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00:00Et vous le savez, la parole est libre pendant cette émission.
00:03La parole, je le dis à chaque fois, c'est une parole libre et plurielle.
00:07Et c'est intéressant d'avoir Jacqueline en direct avec nous,
00:10puisque Jacqueline, elle est contre les crèches dans les mairies françaises.
00:15Je rappelle, parce que c'est très important, 79%,
00:18mais c'est surtout que c'est transpartisans à gauche comme à droite,
00:22les sympathisants, par exemple, de gauche, sont 65%
00:25à vouloir qu'il y ait des crèches de Noël dans les mairies françaises.
00:30Bonjour Jacqueline !
00:31Bonjour monsieur !
00:33Ça me fait plaisir de vous entendre.
00:34Et puis surtout, ça me fait plaisir parce que, moi je le dis toujours,
00:36il faut avoir la possibilité de débattre, même quand on n'est pas d'accord.
00:41Alors pourquoi vous êtes contre les crèches dans les églises, Jacqueline ?
00:44Dès le départ, je vous précise que je suis chrétienne,
00:48de famille chrétienne depuis la nuit des temps,
00:52non pratiquante,
00:54et attachée à ma religion.
00:58Mais je considère, pour avoir travaillé dans une collectivité pendant 40 ans,
01:03que la crèche n'y a pas sa place.
01:06C'est vraiment un lieu de neutralité.
01:09Et la crèche, par essence même, c'est de la nature du privé.
01:14C'est-à-dire que vous pouvez aller dans une église,
01:17vous pouvez la mettre chez vous,
01:18mais dans une collectivité, on ne la met pas.
01:22Au même titre qu'on demande au personnel de garder une neutralité absolue
01:27pour travailler dans des collectivités, quelle que soit l'administration d'ailleurs.
01:32Et je trouve que c'est bien, en fait, la séparation de l'église et de l'État.
01:38Bon, la séparation, vous dites, de l'église et de l'État.
01:41Simplement, la crèche, il y a deux branches, si vous voulez.
01:45Il y a l'aspect cultuel, vous avez raison,
01:48mais il y a aussi l'aspect culturel.
01:50Dans une France qui perd son histoire,
01:52qui perd justement cette transmission, ces traditions, ces codes,
01:57d'avoir une crèche dans une mairie,
02:01c'est aussi la possibilité de faire union,
02:04au-delà de l'aspect cultuel.
02:06Vous voyez ce que je veux dire ?
02:07Non, non, je comprends, mais je ne pense pas que ce soit là.
02:09L'Union se fait ailleurs.
02:12Elle se fait où aujourd'hui, chère Jacqueline ?
02:14Mais elle se fait où aujourd'hui, l'Union en France ?
02:18Pardon ?
02:19Elle se fait où, cette Union, aujourd'hui, en France ?
02:22Elle se fait dans les débats qui sont publics,
02:25qu'elle soit télévisée ou non, dans des congrès.
02:30Mais elle ne se fait pas dans un lieu qui est censé être un lieu de neutralité.
02:35Le maire n'est pas propriétaire de la collectivité.
02:40Il est là pour six ans, il n'est pas là.
02:42Mais c'est pour ça qu'il y a beaucoup de maires qui,
02:45avant d'instaurer...
02:46Chère Jacqueline, vous m'entendez ?
02:48Cet esprit-là.
02:48Oui, j'entends parfaitement ce que vous dites.
02:52Simplement, les maires, pour beaucoup d'entre eux,
02:55déjà ils ont été, vous dites, la ville n'appartient pas à la mairie.
02:58Vous avez raison.
02:59Le maire est le représentant de ses administrés.
03:02Il a quand même été élu démocratiquement.
03:04Et beaucoup de maires, avant d'instaurer les crèches dans les mairies,
03:09sollicitent les habitants en disant,
03:12est-ce que vous êtes favorable ou non ?
03:14Donc il y a une consultation souvent citoyenne qui est faite.
03:18Donc ce n'est pas un maire qui impose quoi que ce soit.
03:21Je pense aujourd'hui que les maires sont tous persus,
03:21essayent de répondre aux administrés.
03:25Et il y a une forme d'opposition très nette qui se fait.
03:29Et on peut l'entendre.
