacun de lever la tête ?
15:22Mais peut-être parce qu'en fait,
15:24on a tous grandi sous le même ciel.
15:26Et ce qu'on a compris depuis un siècle,
15:28et ce que Camille Flammarion
15:29ne pouvait pas savoir,
15:30en fait, c'est le fonctionnement
15:31de tous les astres de ce ciel.
15:33En fait, à l'époque où il écrit
15:34l'astronomie populaire,
15:35on est dans une astronomie descriptive.
15:37On voit la position des étoiles.
15:39On ne comprend pas
15:39de quoi sont composées les étoiles.
15:41Est-ce qu'elles vont jusqu'à l'infini
15:42ou est-ce qu'elles sont
15:43à une distance finie ?
15:44Les premières déterminations
15:46des distances des étoiles,
15:47c'est vers les années 1830, 1840.
15:50On sait très peu de choses
15:51sur l'univers.
15:51On ne sait pas qu'il existe
15:52d'autres galaxies.
15:53Camille Flammarion meurt
15:54au début du mois de juin 1925.
15:58Et Edwin Hubble annonce
15:59la preuve de l'existence
16:00d'une autre galaxie
16:01à la Société Américaine d'Astronomie
16:03le 30 décembre 1924,
16:04quelques mois avant
16:05la mort de Camille Flammarion.
16:07Alors, bien sûr,
16:08il y avait des objets
16:09qu'on suspectait être des galaxies.
16:11On les appelait des nébuleux.
16:12C'était le grand débat
16:13de la fin du 19e,
16:14début du 20e siècle.
16:15Comment prouver que ces objets
16:16ne sont pas dans notre galaxie ?
16:18Ça, ça a été son débat.
16:19Donc, il en a parlé, bien sûr.
16:20Mais il ne pouvait pas
16:21parler des galaxies.
16:22Et en fait, il n'avait pas,
16:24en fait, c'est déjà
16:25les outils d'observation.
16:26Et le grand changement
16:28qui va se passer,
16:28c'est le début du 20e siècle
16:29en physique
16:30avec l'invention
16:31de la mécanique quantique,
16:33de la relativité,
16:34des deux relativités
16:35restreintes et générales
16:36et la compréhension de la matière.
16:37Et on a appris en un siècle
16:38plus que dans toute l'histoire
16:40de l'humanité.
16:40Oui, en un siècle.
16:41Et en fait,
16:42notre connaissance
16:42s'accélère toujours.
16:43C'est-à-dire que même aujourd'hui,
16:45on pourrait dire
16:45qu'entre 2000 et 2025...
16:47Dans le dernier millénaire,
16:48on a fait un saut gigantesque.
16:50Exactement.
16:51Donc, c'était un petit peu
16:52la vision de l'univers
16:53de l'époque de Camille Flammarion.
16:56On le voit avec l'œil nu,
16:57sans instrument.
16:58Et ça, il le décrit
16:59avec un style
17:00qui est très jugolien.
17:02On a des envolées lyriques.
17:04Et à côté de ça,
17:04on se dit,
17:05en fait,
17:06notre vision...
17:06On ne vit pas
17:07sous le même ciel Flammarion
17:08et nous ne vivons pas
17:09sous le même ciel.
17:10Il ne savait pas
17:11pourquoi les étoiles brillaient.
17:12Il ne faisait pas
17:13la différence entre lumière
17:14et chaleur, par exemple,
17:15en ce qui concerne le soleil.
17:16Et ça, c'est la physique
17:17qui nous l'a appris.
17:18L'extension du domaine
17:20des connaissances
17:20est donc exponentielle.
17:22Est-ce qu'il y a un vertige
17:23en tant que scientifique
17:25à se dire, plus j'en sais,
17:26moins j'en sais ?
17:27Non, il n'y a pas de vertige.
17:28C'est plutôt de l'excitation.
17:30Plus on voit, en effet,
17:32qu'on va en profondeur,
17:34on découvre des tas de choses.
