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Transcription
00:00Et on comprend aussi dans ce livre votre difficulté à continuer votre métier Arthur, celui d'animateur-producteur, d'émissions de divertissement.
00:06Vous racontez notamment que le 11 octobre, donc 4 jours seulement après le massacre, 4 jours où vous n'avez pas dormi,
00:12vous devez tourner dans une journée 6 numéros de VTEP, de vendredi tout est permis,
00:18et vous avez beaucoup de mal à mettre le masque de l'animateur rigolo.
00:21Vous savez, en France il y a 400 000 français juifs, et je ne connais pas un seul juif en France qui ne connaît pas de près ou de loin quelqu'un qui a été touché par le 7 octobre.
00:34Moi j'ai toute la famille du côté de ma mère et de mon père qui vit en Israël,
00:38donc ma mère avait 14 frères et soeurs, je vous laisse imaginer le nombre de cousins,
00:43et dans les jours qui ont suivi le 7 octobre, finalement, non seulement on comptait les morts,
00:47mais surtout on essayait de savoir qui était pris en otage ou pas.
00:50Donc on avait tous une angoisse terrible, on se disait, mais est-ce qu'on n'a pas un proche là-bas, un cousin, un neveu,
00:56qui pourrait être, et dans mon cas un filleul, qui aurait pu être au Festival Nova, ou qui aurait pu être enlevé par des terroristes.
01:02Mais bon, il a fallu faire son métier, et c'est le mien, qui était de divertir, et je l'ai fait.
01:08C'était pas évident, mais je crois que ces 30 années de télévision ont fait que j'ai pu avoir quelques automatismes,
01:14et surtout j'ai été porté par des artistes qui ont vu qu'il y avait un truc qui n'allait pas, que j'étais pas vraiment dans mon assiette,
01:19et donc j'ai animé comme un robot ces émissions, et j'ai souvenir qu'en rentrant chez moi, on était sur le périphérique,
01:25et j'ai essayé de me souvenir qui étaient les invités que j'avais reçus, j'en avais reçus 36, et je ne me souviens plus d'un seul.
01:31J'avais comme un voile blanc, exactement, comme un blackout.
01:35Et il faut continuer, sinon je pense que si je n'avais pas tourné ce jour-là, j'aurais plus jamais retourné.
01:40C'est comme quand on tombe deux chevaux, il faut remonter tout de suite.
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