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00:007h-9h, Europe 1 matin.
00:02Allez, place à votre première signature du vendredi. Bonjour Catherine Ney.
00:05Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:07Je regarde l'actualité de la semaine, Catherine, suspension de la réforme des retraites,
00:11taxer les riches, nationalisation d'harcèl hors mitrailleur,
00:13comme c'est étrange, c'est comme si l'ombre de Mitterrand planait sur les cerveaux dans l'hémicycle.
00:19Eh bien oui, on est en 81.
00:20D'ailleurs, à l'époque, il disait, il faut créer les conditions d'un passage irréversible au socialisme.
00:27Eh bien, il y est arrivé.
00:28Sinon, comment expliquer que 44 ans plus tard, contre toute logique économique, démographique,
00:34avec moins d'actifs, plus d'inactifs, on vit plus vieux, on fait moins d'enfants,
00:39c'est même d'une simplicité biblique, il faut travailler plus longtemps.
00:42Tous les pays alentours ont fait cette réforme, parfois jusqu'à 70 ans,
00:45et sans déclencher des manifs monstres.
00:48Mais chez nous, la retraite à 60 ans demeure l'horizon indépassable.
00:52À gauche, au Rassemblement National, d'ailleurs en juin dernier,
00:55les communistes avaient déjà fait voter l'abrogation de la réforme de la retraite.
00:59Alors le premier ministre, le corps nul, l'a suspendu, alors qu'au fond il est contre, il l'a dit,
01:05pour répondre aux exigences d'Olivier Faure pour une non-censure.
01:08Vous voyez, c'est un vrai marchandage de foire.
01:11Elle est suspendue jusqu'en janvier 2028.
01:13Mais quel candidat à la présidentielle, à gauche, voire au Rassemblement National,
01:17osera aborder le sujet, proposer des choses enfin raisonnables,
01:22ce qui est très, très inquiétant pour l'avenir des retraites.
01:24Alors autre grand totem de 81 qui semble revenir, taxer les riches.
01:28Enfin, c'est jamais parti en fait.
01:30Dans l'euphorie de la victoire de la gauche, d'ailleurs réelle,
01:33il y avait 74% d'unions positives en 81,
01:36et bien Pierre Mourois, le premier ministre, s'était excret.
01:39Mais il y a l'impression que les gens du château sont partis,
01:43et que le peuple a son mot à dire.
01:45Et bien au peuple, il ouvre grand les vannes,
01:48il offre la retraite à 60 ans, la cinquième semaine de congés payées,
01:52les 39 heures payées 40, le relèvement de toutes les allocations sociales.
01:57Mais cela a un coût, et qui doit payer les riches d'abord ?
02:00Alors Laurent Fabius est ministre du budget,
02:02lui aussi il a accepté d'ouvrir grand les vannes,
02:05ce qui faisait vraiment frémir Jacques Delors, le son ministre des Finances.
02:09Pour créer l'impôt sur la fortune,
02:12avec déclaration obligatoire de tous les biens,
02:15les bijoux, les œuvres d'art.
02:17Mais Fabius était le fils d'un grand antiquaire.
02:21Alors Freud y aurait peut-être vu le meurtre symbolique du père,
02:25Mitterrand l'avait refusé.
02:26D'ailleurs quand on demandait à Fabius,
02:27« Que fait votre père ? »
02:29Il disait « Bon, c'est un petit brocanteur. »
02:31Enfin résultat, les riches ont quitté la France et en masse.
02:34Bon nombre de commerces des beaux quartiers ne s'en sont toujours pas remis.
02:39En 2025, les socialistes voulaient leur taxe Zuckman,
02:43leur nouvelle idole qui a détrôné un certain Piketty.
02:46Refus du gouvernement, d'ailleurs ça ne passerait pas au Conseil constitutionnel.
02:51Inconsolable, le sénateur socialiste Patrick Cannaire suggère
02:54« Un emprunt forcé des riches mais sans intérêt, bien fait pour eux. »
02:58Ce qu'avait fait Pierre Moroy en son temps.
