00:00Vous n'êtes absolument pas la charge, en réalité votre démarche d'humanité est une démarche de consolidation de la démocratie
00:05puisque vous interrogez l'un des piliers de notre nation, la justice au contraire, pour qu'elle oeuvre, pour qu'elle protège nos enfants.
00:13Moi j'appelle véritablement tous ceux qui nous écoutent, tous ceux qui nous regardent très nombreux à aller sur le site du ministère de la Justice,
00:19à lire ce rapport, à voir d'eux-mêmes, à se faire leur avis sur les défaillances, sur les incohérences,
00:25pour comprendre, pour essayer d'avoir des explications, parce que nous devons, Madame Stéphanie Bonhomme, les avoir avec vous, toutes ces explications.
00:33Lorsque vous entendez parler de justice restaurative, on a beaucoup entendu parler ces derniers temps,
00:38c'est-à-dire d'échanger directement avec les agresseurs, avec les meurtriers de votre enfant, comment vous appréhendez une telle démarche ?
00:49Elle est pour nous inaudible, puisque ça transparaît tout à fait dans le rapport.
00:56C'est deux êtres qui ne sont animés que par la cruauté.
01:05Donc pour nous, on ne dialogue pas avec des êtres qui n'ont pas de caractéristiques humaines.
01:12Donc la justice restaurative avec eux, pour nous, n'a pas de sens et par ailleurs, un procès aura lieu.
01:21Ils ont assassiné notre fils et ils seront jugés pour cela.
01:25Donc la justice restaurative n'a pas de sens.
01:30Ce qui a du sens pour nous, c'est l'humanité.
01:33Ils ne sont pas humains.
01:35Les juges sont des êtres humains, des femmes et des hommes humains.
01:39On peut dialoguer avec des humains.
01:43Donc quelque part, on a presque besoin d'une justice restaurative avec les juges, avec les magistrats.
01:52C'est-à-dire comprendre le sens des décisions, je l'ai dit, des juges, des enfants,
02:00parce que je crois que c'est ce qui va nous apaiser.
02:02C'est ce qui va nous permettre de comprendre, c'est important, la compréhension, c'est fondamental.
02:11On ne peut pas, on ne pourra pas...
02:12Sinon ?
02:13Sinon, on va se fâcher.
02:15Si les juges restent une corporation qui va se mûrer dans son silence,
02:24on va se fâcher dans le sens où...
02:28Refuser le dialogue, c'est une dictature.
02:32Donc on va se fâcher, je ne vais pas m'immoler, place Vendôme.
02:38Mais on tapera un petit peu du point.
02:42Après, si je dis que nous allons nous fâcher, en aucun cas, nous ne demanderons,
02:50et notre démarche n'est pas de demander des sanctions.
02:53Tout le monde l'a compris ce matin.
02:55C'est une démarche d'humanité, démocratique, de demande d'explication, le pourquoi.
03:00Et on comprend surtout, Stéphanie Bonhomme, dites-moi si c'est le cas,
03:02qu'elle est issue de cet entretien.
03:04En fait, vous devez restituer la place qui est la sienne,
03:07qui a été volée à Elias, sa place dans la société.
03:12C'est ce que la justice lui doit, c'est ce que ses magistrats lui doivent également.
03:16Exactement, et c'est ce que nous lui devons, nous ses parents.
03:21Mais la société aussi, comme vous l'avez dit,
03:25Elias doit avoir sa place dans la société,
03:29et notre action vise profondément à renforcer le droit des victimes.
03:36Je suis la mère d'Elias, je suis une femme, je suis une femme médecin brillante,
03:42et je suis d'une grande ténacité.
03:45Renforcer le droit des victimes est notre mission pour la société,
03:51et c'est un devoir pour Elias.
03:53Je crois que personne ne doute de votre ténacité,
03:55personne ne doutera plus de votre humanité,
03:57mais là où il ne doit plus y avoir aucun doute,
03:59c'est le fait qu'on doit tous traiter de ce rapport.
04:02C'est un travail journalistique et démocratique tout à fait légitime.
Écris le tout premier commentaire