Financer l’innovation en santé : notre modèle social est-il prêt ?

Sud Radio

Avec Céline Dujardin, Présidente de Medtronic France & Membre du Conseil d’Admin SNITEM, Franz Bozsak, Président et co fondateur SensomePrésident   Retrouvez Le Numérique pour tous avec Vanessa Perez tous les dimanches à 14h30 sur #SudRadio. --- Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry   ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts  🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ———————————————————————  🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴  ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel  ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr  ———————————————————————  ☀️ Et pour plus de vidéos du Numérique pour tous : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDR4AnvSdAZjJkIhzXsyJ9fd  ##LE_NUMERIQUE_POUR_TOUS-2025-11-30##

Transcript

00:00Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Perez.

00:04Bonjour et bienvenue dans le numérique pour tous, l'émission dédiée au digital, à l'innovation et à la tech responsable.

00:10Et aujourd'hui on va parler santé, et plus précisément d'innovation en santé.

00:14On parle d'objets connectés, d'aides au diagnostic ou de télémédecine,

00:17mais derrière ces mots très prometteurs se cache une réalité beaucoup plus inconfortable,

00:22celle d'une France qui se rêve championne de l'innovation en santé,

00:25tout en limitant les marges de manœuvre des dispositifs médicaux sous le poids des contraintes budgétaires.

00:31Alors jusqu'où peut-on financer l'innovation en santé pour le bien des patients,

00:34sans faire exploser les comptes de la sécurité sociale ?

00:37C'est ce que nous tenterons de comprendre avec nos invités.

00:40Le numérique pour tous, spécial santé et innovation, c'est tout de suite, et c'est sur Sud Radio.

00:44Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Perez.

00:48Et pour commencer cette émission spéciale santé et innovation,

00:50j'ai le plaisir de se voir une grande dame, Céline Dujardin.

00:53Bonjour Céline, vous êtes présidente de Medtronic France

00:57et membre du conseil d'administration du SNITEM,

00:59donc le syndicat qui regroupe l'ensemble des acteurs du dispositif médical.

01:04Et comme on aime bien commencer par une définition dans le numérique pour tous,

01:08expliquez-nous ce qu'est un dispositif médical.

01:10On en a partout, tout autour de nous, la journée, mais concrètement c'est quoi ?

01:14D'abord, bonjour Vanessa et merci de me recevoir à l'antenne.

01:18Alors comme vous le disiez, un dispositif médical, on en a un peu partout.

01:21Aujourd'hui même, on a une biquille, on a effectivement, ça passe des pansements,

01:27des bas de contention jusqu'à des technologies plus avancées

01:31comme les stimulateurs cardiaques, les prothèses orthopédiques,

01:36tout en passant aussi par du gros matériel, gros équipements médicaux ou de diagnostic,

01:41comme l'IRM par exemple, le scanner, ou plus récemment la chirurgie assistée par robot.

01:48Donc on est tous concernés dans notre quotidien ?

01:50Alors par définition, parce que j'aime bien quand même les définitions,

01:54c'est tout ce qui permet de diagnostiquer, de traiter, de surveiller

01:59et d'accompagner le patient dans son parcours de santé.

02:02Alors on va rentrer dans le viche du sujet, on connaît tous le contexte de la sécurité sociale

02:06qui est quelque peu contrarié, et on a également une augmentation fulgurante

02:10de tous les objets connectés aujourd'hui pour se soigner.

02:12On a parlé tout à l'heure de téléassistance, mais il y a plein d'autres dispositifs.

02:17Est-ce que notre modèle de santé aujourd'hui est prêt à accueillir et à financer toutes ces innovations ?

02:23Alors déjà, pour commencer, je pense qu'il est important de dire que notre système de santé,

02:29c'est un système de santé qui est un des meilleurs systèmes de santé au monde,

02:34fortement envié dans le monde entier, parce qu'il est solidaire.

02:38Qu'est-ce que ça veut dire ?

02:39Ça veut dire qu'il donne l'accès au plus grand nombre des patients.

02:42Et ça c'est vraiment important de se souligner.

02:44Ensuite, bien sûr, il a besoin d'aide financière, ce système.

02:50Et dans une période après Covid, comme nous le savons tous,

02:54dans une période où aussi on a une augmentation des maladies chroniques,

02:58que sont le diabète par exemple, ou l'obésité,

03:02mais aussi le vieillissement de la population,

03:04qui sont des facteurs qui pèsent sur nos systèmes de santé.

