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  • il y a 1 semaine
Les clefs d'une vie - Jean Franco

Auteur de théâtre, acteur , il publie son premier roman, « Le monde est petit ». Une histoire inspirée par les univers de Jules Verne, Feydeau et Tintin

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-12-17##

Catégorie

Personnes
Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06Vous avez connu le ciel bleu avant de découvrir le rideau rouge.
00:10A vos pièces de théâtre et vos activités d'acteur,
00:13vous ajoutez aujourd'hui un roman
00:15où vos personnages envoient justement de toutes les couleurs.
00:19Bonjour Jean-Franco.
00:20Bonjour Jacques et merci pour votre invitation.
00:22Vous avez des choses à raconter dans les clés d'une vie
00:24car c'est le principe, vous savez, c'est un parcours d'une vie professionnelle
00:29et vous publiez un roman, Le Monde est petit, aux éditions Novice, c'est ça ?
00:34C'est ça, un nouveau éditeur.
00:36Et on va en parler tout à l'heure bien sûr,
00:37mais avant, on va faire connaissance avec ce parcours à travers des dates clés.
00:41La première ne vous concerne pas directement, mais elle est importante.
00:45Le 2 mai 1966, c'est le jour où s'ouvre le musée Escoffier de l'art culinaire à Villeneuve-Loubet.
00:51Et je crois que ça a été un lieu de prédilection.
00:54Qu'est-ce que vous êtes bien renseigné, c'est vrai que c'est fou.
00:56En effet, j'ai grandi à Villeneuve-Loubet,
01:01qui est une petite commune entre Cannes-sur-Mer et Antibes.
01:05Et j'ai passé toute mon enfance, une enfance absolument merveilleuse.
01:08Et il y avait donc ce musée de l'art culinaire,
01:10puisque Auguste Escoffier est aussi natif de Villeneuve-Loubet.
01:14Et quand je devais avoir 10-11 ans, je passais par la porte de derrière,
01:19je m'étais entendu avec la réceptionniste du musée qui m'aimait bien.
01:23Et donc, je passais par la porte de derrière et je me mettais au début de la visite et je m'improvisais guide.
01:29Je connaissais tout sur Auguste Escoffier, qui est l'inventeur de la pêche Melba, entre autres.
01:34Et puis à la fin, évidemment, je tendais la main en disant n'oubliez pas le guide.
01:37Et voilà comment on se fait son argent de poche.
01:39Il faut savoir qu'Auguste Escoffier, on l'a appelé le roi des cuisiniers et le cuisinier des rois.
01:44Il a codifié la cuisine raffinée des palaces, des hôtels.
01:48Et il a créé des recettes reprises par notre chef.
01:51Et c'est grâce à lui que la cuisine française est connue dans le monde entier.
01:54Exactement. C'est un homme illustre. C'est la fierté de Villeneuve-Loubet.
01:57Et sa maison natale était justement à Villeneuve-Loubet.
02:00C'était une maison provençale du 18e siècle, je crois.
02:02Exactement, oui. Et puis ils en ont fait un musée.
02:04Donc il y a tous ces menus, il y a toute sa vie, il y a des décorations en sucre.
02:08Enfin non, c'est un musée très sympa.
02:10Vous étiez en quelque sorte guide junior.
02:12Exactement. Et non déclaré.
02:14Et ça ne poussait pas de problème, au contraire.
02:15Non.
02:16Et vous avez eu ce coup de foudre pour ce lieu au départ, Jean-Franco ?
02:19Oui. Oui, parce qu'en plus c'était quand même la seule institution du village.
02:25Puis c'est vrai que moi j'ai eu une enfance très libre.
02:26J'étais tout le temps dans les rues du village avec mon vélo.
02:29A l'époque, il n'y avait pas de caméra vidéo de surveillance, mais il y avait les mémés
02:32qui étaient placés à des endroits stratégiques.
02:35Donc mes parents n'avaient pas à se soucier d'où j'étais.
02:37Il suffisait de demander à une grand-mère et puis elle m'avait vu passer forcément.
02:40Et donc c'est vrai que je hantais ce musée pour faire un peu mes premières armes.
02:45Voilà. Et c'est vrai qu'on pouvait jouer à l'époque dans les rues sans craindre les voitures.
02:48C'était aussi le cas de Gilbert Bécaud lorsqu'il est né à Toulon.
02:51Il a grandi dans les rues.
02:52Alors lui, il s'accrochait aux quelques voitures qui passaient.
02:54Il descendait sur des morceaux de bois, sur des planches de bois, les rues à toute allure.
02:58Et personne ne lui disait rien.
02:59Oui, c'était une époque bénie.
03:01Exactement.
03:02Alors il se trouve que c'était vraiment un village où tout le monde se connaissait.
03:06Tout le monde.
03:07Oui, vraiment.
03:07Et puis, ce qui est génial, là il m'est arrivé récemment de retourner jouer là-bas,
03:12mes pièces de théâtre.
03:13Et je crois que c'est la seule ville de France où sur les 600 personnes, je n'en connais pas quatre.
03:21On va dire.
03:21Sinon, tandis que je joue, je vois, j'ai ma première maîtresse d'école.
03:26Enfin voilà, c'est des souvenirs merveilleux.
03:29Oui, et en plus, ce sont des personnages qui ont ensuite inspiré vos créations.
03:33Complètement.
03:34Justement, les grands-mères dont je parlais, elles avaient un franc-parler méridional qui était absolument admirable.
03:39Et puis, c'était les Cancans, c'était vraiment une boutique à ciel ouvert pour moi.
03:46Je me suis un peu renseigné, Jean-Franco, et j'ai quand même trouvé une chanteuse célèbre
03:50qui est décédée, qui a vécu à Villeneuve-Loubet,
03:53et qui a eu sa gloire dans les années 50 avec cette chanson.
03:56Elle s'appelait Lucette Raya.
03:57C'est la môme au bouton, dans, au bouton de cul-là.
04:03Je connais une chanson, plus j'en ai entendu parler.
04:06Une chanson des fantaisistes des années 50.
04:09Et Lucette Raya a passé les dernières années de sa vie à Villeneuve-Loubet.
04:12Ah bah, vous voyez.
04:13Vous voyez, comme quoi.
04:14Forcément, une femme formidable.
04:16Alors, votre goût pour le spectacle, je crois, vous le devez, Jean-Franco, à votre grand-mère, Evita.
04:21Exactement, complètement.
04:22Ma grand-mère était donc une autodidacte.
04:25Elle était d'origine paysanne et puis elle avait arrêté l'école très tôt.
04:28Mais elle avait beaucoup lu, etc.
04:31Elle était très engagée politiquement.
04:34Par contre, ça s'appelait Evita, déjà.
04:35Déjà, oui, c'est prédestiné.
04:37Et puis, elle faisait du théâtre dans les années 70.
04:41Mais vous savez, le théâtre à l'époque, dans les usines, théâtre un peu contestataire, etc.
04:46Elle adorait Brecht.
04:48Et c'est vrai qu'elle me gardait beaucoup.
04:52Et je pense que c'est elle qui m'a transmis un peu le virus du théâtre.
04:55On faisait des spectacles tous les deux.
04:57J'ai même eu la chance de jouer avec elle deux pièces de théâtre.
05:00Une pièce de Georges Pérec et une autre de François Biedoux.
05:03Et notamment, dans la pièce de Biedoux, je devais lui mettre une gifle à la fin.
05:09Et je n'y arrivais pas.
05:09Je n'arrivais pas à faire abstraction du fait que c'était ma grand-mère.
05:12Donc, pendant les répétitions, je lui avais dit, écoute, on verra bien le jour même comment ça se passe.
05:16Et puis le jour même, elle m'a fait tellement de...
05:18Elle a été tellement horrible que la claque est partie.
05:22Et mon oncle, qui était dans la salle, s'est exclamé, il nous a vengé.
05:28Alors, il se trouve que vous la faisiez rire aussi par vos initiatives.
05:31Je crois que vous arriviez à vendre des verres d'eau et des verres de jus d'orange en plein été, Jean-Branco.
05:36Exactement.
05:36Oui, j'avais un sens du commerce.
05:38C'est dommage, je ne m'en suis pas servi.
05:40Mais en effet, avec une copine à moi, Christelle, on habitait tout en haut d'une pente qui était vraiment très raide.
05:45Et on voyait les pauvres touristes arriver en haut complètement déshydratés.
05:49Et donc, on s'était mis une petite tape liante et puis on vendait des verres d'eau, mais des verres d'eau du robinet, un franc.
05:55Et puis, quand on arrivait à 10 francs, on pouvait enfermer la boutique et on allait les dépenser en bonbons.
06:00Oui, et je crois que vous voliez Dini ce matin, tous les matins.
06:03Exactement, au restaurateur.
06:05J'allais le voler quand il avait le dos tourné.
06:08Et puis après, je le revendais le double du prix.
06:10Et ça marchait ?
06:10Ben, ça marchait. Je pense que je devais sûrement rober ça d'invention comme quoi j'étais à la rue ou que mes parents m'avaient abandonné.
06:18Enfin, à chaque fois, c'était accompagné quand même de tout un cérémonial mythomane.
06:23Mais en même temps, je crois que le restaurateur s'est fait tellement rire que quand vous arriviez à vendre le journal, il vous offrait un couscous.
06:29Exactement. Oh là là, merveilleux.
06:31Oui, oui, tout à fait. Exactement.
06:32Il s'appelait Achille.
06:34Sa femme était marocaine.
06:35Et une fois où il m'a attrapé, il m'a dit aller sans aucune et il nous a offert le couscous.
06:39Il se trouve qu'il y a quelqu'un comme vous qui vendait, non pas des journaux mais des programmes et qui a fait fortune.
06:44C'est Léon Volterra qui ne savait pas écrire, qui commence à l'Olympia comme ouvreur et qui dit je le paye 100 sous dans les programmes.
06:51Donc, il a un vrai pourboire.
06:53Et ensuite, il a acheté le casino de Paris alors qu'il ne savait même pas écrire.
06:56Il a signé d'un X le contrat.
06:58C'est admirable.
06:58C'est admirable.
07:00Alors, finalement, le théâtre, c'est votre passion.
