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00:00Générique
00:0020h, 21h, France Info, les informés, Victor Matel.
00:13Bonsoir à toutes et à tous les informés en édition spéciale.
00:17Ce soir, 10 ans après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis qui ont fait 132 morts.
00:23Nous allons revenir sur la cérémonie que vous venez de vivre en direct sur France Info
00:28et sur toute cette journée de commémoration qu'elle sent se donner à ses hommages et ses moments de recueillement.
00:33Comment les Français le vivent-ils et plus particulièrement les survivants et témoins de ces attaques ?
00:38Comment faire vivre cette mémoire collective et puis où en est la menace terroriste aujourd'hui en France ?
00:43Pour en parler avec nous en studio, Mathilde Lemaire.
00:46Bonsoir Mathilde du service Police Justice de France Info.
00:49Vous étiez en direct devant le Bataclan il y a 10 ans et avez couvert aussi le procès des attentats.
00:54Bonsoir Marc Ecker.
00:55Bonsoir.
00:55Et bienvenue directeur exécutif de l'IFRI, l'Institut français des relations internationales,
00:59spécialiste du terrorisme et de la radicalisation, auteur de ce livre Daesh au pays des merveilles.
01:05Bonsoir Vincent Crouzet.
01:06Bonsoir Victor.
01:07Ancien collaborateur de la DGSE, les renseignements extérieurs.
01:10Vous êtes également écrivain, Sylvie Pierre-Brossolette.
01:12Bonsoir.
01:13Bonsoir.
01:14Éditorialiste au point et Étienne Girard.
01:16Bonsoir également Étienne.
01:18Bonsoir.
01:18Rédacteur en chef société à l'Express.
01:20Des discours, des chants.
01:24Nous avons vécu ensemble sur France Info cette cérémonie au cœur de Paris, dans ce tout nouveau jardin du 13 novembre 2015,
01:32derrière l'hôtel de ville, 10 ans après les attentats, cérémonie qui n'était pas accessible au public.
01:36De très nombreuses personnes ont en revanche pu la suivre sur écran géant depuis la place de la République, toujours dans la capitale,
01:42et sur les terrasses des cafés ciblées par les terroristes.
01:45Sandrine Etouandeg.
01:47Oui en effet Victor, notamment au Carrillon, le bar qui a été touché il y a 10 ans,
01:55ainsi que le petit Cambodge, ce restaurant qui lui fait face, 13 victimes ici,
02:01et de nombreuses personnes blessées.
02:03Et deux écrans géants ont été installés dans le fond de la salle du Carrillon.
02:08Des écrans qui n'ont pas vraiment attiré, je dirais, l'attention des personnes venues ici prendre un verre.
02:15Certains jetaient de temps en temps des coups d'œil,
02:18notamment au moment de l'intervention d'Emmanuel Macron,
02:21ou encore quand la Marseillaise a retenti dans ce bar.
02:25Beaucoup d'émotions en revanche à l'extérieur, à quelques mètres juste en face,
02:31au niveau de la plaque qui a été apposée dans la rue,
02:35qui fait l'angle avec le nom de ces 13 vies, fauchées il y a 10 ans.
02:40En dessous de cette plaque, plusieurs bouquets de fleurs,
02:43un parterre de fleurs qui continuent de grossir,
02:46parce que des riverains, des voisins qui rentrent du travail,
02:50s'arrêtent quelques minutes, déposent des fleurs, des dessins,
02:53on peut voir aussi des ballons, des bougies, ce recueil.
02:57Je discutais tout à l'heure avec une Parisienne
02:59qui habite dans le 17e arrondissement de Paris,
03:01un petit peu plus au nord de la capitale,
03:04mais elle a tenu à venir, elle me disait,
03:06il y a quelques années, j'avais rendez-vous avec des copines rue de Charonne,
03:10mais j'étais malade et je n'y suis pas allée.
03:13J'ai échappé au pire, j'ai cette culpabilité que je traîne depuis 10 ans.
03:17Pour moi, c'était un devoir de venir ici, m'arrêter quelques minutes,
03:20penser à ces morts, penser à ces victimes,
03:23et essayer d'avancer aussi avec ce sentiment de culpabilité
03:27qui continue de lui alourdir l'existence.
03:29C'est ce qu'elle me racontait tout à l'heure.
03:31On a vu beaucoup de parents venir avec de très jeunes enfants,
03:34comme ces trois petits garçons dans leurs vêtements que je vois,
03:37des parents qui, à voix basse, font preuve de pédagogie
03:40pour expliquer à ces enfants très jeunes
03:42pourquoi il y a ces visages tristes, figés,
03:45pourquoi ces bougies, ces fleurs sont posées à cet endroit,
03:51leur expliquer ce que la France a traversé il y a 10 ans,
03:54ce que collectivement, beaucoup de personnes traversent ici.
03:58Chacune des personnes attablées sont capables de dire très précisément
04:01ce qu'elle faisait ce 13 novembre 2015.
04:03Je discutais avec un agent des forces de l'ordre à l'époque.
04:07Il me racontait que c'était sa première intervention ce soir des attentats,
04:11première intervention en tout cas aussi forte, aussi poignante.
04:14Et il est revenu spécialement ce soir pour prendre un verre
04:17dans ce bar du Carillon où il a sauvé des vies il y a de cela 10 ans.
04:21Sandrine Ettoirandec pour France Info depuis ses terrasses
04:23du 10e arrondissement de Paris.
04:25La cérémonie près de l'hôtel de ville, elle se soit remarquée
04:27notamment par le Never Walk Alone chanté par Jesse Hughes,
04:30le chanteur des Eagle of Death Metal.
04:32C'est le groupe qui jouait au Bataclan le 13 novembre 2015.
04:35Cérémonie aussi marquée par le discours d'Emmanuel Macron.
04:38« Les terroristes ont trouvé beaucoup plus courageux qu'eux.
04:44Paris a tenu.
04:46Vous avez tenu.
04:48La France a tenu.
04:51La République a tenu.
04:53Dans l'urgence,
04:56par la fraternité,
04:58par la justice,
05:00par la vérité,
05:02par l'amour de la vie,
05:04nous avons tenu.
05:05Et chacun
05:07y a joué son rôle. »
05:10Emmanuel Macron, ton très grave du président de la République,
05:13Sylvie-Pierre Brossolette,
05:14on voit qu'il est réellement dans l'instant.
05:16Oui, et ça, il est toujours parfait dans ce genre d'occasion.
05:19Il a les mots justes.
05:21Il a, en plus, je suppose,
05:23l'émotion sincère qu'on a tous aujourd'hui.
05:26À l'époque,
05:28il était
05:28secrétaire général adjoint de l'Elysée
05:30et il était très proche de l'équipe au pouvoir,
05:34François Hollande,
05:35Manuel Valls et Bernard Cazeneuve.
05:38Donc, il a vécu aussi un peu très proche d'eux
05:41ces événements,
05:42en plus de les vivre comme citoyens.
05:45Et cette nuit d'horreur,
05:46effectivement, a dû le poursuivre,
05:48comme elle nous poursuit tous un peu.
05:50Alors, on oublie de temps en temps,
05:52on ne peut pas y penser tous les jours,
05:53mais c'est vrai que ça nous a tous frappés.
05:55À l'époque, j'étais au CSA,
05:57l'ancêtre de l'Arcom,
06:00et tout de suite,
06:01pendant toute la soirée,
06:02on se dit, tiens, d'abord l'horreur,
06:04prendre la mesure de l'horreur,
06:05téléphoner aux proches pour savoir où ils sont,
06:07et puis voir comment les médias réagissaient.
06:10Est-ce que c'était correct ?
06:11Est-ce qu'il n'y avait pas de mots blessants tout de suite ?
06:15Parce qu'on avait une peur de trouver des boucs émissaires.
06:17Émissaires, et puis pas du tout,
06:20comme l'a dit bien le Président,
06:22Paris a tenu, la France a tenu.
06:25On a montré un front uni par rapport à ce drame,
06:29et ça a été vraiment, par rapport à l'inimaginable,
06:33une très belle réaction collective et individuelle.
06:35– Vincent Crozet, vous vous êtes rendu aujourd'hui,
06:38devant le Bataclan, en place de la République,
06:40également, est-ce que vous pouvez nous décrire l'ambiance
06:43que vous y avez trouvée ?
06:44– C'était très touchant, beaucoup de jeunes sortant de la fac,
06:48des lycées, beaucoup de jeunes femmes avec des roses blanches.
06:51Ce qui m'a surpris, c'est le silence,
06:54le silence et le recueillement, avec beaucoup de pudeur.
06:58On traverse rarement des moments pareils dans Paris,
07:02c'est une ville effervescente, avec de la joie,
07:04Paris est une fête, et là, Paris était recueilli.
07:07Vraiment, ça m'a chamboulé, je vous le dis très clairement,
07:11je suis arrivé ici, j'étais tout ému.
07:12– Étienne Gérard, sur le sens de la cérémonie que l'on a vécue ce soir,
07:16ces commémorations aussi, il y a l'idée de retrouver une sorte d'unité nationale,
07:20de communion aussi ?
