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  • il y a 23 heures

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00:00Europe 1 soir week-end, 19h, 21h, Stéphanie Demureux.
00:04Toujours en compagnie de Jules Thorez et Sarah Salman.
00:08On va parler un petit peu politique, puisque dans ce journal d'un prisonnier
00:13dont on a parlé hier avec Antonin André du JDD,
00:17il y a cette petite phrase quand même qui me semble-t-il n'a pas été très commentée
00:22mais qui a son importance.
00:24L'ancien président qui raconte un échange avec Marine Le Pen
00:27où il lui explique qu'il n'appellera plus au front républicain
00:31contre le Rassemblement National.
00:33Est-ce que ce n'est pas là, mon cher Jules Thorez, une nouvelle digue qui saute à droite, clairement ?
00:38Si, c'est une digue qui saute, parce que c'est quand même un ancien président de la République
00:41qui est très écouté encore aujourd'hui, particulièrement aujourd'hui
00:46avec la sortie de ce livre, le journal d'un prisonnier, évidemment.
00:50C'est d'ailleurs l'un des extraits que, modestement, j'ai choisi
00:53parce qu'on a eu les bonnes feuilles du livre de Nicolas Sarkozy
00:56dans les pages du journal du dimanche
00:57et je trouvais que ce passage était absolument éclairant.
01:01D'abord, parce qu'il y a une scène avec Marine Le Pen
01:03qui est complètement hallucinante, vous savez,
01:05où Marine Le Pen appelle Nicolas Sarkozy
01:08et elle lui dit « vous saluerez votre femme,
01:10j'ai trouvé son geste en enlevant la bonnette de Mediapart
01:12après le... »
01:14D'une élégance.
01:15D'une élégance sans nom et il lui dit « vous avez raison ».
01:18C'était très élégant, cette manière qu'elle a eue.
01:20J'ai trouvé ce geste assez formidable et assez fou,
01:24ne serait-ce que d'y penser.
01:26J'ai trouvé ça absolument fabuleux.
01:28Ça, c'est pour la partie un petit peu storytelling et people,
01:32mais il y a une vraie partie politique, vous avez raison de le souligner.
01:34Et c'est une petite phrase, mais qui dit beaucoup de choses.
01:37C'est-à-dire que la droite, depuis le piège qu'a lancé François Mitterrand
01:42à Jacques Chirac dans les années 80, c'est-à-dire le cordon sanitaire,
01:45c'est-à-dire que, attention, il y a deux droites,
01:49il y a la droite républicaine d'un côté,
01:50et il y a une droite qui en réalité est une extrême droite
01:53qui est l'héritière de Pétain, l'héritière du régime de Vichy.
01:57Vous ne devez absolument pas vous allier.
02:00Et ça, pendant 40 ans, la droite a accepté de le faire.
02:03C'est d'ailleurs l'un des éléments les plus intéressants, je trouve,
02:05du dernier livre d'Éric Ciotti, qui lui a décidé de faire le chemin inverse.
02:08Il a décidé de casser ce cordon sanitaire après les élections européennes.
02:12En étant extrêmement critiqué.
02:13En étant extrêmement critiqué, en étant extrêmement isolé,
02:16puisque quand il a quitté les Républicains, il était à la tête des Républicains,
02:19il a été quasiment le seul avec une députée à partir du côté du Rassemblement National,
02:24mais il a brisé ce cordon sanitaire et donc ce Front Républicain.
02:28Après, la vraie question, c'est est-ce que ce Front Républicain existe encore aujourd'hui ?
02:32On a vu lors des dernières élections aux législatives qu'il existait encore,
02:35qu'il y avait encore un certain nombre de Français, peut-être pas une majorité.
02:38Avec beaucoup d'efficacité, je vous rappelle, au deuxième tour des législatives.
02:41Beaucoup d'efficacité, c'est ça.