07:03Et il y a des pièces dans le midi qui vous donnent envie de faire du théâtre.
07:08Il y a des tournées théâtrales que vous ne manquez pas.
07:10Oui.
07:10Je me rappelle le premier spectacle professionnel que j'ai vu, c'était les Fourbris de Scapin avec Daniel Auteuil.
07:17Je devais avoir 9-10 ans, je pense.
07:19Et je me rappelle de vraiment avoir été subjugué.
07:22Je me rappelle que j'étais sorti en disant mais on peut y retourner tout de suite.
07:25Pour moi, c'était comme au cinéma.
07:26Il jouait toutes les deux heures.
07:29Et j'avais été tellement...
07:30Il faut dire que Auteuil dans Scapin, ça lui allait tellement bien.
07:33C'était mis en scène de Jean-Pierre Vincent.
07:35C'était absolument fou.
07:36Et j'ai eu la confirmation de ma vocation en voyant ça, oui.
07:39Et vos premiers spectacles, vous l'avez dit avec votre grand-mère, c'était à la salle Escoffier ?
07:43Exactement, oui.
07:44Salle Escoffier.
07:45Et la salle municipale du village.
07:46Et là aussi, c'était tout à fait nouveau pour vous.
07:48Pas question au départ d'en faire un métier, Jean Franco ?
07:51En fait, si.
07:52Moi, j'ai eu une première vocation qui était dessinateur de bateaux pirates.
07:55Et puis, ma mère m'a un jour annoncé que les pirates n'existaient plus.
08:00En tout cas, pas telles que je les imaginais.
08:02Et que donc, c'était une voie de garage.
08:05Donc, du coup, je voulais faire du spectacle à tout prix.
08:07C'était vraiment la seule chose qui m'intéressait.
08:10À l'époque, les cours de théâtre pour enfants n'étaient pas très développés.
08:13Donc, j'ai fait de la danse.
08:14Parce que ma soeur faisait des galas de danse.
08:16Donc, je la voyais une fois par an monter sur scène.
08:19Et donc, j'ai fait de la danse.
08:20Je n'étais pas très doué.
08:20Mais au moins, ça me donnait une première prise de contact avec la scène.
08:24Et en tout cas, dès l'âge de 12 ans, je me suis dit, c'est ça ou rien.
08:28Et bien, ça a été ça.
08:29D'autant plus qu'en 1980, il y a un conservatoire qui s'ouvre à Antibes.
08:33Et que vous avez pris des cours de théâtre là-bas, Jean Francois.
08:36Exactement.
08:36Je suis rentré dans la classe de Julien Berthaud en 1994, je crois.
08:40Et Julien Berthaud, qui avait fait une grande partie de sa carrière à la comédie française.
08:45Et qui, sur la fin de sa vie, s'était retiré dans le sud.
08:47Et donc, donné des cours au conservatoire d'Antibes.
08:50Et ça a été une rencontre absolument incroyable.
08:53Parce que c'était vraiment un professeur d'une intelligence, d'une pédagogie.
08:56Et puis un immense comédien.
08:58Et qui était très dur, vraiment, en cours.
09:00Vraiment, c'était l'époque où...
09:01Moi, je me rappelle d'une fille qui était avec moi en cours.
09:04Qui passait la scène de Camille, dont on ne bandit pas avec l'amour.
09:07La scène de La Fontaine.
09:09Et elle n'est jamais allée au-delà de Bonjour Cousin.
09:11C'est-à-dire, dès qu'elle rentrait, elle disait Bonjour Cousin.
09:13Elle disait, non, non, Camille ne marche pas comme ça.
09:14Tu t'en vas.
09:15Donc, il était vraiment, il était intraitable, quoi.
09:17Il avait raison, c'était comme ça qu'on forme les acteurs.
09:19Exactement.
09:20Ah oui, oui.
09:20Il nous poussait dans nos retranchements, quoi.
09:21Et en même temps, vous avez eu des spectacles à préparer toute l'année.
09:25En plus.
09:26Oui, oui.
09:26Oui, moi, j'avais fondé une association de lutte contre le sida.
09:31Et en fait, le principe de l'association, c'est qu'on montait des pièces avec ma troupe que j'avais.
09:37Et on montait des pièces.
09:38Et puis, tous les bénéfices étaient reversés aux hôpitaux environnants pour les enfants atteints du sida.
09:44Et donc, c'est vrai qu'on avait, on montait un à deux spectacles par an, plus ceux du conservatoire.
09:49Et résultat, un premier prix chaque année.
09:52Voilà, oui, exactement.
09:53Ce qui n'est pas si courant.
09:54Ben non.
09:55Et puis, en plus, moi, c'était vraiment de la comédie.
09:56Alors que normalement, les premiers prix, c'était plutôt les jeunes premiers, etc.
09:59Et je me rappelle, une fois avoir eu accès au compte-rendu des jurés, à l'époque, c'était Georges Descrières, Jacques Marin et Lucien Rousseau.
10:08Et j'avais vu en note, ne tiendra jamais les belles-filles dans ses bras.
10:12Donc, ça m'avait vexé un peu sur le coup, parce que j'avais 16 ans.
10:15Et puis, après, je me suis dit, après tout, ce ne sont pas les rôles les plus intéressants, ceux des jeunes premiers.
10:19Donc, les vallées sont quand même beaucoup plus délicieux à jouer.
10:24Georges Descrières, qui a terminé sa vie, d'ailleurs, dans le midi, en s'occupant d'un conservatoire.
10:29Et à la comédie française, quand il avait des trous de mémoire, ce qui était fréquent, on l'appelait Georges Descrières.
10:34C'est ça.
10:35Et donc, un jour, vous vous êtes dit, il faut que j'aille à Paris.
10:37C'est ça, il n'y avait pas d'autre solution.
10:38Alors oui, en fait, j'ai eu la chance, j'avais un spectacle en 2001 de sketch avec Jérôme Pazza,
10:46qu'on jouait sur le cours Saléia, au tête du cours, à Nice.
10:49Et il y avait l'animatrice Evelyne Leclerc, qui venait d'ouvrir une maison de production,
10:56qui cherchait des humoristes à produire.
10:58Et elle nous a vus, et elle nous a appelés une semaine après, en disant,
11:02est-ce que vous voulez que je vous produise sur Paris ?
11:03Ce qui ne se refuse pas.
11:05Et donc, on ne comprenait pas trop le rapport Evelyne Leclerc.
11:08Bon, mais pourquoi pas ?
11:09Et on est monté, on a joué au théâtre de 10 heures,
11:11et ça a été le début de la carrière professionnelle.
11:14Et il y a eu d'autres événements,
11:15et il y a eu une date aussi importante dans votre parcours.
11:18C'est le 23 juin 2020.
11:20A tout de suite sur Sud Radio, avec Jean Franco.
11:22Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
11:25Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Jean Franco.
11:28On connaît votre nom grâce aux pièces de théâtre.
11:31On commence à en apprendre plus sur vous.
11:33Et puis, il y a ce premier roman, Le monde est petit,
11:36un grand roman qui paraît chez Novice,
11:38qu'on va évoquer tout à l'heure.
11:39Et le 23 juin 2020, c'est un jour important,
11:42un soir où vous recevez un Molière
11:45pour une pièce qui peut être évoquée par cette chanson.
11:48Paris Tour Eiffel, chanson de Jacques Éliant,
11:58qui a été le roi des orchestres de jazz d'après-guerre,
12:02vraiment avec Fleur de Paris,
12:03qui a découvert Ginette Garcin et quelques autres,
12:05qui a fait tourner Jeanne Moreau au début
12:07dans Paris Saint-Germain-des-Prés.
12:09Et pourquoi je parle de la Tour Eiffel ?
12:11Parce que le spectacle qui nous plaît dans le soir
12:12à Molière du Comédien dans un second rôle,
12:15c'est plus haut que le ciel,
12:15et ça se rapporte à la Tour Eiffel.
12:17Exactement, c'est une pièce qui racontait en effet
12:19la construction de la Tour Eiffel.
12:23C'est une pièce dans laquelle j'avais six ou sept rôles,
12:27très variées, surtout physiquement.
12:30Je jouais une personne un peu obèse,
12:33je jouais un italien, un ouvrier italien.
12:35Je passais mon temps à me changer.
12:38Et c'était une pièce de Julien et Florence Lefebvre,
12:40mise en scène par Jean-Laurent Sylvie au Théâtre Fontaine.
12:42Voilà, et il se trouve que la Tour Eiffel,
12:44à l'époque, on ne fêtait pas encore son centenaire.
12:47C'était autre chose.
12:49Et moi, je me souviens toujours de ce texte de Guy de Maupassant,
12:51où il dit qu'il déteste la Tour Eiffel,
12:53et qu'il déjeune au restaurant de la Tour Eiffel tous les jours,
12:56parce qu'il est sûr de ne pas la voir.
12:59Mais c'est pas mal.
12:59Et oui, Guy de Maupassant,
13:00il avait été un dessinataire justement de la pétition
13:03pour empêcher la construction de la Tour.
13:09Alors, il se trouve que ce soir-là, c'est fabuleux.
13:11Vous recevez un Molière,
13:13mais dans une salle complètement vide, Jean-Franco.
13:15Oui, je crois que c'était la...
13:17Déjà que ces cérémonies des Molières sont rarement enthousiasmantes,
13:19mais alors là, celle-là, c'était vraiment la pire de toutes.
13:22Déjà, elle était enregistrée deux jours avant.
13:24Elle n'était pas en direct, comme c'était en plein Covid.
13:26Donc, on a été 40 dans la salle du Châtelet.
13:28C'est absolument sinistre.
13:30Et puis, on nous avait prévenu,
13:32pas la peine de remercier vos parents, etc.,
13:34parce qu'on coupera au montage,
13:35comme ce n'était pas en direct.
13:37Et puis, surtout, vous restez à votre place,
13:39vous vous levez, on vous donne un micro,
13:4130 secondes pour dire merci, et puis salut.
13:43Donc, bon, c'était...
13:44Je me rappelle, je me suis retrouvé le dimanche soir,
13:47donc après l'enregistrement,
13:48je suis rentré en métro, habillé en pingouin,
13:50avec une bouteille de cristalline.