07:22– Bien sûr, il y a la communion,
07:24le fait qu'on fait partie d'un même ensemble et qu'on est ensemble,
07:28et puis il y a plus simplement une forme de compassion,
07:33d'empathie, de solidarité envers les victimes,
07:37c'est qu'on fait partie d'un tout,
07:40et on sait que certains d'entre nous ont payé un prix extrêmement fort
07:45à ce qui s'est passé ce soir-là,
07:47et qui a touché de manière à ce moment-là inédite
07:51notre mode de vie à nous, Français,
07:54parce que c'est vraiment ça qui était visé ce soir-là à Paris,
07:57et les modes de vie de la jeunesse française et de la jeunesse parisienne,
08:01parce que ce qui se passait ce soir-là,
08:02être à un concert, être en terrasse, à boire des verres,
08:06c'est ce que font tous les week-ends des Français.
08:09C'est aussi pour ça que chacun a pu se sentir partie prenante
08:14et une victime potentielle de ce qui s'est passé ce soir-là.
08:17– C'est ce qu'a rappelé d'ailleurs Emmanuel Macron,
08:19Marc Ecker, dans son discours tout à l'heure,
08:21en disant que 17 nationalités avaient été fauchées,
08:2417 pays représentés,
08:27mais que c'était la France à chaque fois qui était visée.
08:29– Oui, c'est la France et pas que,
08:31parce que Daesh est en guerre non seulement contre la France,
08:34mais contre l'Occident d'une manière générale.
08:36Dans la vision de Daesh, c'est vraiment une guerre de culture,
08:38une guerre de civilisation.
08:40Et ce qui est peut-être spécifique à ce groupe,
08:41c'est qu'avant on parlait beaucoup de groupes terroristes
08:43qui attaquaient les intérêts nationaux.
08:45La Daesh a vraiment voulu attaquer la nation elle-même,
08:47le cœur de la nation.
08:48Il s'agissait de polariser au maximum jusqu'à ce que la nation implose.
08:52Et Emmanuel Macron, je pense, a très justement rappelé,
08:55au-delà du recueillement,
08:56la résilience de la nation française qui a su faire corps,
08:59même s'il y a de la polarisation, il y a de la division.
09:03Daesh a quand même échoué à mettre notre pays à genoux.
09:05– L'un des moments forts de cette journée aussi,
09:07avant l'énoncé ce soir des 132 morts du 13 novembre,
09:10cela a été la lecture devant le Bataclan dans l'après-midi
09:12des 92 noms des personnes tuées dans la salle de concert
09:15qui rappellent bien sûr l'horreur de cette soirée.
09:18Mathilde Lemaire, vous étiez sur place pour France Info,
09:20devant le Bataclan justement, il y a 10 ans.
09:22Quelle image vous revient en premier à l'esprit ?
09:25– Il y avait beaucoup de sidérations, ça a été le chaos.
09:28Je me souviens de l'arrivée sur place assez dingue
09:32avec des secouristes, des médecins qui s'affairent dans tous les sens
09:35pour ce qui est du Bataclan.
09:36Mais il y avait aussi beaucoup de solidarité,
09:39peut-être un peu de cet esprit qu'on retrouve ce soir dans les rues de Paris
09:42où il fait la même météo qu'il y a 10 ans, il fait doux.
09:44– Un temps très doux, des gens en pérasses.
09:46– C'est vrai qu'il y a à la fois la gravité et en même temps,
09:49moi je me souviens, avant d'arriver au Bataclan,
09:51j'étais en face, pas très loin du petit Cambodge et du Carillon,
09:54en train de faire mes directs pour France Info sur un petit bout de trottoir.
09:57Et des gens m'ont vue depuis leur appartement en haut,
10:00ils m'ont dit mais restez pas, restez pas toute seule en bas, venez, montez.
10:03Donc je suis rentrée chez ces gens que je ne connaissais pas,
10:06qui m'ont accueillie parce que je trouvais que c'était plus confortable
10:08pour moi de travailler chez eux.
10:09Et surtout depuis la fenêtre de leur appartement, j'ai vu au loin.
10:13Et là j'ai pris la mesure du drame, l'ampleur de cette catastrophe
10:18parce qu'on a vu au loin, le Carillon, le petit Cambodge,
10:21et ces cadavres sous des draps blancs.
10:23Et il y avait du vent ce soir-là, les draps se soulevaient au loin.
10:27Et là c'était vraiment des images très fortes, si je dois retenir une des images.
10:30– Et vous parlez d'une sorte de solidarité aussi qui s'est immédiatement mise en place.
10:33Et Pierre Brossette, on a ressenti aussi cette solidarité.
10:35On a vu notamment des victimes qui ont chanté ensemble une sorte de chorale
10:40en fin de cérémonie ce soir, c'était un moment fort également.
10:41– Oui, c'était très beau, c'était un moment d'unité.
10:45Tous les discours l'ont exprimé, les deux présidents d'associations
10:49qui ont parlé, la maire de Paris et le président de la République.
10:52Et tous ont insisté sur le fait qu'on a présenté un front uni,
10:56solidaire et la fraternité, cette grande valeur.
11:00On oublie quelquefois en liberté, égalité, on oublie un peu la fraternité.
11:03Et là dans des moments de drame comme ça, ou de souvenirs de ces drames,
11:06tout d'un coup ça reprend tout son sens.
11:09Et c'est un des présidents d'associations qui a dit, il ne suffit pas de commémorer,
11:13il faut aussi savoir, comprendre, ressentir, aller vers l'autre.
11:19Et je trouvais que c'était des bons moments, des bons mots.
11:22C'est dommage que ça ne vienne pas souvent et que ça ne vienne qu'à l'occasion de drame.
11:26Mais c'est une valeur très importante qui est ce soir en plus très très bien mise en valeur
11:33par cette belle cérémonie.
11:34Je dois dire que c'était très beau, ces champs, ce recueillement, la lecture de ces noms dans chaque lieu.
11:42Tout s'est très bien déroulé, il n'y a pas eu de quoi.
11:44Vraiment 20 sur 20 pour un grand moment et qui était très utile.
11:48Marc Ecker, je rappelle que vous êtes spécialiste des questions de terrorisme et de radicalisation
11:52pour revenir au 13 novembre 2015. Il y a 10 ans, dès que les premières informations
11:56circulent sur le stade de France, puis les fusillades en terrasse,
11:59vous comprenez à l'époque tout de suite que nous avons affaire à une attaque terroriste d'ampleur ?
12:02On comprend parce que la menace était très forte. Il faut se remettre dans le contexte de l'époque.
12:06Il y a eu parfois des critiques sur le fait que ces adentats n'avaient pas été déjoués
12:10alors que c'était important. Il faut rappeler quand même qu'on est à l'époque
12:15des filières syriennes avec le sanctuaire syro-héréquien de Daesh qui est en place,
12:191500 Français qui sont partis sur place sur toute la période de la guerre civile
12:24avec des retours en nombre. L'été 2015, c'est aussi la vague de migrants
12:30et on sait maintenant que les terroristes, en tout cas pour certains d'entre eux,
12:35se sont infiltrés par ces routes migratoires. Donc c'était une situation extrêmement compliquée.
12:40Il faut se rappeler aussi qu'on avait eu toute une série d'attaques en 2015,
12:43des attaques plus petites, pas aussi sophistiquées que le 13 novembre.
12:47Mais souvenez-vous du Thalys, par exemple.
12:49Et puis on est dix mois après Charlie Hebdo, le 7 janvier.
12:52Évidemment. Donc en fait, la tension était palpable.
12:56Mais en réalité, elle était déjà palpable en 2014.
12:59On sentait que quelque chose allait se passer parce que le discours de Daesh
13:03dans la propagande du groupe était en train de changer.
13:06Il n'appelait plus seulement à la Hijra, à l'émigration en zone syro-irakienne,
13:10mais il disait si vous n'arrivez pas à rejoindre cette zone, à ce moment-là, passez à l'acte.
13:14Vincent Crouzet, vous qui avez collaboré dans le passé avec la DGSE,
13:17les renseignements extérieurs, ces attentats du 13 novembre préparés pendant un an,
13:21depuis la Syrie, puis la Belgique, les services de renseignement à l'époque
13:23n'ont pas été en mesure de les détecter ou de les empêcher en tous les cas.
13:28Je me méfie un petit peu du sport national français,
13:30qui est de chercher des responsabilités et de mettre en échec les services de l'État.
13:37Dans une situation, comme l'a expliqué Marc, qui était tout à fait exceptionnelle,
13:40avec des éléments aggravants, notamment l'installation de ce califat
13:45au Proche et au Moyen-Orient, en Syrie et en Irak.
13:51On avait aussi la situation sahélienne qui était extrêmement instable.
13:55On avait, c'est vrai à l'époque, et ce n'est plus le cas aujourd'hui,
13:59peut-être des services de renseignement qui collaboraient moins ensemble.
14:02Aujourd'hui, on a une communauté du renseignement qui est extrêmement soudée,
14:04avec des gens qui ont travaillé ensemble depuis longtemps.
14:06Regardez Laurent Nunez, le ministre de l'Intérieur, qui a été directeur général de la Sécurité Intérieure,
14:11qui a été coordonnateur du renseignement avant d'être préfet de police.
