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Insécurité et autodéfense : «Un magistrat devrait laisser ce qu'il pense au vestiaire [...] mais ça ne se passe pas véritablement comme ça», soulève Maître Franck De Vita
Europe 1
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il y a 12 minutes
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00:00
Europe 1 Soir Week-end, 19h21, Stéphanie Demureux.
00:05
Merci de nous rejoindre dans Europe 1 Soir Week-end.
00:08
J'accueille mes ou ma débatteuse de la première heure puisque Jules Thores, je ne sais pas, il est en retard, ça ne lui arrive jamais.
00:15
J'espère qu'il ne s'est pas perdu dans les escaliers du bâtiment.
00:18
Bonsoir Sarah Salman, avocate au barreau de Paris et Jules Thores qui va nous rejoindre dans quelques instants.
00:24
Nous sommes en ligne avec Maître Franck De Vita. Bonsoir Maître.
00:32
Bonsoir Madame.
00:33
Bonsoir, je suis ravie de vous avoir ce soir. Vous êtes avocat pénaliste et surtout certainement que les auditeurs se souviennent de vous
00:40
puisque vous avez défendu l'une des affaires de légitime défense les plus emblématiques de ces dernières années.
00:46
Franck De Vita, celle du bijoutier de Nice. On se souvient qu'il avait été condamné en 2018 pour avoir tué son braqueur.
00:56
J'avais envie de vous inviter parce qu'il y a deux affaires qui se sont déroulées en moins de 48 heures.
01:02
La première, un cambriolage qui tourne mal, un garagiste qui a été mis en examen après avoir tiré sur quatre jeunes cambrioleurs.
01:08
Ça s'est passé à Romagneux dans l'Isère. Ce garagiste a surpris quatre jeunes sur sa concession automobile.
01:14
Ça faisait plusieurs fois. Il a utilisé son arme puisqu'il est chasseur pour viser un jeune cambrioleur de 15 ans
01:20
qui a été touché dans le dos par des plombs. Il est donc blessé. Il a été mis en examen, ce garagiste, avec son fils.
01:28
Une deuxième affaire révélée aujourd'hui. Un pizzaïolo mentonné qui a chassé lui-même des vandales de son magasin.
01:33
Alors, peut-être moins grave parce qu'il s'est contenté de les chasser. Il n'y a pas eu de blessés.
01:38
Mais tout de même, ce sont des affaires dont on parle et qui relancent le débat sur la légitime défense.
01:45
Quel regard vous portez sur ce type d'affaires avec le recul que vous avez désormais sur ces sujets, maître De Vita ?
01:53
Écoutez, vous savez, moi je suis modestement un technicien du droit.
01:57
Alors, donc je regarde les conditions d'application d'un texte de loi et en matière de légitime défense,
02:04
ce texte de loi est contrairement à ce qu'il a pu dire, extrêmement bien rédigé.
02:09
Les deux textes d'ailleurs. Après, c'est une histoire d'interprétation par ceux qui l'appliquent,
02:15
c'est-à-dire les magistrats. Et ça, c'est un autre problème.
02:17
– Alors, quel problème ? Je crois savoir, parce que, pour être très transparente,
02:22
j'avais écrit un article justement sur l'autodéfense et je vous avais interrogé à ce sujet-là.
02:28
Vous me parliez d'une forme d'idéologie, en tout cas, que les juges rechignaient à appliquer cette loi
02:35
dont vous allez nous rappeler quand même les contours pour nos auditeurs.
02:38
– Effectivement, je me souviens très bien de l'interview que je vous avais donnée.
02:45
Le débat reste exactement le même.
02:48
La légitime défense est un texte issu du droit naturel,
02:52
c'est-à-dire bien avant qu'on essaie de mécaniser ou de codifier la loi, si vous voulez.
03:02
Donc, c'est quelque chose qui fait vraiment partie de l'essence même du droit dès son origine.
03:08
Le problème, c'est que ce texte est mal perçu par les magistrats professionnels, d'ailleurs,
03:14
au contraire des jurés.