13:52On m'avait repris ma statuette,
13:54parce qu'on me disait non, pour éviter les fuites,
13:56on vous la donnera dans deux jours,
13:57quand la cérémonie sera diffusée.
13:59Donc, bon, j'avais ce sentiment de...
14:01Ah bon, j'ai eu un Molière,
14:01mais bon, il n'y a pas plus de liesse que ça.
14:04C'est quand même triste, hein ?
14:06Oui, ce n'était pas une époque très heureuse,
14:08mais bon, en tout cas, moi, j'ai l'objet.
14:11Exactement.
14:12Alors, il se trouve que le problème au départ,
14:14quand vous êtes arrivé à Paris,
14:15il fallait trouver des rôles,
14:16et pour un jeune comédien,
14:17ce n'est pas évident.
14:18Il fut d'une époque où il y avait,
14:20au but de Chaumont, le couloir de la mort,
14:22où les jeunes femmes tapaient à des portes
14:24pour espérer trouver un rôle dans un feuilleton.
14:26Là, ce n'était pas plus simple pour le théâtre au départ.
14:28Non, et c'est vrai que moi,
14:29le fait d'écrire,
14:31ça a été, pour moi, un atout merveilleux,
14:33parce que si on ne voulait pas de moi,
14:35je m'écrivais des rôles,
14:36et puis c'était plus simple,
14:37on n'est jamais mieux servi que par soi-même.
14:39Le premier, je crois, rôle que vous avez eu,
14:41c'est Poil de carotte de Jules Renard.
14:43Oui, ça, c'était à Nice, exactement.
14:45J'avais 15 ans.
14:46C'était ma première pièce.
14:47J'ai joué trois mois dans un théâtre à Nice.
14:49Et pourquoi Poil de carotte ?
14:50Parce que je pense que
14:51les enfants comédiens,
14:55il n'y en avait pas beaucoup,
14:56et puis j'avais passé l'audition.
14:58C'était mon professeur, Paul Poggi,
14:59qui m'avait auditionné,
15:01et puis j'avais eu le rôle.
15:01Et en même temps, on a oublié,
15:03bien sûr, Jules Renard,
15:04on connaît son journal,
15:05mais on a oublié que c'est André Gillois
15:06qui a repéré le journal de Jules Renard,
15:08qui l'a publié.
15:09André Gillois qui a été un homme de la résistance
15:11et qui a été l'inventeur
15:12de toutes les grandes émissions de radio d'avant-guerre.
15:15Quelqu'un qui est mort à 102 ans
15:16et qu'on a un peu oublié.
15:19Et puis, au théâtre,
15:20vous avez joué aussi bien
15:21Marivaux, Ionesco, Tchékov.
15:24Que des classiques au départ ?
15:25Oui, c'est un peu un lieu commun,
15:28mais c'est vrai que c'est la meilleure façon
15:30d'apprendre son métier,
15:31c'est de travailler les classiques.
15:33Et c'est vrai qu'ayant comme professeur Julien Berthaud,
15:36on avait fait tout.
15:40Et puis surtout,
15:41ce qui était génial avec lui,
15:42c'était que si on décidait, par exemple,
15:44de travailler Lorenzo Tchow,
15:46on ne travaillait pas la grande tirade de Lorenzo Tchow,
15:48on travaillait tout le rôle,
15:49même les scènes où il a trois phrases, etc.
15:51Vraiment, il nous faisait appréhender le rôle
15:53dans sa globalité.
15:55Et puis, c'était merveilleux.
15:56Et moi, je regrette d'avoir été si jeune,
15:58parce que j'avais 16-17 ans.
16:00Donc, je n'étais peut-être pas complètement armé
16:01pour comprendre tout ce qu'il disait,
16:04mais c'est vrai que c'était passionnant
16:06la manière dont il nous communiquait
16:08l'amour des classiques.
16:10Ce qui est étonnant,
16:11c'est que vous avez commencé par Tchékov
16:12et ensuite, c'est eu thé à la menthe,
16:14thé citron et l'huile d'ivresse.
16:15Ça n'a rien à voir.
16:16Deux salles, deux ambiances, en effet.
16:17Oui, mais c'est aussi
16:21l'école de la rigueur,
16:22les comédies de Patrick Hautecoeur
16:23ou de Jozanne Balasco.
16:25J'ai tout de suite eu une appétence, moi,
16:28pour la comédie.
16:31Et c'est vrai que ces auteurs modernes-là,
16:34ils savaient aussi écrire des pièces.
16:35C'est vrai que c'est
16:36toute aussi bonne école.
16:39Oui, Patrick Hautecoeur m'a un jour raconté
16:41qu'enfant, il regardait les films
16:43de De Funès en boucle
16:44et avec le magnétoscope familial,
16:46il arrêtait un moment pour bien
16:47voir la scène et pour apprendre ce métier.
16:49De Funès étant notre maître absolu.
16:52Alors, le boulevard aussi,
16:55je crois que vous avez joué Croque-Monsieur
16:56qui est le classique
16:57qui a fait débuter Jacqueline Maillon.
16:59Oui, et puis Jacqueline Maillon,
17:00ça a été aussi une des premières claques
17:02de mon enfance.
17:03J'avais vu Lily et Lily
17:04qui passaient à la télé
17:07et c'était, je me rappelle,
17:09maître Diabon, on peut jouer comme ça.
17:11On peut jouer avec...
17:13C'est se parler si vrai,
17:14c'est une rupture absolument incroyable.
17:16C'est elle qui a inventé la rupture.
17:18C'est-à-dire que, vraiment,
17:19les Murel Robin, Florence Foisy,
17:21tout ça, sont ses héritières.
17:23C'est elle qui a tout apporté
17:25dans la comédie de boulevard, je trouve.
17:26Et Croque-Monsieur,
17:27c'était son premier rôle.
17:28L'auteur Marcel Mitois,
17:30qui était journaliste à Jour de France,
17:31ne trouvait personne.
17:32Personne ne voulait jouer.
17:33On lui a suggéré Jacqueline Maillon.
17:34Il n'y croyait pas trop
17:35et puis on connaît la suite.
17:36Bien sûr.
17:37Avec cette première réplique merveilleuse,
17:38allons bon, veuve encore.
17:40Exactement.
17:40Magnifique.
17:41Et puis, il y a eu le Visan Voyageur aussi.
17:43Un classique joué par Poiré,
17:45Serrault et Jean-Jacques,
17:46qu'on a un peu oublié.
17:47Là aussi, vous avez été
17:48dans cette aventure, Jean-Franco.
17:49Ça, c'était avec Sébastien Castro.
17:51Sébastien Castro,
17:52qui depuis a fait
17:52une carrière absolument fabuleuse.
17:55Et on jouait Baudelaire et Crouch.
17:58Et c'était...
17:59Ça aussi, c'est une pièce
18:00qui durait 1h50.
18:02Donc, c'était un marathon.
18:04C'est ça, ça, ouais.
18:06J'avais 25 ans, heureusement.
18:07Parce que physiquement,
18:08c'était quand même...
18:09On en faisait 2 ou 3 par jour, en plus.
18:11Mais pareil, c'était...
18:13En fait, toute cette période
18:14d'apprentissage,
18:15c'est quand même...
18:16C'est merveilleux, quoi.
18:18En même temps,
18:19c'était une pièce
18:19qui est devenue un classique.
18:20C'est Ray Kounet,
18:21auteur britannique célèbre,
18:23joué dans 40 pays
18:24qu'il avait écrite.
18:25Il avait une particularité.
18:26Il créait ses pièces
18:27en province,
18:28près de Londres.
18:30Il jouait le rôle principal.
18:31Et comme ça,
18:32il voyait les réactions du public.
18:33Et il arrivait
18:33à refaire sa pièce complètement
18:35d'après ses réactions
18:37avant de la créer à Londres.
18:37Ah, ça, j'ignorais.
18:38Ça ne m'étonne pas.
18:39Parce que ces pièces sont vraiment...
18:40Il y a une structure
18:41absolument incroyable.
18:42Et puis, c'était Dabadi, en plus.
18:43C'était dans l'adaptation
18:44de Jean-Louis Dabadi.
18:46Donc, c'était en plus
18:47merveilleusement dialogué.
18:48Au théâtre ce soir,
18:49finalement,
18:49ça a été une de vos bibles,
18:51Jean-Franco ?
18:51Oui, alors moi,
18:52j'étais trop jeune
18:52pour au théâtre ce soir.
18:53Parce que quand j'avais accès
18:55à la télé,
18:56c'était déjà plus diffusé.
18:58Mais il y a eu les redifs.
19:00Et ça, oui,
19:00ça, j'en ai bouffé
19:01du au théâtre ce soir.
19:02Et interdit au public
19:04aussi que vous avez joué ?
19:05Oui, alors non,
19:06ça, c'est un spectacle de sketch.
19:07Mais en effet,
19:07c'est l'homonyme
19:09d'une pièce, en effet,
19:10très célèbre de Boulard.
19:10Avec Maria Paco,
19:11mais Jean-Louis Poulin.
19:12Alors, il se trouve aussi
19:13qu'il y a eu une autre pièce
19:15que vous avez jouée.
19:16En étant auteur célèbre,
19:17on va en reparler,
19:18vous avez quand même
19:18continué à jouer.
19:19Vous avez joué
19:20Georges Dandin en 2022.
19:22Vous avez joué
19:22Mon Jour de Chance aussi.
19:24C'est-à-dire qu'être auteur
19:25ne vous empêche pas
19:26d'être acteur ?
19:27Non.
19:27Et alors, c'est vrai
19:28que maintenant,
19:29en plus,
19:29depuis quelques années,
19:31je ne joue pas
19:32dans mes pièces.
19:33Et ça,
19:33je trouve ça très reposant
19:34parce que j'ai longtemps
19:35fait ça.
19:36Et c'est vrai que
19:37ce n'est pas forcément
19:38des positions très confortables.
19:39Déjà, dans le travail
19:40de comédien,
19:41on a du mal
19:42à s'abandonner
19:42parce qu'on garde un oeil
19:43un peu sur toute la pièce.