14:17Donc là, il y a toute une somme d'expériences de Nicolas Lerner, le DGSE,
14:20qui a avant été directeur général de la Sécurité Intérieure,
14:23donc qui a su prendre la mesure à la fois de la menace intérieure et de la menace extérieure.
14:31On parle beaucoup d'une génération Bataclan,
14:33mais on peut parler aussi dans les services de renseignement d'une génération du 13 novembre 2015,
14:39avec justement cette génération aujourd'hui qui est aux commandes
14:41et qui a pris vraiment toute son expérience à partir de ces événements-là,
14:47et de Charlie et du 13 novembre.
14:48On reparlera justement des conséquences aujourd'hui.
14:51Je voudrais qu'on revienne aux survivantes, ces attentats,
14:53il était très nombreux ce soir à cette cérémonie,
14:55puis tout au long de la journée dans les commémorations.
14:58Ils ont témoigné ces derniers jours avec le besoin ou l'envie,
15:01dix ans après, de tourner une page de leur vie.
15:03Écoutez David Fritz-Gopinger ce matin sur France Info,
15:05rescapé justement de l'attentat du Bataclan.
15:08L'idée, dix ans après, c'est quand même d'essayer d'en sortir.
15:10Être victime, ce n'est pas une profession, ce n'est pas non plus une identité.
15:12Ça touche plein de domaines, plein de choses.
15:15Mais ce n'est pas une profession.
15:20Et je pense que c'est important, parce que là, on est dans un moment de mémoire.
15:23Je pense qu'à un moment donné, nous, victimes, il est temps qu'on avance.
15:26Moi, en tout cas, je sens le besoin d'avancer.
15:29Et donc, ce chapitre victime à la retraite, il est important pour moi.
15:33Mathilde Lemer, vous connaissez bien David Fritz-Gopinger.
15:35Il a détenu un journal de bord pour France Info.
15:37On s'en souvient lors du procès en 2021-2022.
15:41Elle est forte, cette expression victime à la retraite.
15:43Oui, voilà, il faut rien à leur dire, aucune injonction à leur donner.
15:48Mais certains se disent qu'effectivement, cet anniversaire est un difficile, un douloureux bilan.
15:53Et ils avancent, de toute façon, tous avancent.
15:56Et c'est vrai que ces moments de solidarité, de recueillement,
16:00mais aussi d'altruisme quelque part, où on se regarde les uns les autres,
16:04c'est important pour eux.
16:05Et c'est ce qu'on a vu au procès, justement, en 2021-2022.
16:08Parce qu'un procès, pour encourir beaucoup de toutes sortes, un procès pénal,
16:12les victimes pensent toujours qu'elles vont trouver la paix, tourner une page, faire un deuil.
16:16Et rarement, c'est le cas, parce que la justice n'est pas vraiment là pour ça.
16:19Et c'est souvent une déception.
16:20Mais pour ce qui est du procès du 13 novembre, ça a été plutôt le cas, en fait.
16:24Parce que le procès a duré dix mois, déjà.
16:26Alors, il s'est passé beaucoup de choses dans le prétoire.
16:28Des interrogatoires, des experts sont venus.
16:29On a refait les événements.
16:32On a tout retracé pour déterminer les responsabilités.
16:34Il y a eu des témoins de victimes.
16:35Mais ça, c'était dans le prétoire.
16:36Et dans la salle, il s'est passé, en parallèle, quelque chose d'assez fort, en fait.
16:41Ces personnes, ces parties civiles, ont vu surgir,
16:43d'où elles n'imaginaient jamais voir surgir cela,
16:46de la tendresse, de la bienveillance.
16:47Des larmes, oui, qui coulaient, mais qui étaient essuyées par d'autres.
16:50Des mains tendues.
16:51Il s'est créé quelque chose, des réelles amitiés, des gens.
16:54David Fritz-Guppinger, je pense qu'il a une bonne dizaine de personnes
16:57qui sont ses amis les plus chers
16:59et qui étaient des victimes ce soir-là, des survivants, des endeuillés.
17:03Parce qu'ensuite, ils se sont retrouvés.
17:05Ils n'avaient rien à voir les uns avec les autres, des terrasses, du Bataclan.
17:08Et il s'est créé une communauté, même des protagonistes.
17:11Je pense au commissaire du 10e arrondissement de Paris
17:13qu'on a entendu ce matin sur France Info,
17:16qui, maintenant qu'on est bien d'autres victimes,
17:18il s'est créé comme une communauté.
17:19Et ça, c'est pour la vie.
17:20Alors certes, ils vont avancer, parce que leur vie, ils les rattrapent.
17:23Ils ont des enfants, ils vivent, ils se marient.
17:26Mais c'est ça qui est dingue,
17:28c'est qu'il restera quelque chose de positif malgré tout.
17:31De la noirceur, il est né quelque chose de lumineux,
17:33des amitiés, de très jolies choses aussi.
17:34Ce procès, et puis aujourd'hui, ces commémorations, ces 10 ans,
17:38Etienne Gérard, ça participe sans doute à la reconstruction de ces victimes ?
17:42C'est ce que disent la grande majorité des victimes,
17:45c'est que ça leur a fait un bien fou
17:47de voir leur statut de victime reconnu,
17:50et puis les fait réexposer,
17:53l'accusé et les accusés condamnés.
17:56Cette façon de cas la justice,
17:59d'acter les choses dans un cadre à la fois démocratique et républicain,
18:03on le répète à chaque fois,
18:05mais ça fonctionne, ça fait du bien aux gens.
18:08Donc c'est hyper positif.
18:09Et puis vous le savez tous ici,
18:12mais l'association désormais,
18:14Life for Paris,
18:15ils l'ont annoncé, va...
18:18Va s'arrêter, va être dissoute.
18:19Dissoute.
18:20C'est un signal là aussi,
18:22hyper fort,
18:23cette façon de passer outre ce statut de victime,
18:27pour dire, maintenant, on vit notre vie.
18:29Effectivement, on a été des victimes,
18:31mais on n'est pas que ça,
18:33et on ne va pas faire que ça.
18:34Quand on parle de résilience,
18:37là, on est vraiment...
18:38Donc pour moi, ce qu'est la résilience,
18:41c'est-à-dire la capacité à passer outre,
18:44à clore le chapitre,
18:46même si j'aime ce mot de résilience
18:48pour parler des individus, des personnes,
18:51je l'aime moins pour parler de la nation
18:54et de la menace djihadiste,
18:56parce que je trouve que ça met un peu trop à distance,
18:59ce mot résilience, l'ennemi,
19:01qui est le djihadisme et l'islamisme.
19:04Et c'est aussi, à mon sens, inapproprié
19:06quand on parle de la situation du pays,
19:09parce que la résilience,
19:10c'est quelque chose qu'on utilise
19:11pour un drame passé ou pour un deuil.
19:14Or, la menace, elle existe toujours.
19:16Les individus sont résilients,
19:18les personnes sont résilientes.
19:19Super !
19:20La nation n'a pas à être résiliente
19:22parce que la menace, elle existe toujours,
19:24elle a à être forte.
19:24Vous avez parlé de la fin de cette association
19:27Life for Paris,
19:28présidée par Arthur De Nouveau.
19:29Il disait, Sylvie-Pierre Brossolette,
19:31lui-même, que c'était aussi un soulagement
19:32de voir finalement ce poids de la mémoire
19:33être transféré des personnes,
19:36c'est-à-dire des victimes,
19:37à un nouveau lieu de mémoire
19:38avec ce jardin ce soir.
19:39Oui, il a cité Robert Badantet
19:41en disant que la vie est plus forte que la mort.
19:43C'était une très jolie formule.
19:45Effectivement, le symbole de ce jardin
19:47qui fleurit à chaque printemps,
19:48où la vie va toujours dominer,
19:50c'était une belle image
19:54et tous ces discours étaient faits
19:57pour passer une étape.
19:59C'est vrai que c'est dix ans
20:00où toutes les victimes ont continué
20:04à porter leur deuil,
20:05à réfléchir à cette situation épouvantable
20:09dans laquelle ils se sont retrouvés,
20:10à pleurer encore leur mort.
20:13C'est vrai que ça doit avoir une fin
20:14pour que les vivants qui sont autour d'eux
20:16puissent vivre aussi,
20:17parce que c'est un poids pour les autres
20:19que d'avoir cette souffrance à côté de soi.
20:21Et ils ont le courage
20:22d'essayer de dominer leur traumatisme
20:25et de continuer.
20:26Et c'est la meilleure façon, effectivement,
20:28de faire la nique
20:29à tous ceux qui ont voulu les abattre
20:31et ceux qui veulent encore le faire,
20:33de montrer qu'il y a une nation debout
20:34et pas en train de pleurer,
20:36juste décider à combattre.
20:38Et l'attitude offensive
20:39du président de la République ce soir
20:40en disant qu'il y a eu le terrorisme
20:42de il y a dix ans,
20:43mais il y a celui d'aujourd'hui,
20:44on va aussi le combattre.
