- il y a 2 jours
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00:00Générique
00:0020h, 21h, France Info, les informés, Victor Mathais
00:13Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue sur France Info, à la radio et à la télé sur le canal 16 de la TNT.
00:19A la une ce soir, le cadeau empoisonné du gouvernement au maire de France,
00:23une hausse de la taxe foncière tôtée chez les élus et au sein de la classe politique.
00:27En pleine discussion sur le budget, on en débat dans un instant.
00:31Amine Kessassi ne cédera pas, pas question de se taire, dit le militant marseillais au lendemain des obsèques de son frère.
00:37La lutte contre le narcotrafic doit continuer.
00:40Emmanuel Macron, lui, pointe à nouveau du doigt les consommateurs de drogue.
00:44Et puis une nouvelle plainte contre la marque Chine pour concurrence déloyale.
00:48Dans le même temps, une étude révèle que près de 9 jouets sur 10 vendus sur les plateformes en ligne comme Chine
00:53sont considérés comme dangereux pour la santé des enfants.
00:57Pour parler de tous ces sujets, nos informés, Elisabeth Pinault.
01:01Bonsoir.
01:01Bonsoir.
01:02Grand reporter de l'agence Reuters, correspondante pour Matignon et l'Elysée.
01:06Bonsoir Sylvain Courage.
01:07Bonsoir.
01:08Directeur adjoint de la rédaction du Nouvel Obs.
01:11Bonsoir Bruno Cotteres.
01:12Bonsoir.
01:12Politologue, chercheur CNRS au Cevipof, le centre de recherche de la vie politique de Sciences Po où vous enseignez.
01:19Et Vincent de Féligonde est également avec nous.
01:21Bonsoir.
01:22Bienvenue, chef du service Idées et Débats du journal La Croix.
01:27C'est l'une des conséquences à laquelle vous n'avez certainement pas pensé en installant une baignoire ou un lavabo chez vous.
01:34La possible hausse de votre taxe foncière.
01:36Le ministère de l'économie confirme en effet qu'il va procéder à la réévaluation automatique de certains critères pour le calcul de cette taxe.
01:45Des critères dits de confort, de quoi parle-t-on exactement Raphaël Ebenstein ?
01:49Ces critères appelés éléments de confort sont par exemple la présence d'un lavabo, d'une baignoire, de WC individuel ou de chauffage dans le logement.
01:59Ils entrent dans la valeur locative des biens qui elle-même détermine le montant de la taxe foncière sous forme d'une surface supplémentaire.
02:075 mètres carrés de plus pour une baignoire, 3 pour un lavabo ou 2 par pièce chauffée.
02:13Concrètement donc ça augmente la surface des biens, donc la taxe foncière qui s'applique car elle est basée sur le nombre de mètres carrés.
02:20Et cela quel que soit le taux fixé ensuite par la commune où vous habitez.
02:25En moyenne 63 euros de plus par an selon les calculs de la DGFIP, la Direction Générale des Finances Publiques qui dépend du ministère de l'économie.
02:33Raphaël Ebenstein, Service Économie de France Info, précisons que ces critères n'ont pas été actualisés depuis 1970.
02:40Elisabeth Pinault, aujourd'hui avoir le chauffage chez soi c'est un élément de confort ?
02:44On apprend que quand on fait des travaux chez soi il faut le déclarer.
02:48Je ne sais pas si les français étaient au courant de cela.
02:50Et c'est cette correction qui est faite aujourd'hui.
02:53Est-ce que c'est le moment ?
02:54Beaucoup de politiques ont dit cette phrase aujourd'hui.
02:57François Hollande, Gabriel Attal qui dit qu'il ne comprend pas et quelques autres.
03:00On se le demande parce qu'évidemment c'est très éruptif, l'atmosphère est très mauvaise.
03:06Et évidemment sortir cette taxe même si c'est 60 euros seulement, mettons, 63 euros, c'est évidemment un signal que les français ont dit pas à comprendre.
03:15Pourquoi ça arrive maintenant justement ?
03:17Parce qu'il faut trouver des économies et donc le gouvernement Bercy dit il faut trouver cet argent.
03:22On n'a eu de doute que Sébastien Lecornu qui va demain au salon des maires va être interpellé sur ce sujet.
03:27Augmentation qui devrait concerner quelques 7,5 millions de logements partout en France.
03:33Vous l'avez dit, mesures critiquées quasi unanimement dans la classe politique.
03:37On a entendu notamment François Hollande aujourd'hui dans le camp présidentiel critique également par la voix de l'ancien Premier ministre Gabriel Attal.
03:45Je voudrais que la France puisse devenir ou redevenir une France de propriétaires.
03:50Que les jeunes couples d'actifs, les classes moyennes qui ont envie de pouvoir devenir propriétaires de leur logement puissent le devenir.
03:56Et c'est pas avec des mesures administratives comme celle-là qu'on y arrivera parce que quelque part ça crée de l'incertitude, de l'inquiétude chez beaucoup de français qui veulent pouvoir devenir propriétaires.
04:07Donc oui, moi je le dis, je ne comprends pas cette décision et j'espère qu'elle n'ira pas à son terme.
04:12Gabriel Attal sur BFM, le patron du parti Renaissance qui disait il y a quelques semaines ne plus comprendre les décisions d'Emmanuel Macron.
04:20Bruno Cotteres, il ne comprend pas non plus celle du gouvernement.
04:22Oui, c'est vrai que ça fait deux fois que Gabriel Attal fait part de son étonnement face à ce que des propositions qui viennent de l'exécutif,
04:30qui est pourtant de sa majorité, son parti soutient Emmanuel Macron.
04:35Donc effectivement c'est un positionnement de Gabriel Attal.
04:37On voit que l'ancien Premier ministre multiplie les signaux en direction de l'opinion pour montrer qu'il est toujours au fond fidèle au projet de départ pratiquement d'Emmanuel Macron.
04:46C'est-à-dire essayer de débusquer les rentes de situation, essayer de créer un climat qui est qu'il y aurait une...
04:53Au fond, il faut déverrouiller la France, il faut donner envie de se projeter dans l'avenir, il faut avoir envie d'être propriétaire.
05:00Il vaut mieux travailler plutôt que de ne pas travailler.
05:03Voilà, on voit que Gabriel Attal est en train de poser des petits cailloux sur un chemin qui s'appelle la campagne présidentielle, bien évidemment.
05:10On a parfois du mal à le suivre, Gabriel Attal.
05:11Un coup à gauche, un coup à droite ?
05:13Oui, il reste fidèle de ce point de vue-là à la matrice fondamentale qu'il a fait exister politiquement, celle du macronisme.
05:20Et c'est vrai qu'on voit qu'il multiplie les signaux toujours sur des choses qui veulent parler toujours à une France qui aurait envie de solutions pratiques.
05:28Il a mis un gros pavé dans la mare sur la question des retraites en disant qu'il faut revenir à la retraite par points.
05:35Donc là, on le voit revenir à nouveau sur un thème qui était au départ, au fond, dans le logiciel du macronisme, qui était de dire qu'il faut des solutions pratiques pour les gens plutôt que des impôts supplémentaires.
05:44Et sur cette hausse de la taxe foncière, critique aussi de Jordan Bardella du Rassemblement national, qui dit lui que les propriétaires sont devenus, je le cite, les vachalets du gouvernement.
05:53Il accuse l'exécutif d'avoir essayé, en catimini, ce sont ses mots, d'imposer cette mesure dans le dos de la représentation nationale.
06:00Sylvain Courage, il aurait fallu que cela passe par les députés ?
06:03– Oui, mais là, l'astuce, c'est que la disposition existe. Donc on fait comme une mise à jour. On se met à compter les salles de bain et les installations de chauffage, etc.
06:13L'argument de Gabriel Attal est un petit peu tiré par les cheveux parce que je ne vois pas en quoi cette augmentation de la taxe va freiner l'accession à la propriété en France.
06:22Alors il y a vraiment beaucoup d'électoralisme dans sa réaction. Ça lui permet de dire tout le mal qu'il en pense sans contester réellement la mesure.
06:30Et comme il soutient le gouvernement, donc on est quand même dans des manœuvres quand même assez complexes de son point de vue.
06:40– Quoi qu'il en soit, face à toutes ces critiques, la porte-parole du gouvernement, Maude Bréjon, à la sortie du Conseil des ministres à la mi-journée,
06:46a quelque peur et trop pédalé. On l'écoute.
06:48– Nous entendons l'inquiétude et le questionnement que ça peut susciter. Un point d'étape sera réalisé d'ici quelques mois.
06:56Deuxièmement, les Français qui seront touchés par cette évolution seront individuellement contactés par les services de Bercy via un courrier
07:08pour répondre à leurs éventuels questionnements.
07:13– Maude Bréjon qui annonce un point d'étape dans les prochains mois.
07:17Vincent de Féligonde, c'est quoi ? C'est un pas en avant, un pas en arrière pour le gouvernement ?
07:20– Bah oui, effectivement, moi je trouve ça assez malheureux.
07:23Parce qu'effectivement, malgré tout, on est quand même dans un système qui marche sur la tête depuis plus de 50 ans.