03:30Parce que le pays est tellement divisé que c'est terrifiant.
03:35Moi, je trouve que c'est terrifiant.
03:37Et cette partie de la crèche, d'aller là-dessus, ça rajoute.
03:44Laissons les choses ne pas débaptiser.
03:48Effectivement, le marché de Noël contribue également à ça.
03:53Le marché de Noël s'appelle le marché de Noël.
03:55Et il faut le maintenir comme ça.
03:56Ah ben non, on ne le maintient pas.
03:57On appelle ça les jardins d'hiver.
03:59On appelle ça les moments de fête.
04:01Vous dites que c'est terrifiant.
04:03Aujourd'hui, ce qui est aussi intéressant en France,
04:10et on l'a vu, on parlait par exemple de Vincent Jambrun.
04:12Pendant les émeutes, vous avez des Français, jeunes Français,
04:16qui sont venus casser, piller, s'attaquer à des mairies,
04:20s'attaquer à des écoles maternelles.
04:22Et vous avez des professionnels de la justice
04:25qui étaient confrontés à ces jeunes,
04:27qui disaient, mais c'est impossible aujourd'hui
04:29d'avoir un regard rationnel sur ce qu'ils ont fait,
04:32parce qu'ils n'arrivent même plus à exprimer
04:34pourquoi ils l'ont fait, comment ils l'ont fait,
04:36et quel regard ils portent sur la France.
04:39Vous dites, moi je suis chrétienne, non pratiquante,
04:43toute ma famille l'a été depuis la nuit des temps.
04:45Au-delà de l'aspect, encore une fois, culturel,
04:48c'est le pape Jean-Paul II qui disait,
04:50France, fille aînée de l'Église,
04:52il y a quelque chose d'historique, de culturel là-dedans.
04:56Et vous pouvez, encore une fois, ça ne divise en rien,
04:59ça ne sépare en rien, ça n'exclue en rien.
05:02Robert Ménard, le maire de Béziers, il dit,
05:04mais moi, dans ma ville, il y a des chrétiens,
05:07il y a des catholiques, il y a des juifs,
05:09il y a des musulmans, vous avez des familles musulmanes
05:11qui viennent voir la crèche avec leurs enfants,
05:13ils sont très contents.
05:15Au contraire, j'y vois plus un symbole
05:20de ce qui pourrait nous unir ou nous rassembler,
05:23au-delà de l'aspect cultuel, encore une fois,
05:26plutôt que l'inverse.
05:28Mais chère Jacqueline, je vous remercie...
05:29Alors, ils ne sont pas ceux qui ont tenté de la crèche,
05:31alors il faut aller sur toutes les religions.
05:33Comment ?
05:33Et prendre les symboles de différentes religions
05:36à mettre dans les collectivités.
05:39Dans ces cas-là, il faut aller jusqu'au bout.
05:40Donc, si on veut avoir ce discours-là,
05:43il faut aller jusqu'au bout,
05:44et ne pas se contenter de la crèche.
05:45Mais chère Jacqueline,
05:47c'est pour ça que c'est très intéressant.
05:50Vous avez la religion catholique
05:53qui est, si vous voulez,
05:57historiquement liée à la France.
05:59C'est ça que je veux vous dire,
06:00qui est deux fois millénaire.
06:01Il y a un constat quand même flagrant.
06:03Je veux dire, les églises sont vides.
06:06Elles se remplissent un peu plus.
06:07C'est peut-être d'ailleurs la preuve
06:08que l'attrait pour les crèches
06:10est plus culturelle que c'est qu'elle.
06:12Je ne sais pas quel est-il,
06:13j'aimerais bien le connaître d'ailleurs,
06:15le pourcentage de fréquentation
06:16aujourd'hui dans les églises
06:18par rapport aux années 50-60.
06:23Jacqueline, un grand merci.
06:25Mais vous restez avec nous,
06:26il y a Olivier Vial qui voulait vous dire quelque chose.
06:27Je ne sais pas si vous arrivez à l'entendre, Jacqueline.