19:45Et c'est vrai
19:46que j'ai eu la chance
19:47en plus qu'on me propose
19:48depuis le Molière,
19:49on ne va pas se mentir,
19:50qu'on me propose
19:51des rôles vraiment super
19:52juste en tant qu'acteur.
19:54Puis, il y a eu le cinéma,
19:55il y a eu quelques petits rôles,
19:56il y a eu les tuches.
19:59Parce que vraiment,
20:00sinon, vous la loupez.
20:01Mais oui,
20:02alors ça aussi pareil,
20:02le cinéma,
20:03ça a été...
20:04Pendant longtemps,
20:05j'avais un jour
20:06de tournage par-ci,
20:07par-là,
20:07donc vraiment l'enfer
20:08parce qu'on arrive,
20:09on est bouffé par le trac.
20:11Et puis,
20:11depuis que j'ai 40 ans,
20:13je ne sais pas,
20:13je dois avoir un physique
20:15plus intéressant pour l'image.
20:16Et j'ai eu des rôles
20:17plus sympas,
20:18dans la série Bardot,
20:19dans Fortune de France,
20:21des rôles
20:21où on peut s'installer,
20:22vraiment.
20:22Dans la série Bardot,
20:24Daniel Thompson,
20:25vous avez, je crois,
20:25un metteur en scène
20:26qui existe,
20:26qui est Alain Carré.
20:28Alors,
20:28ce n'était pas un metteur en scène,
20:29en fait,
20:29c'était le rôle du...
20:30C'était le secrétaire particulier
20:32de Brigitte,
20:33qui a été le premier
20:35de ses proches
20:36à la trahir.
20:37Il a tout balancé
20:38à la presse,
20:39tous ses secrets d'Alcove.
20:40Il a fait un scandale
20:41à l'époque,
20:41il a fait un livre.
20:42Voilà,
20:42et ça a été pour elle,
20:43vraiment,
20:43je pense,
20:44après,
20:44ça a dû conditionner aussi,
20:45je pense,
20:46je ne peux pas parler
20:47à sa place,
20:47mais en tout cas,
20:48j'ai vu des interviews d'elle
20:49où elle disait
20:49que ça avait été
20:50un tel traumatisme
20:51que c'est après,
20:51c'est pour ça
20:51qu'elle s'est coupée du monde
20:53et qu'elle ne faisait
20:54plus confiance à personne.
20:55Exactement.
20:55Elle a fait une fois du théâtre,
20:56on l'a un peu oublié.
20:57Ah, c'est chignon.
20:58Elle a joué l'invitation
20:59au château de Jean Hanouil
21:00en 1953
21:01à l'atelier
21:04pendant quelques mois.
21:05Ça ne l'intéressait pas,
21:07mais elle n'était pas connue
21:08à l'époque.
21:08Elle vivait avec Vadim
21:09et elle se cachait
21:11chez Daniel Delorme
21:12et Daniel Gélin
21:13parce que ses parents
21:14ne voulaient pas
21:15entendre parler de Vadim.
21:16Ah d'accord,
21:16c'est extraordinaire ça.
21:17Mais ce qui est extraordinaire,
21:18c'est ce parcours
21:19effectivement d'acteur
21:20qui a précédé
21:21celui d'auteur
21:21et celui d'auteur,
21:22on va l'évoquer
21:23à travers une date
21:24qui a marqué justement
21:25votre carrière,
21:26le 15 septembre 2006.
21:28A tout de suite
21:28sur Sud Radio
21:29avec Jean Franco.
21:31Sud Radio,
21:32les clés d'une vie,
21:33Jacques Pessis.
21:33Sud Radio,
21:34les clés d'une vie,
21:35mon invité Jean Franco,
21:37auteur de théâtre,
21:38acteur,
21:39auteur de romans,
21:40Le monde est petit
21:41aux éditions Novice
21:41qu'on évoquera tout à l'heure,
21:43un roman qui se passe
21:44dans les années 30.
21:45Alors, on a évoqué
21:46vos débuts à Paris,
21:47vos débuts d'acteur,
21:49mais il y a aussi
21:49l'auteur de théâtre
21:50et le 15 septembre 2006,
21:52c'est enfin un grand jour
21:54car c'est votre premier succès,
21:56c'est la première
21:56au Théâtre Saint-Georges
21:57de Elle nous enterrera tous
21:59avec Marthe Villalonga.
22:00Eh oui.
22:01C'était une grande aventure.
22:02La Martoune,
22:03comme on dit.
22:04Ça, c'était une aventure
22:05exceptionnelle,
22:06vraiment.
22:06Ça s'est fait en plus
22:07avec une simplicité
22:09incroyable.
22:11C'était Pascal Héritier,
22:12un producteur
22:13qui produisait
22:13les pièces de Marthe
22:14qui un jour
22:15me convoque dans son bureau.
22:17J'étais jeune,
22:17j'avais 24 ans
22:18et il me dit
22:19est-ce que tu as une pièce
22:21pour une femme de 70 ans ?
22:23Je lui dis
22:23ben non.
22:23Il me fait si.
22:24Je lui dis ben non.
22:25Il me dit si.
22:25J'ai dit à Marthe Villalonga
22:26que tu lui en avais écrit une
22:27et une lecture dans deux semaines.
22:29Donc là,
22:29c'est-à-dire que là,
22:29vraiment,
22:30je me dis,
22:30bon,
22:31en même temps,
22:31je pressens que ça peut être
22:32la chance de ma vie.
22:34Donc, je sors de là,
22:35j'écris la pièce
22:36en dix jours et dix nuits
22:37sans dormir.
22:38Enfin, bon, vraiment.
22:39Et puis,
22:40elle découvre la pièce
22:41en lecture,
22:42elle fait une lecture
22:42à haute voix
22:42et puis elle referme.
22:44Elle dit bon,
22:44je ne peux pas la faire
22:45cette année-là
22:46parce que je suis en tournée
22:47mais je la fais l'année prochaine.
22:49Et ça,
22:49c'est fait comme ça.
22:50Incroyable.
22:51Et on l'a joué
22:51400 fois
22:52à guichet fermé.
22:53Ça a été une aventure.
22:55Et moi,
22:55en plus,
22:55je m'étais fait pour le coup
22:56un super rôle.
22:57J'étais son fils.
22:58Donc,
22:59je rentrais
22:59dans la grande famille
23:01des enfants
23:02de Marthe Villalonga.
23:03Oui,
23:03car en fait,
23:04il y avait Guy Bedos,
23:05son fils.
23:05Il y avait Guy Bedos,
23:06il y avait Catherine Deneuve,
23:07Daniel Auteuil,
23:08je crois que ça a été Coluche,
23:09ça a été la mère
23:10de tout le monde.
23:11Exactement.
23:11Et en même temps,
23:12vous étiez un fan
23:12de Marthe Villalonga.
23:13Oui,
23:14pour moi,
23:14Marthe,
23:14c'était Maggie
23:15quand j'étais petit.
23:16C'était le rendez-vous
23:17dominical à 19h30.
23:19Et il se trouve
23:19que l'histoire
23:20était une fleuriste,
23:21une femme
23:22qui reçoit la médaille
23:23de la famille.
23:24C'est ça.
23:24Et les ennuis vont commencer.
23:25En fait,
23:26je suis sorti du bureau
23:27d'héritier
23:28en me disant
23:28bon alors Marthe,
23:29Marthe c'est quoi ?
23:29Marthe c'est une santé de fer
23:31donc elle nous enterre à tous.
23:32Ça c'est un bon titre.
23:33On va prendre
23:33elle nous enterre à tous.
23:34J'avais envie
23:35d'un décor un peu original,
23:36joli.
23:37Je me suis dit
23:37une boutique de fleuris
23:39ça peut être pas mal.
23:40Et puis voilà.
23:41Et puis après en fait
23:41c'est comme ça
23:42que se monte une pièce.
23:43Et finalement,
23:44je crois qu'elle était aussi jouée
23:45au Palais des Festivals
23:46à Cannes.
23:47Oui,
23:47la première avait lieu
23:48au Palais des Festivals
23:49chez moi en plus.
23:50Pourquoi ?
23:50Comme ça ?
23:51Non,
23:51c'était en plus un hasard
23:52mais en plus Marthe
23:53est de Cannes aussi.
23:54Donc je pense que
23:54je ne sais pas si c'était
23:55une volonté de sa part
23:57ou celle du producteur
23:58mais en tout cas
23:59oui,
23:59la première au Palais des Festivals
24:02de Cannes était folle.
24:03Le Palais des Festivals
24:04qui a été construit
24:05je crois dans les années 80
24:06le problème de la première année
24:07c'est que les marches
24:08avaient été mal calculées
24:09et les stars se cassaient
24:10la figure dans l'escalier.
24:12Il a fallu tout refaire.
24:14Alors il se trouve que
24:15ça,
24:16ça a été les débuts d'auteurs
24:18à succès
24:19mais il y a eu avant
24:20plusieurs pièces
24:20que vous aviez écrites
24:21notamment il y a
24:23Citizen Tegne
24:24qui est une pièce
24:25qui est un clin d'œil
24:26à Citizen Tegne
24:28d'Orson Welles.
24:29Exactement,
24:29parce que c'était
24:30j'apprendrai rien
24:33en vous disant
24:33que c'est quand même
24:34un des plus grands films
24:35de l'histoire du cinéma
24:36et je l'avais vu
24:37oui,
24:37j'avais 17 ans
24:37je m'étais pris
24:38quand même
24:39j'ai trouvé ça fabuleux
24:41et j'en avais fait
24:42une parodie avec ma troupe
24:43voilà,
24:44c'était l'histoire
24:44d'un producteur
24:46qui en me remprononçait
24:47une phrase énigmatique
24:48et puis donc
24:49on remontait le fil
24:49de sa vie
24:50pour comprendre.
24:52Il y avait je crois
24:5240 personnages
24:53avec 3 comédiens.
24:55Oui,
24:55exactement.
24:56C'est pas simple
24:56à vous dire.
24:57On n'avait pas
24:58beaucoup de budget
24:59donc en effet
24:59c'était un peu
25:01le système D
25:02à l'époque
25:02mais c'est de là
25:03que jaillissent
25:04les meilleures idées
25:04généralement.
