- il y a 4 mois
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PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06Le spectacle est parfois une très grande famille.
00:09Vous avez assuré la relève de huit générations de contendins
00:12en marchant sur leurs traces, sans pour autant effacer celle du passé.
00:17La preuve, vous évoquez aujourd'hui votre père, Franck Fernandel,
00:21dans un album digital. Bonjour, Vincent Fernandel.
00:24Bonjour Jacques. Est-ce qu'exceptionnellement,
00:26l'émission peut commencer avec l'invité qui vous pose à vous une question ?
00:30Vous êtes chez vous et puis nous parlons vrai ici, donc je répondrai.
00:33Absolument. Moi j'aimerais bien savoir, mon cher Jacques,
00:35quand allez-vous vous décider à sortir un recueil, un florilège
00:39de vos introductions à Sud Radio ?
00:41Parce que c'est des morceaux de bravoure à chaque fois.
00:43Oui, mais en même temps, c'est pas la peine d'abattre quelques forêts pour ça.
00:47Il y a des priorités.
00:48Ça pourrait faire de l'air pur, mon cher Jacques, à certaines personnes.
00:51Oui, mais les airs...
00:51D'oxygène littéraire.
00:52Les airs qu'on va évoquer aujourd'hui sont ceux de votre père, Franck Fernandel,
00:56à travers cet album que vous rééditez,
00:58et puis à travers aussi Fernandel, votre grand-père,
01:02qu'on va évoquer dans l'émission, si vous en êtes d'accord.
01:04Moi je suis toujours très content, vous le savez, de ne jamais être seul.
01:08Moi je suis toujours accompagné par Fernand et par Franck,
01:11et ce n'est pas un poids, c'est une chance.
01:13Ça met de la légèreté et de la joie dans le cœur.
01:15Alors, la joie, on va commencer avec une soirée de joie,
01:18qui était la première de Folie en Folie aux Folies Bergères,
01:21le 27 novembre 1933.
01:23Vous y étiez d'ailleurs, non ?
01:24Vous étiez soiriste à l'époque.
01:25Exactement.
01:26C'est ça, avec l'île Renaud.
01:29Et il se trouve que ce soir-là,
01:32Miss Tinguette est la revue,
01:33et qu'en première partie,
01:34il y a une toile peinte qui est un grand escalier,
01:37un petit escalier devant,
01:39et il y a Fernandel qui arrive en chantant,
01:41parce qu'il dit, avec ce petit escalier,
01:43c'est comme ça que je suis monté à Paris.
01:45Et c'est vrai qu'il est passé aux Folies Bergères.
01:46Oui, et d'ailleurs, vous savez, c'est ce qu'il disait très fréquemment,
01:50même s'il adorait Marseille,
01:52et que c'était sa ville de cœur, son port d'attache éternel,
01:54il le disait souvent,
01:56si je n'étais pas monté à Paris,
01:58alors pas avec un petit escalier,
01:59mais avec un train qui allait moins vite qu'aujourd'hui,
02:01je n'aurais pas fait la carrière que j'ai faite.
02:03Et on a souvent tendance à oublier,
02:06mais comme c'était le cas aussi pour Rému,
02:07ou même pour Gabin,
02:09que Fernandel a débuté au Music Hall,
02:11et que c'est le cinéma qui est allé le chercher au Music Hall.
02:14Et Paul Derval, le directeur des Folies Bergères,
02:16l'avait déjà remarqué à Marseille,
02:18et c'est comme ça qu'il l'a engagé plus tard.
02:20Il y a donc ce tableau,
02:21et puis un tableau qui est une parade militaire,
02:23et c'est vrai que le costume militaire,
02:25Fernandel l'a porté dès ses très jeunes années.
02:28C'est vrai, parce que la vocation d'artiste
02:30chez mon grand-père s'est manifestée très jeune.
02:32Alors, certes un peu forcée,
02:34je vais vous dire pourquoi,
02:35parce que mon arrière-grand-père,
02:37qui s'appelait Denis Contandin,
02:39était comptable le jour,
02:41et il avait une double vie,
02:42alors pas avec une autre femme que la sienne,
02:43mais une double vie,
02:44car le soir, il était artiste de cabaret.
02:47Et il emmenait très souvent mon grand-père
02:50au cabaret voir un monsieur très connu à l'époque
02:53qui s'appelait Paulin.
02:54Et Paulin est devenu l'idole de mon grand-père,
02:57et un jour, mon arrière-grand-père Denis,
03:00apparaît-il pousser mon grand-père sur la scène,
03:02non, costume de tourlourou,
03:03qu'il lui avait acheté, en petite taille,
03:06et c'est là que Fernandel,
03:07qui n'était pas encore Fernandel,
03:08a fait ses débuts sur scène,
03:09à l'âge de 8 ans.
03:10Exactement, et il chantait cette chanson.
03:12C'est une chanson qui est devenue un classique,
03:26et on ignore que Fernandel l'a chantée bien après Paulin.
03:29Absolument, mais il faut rendre à César ce qu'est à César,
03:32c'est effectivement Paulin, le créateur de cette chanson.
03:35Alors, il se trouve aussi que les contendins,
03:37qui est le vrai nom de Fernandel,
03:39ils existent dans le spectacle depuis huit générations.
03:41Oui, c'est assez incroyable.
03:43Alors, vous savez ce qu'étaient les contendins avant ?
03:46Non.
03:46Lorsqu'ils étaient encore italiens,
03:48sous le nom de contadines,
03:49qui veut dire paysans,
03:50ils étaient douaniers, figurez-vous.
03:52Voilà.
03:53Avant d'être artistes, on était douaniers dans la famille.
03:55Alors, c'est étonnant que des douaniers
03:57soient arrivés à Marseille,
03:59peut-être que c'était des douaniers un peu contrebandiers sur les bords,
04:01j'en sais rien,
04:02mais avant c'était la douane,
04:03et après c'était la scène.
04:04Alors, il se trouve que votre arrière-grand-père,
04:06donc le père de Fernandel,
04:08se faisait appeler Sinède pour chanter.
04:10Oui, c'était l'anagramme de son prénom,
04:12c'était son nom d'artiste déjà.
04:13Et il y avait aussi le frère de Fernandel
04:16qui a fait une carrière, Francis,
04:18sous le nom de Francineide.
04:19Absolument, Francis que j'ai connu quand j'étais petit garçon,
04:22qui était un homme tout à fait charmant et délicieux,
04:24qui effectivement a eu une carrière quand même assez pléthorique.
04:27Il a fait à peu près, je crois, 200 films et dramatique télé.
04:30Mais c'est vrai qu'il a eu une renommée bien moindre que son frère.
04:34Mais cependant, Francis, on le trouve dans beaucoup de téléfilms
04:38et dans quelques films assez classiques,
04:40sans savoir forcément qui il est un peu cher.
04:42Il est dans la grande jama de Philippe Clerc, avec les charlots.
04:45C'est son plus grand rôle, d'ailleurs.
04:46Mais le film est tout assez réjouissant,
04:48il est ressorti il n'y a pas longtemps en version restaurée.
04:51Et je l'ai découvert, et je me suis dit,
04:53tiens, là, Francis, il a eu un gros morceau à défendre.
04:56Alors qu'il n'est pas au générique de certains films,
04:58comme Jean de Florette et Monde des Sources,
05:00où il est présent.
05:01C'est le fleuriste qui annonce le cours de la botte d'œillet
05:05à Hugolin et au papé.
05:08Alors, il se trouve qu'à l'époque,
05:09il y a l'Alcazar de Marseille qu'on connaît,
05:11mais le Palais de Cristal, où d'ailleurs Fernandelle a débuté,
05:14qui est beaucoup moins connu.
05:15Mais oui, mais vous savez,
05:17le rayonnement marseillais du début du siècle dernier,
05:21jusque dans les années 30-40,
05:22il remonte tout d'abord au cinéma muet.
05:27Car figurez-vous qu'à Marseille,
05:30le cinéma, les gens s'en sont très vite emparés,
05:33au point que Marseille a été, pendant longtemps,
05:35la salle la mieux équipée en cinéma,
05:37en France, à l'époque, du muet,
05:39puis ensuite du parlant.
05:40Et puis, en plus de cela,
05:42il y avait un goût du public marseillais
05:44pour le beau spectacle,
05:45et pour le spectacle sous toutes ses formes,
05:47ce qui fait qu'une tradition marseillaise
05:49de musicole et de théâtre s'est instaurée dans la ville,
05:52et Marseille rayonnait.
05:54Et c'est vrai que quand les artistes parisiens,
05:58ou ne serait-ce que lyonnais,
05:59enfin ceux qui venaient d'un peu au-dessus du Rhône
06:01ou de très au-dessus,
06:02venaient à Marseille,
06:03ils n'étaient pas rassurés,
06:04car le public de Marseille était,
06:06on va dire, exigeant.
06:08C'est un peu une litote,
06:09pour ne pas dire cruel.
06:10Mayol, débutant au Palais de Cristal,
06:12il chante « Fais ta valise »
06:14et il entend dans la salle quelqu'un
06:15qui lui répond « Fais directement ta malle ».
06:18Ça n'encourage pas à continuer.
06:20Non, mais ce qui était formidable,
06:21c'est qu'il y avait du Pagnol avant Pagnol
06:24dans chaque réplique de certains spectateurs.
06:26Moi, il y a une histoire que j'aime beaucoup,
06:28c'est un peu plus proche de nous,
06:31il y a Bruno Cocatrix
06:32qui décide de descendre à Marseille
06:34pour rencontrer M. Trébord,
06:36qui dirigeait le Théâtre des Variétés.
06:38Et donc, M. Cocatrix arrive,
06:40parisien, en costume cravate,
06:42et il dit au régisseur qui était là
06:43« J'aimerais voir M. Trébord ».
06:45Et le régisseur, il fait
06:45« Vous comprenez, M. Trébord,
06:48il fait la sieste,
06:48il faut revenir plus tard. »
06:50Cocatrix lui dit
06:51« Écoutez, dites-lui que c'est M. Cocatrix
06:53de l'Olympia de Paris,
06:54on me reçoit tout de même. »
06:56Et le régisseur crie dans la coursive
06:57« Oh, M. Trébord !
06:59Qu'est-ce qu'il y a, mon petit ?
07:00Vous êtes réveillé ?