06:30Oui, juste, effectivement,
06:31ce que vous dites sur la désaffection des églises
06:34est effectivement en partie vraie,
06:36mais c'est peut-être justement la preuve
06:37qu'aujourd'hui, si presque 80% des Français
06:40souhaitent qu'il y ait des crèches dans les mairies,
06:44c'est parce qu'ils y voient une dimension
06:46beaucoup plus culturelle que cultuelle,
06:48puisque finalement, effectivement,
06:49ils sont de moins en moins pratiquants,
06:51ils sont de moins en moins religieux,
06:54et qu'on voit dans ce sondage
06:55que s'il y a autant de Français
06:58qui sont pour les crèches,
06:59s'ils étaient tous effectivement des catholiques pratiquants,
07:02et si c'était vraiment une dimension religieuse
07:04qu'ils voyaient dans la crèche,
07:05je pense qu'effectivement,
07:05l'Église de France serait extrêmement content,
07:07et ils seraient en train d'essayer
07:09de construire de nouvelles églises,
07:10ce qui n'est malheureusement pas du tout le cas.
07:13Cher Mathieu Hock,
07:14qu'est-ce que vous en pensez ?
07:15En tous les cas, vraiment, Jacqueline, merci,
07:17parce que c'est la promesse de cette émission,
07:19on peut être pour, on peut être d'accord, pas d'accord,
07:21le principal, c'est de pouvoir échanger,
07:23on sera avec Patricia dans un instant,
07:25qui nous appelle d'Aix-en-Provence.
07:26Mathieu ?
07:26Non, mais le point de vue de Jacqueline se comprend,
07:29il est légaliste,
07:29et c'est le point de vue qu'adoptent certains juges,
07:33justement, quand ils tranchent sur la question de crèche.
07:36Mais là où je vous rejoins,
07:37c'est que le sujet, il est véritablement culturel,
07:39elle l'a dit elle-même,
07:40il y a aujourd'hui dans notre France,
07:42dans notre pays,
07:43une perte de repère,
07:45notamment parce qu'on a oublié
07:47certaines de nos racines,
07:49et notamment les racines chrétiennes de notre pays,
07:51et que cette perte de repère-là
07:52crée des fragmentations dans notre société.
07:56Moi, je viens d'un milieu où on a une plus forte population
08:01issue de l'immigration étrangère,
08:04pour lesquelles vous avez des musulmans,
08:06des juifs aussi, des catholiques,
08:08des chrétiens, des protestants, etc.
08:09Et la crèche, justement,
08:11c'est quelque chose qui rassemble.
08:13Pourquoi ?
08:13Parce qu'en fait, on se dit,
08:14nous sommes ici en France,
08:16pas dans un autre pays,
08:17et la France, c'est faite par la crèche,
08:19enfin, par les crèches notamment,
08:21c'est une illustration d'un pays qui a 2000 ans.
08:24Et c'est ça aujourd'hui,
08:25et c'est ce qui rassemble,
08:26c'est pas de dire est-ce qu'on croit
08:28à la naissance de Jésus ou pas,
08:30ça relève de l'intime.
08:32Mais aujourd'hui, c'est de se dire
08:34qu'aujourd'hui, la crèche,
08:35c'est plutôt quelque chose qui rassemble.
08:37Et quand on va dans une mairie
08:38pour faire des démarches administratives,
08:40on va dans un lieu public,
08:42un lieu qui représente l'État,
08:43et c'est un lieu qui doit rassembler.
08:45Et les crèches, ça fait partie
08:46de quelque chose qui peut nous unir,
08:48plutôt quelque chose qui nous désunit.
08:49Et un dernier point que je vois aussi,
08:50c'est qu'on est aujourd'hui beaucoup
08:51en train d'effacer Noël, vous l'avez dit,
08:54les marchés Noël, etc.
08:55Le seul endroit où on n'efface pas Noël,
08:57c'est la prime de Noël.
08:58Là, pour le coup,
08:59ça démontre quand même une vision
09:00de notre société quand même.
09:02Patricia est en direct avec nous.
09:03Chère Patricia, bonjour.
09:05Bonjour.
09:06Je viens d'écouter ce monsieur
09:07et je suis tellement d'accord avec lui.
09:09Ah, monsieur Hock,
09:10c'est la nouvelle star, Mathieu Hock.
09:15Secrétaire générale du Cercle de Réflexion,
09:16le millénaire.
09:17Patricia, vous habitez où ?
09:19Alors, j'habite Aix-en-Provence
09:21et je suis d'autant plus attachée aux crèches.