07:30Il y a un système dans lequel on considère, on a pris en compte les logements qui ont été construits il y a 50 ans ou plus.
07:38Et donc des HLM qui ont été construits il y a 50 ans, qui avaient des WC, une salle de bain, l'eau courante, le gaz, l'électricité,
07:46payent énormément de taxes foncières. Et des logements qui sont en centre-ville, qui désormais sont habités par les bourgeois bohèmes,
07:54eux sont considérés comme étant, comme le disait Elisabeth,
07:57les gens n'ont pas fait de déclaration sur la modernisation de leur logement.
08:03Et donc ils payent souvent moins de taxes foncières que des gens qui habitent en HLM.
08:07Effectivement, les députés et les filles à raison font remarquer qu'à Marseille,
08:12les gens qui habitent à la Belle de Mai, qui est un quartier très populaire,
08:16payent plus de taxes foncières que les gens qui habitent au Roucas blanc,
08:20qui est vraiment le quartier bourgeois des plus riches marseillais.
08:24Donc c'est vraiment, on marche sur la tête.
08:27Le problème, c'est qu'effectivement, les gouvernements, au fil des années, ont refusé,
08:31enfin ont reculé devant l'obstacle.
08:33On a essayé de modifier les valeurs locatives, déjà pour les locaux professionnels.
08:41Et effectivement, année après année, les gouvernements reculaient,
08:44prévoyaient cette modification et reculaient.
08:48Et effectivement, sur les logements, c'est pareil.
08:50Et donc on arrive à un système de dingue.
08:52Et effectivement, il va bien falloir mettre tout ça à plein un jour ou l'autre parce que c'est pas possible.
08:57Cette évolution des logements, Elisabeth Pinot, vous l'avez constatée vous-même dans une autre vie, si l'on peut dire.
09:02Oui, il se trouve qu'étudiante, dans les années 90, j'ai fait le recensement dans mon village des Deux-Sèvres,
09:08qui fait 400 habitants, qui s'appelle Voué.
09:09Et à l'époque, tout le monde n'avait pas de salle de bain et tout le monde n'avait pas les toilettes à l'intérieur de la maison.
09:16Mais enfin, les temps ont changé.
09:17C'était dans les années 90 et nul doute que maintenant, sans doute, toutes les maisons sont équipées.
09:23Mais j'ai lu aussi, j'ai eu des réactions tout à l'heure.
09:25Et apparemment, il y a disparité aussi régionale.
09:28Il y a des cabanons dans le sud de la France qui sont plus ou moins aménagés.
09:32Évidemment, les propriétaires n'ont sans doute pas annoncé la couleur à l'administration fiscale.
09:37Et d'une manière générale, c'est une espèce de maelstrom, les taxes.
09:41Alors, il y a eu la prime rénov' que beaucoup ont utilisée.
09:45Est-ce que ce n'est pas pour récupérer un peu d'argent là-dessus que le gouvernement parle de ça maintenant ?
09:50Enfin, on a l'impression d'avoir des taxes qui viennent de partout, qui surgissent comme ça, même de jour en jour.
09:59Et puis, est-ce qu'il y a des services qui vont en face ?
10:00Sa question revient toujours.
10:01Et le lien entre les impôts payés, y compris locaux, y compris sur son logement, et les services publics rendus, c'est une question qui se pose.
10:11Le consentement à l'impôt devient vraiment un sujet, alors que longtemps, c'était un consentement qui n'était pas remis en cause.
10:18Mais là, tout ce déballage et cette difficulté à voter un budget, tout ce qui se passe à l'Assemblée en ce moment, cette crispation, remet en cause beaucoup de choses.
10:29C'est ce que j'allais dire, Bruno Cotteres, comment elle peut être autrement qu'impopulaire, cette hausse de la taxe foncière,
10:34quand on voit ce qui se passe à l'Assemblée, avec le rejet de taxes pour les plus riches, pour les plus riches, les multinationales, la taxe Zuckmann, etc.
10:42D'abord, il y a vraiment un vrai sujet, à la fois de communication, effectivement, de lisibilité de l'ensemble du système.
10:48C'est une faute de communication du gouvernement ?
10:50Il me semble qu'il est devenu totalement illisible.
10:52C'est-à-dire qu'au fond, les gens ont vu quand même la taxe foncière beaucoup augmenter au cours des dernières années.
10:58L'étude qui a été faite a considérable.
11:01Il y a une augmentation en moyenne de 37%.
11:03Il faut rappeler qu'il y a la base qui est la valeur locative.
11:08Elle est en moyenne de 717 euros en France.
11:09Voilà, en fond, ça représenterait, si on louait son logement une année, mais un abattement fiscal de 50%, donc c'est 6 mois.
11:17On voit quand même que les augmentations sont très importantes.
11:19Aujourd'hui, en moyenne, ça représente 2 mois et demi de loyer.
11:22Donc c'est quand même très, très, très important.
11:24Donc on voit que, précisément, on perd le sens des raisons pour lesquelles des impôts augmentent.
11:29Et on retrouve le même problème qu'au niveau du budget national.
11:33Est-ce parce qu'il a des trous et qu'il y a des tuyaux percés partout ?
11:36Où est-ce qu'il y a un projet et que ça correspond à quelque chose ?
11:39Sans compter qu'on a vu augmenter le nombre de taxes.
11:41Ils sont venus se greffer sur la taxe foncière.
11:46Le nombre de communes qui appliquent, par exemple, une taxe sur la prévention des inondations,
11:50qui était d'un tiers il y a à peine 4-5 ans.
11:52Et aujourd'hui, c'est 80% des communes qui ont ces taxes.
11:55Ça peut être pour de très bonnes raisons.
11:56Mais voilà, le système manque cruellement de lisibilité et d'horizon.
12:00On a le sentiment d'échapper un peu à une logique qui serait une augmentation constante de toutes les taxes.
12:05Vous avez parlé, Bruno, de cotresse des communes.
12:07On peut se dire que l'objectif du gouvernement était peut-être d'aider justement les municipalités.
12:11Plus de 450 millions d'euros supplémentaires annoncés avec la hausse de cette taxe foncière.
12:17Problème, les élus eux-mêmes n'étaient pas au courant.
12:20Écoutez, Emmanuel Salaveri, c'est le maire de Talence en Gironde.
12:23Il a réagi tout à l'heure sur France Info.
12:24Il est le coprésident de la commission des finances et fiscalité locale de l'Association des maires de France.
12:29On est très surpris puisqu'on n'était pas du tout au courant d'une telle mesure.
12:34Je voudrais juste rappeler que les maires n'ont absolument rien demandé.
12:37On s'interroge aussi sur le timing de cette annonce en plein congrès des maires.
12:40Ce qui est sûr, c'est que ça inverse complètement la logique de notre pays
12:44qui consiste à déclarer, quitte à se mettre en infraction,
12:47mais au moins le savoir en toute connaissance de cause.
12:51Et donc, on est évidemment très surpris.
12:53Et on attend surtout de savoir comment concrètement ça va passer
12:56puisqu'on ne voudrait pas une nouvelle fois qu'on nous dise que c'est la faute des maires
12:59si la taxe foncière augmente.
13:01Voilà, ils n'étaient pas au courant, les maires Vincent de Fédégonde, ça vous surprend ?
13:04Non, je rappelle quand même que ce n'est pas la première fois qu'on remet en cause le principe déclaratif.
13:10Pour les télévisions, c'est déjà le cas.
13:12C'est-à-dire que jusqu'à présent, il fallait déclarer son téléviseur.
13:15On déclarait, on coché une petite case.
13:17Désormais, par défaut, il faut cocher une petite case pour dire « je n'ai pas la télévision ».
13:21Et effectivement, ce n'est quand même pas illogique qu'on doive cocher une petite case pour dire
13:26« je n'ai pas de WC, je n'ai pas l'achat au gaz ou à l'électricité, ou je n'ai pas accès à l'eau courante ».
13:30Ça me paraît quand même dans l'ordre des choses.
13:33Simplement, effectivement, ce n'est peut-être pas le bon moment.
13:34Sylvain Courage, justement, à quatre mois des municipales, ça les met plutôt dans l'embarras, les maires,
13:39alors que c'était peut-être censé les aider.
13:40Oui, c'est vrai que ça intervient au moment du Congrès,
13:43qui est vraiment le grand rassemblement de tous les élus, à quelques mois des municipales.
13:47Donc, évidemment, le gouvernement a l'air de leur dire « bon, on a trouvé quelque chose pour vous, voilà, dans un fond de tiroir ».
13:52Ce n'est pas forcément, sur le plan de la communication, vis-à-vis de ces élus très réussis.
13:58Et puis, c'est eux qui vont présenter la douloureuse, c'est eux qui vont demander ces hausses.
14:04Donc, effectivement, vis-à-vis de leurs administrés, ils sont en première ligne pour faire appliquer ce règlement mal fichu.
14:11Ils vont devoir assumer, finalement, Bruno Cotteres, une mesure dont ils ne veulent pas eux-mêmes.
14:14Oui, on voit que c'est effectivement l'un des problèmes qui va se poser.
14:18L'opinion, elle va retenir deux choses.
14:19Elle va retenir que les impôts augmentent.
