- il y a 1 semaine
Avec Emmanuelle Pouédras (mère de Clément, qui s'est suicidé à 15 ans en septembre 2024) et Thomas Fauré (président et fondateur du réseaux social Whaller, spécialiste du numérique)
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NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, la vérité en face, Jean-François Aquili.
00:05Avec notre invité en studio, bonjour à vous Thomas Forêt.
00:09Bonjour à vous.
00:09Bienvenue, vous êtes président et fondateur du réseau social Waller, spécialiste du numérique.
00:15En deux mots, Waller c'est quoi ? C'est dédié aux entreprises ?
00:18Oui, mais pas seulement, c'est une plateforme de réseau social privée et aussi une plateforme collaborative pour les entreprises.
00:24Allez, nous allons évoquer avec vous l'interdiction des réseaux sociaux à nos enfants.
00:29Proposition très forte du président Emmanuel Macron.
00:33Il en parle ce matin avec l'électeur de la Provence pour sa venue à Marseille.
00:39C'est la suite de son plan Marseille en grand.
00:43Faut-il interdire ces réseaux sociaux ?
00:44Et nous sommes en ligne avec vous.
00:47Bonjour Emmanuel Pouedras.
00:49Bonjour.
00:50Soyez la bienvenue.
00:51Vous êtes la maman de Clément qui s'est donnée la mort en septembre 2024.
00:59Vous avez, je crois, rencontré le président Macron et vous avez raconté le cyberharcèlement subi par votre fils de 15 ans.
01:10Ça se passe à Lorient.
01:12J'aimerais, avec vous, si vous me permettez, revenir sur les circonstances de cette tragédie, si vous le voulez bien, Emmanuel Pouedras.
01:22Oui, sans aucun problème.
01:24J'ai bien rencontré le président Macron et la semaine dernière.
01:29Et j'ai eu surprenant ce pouvoir.
01:31Je crois qu'on vous entend très mal.
01:32Pardonnez-moi, je ne sais pas si on va essayer de procéder à un petit réglage.
01:37Essayez peut-être de vous exprimer.
01:39Allons-y.
01:39Et si jamais on n'y arrive pas, on nous reprenne en ligne.
01:42Il n'y a aucun souci.
01:43Votre témoignage est très important ce matin.
01:45Allez-y.
01:46Pardonnez-moi.
01:46Oui, donc je me suis exprimé à un matin.
01:50Non, je pense que vous savez ce qu'on va faire.
01:52On va vous reprendre en ligne.
01:53Ce sont des choses qui arrivent.
01:54Ce sont les aléas du direct.
01:56On va vous reprendre en ligne, Thomas Foré, sur cette initiative du président Emmanuel Macron.
02:02Grosso modo, l'interdiction qui serait faite, un projet de loi arrive très vite, il sera sur la table dès janvier, pour interdire les réseaux sociaux.
02:12Allez, c'est quoi ? On dit les enfants, les moins de 15 ans.
02:15C'est ça.
02:17Moi, je pense que c'est une très bonne idée.
02:20Maintenant, toute la question est la question de l'applicabilité.
02:24Comment est-ce qu'on va faire appliquer cette loi ?
02:27Ça paraît quand même très difficile.
02:29Et je regrette en un mot une seule chose.
02:33C'est aussi que l'État, à nouveau, se substitue, en réalité, aux parents qui sont probablement démunis.
02:41Et moi, je pense qu'il y a un effort considérable à faire dans l'éducation même des parents.
02:46Allez, nous vous retrouvons, Emmanuel Poilrasse.
02:49C'est mieux, là, hein ?
02:51Je pense que c'est mieux, en effet.
02:53C'est mieux, on vous entend.
02:54Vous avez donc rencontré le président.
02:56Vous avez évoqué ce cyber-harcèlement dont votre fils a été la victime à Lorient.
03:02Quelques mots avec vous sur l'ampleur de ce qu'a subi votre enfant à l'époque, au moment où ça se produit.
03:11Vous l'aviez appréhendé ?
03:13Alors, ce qui est important de savoir, c'est que nous, les réseaux sociaux ne s'étaient pas autorisés.
03:18Il y avait des règles qui étaient très strictes.