07:01Et maintenant, vous voyez,
07:02qu'est-ce qu'il y a ?
07:03Il y a M. Cocatrix de l'Olympique de Paris
07:05qui veut vous voir. »
07:06Réponse de Trébord,
07:07« Mon petit, pas de joueur de football
07:09dans mon théâtre. »
07:10Voilà.
07:11Et ça, c'était Marseille de la grande époque.
07:13C'était tout le temps, partout.
07:15Et c'était joyeux.
07:17Il faut savoir aussi que Fernandel
07:18a commencé pas du tout dans la chanson.
07:20Il était employé de banque au départ.
07:21Mais mon grand-père a fait,
07:23je crois, tous les métiers du monde
07:24car il faut quand même resituer l'époque.
07:27Autant de mon grand-père,
07:28de son enfance,
07:30beaucoup de familles marseillaises
07:31étaient très pauvres,
07:32très modestes.
07:33Et les contendins
07:34étaient des gens très modestes.
07:35Ce qui fait que les enfants
07:36allaient travailler très jeunes.
07:38Là, on ne se préoccupait pas
07:39d'école, de bien-être, etc.
07:40Il fallait que les petits aillent travailler.
07:42Et mon grand-père a été
07:43effectivement groom dans une banque.
07:46Il se faisait rapidement direr
07:48de toutes les banques
07:48parce qu'il se cachait
07:49dans le monte-charge
07:51où on mettait les billets
07:51pour faire peur aux gens
07:52quand ils ouvraient le monte-charge.
07:54Il a transporté des sacs de sel
07:55aussi dans le vieux port,
07:57mais il s'est fait virer
07:58parce qu'il les foutait à la mer
07:59au lieu de les mettre dans les bateaux.
08:00Enfin, il était déjà
08:01d'un tempérament assez facétieux,
08:03dirons-nous.
08:04Mais ça ne lui a pas permis
08:05de faire une carrière professionnelle,
08:06disons traditionnelle,
08:07très longtemps.
08:08Alors, il a commencé
08:09avec des tournées en province
08:11et un jour,
08:11il décide de venir à Paris
08:12à Bobineau.
08:13Ça a été le grand risque de sa vie.
08:15Absolument.
08:16Et le public,
08:17immédiatement,
08:18a adhéré
08:19à ce troupier,
08:21ce tourlourou marseillais,
08:22comme on disait à l'époque,
08:24avec ce physique
08:24si particulier
08:26qui faisait d'ailleurs dire
08:27à mon grand-père
08:28« Ce serait bien dommage
08:29que j'ai un accident
08:30parce que j'ai une tête
08:31si particulière
08:32que personne ne pourrait
08:33me la refaire. »
08:35Et il faut savoir
08:35qu'il s'appelle Fernandelle
08:37parce que ce n'est pas son vrai nom,
08:39on le sait,
08:39Fernand Contendin,
08:40et c'est lié, je crois,
08:41à sa mère.
08:43Oui, effectivement.
08:43Mon grand-père est tombé
08:46très jeune,
08:47amoureux
08:48de sa future femme
08:49qui s'appelait
08:50Henriette Mance
08:51et qui était
08:53donc la fille
08:54de Joséphine,
08:56qui s'appelait Joséphine Mance.
08:58Et lorsque mon grand-père
08:59allait voir à l'époque
09:00sa petite copine
09:01qui était tout jeune,
09:03mon arrière-grand-mère,
09:04celle qui allait devenir
09:05mon arrière-grand-mère,
09:06disait,
09:06en voyant arriver
09:07mon grand-père,
09:08« T'es,
09:09voilà le Fernand d'elle. »
09:10C'est-à-dire,
09:11son Fernand à elle,
09:12le Fernand de ma fille.
09:13Et si mon grand-père
09:14a pris ce pseudonyme,
09:16il l'a dit un jour très bien,
09:17il a dit,
09:17« J'ai pris ce pseudonyme
09:19en hommage à ma femme
09:19car sans ma femme
09:20et notre amour,
09:21je n'aurais pas été
09:22ce que je suis. »
09:23Et ce qui est étonnant,
09:24c'est qu'à cette époque,
09:24Vincent Fernand,
09:25il y avait beaucoup
09:26de noms en elle,
09:27il y avait Georges-elle,
09:27il y avait Fréelle.
09:28C'était une mode particulière.
09:30C'était la mode des elle, oui.
09:31Alors j'ignore pourquoi,
09:32je vous avoue,
09:32mais vous devez le savoir,
09:33j'imagine.
09:34C'était comme ça,
09:34c'était un point de départ
09:36des pseudonymes.
09:38Oui, c'est vrai.
09:39Et à cette époque,
09:39à Bobineau,
09:40sa première chanson,
09:41ce n'est pas la plus connue,
09:42c'est celle-ci.
09:43Moi, voilà,
09:45je vais au cinéma.
09:47J'y vois de très belles femmes
09:49pour qui mon cœur s'enflamme.
09:51Elles font voir leurs deux bras
09:52ainsi que leurs divias.
09:54On connaît à peine Fernand El
09:55dans cette chanson,
09:56c'est extraordinaire.
09:57Là, il était tout jeune
09:59et il roulait les R
10:00comme la tradition le voulait
10:01pour les chansons
10:01de tourlourou et de troupier.
10:03Exactement.
10:04Mais il croyait en lui à Paris,
10:05il savait que ça marcherait
10:06un jour ou l'autre.
10:07Mais vous savez,
10:08quand vous faites des carrières
10:09à ce niveau-là,
10:10mais c'est valable pour Fernand El
10:12comme pour tant d'autres,
10:13il y a une croyance nécessaire
10:15en soi-même.
10:16Mais je crois surtout
10:17que mon grand-père
10:17s'est parti de ces artistes
10:19et il y en a encore aujourd'hui,
10:20Dieu merci,
10:20qui croyaient surtout
10:21en le travail,
10:23en la vertu du labeur régulier
10:25parce que les méridionaux,
10:26on pense souvent
10:27qu'on est tout le temps
10:28dans la galéjade,
10:29la fainéantise, etc.
10:30Mais comme tout le monde,
10:32il nous arrive
10:32de beaucoup travailler
10:33pour arriver à nos fins.
10:35Ce qu'on ne sait pas,
10:36c'est qu'en fait,
10:37comment Fernand El
10:37est arrivé à Paris,
10:38à Bobineau,
10:39c'est que des trapézistes
10:40avec qui il avait travaillé
10:41l'ont recommandé
10:42au directeur de Bobineau
10:43et c'est comme ça
10:43qu'il a débuté
10:44le 28 décembre 1928.
10:46Des trapézistes
10:47l'ont recommandé ?
10:47Exactement.
10:48Alors ça,
10:49je ne le savais pas.
10:49Les Stade Lébron,
10:50s'il s'appelait.
10:50Ça alors.
10:51Voilà.
10:52J'en apprends à chaque fois
10:53que je viens.
10:54À chaque fois,
10:54je me dis,
10:54c'est bon là,
10:55c'est fini.
10:55Non,
10:56à chaque fois que ça recommence.
10:57Mais c'est un plaisir
10:59que ça recommence à chaque fois.
11:00Et c'est réciproque
11:01et on va continuer
11:01à apprendre des choses
11:02grâce à vous
11:03et sur la famille Fernand El
11:05père et fils
11:06et petit-fils
11:07à travers la date
11:08du 3 novembre 1934.
11:10À tout de suite
11:10sur Sud Radio
11:11avec Vincent Fernand El.
11:13Sud Radio,
11:14les clés d'une vie,
11:15Jacques Pessis.
11:16Sud Radio,
11:17les clés d'une vie,
11:17mon invité,
11:18Vincent Fernand El
11:19pour évoquer
11:20la famille Fernand El.
11:21On a commencé
11:21à parler du grand-père
11:23et il y a le père,
11:24Franck Fernand El
11:24qu'on évoquera tout à l'heure
11:25à travers un album,
11:27La Dolce Vita
11:28où vous reprenez,
11:30où il reprend
11:30ses plus grandes chansons
11:32retravaillées par vous.
11:33Ça,
11:33on va en reparler
11:34Vincent Fernand El
11:34tout à l'heure.
11:35Mais le 3 novembre 1934
11:37sort un film
11:38cher à votre famille.
11:40Qu'est-ce qu'il y a ?
11:41Demoiselle,
11:42j'ai pris le raccourci
11:43à toute vitesse
11:43pour te dire un secret.
11:45Encore un ?
11:46Angèle
11:46de Marcel Pagnol
11:47avec Fernand El.
11:48Et là,
11:48c'est un déclic
11:49dans la carrière
11:50de Pagnol et de Fernand El.
11:51Oui,
11:51mais vous savez,
11:52je crois que mon grand-père
11:53avec le temps
11:54et le recul,
11:55on peut vraiment
11:57se réjouir
11:57qu'il ait rencontré
11:58deux très grands
11:59metteurs en scène
11:59dans sa carrière
12:01avec lesquels
12:02il a lié
12:02des liens pérennes.
12:03C'est Pagnol,
12:04tout d'abord,
12:05irremplaçable
12:06et dans les années 50,
12:07Henri Verneuil.
12:08Mais c'est vrai
12:08que Marcel Pagnol,
12:10lorsqu'en 1934,
12:11il repère mon grand-père
12:12dans des films
12:12plutôt commerciaux
12:13et qui font du succès
12:14mais qui n'ont pas
12:15beaucoup de renommée,
12:16Marcel Pagnol se dit,
12:17mais comme il l'a fait
12:18pour Rému également,
12:19il se dit,
12:20tiens,
12:20ce Fernand El,
12:21il a une étoffe
12:21de grands comédiens
12:22et Marcel Pagnol
12:24a eu le courage
12:26de maintenir
12:27son choix
12:28et son instinct
12:28car beaucoup de gens
12:29lui ont dit,
12:30mais tu n'y penses pas,
12:31Fernand El est un pitre,
12:32il avilie tout ce qu'il touche,
12:34il n'aura jamais
12:35la dimension de tes textes,
12:36etc.
12:37Mais Pagnol
12:38avait cette dimension
12:39de cœur,
12:40de talent
12:41mais aussi
12:41d'instinct exceptionnel
12:43grâce auquel
12:44il a découvert
12:45des gens
12:46que sans lui,
12:47le cinéma français
12:48n'aurait sans doute
12:48jamais connu
12:49et
12:49Fernand El doit
12:51immensément à Pagnol
12:53parce que c'est le premier
12:54qui l'a adoubé
12:55dans le grand bain
12:56d'un métier
12:57d'acteur
12:57de dimension.