20:45On sait tous que la menace est très forte,
20:47on va sans doute en parler,
20:48mais il y a une nation
20:50qui n'est pas là
20:50en train de penser ses plaies,
20:52mais en train de fourbir
20:53ses armes préventives.
20:54Et pour les victimes,
20:55essayez aussi, entre guillemets,
20:56de reprendre une vie normale.
20:58C'est possible,
20:59ça, Mathilde Le Maire,
20:59dix ans après ?
21:00Parce que c'est des destins
21:01et des individualités
21:03et des personnalités.
21:04Dans tous les cas,
21:05ils ne seront plus jamais comme avant.
21:06Il y a toujours...
21:07Tous disent,
21:08il y a avant et après
21:09le 13 novembre.
21:10Clairement,
21:11leurs vies ont été bouleversées
21:12et pour toujours.
21:13Cette reprise de la vie normale,
21:15Vincent Crouzet ?
21:16Oui, c'est très important.
21:17Quand on parle de la lutte
21:18antiterroriste,
21:20le travail des services
21:21de sécurité et d'enseignement,
21:23c'est le haut du spectre.
21:24Mais finalement,
21:24c'est un travail quotidien
21:25de tout le monde,
21:26de tous les citoyens.
21:27Et finalement,
21:27ce qui se passe dans Paris ce soir,
21:28c'est aussi de la lutte antiterroriste.
21:30De dire, voilà,
21:31la vie reprend,
21:32vous n'avez rien changé
21:33à nos habitudes,
21:35à notre liberté,
21:36à l'égalité,
21:37à la fraternité,
21:38dont parlait Sylvie tout à l'heure.
21:41Et c'est ça aussi
21:41la lutte antiterroriste.
21:43C'est aussi l'effort
21:44de toute une nation,
21:45l'unité de toute une nation.
21:46C'est très important.
21:47Et en essayant pour les victimes
21:48et puis pour les autres aussi,
21:49les Français en général,
21:50de ne plus avoir peur au quotidien.
21:52Est-ce qu'un nouveau 13 novembre
21:53serait possible aujourd'hui,
21:54Marc Eker ?
21:55La probabilité est faible
21:57pour les raisons
21:58qu'on mentionnait avant.
21:59C'est-à-dire qu'en 2015,
22:00on a eu quand même
22:01une conjonction d'événements
22:03qui n'est plus aujourd'hui là.
22:07Il y avait le califat syro-irakien
22:08qui a été détruit
22:09avec la perte de Barouz,
22:11le dernier réduit de Daesh,
22:13en 2019.
22:14Il y a eu ces conditions
22:15très particulières
22:15dans lesquelles le commando
22:17a pu s'infiltrer
22:18à l'été 2015.
22:19Ces conditions
22:20ne sont plus réunies non plus.
22:21Mais cependant,
22:22la menace reste quand même
22:23toujours élevée.
22:24Simplement, elle a changé.
22:25On est toujours en urgence attentat,
22:27notamment parce qu'on a
22:28tous ces attentats déjoués.
22:29Emmanuel Macron a rappelé le chiffre,
22:3185 attentats déjoués
22:33depuis 10 ans.
22:34On sait qu'il y en a eu 6
22:35depuis le début de l'année,
22:369 en 2024.
22:37Et puis, il faut quand même
22:38le rappeler,
22:38il y a 6 individus
22:40qui ont réussi à échapper
22:41à la vigilance
22:42des services de sécurité
22:43depuis l'été 2024
22:44et qui sont passés à l'acte.
22:465 liés à la mouvance djihadiste
22:48et 1 à l'ultra-droite.
22:50Donc ça, ça maintient quand même
22:51le niveau de menaces.
22:54On dit que la menace aujourd'hui
22:55est endogène, ça veut dire quoi ?
22:57Elle est essentiellement endogène,
22:58c'est-à-dire qu'on a affaire
22:59surtout à du terrorisme d'inspiration.
23:01Ce sont des individus
23:01qui vivent en France,
23:03qui pour beaucoup sont français,
23:04qui se radicalisent
23:06et décident de passer à l'acte
23:07sans lien opérationnel
23:08avec l'organisation en tant que telle,
23:10mais qui consomment sa propagande.
23:12Et dans la propagande,
23:13il y a non seulement
23:13des appels à passer à l'acte,
23:15mais il y a également
23:16les tutos.
23:16On explique comment passer à l'acte,
23:18souvent avec des moyens
23:19low cost,
23:20des couteaux,
23:21des voitures béliers,
23:22etc.
23:22Et donc,
23:23encore une fois,
23:24ça maintient ce niveau de tension
23:26et ce niveau de pression
23:27sur les services spécialisés,
23:30mais aussi sur la société.
23:31– Vincent Crouzet,
23:32dans son discours tout à l'heure,
23:33Emmanuel Macron a mis en garde
23:34justement contre un djihadisme,
23:35je le cite,
23:35qui renaît sous une autre forme
23:36insidieuse et moins détectable.
23:39– Oui, avec l'auto-radicalisation,
23:41l'auto-détermination
23:42de devenir terroriste
23:43de plus en plus jeune.
23:45Parmi les trois interpellés
23:46le 10 octobre,
23:47donc la petite cellule…
23:48– Trois jeunes femmes.
23:49– Trois jeunes femmes.
23:50La chef de groupe,
23:5119 ans,
23:52vous vous rendez compte.
23:5370%,
23:54ça c'est Olivier Christen,
23:55le procureur de la République
23:56qui le rappelait,
23:56et ça a été à nouveau confirmé
23:58par la DGSI,
24:01Madame Berton,
24:0270% des interpellés
24:03depuis 2023
24:05ont moins de 21 ans.
24:08Donc là aussi,
24:09et remis aussi en question,
24:10notre système éducatif,
24:12familial,
24:14la plupart du temps
24:14sont des gamins paumés,
24:15qui sont solitaires,
24:16qui sont seuls,
24:17qui se montent à tête,
24:17qui sont sectarisées
24:19de manière idéologique
24:21et dans une religiosité précoce,
24:24et ça doit être détecté
24:26au plus tôt
24:26par les services sociaux,
24:28par l'éducation nationale,
24:29par les familles, etc.
24:30Tout le monde a un rôle à jouer.
24:31– Les attentats du 13 novembre,
24:33Marc Hecker revendiquait,
24:34on s'en souvient,
24:34par Daesh,
24:35du 7 janvier plus tôt dans l'année,
24:36Charlie Hebdo
24:37et l'Hypercacher
24:37par Al-Qaïda.
24:38Quelle menace
24:39représentent encore aujourd'hui
24:40ces deux organisations ?
24:41– Alors Charlie Hebdo
24:42et l'Hypercacher,
24:43la particularité,
24:44c'est que les deux organisations
24:45avaient revendiqué
24:46ce qui est extrêmement rare
24:49en réalité,
24:49même un cache-proc unique
24:50dans l'histoire
24:52de ces organisations.
24:53Que reste-t-il ?
24:55Alors en zone siro-irakienne,
24:57le groupe a été
24:58énormément affaibli,
24:59mais Daesh était conçu
25:01comme un califat global
25:02avec des provinces
25:02qui ont des états de forme
25:04variés selon les zones,
25:06mais il y a certaines zones
25:07où l'organisation est vivace.
25:09Et pour ce qui est
25:10d'Al-Qaïda,
25:10là encore,
25:11il y a une stratégie
25:12de décentralisation
25:12mise en œuvre
25:13et notamment en Afrique,
25:16quand on voit
25:16ce qui se passe
25:16autour de Bamako
25:17en ce moment,
25:18c'est un groupe lié
25:19au Sahel,
25:20c'est un groupe lié
25:21à Al-Qaïda
25:22qui est à la manœuvre
25:23et qui est particulièrement
25:25efficace.
25:26– Et on s'intéressera
25:26à la réponse politique
25:27et sécuritaire en France
25:29disons après ces attentats.
25:30Dans un instant,
25:31dans la seconde partie
25:32des informés,
25:33restez bien avec nous.
25:33Il est 20h30
25:34sur France Info.
25:34– Et l'info,
25:40c'est avec Stéphane Milhomme.
25:41– Et c'est la fin
25:42d'une grève
25:43de plus de 100 jours
25:44aux Etats-Unis.
25:45Chez Boeing,
25:45les syndiqués ratifient
25:47l'offre d'accords sociaux
25:48proposés par le constructeur
25:50aéronautique.
25:50Le travail reprendra
25:51ce lundi.
25:53C'était le cinquième vote
25:55depuis le mois de juillet
25:56et les représentants
25:57des 3000 salariés
25:58avaient déjà refusé
25:59les précédentes propositions.
26:00La nation est garante
26:02que tout sera fait
26:04pour empêcher
26:05toute nouvelle attaque.
26:06La promesse
26:07d'Emmanuel Macron
26:07ce soir depuis
26:08le Jardin du Souvenir.
26:10C'est ce lieu inauguré
26:11à l'arrière de l'hôtel
26:12de ville de Paris
26:13pour honorer la mémoire
26:14des 132 morts
26:14des attentats
26:16de novembre 2015
26:17à Paris et Saint-Denis
26:18et ses centaines
26:20de blessés.