03:22Le soir, les téléphones étaient en bas, en fait, pas dans les chambres.
03:27Et moi, j'avais interdit les réseaux sociaux à mes enfants.
03:31Simplement, on en parlait avant s'ils en avaient besoin.
03:34Et quand notre fils s'est donné la mort, il n'y a pas eu d'enquête.
03:37Donc, déjà, moi, j'étais très, très étonnée qu'il n'y ait pas d'enquête d'environnement.
03:44Et j'ai découvert, moi-même, ce que les gendarmes auraient pu découvrir, s'ils avaient cherché,
03:50c'est qu'il était sur TikTok et qu'il se faisait, on va dire, humilier.
03:57Il se faisait cyber-harceler à travers WhatsApp.
04:02À travers un groupe constitué avec les camarades.
04:06Et quand on a découvert tout ça, vu l'ampleur,
04:10comme on a sollicité les réseaux sociaux et qu'aucun des réseaux sociaux n'ont respecté, n'ont aidé,
04:19ils n'ont pas respecté la loi qui est de donner accès aux données, évidemment.
04:24Et dans les circonstances, ils ont été extrêmement méprisants à notre égard.
04:28Et pendant six mois, je me suis bagarrée pour obtenir les infos.
04:31Ampleur insoupçonnée à vos yeux, vous qui êtes la maman, Emmanuel Poedras,
04:36tellement nos enfants, au fond, s'expriment peu.
04:40Je parle d'expérience.
04:42Et quand vous découvrez cela, et quand vous voyez le mépris qui suit,
04:46pour vous, c'est un choc, j'imagine ?
04:48Alors, pour nous, c'est un choc parce qu'on n'a pas du tout vu les choses arriver par rapport à notre fils.
04:55Et on a découvert, en fait, qu'il était sur TikTok.
04:59Et quand on a, après moult travail de notre côté, découvert ce que TikTok lui envoyait,
05:05on a été, on a été, mais sidérés.
05:09TikTok lui envoie des vidéos, des contenus, d'accord, avec notamment un visuel du haut d'un pont,
05:18à la tombée de la nuit, avec un texte qui lui dit,
05:21tu as rempli le vide dans la vie des gens, c'est quand tu ne seras plus là qu'ils verront l'importance que tu as.
05:27– Oui, c'est l'algorithme criminel qui intervient à ce moment-là, Emmanuel Poudrasse.
05:33Mais qu'est-ce qu'il faut faire ?
05:36– Qu'est-ce qu'il faut faire ?
05:37Il faut déjà que les lois soient respectées en France.
05:42Il y a des choses qui régissent les réseaux, mais ils s'en foutent, complètement.
05:46Mais complètement !
05:47– Quand vous dites qu'ils s'en foutent, ce sont les réseaux sociaux, nous sommes d'accord.
05:50– Oui, oui, les réseaux sociaux, il y a des règles qui sont très claires
05:54et qui disent que ça n'est pas autorisé en dessous de tel âge.
05:59Mais aujourd'hui, les enfants peuvent créer des comptes
06:02parce que les réseaux sociaux ne vérifient pas l'âge.
06:07Et moi, j'entends que l'éducation, éduquer les parents, etc.
06:12Moi, je viens de ce domaine-là, du marketing,
06:15je suis extrêmement avertie sur le sujet, mes règles étaient très claires.
06:20Donc, ça ne suffit pas, l'âge ne suffira pas.
06:24À un moment donné, la responsabilité, elle est sur les réseaux.
06:28C'est à eux de faire respecter, c'est à eux.
06:32Comment les gens qui travaillent pour ces entreprises
06:34peuvent aujourd'hui se regarder en face
06:36en sachant qu'il y a des enfants qui sont aliénés,
06:39il y a des personnes fragiles qui sont enfermées dans le système, dans la boucle ?
06:45– C'est une vraie question.
06:46– Comment ils peuvent encore travailler pour cette boîte ?
06:48Pour ces boîtes, parce qu'il n'y a pas que TikTok.
06:52On parle beaucoup de TikTok, mais qu'il n'y a pas qu'eux.
