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  • il y a 2 jours
Benjamin Azoulay, PDG d'Oledcomm, était l'invité de François Sorel dans Tech & Co, la quotidienne, ce mardi 9 décembre. Il s'est penché sur la technologie du Lifi, et les avantages d'utiliser une communication par la lumière, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au jeudi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Tech & Co, la quotidienne, la start-up.
00:05Benjamin Azoulay nous a rejoint, bonsoir Benjamin.
00:07Bonsoir.
00:08Vous êtes le PDG d'OLED.com, vous avez été auparavant directeur général de Philips Lighting France
00:16et ce qui est intéressant c'est que vous avez misé avec OLED.com sur l'internet par la lumière,
00:24c'est ce qu'on appelle le LIFI, alors c'est pas une nouvelle technologie,
00:26ça fait des années qu'on l'évoque, le fait de pouvoir transmettre des données,
00:32un peu comme du Wi-Fi, mais par la lumière, ça a des avantages, vous y croyez,
00:37expliquez-nous pourquoi vous avez choisi cette technologie et qu'est-ce que c'est exactement ?
00:42Tout d'abord le LIFI c'est la communication par la lumière, c'est un peu comme du morse,
00:46on va éteindre et allumer, on appelle ça une modulation, très vite, 30 millions de fois par seconde
00:52et avec ça on envoie et on reçoit de l'information.
00:54Et donc l'œil ne le voit pas en fait ?
00:56Évidemment, à 30 millions de fois par seconde, il est impossible de le détecter à l'œil nu
00:59et le gros avantage c'est la vitesse, d'abord on atteint des vitesses très importantes,
01:05le deuxième avantage c'est la sécurité, on a pas mal d'applications de défense
01:10parce qu'il est impossible ou quasiment impossible de hacker de la lumière,
01:15on ne peut pas la brouiller et ça fait une technologie pour certaines applications
01:19qui est extrêmement intéressante.
01:20et puis on maîtrise aussi sa propagation, c'est ça ?
01:22Alors que le LIFI c'est plus compliqué.
01:24C'est-à-dire que là, si je sors du faisceau lumineux, j'ai plus de connexion.
01:27Exactement, vous ne pouvez pas voir les données, capter les données si vous êtes en dehors du faisceau lumineux.
01:35Ça fait des années que le LIFI existe, est-ce que ça décolle ?
01:39Je n'ai pas l'impression, alors je n'ai pas envie de vous froisser,
01:42mais je n'ai pas l'impression que ce soit rentré véritablement dans les mœurs
01:46et que les grands industriels de l'électronique se soient emparés de cette technologie.
01:50Alors c'est tout à fait vrai, nous rêvions à un moment donné que ça remplace tout simplement le Wi-Fi,
01:54que tous les smartphones soient équipés de cette technologie.
01:58Ça n'a pas été le cas parce que les mastodontes qui sont Intel, qui sont Qualcomm, qui sont Broadcom,
02:04n'ont pas encore décidé d'intégrer le LIFI dans leur puce.
02:07Et tant que ça n'est pas le cas, on ne pourra pas atteindre le grand public.
02:11En revanche...
02:12Parce qu'ils estiment que le Bluetooth, le Wi-Fi, la 4G, la 5G suffisent aujourd'hui.
02:17Absolument, et il faut reconnaître que le Wi-Fi a fait d'énormes progrès, la 5G également.
02:21Du coup, aujourd'hui, nos applications sont les applications plutôt défense.
02:26On a équipé deux brigades blindées et une division de l'armée française, nous nous sommes très fiers.
02:32Les applications sont ferroviaires.
02:32Vous pouvez nous expliquer un exemple de ces usages, en fait, dans le domaine de l'armée ?
02:38Dans le domaine de la défense, ce sont les postes de commandement mobile,
02:41où on n'a pas le droit, et on ne peut pas pour les questions de sécurité utiliser des radiofréquences,
02:46parce qu'on est très rapidement détecté par l'ennemi.
02:48Vous êtes sur le front ukrainien aujourd'hui, si vous allumez votre radio ou votre smartphone,
02:54vous êtes détecté en à peu près 7 secondes.