03:06Alors, le dispositif médical, moi je dis toujours, c'est fait partie de la solution.

03:12Parce qu'au-delà d'être une innovation technologique,

03:15elle est aussi une innovation organisationnelle,

03:18parce qu'elle apporte un bénéfice organisationnel aux professionnels de santé,

03:22mais également à l'hôpital,

03:24et de facto est un bénéfice pour le système de santé.

03:27Et vous considérez justement, alors voilà, pour répondre à la question,

03:30qu'il va pouvoir aider ou compenser ?

03:32Alors justement, c'est tout le paradoxe de la France.

03:34Parce qu'aujourd'hui, on a une volonté politique

03:38qui incite et qui soutient l'innovation en santé.

03:43On a par exemple le programme France 2030,

03:46qui a démarré en 2017 à un horizon 2030,

03:50avec un financement et une volonté d'investissement

03:55dans l'innovation en santé pour être un leader,

03:57le leader européen en innovation en santé

04:00et en innovation numérique à l'échelle 2030.

04:03Donc avec une volonté de soutenir le système de santé.

04:07Et d'un autre côté, nous avons nos contraintes budgétaires

04:11qui sont extrêmement fortes

04:13et qui amènent à des décisions non concertées,

04:16des décisions rapides, de court terme.

04:19Alors je vais vous donner des termes techniques,

04:21mais en même temps, c'est des termes

04:22qui nous impactent tous, industriels de santé.

04:26C'est des impacts sur la clause de sauvegarde,

04:29sur des baisses de prix de plus en plus importantes,

04:31sur des innovations de santé,

04:33des technologies qui sont des technologies

04:36de dernier recours pour le patient.

04:37On peut en parler, Céline, cet été,

04:38il y a même des choses qui ont été déremboursées.

04:40On peut en parler pour nos auditeurs.

04:42Exactement, déremboursement de produits,

04:43justement, de dernier recours.

04:45C'est-à-dire que quand on accède à ces produits,

04:48quand on utilise ces produits,

04:49ça veut dire que pour le patient,

04:50il n'y a plus d'autres traitements possibles.

04:52Concrètement, lesquels ?

04:53Par exemple, des stimulateurs cardiaques,

04:57des prothèses orthopédiques,

05:00des valves percutanées

05:01qui sont implantées par voie fémorale,

05:05donc par voie mini-invasive,

05:07pour soutenir le patient,

05:09pour améliorer sa récupération,

05:11pour diminuer le nombre de durées de séjour

05:14à l'hôpital et pour améliorer justement le parcours de santé,

05:18le parcours de soins du patient.

05:20Et néanmoins, on est sur des baisses de prix extrêmement fortes.

05:24On appelle aussi des conventions prix-volume

05:26qui viennent réguler aussi le volume

05:29pour justement réguler la dépense de santé.

05:32Et en plus de cela,

05:33on rajoute clause de sauvegarde et de remboursement.

05:35Donc là, le patient est pénalisé ?

05:36Et le patient est pénalisé.

05:37Mais aussi, l'industrie de santé est pénalisée.

05:40Parce qu'aujourd'hui,

05:41Ce sont des emplois ?

05:42Ce sont des emplois.

05:43Aujourd'hui, nous, on continue à investir, à innover.

05:47Il faut savoir que l'ADN des entreprises du DM,

05:50c'est l'innovation pour l'excellence,

05:52pour le bénéfice patient,

05:54c'est-à-dire pour soigner mieux,

05:56soigner plus longtemps

05:57et en toute sécurité.

06:00Céline, alors le DM, le dispositif médical.

06:02Céline, vous avez connu...

06:03Oui, pardon.

06:04Non, non, pour nos auditeurs.

06:05On a connu sept à huit ministres de la Santé en deux ans,

06:08ce qui est juste énorme.

06:10Cette instabilité politique,

06:12quel impact elle a sur la politique que l'on peut mettre en place

06:15et quel impact elle a sur nos patients ?

06:17Alors, tout d'abord,

06:18il y a bien un manque de visibilité et de lisibilité à long terme.

06:22Aujourd'hui, on a besoin d'une politique

06:24avec des objectifs pluriannuels,

06:27clairs, précis,

06:28pour permettre aux industries de santé

06:30de continuer à innover sereinement

06:32et par anticipation.