06:54– Emmanuel Podré ou Edras, vous préparez une action collective
06:59contre ces plateformes, contre le harcèlement scolaire.
07:03Vous pouvez nous en dire plus ?
07:04– Oui. Alors déjà, nous, on a porté plainte,
07:07parce que ça suffit, l'impunité.
07:10Et puis, on doit la vérité de réellement ce qui s'est passé.
07:14Donc, on a porté plainte avec différents chefs, avec les preuves à l'appui.
07:20Et on envisage en effet de monter une action collective parce que je me dois,
07:26je suis d'une certaine façon maintenant devenue la porte-voix en m'étant exprimée
07:30devant le président et les retours que j'ai.
07:33Il y a des dizaines de familles.
07:35Donc, on va monter une action collective contre les réseaux sociaux
07:38parce que c'est tous ensemble qu'on va réussir à faire respecter la règle.
07:43Et ça suffit, l'impunité des réseaux sociaux.
07:47Et il y a un deuxième élément que je suis en train de travailler,
07:50c'est toute notre histoire.
07:52Pour laisser une trace, pour que ça serve aux générations d'après,
07:56j'envisage d'écrire un livre.
07:58– Vous allez écrire un livre ?
07:58– Tout simplement.
07:59– Bien sûr, bien évidemment, un témoignage qui sera puissant, j'imagine,
08:03au vu de ce que vous avez subi.
08:04C'est un message que vous enverrez aussi à tous les parents
08:08parce qu'il y a une vigilance à partager là-dessus.
08:11– Je ne suis pas sûr, vous allez me corriger, Emmanuel Pouedras,
08:17qu'il y ait une réelle prise de conscience
08:19ou du moins qu'elle soit au niveau que nous devrions en attendre aujourd'hui, là-dessus.
08:25– Alors, il y a une prise de conscience
08:27quand il y a les témoignages qui sont apportés.
08:29Moi, je le ressens, les personnes viennent me voir en me remerciant.
08:33Moi, j'ai des parents qui me contactent et qui me disent
08:38« Merci de porter la voix, merci de nous défendre,
08:41merci de défendre nos enfants, ne lâchez rien ».
08:44Donc, ça m'oblige d'une certaine façon.
08:48Et il y a des jeunes aussi.
08:50Lors de mon témoignage à Saint-Malo,
08:53il y a énormément de jeunes qui m'ont dit
08:55« Mais merci de nous ouvrir les yeux parce qu'on ne se rendait pas compte ».
08:59– Oui, et je vais donner la parole à Thomas Foré tout de suite.
09:02Mais juste une précision ultime, Emmanuel Poedras,
09:05rappelez aussi l'action de votre avocat, maître Pierre de Buisson,
09:11qui participe avec vous pour organiser cette fronde littéralement
09:16contre le cyberharcèlement avocat qui défend plusieurs familles touchées par le fléau,
09:20dont celle de l'INSEE, on s'en souvient, qui s'était donné la mort à 13 ans,
09:25victime également de harcèlement scolaire.
09:27– Oui, tout à fait, tout à fait.
09:29On a choisi de travailler avec maître de Buisson
09:32parce qu'on a besoin d'avoir, on va dire, un avocat chevronné d'une part
09:38et puis surtout, voilà, pour grouper l'action.
09:42– Merci à vous, en tous les cas, Emmanuel Poedras,
09:45pour ce témoignage dans la vérité en face ce matin.
09:48Thomas Foré, il y a un travail qui est immense à accomplir aujourd'hui, en réalité.
09:54– Oui.
09:54– Je ne sais pas si, vous allez nous aider à comprendre
09:57si dans ce que dit le chef de l'État, il y a seulement la barrière de l'âge, il y a autre chose.
10:03– Moi, je pense que, d'abord, je voudrais saluer honnêtement le courage de Mme Poedras
10:08qui est assez poignant et c'est assez difficile de prendre du recul
10:13parce qu'après un témoignage comme ça, on s'imagine tous.
10:17Moi, je suis père de famille, j'ai des adolescents
10:19et on s'imagine que le jour au lendemain, voilà, ma fille aînée, elle a 17 ans,
10:24j'ai un garçon qui a 16 ans, ensuite j'ai des collégiens.