02:57Et donc, aujourd'hui, on cherche, dans les environnements électromagnétiques contestés,
03:01radiofréquences contestées, à trouver des solutions pour communiquer discrètement,
03:06sans utiliser des câbles, parce que les câbles, c'est très lourd, c'est compliqué à mettre en place,
03:09on a besoin d'agilité.
03:10Donc, une tente de l'armée, un poste de commandement mobile, a besoin de bouger en permanence,
03:15et c'est la raison pour laquelle on a tout de suite trouvé notre marché.
03:18Je vous annonce qu'on a installé 44 postes de commandement mobile de l'armée française.
03:22Alors, c'est quoi le schéma ?
03:24C'est qu'il y a du Starlink, ou une connexion Internet par satellite,
03:27et après, la diffusion de cet Internet se fait par le LIFI, justement, sur des zones bien précises ?
03:32Exactement.
03:32Et ça, c'est indétectable.
03:33Et ça, c'est indétectable, et évidemment, vous pensez bien que le département de guerre d'électronique
03:37d'armée française a testé et n'a rien trouvé, et c'est la raison pour laquelle, voilà.
03:42Donc, nos forces vont gagner énormément de temps à déployer le réseau dans leur tente de commandement
03:47grâce à cette technologie.
03:49Alors, parlez-nous, parce que ça, c'est un exemple, mais vous êtes là aussi ce soir pour nous parler de LUCI,
03:55qui est un nouveau terminal inter-satellite, justement parce que cette connexion par la lumière
04:01marche sur Terre, mais elle marche aussi dans l'espace.
04:04Elle marche encore mieux dans l'espace.
04:05Elle marche encore mieux dans l'espace.
04:07Il n'y a pas d'atmosphère, donc le lien est, j'allais dire, direct dans le vide.
04:11Donc, la lumière est plus pure et se propage plus longuement et va plus loin aussi ?
04:17Alors, notre histoire dans le spatial a commencé avec ce produit, qui s'appelle Satellite,
04:22qui est un produit LIFI, qui était destiné à remplacer du câble à l'intérieur de satellites.
04:26On a lancé ce produit dans le satellite OneWeb, qui a été lancé par SpaceX,
04:31en 2023.
04:33OneWeb, qui est d'ailleurs l'un des concurrents de Starlink.
04:35Absolument, absolument.
04:36Et donc, on a un satellite OneWeb qui a testé cette technologie depuis deux ans et demi,
04:40et ça marche très bien.
04:40OK.
04:41Mais c'est à l'intérieur, en fait ?
04:42C'était à l'intérieur.
04:43Et on s'est un peu en hardy, on s'est dit, à partir du moment où ça marche bien à l'intérieur,
04:46on a les équipes de R&D, de l'aide comme on commence à maîtriser la spatialisation des produits,
04:51qui a l'environnement très difficile, très exigeant.
04:53On s'est dit, pourquoi pas candidater pour faire des liens très longues distances,
04:588000 kilomètres, à des vitesses très importantes de 100 gigabits par seconde.
05:02C'est un peu la fibre optique de l'espace.
05:05C'est un peu comme dans les bâtiments aujourd'hui.
05:07Il n'y a plus de bâtiments de bureaux qui se construisent sans fibre optique.
05:11C'est de la lumière à l'intérieur de la fibre optique.
05:12Aujourd'hui, dans le domaine du spatial, les satellites sont en train de s'équiper au fur et à mesure de cette technologie-là
05:18pour les constellations, c'est-à-dire les groupes de satellites qui doivent communiquer entre eux
05:23pour créer un réseau mèche, un réseau maillé.
05:26Alors, on m'a parlé du laser aussi.
05:27C'est-à-dire que c'est une technologie concurrente du LeFi,
05:31parce qu'il paraît que le laser aussi, c'est génial pour connecter deux satellites entre eux à des vitesses incroyables.
05:36Alors, en réalité, nous utilisions déjà du laser dans ces produits-là.
05:41C'est deux technologies différentes ou finalement c'est la même ?
05:44C'est la même technologie en réalité,
05:45sauf que le laser va avoir une divergence de faisceau, on appelle ça,
05:50très très petite, des centièmes de degré.
05:53Alors que le LeFi, lui, on va plutôt ouvrir beaucoup plus largement,
05:57par exemple pour éclairer dans une tente.