06:34Aujourd'hui, on est,

06:36excusez-moi du mot,

06:37mais un peu dans le flou,

06:38très clairement.

06:39Oui.

06:40Si vous aviez un message à faire passer très concrètement

06:41aux politiques de santé aujourd'hui

06:43et à la personne qui est actuellement en poste ?

06:47Eh bien, d'abord,

06:47de considérer le dispositif médical,

06:50non pas comme une dépense,

06:52non pas comme un coût,

06:53mais comme un investissement.

06:54parce qu'au-delà de l'innovation technologique

06:58qui apporte un bénéfice patient certain,

07:01le dispositif médical,

07:03avec une organisation de soins adaptée,

07:06peut permettre une innovation organisationnelle

07:09et, de facto,

07:10a un effet bénéfique sur le système de santé.

07:13Et j'ai un deuxième message,

07:14parce qu'il me semble important.

07:15Je ne sais pas si c'est important.

07:16Parce que dans une période, justement,

07:18d'instabilité,

07:19de contraintes budgétaires,

07:20la concertation est importante

07:22entre tous les acteurs

07:23pour faire bouger les lignes.

07:24Et ça, c'est vraiment important

07:25parce qu'aujourd'hui,

07:28la santé,

07:29c'est une des préoccupations majeures

07:31des Français.

07:32Et donc, on a tous acteurs de santé,

07:35qu'on soit industriel,

07:36qu'on soit professionnel de santé,

07:38qu'on soit directeur d'hôpital

07:39ou qu'on soit au pouvoir public,

07:41nous avons tous une responsabilité

07:43pour faire en sorte que notre système,

07:45si envié par les autres pays,

07:47reste un système solidaire et pérenne

07:49pour nos enfants et nos petits-enfants.

07:52D'ailleurs, vous êtes un syndicat

07:53qui défendait la profession.

07:54Concrètement, les leviers durables

07:57qui permettent de maîtriser

07:58ces dépenses de santé

07:59tout en proposant des solutions aux patients,

08:01quels sont-ils si vous aviez

08:02deux ou trois leviers durables ?

08:04Alors, tout d'abord,

08:05une concertation avec tous les acteurs.

08:08Ça, c'est essentiel.

08:10Aujourd'hui, on est dans des décisions unilatérales,

08:13sans concertation.

08:14Donc oui, ça, c'est très important.

08:16Deuxièmement, travailler davantage

08:18sur la prévention.

08:21Aujourd'hui, on est très hospitalier,

08:23centré, très dans le curatif

08:24et on est peut-être moins

08:26dans le contexte de la prévention,

08:29alors qu'on a des outils,

08:30grâce au numérique, au digital,

08:32qui peuvent porter justement

08:34cette prévention.

08:36On a aussi,

08:37ce qui nous semble important,

08:39et je le disais précédemment,

08:40c'est de considérer le dispositif médical

08:42non pas comme une dépense,

08:44mais comme un investissement.

08:45Et ça, c'est essentiel.

08:46D'ailleurs, je sais que vous regardez

08:47beaucoup à l'international

08:48pour voir ce qui se fait

08:49et pour prendre les meilleures pratiques.

08:52Et d'ailleurs, en Asie notamment,

08:53et dans les pays nordiques en Europe,

08:55il y a des exemples très intéressants

08:57dont on pourrait davantage s'inspirer.

08:59Quels sont-ils ?

08:59Faites-nous un peu voyager.

09:00Alors, je vais vous faire un petit peu voyager,

09:02mais c'est vrai qu'aujourd'hui,

09:03j'en ai parlé tout à l'heure,

09:04les pays nordiques et les pays de l'Asie

09:08sont beaucoup plus avancés

09:09dans la prévention primaire.

09:11Ils travaillent sur la prévention

09:13pour éviter ou en tout cas

09:15prévenir la maladie davantage.

09:17Ils investissent énormément.

09:18Ce que nous, on ne fait pas assez.

09:20On est assez le parent pauvre,

09:21si je puis me permettre,

09:23sur la prévention.

09:24Et alors que nous avons

09:25des outils de diagnostic

09:27extrêmement performants,

09:29et notamment grâce au digital,

09:32grâce à l'intelligence artificielle,

09:34on peut aller encore plus loin

09:35en termes de précision du diagnostic,

09:37de précision de la prise en charge

09:38du patient,

09:39et de la personnalisation aussi

09:41de la prise en charge du patient.