03:16
Ce texte est pour les magistrats, et bizarrement d'ailleurs,
03:22
teinté d'idéologie que je dirais de droite.
03:26
– C'est politique pour vous ?
03:31
– Je ne dis pas que c'est politique, je dis que malheureusement,
03:35
un magistrat devrait laisser, parce qu'il a quand même le droit divin de juger,
03:40
ce qu'il pense au vestiaire au moment où il juge.
03:43
Il devrait poser ses idées, les laisser de côté, quelles qu'elles soient,
03:47
et dire voilà, j'ai un texte de loi, je regarde s'il faut l'appliquer ou pas,
03:51
si les conditions sont réunies ou si elles ne le sont pas,
03:54
mais ça ne se passe pas véritablement comme ça, à de rares exceptions près.
03:58
– Alors on rappelle, Franck De Vita, que vous êtes avocat,
04:02
vous n'êtes pas politisé, vous, clairement, c'est ce que vous avez constaté
04:06
dans vos affaires, dans les tribunaux, c'est ce que vous avez vécu ?
04:11
– Absolument, moi je me souviens très bien,
04:14
je ne suis pas un spécialiste, comme vous dites,
04:18
je ne suis pas quelqu'un qui fait de la légitime défense du matin au soir.
04:21
– Non, mais vous avez effectivement défendu cette affaire légitime
04:26
qui a été très connue en France, qui a marqué un tournant vraiment.
04:30
– Oui, le bijoutier a été une affaire emblématique,
04:31
mais qui illustre tout à fait ce qui se passe.
04:35
Je me souviens très bien, au moment du verdict,
04:38
du regard du premier juré, qui était désolé du verdict
04:43
qui allait être rendu, je l'ai en mémoire, c'est ancré chez moi,
04:48
alors que le résultat était très bon.
04:49
Le bijoutier, n'oubliez pas, est acquitté de l'intention d'homicide,
04:54
il est acquitté du meurtre.
04:56
Il est reconnu coupable d'avoir donné la mort sans intention de la donner,
05:01
et c'est un autre crime, beaucoup moins sévèrement puni
05:04
que le crime d'homicide.
05:05
– On rappelle pour nos auditeurs qui ne s'en souviendraient plus,
05:07
parce que ça date un petit peu maintenant,
05:09
il a été condamné, donc pour avoir tué son braqueur,
05:13
il lui avait tiré dans le dos, c'était ça ?
05:16
– Voilà, c'est le verdict qui a été rendu,
05:18
mais il aurait tiré dans le dos, mais sans vouloir tuer le braqueur,
05:22
si vous voulez.
05:24
Ce que j'avais appelé à l'époque un acquittement cadanadra,
05:26
c'est-à-dire qu'on ne veut pas l'acquitter, cet homme.
05:28
Mais en fait, la sanction est tellement symbolique,
05:31
et le fait que l'on ait dit qu'il n'était pas un meurtrier,
05:34
c'était un acquittement déguisé.
05:35
C'est comme ça que je l'avais appelé.
05:38
Je pense que s'il n'y avait eu qu'un jury populaire,
05:42
il aurait été acquitté tout court.
05:45
Parce que les magistrats n'aiment pas ce texte de loi.
05:49
C'est l'analyse que j'en fais dans ma carrière,
05:53
pour des raisons qui me dépassent.
05:55
Mais ce sont les mêmes raisons qui me font penser
05:57
que la justice est quelque part fragile,
06:02
parce qu'elle est rendue par des hommes.
06:03
En tout cas, on revient à cette affaire du garagiste
06:06
qui nous anime aujourd'hui.
06:08
Ce garagiste qui a été mis en examen,
06:10
sous contrôle judiciaire,
06:11
parce qu'il a tiré sur quatre jeunes cambrioleurs.
06:13
Ce n'était pas la première fois.
06:15
Non, il y a le pizzaïolo, c'est aussi une autre affaire.