17:35Puis tout d'un coup,
17:35on s'aperçoit
17:36qu'il y a énormément,
17:37beaucoup plus de choses
17:38à découvrir
17:39qu'on avait pensé au départ.
17:40Parce que ce qui vous intéresse
17:41maintenant,
17:41c'est ce qu'on ne voit pas.
17:42Exactement.
17:43Il y a énormément de matière.
17:45L'essentiel de la matière,
17:45on ne la voit pas.
17:47Mais on la détecte
17:48quand même par sa gravité.
17:49Donc, elle fait tourner
17:51les étoiles autour d'elle.
17:52Et c'est ainsi
17:53qu'on peut la détecter.
17:54Donc, on ne la voit pas du tout.
17:55Elle ne rayonne pas.
17:56Elle n'interagit pas
17:57avec la lumière.
17:58Elle n'absorbe pas
17:58ni elle émet de lumière.
17:59Mais on la voit
18:00par sa gravité.
18:02Je reviens sur
18:03ce qu'on disait tout à l'heure.
18:05Pourquoi c'est important
18:06de lever la tête
18:06même si on n'y connaît
18:08pas grand-chose finalement.
18:09La phrase qu'on entend toujours,
18:10c'est
18:11« Ah ben dis donc,
18:11on se sent tout petit ».
18:12Et c'est vrai que même
18:13si cette phrase peut paraître
18:14un peu bateau,
18:14ça suscite en nous
18:16des questions existentielles,
18:18métaphysiques.
18:19Oui.
18:19Exactement.
18:21On se sent tout petit.
18:22Et plus que tout petit,
18:23on se sent un peu exceptionnel aussi
18:25parce que ce que l'astronomie
18:26nous a appris,
18:27c'est que des planètes
18:28comme la Terre,
18:29parce qu'on détecte aujourd'hui
18:29ce qu'on appelle
18:30des exoplanètes,
18:31donc des planètes qui tournent
18:31autour d'autres étoiles
18:33que le Soleil.
18:34On en détecte
18:35de plusieurs milliers aujourd'hui.
18:37On suspecte qu'il existe
18:38des planètes similaires à la Terre,
18:39mais on n'en a pas encore la preuve.
18:41On peut suspecter
18:42que peut-être
18:42sur certaines de ces planètes,
18:44il y aurait ou il y a eu de la vie.
18:45On n'en a pas la preuve.
18:46La question qui se pose,
18:47c'est de savoir
18:48notre système planétaire
18:50qui semble si particulier,
18:51avec cette planète Terre
18:52qui a une distance
18:53qui permet d'avoir
18:53de l'eau liquide à sa surface,
18:55avec la vie qui apparue
18:56sur cette planète,
18:57qui est la seule planète
18:58que nous connaissions aujourd'hui
18:59avec la vie,
19:00est-ce que c'est un phénomène
19:02exceptionnel
19:03ou est-ce que c'est quelque chose
19:04de tout à fait banal
19:05dans l'univers ?
19:05Nous ne le savons pas.
19:06Et surtout,
19:07ce que l'on a appris,
19:08c'est la fragilité
19:09de ce système-là.
19:10On sait que les planètes
19:11ont bougé dans le système solaire.
19:13On sait en particulier,
19:14on commence à mieux comprendre
19:16les interactions
19:16entre l'étoile et la planète,
19:18donc les effets sur notre climat,
19:19sur notre survie
19:20et tous les risques
19:21qui vont avec.
19:22Le fait que notre Soleil
19:23ne brille encore
19:23que pendant 5 milliards d'années.
19:25Encore 4 ou 5 milliards d'années ?
19:26On n'existera plus
19:28dans 5 ou 4 milliards d'années,
19:29c'est sûr.
19:29Fort probablement.
19:30Mais on a des diagnostics,
19:32on parlait d'étoiles filantes.
