00:04Alors dans un instant évidemment on va parler du service militaire, puisqu'il y a beaucoup de choses à dire.
00:13Commencé déjà par nous appeler au standard pour savoir si vous êtes pour ou contre l'instauration de services militaires.
00:17Je vais vous parler moi du dernier livre de Sébastien Lecornu.
00:21Vous savez comment il s'appelle ? Vers la guerre, quand il était ministre de la Défense.
00:25Maintenant il est premier ministre, il est sans dit long.
00:26On va en parler tout à l'heure, est-ce que effectivement vous êtes pour ou contre le service militaire ?
00:31D'abord Emmanuel Macron a dit mercredi 19 novembre à Arras vouloir tout faire pour que soit mis en place un label professionnel pour les réseaux sociaux et sites d'information
00:41afin de souligner s'ils sont dignes de confiance et pour lutter contre la désinformation.
00:47Je vous propose d'abord d'écouter Mathieu Bocoté, notre sociologue qui analysait cette petite annonce hier sur CNews
00:55et ensuite on fait un tour de table avec Gabriel Cluzel et Eric Tegner.
00:59Alors moi ce qui m'inquiète là-dedans, c'est qu'imaginons l'histoire de la petite Lola apparaît.
01:03Il y a deux traitements possibles.
01:05Parce que certains diront non c'est un fait de société.
01:06Mais si je dis c'est un fait de société, est-ce que je désinforme ?
01:09C'est ce que croyait un ancien garde des sceaux si je ne me trompe pas.
01:11Si je dis que c'est un fait de société, est-ce que je suis en train d'agiter la haine, de faire la promotion de la haine ?
01:16C'est ce que disaient certains sur le service public à l'époque.
01:19Donc comment pour vous traiter l'information ?
01:21Il y a deux manières possibles.
01:22Soit une forme de traitement a priori de l'information, auquel je ne crois pas.
01:26Une forme de comité central de la censure préalable.
01:29Donc l'information arrive et là on fixe le sens des événements.
01:33On fixe le sens des informations pour tous.
01:36Et ensuite libre aux journalistes de les interpréter comme ils le veulent à partir d'une interprétation déjà fixée.
01:40Une forme de comité général de l'information autorisée.
01:42Très 1984.
01:44Très 1984.
01:46Gabriel Cluzel, votre regard sur ce label sur l'information.
01:50Comment l'interpréter ?
01:53Ce qui me frappe, c'est qu'il y a quand même une constance.
01:55C'est Emmanuel Macron, vous savez on dit souvent qu'il est un homme à sincérité successive,
01:59qui change d'avis, qui en même temps finalement le pousse à dire tout au contraire.
02:04Il y a un sujet sur lequel il est très constant.
02:06C'est l'encadrement, pour dire ça pudiquement, le musèlement, pour dire ça autrement, de l'information.
02:12Donc c'est quelque chose qui, depuis le début de son règne, si j'ose dire, depuis le premier quinquennat, l'obsède.
02:18Alors en période de ce qui est déclaré comme guerre, je pense notamment à la guerre sanitaire, le Covid,
02:24aujourd'hui avec le conflit en Ukraine, alors là ça prend des conditions paroxystiques.
02:32Mais c'est vrai que c'est quelque chose qui vraiment le poursuit.
02:35Et évidemment c'est très dangereux, parce qu'on sait très bien que la vérité, si vérité l'y a,
02:39elle sort de la pluralité, de la pluralité des choix éditoriaux, de la pluralité des angles,
02:45de la pluralité du traitement des journalistes.
02:48Vous savez, c'est pas la Pravda, ça peut pas être la Pravda, ça peut pas être...
02:52Vous savez Pravda ça veut dire vérité en russe.
02:54Ça peut pas être une vérité unique.
02:55D'ailleurs, aujourd'hui, il y a un label qui a été créé par Reporters sans frontières,
03:01il a été accordé par exemple à France Télévisions, à Radio France.
03:05Premier média français à obtenir la certification France Télévisions.
03:08Mais oui, alors Radio France l'a obtenu en mai dernier,
03:12mais évidemment qu'ils ne disent pas la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.
03:15Je pense que nombre d'auditeurs sont là pour en témoigner.
03:19Et donc il faudrait donc les croire sur parole, parce qu'ils auront ce label.
03:23Non, moi ça me paraît prodigieusement dangereux.
03:25Alors c'est intéressant, parce que moi j'ai cherché qui a obtenu ce label aussi.
03:28Est-ce qu'il y a un média privé qui a obtenu ce label ?
03:31J'en ai pas trouvé. Peut-être des chaînes locales privées.
03:33Non, moi j'ai trouvé AFP, ART, Radio France, France Télévisions.
03:37Voilà, RFI, France 24, etc.
03:39En octobre 2023, Radio France vous avez dit, en 2025.