26:21Le président de la République
26:22a également rendu
26:24un hommage appuyé
26:25aux forces de l'ordre
26:26qui ont fait preuve
26:27d'un courage infini
26:29et il l'assure,
26:30les policiers intervenus
26:31dans le Bataclan
26:32seront décorés
26:33de la Légion d'honneur.
26:35Les huit premiers détenus
26:36ont été transférés
26:37aujourd'hui
26:38à la prison sécurisée
26:39de Condé-sur-Sarthe
26:40en Normandie.
26:42Il devrait être
26:42une quarantaine
26:43ces prochaines semaines
26:44selon le garde des Sceaux
26:46Gérald Darmanin.
26:47Des détenus très dangereux
26:48et en priorité
26:49des narcotrafiquants.
26:50Condé-sur-Sarthe
26:51est la seconde prison
26:52en France dédiée
26:53à ce type de prisonnier
26:54après Vendin-le-Vieille
26:56dans le Pas-de-Calais.
26:58En plein examen
26:58du budget,
26:59les députés
27:00transforment
27:00la niche fiscale
27:01Coluche
27:02en crédit d'impôt.
27:03C'est une nouvelle mesure
27:04souhaitée par les députés
27:05insoumis.
27:06Elle va permettre
27:07à tous les foyers
27:08qu'ils soient imposables
27:09ou non
27:09de bénéficier
27:10de ce coup de pouce fiscal
27:11après avoir fait un don
27:13aux associations humanitaires
27:14ou aide à la personne.
27:15Cette réduction,
27:1675% de l'argent
27:18versé et plafonné
27:19à 1 000 euros
27:19ne concernait
27:20jusqu'à présent
27:21que les foyers imposables.
27:23Et puis France-Ukraine,
27:25c'est dans un quart d'heure
27:25le coup d'envoi
27:27de ce match de football
27:27dans le cadre
27:28toujours des qualifications
27:30pour le mondial
27:31de l'été prochain
27:32aux Etats-Unis.
27:33En cas de victoire,
27:33les Français
27:34seraient assurés
27:35d'être partants
27:36pour cette prochaine
27:37Coupe du Monde.
27:38Avec ce soir en studio
27:48Mathilde Lemaire
27:49du service police-justice
27:50de France-Info,
27:51Marc Ecker,
27:52directeur exécutif
27:53de l'Institut français
27:54des relations internationales,
27:55spécialiste du terrorisme
27:56et de la radicalisation.
27:58Vincent Crouzet,
27:59ancien collaborateur
28:00de la DGSE,
28:01les renseignements extérieurs
28:02et écrivain.
28:03Sylvie-Pierre Brossolette,
28:04éditorialiste au point
28:05et Étienne Girard,
28:06rédacteur en chef société
28:07à l'Express.
28:09Nous avons parlé
28:09dans la première partie
28:10des informés,
28:11des victimes.
28:12Aujourd'hui,
28:12largement présente ce soir
28:14à la cérémonie
28:15et puis aussi
28:16lors de toute cette journée
28:17de commémoration.
28:19Parlons aussi
28:20des politiques,
28:21des responsables
28:21politiques français
28:22présents sur place.
28:23François Hollande,
28:24Bernard Cazeneuve,
28:25Manuel Valls
28:26le soir du 13 novembre,
28:28il y a 10 ans,
28:28des responsables politiques
28:30affectés également
28:30par la situation.
28:31François Hollande,
28:32alors président,
28:33en a souvent parlé.
28:34Il est bien sûr présent
28:34à toutes ces cérémonies
28:35tout comme Bernard Cazeneuve,
28:36alors ministre de l'Intérieur,
28:37il était l'invité ce matin
28:39du 8.30 France Info.
28:41Moi, j'ai pleuré
28:42beaucoup
28:42pendant toute cette période-là,
28:44mais seul.
28:46Et j'ai pleuré
28:47sur tout le chagrin,
28:48parce que
28:49j'ai moi-même
28:51une famille,
28:53des enfants
28:53qui auraient pu
28:54se trouver
28:55au Pataclan
28:56ce soir,
28:56ce soir-là,
28:58et par conséquent,
28:59ce que je vivais,
29:00mais comme tous les Français,
29:01ce n'était pas parce que
29:01j'étais ministre de l'Intérieur,
29:02tous les Français
29:03éprouvé cela.
29:04Mais bien entendu,
29:06je ne pouvais pas
29:07accepter que
29:10ce chagrin
29:11puisse se voir
29:12ou être décelé,
29:13parce que nous avions
29:14une fonction
29:14qui nous imposait
29:16de l'exercer
29:18dans la plus grande
29:19sobriété,
29:19la plus grande maîtrise
29:20et la plus grande retenue.
29:21Bernard Cazeneuve
29:22sur France Info
29:23qui dit aussi
29:23repenser sans cesse
29:25à ces attentats.
29:26Étienne Girard,
29:26il parle,
29:27l'ancien ministre de l'Intérieur,
29:28ancien Premier ministre aussi,
29:29de chagrin en partage.
29:31Oui,
29:31c'est des mots très forts.
29:33Effectivement,
29:34nous,
29:34on mesure assez peu
29:35ce que peut être
29:36la pression
29:38et le désarroi
29:39pour un homme d'État
29:41dans une situation
29:42telle que celle-là,
29:43puisqu'ils sont
29:43au contact direct
29:45avec des personnes endeuillées,
29:48des personnes
29:49qui vivent l'horreur.
29:50Ça avait été le mot
29:51d'ailleurs utilisé
29:52par François Hollande
29:53ce jour-là.
29:54Il l'a réutilisé
29:55ce matin.
29:57On s'en souvient tous.
29:59Ce qui est intéressant
29:59dans la réponse
30:00à ces faits-là,
30:03à ce terrorisme
30:04de retour dans notre pays,
30:06c'est que chacun
30:07se fera son idée,
30:08mais il y a eu plus
30:09de dix lois
30:10antiterroristes depuis.
30:12On a largement
30:12durci
30:13l'arsenal législatif.
30:15Il y a des capacités
30:15d'écoute
30:16des services
30:17de renseignement
30:17bien supérieurs,
30:19des moyens humains
30:19des services
30:20de renseignement
30:20bien supérieurs,
30:21des capacités
30:22d'assignation
30:22résidence,
30:23de perquisition.
30:24On connaît ça.
30:25Pourtant,
30:26notre État de droit,
30:27nos principes démocratiques
30:28républicains
30:29ont tenu.
30:31Et ça,
30:31je crois qu'on peut
30:32quand même,
30:33en tant que nation,
30:34s'en féliciter.
30:35C'est-à-dire qu'il y a
30:35une réponse
30:36qui a été proportionnée,
30:38qui a été,
30:38me semble-t-il,
30:39mais c'est subjectif,
30:40graduée
30:41à ce que demandait,
30:43ce que commandait
30:44la situation.
30:45On se souvient,
30:45on se souvient,
30:45Sylvie Père-Bossolette,
30:46effectivement,
30:47de ce discours
30:48à minuit,
30:49à peu près,
30:49de François Hollande
30:50le soir du 13 novembre.
30:52Il a fallu faire vite
30:53pour les responsables politiques,
30:54l'état d'urgence décrété
30:55le 16 novembre,
30:57seulement trois jours après.
30:58Il a montré
30:59une vraie émotion,
31:00une vraie émotion,
31:01un vrai talent,
31:02surtout qu'évidemment,
31:03par définition,
31:03il n'avait rien pu préparer.
31:04Il le raconte lui-même
31:06et le discours lui est sorti
31:07comme ça,
31:08de chic,
31:08ça a été parfait.
31:10Il a vraiment très,
31:10très bien réagi.
31:12Toute cette équipe
31:12a très bien réagi
31:14avec dignité,
31:16fermeté,
31:17calme
31:17et ça a sûrement contribué
31:19à calmer le jeu politique
31:20dans le pays.
31:21D'ailleurs,
31:22je suis intéressé
31:22de voir que François Hollande
31:23dit aujourd'hui
31:24chez nos confrères du monde
31:25qu'il n'est pas absolument certain
31:27que le même drame
31:28aurait lieu aujourd'hui.
31:30Est-ce qu'il y aurait eu
31:30la même réaction
31:31de calme et d'unité du pays ?
31:34Il est plus pessimiste
31:35vu les patients
31:36très inflammés
31:37qu'on vit aujourd'hui,
31:40ne serait-ce que
31:40la montée de l'antisémitisme,
31:42un certain parti politique
31:43qui cultive quand même
31:45certaines idées
31:47assez xénophobes,
31:49etc.
31:50On pourrait craindre
31:51que s'il y avait
31:53un drame de ce niveau-là,
31:54on n'ait pas une réaction
31:56aussi résiliente
31:57et calme.
31:58Mais enfin,
31:58à l'époque,
31:59ça a été très bien maîtrisé.
32:00Moi,
32:01je l'ai un petit peu
32:01entendu quand même
32:02comme une peau de banane
32:02à son successeur,
32:03plus qu'autre chose.
32:04C'est-à-dire qu'on a su gérer
32:06en 2015,
32:08ça de manière très calme
32:09avec beaucoup de sang-froid,
32:09ce qui est vrai.