19:34Quand on a des astéroïdes
19:35qui sont beaucoup plus gros,
19:36une collision avec la Terre
19:37peut aussi avoir
19:38des effets dramatiques.
19:39Demandez aux dinosaures,
19:41il n'en reste plus.
19:42Si vous n'avez pu demander
19:43aux dinosaures
19:43ce qu'ils avaient pensé,
19:4665 millions d'années
19:46avec cette collision,
19:48c'est quelque chose
19:49qui a radicalement changé.
19:50Vous avez dit 10 km
19:50la comète, l'astéroïde.
19:52Oui, on était plus petite
19:52que Swift-Tuttle.
19:53Ah, plus petite que Swift-Tuttle.
19:55Et il y a un risque
19:55que Swift-Tuttle
19:56percute dans Terre-Jour ?
19:57Non, pas du tout.
19:58Dans les science-fiction peut-être.
20:00Et ce qui est intéressant,
20:01c'est qu'il y a beaucoup
20:02de hasards dans ces collisions-là.
20:04Parfois, ils ont des effets néfastes.
20:06Mais quand on a eu
20:07la collision avec TIA,
20:08un astéroïde de la taille
20:10d'à peu près Mars,
20:10c'est ce qui va former la Lune.
20:11Et la Lune, en fait,
20:12on sait aujourd'hui
20:13qu'elle a un effet énorme
20:15sur la Terre.
20:16Bénéfique sur la Terre, exactement.
20:18Vous dites, c'est sûr,
20:19puisque le Soleil va s'éteindre
20:20dans 5 milliards d'années,
20:22que la vie sur Terre
20:23s'arrêtera à ce moment-là.
20:24Oui, parce que la Terre
20:25va être volatilisée,
20:26elle va rentrer dans l'étoile.
20:27Malheureusement, peut-être
20:27que par l'action de l'homme,
20:29la vie sur Terre
20:30s'arrêtera bien avant.
20:31Justement, cette 35e nuit
20:34des étoiles est placée
20:34sous le signe
20:35des océans du ciel.
20:38C'est le thème de cette édition.
20:40pour faire écho
20:41à la nécessité
20:42de protéger les océans
20:43comme de protéger le ciel.
20:45Pourquoi c'est important
20:45de protéger le ciel ?
20:48Oui, protéger le ciel,
20:49parce qu'en effet,
20:50je pense que tous les astronomes
20:51amateurs aimeraient
20:52regarder leur ciel
20:53et ne pas être pollués.
20:55Donc, il faut absolument,
20:56par exemple,
20:57pour les lumières,
20:58les baisser,
20:59c'est-à-dire mettre un cache
21:00pour qu'elles n'éclairent pas
21:01le ciel,
21:02mais que le sol.
21:03Oui, c'est aussi
21:03une question individuelle
21:05et puis d'urbanisme.
21:06D'urbanisme, etc.
21:07Et puis, peut-être,
21:08il y a eu des effets,
21:09justement,
21:09on a décidé tout d'un coup
21:11d'éteindre toutes les lumières.
21:12Et en effet,
21:13les astronomes ont pu
21:14aller dans la rue
21:15et voir beaucoup plus d'étoiles.
21:16Et puis aussi,
21:17il y a pour les astronomes
21:18professionnels
21:19des dangers.
21:20Par exemple,
21:20on a des télescopes au Chili
21:21et on a normalement
21:23un désert
21:25qui est très favorable
21:26à l'observation
21:27et on voit un niveau
21:28de pollution
21:29qui ne m'aime pas 1%.
21:30Et là,
21:31on a le danger
21:31d'une industrie
21:32d'énergie renouvelable,
21:34donc une très bonne industrie,
21:35normalement,
21:36qui voudrait construire
21:36de l'hydrogène
21:37et de l'ammoniaque,
21:38mais qui voudrait se mettre
21:39à 5 km seulement
21:40de notre télescope.