25:05Exactement,
25:06alors Jean Franco
25:06il faut savoir
25:07que Citizen Tegne
25:08à sa sortie
25:08a été un échec
25:09commercial total
25:10aux Etats-Unis
25:11parce que la famille
25:12Hearst a demandé
25:13aux salles de cinéma
25:14de ne pas le projeter.
25:15Oui,
25:15j'ai appris ça
25:15parce que je suis allé voir
25:16justement dimanche dernier
25:17l'expo Wells
25:18à la Cinémathèque
25:19qui est très bien faite
25:20et Orson Well
25:21c'était un personnage
25:22hors norme
25:23et il m'est arrivé
25:23de déjeuner avec lui
25:24un jour à Paris
25:25parce que j'avais rencontré
25:26et on avait sympathisé
25:27alors il mangeait
25:28comme un ogre
25:29et je ne vous dis pas
25:29l'addition à la fin
25:30du déjeuner
25:31qui ne payait jamais
25:32bien entendu.
25:33Il y a aussi
25:34une autre rencontre
25:34qui a marqué
25:35votre jeune carrière
25:36d'auteur
25:37lorsque vous jouiez
25:38des sketchs
25:38au Théâtre Edgar
25:39Théâtre Edgar
25:40où il y avait
25:40deux salles à l'époque
25:41et vous rencontrez
25:42Guillaume Mélanie
25:43qui joue des sketchs
25:44en même temps que vous.
25:45Voilà,
25:45on était voisins de loge
25:46et puis en fait
25:48je suis allé voir
25:49son spectacle
25:51et puis en fait
25:52je me rends compte
25:52que ces sketchs
25:54sont ceux
25:54que j'étais en train
25:55d'écrire chez moi
25:55dans ma chambre
25:56donc je me dis
25:56bon bah il y a forcément
25:57ou il m'espionne
25:59ce qui n'était pas possible
26:00ou alors a priori
26:01on a quand même
26:02pas mal de choses
26:03en commun
26:03et donc il nous a mis
26:05en scène dans une pièce
26:06avec Jérôme Pazat
26:07qui s'appelait
26:0760 degrés
26:08et puis il y a vraiment
26:09eu un coup de foudre
26:10amical et artistique
26:11qui se prolonge encore
26:13ça fait maintenant
26:1322 ans.
26:15Oui et en même temps
26:15on a oublié
26:16mais à l'époque
26:17c'était deux petites salles
26:18avec quelques spectateurs
26:20on jouait quelques fois
26:21devant des salles presque vides.
26:22Ah bah oui
26:22la règle c'était
26:24en dessous de 10
26:25on avait le droit d'annuler
26:27et donc on guettait des fois
26:29et puis quand il y avait
26:309 personnes
26:30je me disais
26:31ah bon bah peut-être
26:31ce soir on joue pas
26:32et puis hop
26:32il y avait quelqu'un
26:33qui se pointait
26:33et donc on jouait devant 10
26:34et c'est dur
26:35des débuts comme ça
26:36est-ce qu'on se dit
26:37on va réussir un jour
26:38est-ce que j'ai bien fait
26:39de partir du midi
26:40Jean-Franco ?
26:41Franchement
26:41je préférais ne pas
26:42me poser la question
26:43c'était quand même
26:44dans un coin de ma tête
26:44mais je me disais
26:45de toute façon
26:45je ne sais rien faire d'autre
26:46donc si ça ça marche pas
26:47il ne faut pas
26:48ce que je pourrais faire
26:48et puis c'était une période
26:50enfin je veux dire
26:51dans ces deux théâtres là
26:54il y avait Sébastien Castro
26:55il y avait Guillaume Boucher
26:56il y avait Camille Cotin
26:56enfin c'est vraiment
26:58on a tous fait nos armes ensemble
27:00donc il y avait vraiment
27:01il y avait quand même
27:02une pépinière
27:02c'était une pépinière
27:04de talent quoi
27:05Mais c'est vrai
27:05qu'il y a eu les cabarets
27:06dans les 60
27:06avec Serge Lama
27:07Pierre Perret
27:08Barbara et d'autres
27:09et que cette époque là
27:11c'était celle
27:12de nouveaux talents
27:13qui ont explosé ensuite
27:14Exactement
27:14et nous c'était
27:15d'ailleurs les journalistes
27:16de l'époque
27:16nous appelaient
27:16la bande d'Edgar
27:17et c'est vrai
27:19qu'il y avait le café
27:20qui faisait 60 places
27:21et le théâtre
27:22qui faisait 70 places
27:23donc quand on jouait au théâtre
27:24on avait un peu grimpé
27:25mais c'était
27:26c'était
27:27oui il y avait des mois
27:29où franchement
27:30on était payé 50 euros
27:31pour 40 représentations
27:32mais bon
27:32c'était comme ça quoi
27:33C'était comme ça
27:34et puis il y a eu
27:35un autre miracle
27:36qui s'est produit
27:37et la raison
27:38c'est cette tête d'affiche
27:39qui a été chanteuse
27:40On l'oublie souvent aujourd'hui
27:50mais avant d'aller
27:51elle a été chanteuse
27:52en fait
27:52elle a débuté au Palace
27:54dans les grandes années du Palace
27:55avec cette chanson
27:56elle est arrivée un soir sur scène
27:57à la surprise générale
27:59elle a expliqué
28:00qu'elle était
28:00une grande star en Allemagne
28:01ce que personne
28:02n'a jamais vérifié
28:03et Dali
28:05l'avait rencontrée
28:06elle en avait fait sa muse
28:07elle était mannequin
28:08je crois à l'époque
28:09et Amanda a monté son histoire
28:12parce que c'est une reine
28:13de la communication
28:13c'est la reine lire
28:15exactement
28:15on ne sait pas ce qu'elle fait
28:17alors
28:17cette pièce
28:18cette pièce
28:20qui a été un immense succès
28:21c'était Panique au ministère
28:22et tout a commencé
28:23par une commande
28:25Jean-Franco
28:25exactement
28:25c'était une commande
28:27de mon agent de l'époque
28:28et
28:28pour une comédienne
28:31qui ne m'emballait pas plus que ça
28:33et puis
28:34donc j'appelle Guillaume
28:35justement Mélanie
28:36je lui dis
28:37écoute c'est une commande galère
28:38écoute
28:39aide-moi à l'écrire
28:41on s'en fout
28:41de toute façon
28:42on ne sera jamais monté
28:42faisons-nous plaisir
28:44on fait ça vite
28:44donc on écrit la pièce
28:46assez vite
28:46et puis en faisant des lectures
28:47les directeurs nous disent
28:49la pièce est formidable
28:50bon la tête d'affiche ne va pas
28:51mais la pièce est formidable
28:53donc
28:53et puis on la propose
28:55à Jean-Claude Camus
28:56qui à l'époque
28:56dirigeait la Porte Saint-Martin
28:58et
28:59donc il propose ça
29:01à Natacha Hamal
29:01pour le rôle principal
29:02et
29:03il y avait un second rôle
29:04parce qu'il ne faut quand même
29:05pas oublier que c'est un second rôle
29:06à la base
29:07il dit
29:07on proposait un mandalire
29:08et nous c'est vrai
29:09qu'on est un peu
29:10un peu sceptique
29:12avec Guillaume
29:12on dit
29:13mais là j'ai jamais fait de théâtre
29:14non mais écoutez-la en lecture
29:15et tout
29:15c'est pour jouer la mère
29:16un peu déjantée
29:17et croqueuse d'hommes
29:18et elle arrivait en lecture
29:20elle a ouvert la bouche
29:21et on a dit
29:21bon bah
29:22on se tait
29:23elle est incroyable
29:24et elle a fait un hold-up
29:25sur la pièce
29:26c'est-à-dire que vraiment
29:26tout le monde ne parlait que d'elle
29:28elle était
29:29et puis elle en a fait
29:30un succès incroyable
29:31oui parce qu'au départ
29:32la pièce est montée
29:32pour un seul mois
29:33et elle va se prolonger
29:35dans trois théâtres différents
29:36pour un an et demi
29:37ce qui est un cas unique
29:37pratiquement
29:38c'était fou
29:39vraiment c'est la seule fois
29:42où on sentait
29:43que Paris bruissait
29:44de panique au ministère
29:46les gens nous en parlaient
29:47enfin c'était vraiment
29:49on a senti
29:49qu'il se passait quelque chose
29:50quand même
29:51elle jouait je crois
29:52une croqueuse d'hommes
29:52qui était la mère
29:54de la chef de cabinet
29:55d'un ministre
29:56de l'éducation nationale
29:57donc on était un peu
29:58ensuite
29:58en plus dans les coulisses
29:59de la politique
30:00c'est ça
30:00oui oui
30:00et puis en plus
30:01c'était à l'époque
30:02du premier mandat
30:03enfin du seul mandat
30:04d'ailleurs de Sarkozy
30:05où on commençait un peu
30:07à faire la politique spectacle
30:08où les politiques
30:10commençaient à se mettre en scène
30:11vraiment de manière
30:12coutumière
30:13avec leur famille
30:14etc
30:14et puis on commençait un peu
30:16à voir un peu
30:17les secrets d'Alcove
30:18et donc elle est tombée
30:19à point nommé
30:20cette pièce
30:20vraiment
30:21et à Mandalire
30:21vous ne la connaissiez pas du tout ?
