00:00Punchline, 18h-19h, Thierry Cabane sur CNews et Europe 1.
00:12Merci, merci de nous accueillir sur Europe 1 et sur CNews et votre Punchline Weekend jusqu'à 19h.
00:18A mes côtés ce soir, Véronique Jacquet, Louis de Ragnel, Olivier Benkemoun et Paul Amard.
00:24On va prendre la direction de Rennes si vous le voulez avec cette affaire étrange,
00:27des enseignants de l'école Cloteau à Rennes étaient en mobilisation aujourd'hui.
00:33Ils ont soutenu le directeur de l'établissement carrément menacé de mort par des parents
00:37qui refusent qu'un homme donne cours à leur fille.
00:40Pourquoi ? Explication d'Isabelle Piboulot.
00:45Quatre écoles rennaises en grève, dont la maternelle Cloteau, fermée pour la journée.
00:50Près de 150 personnes se sont réunies pour exprimer leur soutien au directeur de l'établissement.
00:55Parmi elles, une trentaine de parents d'élèves, des collègues et des enseignants d'écoles voisines.
01:00Les représentants du syndicat Force Ouvrière d'Ille-et-Vilaine sont unanimes.
01:04Les menaces de mort proférées sont intolérables.
01:06Mickaël Bézard et Fabrice Lerestif ont pris la parole devant l'école.
01:10On reproche simplement aux collègues d'être un homme et d'encadrer deux jeunes enfants.
01:17Donc c'est pour ça qu'on considère que ce n'est pas tolérable.
01:20On ne choisit pas les enseignants ou les agents en fonction du genre, en fonction, on veut des femmes, on veut des hommes, on ne veut pas de personnes de telle ou telle couleur, ainsi de suite.
01:30Ça, ce n'est pas l'école de la République.
01:31La famille d'une fillette n'aurait pas toléré que l'instituteur accompagne leur enfant aux toilettes et ont exigé qu'elle change de classe.
01:38L'enseignant a porté plainte le 14 octobre ainsi que le rectorat.
01:41Le ministre de l'Éducation, Édouard Geffray, a réagi hier en marge d'un déplacement à Villeurbanne.
01:46L'école, ce n'est pas le supermarché des revendications individuelles.
01:49Donc on ne peut pas avoir des gens qui, en arrivant à l'école, veulent ceci ou veulent cela, quelles que soient les raisons.
01:55Ça m'est égal.
01:56On ne peut pas commencer à faire son marché dans le service public de l'éducation.
02:00Bouleversé, le directeur est depuis en arrêt de travail et sous protection fonctionnelle.
02:04Le corps enseignant demande à ce que la fillette scolarisée soit changée d'établissement.
02:08L'année que j'ai acquis, l'histoire est trop étonnante, étrange.
02:13Visiblement, ne c'est pas que leur petite fille soit accompagnée aux toilettes par cet instituteur.
02:21Il n'y a pas de conviction religieuse.
02:22Je ne comprends pas parce que je suis mère de famille.
02:26Normalement, ce n'est pas l'instituteur qui accompagne l'enfant aux toilettes.
02:28Il y a des auxiliaires qui sont là pour ça dans toutes les écoles primaires.
02:33Donc déjà, je pense qu'on n'a peut-être pas tous les éléments.
02:37Ensuite, on n'a pas le profil de la famille.
02:41J'imagine que c'est une famille de fous furieux.
02:43Franchement, je ne vois rien d'autre.
02:45On leur a demandé, le lien est rompu avec la famille, c'est-à-dire qu'il n'y a plus de discussion possible.
02:51On leur a demandé d'aller dans une autre école.
02:53Ils ont été reçus par l'inspecteur d'académie.
02:55Sauf qu'en fait, changer d'école, ce n'est pas possible parce que les textes de loi ne le permettent pas.
02:59Donc, vous voyez où on en est.
03:01On est quand même chez les fous.
03:02Mais là encore, on marche sur la tête parce qu'on ne peut pas, effectivement, avoir de telles revendications dans le cadre scolaire.
03:12Et les professeurs, vous avez quand même de moins en moins de vocations, de moins en moins de personnes qui veulent entrer dans l'éducation nationale.
03:18Dieu sait que sur les plateaux de CNews, on parle largement de toutes les difficultés qu'on rencontre les enseignants.
03:22Mais enfin, effectivement, si c'est un marché en permanence des revendications pour son enfant et que ça commence dès la maternelle,
03:27on comprend franchement que le métier d'enseignant et d'éducateur soit en crise.
03:32Oui, on le comprend évidemment. Paul et Louis de Ragnel et Olivier de Ragnel.