14:21Et que dans la France de 2025, on considère que si on a un lavabo et des WC chez soi, c'est un élément de confort.
14:27Donc, c'est surtout ça que l'opinion va retenir.
14:30Donc, en termes de communication, c'est extrêmement mal vu.
14:33On entendait tout à l'heure, Maude Bréjean, la porte-parole du gouvernement.
14:35Elisabeth Pinault, face au tollé, face à toutes ces réactions politiques, et puis à celles des Français également,
14:41est-ce que le gouvernement peut faire définitivement marche arrière et puis retirer peut-être cette mesure ?
14:46C'est incontestablement une possibilité.
14:48De toute façon, on est dans le bricolage et on le sera jusqu'au 31 décembre, au moins, et peut-être même jusqu'à la présidentielle, au moins.
14:56Vous voulez 31 décembre parce que c'est la date limite pour le budget ?
14:58Parce que là, exactement, il faut trouver de l'argent.
15:02La dette file.
15:04À un moment donné, il va falloir cesser tout ça.
15:09On parle de folie fiscale.
15:10En ce moment, on est vraiment dans une situation particulièrement complexe au niveau budgétaire.
15:16Et c'est la quadrature du cercle pour le gouvernement.
15:19Mais à un moment donné, il va falloir se mettre autour du table et prendre des décisions qui seront forcément douloureuses pour beaucoup de Français.
15:25François Bayrou a essayé de faire ce constat douloureux, mais il a été empêché d'agir.
15:31Il n'a peut-être pas fait comme il fallait.
15:33En tout cas, il y a une prise de conscience.
15:35Les Français le savent.
15:37Mais ils sont tous tellement mécontents et tellement en défiance face aux politiques qui sont ici, peut-être mal élus, mal désignés.
15:47On est dans un moment où il est impossible de leur demander quelque chose, où il est impossible de leur demander des efforts.
15:52Mais à un moment donné, il va falloir s'y mettre.
15:54Vincent Fénégonde.
15:55Ce qui est terrible, c'est qu'effectivement, ça aurait dû rapporter 466 millions d'euros, alors que la taxe foncière, c'est 42 milliards.
16:06Donc c'est un tout petit peu plus de 1%.
16:07C'est vraiment peanuts.
16:10Et effectivement, ce faisant, le gouvernement s'est tiré quand même une balle dans le pied, sévèrement, sans doute.
16:16On a parlé tout à l'heure des diverses applications, en tout cas des divers territoires qui seraient concernés.
16:23L'île de France, la Corse du Sud, notamment, les plus impactées.
16:27Bruno Cotteres, ça crée aussi de la division, quelque part aussi, entre les Français.
16:30Oui, oui, c'est encore la question de la lisibilité de tout ceci, déjà dans une France qui est sous tension, comme ce n'est pas possible aujourd'hui, qui est fracturée territorialement, avec des déclivages dans tous les sens, des sortes d'impasses dans lesquelles on est.
16:47Mais effectivement, ça ajoute un élément supplémentaire.
16:50Effectivement, je rejoins ce qui a été dit par Elisabeth Pinault.
16:52À un moment donné, il est temps que ça s'arrête, qu'on calme un peu le jeu, parce que là, on est dans une sorte d'escalade de l'illisibilité,
16:58où le jeu devient de plus en plus illisible, confus, et où les gens ne comprennent tout simplement plus ce qui est en train de se passer dans le pays.
17:05Les Français et les maires face à la taxe foncière.
17:09Autre sujet ce soir dans les informés qui concerne les grandes villes, comme les petites communes, le trafic de drogue au lendemain des obsèques de Médic.
17:17Et ça, situé par balle à Marseille, la semaine dernière, cette phrase aujourd'hui d'Emmanuel Macron.
17:21En conseil des ministres, ce sont parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafics.
17:27Elisabeth Pinault, le chef de l'État, pointe à nouveau du doigt les consommateurs.
17:31Cette fois, il cible particulièrement les clients aisés.
17:34Oui, ça fait partie du sujet, mais comme font partie, c'est un ensemble.
17:41Le trafic de drogue, c'est un problème massif et général.
17:45Ça pose des problèmes, évidemment, sécuritaires.
17:47Et on est au cœur du problème.
17:49C'est l'objet de la loi contre le narcotrafic qui est en train d'être mise en place.
17:55Qui a été votée au printemps dernier.
17:57Ce qui s'est passé à Marseille avec cet assassinat la semaine dernière est terrible.
18:01C'est une première en France.
18:03On n'a jamais vu ce type de crime digne de la mafia italienne.
18:09Un assassinat qualifié d'avertissement pour intimider le frère de Mehdi Kessassi.
18:13Oui, et la famille a très dignement fait savoir par l'intermédiaire de son avocat que c'était un crime vain, que ça ne servait à rien.
18:24En tout cas, la France est un peu abasourdie, je pense, devant une telle violence.
18:28D'autant que le trafic d'Ordoc, maintenant, touche tous les coins, y compris les villages.
18:35On voit des choses qu'on ne voyait pas il y a encore quelques dizaines d'années.
18:39Je reparle des Noceves, mais par exemple, à Nior, il y a ce genre de problème.
18:42À Partonnet, quand j'y étais au lycée, il n'y avait jamais eu ce genre de problème.
18:46Et puis avec des scènes, des règlements de comptes, des choses qu'on ne voyait qu'en Italie.
18:53Et maintenant, c'est en France, jusque dans les petits villages.
18:55Les petits villages touchés, pourquoi est-ce qu'ils ciblent justement les bourgeois de centre-ville aujourd'hui, Emmanuel Macron ?
19:01Ils ciblent les consommateurs.
19:02Et c'est vrai que les chiffres sont très parlants.
19:05C'est un million de consommateurs réguliers, je crois que c'est quotidien.
19:10Un million et demi réguliers et un million quotidien.
19:12Donc pour qu'il y ait un trafic de drogue, il faut des consommateurs, y compris dans les autres villes.
19:19Ce n'est pas réservé aux quartiers populaires.
19:22La consommation de drogue, c'est tous les milieux, en particulier les jeunes.
19:27Ça pose évidemment, là on ouvre un autre chapitre, celui de la santé mentale et de cette jeunesse qui est perdue
19:35et dont il faut s'occuper, à commencer par les parents, mais aussi les pouvoirs publics.
19:39Enfin voilà, le trafic de drogue est vraiment un problème majeur, massif, qui est dans plein de domaines et on le constate aujourd'hui.
19:48Il y a aussi ces mots très forts d'Amin Kessassi aujourd'hui, lui qui milite contre le narcotrafic à Marseille.
19:54« Non, je ne me tairai pas », dit-il dans une tribune dans le journal Le Monde, une semaine après l'assassinat de son frère assassinat,
20:00qui visait donc à l'intimider.
20:02Sylvain Courage, il ajoute, face à un tel ennemi, l'État doit prendre la mesure de ce qui se passe
20:07et comprendre désormais qu'une lutte à mort est engagée.
20:09Oui, il a été touché deux fois, deux de ses frères qui ont été victimes de la violence du narcotrafic.
20:17Donc il devient une figure qui interpelle un lanceur d'alerte, comme on dit.
20:22Lui, c'est vraiment le lanceur d'alerte, donc il interpelle les pouvoirs publics.
20:26Le président interpelle les consommateurs.
20:29Le ministre de l'Intérieur interpelle les Émirats arabes unis parce que le trafic est dirigé depuis Dubaï.
20:35Bref, tout le monde cherche des responsables.
20:37Il y a beaucoup de responsables. Tout le monde a une part de responsabilité.
20:42Il faut effectivement une réponse sur plusieurs terrains.
20:47Il y a le problème de sécurité, il y a le problème de santé publique,
20:50il y a le problème de blanchiment aussi et de lutte contre la criminalité financière
20:55qui découle du trafic de drogue.
20:57Et puis il y a la poursuite des réseaux et des trafiquants internationaux.
21:01Ça fait un énorme sujet interministériel, comme a dit le président.
21:04Donc espérons que tout ça va permettre effectivement au pouvoir public français de se mettre en ordre de bataille.
21:12On compare ça à la lutte contre le terrorisme, avec le parquet national qui va voir le jour,
21:18qui sera spécialisé pour conduire ces enquêtes complexes.
21:22Donc voilà, acceptons l'augure qu'il va y avoir un effort qui sera fait.
21:27Vous l'avez évoqué, Sylvain, le chef de l'État, qui insiste sur la nécessité d'avoir une approche interministérielle,
21:33en parlant du trait local à l'international.
21:36L'approche interministérielle, Bruno Cotteres, la concerne.
21:38Qui au-delà de la justice et de l'intérieur ?
21:40Justice, intérieur, éducation, santé, évidemment.
21:44C'est le but normalement d'une politique interministérielle.
21:47C'est que les efforts des différentes administrations convergent et qu'il y ait un vrai chef de file.
21:51Et on voit d'ailleurs que c'est la problématique, puisque la Cour des Comptes, l'automne 2024, je crois, avait rendu un rapport
21:58où elle avait un bilan, on va dire, mitigé sur le plan national de lutte contre le narcotrafic, 2019-2023.
22:06La Cour des Comptes disait que certains objectifs avaient été laissés en cours de route,
22:10qu'il y avait un problème de pilotage, de bonne gouvernance de ce plan national.