21:42Donc là,
21:42il y a un combat
21:43pour qu'au moins,
21:44là,
21:44il y a 50 km dans le désert,
21:46ce serait quand même
21:47quelque chose
21:48d'assez appréciable.
21:49Et donc là,
21:49il y a aussi un danger
21:50à la fois pour les astronomeurs
21:52et pour les astronomes professionnels
21:53de préserver
21:54la luminosité du ciel.
21:56Protéger le ciel,
21:56c'est aussi nettoyer le ciel.
21:58On a tendance
21:58à le décrire
22:00de plus en plus
22:01comme une décharge
22:02qui flotterait
22:03au-dessus de nos têtes.
22:04Est-ce que c'est vrai ?
22:05Le débris qui flotte.
22:06Il y a des constellations
22:06de satellites
22:07qui sont envoyées
22:08et qui sont bénéfiques
22:09puisqu'en fait,
22:10c'est pour avoir
22:10une couverture d'Internet
22:11sur tout le territoire,
22:13tout le monde entier.
22:15Donc ça,
22:15c'est bien
22:16parce qu'en fait,
22:16ça permet la connaissance
22:17à toutes les populations.
22:19Mais il faut bien savoir
22:20que ce sont des satellites
22:21en orbite basse
22:23qui font beaucoup
22:24de débris
22:25mais qui tombent
22:26finalement quand même
22:27au bout de quelques années
22:28sur Terre,
22:28dans les océans.
22:29Donc,
22:30il ne faut pas être
22:30trop pessimiste tout de même.
22:33La recherche
22:33dans votre domaine,
22:34Jean-Philippe Usan,
22:35elle est essentielle aussi
22:36dans la recherche
22:37pour la lutte
22:38contre le réchauffement climatique.
22:40Quel est le lien
22:40entre les deux ?
22:41Alors,
22:42entre la cosmologie
22:43et le réchauffement climatique,
22:44il n'y a pas vraiment
22:44de lien.
22:45Non mais on peut observer
22:46depuis le ciel,
22:47bien sûr,
22:47les effets
22:48du dérèglement climatique.
22:49Ce que décrivait
22:49François,
22:50ce qui est le développement
22:51du spatial
22:51qui est la deuxième grande
22:52on va dire révolution
22:53de tout ce qui est
22:55rapport à l'espace
22:56et à l'astronomie
22:57parce que ces satellites
22:58nous permettent
22:59d'étudier l'univers
23:00mais surtout nous permettent
23:01d'observer la Terre.
23:02Donc,
23:02on a des satellites
23:03qui vont nous permettre
23:04de prédire le climat,
23:05qui vont regarder,
23:06d'étudier la forme de la Terre,
23:07l'évolution de la Terre,
23:09l'évolution des masses
23:10par exemple glacées
23:11à la surface de la Terre
23:11et ainsi de suite.
23:12Donc,
23:13on a un monitoring
23:13de notre planète
23:14qui fait qu'on contrôle
23:16un petit peu les événements
23:17qu'éventuellement
23:18on peut prédire
23:18des catastrophes
23:19et ça c'est très important
23:21pour nous.
23:21Donc,
23:21en fait,
23:22le spatial
23:23a été une révolution
23:25mais vraiment conceptuelle
23:26parce qu'elle nous a permis
23:27aussi d'aller explorer
23:29des planètes comme Mars
23:30et de comparer
23:30l'évolution
23:31de ces autres planètes
23:32à l'évolution de la Terre.
23:33Donc,
23:34en fait,
23:34de ne pas simplement parler
23:35de la Terre
23:36en tant que Terre
23:36mais de la Terre
23:37en comparaison
23:38à d'autres planètes
23:39Mercure,
23:40Vénus,
23:41Mars en particulier
23:41qui sont comme elles.
23:43Est-ce que vous êtes
23:43inquiet,
23:44inquiète,
23:45François Scombe
23:46pour l'avenir
23:48dans un monde
23:48où la science est de plus en plus
23:49attaquée ?