05:59En réalité, on la module de la même façon.
06:02Au lieu de moduler la lumière à 30 millions de fois par seconde,
06:06d'éteindre et de la lumière,
06:07cette fois-ci, on va atteindre des milliards de fois par seconde.
06:10Et c'est comme ça qu'on arrive à ces vitesses-là
06:12et à aller très loin dans l'espace,
06:14jusqu'à 8000 kilomètres,
06:16avec des enjeux techniques extrêmement importants,
06:19puisque les deux satellites bougent.
06:24Et ils bougent à des vitesses, j'allais dire astronomiques,
06:26si je peux m'exprimer ainsi,
06:27de 15 kilomètres par seconde.
06:29Donc il faut également...
06:30Qu'ils se synchronisent.
06:31Absolument.
06:32Voilà, parce que là encore, la diffusion est relativement fragile.
06:37Il suffit qu'il y ait un obstacle où, on va dire,
06:40qu'on ne soit plus en parallèle, ou en tout cas pas en parallèle,
06:43mais en vue directe du produit, pour que ça ne marche plus, en fait.
06:47Voilà, tout à fait.
06:48C'est la raison pour laquelle nous offrons à nos clients
06:49la possibilité d'une réacquisition en moins de 10 secondes en cas de coupure.
06:54C'est comme ça qu'on pallie le fait qu'effectivement,
06:57il va y avoir des scénarios
06:58où les deux satellites vont se croiser, par exemple,
07:01et ne vont pas pouvoir garder la liaison.
07:02Benjamin, c'est génial.
07:05Vous avez là un Eldorado qui s'offre à vous.
07:08Est-ce que vous avez des concurrents ?
07:09Alors oui, sur ce sujet-là,
07:11nous, on a été inspirés par Starlink,
07:12qui a été le premier satellite à se rééquiper de cette technologie.
07:15Ok, mais c'était pas la vision.
07:16C'est eux qui l'ont développée ou ils ont acheté une boîte ?
07:19C'est celle de Starlink.
07:20Ils l'ont développée en interne.
07:21Et ça nous a inspirés en disant, puisqu'on a l'Odifi,
07:25pourquoi pas, avec les brevets de l'Edcom dans le domaine de la photonique,
07:29aller vers cette technologie ?
07:30C'est un très gros marché.
07:32Pour simplifier, nous, on veut devenir le champion français
07:35des communications spatiales optiques.
07:38Européen ? Pourquoi français ?
07:40Pour l'instant.
07:41En Europe, il y a d'autres.
07:42Vous avez des concurrents ?
07:43J'ai des concurrents, surtout en Allemagne,
07:45des sociétés qui s'appellent Tessat et Minarik.
07:47Mais ce que nous proposons, nous,
07:49c'est un produit qui va être deux fois moins lourd.
07:51Il va faire 10 kg au lieu de faire 20 kg pour nos concurrents.
07:56Et comme il y en a jusqu'à 4 par satellite,
07:58vous imaginez ce que représente un gain de 30 à 40 kg par satellite.
08:03Et c'est comme ça que...
08:03Ne soit ce que pour le coût de lancement, en fait.
08:05Exactement.
08:05Surtout pour le coût de lancement.
08:06Sur certaines constellations, on peut gagner jusqu'à un lanceur.
08:09Ça fait pratiquement...
08:09Avec les mêmes performances qu'un produit deux fois plus lourd.
08:11Avec les mêmes performances.
08:12Avec les mêmes performances.
08:13Voilà.
08:13Ça, c'est l'ambition.
08:14Je tiens à remercier le CNES qui nous a fait confiance.
08:17Qui nous a sélectionnés.
08:18On était confrontés à un gros de la profession.
08:23Et on a gagné cette offre.
08:25Et qui nous accompagne avec les meilleurs experts photoniques.
08:29Et les meilleurs experts dans le domaine du spatial.
08:31Qui nous accompagnent.
08:31Qui accompagnent mon équipe.
08:32De façon à pouvoir aller en orbite avec cette technologie.
08:35Et ces nouveaux produits.
08:37Fin 2027, début 2028, on l'espère.
08:39On va suivre ça de près.
08:40Merci.
08:40C'est passionnant.
08:41Benjamin Azoulay, PDG d'Oletcom.
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