22:15Et elle appelait de ses voeux à davantage de coopération entre les administrations,
22:20qui est un véritable chef de file.
22:22Et c'est dans cette problématique que s'inscrit la création de ce parquet national de lutte contre le crime,
22:27la criminalité organisée, qui va être l'équivalent du parquet national antiterroriste
22:31ou du parquet national financier pour la haute délinquance financière.
22:35Donc de ce point de vue-là, c'est plutôt bien vu.
22:37Si ça suivait le modèle du PNF, le parquet national financier,
22:41qui en 10-12 ans est devenu une vraie réussite, qui a fait modèle à l'étranger,
22:46ça serait formidable.
22:46Mais on voit que la barre est assez haute à franchir quand même,
22:49parce qu'effectivement, on le rappelait tout à l'heure,
22:51le narcotrafic a trouvé de nouveaux canaux.
22:54Il y a quasiment de la livraison à domicile.
22:57Ils font pratiquement du Black Friday.
22:59Ils font des promos.
23:00Enfin, c'est très, très, très impressionnant aujourd'hui,
23:02la multiplication des canaux de livraison de la drogue.
23:06Et de ce point de vue-là, le chef d'État, on peut dire,
23:09bon, c'est facile de pointer les consommateurs,
23:11mais en même temps, c'est bien de le faire.
23:12Coopération interministérielle d'Emmanuel Macron,
23:15qui a organisé, on le rappelle, une réunion de crise sur le sujet à l'Élysée hier matin.
23:18Il s'est aussi exprimé hier soir, à nouveau, donc, en Conseil des ministres.
23:22Elisabeth Pinot, vous qui êtes correspondante à l'Élysée et à Matignon pour l'agence Reuters,
23:27il a une volonté de la part d'Emmanuel Macron de reprendre la main, en quelque sorte, sur ce sujet ?
23:31De toute façon, il a essayé à plusieurs reprises de contrer cette question,
23:36notamment lors de l'opération, comment ça s'appelait, main propre ?
23:39Placnet.
23:40Placnet, voilà.
23:42Main propre, c'est en Italie.
23:43Placnet, bon, c'est ça, bon, beaucoup ont parlé d'opérations de communication,
23:49bon, visiblement, ça n'a pas...
23:50On voyait beaucoup le ministre de l'Intérieur sur place, etc.
23:53C'était quelque chose qui était plus dévolu à la place Beauvau.
23:55Après, les politiques, il faut qu'ils soient sur le terrain,
23:56et d'ailleurs, Gérald Darmanin et Laurent Nunez seront demain à Marseille,
24:00et il y a un sujet, Marseille.
24:01Marseille, qui est une ville très chère au président, d'ailleurs,
24:04elle doit s'y rendre en décembre, ce sera la douzième fois depuis qu'il est président de la République.
24:08Je me souviens du temps où on pensait qu'il voulait être maire de Marseille.
24:10C'est vraiment une ville chère à son cœur, mais enfin, on sent quand même qu'il y a des quartiers
24:15où ce sont... c'est la deuxième ville de France, il y a des quartiers de non-droit.
24:19Enfin, il semble, les journalistes ne peuvent pas travailler,
24:21les gens qui écrivent des livres ne peuvent pas en faire la promotion.
24:24Il y a visiblement un problème particulier à cette ville
24:28qui fait où le droit n'a plus cours.
24:32Enfin, il faut engager cette guerre.
24:35Je crois que le mot a été employé aujourd'hui par Louis Alliot, le maire de Perpignan.
24:41Emmanuel Macron en parlait de combat.
24:42Enfin, au-delà des mots, je pense qu'il y a un rapport de force qu'il faut entamer.
24:47En effet, comme on l'a fait pour le terrorisme,
24:49il faut engager et mettre les moyens, quels qu'ils soient, politiques et autres,
24:53et avec l'appui de toute la population,
24:56parce que tout le monde connaît quelqu'un qui est lié à ce sujet.
25:00Donc, tout le monde est aujourd'hui face à ses responsabilités, face à ce fléau.
25:05Vincent de Fédigonde.
25:06Oui, on parlait de coopération interministérielle,
25:08mais aussi une coopération internationale.
25:10Finalement, le marché, notamment de la cocaïne,
25:13a complètement explosé en quelques années.
25:16Les prix sont effondrés.
25:17Je veux dire, il faut quand même prendre la mesure de ce qu'on est passé,
25:20d'il y a 30 ans, d'un prix du gramme de 1 200 euros
25:24à désormais 50-70 euros le gramme.
25:28Donc, effectivement, il y a un effondrement des prix.
25:301 200 francs peut-être à l'époque, non ?
25:31Pardon ?
25:321 200 francs peut-être à l'époque ?
25:331 200 francs, oui.
25:34Et donc, effectivement, c'est vraiment extrêmement spectaculaire.
25:38Et c'est pour ça que ça se répand aussi facilement dans toute la population.
25:42Et on va continuer à en parler.
25:44Restez bien avec nous.
25:44La seconde partie des informés, dans un instant, 20h30 sur France Info.
25:48L'Info, c'est avec Emmanuelle Langlois.
25:5512 fédérations du commerce et de l'industrie française s'unissent pour une action en justice
26:00contre Xi'in, représentant une centaine de marques du secteur au total.
26:04Dans un communiqué, elles écrivent vouloir dénoncer une concurrence déloyale,
26:08selon elles, des plateformes en ligne extra-européennes.
26:12Pour Xi'in, pour un porte-parole de la plateforme chinoise,
26:14cette action s'apparente à une tentative de boycott et ses accusations sont infondées.
26:20Wispapper, placé en liquidation judiciaire, créé en 1918 à Wizerne, dans le Pas-de-Calais,
26:26consommant beaucoup de gaz pour son activité,
26:28le fabricant de papiers pour emballage a été victime notamment de la crise énergétique
26:32depuis l'invasion russe de l'Ukraine en 2022.
26:35L'entreprise emploie 147 salariés.
26:38Il avait été tué par balle il y a six jours, le 13 novembre dernier, à Marseille.
26:42Une marche blanche en hommage à Médic et Sassi aura lieu ce samedi à 15h,
26:48près du lieu de l'assassinat du jeune homme dans le quatrième arrondissement de la cité phocéenne,
26:52dans une tribune publiée dans les colonnes du Monde.
26:55Aujourd'hui, son frère Amine appelle à la révolte face au narcotrafic.
27:01Nathalie Conders, la maire de Dijon, appelle sur France Info à interdire la vente de protoxyde d'azote
27:07à des usages récréatifs et ce, au niveau national.
27:10Dans sa ville, l'édile a instauré une interdiction de la détention et de la consommation de ce produit,
27:15aussi appelé gaz hilarant, avec à la clé plusieurs centaines de verbalisations, dit-elle, depuis 2023.
27:22L'épidémie de bronchiolite gagne du terrain en France.
27:25Elle s'étend désormais à la Normandie, deuxième région hexagonale touchée après l'Île-de-France,
27:30annonce ce mercredi Santé publique France.
27:33D'autres régions devraient suivre l'Auvergne-Rhône-Alpes-Bretagne, Haute-France et Pays-de-la-Loire
27:38qui sont déjà considérés en pré-épidémie, généralement sans gravité.
27:42Cette maladie hivernale touche principalement les bébés.
27:46Et puis à l'étranger, ce regain de tension au Proche-Orient,
27:49où l'armée israélienne mène ce soir des frappes à Ragnounès, l'État hébreu,
27:53qui accuse le Hamas de violation du cessez-le-feu,
27:56affirmant que plusieurs terroristes, c'est le terme employé, ont ouvert le feu en direction de la zone où opèrent ces soldats.
28:02La défense civile palestinienne annonce un nouveau bilan de 22 morts à Ragnounès.
28:1120h, 21h, France Info, les informés, Victor Maté.
28:16Avec ce soir, Elisabeth Pinault, grand reporter de l'agence Reuters, correspondante pour Matignon,
28:21et l'Élysée, Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction du Nouvel Obs,
28:25Bruno Cotteres, politologue, chercheur CNRS au Célipov, c'est le centre de recherche de la vie politique de Sciences Po,
28:32et Vincent de Fédigonde, chef du service Idées et Débats du journal La Croix.
28:37Poursuivons notre débat, justement, notre discussion sur la lutte contre les trafics de drogue,
28:43le narcotrafic, près d'une semaine après la mort de Mehdi Kessassi.
28:48Frère d'Amin, Kessassi figure locale marseillaise de la lutte anti-drogue.
28:53Il y a cet appel, aujourd'hui, de Benoît Payan, le maire de Marseille, avant la marche blanche,
28:58qui aura lieu dans la ville samedi.
29:00Il dit « n'ayez pas peur ».
29:02On évoquait, justement, les moyens de lutte qui se rapprochent de ceux contre le terrorisme.
29:07Cela rappelle également cette phrase « n'ayez pas peur », Bruno Cotteres,
29:09des discours que l'on a pu entendre au moment de grand rassemblement contre le terrorisme.
29:13L'objectif, précisément, de cet horrible assassinat, c'est justement de faire peur.