06:18
Il y en a deux, vous n'avez pas écouté.
06:21
Il y en a deux, mais celle-ci est plus grave,
06:24
parce que ce jeune de 15 ans a été blessé.
06:27
Le fils est également en garde à vue.
06:29
Et il y a eu immédiatement un soutien populaire.
06:34
C'est pour ça que j'avais pensé,
06:36
ça m'avait fait penser à cette affaire de Nice,
06:37
une cagnotte de soutien, d'ailleurs,
06:39
qui a déjà récolté plus de 10 000 euros.
06:42
Souvent, c'est vrai qu'il y a un décalage
06:43
entre ce qui se passe dans les tribunaux
06:45
et cette loi qui est restrictive,
06:46
et on peut peut-être quand même le saluer,
06:48
parce qu'évidemment qu'il est sain
06:50
qu'on ne se fasse pas justice soi-même,
06:52
il faut le rappeler.
06:53
Mais il y a un décalage entre
06:55
ce que pense l'opinion publique,
06:57
ce qui se passe sur le terrain,
06:59
où parfois, c'est compliqué d'être en sécurité,
07:02
c'est compliqué d'être protégé.
07:05
Mais il ne faut pas réécrire le texte,
07:07
pour vous, Maître Davidard.
07:09
Après les événements,
07:10
il faut quand même rester sur les textes de loi.
07:14
C'est l'application qui, en effet,
07:16
qui interroge, selon vous,
07:17
si on suit votre idée.
07:19
La loi est bien écrite,
07:20
mais les juges ne l'appliquent pas forcément.
07:22
Même s'ils sont bien appliqués,
07:24
les textes de loi, n'oubliez pas.
07:26
Alors, au tout début,
07:28
je dirais que le vrai problème
07:29
de la légitime défense,
07:30
c'était la proportion.
07:32
C'est-à-dire que si on a agressé à main nue,
07:35
on avait le droit de se défendre à main nue.
07:37
Si on était agressé par un mafeu,
07:39
on avait le droit de se défendre par un mafeu.
07:42
Mais avec l'insécurité grandissante
07:45
dans notre société,
07:46
le débat s'est un petit peu déplacé
07:48
sur un autre élément de la légitime défense,
07:50
qui est la concomitance.
07:53
C'est là où ça pose le plus de difficultés.
07:55
C'est-à-dire ?
07:56
C'est-à-dire qu'il faut que l'acte de riposte
07:58
soit concomitant à l'acte d'agression.
08:02
La difficulté est là aussi basée
08:04
sur quelque chose qui a été établi,
08:07
je dirais, par la doctrine.
08:10
C'est qu'une personne qui se fait agresser
08:11
a un ressenti
08:12
et qu'il a un problème avec l'espace et le temps.
08:16
Il a l'impression qu'il vient d'être frappé
08:22
ou d'être agressé
08:23
alors que quelques secondes se sont écoulées.
08:26
Mais dans sa tête,
08:27
ces secondes ne se sont pas écoulées.
08:29
Et il est toujours en danger dans sa tête.
08:30
Eh bien oui, le ressenti n'est pas le même
08:32
que ce qui se passe en effet.
08:33
Voilà, c'est ce qui se développe
08:36
chez certains doctriniens en disant
08:39
« Bon, attention, l'agressé a un ressenti
08:42
qui lui fait modifier l'espace-temps et l'espace. »
08:50
Donc, ne pensez pas qu'il veut se venger.
08:53
En tout cas, c'est ce qu'il ressent,
08:54
parce que le ressenti, en effet,
08:56
quand on se fait agresser, c'est ce qu'on voit.
08:58
Il ne pensez pas qu'il veut se venger.
08:58
Pour lui, ce n'était pas il y a six secondes.
09:00
C'était maintenant.
09:01
Merci Maître Franck De Vita
09:03
d'avoir été avec nous sur Europe 1.
09:05
Et je salue Jules Torres.
09:08
Ce bon élève qui est en retard.