10:27– Vous êtes en plein dedans.
10:28– Exactement. Et nous, à la maison, moi, je connais bien l'informatique,
10:33on va dire ça comme ça, ma femme aussi.
10:35Et nous, à la maison, on a dit le plus possible, pas d'écran, pas de smartphone.
10:40Et pour autant, la pression sociale dans les collèges, dans les lycées est énorme.
10:46Et les parents, aujourd'hui, doivent lutter contre cette pression
10:53qui est la pression de leurs propres enfants.
10:55Moi, je crois que ça, c'est un sujet extrêmement important.
10:58C'est-à-dire que, certes, l'hyper...
10:59– Vous l'avez amusé comment chez vous ? Vous vous faites de la pédagogie ?
11:03– C'est une lutte.
11:04– Vous êtes compris ou pas, par vos enfants ?
11:06– Par nos enfants.
11:06– Je ne sais pas si vous écoutez ce matin.
11:08– J'espère qu'ils vont m'écouter.
11:09– En fait, bien sûr, c'est une question de rapport de force et d'autorité aussi.
11:18C'est-à-dire que, moi, je crois qu'on est face à une vague des Ferlandes,
11:22qu'on a vu venir, c'est le numérique partout,
11:24dans les poches de tous nos gamins, entre guillemets,
11:27et avec les effets qu'on connaît.
11:28Mais non, c'est une lutte incroyable.
11:30Je crois qu'au-delà de l'âge, l'interdiction, en dessous de 15 ans,
11:36je pense qu'il faut appliquer fermement l'interdiction des smartphones physiquement
11:40dans les établissements scolaires.
11:42Parce que tout ceci commence dans l'établissement scolaire.
11:44– Vous voulez dire qu'ils soient mis dans une boîte ?
11:47– Non, non, non, qu'ils ne viennent pas à l'école.
11:49En fait, c'est toute la différence.
11:50– L'argument qui est opposé, c'est « Ah, mon enfant rentre à pied le soir »
11:54– Et il rentre à pied le soir.
11:55Moi, je pense que les dangers qui se passent...
11:57Alors, malheureusement, là, on a le témoignage d'une extrémité,
12:01d'un danger extrême, qui est évidemment un pauvre enfant,
12:06évidemment, qui met fin à ses jours, c'est le plus terrible.
12:08Mais avant ça, il y a aussi beaucoup d'autres drames,
12:10de l'enfermement, du cyberharcèlement, j'allais dire classique.
12:14C'est horrible de dire ça.
12:15Mais ça, c'est très, très courant.
12:18C'est aussi l'uniformité culturelle, c'est très pauvre.
12:23Enfin, moi, je trouve qu'il faudrait aussi supprimer complètement
12:27les téléphones portables dans les collèges, dans les lycées,
12:29que ce soit strictement interdit et pas seulement dit.
12:32Ce qui est fait aujourd'hui, c'est qu'on dit « Tu le mets dans ton sac,
12:34en réalité, en pause, tu peux le sortir, surtout au lycée, etc. »
12:37– Même pas dans le sac.
12:37Voilà, première mesure que vous annoncez ce matin, Thomas Forêt,
12:41qui serait pour vous à même de, on va dire, de réfréner ce fléau.
12:45Vous restez avec nous, il est 9h45 pour la suite de La Vérité en Face.
12:50Vous appelez 0826 300 300 si vous souhaitez témoigner.
12:52J'ai beaucoup de questions à vous poser, Thomas Forêt,
12:55notamment sur la question des algorithmes.
12:57A tout de suite.
12:58Le Grand Matin Sud Radio, La Vérité en Face, Jean-François Aquili.
13:03Avec Thomas Forêt, président, fondateur du réseau social.
13:06Ou alors, spécialiste du numérique, nous évoquions à l'instant,
13:09c'est en marge de la visite d'Emmanuel Macron à Marseille,
13:12qui va de nouveau échanger avec des lecteurs, en l'occurrence ceux de la Provence,
13:16pour évoquer de nouveau son projet d'interdire les écrans,
13:24les réseaux sociaux, en réalité, au moins de 15 ans, je ne sais pas si l'âge est déterminé.