29:18C'est justement de montrer qu'il n'y a plus de limites.
29:22C'est comme dans une guerre, quand on commence à taper sur les civils.
29:25L'objectif, il est effectivement de créer un sentiment de terreur.
29:28Là, c'est bien le cas.
29:29C'est-à-dire de créer à Marseille le sentiment qu'il ne faut surtout pas parler,
29:33parce que la racine de ce crime organisé et de ces trafics, c'est justement l'Omerta.
29:38C'est l'Omerta qui est au cœur de tout.
29:41C'est-à-dire, c'est le fait que les gens ne parlent pas,
29:44qu'on fasse peur aux gens si jamais ils parlent.
29:47Au contraire, de leur dire que s'ils ne parlent pas,
29:49ils vont être d'une certaine manière presque protégés par le crime organisé.
29:53Le fait de ne pas parler, c'est aussi couvrir tous les trafics
29:57et qu'on peut mieux gagner sa vie avec du trafic de drogue en travaillant.
30:01Voilà.
30:01Donc, c'est au cœur du sujet, cet Omerta,
30:04et le fait de faire peur aux gens de parler.
30:06De ce point de vue-là, le courage d'Amine Kessassi est exceptionnel,
30:11parce que justement, il a décidé de se dresser contre ça,
30:16au titre de l'assassinat dont avait été victime son premier frère,
30:19dans le cadre d'un règlement de compte.
30:22Voilà.
30:22Donc, sa parole, elle est vraiment précieuse, de ce point de vue-là.
30:26Et c'est vrai qu'il a décidé de créer une brèche dans cet Omerta.
30:31Amine Kessassi, qui appelle dans le journal Le Monde, l'État à en faire plus,
30:35que dit aussi Benoît Payan, le maire de Marseille.
30:37On l'écoute.
30:45Benoît Payan, chez nos confrères de RTL,
30:47sur cette lutte de l'État contre les moyens du narcotrafic.
30:51Nous l'écouterons plus tard.
30:53Il dit qu'effectivement, on a un peu délaissé, Sylvain Courage,
30:56au niveau de l'État, cette lutte contre le narcotrafic.
30:59C'est un message directement envoyé au ministre de l'Intérieur,
31:02Laurent Nunez, qui vient demain à Marseille.
31:04Il y a des déploiements de force.
31:05On a parlé des opérations place nette,
31:07mais il y a quelque chose qui est connu dans les milieux de la police,
31:10c'est l'effet splash.
31:11C'est-à-dire que vous frappez très fort,
31:12et ça repart ailleurs,
31:14parce que le trafic est très mobile.
31:16Vous arrêtez, vous démantelez un point de deal.
31:20D'autres trafiquants viennent reprendre le terrain
31:23ou créent un autre point de deal à proximité.
31:27Donc c'est vraiment très compliqué.
31:28Il faut une présence massive et continue.
31:32Et donc le maire d'une ville comme Marseille,
31:34qui par ailleurs est menacé,
31:35il a quand même aussi expliqué qu'il recevait des centaines de menaces.
31:39On imagine ce que ça peut représenter
31:41quand on est maire d'une ville comme celle-là.
31:43Il appelle à des moyens supplémentaires.
31:46C'est normal.
31:47C'est son travail et c'est sa mission.
31:50On va écouter également Jordan Bardella,
31:54qui lui s'est exprimé à propos de la politique sécuritaire du gouvernement.
31:59Les opérations antidrogues,
32:02avec évidemment comme emblème Marseille,
32:03ont déjà été menées des dizaines de fois par le gouvernement.
32:05Et on a un gouvernement qui est aujourd'hui démissionnaire,
32:07qui est incapable de protéger les Français
32:09et qui vit en matière pénale dans une forme d'angélisme.
32:11Et nous avons modestement l'ambition de rompre
32:14avec le laxisme de la justice.
32:17Elisabeth Pinot, on voit que l'unité nationale
32:19qu'appelait de ses voeux le Premier ministre Sébastien Locornu
32:21sur le sujet hier n'a pas tenu bien longtemps.
32:23Non, évidemment le Rassemblement National est dans son sujet.
32:26La sécurité, c'est avec l'immigration l'un de ses principaux chevaux de bataille,
32:31avec le pouvoir d'achat aussi.
32:32Mais en tout cas là, bien sûr,
32:34il est toujours dans l'opposition.
32:37Il tape sur le gouvernement en disant qu'il ne fait pas assez.
32:40Mais évidemment, ce n'est pas aisé de contrer la puissance du trafic de drogue.
32:47Il faut travailler de façon très méthodique.
32:50Et c'est ce que le gouvernement espérait aussi
32:51avec cette loi contre le narcotrafic.
32:53Et puis, il y a eu par exemple cette grosse saisie au Havre,
32:57là il y a un ou deux jours.
32:58Bon, il faut qu'il y en ait plus.
33:00Il faut être très organisé face à ce fléau.
33:03Et le Rassemblement National devra, s'il arrive au pouvoir,
33:10ou en tout cas dans les villes où il sera élu au printemps prochain,
33:15devra lui aussi agir.
33:17Et il verra sans doute que ce n'est pas si facile.
33:19Les municipales, au mois de mars, les 15 et 22 mars prochains,
33:22ce sera forcément un enjeu à ce moment-là aussi de cette campagne.
33:26Oui, d'autant qu'on voit qu'il y a des points d'entrée du narcotrafic
33:29maintenant qui sont beaucoup diversifiés.
33:31Donc effectivement, ça sera un des sujets pour les grandes villes en particulier.
33:35Pas que les grandes villes, mais notamment les grandes villes.
33:38Le président du Rassemblement National, dans ses mots,
33:42on voit que les éléments de langage sont très importants.
33:44Il utilise le verbe rompre.
33:47Donc là, on voit qu'il veut passer le message à l'opinion
33:49qui est que si lui est arrivé aux responsabilités élu
33:51au Rassemblement National, c'est la rupture.
33:53Il dénonce le laxisme.
33:56Voilà, alors il dit que rien n'est fait,
33:58que c'est un gouvernement qui est faible de ce point de vue-là.
33:59Il y a quand même des moyens qui ont été dégagés.
34:01C'est quand même 1,8 milliard par an,
34:03le plan de lutte contre les narcotrafic.
34:05Mais par contre, c'est vrai qu'en face, c'est 3,5 milliard par an
34:08qui sortent du narcotrafic.
34:11Donc on ne lutte pas exactement à armes égales de ce point de vue-là.
34:15Et c'est vrai que les moyens devront être sans aucun doute renforcés.
34:18Sylvain Courage ou Vincent de Félix ?
34:19Oui, la question des libertés publiques
34:23qui est quand même une vraie question
34:24dans cette lutte à mort contre le narcotrafic.
34:28Il faut se souvenir que le Conseil constitutionnel
34:31avait censuré, je crois, 7 articles de la loi de juin.
34:35dernier.
34:37Et effectivement, c'était...
34:40Il faut arriver à tenir les deux choses en même temps.
34:43C'est-à-dire ne pas atteindre la liberté publique
34:44et lutter efficacement contre ces trafiquants.
34:49Il y a un point de ce point de vue-là qui est important,
34:51c'est les messageries cryptées.
34:52Parce qu'évidemment, ce qui a aussi facilité le trafic
34:57ces dernières années,
34:58c'est l'utilisation des messageries numériques cryptées
35:01qui rendent le travail de la police très compliqué.
35:04Ce n'est plus seulement des écoutes téléphoniques.
35:06Et donc là, il y a des garanties aussi sur les libertés publiques
35:09qui peuvent venir contredire le travail de la police.
35:12Il y a une chose qui est intéressante
35:12qu'a dit le ministre de l'Intérieur,
35:15c'est que s'il y avait une forme de fuite en avant
35:20et de radicalisation de la violence,
35:21c'est parce que justement,
35:22l'État et la police attaquaient le trafic
35:25et que c'était une manière de se défendre.
35:28Il se peut effectivement qu'il y ait une flambée de violence
35:30au moment où les pouvoirs publics vont mettre la pression
35:33sur les organisations criminelles.
35:35C'est à craindre Bruno Cotteres ?
35:38On peut craindre, effectivement.
35:39Effectivement, ça a été souligné
35:40que c'était aussi le fait qui commençait à contrecarrer.
35:44Il y a la dimension également de coopération internationale,
35:47ça a été souligné tout à l'heure.
35:49Le ministre de l'Intérieur s'est rendu plusieurs fois,
35:51je crois, aux Émirats arabes,
35:52où il y a beaucoup de narcotrafiquants
35:54qui trouvent refuge et qui pensent être bien planqués.
35:57Mais je crois qu'il y a eu 14 extraditions
35:59de narcotrafiquants français établies aux Émirats arabes.
36:02Donc on voit qu'il y a aussi cette dimension
36:04parce qu'elle est tout à fait centrale
36:07dans cette lutte contre le narcotrafique.
36:10La lutte contre le narcotrafique,
36:12à noter Camine Kessassi.
36:14Et ce soir, l'invité de France Info
36:15à la radio, entretien en longueur,
36:18a écouté à partir de 21h dans une vingtaine de minutes
36:22documents France Info
36:23à retrouver également en vidéo
36:25sur notre site franceinfo.fr.
