00:00Annalisa Cappellini, ça commence pour la COP à Belém au Brésil, le sommet des dirigeants pour l'action climatique.
00:05C'est pour l'instant la réunion préliminaire. Les Etats-Unis ne seront pas là, mais Donald Trump pourrait quand même avoir une très forte influence.
00:11Oui, à travers la diplomatie punitive, c'est une stratégie qu'il affectionne.
00:15Et c'est ça que craignent les représentants des pays qui sont en train d'arriver ces jours-ci au Brésil.
00:20En fait, la crainte, c'est que Donald Trump menace les autres pays pour les obliger à terme à se désengager de l'action climatique.
00:27Ça prend mille formes différentes pour qu'il se retire de l'accord de Paris comme les Etats-Unis, pour qu'il freine des cas de fer pendant les discussions,
00:34à terme pour qu'il refuse de signer d'autres accords contraignants sur le climat.
00:37Ça peut prendre plusieurs formes. Mais en fait, si l'ombre de Donald Trump plane autant sur la COP, c'est parce que c'est déjà arrivé.
00:43Tout simplement, le mois dernier, l'équipe de Trump a réussi à faire capoter un accord sur le secteur du transport maritime,
00:49un accord qui prévoyait la neutralité carbone.
00:51Et bien, tout simplement, les négociateurs des Etats-Unis ont menacé les négociateurs des autres pays.
00:57en leur disant qu'ils augmenteraient les droits de douane sur leur pays, en leur disant qu'ils n'auraient plus le droit de transiter par les Etats-Unis.
01:03Finalement, ils y sont arrivés. Ils ont fait capoter cet accord.
01:06Donc, c'est une tactique d'intimidation toute simple, mais qui, dans un domaine hyper délicat comme celui climatique,
01:12pourrait fonctionner et ça pourrait fonctionner aussi à la COP.
01:14Pourtant, ils ne sont pas là officiellement.
01:16Oui, les Etats-Unis n'ont pas prévu d'envoyer de délégation officielle.
01:19Mais la crainte, c'est qu'ils décident à la fin d'envoyer quand même des représentants,
01:23des représentants du camp MAGA, uniquement dans le but de perturber les discussions.
01:28Techniquement, c'est tout à fait possible.
01:30Donald Trump a décidé de se retirer de l'accord de Paris à son arrivée à la Maison-Blanche,
01:34donc tout début janvier 2025.
01:36Mais cette décision ne sera juridiquement contraignante, effective, que début 2026.
01:41Donc, les Etats-Unis sont invités. Ils sont conviés à l'accord.
01:43Ils peuvent y aller.
01:44Ils peuvent y aller, effectivement.
01:45Pour les autres pays, en fait, il n'y a qu'un espoir,
01:47c'est que Donald Trump soit trop concentré sur autre chose pour s'occuper de perturber la COP.
01:51La Cour suprême, par exemple.
01:53On en reparlera dans les journaux.
01:55Qui peut prendre le lead, du coup, des discussions ?
01:57Il faut plutôt se tourner vers les BRICS.
01:59Pour le Brésil, évidemment, puisque le sommet est organisé au Brésil
02:02et sous l'égide du président Lula, qui est très attentif à ces thèmes dernièrement.
02:06Et puis, il faut regarder vers l'Asie, vers les deux géants asiatiques,
02:10vers l'Inde et la Chine,
02:11qui pourtant ne sont pas vraiment irréprochables en termes de stratégie verte,
02:15mais qui tiennent à se montrer très engagés pendant les réunions préparatoires.
02:19C'est tout simplement la stratégie opposée à celle de Donald Trump.
02:22C'est le contre-pied.
02:23Alors, c'est trop tôt pour dire si c'est un réel changement de stratégie,
02:26si c'est juste du greenwashing.
02:27Pour l'instant, on ne sait pas.
02:28La réalité, c'est que le climat, en fait, ça devient une voie de leadership.
02:32Trump a choisi de ne pas l'imprunter.
02:34Xi Jinping, le président chinois, fait tout à fait l'inverse.
02:37On l'a entendu il y a deux mois à l'ONU défendre les énergies renouvelables.
02:40Ça paraît peut-être improbable,
02:42mais regardons du côté de la Chine,
02:43parce que c'est peut-être Xi Jinping qui va prendre le lead de la gouvernance climatique.
02:48Merci Annalisa Capellini.
02:49On reparlera de la COP à 7h20 avec Sébastien Abbey sur les questions de déforestation.