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  • il y a 6 semaines
Ce mardi 21 octobre, dans sa chronique, Annalisa Cappellini est revenue sur l'instabilité politique au Japon, et le Parlement qui va voter ce mardi pour confirmer Sanae Takaichi au poste de Première ministre. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans Good Morning Business, présentée par Laure Closier sur BFM Business.

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Transcription
00:00Annalisa Capellini, le Japon est aussi en prise à l'instabilité politique.
00:03Le Parlement va voter aujourd'hui pour confirmer Sanae Takashi au poste de Premier ministre.
00:09Mais ça va être compliqué quand même.
00:11Absolument, parce que ce nouveau gouvernement n'aura même pas tout à fait la majorité au Parlement.
00:15Ils vont lui manquer deux voix, donc il va falloir aller négocier à chaque fois, vote par vote, amendement par amendement.
00:22Évidemment, c'est une situation très fragile. Pourquoi ?
00:25Parce que la coalition qui gère le pays depuis plus de 25 ans a volé en éclats.
00:29Elle était composée de deux parties.
00:31Le PLD, donc les conservateurs de Sanae Takashi, c'est le parti majoritaire au Japon depuis l'après-guerre,
00:37avait toujours eu cet allié, le parti minoritaire, le Komeito, un parti centriste.
00:41Eh bien, le Komeito a décidé de claquer la porte après l'élection de Sanae Takashi,
00:46qui est considéré trop à droite, trop belliciste.
00:49Ça a créé évidemment un immense chaos politique au Japon pendant deux semaines.
00:53Je ne sais pas si ça vous parle avec la situation française.
00:55Jusqu'à ce que Sanae Takashi finisse par trouver un accord de dernière minute.
00:59avec un autre parti minoritaire.
01:02C'est le parti de l'innovation japonaise, qui est encore un peu plus à droite,
01:05qui partage sa position belliciste sur la Chine, sa position anti-immigration notamment.
01:10Donc c'est une coalition qui tient pour l'instant, mais pour gouverner, ça va être très très compliqué.
01:15Elle va pouvoir appliquer son programme, mais ça va être dur.
01:18Absolument, il va falloir négocier à chaque fois, notamment sur la politique économique.
01:22Vous vous rappelez, elle veut appliquer les Abenomics, elle veut faire revivre le programme de Shinzo Abe,
01:28donc beaucoup de dépenses publiques, une politique monétaire très souple.
01:31Ça avait déjà été très difficile à l'époque pour faire passer son programme pour Shinzo Abe,
01:35qui lui pourtant avait la majorité au Parlement.
01:38Vous imaginez à quel point ça va être difficile pour Sanae Takashi,
01:41qui elle n'a qu'un tout petit trou de souris au Parlement.
01:44Alors cette faiblesse de Takashi, elle rend évidemment son gouvernement très vulnérable.
01:48Absolument, les partis d'opposition tout d'abord, qui n'ont pas gouverné depuis 70 ans,
01:53commencent à se demander si ce n'est pas le moment de se préparer à aller au pouvoir,
01:57mais même avant, ils se préparent déjà à la bataille au Parlement.
02:01Ils vont aller vendre à la Première Ministre les deux sièges dont elle a besoin à chaque fois,
02:05évidemment en échange de concessions sur des points qui les intéressent.
02:08Et sans aller jusqu'à l'opposition, je vous disais, elle a un nouvel allié,
02:11et bien le parti de l'innovation japonais a déjà commencé à imposer son agenda à la future Première Ministre.
02:18Au-delà des points particuliers, ce qui est important, c'est qu'il y a un rapport de force qui s'installe
02:23et il n'est pas favorable à Sanae Takashi.
02:25Du coup, le gouvernement, ça pourrait être comme en France, il pourrait retomber une fois nommé ?
02:30Évidemment, c'est un gouvernement en sursis.
02:32Nous, on commence à être plutôt familier avec ce concept en France.
02:36Au-delà de la fragilité de ce gouvernement en particulier,
02:39on a vraiment l'impression que le PLD, le Parti conservateur, arrive à bout de souffle.
02:44Peut-être qu'après 70 ans au pouvoir, il est arrivé en fin de course, il est arrivé à la fin d'un modèle.
02:50C'est Gérald Curtis, qui est un enseignant américain, expert de la vie politique japonaise,
02:54qui résume tout ce chaos politique.
02:56Il dit que la question n'est pas de savoir si le Parti conservateur va s'effondrer, mais quand.
03:01Merci beaucoup Annalisa Cappellini.
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