32:10Je me souviens du film
32:11de Moati sur Cazeneuve
32:13dans les jours
32:13qui ont suivi
32:14l'attentat de Charlie.
32:15Le sang-froid
32:16de ce serviteur de l'État
32:18est absolument exceptionnel.
32:19Je veux dire,
32:20au bout de trois jours,
32:21il n'était pas du tout fatigué,
32:22il tenait le coup,
32:24il menait ses équipes,
32:26il avait énormément
32:26de lucidité.
32:27C'était assez exceptionnel.
32:29Maintenant,
32:29je crois qu'aujourd'hui,
32:30l'État français dispose
32:31et est beaucoup mieux outillé
32:32pour lutter contre le terrorisme.
32:34Le renseignement français
32:35est mieux organisé,
32:36beaucoup plus soudé.
32:39Maintenant,
32:39c'est vrai
32:40que la situation politique
32:41connaît des radicalisations
32:42telles
32:43qu'effectivement,
32:44toute la nation,
32:44peut-être,
32:45ne serait pas soudée
32:46de la même manière.
32:48Mais néanmoins,
32:49peut-être que,
32:50justement,
32:50ça nous permettrait
32:51de nous rassembler à nouveau.
32:53Marc Ecker,
32:53le 13 novembre 2015,
32:54c'est un basculement
32:55dans notre réponse
32:56sécuritaire et législative
32:57par rapport au terrorisme ?
32:58La réponse législative,
33:00notamment,
33:00a commencé avant.
33:01Il faut se souvenir
33:01que le 13 novembre 2014,
33:03un an jour pour jour,
33:04avant les attentats
33:05du 13 novembre 2015,
33:07il y a la première loi
33:08antiterroriste
33:09de cette période
33:10des filières syriennes.
33:11Il y en avait évidemment eu
33:12d'autres avant,
33:13depuis les années 80.
33:14Et puis ensuite,
33:15il y en a eu toute une série.
33:16Le changement notable,
33:18très notable,
33:19après le 13 novembre 2015,
33:20c'est la période
33:21de l'état d'urgence
33:21qui a duré jusqu'à la fin
33:23octobre 2017.
33:25Alors très concrètement,
33:26l'état d'urgence,
33:26ça voulait dire quoi ?
33:28Ça voulait dire
33:28des perquisitions administratives,
33:30il y en a eu à peu près
33:304 500 pendant cette période.
33:32Ça voulait dire
33:33des assignations à résidence,
33:34il y en a eu à peu près 750.
33:36Ça voulait dire
33:36des fermetures administratives
33:37de lieux de culte,
33:38il y en a eu 19
33:39sur 2 400 à peu près
33:40mosquées en France.
33:41Donc c'était vraiment
33:41une toute petite partie.
33:44Et puis,
33:45on est sortis
33:45de l'état d'urgence
33:46avec une loi,
33:47la loi CILT,
33:48Sécurité intérieure
33:49et lutte contre le terrorisme,
33:50qui reprenait
33:51certains aspects
33:52de l'état d'urgence
33:53dans le droit commun,
33:54mais en les encadrant,
33:55en les atténuant.
33:56Par exemple,
33:57les assignations à résidence
33:58aujourd'hui n'existent plus.
33:59Il y a des micasses,
34:00mais ces mesures administratives
34:02sont limitées
34:03au territoire minimal
34:04d'une commune.
34:06Mathilde Lemaire,
34:06je voulais y revenir
34:07sur cette éventualité
34:08d'un nouveau 13 novembre.
34:10Un 13 novembre aujourd'hui,
34:11on ne peut pas faire
34:11de fiction évidemment,
34:12mais ce qui a changé
34:13aussi beaucoup,
34:14c'est la doctrine
34:15des policiers sur le terrain.
34:16Leur formation initiale
34:18dans les écoles de police,
34:19leur formation continue ensuite,
34:20que ce soit
34:21les gardiens de la paix,
34:22les officiers,
34:23ont évolué.
34:24A l'époque,
34:24on leur disait,
34:26en cas de tuerie de masse,
34:27parce qu'on parle
34:28plus globalement
34:28de tuerie de masse,
34:30il fallait se mettre à l'abri,
34:31appeler un service spécialisé,
34:32le Règle,
34:33le BRI,
34:33où qu'il soit,
34:35selon l'endroit
34:36où ils étaient,
34:37et attendre finalement.
34:38Et aujourd'hui,
34:39ce n'est plus ça la doctrine.
34:40Quand on choisit
34:41le métier de policier désormais,
34:43on sait qu'il y a
34:44cette menace-là,
34:44ce risque-là,
34:45qu'il est intégré
34:46dans la doctrine
34:47et qu'il faut savoir intervenir.
34:49Alors il y a un commissaire
34:50qui est rentré
34:52dans le Bataclan
34:52et qui a tué
34:53un des terroristes,
34:53mais ça,
34:54ce n'était pas
34:54dans sa feuille de route
34:55entre guillemets.
34:56Emmanuel Macron,
34:57on a parlé tout à l'heure
34:57de son discours.
34:58Il a évoqué
34:59beaucoup des protagonistes
35:00un peu dans l'ombre
35:00de ce 13 novembre,
35:02mais effectivement,
35:03aujourd'hui,
35:03un gardien de la paix,
35:04un officier,
35:05un commissaire
35:06se devraient d'intervenir
35:08parce que s'il n'intervient pas,
35:09il y aura plus de morts.
35:10On a beaucoup appris
35:11de ce triste 13 novembre.
35:13La journée de commémoration
35:13aujourd'hui
35:14qui a débuté
35:15au Stade de France,
35:16là où tout a commencé
35:17il y a dix ans,
35:17une première explosion.
35:18On s'en souvient
35:19un terroriste
35:19ayant déclenché
35:20sa ceinture d'explosif.
35:22Bilan,
35:22un mort.
35:23Il s'appelait Manuel Diaz.
35:24Ce soir-là,
35:25c'est un match amical.
35:26France-Allemagne,
35:27hasard du calendrier.
35:28Les Bleus jouent à nouveau
35:29ce soir,
35:29un 13 novembre,
35:30dix ans plus tard,
35:30mais au Parc des Princes
35:31face à l'Ukraine.
35:32On joue une qualification
35:33pour le mondial
35:34l'an prochain,
35:35mais tout le monde,
35:36y compris chez les joueurs,
35:37pense d'abord
35:37à cet anniversaire.
35:38Xavier Montferrand
35:39et Julien Froment,
35:40une cérémonie hommage
35:41va débuter
35:42d'un instant à l'autre.
35:43Bonsoir Victor,
35:44bonsoir à tous.
35:44Bonsoir à tous.
35:46Pas d'hommage particulier,
35:47à vrai dire,
35:48même s'il va y avoir
35:48une minute de silence
35:50après les îles.
35:51Vous entendez l'hymne ukrainien
35:52derrière nous
35:54qui résonne.
35:54Il y a une banderole
35:55faisant référence à la paix
35:58devant le maillot bleu
35:59qui est au milieu du terrain
36:02pendant les îles.
36:03Et puis,
36:03il y aura également
36:04un moment
36:05à la treizième minute
36:06où effectivement
36:07les supporters
36:08feront un geste
36:10avec le téléphone,
36:11la petite lumière.
36:12Il y aura quelque chose
36:12dans les tribunes.
36:13Voilà pour l'hommage
36:14qu'il y aura.
36:15Mais évidemment,
36:15tout le monde ici
36:16pense à ce 13 novembre.
36:18Effectivement,
36:18ça va être fait
36:19avec sobriété
36:21et avec recueillement.
36:23On va d'abord entendre
36:24la Marseillaise
36:25qui va être entonnée
36:26par les 45 000
36:28spectateurs français
36:29La Marseillaise.
36:30La Marseillaise
36:32La Marseillaise
36:33La Marseillaise
36:34La Marseillaise
36:35La Marseillaise
36:36La Marseillaise
36:37La Marseillaise
36:38La Marseillaise
36:39La Marseillaise
36:40La Marseillaise
36:41La Marseillaise
36:42La Marseillaise
36:43La Marseillaise
36:45La Marseillaise
36:49La Marseillaise
36:50La Marseillaise
36:51Sous-titrage MFP.
37:21Et voilà pour cette Marseillaise, évidemment, teintée particulièrement d'émotion, même si les gradins sont un peu clairsemés ce soir, il faut bien le dire, au Parc des Princes.
37:37Un match, un jeudi soir, peut-être aussi avec ce contexte, finalement, peut-être que les gens n'avaient pas forcément envie de venir ce soir au Parc des Princes.
37:47C'est vrai qu'habituellement, notamment les virages Auteuil et Boulogne du Parc des Princes sont très garnis pour les matchs de l'équipe de France.
37:54Mais c'est vrai que ce soir, il y a pas mal de sièges vides.
37:57C'est la meilleure preuve que c'est un match assez particulier, à vrai dire, ce soir.
38:01On est sur un match de qualification.
38:03Si les Bleus l'emportent ce soir, ils vont au Mondial, aux États-Unis.
38:07Dans un autre contexte, il n'y aurait même plus un bout de plastique disponible dans les gradins.