09:42Céline, on voit beaucoup

09:43vous parler des applications,

09:44mais on en voit beaucoup

09:45qui fleurissent tous les jours,

09:46par dizaines,

09:47pour ausculter,

09:49pour prévenir,

09:50pour accompagner.

09:51Demain, si on est un peu

09:52dans un scénario de science-fiction,

09:54justement pour avoir

09:54cette approche globale

09:55de la prévention,

09:56comment on sera accompagnée

09:57au quotidien ?

09:58Alors, je pense qu'aujourd'hui,

10:01grâce...

10:02Parce que ce n'est pas demain,

10:03c'est déjà aujourd'hui,

10:04c'est applicatif déjà aujourd'hui,

10:06donc grâce à l'intelligence artificielle,

10:09au numérique,

10:10à la télésurveillance,

10:11c'est-à-dire la surveillance

10:12à distance du patient,

10:15eh bien on aura plus

10:16de détection précoce des maladies,

10:19et notamment avec plus

10:20de précision dans le diagnostic.

10:22On aura aussi un meilleur support

10:28du patient et une plus grande

10:30personnalisation du patient

10:31qui va devenir autonome,

10:33justement grâce à la surveillance

10:35à distance.

10:36On pourra faire le lien

10:37entre l'hôpital et le domicile,

10:40et puis aussi sur tout l'aspect

10:42de gestion de l'acte,

10:45avec justement la chirurgie

10:46assistée par robot

10:47ou la chirurgie mini-invasive.

10:49Ce qui fait que ça va coûter

10:50peut-être un peu moins cher

10:51avec encore une meilleure

10:52qualité de service.

10:52Avec une meilleure qualité de soins,

10:54parce que ce qui est important,

10:55c'est le patient.

10:56Avant tout.

10:56Il faut qu'on mette

10:56toutes nos actions

10:57avec le patient au centre

11:00de nos réflexions

11:01et de nos actions au quotidien.

11:02C'est important,

11:03et quand on vous écoute,

11:04ça prend tout son sens.

11:05Merci beaucoup Céline Jardin,

11:06je rappelle que vous êtes

11:06présidente de Medtronic France

11:08et membre du conseil

11:08d'administration du SNITEM,

11:10engagée depuis de nombreuses années

11:11pour défendre l'innovation,

11:12l'efficience

11:13et l'accès aux technologies

11:14de santé pour tous.

11:16Restez avec nous,

11:17on marque une courte pause

11:17dans le numérique pour tous

11:18et on se retrouve

11:19pour parler innovation en santé

11:21sur Sud Radio.

11:22Sud Radio,

11:23le numérique pour tous,

11:25Vanessa Perez.

11:26Et pour continuer

11:26cette émission spéciale

11:27santé et innovation,

11:29nous avons le plaisir

11:29d'accueillir un entrepreneur,

11:31Franz Bozak.

11:32Bonjour.

11:33Alors,

11:34vous êtes ingénieur aérospatial

11:35formé en Allemagne,

11:37vous sauvez des vies

11:38en traitant les AVC,

11:39vous êtes également docteur

11:41en biomédical

11:42à l'école polytechnique

11:43et pour terminer

11:43cette longue liste,

11:45président du groupe

11:45start-up Osnitem.

11:47Je n'ai rien oublié,

11:48Franz ?

11:48Non,

11:48vous n'avez rien oublié.

11:49Bonjour.

11:50Répondez-moi à une question

11:51qui m'intrigue vraiment,

11:52comment on passe

11:52de l'aérospatial

11:53au cerveau humain ?

11:54Oui,

11:55c'est une histoire

11:56qui est autour

11:57des rencontres,

11:58comme toujours.

11:59Comme toujours,

12:00oui,

12:00c'est ça.