30:22pas du tout
30:23non pas du tout
30:24je l'avais croisée une fois
30:25elle m'avait fait rire
30:26parce que je pense
30:27que c'est vraiment
30:27vraiment la personne
30:29la plus drôle du monde
30:30c'est à dire que
30:30je ne l'ai jamais prise
30:31en flagrant délit
30:32de non répartie
30:33elle a toujours
30:34la vanne qu'il faut
30:35elle est d'une drôlerie
30:37et tous les jours
30:38elle m'envoie des blagues
30:39et tous les jours
30:40elle me fait rire
30:40encore
30:41et donc elle est arrivée
30:42là-dedans
30:42elle n'avait jamais été comédienne
30:44elle aurait pu être
30:45une grande comédienne
30:46ah bah oui
30:46mais c'est sûr
30:47mais c'est sûr
30:48d'ailleurs
30:48depuis elle a fait
30:495-6 pièces
30:50dont on en a fait
30:513 ensemble
30:52et ce qui est fou
30:54c'est ce public
30:55qu'elle a réussi
30:56à se constituer
30:56finalement en peu de temps
30:57parce que
30:58Panicomistère
30:59c'est il y a 16 ans
30:59elle s'est fait un public
31:01et maintenant
31:01c'est une des seules
31:03vedettes de comédie
31:05qui remplit
31:06sans problème
31:07et comment expliquez-vous
31:08justement
31:09ce public qui est venu
31:10et qui rit
31:11en écosant un mandalie
31:13parce que moi
31:13je crois que c'est
31:14une des seules comédiennes
31:14pour laquelle j'ai écrit
31:17où elle
31:17qui a une autodérision
31:19absolument incroyable
31:20c'est la seule comédienne
31:21qui m'a dit
31:22rajoutez des trucs
31:23sur mes lifting
31:23sur ma gueule
31:25tout ça
31:25jamais une comédienne
31:27ne dit ça
31:27d'habitude
31:28elles ont 90 ans
31:29elles veulent jouer
31:29les jeunes premières
31:30donc Amanda
31:31c'est
31:32elle a ça
31:33et puis c'est quelqu'un
31:33de brillant
31:34elle est intelligente
31:35et puis c'est un vrai animal
31:37vraiment
31:37comme moi
31:38quand je la suivais en promo
31:39etc
31:40je voyais à quel point
31:41c'est
31:41enfin vraiment
31:42c'est une masterclass
31:43quoi
31:43elle ne viendra jamais
31:44dans les clés d'une vie
31:45je pense
31:46hélas
31:46parce que
31:46si vous donnez des dates
31:48elle ne sera pas contente
31:49exactement
31:49récemment
31:50elle a déclaré
31:51que la seule personne
31:52désormais
31:53qui la verra nue
31:54c'est le médecin légiste
31:55enfin au coup du mot
31:56non mais elle est
31:57et puis Raymond Acquaviva
31:59était dans l'aventure
31:59Raymond Acquaviva
32:00qui est un comédien
32:01metteur en scène
32:01qui a aujourd'hui
32:02un cours de théâtre
32:03à Paris très célèbre
32:04et là aussi
32:05il est rentré dans l'aventure
32:06et là aussi
32:07ça a été quelque chose
32:08d'important
32:08Raymond aussi
32:09pareil
32:09Raymond
32:10c'est à dire que nous
32:10quand on nous a dit
32:11on va demander
32:12à Raymond Acquaviva
32:13de faire la mise en scène
32:14pour nous Acquaviva
32:15c'est un prof
32:16qui avait formé
32:17Benoît Magimel
32:19Audrey Toto
32:19enfin toute cette génération
32:20
32:20Yvan Attal
32:21donc c'était vraiment
32:22quelqu'un de très respecté
32:23et puis il avait été
32:24aux français aussi
32:24donc on se disait
32:25mais qu'est-ce qu'il va faire
32:26enfin c'est fou
32:27qu'il s'intéresse à nous
32:28et on a rencontré
32:29quelqu'un de plus fou
32:30que nous
32:31c'est à dire que vraiment
32:31Raymond est
32:32c'est d'une drôlerie
32:34donc voilà
32:34travailler avec Amanda
32:35et Raymond en même temps
32:36mais c'est
32:37on rit du premier
32:38au dernier jour
32:39vraiment
32:39il y a eu ensuite
32:40la candidate
32:40qui était la suite
32:41qui a très bien marché
32:42et puis il y a eu le Covid
32:43qui vous a bloqué
32:44et je crois que le retour
32:45du Covid
32:46ça a été un retour
32:47assez ensoleillé
32:48à Saint-Barthélemy
32:49exactement
32:49au festival de Saint-Barth
32:51qu'on a fait
32:51trois ou quatre fois
32:52et vraiment
32:53on a découvert
32:54une famille là-bas
32:55ils sont tous adorables
32:56et c'est vrai
32:58qu'elle nous a appelé
32:58oui oui
32:59alors que tout était
32:59encore fermé en France
33:00et elle nous a dit
33:02à Guillaume et moi
33:02j'essaie de remonter
33:05le festival
33:05et comme ça peut
33:06s'annuler au dernier moment
33:08j'appelle les copains
33:10donc est-ce que vous voulez venir
33:11on a dit oui
33:11et puis en raccrochant
33:12on a dit
33:12mais on n'a rien à jouer là-bas
33:14donc on a écrit
33:15un spectacle de sketch
33:16qui s'appelait
33:16Tout sur mon frère
33:17qu'on a écrit en dix jours
33:19qu'on a monté en dix jours
33:19et voilà
33:20Deux frères qui vivent ensemble
33:21malgré leur mariage
33:22exactement
33:23Vous avez pu vous inspirer
33:24de Paul Prébois
33:25et de son frère Jacques
33:26qui ont toujours vécu ensemble
33:27Oui ça je savais
33:28et d'ailleurs
33:29quand Jacques Prébois s'est marié
33:30sa femme a été obligée
33:32de vivre avec les deux
33:33ça faisait partie du trousseau
33:35Votre carrière s'est faite
33:36de succès
33:37d'échecs
33:38mais vous n'avez jamais
33:39vous n'avez jamais arrêté
33:41vous avez toujours été optimiste
33:42Jean-Franco
33:43Toujours
33:43toujours
33:44parce que
33:45comme vous dites
33:46l'alternance de gros succès
33:48et de gros échecs
33:48ça permet avec l'âge
33:50d'accueillir les deux
33:52avec la même sérénité
33:53quand il y a un succès
33:54tant mieux
33:55on a plus d'amis
33:56que d'habitude
33:57et puis
33:58on vous écoute un peu plus
34:00et puis après
34:01quand il y a un échec
34:01on ne repart pas à zéro
34:02mais bon
34:03il faut tout refaire
34:04c'est comme ça
34:05voilà
34:05en fait
34:05il faut admettre
34:07et ça j'ai eu la chance
34:08de l'admettre assez tôt
34:09que c'était un métier
34:11de haut et de bas
34:12donc ça ne pouvait pas être
34:13tout le temps
34:13moi j'ai commencé
34:14mon premier contrat professionnel
34:16c'était une tournée
34:17l'ancêtre des tournées Star 80
34:19donc c'était avec
34:20des gloires des années 70
34:22je faisais des sketchs
34:23moi en première partie
34:24et j'ai vu
34:25ce que la notoriété
34:26comme la notoriété
34:28pouvait abîmer
34:29certaines personnes
34:30donc en tout cas
34:31ça m'a tout de suite guéri
34:32de vouloir être une star
34:33je me suis dit
34:34non je veux juste
34:34faire mon métier
34:35et en vivre
34:35et vous faites votre métier
34:36et en plus
34:37vous écrivez des livres
34:38on va l'évoquer
34:39à travers une autre date
34:40le 4 septembre 2025
34:41à tout de suite
34:42sur Sud Radio
34:43avec Jean Franco
34:43Sud Radio
34:45les clés d'une vie
34:46Jacques Pessis
34:47Sud Radio
34:47les clés d'une vie
34:48mon invité Jean Franco
34:49on a évoqué
34:50votre parcours
34:51qui a démarré
34:52à Villeneuve-Loubet
34:53vos succès au théâtre
34:54avec Marthe Villalonga
34:55et Amanda Lyre
34:56qui vous doit
34:57sa carrière d'actrice
34:58et puis
34:58une nouvelle activité
35:00le 4 septembre
35:012025
35:02vous avez publié
35:02votre premier roman
35:03Le Monde est Petit
35:05chez Novice
35:05alors pourquoi écrire
35:07un roman aujourd'hui
35:07alors que vous faites
35:08du théâtre
35:09et que vous êtes acteur ?
35:10et bien en fait
35:11c'est parce que
35:11je ne l'ai pas écrit
35:12récemment
35:13je l'ai écrit
35:13pendant le deuxième confinement
35:15c'était la période
35:17où tous les secteurs
35:19avaient repris
35:19sauf le monde du spectacle
35:20et où on se demandait
35:21si ça reprendrait un jour
35:23donc je m'étais dit
35:24bon
35:24c'est peut-être pas mal
35:25de se diversifier
35:26parce que s'il n'y a plus
35:27de pièces de théâtre
35:27qui se montent
35:28de quoi je vais vivre
35:29et donc
35:30voilà
35:31et puis en plus
35:31ça me permettait
35:32de mettre à profit
35:33cette espèce d'ennui
35:34qu'on m'a eu
35:34pendant des mois
35:35où moi j'avais un cadre
35:37j'écrivais tous les jours
35:38et ça me permettait
35:38de garder le contact
35:39alors c'est un roman
35:40très particulier
35:40très original
35:41et très réussi
35:42qui se passe
35:43dans les années 30
35:44et c'est une histoire
35:45écrite dans la tradition
35:46des feuilletons
35:46du 19ème et du 20ème siècle
35:49voilà
35:49la littérature diariste
35:50pourquoi ?
35:51alors en fait
35:52j'ai choisi ce support-là
35:54parce que bon
35:55forcément c'est un nombre
35:56de l'imposteur
35:57parce que même si
35:57j'ai écrit une quarantaine
35:58de pièces
35:59pour moi écrire un roman
36:00c'était vraiment le truc
36:01vraiment le
36:02c'était la marche supplémentaire
36:04qui enfin je me sentais
36:05pas légitime
36:06et je me suis dit
36:08si je choisis
36:10le journal intime
36:11comme support
36:13ben au moins
36:14j'ai pas à me soucier
36:14de la langue
36:15parce que les gens
36:16dans leurs journaux intimes
36:17ils écrivent comme ils parlent
36:18donc ce sera pas trop loin
36:20de l'écriture théâtrale
36:21donc ça m'a donné
36:23du courage en fait
36:24en même temps
36:25vous êtes dans la tradition
36:26des feuilletonistes
36:27du 19ème siècle
36:28comme Alexandre Dumas
36:29ou Ponson du Terail
36:30qui écrivait des feuilletons
36:31exactement
36:32et il y a une chose
36:33très drôle
36:33c'est que Ponson du Terail
36:34écrivait un feuilleton
36:35avec les personnages
36:36sur sa cheminée
36:37et quand un personnage mourait
36:38il perdait
36:39il fallait écrire tous les jours
36:40il faisait tomber
36:42le personnage
36:42la femme de ménage vient
36:44elle a fait tomber
36:44tous les personnages
36:45ça n'a pas été simple
36:47et donc effectivement
36:48non seulement
36:49ça se passe dans les années 30
36:50mais c'est raconté
36:51comme un feuilleton
36:52ça c'est très important
36:54pour vous
36:55oui oui
36:55ça aussi pareil
36:57c'est un héritage
36:57de l'écriture théâtrale
36:59c'est à dire que
36:59c'est une question de rythme
37:01et puis d'avoir envie
37:03de mécaniser une intrigue
37:05et de faire en sorte
37:05que le spectateur
37:06ait envie
37:07enfin là en l'occurrence
37:08le lecteur
37:09ait envie de tourner la page
37:10pourquoi les années 30 ?