13:28Il parle des enfants.
13:30Nous imaginons que la barrière, c'est 15-16 ans, dans le projet de loi qui se profile.
13:34Thomas Forêt, il y a la question de l'algorithme.
13:37Chaque fois, ce mot est jeté en pâture au public,
13:41sans forcément comprendre de quoi il s'agit.
13:43L'algorithme, en réalité, est en train de nous laver le cerveau.
13:46Pour ceux qui scrollent toute la journée sur leur RS, leur réseau social préféré,
13:52l'algorithme est là pour flatter nos plus bas instincts.
13:56Oui, de fait, ça va puiser très loin dans le cerveau,
14:00puisque ces plateformes dont on parle, elles n'ont qu'un objectif.
14:04Et c'est ça qu'il faut comprendre, c'est la captation de l'attention des utilisateurs.
14:08C'est vraiment un modèle économique.
14:10C'est-à-dire que plus les utilisateurs sont présents...
14:13C'est l'économie de l'attention.
14:15Oui, c'est ça, exactement.
14:17Et c'est très simple.
14:19Plus ils sont présents, plus on les expose à des contenus qui sont de la publicité,
14:23déguisés ou pas déguisés par ailleurs.
14:25Et donc, c'est évidemment des grandes plateformes d'annonce.
14:28Moi, je dénonce ça depuis des années.
14:32C'est ces plateformes-là, elles ont été conçues d'abord en Silicon Valley,
14:37et puis maintenant en Chine avec TikTok.
14:40C'est des plateformes qui sont aussi, et j'essaye de prendre de la hauteur,
14:44des instruments de puissance géopolitique.
14:46Donc nous sommes prises en sandwich, vous le dites,
14:48et vous le dénoncez, Thomas Fauret, entre les États-Unis et la Chine.
14:52Exactement. Ce duopole voit au milieu une Europe affaiblie technologiquement.
15:01Et moi, c'est pour ça que je dis fermement que ces instruments de plateforme
15:06sont des instruments de puissance géopolitique.
15:09Parce que le meilleur exemple, c'est TikTok, ça existe en Chine,
15:14mais c'est absolument pas le même algorithme précisément qui est présent.
15:18Et c'est clairement capter, vous savez, capter l'attention permanente,
15:24c'est abétir les peuples et les utilisateurs et les personnes.
15:28Et ça, c'est un instrument de puissance, c'est-à-dire affaiblir quelque part
15:31les puissances, entre guillemets, adversaires.
15:33Il ne faut pas ignorer ce principe, parce que là où on en est aujourd'hui,
15:39c'est la démonstration qu'on a été affaibli.
15:41C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on ne peut pas vraiment interdire les réseaux sociaux.
15:45Il y aurait une bronca, il y aurait un soulèvement, si vous voulez, des peuples européens.
15:50Si on faisait ça, bien sûr.
15:52Mais pourquoi ? Parce qu'on n'a pas d'alternative non plus européenne.
15:55Alors, ce serait quoi, Thomas Fauret, un réseau social européen vertueux ?
16:01C'est une bonne question.
16:02Moi, c'est le projet que j'avais au départ avec Waller.
16:06C'était de créer un réseau social à dimension humaine.
16:08C'est-à-dire qu'en quelque sorte, un réseau social, ça ne veut pas dire numérique.
16:13C'est juste le réseau social, c'est quand nous parlons ensemble.
16:16Une classe est un réseau social, un restaurant est un réseau social.
16:20Mais la dimension humaine, c'est le nombre de relations qu'on a et la maîtrise de ces relations.
16:26Ce que nous disons dans un cercle privé, par exemple, ça ne dépasse jamais le cercle privé.
16:32Vous invitez des amis à dîner, certes, vous pouvez vous engueuler, dire des grosses bêtises,
16:36mais ça ne va pas sortir de ce cercle.
16:38Le gros défaut qu'ont ces plateformes de réseaux sociaux, c'est que ce ne sont pas des réseaux sociaux.