03:35Paul Lamar.
03:35La demande est inadmissible.
03:37La façon dont la demande a été faite est inadmissible.
03:40Il y a eu des menaces.
03:41Donc, une violence déjà psychologique exercée sur le responsable de l'école et sur l'instituteur.
03:47Mais quand je dis cela, maintenant, je vais rester très prudent.
03:51Quelles sont les raisons ?
03:52Quelles sont les raisons ?
03:53S'il s'agit d'une motivation religieuse, même si...
03:56Après, oui, ce n'est pas le cas.
03:58Oui, mais alors quelles seraient les raisons ?
03:59En tout cas, ça dit beaucoup de l'évolution et de l'état de notre société,
04:03où des parents maintenant s'autorisent à exercer une pression et des pressions intolérables sur les enseignants,
04:09qui sont en souffrance.
04:10Le mot a été prononcé tout à l'heure pour Nicolas Sarkozy.
04:12Mais nous avons des enseignants en France qui sont en souffrance parce qu'ils subissent cette violence-là de la part des parents.
04:19Donc, c'est absolument inadmissible.
04:21On a une école républicaine ouverte à toutes et à tous, sans distinction de sexe, de religion ou de couleur de peau.
04:29Donc, ces parents-là devraient le comprendre, sinon...
04:31Mais c'est quand même assez curieux qu'on n'ait pas d'informations sur cette famille, sur ses motivations.
04:40C'est assez curieux.
04:40Ça me fait penser, dans un registre beaucoup plus dramatique, à ce qui s'est passé à Oléron,
04:44un attentat islamiste, Alain Akbar, on nous a dit qu'il est fou.
04:47Alors, on va peut-être nous dire, cette famille est folle, elle est folle, furieuse, et voilà.
04:50Et c'est tout.
04:51Donc, s'il y a quand même une motivation religieuse qu'on nous casse,
04:54ce serait encore une fois une provocation destinée à consacrer ce séparatisme voulu par certains,
05:00un séparatisme religieux, un séparatisme culturel,
05:03en attendant peut-être un séparatisme politique dans certaines municipalités.
05:06En tout cas, dès le départ, la piste de conviction religieuse a été écartée.
05:09Paul Avar, je préfère vous le dire.
05:10Oui.
05:10Pour le moment, c'est...
05:11Prudence.
05:12Prudence.
05:12Mais pourquoi ?
05:13Surtout par qui ?
05:15Surtout par qui ?
05:16Elle est écartée.
05:17Olivier Benkevoun.
05:18Elle est écartée immédiatement, parce que, très franchement, d'accord,
05:21ça y ressemble.
05:22En fait, si ce n'est pas le cas, ça y ressemble beaucoup.
05:25Un homme qui ne veut pas que sa petite fille soit accompagnée par un autre homme,
05:30ça ressemble à de la ségrégation, au moins de la séparation des sexes.
05:35Et demain, quoi ?
05:36La couleur de peau ?
05:37Demain, la religion également ?
05:39Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
05:41Vraiment, on marche sur la tête.
05:43Et la seule chose qui est très encourageante dans cette affaire,
05:46c'est que tout le monde s'est mis en grève.
05:48Alors, c'est terrible pour le directeur de cette école,
05:51parce qu'il a été menacé de mort, il n'est plus revenu sur les lieux, etc.
05:55Il est très frappé, il est très touché.
05:58Mais là, il y a non seulement l'école s'est mise en grève,
06:01d'autres écoles autour se sont mises en grève,
06:03et il y a une mobilisation.
06:04Mais si un certain nombre de mots ne sont pas prononcés et ne sont pas dits,
06:10on ne va pas avancer.
06:11Mais ça ressemble quand même à du séparatisme.
06:14On va dire religieux, du séparatisme, simplement.
06:16Séparer les gens.
06:18Louis.
06:18Louis de Ragnel.
06:19Moi, je trouve qu'il manque quand même quelques éléments assez importants pour pouvoir...
06:25Si c'est réellement ce qu'on évoque sur le plateau,
06:28je suis évidemment d'accord avec tout ce qui vient d'être dit.
06:30Ensuite, je ne connais pas le profil du prof, je ne sais pas.
06:33Mais après, si effectivement, ce sont des gens qui ne supportent pas
06:36que leur fille côtoie un prof, un professeur homme,
06:40là, c'est inacceptable.
06:42Et puis par ailleurs, effectivement, les élèves et les parents, encore moins,
06:46ne peuvent choisir leur professeur à l'école.
Écris le tout premier commentaire