38:12Ce soir, c'est particulier quand même.
38:14Oui, alors que les deux équipes font les photos protocolaires et qu'ensuite, il y aura la minute de silence pour cette commémoration de ce 13 novembre 2015.
38:26Les Bleus qui ont toujours...
38:28On va revenir vers vous, Julien Fremant et Xavier Montferrand.
38:30Vous nous prévenez dès qu'il y a cette minute de silence qui démarre peut-être se rappeler au-delà de l'émotion palpable.
38:35Ce soir, Vincent Crouzet, on se souvient, il y a dix ans, que le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd, beaucoup plus grave au sein du Stade de France.
38:42Les terroristes qui n'avaient pas de billets n'avaient pas pu entrer justement dans l'enceinte du Stade.
38:46Oui, montrant quand même une certaine improvisation et un non-professionnalisme sur le site du Stade de France, heureusement, avec malheureusement tout de même une victime.
38:57Et puis ces moments très spectaculaires où ceux qui ont suivi le match à la télévision, comme moi, ont entendu les détonations.
39:03Le président de la République a entendu les détonations comme tous les spectateurs.
39:09Et effectivement, on est passé à côté du... Oui, on est passé vraiment à côté d'une situation extrêmement difficile.
39:14Mais les autorités ont su très bien gérer la situation en évitant les mouvements de panique,
39:19en évitant que les spectateurs se ruent à l'extérieur du Stade et s'engouffrent, notamment dans la station de métro.
39:26Donc voilà, ça a été extrêmement bien géré par le préfet de police.
39:30Et retour au Parc des Princes, Xavier Montferrand et Julien Fremont pour cette minute de silence en hommage aux victimes du 13 novembre.
39:36Oui, les joueurs qui sont en train de se positionner au niveau du rond central avec cette bâche où il y a écrit « Football for Peace », le football pour la paix.
39:47Et donc la sélection ukrainienne et la sélection française qui vont se réunir au niveau de ce rond central avec notamment aussi l'arbitre et ses assistants pour cette minute de silence.
40:00La fédération française de football et l'ensemble du football français ont été profondément meurtris par les attentats qui ont frappé notre pays.
40:12Le Stade de France à Saint-Denis et particulièrement la ville de Paris le 13 novembre 2015.
40:17Dix ans après, la fédération française de football s'associe aux commémorations nationales pour honorer la mémoire des victimes.
40:27Ce soir, nous exprimons également notre solidarité envers le peuple ukrainien uni sous le message « Football for Peace ».
40:34Et la fédération, je vous remercie de bien vous enlever, si vous pouvez, à votre sable, une minute de silence.
40:41Voilà, cette minute de silence qui va commencer au Parc des Princes, on entend les consignes effectivement en anglais et après celle en français.
40:56Ça rappelle Sylvie-Pierre Brossolet, ce qu'a dit aussi Emmanuel Macron, Anne Hidalgo également, qui avaient été touchées finalement ce soir-là.
41:02Eh bien, différentes choses, le sport, l'art et puis la façon de vivre des Français dont on a parlé tout à l'heure.
41:08Toutes nos valeurs occidentales, si on peut dire, qui sont un peu caricaturées par l'État islamique, pour qui nous vivons de manière totalement amorale.
41:21Et donc, pour nous toucher au cœur, effectivement, plutôt que de détruire éventuellement des bâtiments, etc., ils ont voulu toucher des symboles de gens qui exerçaient leur plus simple liberté dans notre culture.
41:32Mais je voulais revenir d'une seconde sur les nouvelles menaces, parce qu'il y a beaucoup de jeunes dans le sport, sur les terrasses, etc.
41:39Et les nouvelles menaces viennent des jeunes, c'est ça qui est terrible, vous en avez dit un mot.
41:43Et que les deux interviews aujourd'hui, et de Nicolas Lerner de la DGSE dans le Figaro, et du chef de la cellule antiterroriste dans le point de la DGSI,
41:52insistent sur ce phénomène, c'est cette radicalisation jeune, mais via les réseaux sociaux.
41:56Et s'il y a quelque chose qu'on pourrait faire, c'est effectivement mettre le paquet sur cette régulation des réseaux sociaux.
42:02Je sais que déjà, beaucoup, les plateformes collaborent, elles font le maximum, mais on pourrait faire plus.
42:09Et parce que ça fait partie des difficultés pour détecter ces personnes solitaires, jeunes et quelquefois très isolées,
42:16qui se mettent sur les réseaux sociaux, qui se radicalisent à toute allure et qu'on n'arrive pas à coincer.
42:20Donc, ou à coincer à temps, on en coince beaucoup, mais pas totalement suffisamment.
42:26Et ce phénomène de réseaux sociaux fait partie des nouvelles menaces.
42:31C'est encore bien, bien pire qu'il y a dix ans.
42:33Et que par rapport au théâtre extérieur, dont Nicolas Lerner explique qu'il faut quand même essayer de juguler,
42:38l'éventuelle sédentarisation sur trois théâtres extérieurs, en Syrie, dans la zone afghano-pakistanaise et en Afrique.
42:46Là, il y a des foyers qui peuvent quand même nous revenir, même si la menace exogène est moins urgente et moins prégnante qu'il y a dix ans.
42:55Mais la menace interne via les réseaux sociaux et via les jeunes, elle, elle est terrible.
43:00Et je pense que ça doit être l'ennemi numéro un aujourd'hui.
43:04Marc Ecker, on a les moyens de lutter par rapport à ces réseaux sociaux ?
43:07Là aussi, beaucoup de choses ont été faites. En réalité, il y a dix ans, on avait déjà beaucoup de phénomènes de radicalisation sur Facebook, sur Twitter, etc.
43:14Ce qui s'est passé, c'est qu'il y a des lois qui ont été adoptées.
43:17Il y a eu des dispositions au niveau européen également qui ont été adoptées.
43:21Et puis, les plateformes elles-mêmes ont évolué.
43:23On a mis en place la modération et on utilisait notamment l'intelligence artificielle pour détecter certains contenus qui, avant, passaient des contenus ultra violents,
43:30des égorgements, des décapitations, par exemple.
43:32Aujourd'hui, ça, c'est bloqué.
43:35En tout cas, c'était avant que Elon Musk arrive et dégrade la modération, les discours de haine ont reflambé sur les réseaux sociaux.
43:42Mais ce qu'on a vu, c'est qu'à l'époque, quand ces mesures ont été prises, il y a eu une adaptation de la menace.
43:48Ils sont allés sur des applications chiffrées, sur Telegram.
43:50Puis, quand Telegram a fait la chasse, ils sont allés sur d'autres supports encore.
43:54Donc, c'est très compliqué à suivre.
43:56Et sur le rajeunissement, moi, j'avais été frappé par un cas que j'avais suivi qui était un groupe Telegram en 2017 de très jeunes filles qui s'appelaient Lyon.
44:04Et c'était un mélange de discussions, de culture lol, de morbidité et de djihadisme.
44:11Elles voulaient aller tuer du couffard et elles le disaient comme ça.
44:13Elles évoquaient des massacres de masse.
44:15Et à l'époque, il y avait déjà la vigilance des infidèles.
44:20Et il y avait déjà une surveillance.
44:21Et donc, ce groupe avait été démantelé.
44:23Les jeunes filles arrêtées, condamnées à des peines très faibles parce qu'elles étaient mineures.
44:28Et puis, parce qu'elles en étaient au stade des discussions.
44:31Il n'y avait pas véritablement de planification avancée.
44:34Donc, ce phénomène, il n'est pas vraiment nouveau.
44:35Mais c'est vrai qu'il faut le suivre, notamment parce que la technologie évolue sans cesse.
44:38Et que, historiquement, ces mouvances djihadistes ont été vraiment aptes à s'adapter à ces technologies et à les adopter très tôt.
44:46Je voudrais, dans cette dernière partie, désinformer qu'on parle de mémoire et puis un peu de la transmission.
44:51Aussi, tout à l'heure, sur France Info, l'historien Denis Péchanski, qui dirige le programme de mémoire sur le 13 novembre,
44:56disait qu'avec le temps, la mémoire collective retenait principalement, pour ces attentats du 13 novembre,
45:01le Bataclan comme lieu des attaques et pas les terrasses ni le stade de France.
45:05Est-ce que c'est quelque chose que vous avez remarqué, Mathilde Lemaire, en parlant aux victimes ?
45:09Oui, c'est sûr que le Bataclan, c'est une formule résumée, mais personne n'oublie jusqu'à M. Diaz, qui est décédé au Stade de France.
45:16Il n'y a pas...
45:17On parle plus au Bataclan parce qu'il y a ces 92 morts.
45:19Évidemment, naturellement, parce que c'est là que le bilan, ce soir-là, a été le plus important.
45:24Mais c'est vrai que la transmission, pour les victimes aussi, c'est quelque chose d'important.
45:27Elles ont été sur le procès et puis depuis le procès, elles vont beaucoup avec aussi l'Association française des victimes du terrorisme,
45:33dans les écoles, auprès de la protection judiciaire de la jeunesse, dans les prisons aussi, pour échanger, pour raconter leur histoire.