09:11
Qu'est-ce qui s'est passé ?
09:12
Si je vous raconte tout, malheureusement,
09:14
je vais en dire beaucoup trop.
09:16
Mais c'était très important
09:17
pour la suite de toute ma vie.
09:20
On ne va pas faire un débat
09:22
sur la vie de Jules Torres.
09:24
Maître Salmane,
09:25
on parlait effectivement avec Franck De Vita
09:27
de légitime défense.
09:28
Parce que je vous le disais,
09:29
on a été troublés par l'absence de Jules Torres,
09:31
mais il y avait quand même eu deux affaires
09:34
en moins de 48 heures.
09:36
Évidemment, j'en parlais.
09:37
Le garagiste qui a été mis en examen
09:39
a surpris quatre jeunes dans sa concession automobile.
09:42
Il en a eu marre parce que ça faisait,
09:45
je crois, pour la troisième fois
09:46
qu'il les surprenait.
09:48
Des jeunes de 15, 17, 18 et 21 ans quand même.
09:50
Il a été interpellé, tout comme son fils,
09:52
placé en garde à vue puisqu'il a tiré
09:54
sur l'un d'entre eux dans le dos
09:57
par des plombs.
09:58
Et plus récemment, aujourd'hui,
10:00
même un pizzaiolo mentonné
10:01
qui a chassé lui-même
10:02
des vandales de son magasin.
10:04
Il a publié la vidéo
10:05
dans laquelle il décide
10:06
donc d'intervenir lui-même.
10:08
Bâton à la main,
10:09
après être resté de nombreuses minutes
10:11
dans sa voiture,
10:12
il a fini par les faire fuir
10:13
avec, je crois,
10:14
une batte de baseball.
10:16
C'est vrai que c'est un sujet
10:17
qui se pose de plus en plus.
10:19
Et on parlait de ce décalage aussi
10:20
entre l'opinion publique et la loi.
10:22
Ah mais complètement.
10:23
Il y a un biais idéologique des juges,
10:25
c'est évident,
10:25
mais on le voit pour les squats
10:26
où vous avez notamment des personnes
10:28
qui ont leur logement squatté
10:29
et qui au bout d'un moment se disent
10:30
« moi j'ai un crédit à payer,
10:31
j'arrive plus »
10:32
et qui parfois décident
10:33
de les expulser elles-mêmes.
10:35
C'est illégal,
10:36
mais elles le font.
10:37
Vous avez aussi des cambrioleurs.
10:38
Là, vous avez cité deux exemples.
10:40
Je regardais,
10:41
une fois,
10:41
il y a une personne
10:42
qui a pris 10 ans de prison
10:43
pour le buraliste
10:44
qui avait tué son cambrioleur.
10:46
Je me doute que son intention...
10:47
C'est une autre affaire.
10:48
C'est une autre affaire bien sûr,
10:49
mais c'était pour illustrer
10:51
que parfois,
10:52
on se retrouve dans des situations dramatiques
10:54
et la personne qui est à l'origine victime
10:56
se retrouve dans l'espèce
10:58
devant une cour d'assises.
10:59
Au contraire,
11:00
je voyais en 2024,
11:02
un agriculteur qui avait tué un cambrioleur
11:04
bénéficie d'un non-lieu
11:05
au nom de la légitime défense.
11:06
Donc c'est vraiment une application
11:07
de la loi in concreto,
11:09
c'est-à-dire au cas d'espèce.
11:10
C'est ce que disait à juste titre
11:12
mon confrère.
11:13
Mais ça provoque une indignation
11:15
parce que vous vous faites cambrioler
11:16
beaucoup de fois,
11:17
deux, trois fois,
11:19
les gens, entre guillemets,
11:20
pètent les plombs.
11:20
J'entendais un commentateur
11:22
sur cette affaire du Pizzaiolo
11:24
dire que l'exaspération
11:25
peut entraîner parfois
11:26
l'irresponsabilité,
11:28
Jules Torres.