02:43Donc il existe encore, mais c'est vrai qu'il s'effrite de plus en plus,
02:46à la mesure que les problèmes des Français sont de plus en plus importants,
02:48que le macronisme est finissant et donc que les Français essayent de voir des alternatives.
02:54Donc vous avez tout cela, que la droite est complètement exempte,
02:58qu'il n'y a aucun candidat de droite aujourd'hui qui fait office de favori
03:02ou même de candidat sérieux à l'élection présidentielle.
03:05Donc c'est la raison aussi pourquoi, je présume,
03:08c'est pas ce que dit Nicolas Sarkozy.
03:10Nicolas Sarkozy voit bien que, finalement, la droite aujourd'hui,
03:13c'est le Rassemblement National, même si, sur certaines positions économiques,
03:17c'est plutôt à gauche qu'à droite, c'est plutôt socialiste que libéral.
03:22Mais aujourd'hui, quand, par exemple, Nicolas Sarkozy parle de Jordan Bardella,
03:26il vous dit que c'est un petit gars de l'UMP ou c'est un petit gars du RPR.
03:30Donc on voit très bien que toutes les digues ont sauté,
03:32que d'ailleurs les principaux cadres du Rassemblement National aujourd'hui
03:34viennent des Républicains ou de l'ancienne UMP.
03:38Donc on voit très bien que toutes les digues sont en train de sauter.
03:39Et donc à ce titre-là, la sortie de Nicolas Sarkozy, elle est aussi surprenante que...
03:45Elle paraît plus naturelle, effectivement, qu'il y a quelques années.
03:48Elle nous conduit à cette réflexion que vous avez menée brillamment dans le JDD, mon cher Jules.
03:54La primaire qui électrise la droite, alors tout le monde y pense, mais personne n'en parle.
03:58La primaire qui s'impose la droite comme un remède, vous dites,
04:01à l'épargnement des candidats, mais comme un train peut en cacher un autre,
04:05il y a l'enjeu d'une éventuelle, évidemment, union des droites derrière ça.
04:10Cacher cette primaire que je ne saurais voir, Stéphanie.
04:12C'est vrai que c'est le mot qui ressort en permanence,
04:15et je pense que vous le voyez quand vous faites des interviews d'hommes politiques,
04:18c'est que, bon, face à ce qu'on vient de dire,
04:20on vient de parler de Jean-Luc Mélenchon et on vient de parler du Rassemblement National.
04:23Quelle est la réalité aujourd'hui politique ?
04:25Vous avez un Rassemblement National qui est quasiment hégémonique à droite,
04:28avec des scores, que ce soit Marine Le Pen ou Jordan Bardella,
04:30d'ailleurs c'est intéressant de le voir,
04:32qui sont entre 35 et 38% selon les sondages.
04:36On a un Jean-Luc Mélenchon qui quand même est le favori à gauche,
04:39on sait qu'il commence toujours ses campagnes extrêmement bas,
04:41autour de 10-13% et qu'il les termine à 22.
04:45Et puis quand même on voit une forme d'habileté de Jean-Luc Mélenchon,
04:47il nous l'a rappelé encore hier.
04:48Mais de toute manière, pendant deux ans,
04:49vous verrez que Jean-Luc Mélenchon va complètement abandonner le bordel,
04:52va abandonner les outrances,
04:55et qu'il va être le génie météorique.
04:58Le génie météorique.
04:58Évidemment, moins la République.
05:00Absolument, et donc face à cela, face à une gauche qui n'a rien abandonné,
05:05et une droite hégémonique,
05:075 ou 6 candidats l'héliputiens de la droite et du centre,
05:10ça ne mène à rien.
05:11Vous allez avoir Attal, vous allez avoir Philippe, vous allez avoir Rotaillot,
05:14on sait que Laurent Wauquiez veut y aller aussi.
05:15Gérald Darmanin à Sarah Knaffot nous dit Laurent Wauquiez.