12:59Et c'est vrai
12:59qu'Angèle
13:00où il joue un rôle
13:01de valet de ferme
13:02Saturna
13:02est un film important
13:04car il a un rôle
13:05dramatique
13:05pour la première fois
13:06à Fernand El.
13:07Absolument
13:07et puis c'est un rôle
13:08effectivement
13:09de Naïs,
13:11de quelqu'un
13:11qui a encore
13:12des illusions,
13:13qui croit
13:13en certaines choses
13:14un peu utopiques
13:14mais comme souvent
13:16chez Pagnol
13:16la candeur
13:18et la beauté
13:19du cœur
13:20va se confronter
13:21à un réel
13:22qui parfois
13:23fait mal
13:24qui parfois
13:24a une apreté
13:25très forte
13:26et c'est vrai
13:27que Pagnol
13:28a toujours eu
13:28ce don
13:30alors de manière générale
13:31mais en particulier
13:32avec Fernand El
13:32puisque c'est de lui
13:33dont on parle
13:33de donner à mon grand-père
13:36des rôles
13:36avec une naïfté
13:39quelque chose
13:39de très touchant
13:40quelque chose
13:41d'assez enfantin
13:42et pourtant
13:42avec une grande
13:43grande profondeur
13:44et c'était ça
13:45le talent de Pagnol
13:46Alors il faut dire
13:46que ce qui n'est pas dramatique
13:47ce sont les tournages
13:48car on tourne
13:49quand on en a envie
13:50Oui alors
13:52vous savez
13:52ce qu'il faut savoir
13:53c'est que Marcel Pagnol
13:54a été d'ailleurs
13:55le seul en France
13:56à être réalisateur
13:58auteur
13:58producteur
13:59distributeur
14:00de ses films
14:01et il avait
14:01ses propres studios
14:02les gens étaient employés
14:04à l'année
14:04chez Marcel Pagnol
14:05ce qui n'était absolument
14:07pas une tradition française
14:08mais plutôt de studio
14:09hollywoodien d'ailleurs
14:10et comme Marcel Pagnol
14:12avait le temps
14:13et bien
14:13il s'octroyait
14:15justement le temps
14:16avec ses acteurs
14:17d'avoir un rythme
14:19de travail
14:20qui lui était propre
14:21afin que les choses
14:22soient faites
14:22avec douceur
14:24qu'on ne se précipite pas
14:26et de laisser l'espace
14:27aussi aux propositions
14:28de ses acteurs
14:29qu'il dirigeait très bien
14:30mais qu'il laissait aussi
14:31s'exprimer
14:31et c'est vrai
14:32que certains jours
14:33quand on réfléchissait
14:34beaucoup à la scène
14:35du lendemain
14:35on réfléchissait tellement
14:36qu'on ne la tournait pas
14:37et qu'on mangeait
14:39et qu'on jouait
14:39à la pétanque
14:40mais ça
14:42c'est aussi
14:42une part de légende
14:43Marcel Pagnol
14:44faisait partie
14:45de ces grands cinéastes
14:46qui savaient parfaitement
14:47où il allait
14:48exactement
14:48il se trouve aussi
14:49qu'il y a eu donc
14:50Angèle
14:50et c'est pendant Angèle
14:51qu'est née
14:52l'idée d'un film
14:53de Spoonz
14:54et je crois que c'est un garçon
14:55qui était le directeur
14:56de la photographie
14:56Willy Faktorovic
14:58qui a trouvé le mot
14:59absolument
15:00parce que c'est un mot
15:01qui est un mélange
15:02je crois
15:03si je ne dis pas de bêtises
15:04d'allemand
15:04et d'austro-hongrois
15:06exactement
15:06voilà
15:07et qui est finalement
15:08un néologisme
15:09rentré dans la langue française
15:11désormais
15:11qui signifie
15:13quelqu'un
15:14d'un peu simplé
15:15un peu collant
15:16un peu pégon
15:17comme on dit à Marseille
15:18et ce Spoonz
15:20est effectivement
15:21un jeune homme
15:22qui a existé
15:23alors
15:23qui reste anonyme
15:24on ne sait pas qui c'était
15:25mais qui venait
15:26sur les tournages de Pagnol
15:27de Rogain je crois
15:28et qui tentait
15:29justement
15:30de s'insérer
15:31voilà
15:31il tentait
15:32de devenir vedette
15:33de cinéma
15:34avec toute une série
15:35de poses et de tics
15:36pour montrer
15:36qu'il était un grand acteur
15:37et ça a inspiré
15:38à Pagnol
15:39justement
15:40ce film exceptionnel
15:41qui d'ailleurs
15:42je vais vous dire
15:43c'est quand même
15:44date dans l'histoire du cinéma
15:45car le Spoonz
15:47est le tout premier film
15:48en tout cas
15:49à ma connaissance
15:50français
15:50voire international
15:51qui est un film
15:53de méta-cinéma
15:54c'est-à-dire que
15:55c'est un film
15:56avec en toile de fond
15:57l'industrie du cinéma
15:58il aura fallu attendre
16:00ensuite
16:00les années 70
16:01pour qu'en France
16:02on s'intéresse
16:03justement aux coulisses
16:04du cinéma
16:05pour en parler
16:05moi il y a un film
16:06que j'aime beaucoup aussi
16:08qui s'appelle
16:08ça tourne à Manhattan
16:09de Tom Di Cilio
16:10qui est américain
16:10et quand je le regarde
16:12on se dit
16:12on dirait
16:13on dirait
16:14qu'il y a une petite parentèle
16:16quand même
16:16une inspiration
16:17de Marcel Pagnol
16:18ce qui ne serait pas étonnant
16:19puisque dans les années 30
16:20Marcel Pagnol
16:21était le cinéaste
16:22le plus connu
16:22au monde
16:24au monde
16:24alors il se trouve
16:26que Fernandel et Pagnol
16:27ont tourné 6 films
16:28ensemble
16:29et qu'entre 2 films
16:30il y a quand même eu
16:3010 ans de brouille
16:3115
16:3215 ans de brouille
16:3315 ans de brouille
16:34mais vous savez
16:35c'était
16:36je le dis très souvent
16:37mais avec tendresse
16:38c'était des fous furieux
16:39c'était des gens
16:42absolument adorables
16:43et très simples
16:44mais ils se fâchaient
16:44pour rien
16:45et là en l'occurrence
16:46la fâcherie est homérique
16:48et alors Nicolas Pagnol
16:49qui est donc mon ami
16:50comme vous le savez
16:51adore raconter cette histoire
16:52il la raconte mieux que moi
16:53mais moi je vais vous la faire
16:54en synthèse
16:55c'est qu'en fait
16:56à la fin du film Topaz
16:58que Marcel et Fernand
16:59tournent ensemble
17:00au début des années 50
17:01il était question
17:02que le film se termine
17:03par un gros plan
17:03de Fernandelle
17:04et Marcel Pagnol
17:05pour des raisons
17:06de narration
17:06termine sur un gros plan
17:09de Pierre Larquet
17:10ce en quoi
17:10il a plutôt raison
17:11quand on voit le film
17:12sauf que mon grand-père
17:13s'en est beaucoup vexé
17:16qu'un déjeuner
17:18anodin
17:18entre lui
17:19et Marcel
17:20est totalement parti
17:21en biberine
17:22comme on dit
17:23vers le vieux port
17:23où Marcel
17:25ayant bu un coup
17:25est monté
17:26sur ses grands chevaux
17:27il est parti se coucher
17:27faire la sieste
17:28Jacqueline Pagnol
17:29a dit à Fernandelle
17:29mais ne t'inquiète pas
17:30Fernand
17:30il va s'excuser
17:32il va se calmer
17:33et le lendemain
17:34Fernand reçoit une lettre
17:35une missive de Marcel
17:36qui en rajoute
17:37une couche
17:38exceptionnelle
17:39en disant
17:39tu n'es plus qu'un grimacier
17:40tu n'es plus qu'un pitre
17:41tu n'as que la renommée
17:43qui te reste
17:43tu n'es plus un grand acteur
17:45et là
17:45ils vont se fâcher
17:46pendant 15 ans
17:47pour finalement
17:48se tomber dans les bras
17:50à l'occasion
17:51d'un anniversaire
17:52autour de la première
17:53création de Topaz
17:54où Jacqueline
17:54a invité
17:55Sermand
17:55sans le dire à Marcel
17:56ils se sont vus
17:57comme s'ils s'étaient quittés
17:58la veille
17:59des fous furieux
18:00au grand coeur
18:01Fernandelle disait
18:02nous sommes marseillais
18:03donc les rois des menteurs
18:04oui c'est vrai que
18:05mon grand-père
18:06a facilement taxé
18:08Marcel Pagnol
18:09de menteur
18:10publiquement
18:10dans certaines interviews
18:11parce qu'il avait
18:12encore un peu
18:13en travers de la gorge
18:14le fait que
18:15Marcel les trahit
18:16avec ce gros plan
18:17et mon grand-père disait
18:18mais quand Marcel dit
18:19vous êtes formidable
18:20il ne le pense pas
18:21il le dit pareil à l'autre
18:22enfin
18:23c'était une sacherie
18:25anecdotique
18:26mais qui pour eux
18:27ont pris une dimension
18:28parfois de règlement
18:29de compte public
18:30alors il se trouve que
18:30Pagnol
18:31vous l'évoquez aujourd'hui
18:32avec Nicolas Pagnol
18:33qui a conçu un spectacle
18:34un spectacle lecture
18:35que vous jouez
18:36depuis un an
18:37en France et ailleurs
18:38qui sera d'ailleurs à Paris
18:39en novembre
18:40le 13, 14, 15 novembre
18:42à l'espace Bernanos
18:43c'est une aventure
18:44tout à fait particulière
18:45c'est vous et un musicien
18:46oui d'abord
18:47il faut dire
18:48que cette aventure particulière
18:49c'est d'abord
18:50celle de l'amitié
18:50qui nous lie
18:52avec Nicolas Pagnol
18:53on s'est rencontrés
18:53il y a de cela
18:54un peu plus de 3 ans
18:55on ne se connaissait pas
18:56et il y a eu
18:57une rencontre d'âme
18:59fraternelle
19:00vous savez
19:01pour moi
19:01ça fait partie
19:02de ces rencontres
19:03dont on se dit
19:04tiens
19:04je n'étais pas au courant
19:05mais il manquait
19:06quelqu'un
19:06à côté de moi
19:07dans mon entourage
19:08et quand on rencontre
19:09cette personne
19:09on se dit
19:10mais oui c'est lui
19:11qui manquait
19:11et c'est vrai
19:12qu'il y a d'abord
19:12l'amitié entre lui et moi
19:13et ensuite Nicolas
19:14m'a fait confiance
19:15et a voulu que je porte
19:17aussi à mon tour
19:17l'oeuvre de Marcel
19:19au travers de livres CD
19:20et puis un jour
19:21il s'est dit
19:21il faudrait faire
19:22une lecture musicale
19:23un spectacle vivant
19:24qui s'appelle
19:25Marcel Pagnol
19:26Variation d'amour