37:13alors parce que
37:13déjà c'est une
37:14période fascinante
37:16je trouve historiquement
37:18très riche
37:18parce qu'elle annonce
37:20ce qui va hélas arriver
37:22et puis aussi
37:24tout simplement
37:25parce que la théorie
37:26des six poignées de main
37:27dont parle le roman
37:28a été inventée
37:29en 1931
37:30oui
37:30ce que vous appelez
37:30la théorie des six degrés
37:32voilà
37:32et qu'est-ce que c'est
37:33parce que vous avez trouvé
37:33cette théorie
37:34on la connaît peu aujourd'hui
37:35oui
37:36c'est la théorie
37:36selon laquelle
37:37deux personnes
37:37prises au hasard
37:39sur la Terre
37:40ce ne serait relié
37:41que par l'intermédiaire
37:42de cinq personnes
37:42voilà
37:43on connaît forcément
37:43quelqu'un
37:44qui connaît quelqu'un
37:44qui connaît quelqu'un
37:45et ainsi de suite
37:46vous avez entendu parler
37:47de cette théorie
37:47ça a été le point
37:48de départ du livre
37:48exactement
37:49parce que je trouvais
37:49que dramaturgiquement
37:51c'était intéressant
37:51déjà parce que
37:52ça donnait un cadre
37:53ça donnait des étapes
37:54voilà
37:55il y avait cinq personnes
37:56à placer
37:58donc cinq parties
37:59et puis
38:00et puis en plus
38:01je pense que
38:02comme en plus
38:02je l'ai écrit
38:03en effet pendant le confinement
38:04j'avais cette envie
38:04de voyager quoi
38:06de sortir
38:07de voyager dans ma tête
38:09tout part d'un dîner
38:11où un homme français
38:13fait ce pari
38:13en disant
38:14je vais retrouver quelqu'un
38:15et pas n'importe qui
38:16Charlie Chaplin
38:17voilà Charlie Chaplin
38:17qui à l'époque
38:18est la personne
38:19la plus connue au monde
38:20voilà
38:20donc il est mis au défi
38:22de démontrer cette théorie
38:23des six degrés
38:24comme ça
38:25je crois qu'à l'époque
38:27c'est les lumières de la ville
38:28dans lesquelles il triomphe
38:29exactement
38:29et vous êtes un fan
38:31de Chaplin
38:31ah bah
38:32voilà je disais
38:33de funès
38:33maître absolu
38:34je reconnais qu'il y a Chaplin
38:35au dessus quand même
38:36il y a Chaplin et de funès
38:37il faut savoir Jean Franco
38:38qu'il a débuté à Paris
38:39dans une troupe
38:41sur les Fred Carnot
38:42il était mime
38:43je ne sais pas si vous le savez
38:44en 1911
38:45il est au Folie Bergère
38:46avec W. Seyfields
38:48qui est équilibriste
38:49Maurice Chevalier
38:50qui chante
38:51et Fred Carnot
38:52et sa troupe
38:53et dans cette troupe
38:53il y a Chaplin
38:55qui fait un numéro
38:55de mime sur le football
38:57et un autre débutant
38:58qui est Stan Laurel
38:59ah oui oui
39:00c'était quand même
39:01une belle affiche
39:01c'est sûr
39:02et c'est vrai
39:03donc le point de départ
39:03c'est ça
39:04et puis le point de départ
39:06aussi c'est Jules Verne
39:07avec le tour du monde
39:08en 80 jours
39:09que vous adaptez
39:10à votre façon
39:11dans ce livre
39:11voilà
39:11moi je ne fais que 40 jours
39:13donc c'est un demi
39:13un demi Jules Verne
39:15et oui moi Jules Verne
39:17évidemment
39:18c'est les romans
39:18qu'on lit
39:18quand on est enfant
39:19c'est le premier contact
39:20avec la lecture
39:21et puis c'est l'aventure
39:22c'est l'aventure
39:24le souffle épique
39:25et puis les personnages
39:27le méchant est très méchant
39:28enfin bon voilà
39:29c'est haut en couleur
39:30et c'est excitant
39:32parce qu'en plus
39:32votre personnage
39:33va avoir 40 jours
39:34pour réussir son pari
39:36exactement
39:36voilà
39:36et il y a sa femme
39:38qui vient d'épouser
39:38et qui le suit
39:39et c'est un chemin
39:40d'embûche
39:41qui va aller de Budapest
39:42à Chicago
39:43exactement
39:43pourquoi justement
39:44ce voyage ?
39:46et bien parce que justement
39:47pour illustrer cette théorie
39:49quand je vous disais
39:49il y avait les 5 étapes
39:50et donc
39:51et donc j'avais envie
39:52de se
39:53bah tout son chaplin
39:54forcément il ne pouvait
39:55l'atteindre qu'en Californie
39:56à l'époque
39:57donc
39:57donc voilà
39:58pour y arriver
39:59il passe par la Suisse
40:00par Marseille
40:01il prend un paquebot
40:02il va à New York
40:03Chicago
40:03et puis après
40:04Los Angeles
40:06ça veut dire
40:06une documentation importante
40:08parce que certains personnages
40:09sont authentiques
40:10exactement
40:10on y croise
40:11Marcel Pagnol
40:12qui est en plein tournage
40:13de Marius
40:13avec Alexandre Corda
40:14on y croise
40:16Chaplin évidemment
40:17on y croise
40:18Al Capone
40:19et c'est vrai
40:21que tout le travail
40:21de documentation
40:22était vraiment passionnant
40:24quoi
40:24parce que c'est quand même
40:25une époque
40:26c'est 2 ans après
40:27le crash boursier
40:28enfin il y a
40:28ça commence un peu
40:30à gripper
40:31politiquement
40:32enfin donc c'est vraiment
40:33il y a une instabilité
40:35gouvernementale en France
40:37qui nous rappelle
40:38l'actualité
40:39et je trouve
40:40en plus je trouvais
40:41en fait en travaillant
40:42sur le roman
40:43je me rendais compte
40:43à quel point
40:44l'histoire bégait
40:44et que
40:45je brassais des thématiques
40:48qui étaient encore
40:49encore présentes
40:50de nos jours
40:51quoi
40:51et puis cette théorie
40:52des 6 degrés
40:53c'est l'ancêtre
40:53des réseaux sociaux
40:54exactement
40:55donc voilà
40:56et il se trouve en plus
40:57vous êtes à Vevey en Suisse
40:58il y a un côté Tintin
41:00dans votre roman
41:01et ce qu'on a publié
41:02c'est que quand
41:02Hergé a fait une dépression nerveuse
41:04il s'est caché
41:05pendant 3 mois
41:06dans un hôtel à Vevey
41:07pour tenter de se remettre
41:08et c'est là que
41:09Charlie Chaplin
41:09a fini ses jours
41:10exactement
41:10dans une maison
41:12cachée de tous
41:13alors il y a aussi
41:14dans ce livre
41:15des reproductions
41:16d'articles de journaux
41:17de l'époque
41:17pourquoi ?