05:17Et c'est pour ça qu'il y en a certains, David Lissnard, Laurent Wauquiez,
05:22qui vous disent, il va falloir une primaire,
05:23il faut une primaire extrêmement élargie,
05:25de Gérald Darmanin à Sarah Knaffot,
05:28pour évidemment avoir un seul ou deux candidats maximum,
05:31pour essayer que ce duel Bardella-Mélenchon ne soit pas inéluctable.
05:35Bon, ça paraît, comment dire, un petit peu osé aujourd'hui,
05:40parce que même Gérald Darmanin lui-même,
05:41il dit qu'il veut une primaire de Attal à Rotaillot,
05:43donc en excluant Reconquête.
05:44Reconquête vous dit qu'une primaire avec Attal,
05:47ce n'est pas possible parce qu'Attal, il n'est pas de droite.
05:49Donc vous voyez, tout le monde a son périmètre,
05:51tout le monde a ses lignes rouges,
05:52donc elle n'est absolument pas faite,
05:53mais à la fin, ça amènera peut-être à Union des droites
05:56que les électeurs souhaitent.
05:57Mais même Mme Le Pen ne veut pas d'Union des droites.
05:59Elle n'est même pas dans cette...
06:01Personne n'évoque le Rassemblement national dans cette primaire.
06:03Ah oui, d'accord, on est d'accord,
06:04parce qu'elle-même dit qu'elle ne veut pas d'Union des droites.
06:07Vous l'avez vu, écouté hier, Jean-Luc Mélenchon ?
06:11Oui, je l'ai écouté, j'ai trouvé que la question de Mme Thévenot
06:13était très pertinente.
06:15Sur l'antisémitisme, notamment.
06:17Oui, j'ai trouvé que c'était intéressant.
06:18Lui, sur la forme, bon, c'est du Jean-Luc Mélenchon,
06:21voilà, c'est plutôt bon,
06:23mais sur le fond, il ne répond pas aux questions,
06:25voilà, sur l'antisémitisme.
06:26Il a encore défendu, vous savez, cet enseignant,
06:28ce prof d'histoire, Julien Théry,
06:30qui a commis des caricatures terribles et odieux.
06:34En même temps, il dit que l'antisémitisme est résiduel,
06:36en même temps, depuis le 7 octobre,
06:38il n'a pas condamné les propos des membres de la France Insoumise
06:40qui ont tenu, pour certains, des propos
06:42qui sont, à mon sens, ouvertement antisémites.
06:45Donc, je ne suis pas surprise,
06:47mais sur le fond, il ne donne pas vraiment de...
06:49Enfin, on aurait pu aussi ne pas le convier.
06:51Voilà ce que je pense,
06:51ça n'aurait pas changé grand-chose, en réalité.
06:53Et pourtant, c'était utile, peut-être,
06:55d'avoir une forme d'explication et de transparence.
06:57Non, parce que sur les questions, il y a eu...
06:59Donc, Mme Thévenot, je crois,
07:01deux ou trois personnes qui ont posé des questions,
07:02deux ou trois personnes LFI qui ont posé des questions,
07:05bon, ce n'est pas non plus très équilibré.
07:07Jules Torres.
07:08Cette audition était extrêmement décevante.
07:09Moi, je pense que c'était une bonne idée
07:10d'inviter Jean-Luc Mélenchon,
07:12mais qu'il fallait que ça dure plus qu'une heure.
07:14Il fallait qu'il y ait plus que ça.
07:15Des questions beaucoup plus précises, peut-être.
07:17Des questions beaucoup plus précises.
07:19En effet, Prisca Thévenot a posé, moi, je trouve,
07:21la seule bonne question de cette audition,
07:23parce que sinon, toutes les autres
07:24étaient des questions extrêmement ouvertes
07:25qui permettaient à Jean-Luc Mélenchon
07:27de faire non seulement un cours d'histoire,
07:29mais en plus un show.
07:30Mais du reste, oui,
07:31j'ai l'impression quand même que les députés
07:33et même les observateurs politiques
07:34et les commentateurs et les éditorialistes
07:36depuis hier vous disent
07:37« Oh, qu'est-ce qu'il est érudit ?