19:27et où je suis en duo
19:28je dis bien en duo
19:28je ne suis pas accompagné
19:29je suis vraiment
19:30avec un partenaire
19:31à égale compétence
19:33et responsabilité
19:34dirais-je sur scène
19:35c'est M. Franck Siop
19:36qui est un pianiste
19:37concertiste exceptionnel
19:38et qui a composé
19:39pour l'occasion
19:40l'équivalent
19:41d'une bande originale
19:42de film
19:42c'est-à-dire que moi
19:43j'ai la joie
19:44et le plaisir
19:44d'être sur scène
19:45en interprétant
19:46des textes de Marcel
19:47alors certains succès
19:48certains tubes
19:49comme on dirait
19:50la gloire de mon père
19:51le château de ma mère
19:52mais aussi des oeuvres
19:53moins connues
19:54et même parfois
19:54des correspondances
19:55inédites de Marcel
19:56et c'est vrai que ce spectacle
19:58que l'on tourne
19:58depuis un an et demi
19:59je vois à quel point
20:01ça va toucher les gens
20:02au plus profond de leur coeur
20:03que ce soit les anciens
20:04mais aussi les nouveaux
20:06les nouvelles générations
20:07qui sont là
20:07pour écouter du Pagnol
20:08cet été
20:09début de l'été
20:10je vous le dis
20:10nous avons eu la chance
20:11et l'avantage
20:12de jouer sur le parvis
20:14de notre dame de la garde
20:15à Marseille
20:15au festival de la bonne mère
20:17il y avait 600 personnes
20:19avec Marseille en toile de fond
20:21et tout ce que je racontais
20:22sur scène
20:23je le voyais devant moi
20:24d'un côté
20:25j'avais les collines
20:25j'avais le garlabant
20:27j'avais le vieux port
20:28j'étais dans le décor
20:29que je racontais
20:30c'était exceptionnel
20:31ce spectacle
20:31s'appelle Variation d'amour
20:32d'amour dans le sens large
20:34du terme
20:34vous vous le reprenez
20:35donc à Paris
20:36le 13, 14 et 15 novembre
20:38et c'est vrai
20:39que c'est une aventure
20:40que vous n'imaginez pas
20:40au départ
20:41mais pas du tout
20:42vous savez
20:42moi j'ai fait
20:44la plus grande partie
20:44de ma carrière
20:45dans l'ombre
20:46parce que c'est là
20:47où je me sens
20:47le plus aligné
20:48avec moi-même
20:48mettre en valeur
20:49les autres
20:50quand j'étais journaliste
20:51ou professeur de théâtre
20:52ou metteur en scène
20:53ça me plaisait beaucoup
20:54et puis un jour
20:54ma productrice
20:55qui s'appelle
20:55Fanny Tempesti
20:57pardon
20:57Fanny Tempesti
20:58m'a débusqué
20:59entre guillemets
21:00pour faire des livres
21:01CD pour enfants
21:02et puis Nicolas Pagnol
21:03est arrivé par la suite
21:04et il m'a dit
21:05il faut que tu le fasses
21:06il faut que tu fasses
21:07de la scène
21:07sauf que moi
21:08j'avais pas pensé
21:09un jour à faire de la scène
21:10simplement parce que
21:11ce n'était pas
21:12mon inclinaison naturelle
21:13mais pourquoi
21:14j'ai accepté
21:15parce que déjà
21:16quand on vous propose
21:17d'interpréter du Pagnol
21:18c'est quand même
21:18une partition exceptionnelle
21:19on a envie de dire oui
21:21surtout quand on est méridional
21:22et qu'on a été
21:22biberonné à Pagnol
21:23et puis aussi
21:24encore une fois
21:25je le dis
21:25c'est parce que
21:26moi j'ai toujours fait
21:27le choix de privilégier
21:28l'humain au professionnel
21:30et avec Nicolas Pagnol
21:32notre entente
21:33a fait qu'on a réussi
21:34à travailler ensemble
21:35de manière magnifique
21:36donc si vous voulez
21:37je ne suis pas à plaindre
21:38parce que ce que je fais
21:39actuellement sur scène
21:40c'était certes pas prévu
21:41mais c'est un cadeau
21:42exceptionnel je trouve
21:44du destin et de l'existence
21:45alors ça c'est le présent
21:46on va revenir un peu au passé
21:48parce qu'il y a une date
21:49importante aussi
21:49dans celle de votre famille
21:51grand-père et père
21:52le 14 mars 1968
21:55à tout de suite
21:56sur Sud Radio
21:57avec Vincent Fernandel
21:58Sud Radio
22:00les clés d'une vie
22:00Jacques Pessis
22:02Sud Radio
22:02les clés d'une vie
22:03mon invité
22:04Vincent Fernandel
22:05nous parlerons tout à l'heure
22:07de cet album
22:07de Franck Fernandel
22:08mais on va quand même
22:09déjà en parler
22:09dans pas longtemps
22:10puisqu'on a évoqué
22:11le grand-père
22:12le grand-père et le père
22:14qui se sont retrouvés
22:15sur la même scène
22:16et sur le même plateau
22:17de télévision
22:18le 14 mars 1968
22:20le palmarès des chansons
22:27le palmarès des chansons
22:27le guilux évidemment
22:28le guilux
22:28qui était une émission
22:29parrainée par les caisses
22:30des épargnes de prévoyance
22:31la première émission
22:32de télévision parrainée
22:34avec un ordinateur
22:35qui choisissait
22:36les gagnants d'un jeu
22:36et ce jour-là
22:38c'est un événement
22:38car Fernandel a accepté
22:40de faire le palmarès
22:42des chansons
22:43et c'est son retour
22:44de chanteur
22:45après des années d'absence
22:46absolument
22:47et vous savez
22:47que ce retour
22:48le devait à mon père
22:50car pendant très longtemps
22:52mon grand-père
22:53s'est tenu éloigné
22:54effectivement du musical
22:55parce que le cinéma
22:56avait pris le pas
22:56sur sa carrière
22:57ce qui était normal
22:58et dans les années 60
23:00en 65 exactement
23:01mon père
23:02qui débutait dans la chanson
23:03depuis 3 ans
23:04a fait une chanson
23:05qui s'appelait
23:06Les yeux d'un ange
23:06et qui est devenue
23:08numéro 1
23:08au Canada français
23:09et bien si on l'a
23:10on va l'écouter
23:11C'est le premier succès
23:23de Franck Fernandel
23:24et je crois qu'il était
23:25un succès au Québec
23:26Alors cette chanson
23:28a été numéro 1
23:29au Québec
23:29en 1965
23:30tant et si bien
23:32que mon père
23:32a été approché
23:34par des producteurs
23:35et des tourneurs
23:36de là-bas
23:37pour faire
23:37une très grande tournée
23:38au Canada francophone
23:40mais aussi américain
23:41et le parolier
23:44de mon père
23:44à l'époque
23:44qui était Raymond Mahmoudi
23:45a dit
23:46ce serait bien
23:47qu'on fasse une chanson
23:48aussi pour ton père
23:49pour que lui aussi
23:50t'accompagne
23:50dans cette tournée
23:51et Raymond Mahmoudi
23:54a écrit pour mon grand-père
23:54une chanson magnifique
23:55qui s'appelait
23:56Les gens riaient
23:57voilà
23:58qui est un hommage
24:00en fait
24:00à cette différence
24:00qu'avait mon grand-père
24:01sur le fait
24:02qu'il transformait tout
24:02malgré lui en comique
24:03et ce qui est très étonnant
24:05c'est que
24:06lorsque mon père
24:06et mon grand-père
24:07sont arrivés au Canada
24:08où mon grand-père
24:09faisait donc son retour
24:10à la scène
24:11et à la chanson
24:12mon grand-père
24:13se rend compte
24:13qu'en fait
24:14à la sortie de l'avion
24:14dès la sortie de l'avion
24:16les journalistes
24:17sautent sur Franck Fernandel
24:19mais pas sur lui
24:20il reste un petit peu
24:21tout seul sur le tarmac
24:22un peu isolé
24:23comme si c'était
24:24lui le débutant
24:24et mon grand-père
24:26dit à mon père
24:26mais pourquoi
24:27enfin
24:27qu'est-ce qui se passe ici
24:29et mon père lui dit
24:30ça papa
24:30c'est le hit parade
24:32et mon grand-père a dit
24:33et moi
24:34le hit parade
24:35j'y suis depuis Félicie aussi
24:36ça fait 30 ans
24:37que j'y suis
24:38mais
24:38ce qui était
24:39exceptionnel
24:40c'est que
24:40quand mon grand-père
24:41a constaté effectivement
24:42que la vedette au Canada
24:43c'était d'abord son fils
24:44il a eu
24:45ce tact
24:47et cette intelligence
24:47et cet amour extraordinaire
24:49que de dire à son fils
24:50écoute
24:50au départ
24:51tu devais faire ma première partie
24:53c'est moi
24:54qui vais faire
24:55ta première partie
24:56et toi
24:57tu passeras donc
24:58en vedette complète
24:59voilà
24:59mais je
25:00je réhabilite quand même
25:02l'histoire
25:02les canadiens étaient
25:03ravis aussi
25:04de voir Fernandel
25:05mais c'était une belle tournée
25:06qu'ils ont fait ensemble
25:07et donc c'est comme ça
25:08qu'est né
25:08c'était le palmarès des chansons
25:09où Guilux a mis des mois
25:10à convaincre Fernandel
25:11de venir sur scène
25:12il a été accueilli
25:14par une ovation
25:15du studio 102
25:16qui avait été pris d'assaut
25:17et le public
25:19a repris en coeur
25:20cette chanson
25:20que tout le monde connait
25:21c'est vrai que tout le monde
25:36a repris cette chanson
25:37en coeur
25:37non mais ce qui est
25:38incroyable Jacques
25:39c'est qu'aujourd'hui
25:40des jeunes de 15-20 ans
25:43la connaissent
25:43cette chanson
25:44parce que les parents
25:45et les grands-parents
25:46transmettent
25:47et parce qu'aussi
25:48je crois
25:48enfin il me semble
25:49que ça fait partie
25:51de ce qui est rentré
25:52définitivement
25:54dans le patrimoine
25:55musical français
25:56voilà
25:57c'est aussi
25:57une forme d'identité
25:59artistique
26:00hexagonale
26:01représentée par cette chanson
26:03alors par bien d'autres aussi
26:04mais c'est vrai que
26:05il est incroyable
26:06que cette chanson
26:07ait traversé le temps
26:08comme ça
26:08alors il se trouve
26:09que Vincent Fernandel
26:10Fernandel lui
26:11c'était son premier
26:12et dernier palmarès
26:13des chansons
26:14il a fait ses adieux
26:15à la scène
26:16à la chanson