03:42Certaines radios locales, certaines télévisions locales.
03:45Bon, en tout cas, voilà, c'est assez surprenant.
03:47Éric Tegner.
03:48Pardonnez-moi, mais c'est complètement délirant.
03:50C'est-à-dire qu'on est dans une dérive autoritaire,
03:53une dérive totalement liberticide.
03:55Je vois pas comment on pourrait laisser passer une telle chose.
03:58Moi, ce que je trouve quand même assez surprenant de la part d'Emmanuel Macron,
04:01c'est qu'il se plaint aujourd'hui du traitement médiatique.
04:03On se rappelle comment en 2016-2017,
04:05il a été propulsé par l'ensemble des couvertures des unes des différents journaux.
04:08Ça le dérangeait pas tout simplement à l'époque.
04:11Je tiens à souligner qu'également,
04:12l'Élysée était le premier propagateur de fake news.
04:15Rappelez-vous comment,
04:16lorsque il y avait des images qui avaient surpris Brigitte Macron,
04:19qui visiblement bousculait un petit peu Emmanuel Macron,
04:22l'Élysée avait expliqué que c'était des images sur IA,
04:24que finalement c'était des manipulations des Russes,
04:26pour finir par être obligé de revenir sur leurs propos,
04:29en disant oui, en effet, ces vidéos existent bien.
04:32Moi, je tiens à noter, suite par exemple à l'événement du JDD en début de semaine,
04:36que si vous lisez Mediapart,
04:38si vous lisez en fait l'ensemble des journaux qui sont qualifiés à gauche,
04:41aucun ne cite Harmonie Commine.
04:42Voilà, la veuve du gendarme Commine,
04:45qui a rendu un témoignage absolument bouleversant,
04:48n'en parle pas par Libération.
04:50Oui, qui fait une ligne pour dire
04:51son mari était victime d'un chauffard.
04:53Donc, franchement, c'est à ces gens-là
04:54qu'ils veulent donner un label aujourd'hui.
04:56Moi, je trouve ça absolument fou.
04:58Et en plus, à nouveau, de toute façon,
05:00ils vont se prendre un retour de bâton énorme,
05:02parce qu'une grande partie des gens
05:04qui sont habitués à ces manipulations,
05:06dès qu'ils vont voir ce label sur un média,
05:08en fait, ils vont changer de chaîne.
05:09RSF est l'un des principaux promoteurs
05:12de cette démarche de labellisation.
05:14On se rappelle qu'il y avait eu
05:15les états généraux de l'information
05:16qu'avaient voulu Emmanuel Macron.
05:18Et c'est intéressant,
05:18parce que RSF a, par exemple,
05:21critiqué ces news pour le traitement de Crépole,
05:25par exemple, de l'affaire Crépole.
05:26Non, mais RSF, c'est...
05:28On pourrait en parler pendant des heures.
05:28Oui, la neutralité de cette problématique.
05:30RSF, vous savez,
05:31ce sont eux qui sont censés défendre les journalistes,
05:34ce sont eux qui font un recours
05:36devant le Conseil d'État
05:37pour demander que l'ARCOM soit plus dur
05:39avec ces news,
05:40parce qu'ils trouvent que l'ARCOM est un peu mollassant
05:41avec ces news.
05:42Ça aura sauté aux yeux de tout le monde, évidemment.
05:43C'est quand même absolument fou.
05:45Et philosophiquement, c'est fou,
05:47parce que RSF prétend établir une censure en France
05:52qu'ils contestent dans tous les autres pays du monde.
05:54C'est quelque chose d'un peu schizophrénie.
05:55Et dès qu'un journaliste de droite est agressé,
05:58dès qu'un journaliste de droite est menacé de mort,
06:00reporter sans frontières,
06:01qui est censé défendre les reporters à l'étranger
06:04qui sont en guerre,
06:05est incapable de défendre les reporters
06:07qui, en France, sont simplement confrontés
06:09à l'extrême-gauche.
06:10Une fois, RSF a quand même condamné
06:13les menaces de mort qui me concernent.
06:14Ils ont mis beaucoup de temps,
06:16mais ils ont quand même condamné
06:17à leur décharge, une fois.
06:18Oui, ça prouve votre honnêteté
06:19et votre objectivité.
06:21Et en règle générale,
06:22la gauche,
06:22ils n'ont pas cette même objectivité, Christine.
06:24Mais vous savez,
06:25moi je suis convaincu d'une chose,
06:26c'est que post-2027,
06:28si la gauche arrive à nouveau au pouvoir,
06:30ils vont faire une grande vague de répression.
06:32C'est-à-dire que là,
06:33ils se sont dit,
06:34on a beaucoup réprimé ces dernières années,
06:36mais on ne l'a pas fait suffisamment.
06:38Ça nous retombe sur la gueule.
06:39Si on s'en sort en 2027,
06:402032,
06:41ça sera terminé.