07:38Qu'est-ce qu'il est intelligent ?
07:40Il nous donne des cours d'histoire. »
07:41Mais c'est vrai.
07:41Mais on n'apprend pas que Jean-Luc Mélenchon
07:42est un formidable tribun.
07:44C'est sans doute le plus grand tribun actuel,
07:46le meilleur orateur politique
07:47qu'on a eu depuis
07:48François Mitterrand et Jean-Marie Le Pen.
07:51Mais du reste,
07:51il y a des questions de fond
07:53auxquelles il n'a pas répondu.
07:54Quand on lui parle
07:54du voilement des fillettes
07:55chez les mineurs,
07:57Jean-Luc Mélenchon vous répond
07:58« circoncision ».
08:00Il tape complètement à côté de la plaque.
08:01Quand on lui demande
08:02pourquoi il a évolué
08:04sur la question de l'islamophobie en 2015,
08:06Jean-Luc Mélenchon disait
08:07« je refuse ce terme d'islamophobie,
08:09c'est un terme politique
08:11qui est utilisé par les islamistes ».
08:12Quand en 2010,
08:13mais même en 2015,
08:15il vous dit que le voile
08:15est le signe
08:16d'une assignation des femmes
08:18et que c'est une rupture d'égalité
08:19entre les hommes et les femmes,
08:21aujourd'hui,
08:22il vous dit l'inverse.
08:23Mais en étant à chaque fois
08:24quand même dangereusement habile.
08:25Il est dangereusement habile,
08:27mais c'est aussi le format
08:28de cette audition
08:29qui n'est en réalité pas un débat.
08:31Au Sénat,
08:31ça ne se serait pas passé comme ça.
08:32Peut-être que ça ne se serait pas passé comme ça,
08:34mais le problème,
08:35c'est que c'était à l'Assemblée nationale.
08:37Et moi,
08:38je trouve que
08:38quand on regarde vraiment
08:40dans ces réponses,
08:40on voit quand même
08:41les petites failles,
08:42l'évolution idéologique,
08:43encore une fois,
08:45du boucheur de curé
08:46à lécheur d'imam,
08:47pardonnez-moi de l'expression
08:48« elle n'est pas de moi »
08:49ou de lécheur de Mola,
08:50elle est de Claude Maluret,
08:51le sénateur justement.
08:52Toujours le sens de la formule,
08:54Claude Maluret.
08:54Claude Maluret.
08:55Bon, pardonnez-moi,
08:56ça c'est extrêmement factuel.
08:57Quand Priska Tevenot
08:58lui demande pourquoi
08:59le 6 mai 2024,
09:01Rima Hassan est dans une manifestation
09:03organisée par
09:04ses non-amis du Hamas
09:07en hommage à Ismaël Anier
09:09qui est l'un des chefs du Hamas
09:10où il y avait des étendards
09:11à l'effigie du Hamas
09:13où il y avait des manifestants
09:14qui portaient les bandons
09:16qui étaient portés.
09:16Mais pas de questions sur Manuel Bompard
09:17avec les membres du Hamas
09:18la veille du 7 octobre.
09:19C'est Thomas Porte.
09:21Absolument.
09:22Thomas Porte, pardonnez-moi.
09:23Et vous avez raison.
09:24Et c'est là où malheureusement
09:25il ne répond pas à ces questions
09:26parce qu'il est habile
09:28mais une commission d'enquête
09:30normalement,
09:31il doit y avoir toute la vérité
09:32rien que la vérité
09:33et d'ailleurs il prête serment
09:34c'est la raison pour laquelle
09:35il y aura dû avoir des relances
09:36pour expliquer l'inexplicable
09:38parce qu'en réalité
09:38Rima Hassan par exemple
09:39n'avait rien à faire en Jordanie
09:41avec les personnes du Hamas
09:43en 2024.
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