36:28Nos informés de ce mercredi soir,
36:31Elisabeth Pinault de l'agence Reuters,
36:32Sylvain Courage du Nouvel Obs,
36:34Bruno Cotteres du CNRS
36:36et Vincent Féligon du journal Lacroix.
36:38Passons à notre troisième et dernier sujet.
36:41La marque Chine fait à nouveau parler d'elle.
36:4412 fédérations du commerce et de l'industrie françaises
36:47s'unissent pour une action en justice
36:49contre le géant asiatique de l'e-commerce.
36:51Action inédite pour concurrence déloyale.
36:54Détail sur France Info,
36:55Johan Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce.
36:58Ce sont aujourd'hui 12 fédérations professionnelles,
37:02plus de 100 marques qui disent
37:03stop à la concurrence déloyale
37:06que nous subissons maintenant depuis 5 ans.
37:09Ça fait des années que nous alertons
37:11les pouvoirs publics, le grand public même,
37:13dans son ensemble,
37:15sur les manquements aux règles qui sont nombreux
37:17par les plateformes extra-européennes
37:19et notamment par Chine.
37:21Aujourd'hui, nous disons stop, ça suffit.
37:23Et nous demandons à la justice de reconnaître
37:25justement cette concurrence déloyale
37:27et de réparer le préjudice subi
37:29par l'ensemble de ces entreprises.
37:30Elisabeth Pinault, cette action en justice,
37:32c'est quoi ?
37:32C'est la suite logique de la séquence
37:33de ces dernières semaines
37:34avec toutes les polémiques autour de Chine ?
37:37Oui, on se rend compte que c'est un vrai danger.
37:40Tous ces produits parfaitement non conformes
37:44aux normes, aux règles nombreuses
37:46dans l'Union européenne
37:47et qui jusqu'ici étaient censées nous protéger.
37:49Et on se rend compte que là,
37:50il n'y a plus de règles.
37:51Elles sont en vente libre
37:52et n'importe qui peut les acheter.
37:56On est à un mois de Noël, un mois et demi.
37:58Donc évidemment, les pouvoirs publics
38:00essayent de stopper ce fléau.
38:03Mais en effet, on s'attaque, là,
38:06c'est comme pour Chine,
38:07à des importations massives
38:12et puis à un comportement
38:14des consommateurs massifs aussi.
38:16Ça n'empêche pas les gens
38:18d'acheter ces jouets
38:19à destination de leurs enfants.
38:21Donc on est toujours dans cette même question
38:24de cette espèce de contradiction
38:26entre le consommateur
38:29qui sait que c'est mauvais
38:30pour l'environnement,
38:31pour ses enfants,
38:32que ce ne sont pas aux normes,
38:33mais qu'il les achète quand même.
38:34Alors pour être bien précis,
38:35il y a cette plainte en justice
38:37de ces fédérations du commerce
38:39et de l'industrie,
38:40cette concurrence déloyale
38:42qu'ils dénoncent avec des petits prix
38:44et donc parfois aussi
38:45ces objets illégaux et dangereux,
38:47comme les jouets à un mois de Noël,
38:48vous l'avez dit, Elisabeth,
38:49la Fédération Européenne des Professionnels
38:51du secteur dénonce en effet
38:52le fait que 86% de ces jouets
38:54contrôlés sur les plateformes
38:56comme Chine ou Temu par exemple
38:57présentent des risques sévères
38:58pour la sécurité et la santé des enfants,
39:01risques de brûlure,
39:01de suffocation,
39:02d'étranglement.
39:04C'est plus que l'an dernier.
39:05Ce qui veut dire,
39:05s'il va encourage,
39:06que le problème n'est pas nouveau déjà.
39:08Non.
39:08Et alors on a l'impression
39:09que tout d'un coup,
39:09on découvre finalement
39:10ce qui se jouait depuis des années
39:12avec ces marketplaces en ligne,
39:16effectivement,
39:17qui à la fois font du dumping
39:18sur les prix,
39:19sur la qualité,
39:20sur les normes de sécurité,
39:22sur les conditions de travail
39:24dans lesquelles sont produits,
39:26les objets, les jouets,
39:27tout ce qu'ils peuvent vendre.
39:29Donc là, le scandale éclate.
39:30Alors bon,
39:31c'est quand même heureux
39:33parce qu'on a l'impression
39:34que tout le monde
39:35va pouvoir essayer de se défendre
39:38et que peut-être
39:39un pays comme la France
39:40peut arriver
39:41à repousser un peu l'envahisseur.
39:43Mais il était moins une
39:45parce qu'en vérité,
39:47cette offensive du commerce
39:49à très petit prix
39:51venant de Chine
39:53avec l'atelier chinois
39:54comme pourvoyeur
39:55de toute cette marchandise,
39:57il a vraiment pour ambition
39:59de tout submerger.
40:01Donc on se réveille
40:02mais le niveau de submersion
40:05est déjà élevé.
40:06Donc c'est plutôt une bonne chose.
40:07On a vu qu'il y avait
40:08l'idée de taxer
40:12les petits colis,
40:14peut-être d'interdire le site,
40:16de proscrire certains articles
40:19notoirement en contradiction
40:22avec nos lois les plus élémentaires.
40:24Il y a la question de la sécurité.
40:25Donc ça part un peu
40:25sur tous les fronts.
40:27Ce qu'on peut noter,
40:28c'est que le lobbying de Chine
40:30et des grandes plateformes
40:32qui semblaient irrésistibles,
40:33là, il est quand même
40:34battu en brèche.
40:35La réponse,
40:36elle doit venir d'où,
40:37Vincent de Fédégon,
40:38au niveau national
40:39de nos autorités françaises,
40:40européennes ?
40:41C'est ça qui est extrêmement compliqué.
40:42C'est qu'effectivement,
40:43quand ce sont des grandes plateformes,
40:45c'est du ressort
40:46de l'Union européenne.
40:47Donc ce qui s'applique,
40:49c'est la directive
40:50sur les services numériques,
40:51le DSR.
40:53Et effectivement,
40:54la Commission européenne
40:55est relativement lente
40:56à agir.
40:58Donc ce qui pose un problème.
40:59il faut se souvenir
41:00qu'en 2021,
41:03la répression des fraudes
41:04en France
41:04avait interdit
41:05tout référencement
41:07dans Google et autres
41:08d'une plateforme
41:10qui s'appelait Wish,
41:10qui était une plateforme
41:11californienne.
41:12Et effectivement,
41:13pendant un an,
41:14il était impossible
41:15de trouver des produits Wish
41:16quand on tapait
41:17dans Google
41:18les références
41:21de cette plateforme.
41:22Après,
41:23Wish a un peu modifié son...
41:24plus conformé
41:27aux règles françaises
41:29et donc,
41:30ils ont pu continuer
41:31à nouveau vendre.
41:32Pourquoi ce déréférencement
41:33ne se fait pas avec Chine ?
41:35Parce qu'effectivement,
41:36je pense que
41:36comme c'est du ressort
41:37du DSR,
41:38que par exemple,
41:39le siège social
41:42en Europe de Chine
41:43est en Irlande.
41:44Et donc effectivement,
41:45les Irlandais
41:46ne seraient pas très heureux
41:47que Chine gagne
41:49moins d'argent en Europe.
41:50Donc effectivement,
41:52tout ça est assez compliqué.
41:53Et effectivement,
41:54pour prendre la mesure
41:55de ce que ça représente,
41:57c'est quand même
41:58en Europe,
41:59chaque jour,
42:00il y a 12 millions
42:01de colis
42:02qui arrivent
42:02et c'est deux fois plus
42:05que l'année dernière
42:06et trois fois plus
42:07qu'en 2022.
42:09Donc c'est vraiment
42:09une déferlante
42:10qui est incroyable
42:11et ça se traduit
42:12notamment
42:12sur les recettes de TVA.
42:14Désormais,
42:16les impôts français
42:18le mesurent
42:19sur les recettes de TVA
42:20parce que tout ça
42:20se fait évidemment
42:21en franchise de TVA
42:22et donc,
42:23c'est une catastrophe
42:24aussi pour les recettes fiscales.
42:25Dossier très complexe,
42:26monocre 13.
42:27Oui,
42:28c'est complexe.
42:28Au fond,
42:29cette complexité,
42:31elle illustre
42:31les problèmes
42:32de l'internationalisation,
42:35l'interdépendance,
42:36la globalisation de tout.
42:38On voit que là,
42:39clairement,
42:40l'idée de la mondialisation
42:41heureuse
42:41est bien derrière nous,
42:42effectivement.
42:44Il y a eu un rapport
42:45qui a été fait
42:46par les industries
42:47du jouet en Europe
42:49qui est ce rapport
42:50qui a déclenché.
42:51Ils ont testé
42:52à peu près 200 jouets
42:52qui étaient vendus
42:54ou distribués
42:55dans 7 ou 8 pays européens.
42:57Ils ont fait un constat
42:58absolument dramatique
42:59et eux,
42:59ils disent
43:00qu'il faudrait
43:01que ces sites
43:02soient qualifiés
43:02par l'Union européenne
43:03d'importateurs,
43:05par exemple,
43:05ou de distributeurs
43:06pour que les règles européennes
43:07puissent réellement s'appliquer,
43:09que ce ne soit pas
43:10un espace
43:10de commerce digital,
43:13de commerce
43:13sans aucune règle.