12:01En fait,

12:01j'ai fait mes études

12:02en Allemagne

12:03en aérospatial

12:04et je suis passé

12:05sur une bourse

12:06Fulbright

12:06aux Etats-Unis

12:08qui m'a permis

12:08d'étudier là-bas

12:10et là,

12:10j'ai rencontré

12:11Abdel Barakat

12:11qui est un chercheur

12:13connu partout

12:14dans le monde

12:15justement

12:16qui s'occupait

12:16des maladies

12:17des vaisseaux sanguins

12:19et lui,

12:20il m'a convaincu

12:21qu'au lieu

12:22d'aller vers

12:23les étoiles,

12:24que ça peut être

12:25aussi fascinant

12:25de regarder

12:26le corps humain

12:26et donc,

12:27il m'a amené

12:27à l'école polytechnique

12:29ici en France

12:30pour faire ma thèse

12:30en biomédical

12:32sur des dispositifs médicaux.

12:34Une très très belle histoire.

12:35Alors,

12:35il faut dire

12:35que vous avez répondu

12:36à un concours

12:37d'innovation

12:37et je dis ça

12:38pour tous les entrepreneurs

12:39qui nous écoutent,

12:39c'est vraiment important

12:40de se faire repérer

12:41et là,

12:42vous avez bénéficié

12:42d'un accompagnement

12:43qui a un peu changé

12:44votre vie ?

12:44Oui,

12:45tout à fait.

12:45Donc,

12:45en fait,

12:46lors de ma thèse,

12:48avec mon directeur de thèse,

12:49on s'est rendu compte

12:51qu'il faudrait donner

12:52aux médecins

12:53la capacité

12:53en fait

12:54de regarder

12:55à l'intérieur

12:55du corps humain

12:56quand on traite

12:57des patients

12:57par des traitements

12:58minimaux invasifs.

13:00Donc là,

13:00avec justement

13:01un minimum d'impact

13:02sur le patient

13:04et suite à cette idée,

13:08moi d'abord,

13:08j'ai profité

13:10d'un programme

13:11qui s'appelle

13:11Stanford Ignite

13:12qui est un programme

13:13qui transforme en fait,

13:14qui essaye de transformer

13:15les chercheurs

13:16en entrepreneurs,

13:18leur donner les billes

13:19et comment mener

13:19à un projet d'innovation

13:20et à la suite de ça,

13:22donc j'ai,

13:22sur vraiment une idée,

13:24une présentation,

13:25j'ai déposé

13:26un dossier

13:27pour le concours

13:28mondial d'innovation

13:29qui était vraiment,

13:30je pense,

13:30une des meilleures idées

13:33récemment

13:34pour favoriser

13:35l'entrepreneuriat

13:35en France

13:37où l'État

13:37donne 200 000 euros

13:39à des entrepreneurs

13:41pour développer

13:42leurs idées

13:43et en fait,

13:44de ce concours,

13:45il faut comprendre

13:45qu'aujourd'hui,

13:47il y a toute une génération

13:48d'entrepreneurs

13:49excellentes

13:49qui en est émergé,

13:51vous prenez,

13:52par exemple,

13:52Rémi D'Angla

13:53de Stila

13:54qui récemment

13:55a fait une très belle sortie,

13:56vous prenez

13:57Yann Fleureau

13:58de Cardiologues

13:59qui a fait une revente

14:01il y a quelques années

14:02à Philips,

14:03donc vraiment

14:03toute une génération

14:04d'entrepreneurs,

14:05il faut imaginer

14:05cette confiance

14:06que l'État

14:07a donnée

14:08à ses entrepreneurs

14:09en disant

14:09voilà,

14:10ici,

14:10200 000 euros

14:11sans aucune contrepartie

14:13développe tes idées

14:15et ça a très bien fonctionné.

14:18Alors justement,

14:18on va parler

14:18de votre solution

14:19qui permet

14:20d'apporter une réponse

14:21à ce qu'on appelle

14:22un accident vasculaire cérébral

14:23mais dites-nous

14:23très concrètement

14:24et de manière très simple

14:25pour ceux qui ne savent pas encore

14:26pourquoi chaque seconde compte

14:28quand on a un accident

14:29vasculaire cérébral.

14:30Donc un accident

14:30vasculaire cérébral,

14:32ça veut dire qu'en fait

14:33il y a un vaisseau sanguin

14:35qui alimente le cerveau

14:37avec l'oxygène

14:38et d'autres nutriments

14:39qui est bouché.

14:40D'accord ?