26:16avec cette émission
26:17ce qui est aussi
26:18le cas de Jacques Brel
26:19quelques mois auparavant
26:20qui avait fait ses adieux
26:21à la télévision
26:22et il y avait tellement
26:23de monde
26:23que les caméras
26:24ne pouvaient plus bouger
26:25et que pratiquement
26:26pendant le direct
26:26il n'y a eu que des plans fixes
26:27sur la tête de Jacques Brel
26:28ça a été extraordinaire
26:30alors il se trouve
26:31qu'il y a dans ce répertoire
26:32de Fernandel
26:33et au palmarès des chansons
26:34des refrains
26:36qu'on ne pourrait plus
26:37entendre aujourd'hui
26:38sans déclencher un scandale
26:39On ne pourrait plus
26:53imaginer ça aujourd'hui
26:54Vincent Fernandel
26:55Je ne sais pas Jacques
26:56vous savez
26:57je crois que
26:58les plus gros porteurs
26:59de scandales
27:00aujourd'hui
27:01ce ne sont pas les gens
27:03ce n'est pas le public
27:04je pense que c'est
27:05une certaine doxa médiatique
27:07qui monte un peu
27:09les oeufs en mayonnaise
27:10si je puis dire
27:10et qui crée
27:12de toutes pièces
27:12des scandales
27:14et qui pousse
27:15des cris d'orfraie
27:15à la place
27:17de gens
27:18qui en fait
27:18eux sont très contents
27:20d'entendre
27:20de la diversité
27:21musicale
27:22un humour différent
27:24la diversité
27:25c'est aussi encore
27:26avoir le droit
27:27de s'exprimer
27:28et de rire
27:28vous savez
27:29cette chanson-là
27:30à l'époque
27:31n'a créé aucun scandale
27:32elle faisait rire tout le monde
27:33et ce n'était
27:33une charge contre personne
27:35c'est ce qu'on appelle
27:36l'humour en fait
27:37et ça marche très bien
27:38il se trouve que
27:39dans ce palmarès
27:40des chansons
27:41il y a un jury
27:41de personnalité
27:42pour juger les autres chansons
27:44et faire un classement
27:45et il y a Robert Thomas
27:46qui annonce
27:47qu'il a écrit
27:48une comédie musicale
27:50un spectacle
27:50pour Fernandelle
27:51qu'il va jouer
27:52à la fin de l'année
27:53et qu'il a joué
27:54d'ailleurs
27:54qui s'appelait Freddy
27:55oui une pièce
27:56qui s'appelait Freddy
27:56mon grand-père
27:58a fait deux pièces
27:59dans sa vie
27:59la première
28:00c'était avec Sacha Guitry
28:01qui avait insisté
28:03pour jouer avec Fernandelle
28:04alors tout de même
28:05c'était quand même le maître
28:07et puis ensuite
28:08effectivement Robert Thomas
28:09qui avait confié
28:10à mon grand-père
28:11le rôle
28:11d'un clown
28:13c'était encore
28:14une pièce
28:16un sujet
28:16sur les coulisses
28:17du spectacle
28:18et du métier
28:18c'est une pièce
28:20qui n'a pas
28:21immensément fonctionné
28:23en vérité
28:23finalement
28:25très peu de gens
28:26l'ont vu
28:26en tout cas
28:26beaucoup plus de gens
28:27ont vu Fernandelle
28:28au cinéma
28:28qu'au théâtre
28:29mais moi
28:30je n'ai pas eu la chance
28:31de la voir
28:32ne serait-ce qu'en vidéo
28:33mais paraît-il que c'était
28:34un personnage très bien écrit
28:35et très touchant
28:36moi j'ai lu le texte
28:37de la pièce
28:37mais je n'ai pas vu la pièce
28:38malheureusement
28:39en fait c'est devenu un film
28:40dix ans plus tard
28:40avec Jean Lefèvre
28:41qui a repris le rôle
28:42de Fernandelle
28:43et c'est vrai que ça a été
28:44au théâtre des variétés
28:45une brève
28:45un intermède
28:47une parenthèse
28:48dans la carrière de Fernandelle
28:49oui mais je ne crois pas
28:50que les gens attendaient
28:51Fernandelle au théâtre
28:51et déjà
28:52c'était je crois
28:53en 69
28:54ou 70
28:55le cinéma
28:57comme le théâtre français
28:58commençait aussi
28:59à beaucoup changer
28:59avec la nouvelle vague
29:01pour le cinéma
29:02et puis avec un théâtre
29:03peut-être
29:04un peu moins boulevardier
29:05plus réaliste
29:06donc je crois
29:07que c'est peut-être
29:07l'époque aussi
29:08qui a rendu cette pièce
29:10un peu éphémère
29:11alors j'en reviens
29:11au palmarès des chansons
29:13où donc
29:14Fernandelle se produit
29:15en seconde partie
29:15et en première partie
29:17rentre votre père
29:18Franck Fernandelle
29:19avec cette chanson
29:20C'est vrai que ça correspond
29:37à un Marseille
29:39que vous avez connu enfant
29:40Oui
29:41j'ai eu la chance
29:41de connaître
29:42dans les années 80-90
29:44parce que je suis né en 83
29:45un Marseille
29:46qui était encore
29:47fidèle
29:48à l'essence
29:50même de cette ville
29:50une ville
29:52de partage
29:53une ville
29:54de multiculturalité
29:55une ville
29:56de richesse
29:57une ville de coeur
29:57une ville d'accueil
29:58une ville
30:00qui avait encore
30:01l'intelligence
30:02d'être jalouse
30:04de ses identités
30:06parce qu'il y a
30:07une identité marseillaise
30:08mais
30:09cette identité
30:10est la confluence
30:11de plusieurs identités
30:12de plusieurs peuples
30:13et c'est vrai que
30:14que voulez-vous
30:15que je vous dise
30:15j'ai l'impression
30:16de l'avoir déjà dit
30:16dans les médias
30:17très fréquemment
30:17et peut-être
30:18trop fréquemment
30:19mais aujourd'hui
30:20lorsque l'on voit
30:20ce que Marseille
30:22est devenue
30:22et de par la responsabilité
30:25des édiles
30:27qui s'y sont succédées
30:28on ne peut que déplorer
30:30qu'en une quarantaine
30:31d'années
30:31cette île
30:32si merveilleuse
30:33avec un patrimoine
30:34si extraordinaire
30:35soit mise à sac
30:38littéralement
30:38d'un point de vue
30:39d'abord social
30:39parce qu'il y a
30:40beaucoup de gens
30:40qui sont malheureux
30:41mais aussi d'un point
30:42de vue culturel
30:42c'est le désert
30:44de gobi culturel
30:45à deux pas
30:46du vieux port
30:47mais
30:47je le dis à chaque fois
30:49lorsque je dis cela
30:50non seulement
30:51je n'englobe pas
30:51la Provence
30:52parce qu'il y a
30:53Marseille et la Provence
30:54ce sont deux entités
30:55bien séparées
30:56et surtout
30:57je ne tiens aucun
30:58griève aux Marseillaises
30:59et aux Marseillais
31:00parce que c'est quand même
31:01ma ville
31:02c'est aussi
31:02mon peuple
31:04les Marseillais
31:04parce que je sais
31:05quand je m'y déplace
31:06à quel point là-bas
31:08les gens sont encore
31:08friands de culture
31:10mais je pense que
31:11la ville de Marseille
31:12aurait de la chance
31:14quand même
31:15si à un séjour
31:16quelqu'un
31:17ou une équipe
31:18dirigeait cette île
31:19sans faire profession
31:20de la détester
31:21pour la détruire
31:22alors j'en reviens
31:23à votre père
31:24Franck Fernandelle
31:25il chante
31:25mais au départ
31:26sa vocation
31:26n'était pas la chanson
31:27puisque je crois
31:28qu'après ses études
31:29au lycée Thiers
31:30à Marseille
31:31il n'a pas pris
31:31de cours de comédie
31:32il a directement débuté
31:33dans un film
31:34qui s'appelait
31:34En avant la musique
31:35tout à fait
31:36et si je veux être
31:36très honnête
31:37la première vocation
31:38de mon père
31:38très jeune
31:38c'était les femmes
31:39alors il n'en a pas
31:41fait métier
31:42naturellement
31:42parce que c'était
31:43pas ça l'idée
31:45mais mon père
31:46si vous voulez
31:48il est arrivé
31:49comme le seul garçon
31:50de la famille
31:51c'était le dernier
31:51donc mon grand-père
31:53et ma grand-mère
31:53se sont dit
31:54lui il fera un métier
31:55sérieux
31:55alors au départ
31:56ils avaient prévu
31:57pharmacien
31:57sauf que mon grand-père
31:58disait ça va
31:59monsieur Pilule
32:00avant même
32:00qu'il ait commencé
32:01les études
32:01donc mon père a dit
32:03je ne veux pas
32:03me faire appeler
32:04monsieur Pilule
32:04toute ma vie
32:05je ne ferai pas ça
32:05après ça devait être notaire
32:07mais le jour de l'examen
32:09il a joué aux boules
32:09et mon père
32:11ce qu'il aimait
32:11c'était le jazz américain
32:12en tant que musicien
32:13mon père me le disait souvent
32:14moi je suis un chef d'orchestre
32:16frustré
32:16parce que Franck jouait
32:17magnétiquement bien du piano
32:18il avait fait le conservatoire
32:19des percussions
32:20donc de la batterie
32:21aussi un peu de saxophone
32:22et à un moment donné
32:24vers la vingtaine
32:25il s'est dit
32:26tiens si je devenais
32:27directeur artistique
32:28donc il était directeur artistique
32:29chez DECA
32:30et il passait ses journées
32:32et surtout ses nuits
32:32à aller dans des boîtes de jazz
32:34des clubs
32:34pour découvrir des talents
32:35il faisait très bien ce métier là
32:36et à côté de ça
32:37il faisait de la musique
32:38pour s'amuser
32:38et surtout il chantait
32:39pour s'amuser
32:40chez Mémé Guérini
32:42qui était un grand voyou marseillais
32:44mais voyou d'honneur
32:45à l'ancienne
32:46comme on peut voir
32:47dans les films
32:47ou lire dans les romans
32:48et la femme de ce Mémé Guérini
32:51adorait mon père
32:52et elle disait
32:53mais qu'est-ce qu'il chante bien
32:54qu'est-ce qu'il chante bien
32:55mais Franck faisait ça
32:56pour s'amuser
32:57jusqu'au moment où
32:58mon grand-père lui a dit
33:00pour un film
33:01dont le sujet
33:03implique le fait
33:04que j'ai un fils
33:05on n'a qu'à te prendre toi
33:07ça te fera un souvenir
33:08mais quand Franck
33:09fait en avant la musique
33:10à aucun moment
33:11il se dit
33:12qu'il va devenir comédien
33:13il se dit