16:43Ce sont des espaces grands publics et des espaces très larges,
16:46où toute parole qui peut paraître intime,
16:50c'est-à-dire l'adolescent qui, par exemple, va partager une photo de lui,
16:54une story ou quoi que ce soit à ses potes, entre guillemets,
16:57et bien ce contenu, il est généralement public, accessible par tout le monde,
17:00mis en avant et soumis aux algorithmes.
17:04C'est ce qu'on appelle l'extimité.
17:06C'est-à-dire que l'extimité, c'est le complémentaire, c'est une fausse intimité,
17:11c'est une intimité extérieure.
17:13C'est typiquement l'ado qui va dans sa chambre, qui ne veut pas parler à ses parents,
17:17qui s'enferme sur son smartphone,
17:20et qui a l'impression d'être dans une intimité numérique.
17:24Et en fait, c'est faux, il est sur la place publique,
17:27et il est donc une donnée parmi d'autres qui sont broyées par les algorithmes.
17:32Et c'est ce qui crée ces systèmes de cyberharcèlement.
17:36Pourquoi dans ce groupe WhatsApp dont parlait la dame précédemment,
17:40les élèves avaient vu les contenus TikTok ?
17:42Parce que TikTok avait poussé dans les flux de tous ses élèves
17:46les vidéos les plus, qu'est-ce qu'on pourrait dire, dérangeantes,
17:50les plus choquantes, les plus avilissantes.
17:54Voilà, il n'y a pas de morale sur ces plateformes.
17:57Oui, c'est ce que j'ai raconté Emmanuel Poedras tout à l'heure,
17:59ça passe sous les radars littéralement des parents que nous sommes.
18:02Parce qu'il y a une forme d'omerta des deux nos adolescents,
18:06qui est bien compréhensible, nous avons été aussi ados.
18:10Et là, c'est un vrai souci.
18:12Est-ce qu'il est techniquement réaliste
18:15de réfréner cette fréquentation des plateformes ?
18:20En fait, c'est techniquement réaliste et on ne peut pas y échapper.
18:23Mais ça s'est voué à l'échec,
18:26tant que nous n'avons pas dans le deuxième temps
18:28une volonté de rebâtir des systèmes français-européens,
18:32de rebâtir du numérique.
18:33C'est vraiment, moi, ce que je prêche depuis des années.
18:36Il faudrait que le système en question soit beaucoup plus séduisant que TikTok.
18:39Car il serait, peu importe, sous la législation française.
18:44Et c'est ça qui est important.
18:45De fait, européenne.
18:47Mais c'est ça qui est important.
18:49C'est de dire, il suivrait nos règles.
18:51Et si nous avions des plateformes,
18:53si nous mettions ces efforts-là pour reconquérir,
18:56quelque part, un espace numérique qui nous échappe totalement,
18:59alors nous pourrions nous permettre aussi de dire,
19:02eh bien, TikTok, en France, c'est fermé, c'est coupé.
19:05Là, on ne peut pas le faire parce qu'on n'a rien d'autre.
19:07Thomas Fauret, quelle serait, on va dire, la garantie de succès
19:11d'une telle alternative européenne ?
19:14Il y a eu des moteurs de recherche courantes qui ont échoué.
19:17Ou alors, que vous évoquez, qui est votre plateforme à vous,
19:21qu'est-ce qui fait qu'elle pourrait, un jour, grandir et supplanter
19:24et résister à la tentation ?
19:25Parce que plus elles sont fréquentées, les plateformes,
19:27plus, au fond, elles cèdent à la tentation de cette espèce de consumérisme
19:31qui peut être criminel.
19:33Bien sûr.
19:33Premièrement, cesser de céder aux sirènes américaines.
19:39Ça, je pense que c'est très important.
19:42Constater l'antrisme américain sur le territoire numérique européen.
19:47Et voilà, faire sécession avec ces technologies américaines.
19:52Et à tous les niveaux, pas seulement sur les réseaux sociaux,
19:55à tous les niveaux.
19:56Donc, c'est un vrai sujet de politique de puissance industrielle,
19:59en réalité, qu'il y a derrière.
20:01Aujourd'hui, alors, ceci dit, il faut y aller.
20:04Il faut quand même réguler.
20:06Il faut quand même jouer ce rapport de force.
20:09Nous n'avons pas le choix.
20:10Ce qui est en jeu, clairement, c'est nos enfants.