11:29
Non mais surtout,
11:29
ça dit beaucoup
11:30
de l'état de notre société,
11:31
de cette France
11:33
que le président de la République
11:34
avait qualifiée
11:35
de décivilisée
11:36
il y a quelques années,
11:38
d'un sentiment
11:38
qui est de plus en plus
11:40
un sentiment d'insécurité
11:41
qui est ressenti
11:42
par toutes les personnes.
11:43
Je sais que souvent,
11:44
on a des débats,
11:44
notamment sur l'autodéfense
11:46
des jeunes femmes aujourd'hui
11:47
qui sortent avec
11:50
un spray à la moutarde
11:53
pour anticiper
11:55
de plus en plus
11:56
les citoyens.
11:57
Il y a des cifflets en effet.
11:59
Bien sûr.
12:00
Il y a des cours d'autodéfense
12:01
d'ailleurs qui sont
12:02
de plus en plus remplis.
12:04
J'allais y venir,
12:05
l'affluence qui est de plus en plus
12:09
grande dans les stands
12:09
et dans les clubs
12:10
de Budako et de Krav Maga
12:12
qui sont des arts martiaux
12:14
d'autodéfense,
12:15
ça, ça existe
12:15
et c'est vrai
12:16
qu'on a l'impression
12:16
que le politique
12:17
ne répond jamais
12:18
à cette problématique
12:19
dans la société.
12:20
Pourquoi j'utilisais,
12:21
en essayant d'être
12:22
un petit peu piquant,
12:23
le terme de sentiment
12:24
d'insécurité ?
12:25
C'est que depuis des années,
12:26
on nous dit que les femmes,
12:28
les hommes
12:28
et les personnes qui travaillent
12:30
sont dans un sentiment
12:30
d'insécurité,
12:31
vivent un sentiment
12:32
d'insécurité.
12:33
Autrement dit,
12:34
la décivilisation
12:36
qui est à l'oeuvre
12:36
dans notre pays,
12:37
l'insécurité,
12:38
ne serait pas une réalité.
12:39
Bon, quand on voit
12:40
le témoignage de cet avocat,
12:41
quand on voit
12:41
le témoignage extrêmement puissant
12:42
du pizzaïolo de Menton,
12:46
on voit très bien
12:46
que ça, c'est une réalité
12:47
qu'il y a des gens en France
12:49
qui se sentent délaissés
12:52
par un État
12:52
qui est de moins en moins présent
12:53
et ça, c'est une vérité
12:55
à laquelle les politiques
12:56
ne répondent plus.
12:57
C'est-à-dire qu'on a beau
12:58
faire voter des lois,
12:59
des lois qui soient
13:00
plus répressives,
13:00
on a beau envoyer
13:01
des circulaires de politique pénale
13:03
qui soient beaucoup plus dures,
13:04
la vérité,
13:05
c'est que le quotidien
13:06
des Français ne change pas
13:07
et ils se sentent
13:07
de plus en plus
13:08
en insécurité.
13:08
On me dit justement
13:09
qu'on a le témoignage
13:10
de Laurent Raimondo,
13:12
ce pizzaïolo,
13:13
que t'es-ce qu'il raconte ?
13:14
Une bonne année
13:14
où je subis des dégradations
13:17
souvent,
13:18
même des fois
13:19
deux ou trois fois par jour
13:19
sur mes distributeurs
13:21
et il est arrivé un jour
13:23
ou un mercredi soir,
13:25
je me suis dit
13:25
demain matin,
13:26
je fais une descente.
13:27
Donc voilà,
13:27
je me suis posté
13:28
devant mes distributeurs
13:29
à 6h du matin
13:30
dans ma voiture
13:31
et puis j'ai attendu
13:33
que ces braves gens
13:35
passent par là
13:37
et qu'on fasse
13:38
ce qu'ils font tous les jours
13:38
en fait.
13:39
Voilà, je les chasse.