06:42Moi, je suis convaincu
06:43qu'ils vont fermer un certain nombre de chaînes,
06:44qu'ils vont fermer un certain nombre de médias,
06:46qu'ils vont essayer de mener
06:47une véritable traque judiciaire
06:49et à tous les niveaux
06:50sur des associations,
06:51des médias de droite, etc.
06:52J'en suis intimement convaincu.
06:54Faut-il un label officiel
06:55pour distinguer les médias fiables des autres ?
06:57Rappelez-nous
06:57et dans un instant,
06:58on parle du service militaire.
07:00Vous nous appelez au 01 80 20 39 21.
07:03Il est 11h42
07:04et vous écoutez Christine Kelly sur Europe 1.
07:07Europe 1.
07:07Christine Kelly.
07:08Christine Kelly,
07:09vous la suite sur Europe 1.
07:11Faut-il instaurer un service militaire ?
07:12On en parlera dans un instant,
07:14chère Christine,
07:14avec notre invité,
07:15le général Vincent Desportes,
07:16ancien directeur de l'école de guerre
07:18et spécialiste des affaires stratégiques et militaires.
07:20Mais d'abord,
07:21vous continuez à répondre à cette question.
07:22Faut-il contrôler l'information
07:24au nom de la désinformation ?
07:26Oui, on va écouter
07:26puisque c'est une idée de RSF,
07:29Reporteurs sans frontières,
07:31cette volonté de labelliser les différents médias.
07:34On voit que ceux qui sont labellisés,
07:36pour l'instant,
07:36ce sont des médias du service public.
07:38Je rappelle,
07:39France Média Monde,
07:40RFI France 24,
07:41ou encore France Télévisions,
07:42premiers médias à obtenir la certification.
07:45Alors, on se pose beaucoup de questions.
07:46Je vous propose d'écouter
07:47Thibaut Brutin,
07:49qui est adjoint au directeur général de RSF,
07:52sur le résultat des élections.
07:53C'est un sonore qu'on a retrouvé.
07:54Écoutez-le.
07:55Le résultat du premier tour des élections législatives dimanche dernier
07:58a montré que l'extrême droite française pouvait arriver au pouvoir.
08:02À Reporteurs sans frontières,
08:03nous sommes mobilisés pour que la liberté de la presse
08:05et l'indépendance des médias soient respectées.
08:07C'est pourquoi nous avons sorti une vidéo-choc
08:09qui rappelle l'influence que des dirigeants illibéraux,
08:13comme Victor Orban,
08:14peuvent avoir sur le programme du Rassemblement National.
08:17Marine Le Pen a dit à plusieurs reprises
08:19toute l'admiration qu'elle avait pour Orban.
08:21Un reporter sans frontières,
08:22on ne sait que trop ce que signifie un régime de ce type.
08:26C'est la mise au banc des journalistes indépendants,
08:30c'est l'utilisation de la publicité d'État
08:31pour favoriser des médias amis,
08:33c'est également la mise au pas de l'audiovisuel public.
08:37Parce que nous savons trop ce que signifie l'extrême droite
08:39en termes de liberté de la presse,
08:41parce que nous pensons que l'audiovisuel public
08:42ne doit pas être démantelé,
08:44parce que nous pensons que le pluralisme des expressions
08:46doit être préservé dans l'audiovisuel,
08:48signé la pétition du RSF.
08:49Peut-être Eric Degner, on entend avec ce sonore de RSF
08:55qu'il y a une volonté de lutter officiellement
08:59contre ce qu'ils appellent l'extrême droite,
09:01une volonté de faire taire en quelque sorte certains médias.
09:05Ce sont des militants,
09:06et on voudrait que demain,
09:08ils deviennent de nouveaux gendarmes de l'audiovisuel.
09:10Comme s'il n'y en avait pas déjà suffisamment,
09:12il y a déjà l'ARCOM,
09:13ça coûte 50 millions d'euros par an.
09:15RSF d'ailleurs, on le voit bien,
09:16ça va être la ligne conductrice du complément d'enquête contre CNews.
09:21Alors évidemment, ils sont érigés comme des gens qui font des enquêtes objectives,
09:25alors qu'on le voit en pleine campagne électorale,
09:26ils mènent une campagne, ils l'assument.
09:28Moi, je suis toujours sidéré à quel point
09:30il y a une partie de l'audiovisuel payé par nos impôts
09:33qui leur donne du crédit.
09:34Et je vais vous dire, ça fait partie d'un écosystème SES Racisme,
09:38toutes ces associations qui prétendent avoir de la diversité,
09:40et d'ailleurs dont l'unique objectif est du coup de capter un maximum de subventions publiques,
09:44mais en fait, ils ont le même agenda politique.
09:47Cet agenda politique, c'est finalement lutter contre la...
Écris le tout premier commentaire