20:14Et nous verrons bien, Thomas Foré, ce qu'il sortira de ce projet de loi
20:18qui semble se profiler pour vraisemblablement le début de l'année 2026,
20:23le mois de janvier, du moins, ce qu'annonce le président de la République.
20:29Merci à vous, Thomas Foré.
20:30Je rappelle, vous êtes président fondateur de Waller,
20:32le réseau social et spécialiste du numérique.
20:35Vous allez revenir, parce que cette histoire, elle ne fait que commencer.
20:37Merci beaucoup.
20:38Oui, avec grand plaisir.
20:39Allez, il est temps maintenant de rejoindre notre gagnant du jeu.
20:44Le sapin de Noël Sud Radio.
20:46Le sapin de Noël Sud Radio, c'est mieux dit que par mois.
20:49Bonjour, Kevin.
20:51Oui, bonjour, monsieur Achilly.
20:52Vous êtes à Urquit, c'est à quel endroit, exactement ?
20:57C'est pas loin de Bayonne.
20:59Ah, je suis jaloux.
21:01Chaque fois qu'on me parle de Bayonne, je ne sais pas pourquoi j'ai envie de partir en voyage,
21:05de venir vous rejoindre, parce que l'endroit est quand même juste magique.
21:08Alors, c'est vous qui êtes le gagnant de ce bon d'achat de 200 euros
21:13pour le site Maison Scarlett, qui est une marque de boîte à bijoux.
21:18Vous allez pouvoir faire des cadeaux autour de vous, comme ça, du coup.
21:20Bravo, Kevin.
21:22Je vais pouvoir faire un petit cadeau pour madame, c'est ça qui est bien.
21:25Eh bien, c'est ce que je suggérais.
21:27Dites-moi, vous êtes un auditeur de Sud Radio.
21:30Je rentre un peu dans votre intimité.
21:33Oui, j'écoute Sud Radio tous les jours.
21:34Tous les jours.
21:35Ah, et vous nous écoutez sur la longueur.
21:39Vous arrivez à trouver des moments pour brasser un petit peu toutes les émissions ?
21:45Oui, quasiment, sauf le soir.
21:47Sauf le soir.
21:47Non, quasiment. Dès que je suis dans la voiture, dès que j'ai cinq minutes,
21:51je mets Sud Radio et puis j'écoute Sud Radio.
21:53Bon, ben, il faut rester avec nous, Kevin.
21:54Merci, bravo. Vous êtes le gagnant de ce jeu.
21:57Bravo, Kevin. Merci pour votre fidélité.
21:58Merci à vous.
21:59Et nous vous retrouvons. Bonjour, Valérie Expert.
22:01Jean-François.
22:02Bonjour, Valérie.
22:03Alors, au menu, mettez-vous d'accord.
22:05Écoutez, Sud Radio est auprès des agriculteurs.
22:08Donc, nous allons continuer à parler de cette colère.
22:12Et on vous pose la question.
22:14Est-ce que vous avez été convaincu par la ministre ce matin qui était à votre micro ?
22:19Je pense que les auditeurs de Sud Radio, les agriculteurs en particulier, étaient nombreux à écouter son intervention.
22:25Donc, on va écouter vos réactions ce matin.
22:30On va parler des excuses de Brigitte Macron.
22:33Ah oui, sur Brut.
22:34Sans des excuses, elle ne s'excuse pas réellement.
22:40Elle est désolée.
22:41Voilà, elle est désolée.
22:42C'est des femmes victimes.
22:43Voilà, et puis la peluche du loup de la pub Intermarché qui va bientôt, cette pub incroyable, enfin incroyable, ce dessin animé, qui va atteindre bientôt les 1 milliard de vues, qui met en scène ce loup très mignon.
22:58Il y a une peluche qui a été faite en Chine et qui va être sur le marché et donc Intermarché réagit en disant que ce n'est pas du tout venu de chez eux.
23:08Mais ça pose la question du made in France parce que la France n'est pas capable de produire en 15 jours une peluche.
23:14Ce sera en janvier pour la peluche Intermarché.
23:18Bref, on en parle avec vous.
23:19Bonne émission.
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