Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 8 minutes
Ce mardi 11 novembre, dans sa chronique, Annalisa Cappellini est revenue sur la visite à la Maison Blanche du président syrien Ahmed Al Chara, une rencontre historique qui signifie la fin d'une longue période de mise au ban de la société internationale. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans Good Morning Business, présentée par Laure Closier sur BFM Business.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Annalisa Kabehini, le président syrien Ahmed Al-Shara a été reçu hier par la Maison Blanche,
00:04une première pour un chef d'état syrien et surtout la fin d'une longue période de mise au bon de la société internationale.
00:10Oui, le président syrien a obtenu ce qu'il était venu chercher, un peu de répit et surtout la levée des sanctions internationales
00:16qui frappe encore son pays. Alors bien sûr, ce n'est que pendant six mois, il faudra réévaluer.
00:21Après, c'est le Congrès américain qui décidera si les sanctions américaines sont enlevées.
00:25Mais en attendant, ça donne un peu de souffle à Damas.
00:27Et puis, il y a une autre décision symbolique, c'est que la Syrie sera autorisée à rouvrir une ambassade à Washington.
00:34C'est effectivement un pas de plus pour la Syrie pour sortir de cette mise à l'écart internationale qui a duré des années et des années.
00:41En échange, il y a évidemment toujours un échange, la Syrie s'engage officiellement contre l'État islamique
00:46et rejoint donc la coalition internationale menée par les États-Unis contre Daesh.
00:50Alors, cette rencontre, elle est historique et elle traduit en même temps une pensée très claire de Donald Trump sur la région.
00:56C'est que pour avoir la paix au Moyen-Orient, il parle de grands miracles sur son réseau social, la paix au Moyen-Orient.
01:02Eh bien, il faut une Syrie propre et stable.
01:04C'est quand même un sacré revirement pour les États-Unis.
01:07Oui, il y a encore un an, il y avait une prime de 10 millions de dollars sur la tête d'Ahmed Al-Shara.
01:12Et d'ailleurs, jusqu'à vendredi dernier, quelques heures avant qu'il atterrisse à Washington,
01:16il était encore officiellement désigné comme terroriste par les Américains.
01:20Et s'il a changé de statut, Achara, s'il est passé d'être terroriste à partenaire dans la lutte contre le terrorisme en quelques heures seulement,
01:28c'est aussi un symbole du changement que la Syrie est en train de traverser.
01:32Il y a seulement quelques mois, elle était une province iranienne, selon les experts.
01:36Aujourd'hui, la Syrie est un membre du camp mené par les États-Unis.
01:40En même temps, ça s'explique, c'est une opportunité en or pour les États-Unis.
01:43Bachar Al-Assad, l'ancien président syrien, était soutenu par l'Iran et la Russie,
01:47donc les deux grands ennemis de Washington, et bien là, Al-Shara a combattu Assad, c'est lui qui l'a fait tomber.
01:53Et donc effectivement, c'est normal qu'il soit regardé d'un bon oeil par Donald Trump.
01:57Ça permet aussi aux Américains d'asseoir leur influence au Moyen-Orient.
02:01Oui, ça permet d'avoir un allié fort dans toute la réorganisation du Moyen-Orient qui est en train de se dessiner ces derniers mois.
02:08La Syrie est un pilier stratégique.
02:10Il y a aussi la question énergétique.
02:12La Syrie, avec cette question, avec sa position stratégique, permet en fait de relier le Golfe et la Méditerranée énergétiquement
02:19en contournant l'Iran, là aussi grand ennemi des États-Unis.
02:23Et surtout, ça permet aux Européens, ça permettrait aux Européens de s'affranchir du gaz russe.
02:28Donc ça serait toute une route énergétique très stratégique qui serait bien évidemment sous influence américaine elle aussi.
02:33Et puis il y a le sujet de la reconstruction.
02:35Là aussi, les Américains veulent leur part du gâteau.
02:37Bien sûr, c'est un chantier immense.
02:38Al-Shara, lui, le chiffre entre 600 et 900 milliards de dollars.
02:43Donc ça signifie évidemment des opportunités de business immenses pour toutes les entreprises qui vont se consacrer à la reconstruction.
02:49Des entreprises sans doute occidentales américaines en prime.
02:52Le pays est encore très très marqué par la guerre.
02:55Il y a 16 millions de personnes qui ont encore besoin d'aide humanitaire.
02:58Beaucoup, beaucoup de déplacés internes et dans les pays voisins.
03:01Donc tout reste à faire et c'est ça aujourd'hui le défi pour la Syrie.
03:05C'est se reconstruire avec un cap clair que le président syrien a défini lui-même à l'Assemblée Générale de l'ONU.
03:11C'est que la Syrie reprenne la place qui lui revient au milieu des nations.
03:14Le Monde qui Bouge, c'est à retrouver un replay, un podcast sur l'application BFM Business.

Recommandations