33:14bon ça va me faire une parenthèse
33:15et après je retourne travailler
33:16dans l'ombre
33:17avec pour ambition
33:18d'être
33:18ou directeur artistique
33:20ou en tout cas
33:21à terme chef d'orchestre
33:22ce qu'il n'a jamais été
33:23il se trouve que ce film
33:24qui s'appelait
33:25En avant la musique
33:25c'était tiré d'un roman
33:27de Charles Exbraia
33:27absolument
33:28auteur célèbre à l'époque
33:30des Imogen
33:30et que Fernandel
33:31lui retrouve Gino Servi
33:33son complice
33:33des Don Camillo
33:34Tout à fait
33:35et c'est vrai
33:36que ce film-là
33:37marque effectivement
33:39le retour d'un duo
33:40que le public aimait beaucoup
33:41qui était
33:42Chervi et Fernandel
33:43et je vais même vous dire
33:44quelque chose
33:45que peu de gens savent
33:46c'est que ce film
33:46est signé
33:47Giorgio Bianchi
33:48qui est donc le metteur en scène
33:49mais au départ
33:51il y avait un autre
33:51metteur en scène
33:52sur ce film
33:53un metteur en scène
33:54qui était regardé
33:55par les producteurs
33:56avec un certain agacement
33:58parce qu'il prenait
33:59un temps insini
34:00pour placer la caméra
34:01il voulait tout le temps
34:02un travelling
34:02deux travelling
34:03des mouvements incroyables
34:04et au bout de 15 jours
34:06le producteur
34:06l'a viré
34:07en disant
34:08si on le garde
34:09il va mettre 6 mois
34:10à se tourner le film
34:11et quelques années plus tard
34:12ce monsieur
34:13a tourné des westerns
34:15et il s'appelait
34:15Sergio Leone
34:16voilà
34:16c'est comme ça
34:18que ça a commencé
34:19exactement
34:19alors ensuite
34:20il est resté au cinéma
34:21Franck Fernandel
34:22dans un film
34:23où a été créée
34:24une chanson
34:25devenue culte
34:26car Franck Fernandel
34:38c'est la tête d'affiche
34:39d'un film
34:40culte pour une génération
34:41Chercher l'idole
34:42où il y a
34:43Charles Aznavour
34:44Franck Alamo
34:44Nancy Holloway
34:45Johnny et Sylvie
34:47c'est vrai
34:47et mon père
34:48fait le lien
34:49entre tout ce beau monde
34:50de l'époque des yéyés
34:51car il joue
34:52le valet de Mylène de Mongeau
34:53qui joue son propre rôle
34:54et qui en fait subtilise
34:56dans une guitare
34:58un diamant précieux
35:00pour s'enfuir
35:02avec sa petite amie
35:03en ayant un peu d'argent
35:04et sauf qu'à un moment donné
35:06la raison
35:07la culpabilité
35:08le prenne
35:10le rattrape
35:11et il va se mettre en quête
35:12de chercher
35:13ce diamant
35:14qui naturellement
35:15va passer
35:16de vedette en vedette
35:17et de star en star
35:18c'est un film
35:18qui est radissant
35:19parce qu'il porte
35:20toute l'insouciance
35:22c'est le côté suranné
35:23d'une époque
35:24heureuse
35:25qui n'existe plus
35:26et c'est vrai
35:26que c'est un film
35:27qui est redevenu culte
35:30non pas pour la génération
35:31qui a connu cette époque
35:32mais aussi pour des jeunes
35:33qui parfois m'en parlent
35:34oui
35:34et d'ailleurs
35:35en plus
35:35la Puel pour aller danser
35:36c'était une chanson
35:37que Asnavour avait écrite
35:39comme Retient la nuit
35:41parce qu'il voulait montrer
35:42aux yéyés
35:42qu'il était toujours dans le coup
35:44et qu'il n'allait pas être balayé
35:46par la vague
35:46du rock'n'roll
35:47et des yéyés
35:48tout à fait
35:48et ce qui est d'ailleurs
35:49assez étrange
35:51enfin en tout cas savoureux
35:52c'est que mon père
35:54tient le rôle titre
35:55on va dire
35:56puisque c'est lui
35:56qu'on voit le plus longtemps
35:57dans le film
35:58et pourtant
35:59Franck n'a jamais été
36:00un chanteur yéyé
36:02c'est-à-dire qu'à l'époque
36:03il était déjà
36:04dans un registre
36:05de crooners
36:05de chanteurs de charme
36:06puisque ses idoles
36:07étaient Jean Sablon
36:08Nat King Cole
36:08Billy Urkstein
36:09j'ai grandi
36:10moi petit
36:11avec les disques
36:13que mon père
36:13écoutait lui-même
36:14plus jeune
36:14donc je connais bien
36:15ces crooners extraordinaires
36:16et mon père d'ailleurs disait
36:18moi le yéyé
36:19ne m'intéresse pas
36:20je veux quelque chose
36:21qui dure
36:21je veux quelque chose
36:23à l'américaine
36:24voilà
36:24et c'est vrai qu'il avait
36:25la voix et la sensibilité
36:27pour être crooner
36:28et bien justement
36:29on va en reparler
36:30à travers une date
36:31importante
36:32dans votre coeur
36:33et dans la carrière
36:34de Franck Fernandelle
36:35le 20 juin 2025
36:36à tout de suite
36:37sur Sud Radio
36:38avec Vincent Fernandelle
36:39Sud Radio
36:41les clés d'une vie
36:42Jacques Pessis
36:43Sud Radio
36:44les clés d'une vie
36:45mon invité
36:45Vincent Fernandelle
36:46on a parlé
36:47de votre grand-père
36:49Fernandelle
36:49on a parlé de vous
36:50avec ce spectacle
36:52Variation d'amour
36:52et on a commencé
36:53à parler
36:54de Franck Fernandelle
36:55et le 20 juin 2025
36:57est sorti
36:58un album digital
37:00qui s'appelle
37:01La Dolce Vita
37:02et qui est un hommage
37:03à votre père
37:04Franck Fernandelle
37:04La Dolce Vita
37:06c'est aussi le titre
37:06d'une chanson
37:07C'est toi
37:08La Dolce Vita
37:10Avec toi
37:12plus belle
37:13est la vie
37:15Tu es
37:17La Dolce Vita
37:19C'est merveilleux
37:22quand tu souris
37:24La Dolce Vita
37:25c'est pas n'importe quoi
37:26c'est un an de travail
37:27pour vous
37:28Vincent Fernandelle
37:29C'est des années
37:31de travail
37:31pour moi
37:31mon cher Jacques
37:32et je dois bien
37:32vous avouer
37:33que c'est sans doute
37:35le projet le plus émouvant
37:36de toute ma carrière
37:37et je vais vous dire
37:38pourquoi
37:38parce que
37:40comme je me déplace
37:41beaucoup depuis
37:424-5 ans
37:43justement avec des spectacles
37:45des lectures
37:45des dédicaces
37:46j'ai remarqué
37:48qu'en plus
37:49de mon grand-père
37:50de Fernandelle
37:51le nom de Franck Fernandelle
37:52revenait souvent
37:53et les gens me disaient
37:54où est-ce qu'on peut
37:56retrouver ces chansons
37:57où est-ce qu'on peut
37:57réécouter votre père
37:58pourquoi est-ce que
37:59ça n'existe plus
38:00et le destin
38:03parfois fait bien
38:04les choses
38:04j'ai reçu un jour
38:05un coup de fil
38:06parce que cette histoire
38:08me préoccupait
38:08je me disais
38:09qu'est-ce que je peux faire
38:10pour Franck
38:10parce qu'il n'était
38:11ni producteur
38:11ni éditeur
38:12de ces chansons
38:13et j'ai un monsieur
38:14qui s'appelle
38:16Arnaud Dupont-Lautelin
38:17qui travaille
38:18chez Musique et Solutions
38:19et qui me dit
38:19monsieur
38:20j'ai repris en gérance
38:21un catalogue de titres
38:23et puis il y en a
38:234 de votre père
38:24j'ai dit ah bon
38:25il me dit oui
38:26il me dit
38:27ce serait quand même bien
38:27que vous soyez avec nous
38:28à l'administration
38:29de ces titres
38:30j'ai dit monsieur
38:30je ne suis pas producteur
38:31éditeur musical
38:32il me dit
38:33vous allez le devenir
38:34j'ai monté ma structure
38:35de production
38:36d'édition musicale
38:37il y avait ces 4 titres
38:38à gérer
38:39et après je me suis dit
38:40bon maintenant
38:41il y a 4 titres
38:41et où sont les autres
38:42et pendant 4 ans
38:44je me suis investi
38:45avec mes partenaires
38:46à chercher
38:48où étaient
38:49les titres
38:50à qui ils appartenaient
38:51ce qu'on appelle
38:51la chaîne de droit
38:52et le droit master
38:53et au bout
38:54de 4 ans de travail
38:55j'ai ressorti en tout
38:5740 titres de Franck
38:58sur toutes les plateformes
38:59remasterisées
39:01avec une qualité sonore
39:02assez exceptionnelle
39:03même totalement exceptionnelle
39:05et là
39:07ce qui vient de sortir
39:09il y a donc à peu près
39:10deux mois
39:10c'est
39:11C'est toi ma dolce vita
39:12un album inédit
39:14des années 70
39:14avec 23 titres
39:16remasterisés
39:17des titres
39:18qu'on ne trouvait plus
39:18depuis 40
39:19à 50 ans
39:20puisque les enregistrements
39:21datent de 71
39:22jusqu'à 79
39:24et je peux vous dire
39:25Jacques
39:25que lorsque
39:27le 20 juin dernier
39:29je me suis connecté
39:30sur les plateformes
39:32et que j'ai vu
39:33que mon père
39:34était revenu
39:35parce que c'est un retour
39:37c'est au-delà de la mort
39:39c'est au-delà
39:40de la disparition physique
39:41c'est l'éternité
39:42l'art et la musique
39:43quand j'ai vu ça
39:44Jacques
39:45je peux vous dire une chose
39:46c'est qu'une émotion
39:47de fils
39:48et aussi de producteur
39:50très forte
39:51m'a traversé
39:52et je vais vous dire
39:52aussi pourquoi
39:53parce que ma structure
39:54s'appelle
39:54Vincent Fernandel Production
39:56alors on va se dire
39:57il se prend pour qui
39:59lui
39:59il a un égo surdimensionné
40:01mais comme en fait
40:02le premier chantier
40:03de mon entreprise
40:04a été justement
40:05de travailler
40:06à ressusciter
40:08une partie
40:08une très grande partie
40:09de l'oeuvre de Franck
40:10j'ai appelé ça
40:11Vincent Fernandel Production
40:12pour que les gens sachent
40:14que le nouveau label
40:15de mon père
40:15portait le nom de son fils
40:17alors justement
40:18pourquoi ces chansons
40:19avaient-elles disparu
40:20est-ce que c'est parce que
40:21votre père s'en moquait
40:22quelle est la raison ?