14:40Et là que vous vous imaginez

14:41dès que ça passe

14:42le cerveau consomme

14:43énormément d'énergie

14:44donc tout de suite

14:45les cellules vont commencer

14:46de mourir

14:462 millions de cellules

14:48du cerveau par minute

14:49et donc il est absolument vital

14:51de retablir le flux sanguin

14:54dans le cerveau

14:55et pour ça

14:55ça c'est quelque chose

14:57qui aujourd'hui touche

14:57plus que 140 000 patients

14:59en France

15:00des millions de patients

15:02à travers le monde

15:03et du coup

15:04ce qui s'est passé

15:05c'est qu'il y a

15:06à peu près une dizaine d'années

15:07il y a une véritable révolution

15:08qui s'est produite

15:10avant ce qu'on faisait

15:11c'est qu'on injecte

15:13avec beaucoup de contraintes

15:14on essayait d'injecter

15:15un cocktail médicamenteux

15:17il y avait une limite de temps

15:19il y avait une éligibilité du patient

15:20pour essayer de dissoudre

15:22le caillot chimiquement

15:24mais finalement

15:25aujourd'hui

15:25on y va avec

15:26des dispositifs médicaux

15:27des stentrievers

15:29donc c'est une petite grille

15:30par exemple

15:30qui permet de s'accrocher

15:32au caillot

15:34ou des catégories d'aspiration

15:35donc qui permet

15:36d'aspirer le caillot

15:37on entre par laine

15:38avec un guide

15:39on amène ce dispositif

15:41et ça permet ensuite

15:42de rouvrir l'artère

15:43mécaniquement

15:45au lieu de le faire chimiquement

15:46et ça a complètement

15:47révolutionné

15:48la prise en charge

15:49de ces patients

15:50parce qu'on a doublé

15:51le nombre de patients

15:52qui vont s'en sortir

15:53de leur AVC

15:54avec peu ou pas de séquelles

15:56alors justement

15:57grâce à votre innovation

15:58les patients ont encore

15:59plus de chances

16:00de s'en sortir

16:00expliquez-nous très visuellement

16:02et de manière très synthétique

16:03comment fonctionne

16:03votre innovation

16:04donc je parlais du fait

16:05que ces dispositifs

16:06sont amenés par ce qu'on appelle

16:07un guide

16:08vous pouvez imaginer

16:09c'est comme une canne

16:11à pêche

16:12extrêmement flexible

16:13d'accord

16:14qui donc permet

16:15d'aller de laine

16:16jusqu'à l'endroit

16:17qui est bouché

16:18et qui ensuite

16:19sert comme un rail

16:20pour amener

16:21ces dispositifs

16:22ce dispositif

16:22aujourd'hui

16:23est purement mécanique

16:24et demain

16:26grâce à notre innovation

16:27en fait

16:27on a développé

16:28un petit capteur

16:29ultra-munotorisé

16:31qu'on intègre

16:32sur ce guide

16:33et qui permet ensuite

16:34aux médecins

16:35de comprendre

16:36qu'est-ce qui bouge

16:37l'artère

16:37pour mieux choisir

16:39son meilleur proche

16:40pour rouvrir l'artère

16:41au plus vite

16:42alors vous avez

16:43une triple culture

16:44il faut le dire

16:44en Allemagne

16:45aux Etats-Unis

16:45et en France

16:46aujourd'hui

16:47être un entrepreneur

16:47en France

16:48c'est facile

16:49France ?

16:50je dirais

16:50d'être un entrepreneur

16:51en France

16:52ça c'est très facile

16:52moi j'étais extrêmement bien

16:54accueilli dans ce pays

16:55et je suis là

16:56depuis 15 ans

16:57et j'adore

16:58être en France

16:59parce que

16:59la France

17:00c'est quand même

17:01un des meilleurs pays

17:02au monde

17:02pour démarrer une aventure

17:04et c'est assez marrant

17:05parce que

17:05vous me posez la question

17:07parce qu'il y a

17:08beaucoup de monde

17:08qui me demande

17:09mais t'es allemand

17:09pourquoi t'es en France ?

