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00:00Bon, l'écrivain franco-algérien Boilem Sansal a pris la parole ce week-end après son retour en France.
00:04Un an incarcéré en Algérie, c'est exprimé dans le journal de 20h de France 2 hier soir,
00:09ce matin sur France Inter mais aussi dans le Figaro.
00:11Je ne vous parle pas de manière naturelle, je contrôle chacun de mes mots.
00:15Je pense à Christophe Gleige, journaliste emprisonné en Algérie,
00:18qui sera jugé en appel le 3 décembre.
00:20Je vous propose de l'écouter hier soir sur France 2.
00:23Est-ce que votre parole est ce soir, on va dire, contrainte, limitée, bridée ?
00:30Oui, en quelque sorte, je ne vous parle pas de manière naturelle,
00:34parce que moi, je suis plutôt exibérant, je m'étends dans tous les sens,
00:38je contrôle chacun de mes mots.
00:40J'ai peur pour ma famille.
00:42Si je retourne à l'Algérie avec mon épouse,
00:45j'ai peur que cette fois, on arrête aussi mon épouse pour me contraindre davantage.
00:49Je pense à mes compagnons de cellule qui, je pense, maintenant vont être arrêtés
00:54alors qu'ils sont en prison et questionnés.
00:56Que savent-ils ? Que leur ai-je dit ?
00:59Ils vont essayer de reconstituer tout.
01:01Je pense à Christophe Claes et il n'est pas le seul.
01:04Boilem Sansal hier soir sur France 2 avec Laurent Delahousse,
01:07qui a également rapporté son quotidien en prison.
01:09On ne peut pas parler, on ne peut pas agir comme on veut.
01:13Pas de contact avec d'autres détenus ?
01:14Pas de contact avec les autres détenus,
01:16ni surtout avec l'extérieur, d'aucune manière.
01:19Je n'avais même pas d'avocat, donc j'ai découpé du monde.
01:22La vie est dure dans une prison.
01:26Le temps est long.
01:28On se fatigue, on s'épuise très vite, on se sent mourir.
01:31C'est intéressant évidemment ce qu'il dit et ce qu'il a dit,
01:34et notamment sur Bruno Retailleau, la question lui a été posée.
01:38On s'est téléphoné, c'est mon ami.
01:40On s'est téléphoné.
01:41Il était évidemment très content de savoir que j'étais libre.
01:45Vous ne considérez pas qu'il n'a été un obstacle
01:47à l'époque où il était ministre de l'Intérieur, à votre libération ?
01:50Je pense, oui, d'une certaine manière, oui.
01:53Je pense d'une certaine manière, oui,
01:54parce qu'il offre à l'Algérie l'occasion de rebondir sur
01:59« Regardez, c'est notre ennemi, il nous déteste, etc. »
02:02Mais avec ou sans Bruno Retailleau,
02:05ils auraient réagi de la même manière avec n'importe qui.
02:08Interview sur France 2 hier,
02:09interview ce matin avec Benjamin Duhamel sur France Inter
02:11et il a évoqué la France Insoumise.
02:14Boilem Sansal.
02:15Pour moi, la gauche, ça reste quand même l'humanisme.
02:20Au départ, c'est ça.
02:23La France Insoumise et ces partis-là,
02:25je pense qu'ils cherchent un électorat
02:29et ils pensent l'avoir trouvé chez les islamistes,
02:34tant mieux pour eux.
02:36Donc c'était pour des raisons politiques qu'ils faisaient ça ?
02:39Oui, absolument.
02:40Mais à quoi d'autre ?
02:41Sabrina Madjaber, c'est vrai que la prise de parole
02:44de Boilem Sansal était attendue.
02:46Il y a quelque chose que peu de gens ont souligné
02:48qui est assez significatif,
02:50c'est qu'il avait les cheveux coupés.
02:51Oui, c'est vrai.
02:52C'est-à-dire que ce sont sans doute ces geôliers
02:54qui lui ont coupé les cheveux.
02:56Et ce n'est pas neutre de couper les cheveux de quelqu'un.
02:59Il a toujours eu les cheveux longs, monsieur Sansal.
03:02C'est une forme, oui, d'humiliation d'une certaine manière
03:06que de toucher à ses cheveux qui était aussi sa marque de fabrique.
03:09D'ailleurs, il le raconte dans son interview au Figaro.
03:12Les conditions de détention, il explique par exemple
03:13que les détenus avaient le droit à une douche tous les dix jours
03:15et que lui était privilégié parce qu'il avait le droit à une douche par jour.
03:19Et ça doit durer cinq minutes.
03:21Donc, puisqu'il parle de la France insoumise,
03:22j'ai une pensée pour madame Rima Hassan
03:24qui considère l'Algérie comme étant la mecque des libertés,
03:27qui avait refusé le vote de la résolution au Parlement européen
03:30en qualifiant Boilem Sansal de français de papier.
03:33Elle qui critique sans cesse l'extrême droite et son champ lexical.
03:36Elle fait à peu près, quasiment la même chose.
03:39Donc moi, sur les interviews de Boilem Sansal,
03:42je le trouve mesuré comme si, d'une certaine façon,
03:46sa liberté d'expression était brimée.
03:48Mais je comprends en même temps la prudence qui est la sienne
03:51puisque nous avons encore Christophe Gleize qui est emprisonné,
03:54mis en examen pour apologie du terrorisme
03:57parce qu'il a parlé avec le directeur de la JSK.
03:59C'est quelque chose qu'il faut souligner
04:02puisque les cabiles, en tout cas le MAC,
04:03est considéré comme une organisation terroriste en Algérie.
04:07Donc il est prudent parce qu'il pense à ses co-détenus.
04:09Vous savez qu'on l'appelait la légende,
04:10également prison, il le dit ça dans le Figaro
04:12parce que la France, l'Europe, s'était levée justement pour sa libération.
04:16Et c'est peut-être un espoir aussi pour les détenus algériens,
04:19les détenus politiques en tout cas,
04:21de voir qu'il y a aussi des pays qui luttent
04:23pour la liberté d'expression.
04:25Et j'ai le sentiment qu'en France,
04:27il y a une vraie déliquescence de la liberté d'expression.
04:30Et Boalem Sansel est une légende en France comme en Algérie
04:33et dans le monde d'ailleurs.
04:34Sabrina Medjeber avec nous à 17h11 sur Europe 1.
04:37On va marquer une pause.
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