00:00Les Etats-Unis et la Russie seraient en train de travailler, Annalisa Capellini, sur un plan secret pour mettre fin à la guerre en Ukraine.
00:06C'est un plan totalement défavorable à Kiev. Les 28 points de cette ébauche de blancs ne sont finalement que des demandes du Kremlin.
00:14Déjà du côté territorial, puisque l'Ukraine devrait céder le Donbass, donc la partie de l'est de l'Ukraine, même des territoires qui sont encore sous le territoire de Kiev.
00:22Donc ça fait trois ans qu'ils se battent pour les garder. Maintenant, ils doivent les céder aux Russes.
00:26Et puis, il faudrait que Kiev reconnaisse l'annexion de la Crimée, ce qui n'est toujours pas fait depuis 2014, que Kiev réduise son armée de moitié en arrivant à 400 000 unités.
00:36Mais surtout, l'Ukraine devrait accepter de renoncer à tout soutien international.
00:40Le plan prévoit un retrait de l'aide militaire américaine et la fin de l'aide européenne, notamment pour ce qui concerne toutes les armes à longue portée qui sont capables de toucher la Russie.
00:49Et puis, il y a un autre côté un peu plus symbolique, moins stratégique, mais très symbolique, ça aussi, c'est que Kiev devrait reconnaître la langue russe comme langue officielle de l'Ukraine
00:58et puis accorder un statut officiel à la branche ukrainienne de l'église orthodoxe russe.
01:03C'est difficile à accepter comme plan pour les Ukrainiens et pour les Européens. La méthode, là, c'est la méthode Gaza.
01:08En effet, Donald Trump applique sa méthode. C'est un plan de paix assez vague, là encore, imposé de manière très autoritaire et qui penche totalement d'un côté.
01:17Alors, pour Gaza, ça a à peu près marché. En tout cas, le but de Donald Trump, c'est de finir ce conflit le plus vite possible.
01:23Il avait promis de le faire en 24 heures. Pour l'instant, ce n'est pas le cas. Mais voilà, il veut vraiment terminer la guerre.
01:28Le plan ressemble à son négociateur, Steve Witkoff.
01:30En effet, c'est l'homme de main de Donald Trump pour toutes les missions de paix.
01:34Il y a un petit problème, c'est qu'il est très, très favorable au Kremlin.
01:39Il a toujours prêté une oreille très attentive aux demandes de Moscou.
01:42Face à lui, côté russe, il y a Kirill Dmitriev, qui est l'émissaire du Kremlin pour toutes les questions économiques.
01:48Les deux se connaissent, se sont déjà rencontrés et ils s'entendent même très bien, ce qui inquiète évidemment Kiev.
01:53Alors, l'Ukraine préfère penser que ce n'est pas un plan, mais juste une idée de l'entourage de Donald Trump,
01:59parce que l'Ukraine est aussi affaiblie quand même en ce moment.
02:01Oui, déjà, Volodymyr Zelensky est très effaibli au plan personnel, parce qu'il est impliqué dans une énorme affaire de corruption en Ukraine.
02:08Et puis, parce que toutes ces tentatives de réengager les États-Unis dans le processus de paix, pour l'instant, échouent.
02:14Il était hier encore à Ankara pour essayer de relancer ses négociations.
02:18Eh bien, il négocie tout seul, puisque Steve Witkoff n'était pas là.
02:21Et puis, l'Ukraine perd aussi ses soutiens à l'intérieur de l'administration américaine.
02:26John Kellogg, qui était l'envoyé spécial de Trump pour l'Ukraine, qui est encore l'envoyé spécial,
02:30va quitter son poste en janvier.
02:32Lui dit que c'est normal, que c'est la fin naturelle de son mandat.
02:34La réalité, c'est aussi qu'il n'est pas reconduit.
02:36Donc, lui, contrairement à Steve Witkoff, avait toujours été une oreille plutôt attentive à Kiev,
02:41plutôt favorable aux besoins des Ukrainiens, qui donc perdent un allié très précieux à Washington.
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