13:40
Toutes les plaintes
13:42
que j'avais fait auparavant
13:43
sont soi-disant
13:45
en cours de traitement
13:47
mais à un moment donné,
13:49
quand les choses ne bougent pas,
13:50
on est obligé
13:50
de se faire justice soi-même.
13:52
On est obligé.
13:53
Évidemment,
13:53
on rappelle
13:54
qu'on n'a pas le droit
13:55
de le faire
13:56
et derrière,
13:57
il y aura des conséquences.
13:58
Non, parce que là,
13:59
ce n'est pas de la légitime défense.
14:00
C'est terrible.
14:00
Il n'y a plus de concomitance
14:02
puisqu'il prépare,
14:03
il dit je vais faire une descente
14:04
pour reprendre ses termes
14:05
donc il n'y a pas
14:05
de concomitance.
14:06
La concomitance,
14:07
effectivement,
14:08
ça fait partie des conditions
14:10
de la légitime défense
14:10
donc il faut qu'il y ait
14:11
une concomitance nécessaire,
14:13
donc une nécessité
14:14
et que ce soit proportionné.
14:15
Là, en faisant cela,
14:16
malheureusement pour lui,
14:18
il va passer de victime
14:19
à hauteur d'infraction.
14:21
Donc on ne peut pas
14:21
encourager cela non plus
14:22
même si je comprends
14:23
que d'un point de vue moral,
14:24
on en est ras-le-bol
14:25
et qu'on se dise
14:26
bon ben il y a un moment...
14:27
Malheureusement,
14:28
je pense que beaucoup d'auditeurs
14:29
qui nous entendent ce soir
14:30
se disent
14:31
mais attendez,
14:32
qu'est-ce qu'on fait ?
14:33
On ne va pas se tenter
14:35
de l'autre jour.
14:36
Et si la justice avait répondu,
14:38
il n'aurait pas fait cela.
14:40
J'ai déposé des plaintes,
14:40
ça n'a rien donné.
14:42
S'il y avait eu
14:42
convocation des auteurs
14:44
si on les avait retrouvés
14:45
comparé aux sujets médias
14:46
de condamnation,
14:47
il n'aurait pas fait cela.
14:48
Moi, je ne suis pas
14:48
à la place des auditeurs
14:49
d'Europe 1
14:50
mais en effet,
14:50
je pense que quand on entend
14:51
une histoire pareille,
14:52
une histoire aussi rocambolesque,
14:53
c'est-à-dire un État
14:55
qui est complètement apathique
14:56
face à une situation
14:57
d'insécurité
14:58
et qui ensuite
14:59
va se montrer extrêmement fort.
15:00
Bon là, pour l'instant,
15:01
ce n'est pas encore le cas
15:01
avec ce buraliste
15:02
mais on a vu
15:03
et je crois que vous l'avez dit
15:04
tout à l'heure
15:05
avec un certain nombre
15:06
d'événements
15:07
qui se sont passés
15:07
ces dernières années
15:08
que l'État
15:10
savait se montrer
15:10
extrêmement fort
15:11
quand il s'agissait
15:12
de punir et de sanctionner
15:13
ceux qui ont riposté.
15:15
Mais le sujet,
15:16
c'est pourquoi
15:16
se mettent-ils
15:17
en situation de riposte ?
15:18
Pourquoi ?
15:19
J'en témoigne à Sarah.
15:21
Pourquoi il y a des gens
15:22
qui se mettent
15:23
en parallèle de la loi ?
15:24
Pourquoi il y a des gens
15:25
qui respectent
15:26
leur propre loi ?
15:27
C'est peut-être
15:27
parce que la loi actuelle,
15:28
la loi qui incombe
15:31
à tous les Français,
15:32
n'est plus respectée
15:33
que le code social
15:35
aussi,
15:35
le contrat social
15:36
n'est plus respecté
15:37
quand vous créez
15:37
une entreprise,
15:38
que vous faites piller
15:39
toutes les semaines
15:40
et c'est le cas
15:40
notamment dans
15:42
les distributeurs
15:43
de pizza,
15:43
de ce pizzaïolo.