43:17C'est vrai que le portrait
43:17qui dresse
43:18quand on lit
43:18les éléments du rapport,
43:20il donne froid dans le dos.
43:21Il y a plein de jouets
43:22qui ont des éléments
43:23où les enfants
43:23peuvent se couper
43:24avec des produits dangereux.
43:27Donc,
43:28c'est effectivement
43:29un constat
43:30qui est très,
43:30très, très alarmant,
43:32mais ça souligne pleinement
43:33la difficulté
43:34et la tension même
43:36entre des effets
43:38potentiellement positifs
43:39d'une internationalisation
43:41de tout,
43:42d'un accès
43:42plus généralisé
43:43et en même temps
43:44le besoin
43:45de se protéger
43:46contre tous les effets nocifs
43:47qui apparaissent
43:48aujourd'hui
43:48de plus en plus importants.
43:50Donc,
43:50on est là
43:50en plein cœur
43:52de la tension
43:53entre l'ouverture
43:56de nos économies,
43:57l'ouverture de nos vies
43:58au plan international
43:59et puis le besoin
44:00de restaurer
44:01des formes de souveraineté
44:02ou de protection
44:03qui, sans aucun doute,
44:05de ce point de vue-là,
44:06doivent s'affirmer
44:06pleinement au plan européen.
44:08Des jouets dangereux
44:08mais à très bas prix.
44:11Est-ce que la dangerosité,
44:12ces alertes,
44:13ces avertissements,
44:13Elisabeth Pinot,
44:14ils sont suffisants
44:15pour changer finalement
44:16les habitudes
44:17des consommateurs
44:18de ces plateformes ?
44:19On peut l'espérer
44:20parce que c'est quand même
44:21le consommateur
44:21qui décide
44:22et en préparant cette émission,
44:23je me suis intéressée
44:24aux jouets fabriqués en France
44:25et j'ai appris plein de choses.
44:28Déjà,
44:28j'ai trouvé un chiffre.
44:30On est passé
44:30d'une proportion
44:31de 13,5%
44:32fin 2020
44:33à 20% en 2024
44:34et puis il y a
44:35plein de jouets
44:37fabriqués en France,
44:37pas forcément chers.
44:38J'ai vu,
44:38ça commence à 10 euros,
44:3912 euros,
44:40évidemment aux normes.
44:4180% ne sont pas fabriqués
44:43en France.
44:44Exactement,
44:44mais il y a plein
44:46d'entreprises françaises
44:47dont certaines étaient
44:48d'ailleurs présentes
44:48au salon fabriqué
44:50en France
44:50de la semaine dernière.
44:51Vous avez
44:51la girafe Sophie
44:53qui est exportée
44:53dans 80% des pays.
44:56Vous avez Smoby
44:57qui fabrique
44:58des cabanes
45:00pour les enfants
45:01en produits recyclés.
45:03J'ai vu
45:03Mako Moulage,
45:04ça,
45:05ça existe depuis très longtemps.
45:06Tout ça,
45:06c'est français.
45:07Phoenix qui fait
45:08des pianos,
45:09des baby-foot
45:10fabriqués en France
45:11et encore une fois,
45:12ce n'est pas forcément cher.
45:13On a toujours l'impression
45:14que c'est plus cher
45:14tout de même
45:15que cette autre forme.
45:16Encore une fois,
45:17c'était bien dit
45:18dans ce que j'ai regardé,
45:19ça commence à 10 euros
45:20et c'est quand même
45:21à destination des enfants.
45:23Donc,
45:23on peut quand même
45:24faire l'effort
45:26peut-être
45:26de leur offrir
45:27quelque chose
45:28qui est dépourvu
45:30d'objets contondants
45:32ou de petites parties
45:34qui peuvent avaler
45:35et ça peut avoir
45:35des conséquences très graves.
45:37En tout cas,
45:38le jouet fabriqué
45:40en France
45:40ou en Europe,
45:42parce que les normes
45:42valent pour tout le continent,
45:44ne sont pas forcément chères
45:46et ça vaut la peine
45:47pour les consommateurs
45:47de s'y intéresser.
45:48Vincent de Féligonde.
45:49Oui,
45:49le problème,
45:50c'est qu'effectivement,
45:51alors,
45:52où on parle
45:53du pouvoir d'achat
45:53en permanence,
45:54effectivement,
45:55les gens
45:55qui consomment du chine,
45:57ce sont des...
45:58une clientèle
45:59de 18-34 ans,
46:01souvent des femmes,
46:03des jeunes mamans
46:04de la France périphérique
46:05et effectivement,
46:06les incriminer,
46:07c'est compliqué.
46:07tout ça
46:11était quand même
46:11très complexe
46:13à tenir ensemble.
46:15Avec cette possibilité,
46:16Sylvain Courage,
46:17sur ces sites,
46:18souvent d'acheter en masse,
46:20on parle de Noël,
46:20d'avoir des cadeaux,
46:22on va dire,
46:22entre guillemets,
46:22pour toute la famille
46:23à ma prix.
46:24C'est dur à compter aussi.
46:25Ce que véhiculent
46:26les sites comme Chine,
46:27c'est l'idée de l'abondance,
46:29c'est l'idée de la consommation
46:30sans limite
46:31et c'est un imaginaire
46:33qui est assez irrésistible.
46:34Donc, effectivement,
46:35les gens ont tendance
46:36à y aller.
46:38C'est pour ça
46:38qu'il faut quand même
46:39que les pouvoirs publics
46:40fassent respecter
46:42les normes
46:43parce que l'offre,
46:44elle est assez irrésistible.
46:46Quand elle est comme ça,
46:47en plus,
46:48à travers l'écran,
46:48on ne se rend pas bien compte
46:49exactement de ce qu'on achète.
46:51La qualité,
46:52quand on reçoit
46:52l'objet n'est pas toujours
46:54au rendez-vous,
46:55c'est assez clair.
46:56Et donc,
46:57il y a beaucoup de tromperie,
46:58en fait.
46:59Et je pense que c'est quand même
47:00à l'État,
47:02mais aussi aux commerçants,
47:03aux organisations,
47:04vous parliez
47:05des organisations commerçantes
47:06qui vont attaquer Chine,
47:09d'éduquer les consommateurs
47:12en leur montrant
47:13les faux-semblants,
47:15en fait,
47:15de cette offre.
47:16Il disait tout à l'heure,
47:17allez-y,
47:17par exemple,
47:18les pouvoirs publics
47:19peuvent agir,
47:19par exemple,
47:20pour les marchés de Noël.
47:22Ils auront,
47:22les pouvoirs publics
47:23ont leur mot à dire
47:24sur les commerçants
47:25qui viennent pour les marchés de Noël.
47:26Ils peuvent faire en sorte
47:28que ce soit des produits
47:29de qualité
47:30et aussi vérifier
47:32que ce ne soit pas trop cher non plus.
47:34Ça compte,
47:35bien sûr,
47:35le pouvoir d'achat,
47:36ça compte.
47:36Oui,
47:36le côté.
47:37Mais il y a aussi à renforcer
47:38les questions
47:39de codes de bonne conduite
47:40des acteurs économiques.
47:42Et pour faire respecter
47:43des codes de bonne conduite,
47:45la bonne volonté,
47:45c'est bien,
47:46mais il y a aussi pénalisé.
47:48Et c'est vrai
47:49que dans l'étude
47:49dont on parlait
47:50sur les industries européennes
47:52du jouet,
47:53il n'y a qu'une des marketplaces
47:55qui,
47:56après coup,
47:57connaissant les résultats
47:58de ce test
47:59sur près de 200 jouets
48:00montrant toute la dangerosité,
48:03il n'y en a qu'une
48:03qui a contacté
48:05derrière les autorités nationales
48:06qui régulent le marché.
48:08Je ne sais pas
48:08si on peut le citer,
48:09mais il y en a un.
48:10Il y en a d'autres
48:11qui n'ont tout simplement
48:12même pas donné suite
48:13ou ont trouvé toujours
48:14après les mêmes jouets en vente.
48:16D'autres ont retiait
48:17les jouets incriminés
48:18de leur catalogue,
48:19mais ont remplacé
48:20par d'autres
48:21qui n'étaient pas
48:22dans le test
48:23qui sans doute
48:23présentent
48:24les mêmes imperfections.
48:26Les douanes,
48:28dont c'est aussi
48:28le métier de base,
48:30c'est un de leurs métiers,
48:31c'est justement
48:31de réguler,
48:32de contrôler,
48:33de réprimer
48:33ce qui se passe
48:34à l'entrée,
48:35à la sortie.
48:36Elles sont débordées.
48:37C'est là aussi
48:38que ça se joue
48:38un renforcement.
48:39Les douanes
48:39c'était rappelé tout à l'heure.
48:40Les chiffres sont impressionnants.
48:42Du nombre de colis,
48:43on ne peut pas.
48:43ils sont totalement démunis
48:45par rapport au nombre
48:46de colis.
48:46Il faut justement
48:47plus de douanier
48:48des renforts,
48:48Vincent de Fédé.