41:19alors c'est pas vraiment
41:20des reproductions
41:21puisque c'est
41:22des extraits
41:22voilà c'est moi
41:23qui les ai écrits
41:24entièrement
41:25et parce que
41:26parce que je trouvais ça
41:27aussi très ludique
41:29pour le lecteur
41:29d'avoir à la fois
41:31des correspondances
41:34des journaux intimes
41:35et puis de temps en temps
41:35faire avancer l'intrigue
41:37d'une autre manière
41:37c'est-à-dire en mettant
41:38en effet
41:38un article de journal
41:40un menu
41:41quand il est sur le paquebot
41:43Île-de-France
41:43le menu de gala
41:44voilà ça raconte tout
41:45quoi finalement
41:46oui car le paquebot
41:47Île-de-France
41:47on l'a un peu oublié
41:48c'était la plus grande
41:50passerelle
41:51pendant la première émission
41:52puisque l'alcool
41:53était autorisé à bord
41:55alors qu'il était
41:56interdit aux Etats-Unis
41:56exactement
41:57là aussi il a fallu
41:58vous renseigner
41:58pour écrire ces scènes
41:59oui
41:59sur la prohibition
42:01c'était formidable
42:02j'ai vu un nombre
42:03de documentaires
42:04d'articles de journaux
42:07de romans
42:07de films
42:08voilà
42:09je crois que
42:10j'ai mis autant de temps
42:11à me documenter
42:12qu'à écrire le roman
42:13la prohibition
42:14c'est une époque
42:15qu'on ne peut plus
42:15imaginer aujourd'hui
42:16non ça paraît fou
42:17ça paraît fou
42:18et pourtant
42:18pourtant ça existait
42:20bon après c'était
42:20absolument pas respecté
42:21il y avait des speak easy
42:22des barques clandestins
42:23de partout
42:24dans la moindre grange
42:26ils avaient leur propre
42:27alambic etc
42:27donc c'était vraiment
42:28c'était fou
42:31oui d'imaginer
42:31qu'on supprime
42:33l'alcool
42:33comme ça
42:34d'un pays aussi grand
42:35que les Etats-Unis
42:36enfin c'était
42:37un défi quand même
42:38et il y a un feuilleton
42:39qui dans les années 60
42:40l'a parfaitement illustré
42:41les incorruptibles
42:49vous vous en souvenez
42:50de ce feuilleton
42:50bien sûr
42:50avec Robert Stack
42:52qui est devenu une star
42:53et il se trouve
42:54que ce feuilleton
42:55on ne le sait pas
42:56on a oublié
42:57a sauvé la deuxième chaîne
42:58qui venait de naître
42:59il n'y avait aucun programme
43:00personne ne voulait
43:01les incorruptibles
43:02ils ont passé le soir
43:03un épisode
43:03et ça a marché
43:05il y a eu 119 épisodes
43:06et Robert Stack
43:07est devenu une star
43:07internationale
43:08et c'est vrai
43:09que ce feuilleton
43:10on évoque Al Capone
43:11Al Capone
43:11qui est présent dans votre livre
43:12pourquoi
43:13en plus il est présent
43:15mais pas de la manière
43:16dont on
43:16enfin je ne le représente pas
43:18sous un jour
43:19habituel
43:21c'est à dire qu'il est sous
43:22
43:22il est sous l'emprise
43:24d'une femme
43:25dont il est absolument
43:26fou amoureux
43:27et qui le mène
43:27par le bout du nez
43:28donc c'est plus
43:29une espèce de
43:30de petit clown
43:31comme ça
43:32qui trotte
43:33derrière sa compagne
43:34et qui subit
43:35ses foudres
43:36et ses caprices
43:36et tout en étant
43:39à la fois
43:39l'organisateur
43:40du massacre
43:41de la Saint-Valentin
43:42etc
43:42donc je trouvais ça
43:44très drôle
43:44de montrer
43:45un Al Capone
43:46un peu gauche
43:47un peu peunot
43:47enfin loin
43:48de ce qu'on imaginait
43:50de lui
43:50vous avez quand même
43:51son arrestation
43:52parce qu'il est tombé
43:53pour faute fiscale
43:54ça se trouve ça dingue
43:55quand même
43:55qu'il tombe
43:55pour faute fiscale
43:56c'est quand même
43:57merveilleux
43:58et puis il y a
43:58des événements historiques
43:59comme l'exposition
44:00universelle de 1931
44:01que vous évoquez
44:02aussi Jean-Franco
44:03elle vous a marqué
44:03j'ai vu beaucoup
44:04de documentaires
44:05et c'est vrai que
44:06de nos jours
44:07ça paraît complètement
44:08c'est édifiant
44:09ce qu'on voit
44:09ces personnes
44:11qui sont derrière
44:11qui sont en cage
44:13qui sont en cage
44:14qui font semblant
44:15d'être cannibales
44:17et puis ces gens
44:17qui les regardent
44:18et qui limite
44:19les rejettent des cacahuètes
44:20enfin vraiment
44:20c'est absolument
44:21terrible quoi
44:23à cette époque
44:24qu'on a oublié
44:24elle était à Vincennes
44:25je crois
44:26et c'était pour montrer
44:27la force de l'empire
44:29colonialiste français
44:30exactement
44:30et à quel point
44:31c'était merveilleux
44:32d'éduquer
44:33tous ces bons sauvages
44:34quand on voit
44:35ces scènes
44:37c'est hallucinant
44:38c'est édifiant
44:39et Joséphine Becker
44:40avait participé
44:42contrainte
44:43et forcée
44:44à cette exposition
44:44universelle
44:45et puis
44:46vous évoquez aussi
44:48Marlène Dietrich
44:49avec l'ange bleu
44:49oui
44:50ça vous a marqué ?
44:52bah oui
44:52Dietrich c'est quand même
44:54Dietrich Garbo
44:55je suis vraiment
44:56un amoureux
44:57de tout ce cinéma là
44:58les années 20-30
45:00je trouve que c'est quand même
45:01que ce soit français
45:03ou allemand
45:05ou même américain
45:06c'est
45:06oui c'est
45:07c'est ce qui m'a bercé aussi
45:09quand j'étais
45:09quand j'étais petit
45:10je regardais beaucoup
45:11ces films là
45:11et Marlène Dietrich
45:13on a un peu oublié
45:14au départ
45:14elle n'était pas
45:15le premier choix
45:15du réalisateur
45:16Joseph Stenberg
45:18elle a été choisie
45:19il l'a trouvé un peu
45:19trop ronde
45:20et elle tournait
45:21à l'époque
45:22des courts-métrages
45:23avec Beno Vigny
45:25elle partait en week-end
45:27avec lui
45:27et à l'époque
45:28Beno Vigny était marié
45:29avec Marie-Louise Cossa
45:31la mère de Charles Trenet
45:32donc vous voyez
45:33tout ça se passait à Berlin
45:35en famille
45:35c'est fou ça
45:36et il y a aussi
45:37le premier film
45:38c'est vrai qu'on a un peu oublié
45:39le premier film
45:41parlant et chantant français
45:42que vous évoquez
45:42dans ce livre
45:43oui le chanteur de jazz
45:44à Johnson
45:46et puis le film
45:48avec Albert Préjean aussi
45:49sous les toits de Paris
45:50qui est un des premiers films
45:51qu'on a connus
45:51c'est une époque
45:52qu'on n'imagine plus aujourd'hui
45:53non Albert Préjean
45:54qui avait été aussi
45:55je crois un interprète
45:56de Maigret
45:57un des premiers Maigrets
45:58aussi au cinéma
45:59c'est sûr que
46:01les codes de jeu
46:02maintenant
46:02peuvent nous paraître
46:03un peu outrés
46:05mais bon
46:05c'était quand même
46:06des immenses stars
46:08à l'époque
46:08et puis le Cotton Club
46:09aussi qui est mythique
46:10vous l'évoquez
46:11dans votre roman
46:12Jean Franco
46:13oui parce que
46:14toutes ces barres clandestins
46:16c'était quand même
46:18une économie souterraine
46:20une vie souterraine
46:21qui était
46:22qui était
46:23enfin dramaturgiquement
46:25c'était très intéressant
46:26on va traiter
46:26et le Cotton Club
46:28d'ailleurs
46:28qui s'est installé à Paris
46:29au moment d'une autre
46:30exposition universelle
46:31en 1937
46:31qui est venue au Moulin Rouge
46:33donner une série de concerts
46:35ce qui a relancé
46:35le Moulin Rouge
46:36à l'époque
46:36mais toutes ces
46:38toutes ces histoires
46:39de clandestinité
46:40étaient totalement oubliées
46:41évidemment
46:42alors ce roman
46:43c'est une saga
46:45c'est un jeu de piste
46:46qui se termine
46:48on laisse le son
46:49lecteur de le dire
46:49mais ça pourrait
46:50devenir un film aussi
46:52alors surtout
46:53que vous ne croyez pas
46:54si bien dire
46:54parce qu'à la base
46:55c'était un scénario
46:55que j'avais co-écrit
46:57avec mon co-scénariste
46:58qui s'appelle
46:59Jean-Pierre Alain
46:59et puis on l'avait proposé
47:02à des maisons de production
47:03qui nous avaient dit
47:04c'est super
47:04mais ça coûte
47:05un milliard
47:06parce que ça se passe
47:07en 1931
47:08donc reconstitution historique
47:09dans six pays
47:10etc.
47:11et donc voilà
47:13quand j'ai voulu
47:14sauter le pas
47:15et écrire un roman
47:15j'ai demandé à Jean-Pierre Alain
47:16de m'autoriser
47:17à prendre cette histoire
47:20qu'on avait construite ensemble
47:21pour en faire un roman
47:21et ce livre
47:22on vous expliquait aussi
47:23qu'il y a des personnages
47:24authentiques
47:25et des fictions
47:25et puis vous le dédiez
47:26à votre grand-mère
47:27Evita
47:28oui évidemment
47:28bien sûr
47:29parce que c'est elle
47:30qui m'a transmis
47:31et le virus du théâtre
47:34et aussi de l'écriture
47:35parce qu'elle avait écrit
47:35des romans
47:36alors je me rappelle
47:37que la pauvre
47:38elle n'arrivait pas
47:39à se faire éditer
47:39elle a réussi
47:40à faire éditer
47:41le dernier quand même
47:42mais elle recevait
47:44les lettres de refus
47:45etc.
47:46je la voyais
47:46la pauvre
47:47déconfite quoi
47:49et donc voilà
47:50je me dis que
47:51c'était un bel hommage
47:53à lui rendre
47:53et l'avenir maintenant
47:54Jean-Franco ?
47:55l'avenir proche
47:57c'est
47:57je suis tous les soirs
47:58au Théâtre Fontaine
47:59à côté de Guillaume de Tonquedec
48:01Lise Almes
48:01Louis-Claugendre
48:02et Caroline Maillard
48:03dans une pièce de
48:03Patrick Hautecoeur
48:04et Gérald Sibéras
48:05bonjour de chance
48:05il y en a sa troisième saison
48:06je crois
48:07exactement
48:07c'est un
48:09c'est vraiment
48:10c'est très rare
48:11les projets comme ça
48:12qui sont complets
48:13tout le temps
48:13où il y a une entente
48:15absolument merveilleuse
48:16et puis là
48:16il y a une deuxième équipe
48:17qui va nous remplacer
48:18au mois de janvier
48:19parce que nous
48:19nous partons en tournée
48:20on a une grosse tournée
48:22on a 110 dates de tournée
48:23jusqu'au 31 mai
48:24donc voilà
48:25en tout cas l'actualité
48:26c'est ça
48:27et l'actualité
48:28c'est aussi ce livre
48:28Le Monde est Petit
48:29qui est paradoxalement
48:30un grand livre
48:31qu'on trouve aux éditions Novice
48:33merci d'avoir écrit
48:35parce que ça va prendre
48:35plein de choses
48:36à celles et ceux
48:36qui le connaissent
48:37et puis il y a un suspense
48:38on ne lâche pas le livre
48:40du début à la fin
48:41et bien merci beaucoup
48:42merci Jean-Franco
48:42et puis à bientôt
48:43pour d'autres aventures
48:44merci Jacques
48:44à bientôt
48:45Les clés d'une vie
48:46c'est terminé pour aujourd'hui
48:47on se retrouve bientôt
48:48restez fidèles
48:49à l'écoute de Sud Radio
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