15:45
Oui,
15:45
quand l'État ne fait rien,
15:47
quand la justice
15:47
ne répond pas
15:48
à vos appels,
15:49
quand vous déposez
15:50
des plaintes,
15:50
des mains courantes
15:51
et qu'il ne se passe rien,
15:52
qu'est-ce que vous faites ?
15:53
Oui,
15:53
vous vous mettez
15:54
à l'autodéfense,
15:55
vous vous mettez
15:56
à piéger.
15:56
Et vous avez vu
15:57
malheureusement
15:58
les clubs de tir,
15:59
j'ai fait une enquête
16:00
là-dessus,
16:00
les clubs de tir,
16:02
ça augmente
16:02
de plus en plus,
16:03
alors ils ne se présentent
16:04
pas dans le club de tir,
16:05
c'est pour en fait
16:06
avoir une arme
16:07
et ça,
16:08
c'est extrêmement grave
16:10
comme situation
16:10
parce que souvent
16:11
les personnes,
16:13
j'en avais interrogé
16:14
quelques-unes,
16:15
se dotent d'armes
16:16
après avoir été cambriolées
16:17
parce qu'elles ont peur
16:19
tout simplement
16:20
et ça peut effectivement
16:21
très mal se terminer.
16:23
Quand vous considérez
16:24
que l'État
16:24
ne vous protège plus,
16:26
parce que je vous parlais
16:27
de contrat social,
16:28
le contrat social,
16:28
c'est quoi ?
16:28
C'est que vous habitez
16:29
dans une société
16:30
et vous signez
16:31
un pacte avec cette société
16:32
et dans celle-ci,
16:33
il y a la violence légitime
16:35
et il y a la justice.
16:35
Quand vous considérez
16:36
qu'il n'y a plus
16:36
la violence légitime
16:37
et que la justice
16:38
n'est plus,
16:39
comment dire,
16:40
à la hauteur
16:41
du crime
16:43
dont vous êtes la cible
16:44
ou du délit
16:45
dont vous êtes la cible,
16:46
vous vous faites justice
16:46
vous-même.
16:47
C'est la réalité
16:48
quand même de notre pays.
16:49
Donc moi,
16:49
je veux bien
16:49
qu'on se réfugie
16:50
derrière des lois,
16:51
derrière des grands principes moraux,
16:53
mais je trouve ça
16:53
plus intéressant
16:54
d'aller essayer
16:55
d'expliquer,
16:56
non pas d'expliquer,
16:56
non pas de moraliser,
16:57
mais en tout cas
16:58
d'essayer de comprendre
16:58
pourquoi
16:59
il y a cette tentation.
17:01
Autant de gens,
17:01
parce que ce n'est pas juste
17:02
l'histoire d'un pizzaïolo
17:03
à Menton
17:04
ou d'un agriculteur
17:05
à Bergerac.
17:06
Non,
17:06
ce n'est pas juste
17:07
ce sujet-là.
17:07
Il y a de plus en plus,
17:08
c'est un phénomène
17:09
qui est extrêmement massif
17:10
de réflexe d'autodéfense
17:11
dans notre société
17:12
et de personnes
17:13
qui considèrent
17:13
que la justice
17:14
qui normalement
17:16
doit être rendue
17:17
au nom du peuple français
17:18
n'est plus rendue
17:19
et donc
17:19
ils se muent
17:21
en justicier eux-mêmes
17:22
et là,
17:24
le pacte social
17:24
est complètement biffé.
17:26
Jules Thorez,
17:27
Sarah Salmad,
17:28
on poursuit nos débats
17:28
dans quelques instants
17:29
avec notamment
17:30
ces messages
17:31
sur la façade
17:32
du musée des Beaux-Arts
17:34
à Lyon.
17:35
On en parle
17:35
dans quelques secondes
17:36
juste après
17:37
le journal de Maël Laurent
17:39
à 19h30
17:40
sur Europe.
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