48:49Oui,
48:49ce qu'il y a,
48:49c'est qu'effectivement,
48:50comme par ailleurs
48:51les Etats-Unis
48:52sont en train
48:52de se fermer
48:53à grande vitesse,
48:55Trump a une politique
48:56qui est extrêmement stricte
48:57à l'égard de la Chine
48:58de ce point de vue.
48:59Et donc évidemment,
49:00les Chinois,
49:01il faut qu'ils arrivent
49:01à trouver des débouchés.
49:02Donc ils déferlent
49:04encore plus sur l'Europe
49:05et ça c'est extrêmement net,
49:07en tout cas dans les vêtements.
49:08Pour les jouets,
49:09je ne sais pas si c'est le cas,
49:09mais forcément.
49:11On pourra presque faire
49:12le parallèle avec la cocaïne.
49:13Les Etats-Unis
49:14ont lutté
49:15contre la cocaïne.
49:17Du coup,
49:17les trafiquants
49:18ont réorienté
49:19leur production
49:20vers l'Europe notamment.
49:22Et là,
49:23on peut parler
49:24pour les productions
49:26de mauvaise qualité
49:27de la Chine,
49:28on peut aussi avoir
49:29le même phénomène.
49:30Ce qui est intéressant,
49:30c'est que ce débat
49:31commence peut-être
49:33à poindre en Europe.
49:34Évidemment,
49:35on prend la mesure.
49:36Il disait tout à l'heure
49:37Johan Petiot,
49:38directeur général
49:39de l'Alliance du commerce
49:40que l'on entendait
49:40sur France Info
49:41dans les informés,
49:42il disait
49:42« cela fait cinq ans
49:43qu'on alerte finalement
49:45et puis cette plainte
49:46n'arrive qu'aujourd'hui ».
49:46Oui.
49:47Effectivement,
49:48il y a des pays
49:49qui sont quand même
49:50infiniment plus libéraux
49:51en Europe
49:51que la France.
49:53Et le fait que l'Allemagne
49:54soit en panne économique
49:55et que l'industrie allemande
49:57souffre beaucoup,
49:58ça change beaucoup de choses.
49:59Effectivement,
50:00l'Allemagne est en train
50:01de plutôt basculer
50:02du côté de la France.
50:03Alors,
50:03il y a des pays
50:03comme les Pays-Bas,
50:04l'Irlande
50:05qui continuent à tenir
50:06sur une ligne
50:06libre-échangiste,
50:08mais les choses
50:09sont quand même
50:09en train de changer.
50:10Vous parliez,
50:11Sylvain,
50:11de la comparaison
50:12avec la cocaïne.
50:14Il y a cette responsabilisation
50:16aussi,
50:16on le disait tout à l'heure,
50:17du consommateur
50:18en ce qui concerne
50:19les drogues.
50:19Là,
50:20il y a aussi un message
50:21de dire
50:21« c'est au consommateur »
50:23de prendre conscience
50:23au bout d'un moment.
50:24Il y a un point commun
50:24de responsabilité
50:25effectivement des consommateurs.
50:27C'est évidemment
50:27deux sujets différents
50:29par leurs implications
50:30de santé publique,
50:32mais il y a aussi
50:33les effets de la mondialisation
50:35qui sont dans les deux cas
50:36se retrouvent.
50:37Et donc,
50:38c'est vrai que l'Europe
50:39a cru au libre-échange,
50:41à la mondialisation heureuse.
50:43Elle a cru à la fin
50:44de l'histoire un peu.
50:45Et en fait,
50:47là,
50:47on voit bien
50:48qu'il y a beaucoup de signaux,
50:49on en a cité plusieurs ce soir,
50:51qui montrent
50:52qu'il va falloir repenser ça
50:53et se protéger
50:54des effets très néfastes
50:57de la mondialisation.
51:00Avec parfois un décalage
51:00justement entre la prise
51:01de conscience
51:02au niveau de l'opinion
51:04et puis celle des politiques.
51:05C'est important,
51:06Bruno Cotteres,
51:07pour que ces sujets
51:07soient efficacement traités,
51:09qu'il y ait effectivement
51:09une prise de conscience globale
51:11au sein de la société ?
51:12Oui, bien sûr.
51:13Alors,
51:13des exemples emblématiques
51:15qui parlent à tout le monde
51:16comme la sécurité
51:18quand on offre un jouet
51:19de ne pas mettre
51:20les enfants en danger
51:20en leur offrant un jouet.
51:22Je pense que ça,
51:22c'est ce type de sujet
51:23qui peut parler à l'opinion.
51:24sans avoir,
51:28il faudrait avoir
51:28une communication
51:29qui sans avoir
51:30des effets anxiogènes,
51:32le pays est déjà
51:33suffisamment...
51:33Sans culpabiliser également.
51:34Voilà,
51:35le pays est déjà
51:35sans culpabiliser.
51:36Les gens font ce qu'ils peuvent
51:38avec les prix qu'ils trouvent
51:39et le problème
51:40de pouvoir d'achat.
51:41Les familles font ce qu'elles peuvent
51:42bien évidemment.
51:43Mais c'est vrai
51:44qu'il y a là
51:44un sujet qui est intéressant
51:46pour justement
51:47réamorcer l'idée
51:49de comportement plus vertueux
51:51de tout le monde,
51:51les acteurs économiques
51:52et les acteurs individuels
51:54que nous sommes.
51:54Un dernier mot,
51:55Elisabeth Pinault,
51:56peut-être sur la façon
51:57dont les autorités,
51:58vous qui travaillez
51:59à l'Élysée
52:00et Matignon
52:00pour Reuters,
52:01ont pris en main
52:02justement ce sujet.
52:03Est-ce que vous avez vu
52:04une évolution
52:04ces dernières années ?
52:06En tout cas,
52:06sur ce sujet,
52:08c'est vraiment
52:08le niveau européen
52:09qui compte
52:10et sur ce sujet
52:11comme sur beaucoup d'autres,
52:12l'Europe doit accélérer
52:13parce que vraiment
52:14la Chine,
52:16les États-Unis
52:17ne nous attendent plus
52:19et l'Europe,
52:22elle s'est faite
52:23dans la douleur
52:25et avec un rythme
52:27relativement lent
52:28et là,
52:28les choses s'accélèrent
52:29et elle ne peut plus
52:30rester en arrière,
52:32elle ne peut plus attendre
52:33sur ce sujet-là.
52:35À la fin de ces informés
52:37du mercredi soir,
52:38s'il vint courage
52:39à la une
52:40du Nouvelle Obs
52:40cette semaine ?
52:41À la une du Nouvelle Obs
52:42cette semaine,
52:43la grande transmission,
52:45les 9000 milliards
52:46d'euros de patrimoine
52:48que les boomers
52:49vont léguer
52:49aux générations
52:50plus jeunes
52:52et donc,
52:53comment ça va se passer ?
52:54Est-ce que ça va
52:54accroître les inégalités ?
52:56Oui.
52:57Et est-ce qu'il faudrait
52:57taxer tout ça ?
52:58Peut-être.
52:59Voilà,
53:00en pleine discussion
53:00sur le budget
53:01au Parlement,
53:03Vincent de Fédigonde
53:04à la une de la Croix
53:06demain ?
53:06Comment la baisse
53:07des naissances
53:07bouleverse la France ?
53:08Effectivement,
53:09on n'a pas bien mesuré
53:10le fait qu'en 25 ans,
53:12on a perdu 20%
53:13d'une classe d'âge.
53:14On est passé en gros
53:14de 800 000 naissances
53:16à 663 000 naissances.
53:18C'est extrêmement spectaculaire
53:20et donc,
53:20ça a des conséquences
53:21pour plein de secteurs,
53:22non seulement l'éducation
53:24évidemment,
53:24mais aussi plein d'entreprises
53:26qui sont obligées
53:26de se diversifier
53:27et de faire,
53:28par exemple,
53:29les jeux.
53:29On fait les jeux de société.
53:31Il n'y a plus seulement
53:31des jeux de société
53:32pour les enfants,
53:33mais aussi des jeux de société
53:34pour des personnes plus âgées
53:35parce qu'évidemment,
53:36il faut diversifier.
53:37Question démographique
53:38à la une de la Croix.
53:39Bruno Cotteresse,
53:40des lectures du côté
53:41du Cébipof.
53:42Oui,
53:42les résultats détaillés
53:44de l'enquête
53:45que nous avons publiée
53:46ces derniers jours
53:47sur les maires,
53:49crise des vocations
53:50ou pas crise des vocations,
53:51qu'est-ce qui peut pousser
53:52des gens à,
53:53au fond,
53:54jouer le jeu
53:55des élections municipales.
53:57Alors que le congrès
53:57de l'Association
53:58des maires de France
53:59se termine demain.
54:00Merci à vous et aussi
54:01Elisabeth Pinault
54:02d'avoir été avec nous
54:02ce soir de l'agence Reuters.
54:05Merci à tous ceux
54:05qui ont préparé
54:06et réalisé cette émission.
54:08Les informés reviennent
54:09demain matin à 9h.
54:10Très bonne soirée
54:11sur France Info.
54:11Sous-titrage Société Radio-Canada
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