40:24vous savez déjà
40:25Franck n'était pas
40:25un carriériste
40:26il faisait ce métier
40:28à l'aune du plaisir
40:30c'était un travailleur certes
40:31mais il n'est jamais tombé
40:33dans le piège
40:35ou les enchaînements
40:37divers et variés
40:37du show business
40:38c'était une époque
40:39où il faisait des disques
40:41régulièrement
40:41parfois il en vendait beaucoup
40:43comme avec l'amour interdit
40:44qui s'est vendu
40:44à 500 000 exemplaires
40:45parfois il n'en vendait pas
40:47mais il faisait 200 galas par an
40:49les gens venaient l'entendre chanter
40:51et il était très content
40:52ce qui veut dire que
40:53mais comme beaucoup d'artistes
40:54son métier n'était pas
40:55de gérer
40:56les chansons
40:57et de
40:58quel
40:58quel était l'avenir
41:00enfin l'avenir en tout cas
41:01voilà des chansons
41:02qu'il avait faites
41:03il y a
41:0310, 20 ou 30 ans
41:05auparavant
41:05non son métier
41:06c'était de chanter
41:07voilà
41:07mais moi
41:09quand j'ai remis
41:10le nez là-dedans
41:11je me suis rendu compte
41:13qu'effectivement
41:13il y avait des vides juridiques
41:15ce qu'on appelle
41:15c'est-à-dire
41:15c'était des chansons
41:16qui avaient perdu
41:17le producteur originel
41:19qui étaient
41:20dans des souffrances
41:21de
41:21de
41:22de succession
41:23de rachat de maisons de disques
41:24enfin c'est très compliqué
41:25la juridiction musicale
41:26c'est 80% de mon travail
41:28et 20% restant
41:29c'est de la création
41:30mais j'ai fait un travail
41:32de détective en fait
41:33avec mes partenaires
41:34je suis allé chercher
41:35des titres
41:38et des bobines
41:39qui
41:40dont on avait perdu la trace
41:42depuis des décennies
41:42et là où je suis très content
41:44c'est que
41:45j'ai réacquis
41:45des titres méconnus
41:47inédits pour certains
41:49que les gens ne connaissent pas
41:50ou peu
41:50mais aussi
41:51des gros succès
41:52c'est-à-dire que par exemple
41:53l'amour interdit
41:55qui est son succès
41:56j'allais dire planétaire
41:58peut-être pas
41:59mais en tout cas
41:59en France
42:00et dans la francophonie
42:01il est à moi maintenant
42:03et on va l'écouter
42:04justement
42:05l'amour interdit
42:05que notre amour
42:07est interdit
42:09on se cache
42:12dans un restaurant
42:13et quand il nous reste
42:16du temps
42:16on se retrouve
42:19dans une chambre
42:21on ferme les rideaux
42:24et les yeux
42:25pour faire semblant
42:27de croire
42:28tous deux
42:29que l'on passe
42:31une nuit
42:31ensemble
42:33car c'est une chanson
42:34sur l'adultère
42:34ce qui à l'époque
42:35a fait scandale
42:36Vincent Fernandez
42:37oui absolument
42:37c'est vrai qu'à l'époque
42:39où cette chanson est sortie
42:40là c'est la première version
42:41qui est de 1975
42:43avec un ensemble
42:44de violons
42:45quasi symphoniques
42:46et puis
42:46c'est ressorti en 82
42:48et c'est là
42:49que ça a fait
42:49un gros succès
42:50mais c'est vrai
42:51que ça a fait scandale
42:53et à la fois
42:54le scandale
42:55a été de courte durée
42:57puisque mon père
42:58qui avait à l'époque
42:59la quarantaine
43:00sémillante
43:01le cheveu grisonnant
43:02le costume blanc
43:03et ses foulards
43:03finalement a incarné
43:05une image de l'adultère
43:06assez glamour
43:07et ce qui est
43:09assez paradoxal
43:10c'est que
43:10mon père
43:11qui était d'abord
43:11un chanteur de charme
43:12qui a chanté
43:13l'amour
43:13l'amitié
43:14et beaucoup de mélodies légères
43:15en fait
43:16son plus grand succès
43:17c'est sa chanson
43:18la plus sérieuse
43:20et celle qui pose
43:21un cas moral
43:22alors peut-être
43:23plus aujourd'hui
43:23mais en tout cas
43:24à l'époque
43:24un cas moral très fort
43:26et cette chanson
43:27je le dis
43:27je cite toujours
43:29les paroliers
43:29et les compositeurs
43:30on la doit à Jean-Luc Morel
43:31pour les paroles
43:32qui a fait des chansons
43:33pour Mireille Mathieu
43:34Dalida
43:34dont une magnifique chanson
43:35de Dalida
43:36qui s'appelle
43:36Comme tu dois avoir froid
43:37que j'invite les gens
43:38à découvrir
43:38et la musique
43:40est signée Gérard Gustin
43:41alors dont on ne compte plus
43:43les arrangements
43:45et les compositions
43:46pour la chanson française
43:47mais cette chanson-là
43:48elle a
43:49je vais vous raconter
43:50une anecdote
43:51pour vous dire
43:52à quel point
43:52l'amour interdit
43:53était devenu
43:54la carte d'identité
43:55de Franck
43:55Franck disait
43:56c'est mon petit papa Noël
43:57un jour il y avait
43:58une dame
43:59dans la rue
43:59qui accoste mon père
44:01j'étais là
44:01j'étais adolescent
44:02et qui dit
44:02monsieur
44:02est-ce que je peux vous faire
44:03une confidence
44:04mon père
44:04qui était gentil comme tout
44:05bien sûr madame
44:06je vous en prie
44:07elle dit
44:08pendant ce moment-là
44:10donc on imagine le moment
44:11avec mon amant
44:12nous mettons l'amour interdit
44:14moi j'étais là
44:16j'avais 12 ans
44:16vous voyez
44:17à l'époque
44:18on se préoccupait
44:19assez peu
44:19de qui était à côté
44:21et mon père
44:22dit
44:23madame ça doit être
44:23assez court
44:24parce que la chanson
44:25fait 4 minutes
44:25et la dame lui dit
44:27ah mais non
44:27mais lorsque
44:28la chanson se termine
44:30on se relève
44:31et on la remet
44:32sur le tourne-disque
44:33ce à quoi mon père
44:34a répondu
44:34alors madame
44:35c'est plus faire l'amour
44:36c'est faire de la gymnastique
44:38et cette réplique
44:40est authentique
44:40et ça moi
44:41j'ai écu
44:42avec mon père
44:43des situations
44:44à cause ou grâce
44:45de l'amour interdit
44:46assez folle
44:47mais ça venait
44:48surtout des femmes
44:49les confidences
44:49je crois que les femmes
44:50sont beaucoup moins hypocrites
44:52que les hommes
44:53sur ces sujets-là
44:53mais il y a
44:54aujourd'hui
44:55il y a des gamins
44:56de 20 ans
44:57en déplacement
44:58qui viennent me parler
44:59de l'amour interdit
45:00alors je leur dis
45:00à 20 ans
45:01l'adultère
45:01déjà
45:02mais ça parle
45:03à toutes les générations
45:04vous voyez
45:04c'est très étonnant
45:05à l'époque
45:06il y avait un film
45:06sur l'adultère
45:07qui était
45:07nous ne vieillirons pas
45:08ensemble
45:09de Maurice Piala
45:09et qui a permis
45:10à Jean-Yan
45:11d'avoir un prix à Cannes
45:13et c'était le premier film
45:14sur l'adultère
45:15et vous citez là
45:16en plus Jacques
45:16un de mes films
45:17préférés
45:18qui a d'ailleurs eu
45:19moins de succès
45:20que tout le monde
45:20il est beau
45:21tout le monde
45:21il est gentil
45:21qui est sorti
45:22en même temps
45:23mais c'était pas
45:24le même genre
45:24c'était pas le même genre
45:25dans ce disque compact
45:27et sur les plateformes
45:28il y a une autre chanson
45:29La vie est rétro
45:30Là c'est l'amour du jazz
45:45à l'ancienne
45:46de Franck Fernandez
45:47Oui parce que mon père
45:48était un amoureux fou du jazz
45:50c'était quelqu'un
45:52qui avait une culture
45:53musicale exceptionnelle
45:54et qui aussi
45:56a eu la chance
45:56de faire ce métier
45:58à une époque
45:59où il y avait encore
46:00de grands ensembles
46:01avec des arrangeurs
46:02extraordinaires
46:02et c'est vrai que
46:03de temps à autre
46:04il a retouché un peu
46:06comme ça en tant que
46:06chanteur au big band
46:07mais là
46:08sur La vie est rétro
46:10on se rend compte
46:11à quel point à l'époque
46:12les arrangeurs
46:13étaient de qualité
46:14et puis on se rend aussi
46:15compte
46:16du talent de Franck
46:17tout simplement
46:18qui avait une voix