09:24C'est que nous avons chaque année,
09:25et actuellement,
09:26nous avons le marché de Noël
09:28et le marché des centons.
09:29Il s'appelle quand même le marché de Noël
09:31à Aix-en-Provence
09:31ou il s'appelle le marché d'hiver ?
09:34Non, on l'appelle le marché de Noël.
09:36Non, non.
09:36On est habitué au marché de Noël,
09:38donc on n'a pas du tout envie
09:38de changer de nom.
09:40Et je trouve ça dramatique
09:41de changer les noms
09:42parce que les jeunes n'ont plus de repères.
09:45Les gens n'ont plus de repères.
09:46Moi, je voyage dans le monde entier
09:48et quand je vais dans chaque pays,
09:50j'aime les traditions de ce pays.
09:52C'est pour ça que j'y vais.
09:53Donc, j'estime que quand on vient en France,
09:55on vient parce qu'on aime aussi nos traditions.
09:57Et vous savez, mon père était complètement athée
09:59et toute ma vie, on a fait des crèches
10:01et il adorait ça
10:02et il venait avec moi acheter des centons.
10:04Et c'était culturel.
10:05Ce n'est pas forcément religieux.
10:07Après, on ne croit pas,
10:09ça c'est chacun.
10:10Mais je trouve normal
10:11de continuer à perpétuer les traditions
10:13parce que ça sera des repères
10:15pour nos enfants.
10:16Et actuellement, on voit ce qui se passe
10:18et il y a de moins en moins de repères.
10:19Et ça, c'est dommage.
10:21Et ce qui est incroyable,
10:22c'est encore une fois,
10:23et ça c'est Mathieu et Olivier Vial
10:25qui en parlaient,
10:26c'est la minorité active
10:29qui rajoute en quelque sorte
10:30du sel sur ses plaies
10:32plutôt que de vouloir unir.
10:35J'étais, pendant que je vous écoutais,
10:36puisque vous êtes d'Aix-en-Provence,
10:38Sabrina Agresti-Roubage,
10:40vous savez, qui était un ministre,
10:42qui avait écrit en 2022.
10:44Moi, la France, je la kiffe.
10:46Sabrina Agresti-Roubage,
10:48marseillaise,
10:49dans ce livre-là,
10:50je l'avais reçu en 2022,
10:52j'avais trouvé son livre passionnant.
10:53Pourquoi ?
10:54Parce qu'elle raconte
10:55qu'elle n'est pas de culture chrétienne
10:58ou catholique,
10:59mais dans son enfance,
11:02il y avait le sapin de Noël,
11:03il y avait une petite crèche chez elle,
11:05etc.
11:06et que ça participait aussi
11:08à une forme de tradition.
11:09Bon, c'était absolument passionnant,
11:11chère Patricia.
11:12Je voulais juste ajouter aussi une chose,
11:14c'est que si demain,
11:15on supprime les crèches,
11:16on supprime les centonniers,
11:17et je trouve qu'on n'a déjà pas beaucoup
11:19d'artisans en France,
11:20si on supprime les centonniers,
11:21ça deviendra une catastrophe.
11:24Ça, on ne touche pas aux centonniers.
11:26On ne touche pas aux centonniers.
11:27On fait passer le message.
11:28On ne touche aux centonniers.
11:30Il fait beau, Aix, ce dimanche midi ?
11:32Oui, ça va.
11:33Vous avez tellement de la chance,
11:35nous, il pleut chez nous à Paris.
11:38Rapportez-nous un peu de soleil,
11:39chère Patricia.
11:40Merci beaucoup.
11:40Oui, je vais essayer.
11:42On se retrouve dans un instant,
11:43on va changer de thème.
11:44On va parler de Jean-Luc Mélenchon.
11:46Jean-Luc Mélenchon,
11:46qui était auditionné hier à 14h
11:48par la commission d'enquête,
11:4911h43 sur Europe 1.
11:51Restez avec nous,
11:51on revient après une courte pause
11:52et n'hésitez pas,
11:53comme Patricia,
11:54comme Catherine,
11:55comme Caroline,
11:55à réagir à l'émission
11:56en direct,
11:5701-80-20-39-21.
11:59C'est un appel non surtaxé.
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