17:11et il faut juste

17:12me comprendre

17:12qu'ici en France

17:14on a vraiment

17:14un écosystème

17:15et un soutien de l'Etat

17:16pour favoriser

17:18l'innovation

17:18au démarrage

17:19qui est incroyable

17:20je pense unique au monde

17:21comme je disais

17:22les 200 000 euros

17:23comme ça

17:23après il y a tout un écosystème

17:25avec des incubateurs

17:26par exemple

17:27Agoranove

17:28Station F

17:29tout ça

17:29donc tout un écosystème

17:30qui est vraiment là

17:31pour favoriser

17:32la création

17:32et donner de l'espace

17:34aux entrepreneurs

17:35de développer

17:36leurs idées

17:37au service des patients

17:38alors vous dites que

17:39c'est bien de démarrer en France

17:40mais après ça se complique

17:40quand même

17:41tout à fait

17:41et je pense que

17:42ça c'est vraiment

17:44la faiblesse

17:46et ce qui est dommage

17:46pour les pays

17:48parce que tout

17:48cet investissement là

17:49bien sûr

17:50on veut l'amener

17:50jusqu'aux patients

17:51et ça surtout

17:52dans la Deep Tech

17:54donc la Deep Tech

17:56ou la Med Tech

17:57et les dispositifs médicaux

17:59est un processus

18:00qui est long

18:00on est dans un cadre

18:01réglementé

18:02un cadre réglementé

18:04où en Europe

18:05on a malheureusement

18:07la tendance

18:07de ne pas faciliter la vie

18:09avec la nouvelle

18:10réglementation

18:10qui est arrivée

18:12et donc ce sont des développements

18:13qui sont extrêmement longs

18:15et c'est sur cette durée là

18:16où là en France

18:17on a plus du mal

18:18donc comme je disais

18:21pour le démarrage

18:22il y a des financements

18:23il y a l'aide

18:24il y a l'aide

18:24et le soutien

18:25de l'État

18:26SIR

18:26tout ce qui existe

18:28mais après

18:28sur la durée

18:29c'est là

18:30où il faut devenir créatif

18:32pour trouver

18:32les financements nécessaires

18:34pour mener cette innovation

18:35jusqu'aux patients

18:35alors j'aime bien votre comparaison

18:36vous aimez bien dire

18:37que en fait

18:38c'est un peu le Netflix

18:39dans la santé

18:40si on n'est pas accompagné

18:41dès le départ

18:41expliquez-nous tout ça

18:42oui donc il faut comprendre

18:43qu'aujourd'hui

18:44particulièrement

18:45on est vraiment

18:45dans une situation mondiale

18:48qui est très très très compliquée

18:49pas qu'en France

18:50soit clair

18:51ça concerne la France

18:53l'Europe

18:53et le monde entier

18:57et justement

18:58la comparaison

18:59que j'aime faire

18:59c'est le fait

19:00quand on a une grève

19:01à Hollywood

19:02vous savez que

19:03dans les deux

19:04trois ans après

19:06il n'y a pas des bons films

19:07il n'y a pas des bons séries

19:08et aujourd'hui

19:09on est en train

19:10un petit peu vivre

19:10la même chose

19:11parce qu'il faut imaginer

19:12toutes les innovations

19:12qui aujourd'hui

19:13n'arrivent pas jusqu'aux patients

19:14c'est ceux qui vont

19:15d'ici 5 à 10 ans

19:16manquer

19:17et donc aujourd'hui

19:18l'argent

19:19vu le contexte économique

19:21il y en a de l'argent

19:22il ne faut pas oublier

19:23il y a énormément d'argent

19:24mais il va

19:25vers des innovations

19:26qui sont déjà sur le marché

19:27donc ça veut dire

19:28que je finance

19:29des innovations

19:30qui vont servir

19:32qui servent déjà

19:33mais la question

19:34est qu'est-ce qui se passe

19:35derrière

19:36et on va avoir

19:37et ça c'est

19:38je pense que

19:38la nouvelle réglementation

19:40plus

19:41cet impasse

19:42de financement

19:43vont faire

19:44qu'on va

19:44faire face

19:45à toute une phase

19:46prolongée

19:47où

19:48les

19:49traitements

19:50pour

19:51nous

19:52pour nos enfants

19:54vont manquer

19:55à suivre

19:56merci beaucoup

19:57France Bozac

19:57et je rappelle

19:58que la solution

19:59s'appelle

20:00Sensom

20:00le numérique pour tous

20:01c'est fini pour aujourd'hui

20:02et pour prolonger la discussion

20:03on se retrouve

20:04sur vos réseaux sociaux

20:05préférés

20:06et ceux de nos invités

20:07il est temps pour moi

20:08de vous souhaiter

20:08une excellente fin de week-end

20:09et de vous dire

20:10à la semaine prochaine

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