46:19mais vraiment exceptionnelle
46:21Alors il y a eu aussi
46:22une chose qu'on ne sait pas
46:22sur Franck Fernandez
46:23Vincent Fernandez
46:24c'est qu'il a été
46:25un pionnier de la radio
46:26du soir
46:27il était le premier
46:28à faire des émissions
46:30le soir
46:30qui ont été pillés
46:33le principe a été pillé
46:34depuis régulièrement
46:35et on ne sait pas
46:36que Franck Fernandez
46:36a été le premier
46:37Je ne sais pas
46:38si ça a été pillé
46:38en tout cas
46:39ça a fait des émules
46:39mais c'est vrai
46:42que mon père
46:43dans les années 70
46:43de 78 à 80
46:46si ma mémoire est bonne
46:47a officié à RMC
46:49Radio Monte Carlo
46:50qui n'était pas RMC
46:51à l'époque
46:51qui n'était pas RMC
46:52effectivement
46:53qui était Radio Monte Carlo
46:54et en fait
46:55il faisait une émission
46:55qui s'appelait
46:569h minuit
46:57qui s'est aussi
46:58appelé l'accent tonique
46:59à un certain moment
47:00où en fait
47:01il parlait aux gens
47:02en confidence
47:03le soir
47:03il diffusait de la musique
47:05il lisait des poèmes
47:07qu'il demandait aux gens
47:08à des anonymes
47:08de lui envoyer
47:09pour qu'il puisse
47:10les lire à l'antenne
47:10et il avait
47:12des témoignages
47:13exceptionnels
47:14et d'ailleurs
47:14cette carrière
47:16d'animateur radio
47:17à RMC
47:18l'a suivie
47:18toute sa vie
47:19combien de gens
47:21lui parlaient
47:22de ces soirs
47:23où ils avaient l'impression
47:24que mon père
47:25ne s'adressait qu'à eux
47:26et puis vous devez
47:27beaucoup à cette émission
47:28puisque je crois
47:29que c'est là
47:29qu'il a rencontré
47:30votre mère
47:30Corinne Delahaye
47:32et que vous êtes née
47:33ainsi que votre soeur Manon
47:34exactement
47:35c'est vrai que c'est là
47:36à RMC
47:37que mon père a rencontré
47:38ma maman
47:38qui s'appelle Corinne
47:39qui est toujours là
47:40et il y a ma soeur
47:42évidemment
47:43qui est arrivée
47:43un peu après moi
47:44et puisqu'on parle
47:45de ma mère
47:46je vais vous dire
47:46j'aimerais
47:47j'aimerais quand même
47:48vous dire quelque chose
47:49j'aimerais rendre
47:51un hommage public
47:51à ma maman
47:52qui est toujours en vie
47:54je suis ému
47:55pas parce qu'elle a disparu
47:56mais parce que
47:57c'est quelqu'un
47:58qui a fait beaucoup
47:59beaucoup pour mon père
48:00à un moment
48:01quand elle l'a rencontré
48:02où il a traversé
48:03un deuil familial difficile
48:05c'est elle
48:05qui l'a remis sur scène
48:06c'est un peu grâce à elle
48:08aussi
48:08qui l'a fait
48:09un énorme retour en grâce
48:10avec l'amour interdit
48:11en 82
48:12et vous savez
48:13ma maman
48:13et mon père
48:15vous savez
48:16je ne suis pas du genre
48:16à m'épancher
48:17sur ma vie privée
48:18et sur celle de ma famille
48:19mais je vous dis ça
48:20pour que vous compreniez
48:21la suite
48:21ils ont vécu
48:22comme beaucoup de gens
48:23une séparation
48:24pas un divorce
48:25mais une séparation
48:26quand j'étais adolescent
48:27ma soeur était petite
48:28douloureuse
48:29comme toute séparation
48:30ça entraîne
48:31de la confusion
48:32ça entraîne
48:32des guerres injustifiées
48:34ça entraîne
48:35beaucoup
48:36beaucoup de malheurs
48:37parfois
48:37mais
48:37lorsque
48:39ma mère a découvert
48:41l'album
48:41que j'ai ressorti
48:43elle m'a dit
48:44une chose extraordinaire
48:45elle m'a dit
48:46tu sais
48:47avec ton père
48:48on s'est beaucoup aimé
48:49on a eu
48:50un moment
48:51de séparation
48:52ça a été difficile
48:54pour tout le monde
48:54mais elle m'a dit
48:55en réécoutant cet album
48:56je suis retombée
48:58amoureuse
48:59de ton père
48:59comme au premier jour
49:01et alors ça
49:02je vais vous dire
49:03Jacques
49:03je le raconte
49:04non pas par impudeur
49:05mais parce que
49:07c'est le retour
49:08le plus joli
49:09qu'on m'ait fait
49:09sur cet album
49:10qui pour moi
49:11représente un acte
49:12d'amour envers Franck
49:13un travail de mémoire
49:14qui est aussi
49:15ma substance
49:16mais avoir un retour
49:17pareil de ma mère
49:18je le trouve si joli
49:20que juste pour
49:21qu'elle l'entende
49:22je vous le raconte
49:23et puis dans cet album
49:25il y a aussi
49:25un hommage à Pagnol
49:26avec Fanny
49:27on t'aime bien
49:28Hommage indirect
49:46subliminal
49:48à Pagnol
49:48effectivement
49:49Jacques
49:50cette chanson
49:50Fanny on t'aime bien
49:51qui a été un succès
49:53dans les années 70
49:53elle sort
49:55en été 1974
49:56et il ne vous aura pas échappé
49:58qu'en avril 1974
49:59Marcel Pagnol disparaît
50:01naturellement
50:03que mon père
50:03était très proche de Marcel
50:04puisque
50:05lorsque Franck était petit
50:06à la maison à Marseille
50:08Marcel
50:08Jules
50:09pour Rému
50:10venait à la maison
50:11pour déjeuner
50:12donc
50:12pour mon père
50:13Marcel c'était un
50:14un oncle
50:15un proche
50:16c'était la famille
50:17et quand Marcel décède
50:19en avril 1974
50:20Franck travaillait sur
50:21le 45 tours d'été
50:22puisqu'à l'époque
50:23il y avait les 45 tours d'été
50:24et il dit à la maison de disques
50:26qui était vogue à l'époque
50:27arrêtez tout
50:28il faut qu'on fasse une chanson
50:29en hommage à Marcel
50:30mais
50:30sans citer directement son nom
50:33pour ne surtout pas qu'on pense
50:34qu'on veut faire du commerce
50:36sur la mort de quelqu'un
50:37et donc mon père
50:38a co-écrit cette chanson
50:40qui s'appelle
50:40Fanny
50:41on t'aime bien
50:42en hommage
50:42évidemment à Oran de Mazis
50:44et au cinéma de Marcel Pagnol
50:45en tout cas cet hommage
50:47à travers cet album
50:48familial
50:49Vincent Fernand
50:50il est très réussi
50:51il est sur les plateformes
50:52et j'espère de tout coeur
50:53que de nouvelles générations
50:54découvriront
50:55Franck Fernandelle
50:56comme on découvre encore aujourd'hui
50:58Fernandelle
50:59c'est tout le mal
50:59que je vous souhaite
51:00mais vous savez Jacques
51:01je vous remercie
51:02et vous me connaissez
51:03moi je suis le premier
51:05à dire
51:05parce que je le sais
51:07puisque je me déplace
51:08en France
51:09partout
51:10et je rencontre
51:10toutes les générations
51:11moi je peux vous dire une chose
51:13c'est que le patrimoine
51:15moribond
51:16ou qu'on annonce parfois
51:17quasiment mort
51:18artistique français
51:20il ne meurt pas
51:22parce que les gens
51:23ont encore du coeur
51:24ont encore du goût
51:26et ce n'est pas parce que
51:27certains médias
51:28font silence
51:29sur beaucoup de choses
51:30qui sont encore
51:32à la mode
51:32qui traversent le temps
51:34ce n'est pas pour ça
51:35que le public oublie
51:36et je peux vous dire une chose
51:37c'est que Franck
51:39Fernandelle
51:39Fernandelle
51:40et toute l'époque
51:41que ça tire à sa suite
51:43toute cette nostalgie
51:44prouve aussi une chose
51:47c'est qu'on est peut-être
51:47dans une époque
51:48qui est un peu triste
51:52à certains endroits
51:53qui en tout cas
51:54ne comble pas
51:55de joie
51:57le coeur des gens
51:58et je crois que dans la vie
51:59pour avancer
51:59on a besoin de joie
52:00et si on regarde vers le passé
52:01ça veut dire que le passé
52:03a peut-être encore
52:04de l'avenir
52:04j'en suis convaincu
52:06merci Vincent Fernandelle
52:07continuez votre combat
52:08et vous revenez quand vous voulez
52:10parce que comme vous
52:10nous parlons vrai
52:11exactement
52:12merci beaucoup Jacques
52:13les clés d'une vie
52:13c'est terminé pour aujourd'hui
52:15on se retrouve bientôt
52:16restez fidèles
52:16à l'écoute de Sud Radio
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