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BFM Business
  • il y a 4 mois
Ce jeudi 28 août, dans sa chronique, Annalisa Cappellini est revenue notamment sur le message européen à la Moldavie. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans Good Morning Business, présentée par Laure Closier sur BFM Business.

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Transcription
00:00Le monde qui bouge avec Annalisa Capellini. Sur ce plateau, on part en Moldavie, Annalisa,
00:04où la présidente pro-européenne, Maya Sandou, recevait hier Emmanuel Macron,
00:08Friedrich Merz et le Premier ministre polonais, Donald Tusk.
00:11Une visite cruciale. On est à un mois des élections moldaves.
00:15Si trois des leaders les plus influents d'Europe se sont déplacés,
00:18c'est parce que l'enjeu est très important dans cette période.
00:21On peut même dire que le futur de l'Union européenne se joue à Chisinau,
00:25tout autant qu'à Kiev. C'est pour ça que les dirigeants européens
00:29se sont déplacés avec cette visite très très symbolique
00:32pour soutenir Maya Sandou, qui est, vous le disiez, pro-européenne
00:35et surtout en difficulté face à la montée des partis pro-russes.
00:39Partie qui l'accuse d'ingérence, notamment sur les réseaux sociaux.
00:42Alors clairement, pour les Européens, le risque, c'est que la Moldavie
00:46bascule définitivement côté russe et que donc tous les efforts
00:49faits ces dernières années soient perdus.
00:52Il y a pour ça une seule solution, c'est celle d'ouvrir la porte
00:55de l'Union aux Moldaves.
00:57Écoutez le chancelier allemand de Friedrich Merz.
00:59La porte de l'Union européenne est ouverte.
01:07La Moldavie est la bienvenue au sein de l'Union européenne.
01:13La Moldavie fait partie de la famille européenne,
01:16non seulement sur le plan géographique, mais aussi sur le plan historique.
01:20C'est une partie de l'économie européenne.
01:23Pourtant, vous l'avez dit, Annalisa, il y a quelques années,
01:25on avait l'impression que de façon plutôt évidente, plutôt naturelle,
01:28la Moldavie allait tôt ou tard entrer dans l'Union.
01:30Absolument, parce que c'est vrai que les liens tissés ces dernières décennies
01:33entre le bloc européen et la Moldavie sont très profonds de tous les points de vue,
01:37culturels, économiques, migratoires aussi.
01:41Donc effectivement, c'était l'impression qu'on avait.
01:43Pour vous donner un seul chiffre pour vous faire comprendre tout ça,
01:47c'est le chiffre des exports de la Moldavie.
01:49Aujourd'hui, 90% des exports moldaves sont tournés vers le bloc européen.
01:55C'est absolument incroyable quand on imagine qu'il y a un peu plus de 30 ans,
01:58la Moldavie faisait encore partie intégrante du bloc soviétique.
02:01Ça représente un pivot très important.
02:04L'Union, elle aussi, de son côté, investit beaucoup, beaucoup en Moldavie.
02:08On parle notamment de 2 milliards d'euros alloués ces trois prochaines années au pays
02:12pour son effort d'intégration vers l'Union européenne.
02:16D'ailleurs, c'est peut-être ça aussi qui explique l'engagement de Moscou
02:20dans l'ingérence, dans la stratégie d'influence,
02:23c'est de voir à quel point ce pays est important pour l'Europe.
02:26Moscou qui, évidemment, continue de refuser les accusations d'ingérence, justement.
02:30Ah oui, et même selon le Kremlin, les dérives antidémocratiques se situent plutôt du côté pro-européen.
02:37Pour Maria Zakharova, qui est la représentante officielle du ministère russe des Affaires étrangères,
02:41eh bien, c'est le régime de Maya Sandou qui serait prêt à tout pour se maintenir au pouvoir,
02:47même quitte à utiliser des instruments punitifs et répressifs.
02:51Du point de vue aussi de l'ingérence, eh bien, là aussi, c'est le côté pro-européen
02:55qui fait des intox avec toutes ces accusations liées à la désinformation.
02:59Le pouvoir en place aurait bloqué tous les médias d'opposition, les uns après les autres,
03:04et s'attaquerait désormais aux réseaux sociaux.
03:06Ça, c'est la position officielle du Kremlin.
03:09Et d'ailleurs, vous l'imaginez bien, cette visite si attendue, si symbolique des trois dirigeants européens,
03:14eh bien, elle a fait grincer des dents dans l'opposition eurosceptique,
03:18notamment l'ancien président prorusse Igor Dodon, qui a écrit sur ces réseaux,
03:23eh bien, imaginez si Vladimir Poutine et Lukashenko étaient venus il y a quelques années
03:28pour la fête de l'indépendance, juste avant des élections,
03:30eh bien, ça aurait créé un tollé dans certaines capitales européennes.
03:34– Des accusations mutuelles, donc, ce qu'on sait avec certitude,
03:38c'est que le résultat du vote du mois prochain est très incertain, justement.
03:42On ne sait pas où ça va basculer.
03:44– Oui, tout l'enjeu, c'est la participation.
03:46Alors, il y a toute une partie de l'électorat qui est radicalement pro-russe,
03:50mais ce n'est pas à elle que s'adressaient hier les dirigeants européens.
03:54Dans ce pays qui est quand même extrêmement polarisé,
03:56eh bien, tout va se jouer sur les indécis.
03:59J'en discutais hier avec Adina Revol, qui est une spécialiste des affaires européennes,
04:03et notamment sur les pays de l'Est.
04:04Eh bien, selon elle, il y a une recette magique qui pourrait marcher
04:08pour convaincre les Moldaves à aller voter et d'aller voter pour le parti pro-européen.
04:13Eh bien, il faudrait des promesses concrètes, immédiates,
04:16sur l'entrée de la Moldavie dans l'Union européenne.
04:19Des promesses, attention, qui devraient venir de Bruxelles
04:21et non pas d'un leader national et qui enverrait un signal très, très positif aux Moldaves.
04:27Pourquoi ça pourrait marcher ? Eh bien, parce qu'un passeport européen
04:30est encore un rêve pour une grande partie de la population.
04:32On continuera à suivre cette situation avec vous, Annalisa Capellini,
04:36tous les matins dans la matinale de l'économie.
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