03:00Et il appelle la majorité sénatoriale à prendre ses responsabilités, on va voir.
03:04Mais dans l'hémicycle, ce fut pendant des jours la foire à la saucisse.
03:08Qui de la gauche, au RN, allait taxer le plus ces gens en l'arc ?
03:12Alors, dernier retour à 1981, la nationalisation d'ArcelorMittal.
03:17Proposition de loi Léphi qui a été votée hier soir à l'Assemblée nationale.
03:20Oui, ArcelorMittal, l'entreprise n'est plus compétitive.
03:23La Chine est en surproduction d'acier et elle rafle les marchés.
03:27Mais Bruxelles a aussi mis des bâtons dans les roues à l'entreprise.
03:30Alors nationaliser, mais pour quel résultat ?
03:32On changerait bien sûr le dirigeant, mais les problèmes resteraient le même.
03:36Alors y aurait-il une solution d'une nationalisation temporaire ?
03:40Comme Sarkozy, ministre des Finances, l'avait fait avec Alstom.
03:43Martin Bouygues avançant l'argent.
03:44En tous les cas, en 1981, Mitterrand avait nationalisé, lui, neuf grands groupes industriels.
03:50Créant, disait-il, ma force de frappe économique.
03:53Il se comparait à De Gaulle avec le nucléaire.
03:55Parmi elles, Usinor et Sassilor, producteurs d'acier qui ne s'en sont pas remis.
03:59La gauche virait tous les dirigeants, nommait les copains à leur tête.
04:02La vérité montre que les résultats ne furent pas à la hauteur des promesses.
04:06Aucun des objectifs économiques et sociaux ne furent atteints.
04:09Un désastre, d'où des licenciements.
04:11Non, non, non, non, non, c'était des pré-retraites.
04:14Nuance, puisqu'on était vieux à 60 ans et qu'on pouvait partir à la retraite,
04:17on pouvait partir à 55, coût des centaines de milliards de francs.
04:22On relançait aussi la production du charbon.
04:24On embauchait 8000 mineurs, dont 3000 Marocains, qui ne sont d'ailleurs jamais repartis.
04:30Du coup, le prix de la tonne augmentait de 27%.
04:33Les charbonnages de France ont fait faillite.
04:36Même chose pour la sidérurgie.
04:37Alors que Maurois et Mitterrand avaient promis un renouveau.
04:40Mais, 84, virement à 180 degrés, Fabius, Premier ministre, disait qu'il ne fallait plus soutenir les canards boiteux.
04:48Alors, 80, on y reste.
04:50On nationalisait même les esprits à l'époque.
04:52Eh bien oui, moi je vous parle d'un souvenir personnel.
04:53Vous savez, Europe 1, une radio qui marchait très bien, autour de 20% d'audience,
04:57mais coupable d'avoir soutenu Valéry Giscard d'Estaing.
05:00Mais puisque la gauche était au pouvoir, elle devait devenir une radio de gauche.
05:04CQFD, alors les patrons, Sylvain Florey, Jean-Luc Lagardère, laissait la place aux amis de François Mitterrand,
05:10le directeur de la rédaction, Étienne Mougeot, Jean Boissonna, notre grand éditorialiste économique,
05:15et tous les autres étaient virés.
05:18Place aux éditorialistes de gauche, choisis par Mitterrand.
05:21Il y avait même un communiste, Pierre Juquin.
05:23Résultat, Europe allait commencer une longue descente,
05:27dont il faut dire qu'elle se remet aujourd'hui, grâce à cette recette simple.
05:32« Elle parle à ses auditeurs, et figurez-vous qu'ils sont de retour ».
05:36Eh oui, c'est bien vrai.
05:37Tiens, Anissa Haddadi a retrouvé le slogan d'Europe 1 80-83,
05:40« Europe 1, la radio libre de choc ».
05:42C'est étonnant, parce que c'est quasiment le même slogan qu'aujourd'hui.
05:46Merci beaucoup, formidable Catherine, ces souvenirs.
05:48Pascal, vous voulez dire un petit mot ?
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