23:50Par exemple,
23:504000 employés en moins
23:52à venir à la NASA
23:53aux Etats-Unis.
23:55C'est vrai,
23:55on vit une époque
23:55vraiment très très surprenante
23:56parce que les Etats-Unis
23:57qui étaient vraiment
23:58le pays où on faisait
23:59le plus de recherches
24:00avec beaucoup de crédits,
24:02etc.
24:02tout d'un coup,
24:03ils sont en train
24:03de se lancer
24:04une balle dans le pied
24:05en supprimant
24:06des centaines
24:07de milliers
24:08de chercheurs,
24:08etc.
24:09Espérons que c'est
24:10une période très courte
24:12et qu'ils vont revenir
24:13à la raison
24:14mais en effet,
24:15dans ce pays-là,
24:16c'est vraiment très surprenant.
24:17Et en France,
24:18l'état de la recherche ?
24:19L'état de la recherche,
24:19il est assez faible
24:21depuis des dizaines d'années,
24:23ce n'est pas seulement aujourd'hui
24:24et aujourd'hui,
24:25avec la dette publique française
24:27qui augmente énormément,
24:28on voit bien
24:29qu'il faut faire
24:29des économies partout
24:30donc on ne va pas non plus
24:32crier
24:33mais enfin,
24:35on sait que nous,
24:35on a ce problème
24:36de recherche fondamentale
24:38qui est à long terme
24:40et donc,
24:41les politiques
24:41qui sont à court terme
24:42pensent que finalement,
24:44on peut peut-être
24:44grignoter ici ou là
24:46et qu'on n'a pas
24:46de conséquences directes
24:47mais on a des conséquences
24:48à long terme
24:49et ça,
24:49c'est très grave
24:50pour l'innovation
24:51et la recherche scientifique
24:52car en effet,
24:53c'est ça qui est
24:54le progrès économique
24:54et technique.
24:55D'où la nécessité
24:56de cette astronomie populaire
24:58et de sensibiliser
24:59tout le monde
24:59à l'importance
25:00de ces connaissances
25:02finalement.
25:03Vous avez parlé
25:04juste pour ouvrir
25:05sur une question
25:06mais il ne nous reste
25:07que quelques secondes
25:08Jean-Philippe Huvain
25:09question immense
25:10de la vie
25:11bon,
25:12on ne sait pas
25:12on ne sait pas
25:13la vie ailleurs
25:13on ne sait pas
25:14mais on a des éléments
25:17pour commencer
25:18à avoir des réponses
25:20avec les exoplanètes
25:21l'étude des atmosphères
25:22de ces exoplanètes
25:22on aura bientôt
25:24peut-être
25:25des réponses
25:26par rapport
25:26à cette grande question
25:28et donc ça
25:29c'est l'histoire
25:29de l'exobiologie
25:30c'est une des nouvelles branches
25:32de l'astrophysique
25:32qui se développe actuellement
25:33et qui est à la frontière
25:36entre la biologie
25:37et l'astrophysique.
25:39Les briques de la vie
25:40les protéines
25:40sont dans le milieu
25:41interstellaire déjà.
25:42Merci beaucoup
25:43Merci à tous les deux
25:45si vous ne voulez pas
25:46participer ce week-end
25:47vendredi, samedi, dimanche soir
25:48à la nuit des étoiles
25:49vous vous rendez sur le site
25:51de l'AFA
25:52l'association française
25:53d'astronomie
25:54qui organise
25:54avec des clubs
25:56des associations
25:56des collectivités
25:57lesquelles je disais
25:57plus de 500 événements
25:58un peu partout en France
26:00Jean-Philippe Huzan
26:00je rappelle le titre de ce livre
26:02Une histoire populaire
26:03de l'univers
26:03aux éditions
26:04Flammarion
26:05Françoise Combe
26:06merci beaucoup
26:07à vous également
26:08je rappelle que vous êtes
26:09spécialiste de cosmologie
26:10et astrophysicienne
26:11c'était passionnant
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