45:38Parce que finalement, la mémoire, la transmission, c'est le rempart contre la barbarie,
45:42c'est justement échanger avec les plus jeunes qui n'ont pas forcément connu cette époque ou étaient enfants quand les attentats sont survenus.
45:48Et c'est vrai que c'est sans doute une des autres armes antiterroristes.
45:52Elle peut se faire comment, cette transmission, Étienne Girard ?
45:54On a vu qu'il y avait cette série, par exemple, des vivants diffusée sur France 2.
45:57C'est un moyen, la fiction aussi, de perpétuer cette mémoire ?
46:00Oui, ça ne peut pas être le seul moyen, mais c'est un des moyens, effectivement, d'acculturer les jeunes générations à ce qui s'est passé.
46:09Le fait d'aller au contact, tout simplement, sous quelque forme que ce soit, est positif.
46:13Aller au contact des plus jeunes, à l'école, dans leurs loisirs.
46:20Oui, c'est ce qu'il faut, et je crois que c'est ce qui est fait depuis dix ans.
46:24Il faut que ça continue.
46:26Ce n'est pas un problème pour moi qu'on parle peut-être davantage du Bataclan,
46:31parce que c'est assez spontané, naturel.
46:33C'est un huis clos, c'est une salle de concert.
46:37C'est ce qu'il y a eu, en partie, d'inouï dans cet événement-là.
46:42Il y a le 13 novembre, on pourra aussi parler de ce qui se passe l'année suivante à Nice.
46:46L'attentat de Nice est aussi important.
46:48L'assassinat de Samuel Paty est un moment important.
46:50On pourrait citer tous les attentats qui ont frappé notre territoire.
46:54L'important, c'est de pouvoir parler de tout ça, de la forme que ça prend,
47:01et la place qu'on accorde aux différents événements.
47:05Finalement, pour moi, ce n'est pas ça le plus important.
47:08L'important, c'est qu'on s'en souvienne.
47:09Certaines victimes d'autres attentats que le 13 novembre ont quand même l'impression
47:13d'être, entre guillemets, des victimes de second rang.
47:16On entend ça.
47:18Et Emmanuel Macron, dans son discours, a rappelé ce projet de musée mémorial du terrorisme.
47:22Il l'a confirmé, qui finalement sera dans le 13e arrondissement de Paris.
47:28Et c'est important, ce terme, musée mémorial du terrorisme.
47:31Vous avez travaillé d'ailleurs en réflexion sur ce musée mémorial.
47:33Oui, je fais partie du Conseil scientifique et culturel.
47:36Et c'est une différence par rapport aux autres musées mémoriaux qui existent à l'étranger,
47:39parce qu'il y a notamment le musée du 11 septembre à New York,
47:42ou le musée du 22 juillet en Norvège.
47:45Là, justement, ce n'est pas le musée du 13 novembre.
47:47Et donc, ça doit parler à toutes les victimes.
47:49Et l'objectif, c'est vraiment que toutes les victimes soient honorées,
47:53la mémoire de ces victimes soit honorée par ce mémorial,
47:56et que le musée permette de comprendre ce phénomène,
48:00et permette de comprendre comment les sociétés font face au terrorisme,
48:04et sont fortes, pour reprendre votre expression,
48:06ou résiliente l'expression que j'avais employée.
48:08L'idée que ce musée, Célie-Pierre Brossolette,
48:10réponde aux enjeux de la société, finalement.
48:13C'est très bien qu'il y ait ce musée,
48:15mais il n'y a pas que les victimes,
48:16il y a toute l'éducation de cette jeunesse qui arrive,
48:19et qui est, d'après les enquêtes, de plus en plus intolérante.
48:22L'école est un peu minée par les conflits internes,
48:24les conflits communautaires.
48:27On le sait très bien, c'est très difficile.
48:29Il y a des endroits où c'est très difficile pour les professeurs
48:31de parler, que ce soit des attentats,
48:34de l'antisémitisme, de la Shoah,
48:36de beaucoup de choses,
48:37dans le calme, et la dignité, et le respect de l'autre.
48:40Les passions affleurent très vite.
48:42On demande beaucoup, beaucoup...
48:43Ce qui sera possible, peut-être, au sein de ce musée, mémorial.
48:45Peut-être, mais enfin, il y a peu de gens qui vont dans les musées,
48:48tout le monde va à l'école.
48:49C'est très bien qu'il y ait un musée,
48:50c'est évidemment mieux que s'il n'y en avait pas,
48:52et ça sera l'occasion d'y faire aller les enfants des écoles,
48:55mais il faut évidemment faire un travail de tous les jours,
48:59et de respect de l'autre,
49:00et c'est la meilleure façon de lutter contre la barbarie,
49:02c'est de l'enseigner d'abord par l'éducation de la jeunesse,
49:06dans la vie quotidienne.
49:07Vincent Crozet.
49:07Non, je voulais dire que le déroulement de la commémoration,
49:10aujourd'hui, était assez intelligent,
49:12dans la mesure où cette espèce d'itinérance commémorielle,
49:15donc aller de lieu en lieu,
49:18en dupliquant ou en répliquant à chaque fois la même cérémonie,
49:22en mettant tout le monde, finalement, à égalité,
49:25chaque victime à égalité,
49:27et ce cheminement dans Paris était très important,
49:29justement, pour rappeler qu'il n'y avait pas que le Bataclan.
49:31Qu'en pensent les victimes, justement, ou leurs proches,
49:34Mathilde Lemaire, du futur musée mémorial ?
49:37Elles sont partie prenante, elles sont ravies,
49:39elles ont participé pour beaucoup, justement, à cette conception,
49:43et c'est clair que c'est important.
49:45Je pense qu'elles le font pour les autres.
49:47Moi, j'ai rencontré Aurélie Sylvestre,
49:49qui a perdu son compagnon Mathieu Giroux au Bataclan,
49:52alors qu'elle était enceinte de leur deuxième enfant
49:54et que leur petit garçon avait trois ans.
49:55Et depuis le procès, elle va rencontrer cette jeunesse.
49:59Elle a rencontré récemment un garçon qui avait été condamné
50:03pour apologie du terrorisme, qui lui a dit
50:05« Mais moi, si on m'avait fait ce qu'on vous a fait,
50:08la personne en face, je l'aurais tuée. »
50:09Et elle lui dit « Et alors, après ça, on fait quoi ? »
50:12Et dans ce silence qui suit sa réflexion,
50:15il s'engage quelque chose au sujet de la haine, de la colère,
50:18de « Vous n'aurez pas ma haine ».
50:19Quel est le sens de cette phrase, Antoine Léris ?
50:21– Ce que j'allais vous dire, ça rejoint exactement cette phrase, Antoine Léris.
50:23– Voilà, Antoine Léris, qui est un peu plus de 24 heures après le drame,
50:28arrive à livrer ses mots.
50:29Il n'y a que les victimes du terrorisme qui peuvent comprendre
50:32et qui peuvent prononcer ses phrases.
50:34Mais clairement, les victimes sont bien placées
50:37pour aller justement voir les enfants, leur expliquer.
50:40Et le dialogue, il n'y a pas de doute,
50:41le dialogue, l'éducation, c'est la clé.
50:44– Sur la transmission, je voulais aussi parler des archives nationales
50:46qui exposent en ce moment des milliers de documents,
50:48des dessins, des poèmes, des photos qui avaient été déposées
50:50devant le Bataclan, les jours suivant les attentats,
50:53notamment cette boîte à tristesse
50:54dont nous parlais tout à l'heure sur France Info.
50:56Sarah Gensberger, sociologue et co-autrice du livre
50:59« Les mémoriaux du 13 novembre ».
51:01– Il y a une boîte à tristesse qui a été conservée aux archives de Paris.
51:04C'est une boîte en plastique qui sert à ranger des pattes.
51:08Et c'est une enseignante d'une école du 11e
51:10qui l'a appelée la boîte à tristesse.
51:11Et dedans, il y a plein de petits mots
51:13faits par une classe de CM1, CM2
51:15où chacun exprime quelque chose par rapport à l'événement.
51:18– Cela rejoint ce que l'on disait, Marc Aker,
51:20sur la façon de transmettre aux différentes générations aussi.
51:23– Oui, et l'éducation est identifiée comme une clé
51:26par les autorités, là encore depuis longtemps.
51:28La France a un plan national de prévention de la radicalisation
51:30qui date de 2018.
51:32Et l'éducation est une des parties principales de ce plan.
51:37Simplement, les professeurs se sont sentis exposés.
51:40Ils se sont retrouvés en première ligne.
51:42Et il faut rappeler la mémoire de Samuel Paty
51:44et de Dominique Bernard qui ont été assassinés
51:46dans l'exercice de leurs fonctions.
51:49Donc, le fait que l'éducation soit une clé,
51:51c'est identifier.
51:52La question, c'est comment ?
51:53Et comment fournir les outils aux enseignants
51:56et comment les protéger ?
51:57– Un dernier mot, peut-être, pour conclure ce soir.
51:58C'est informer Vincent Crouzet
52:00sur cette journée de commémoration qu'on a vécue,
52:02cette cérémonie dont on a parlé en début d'émission.
52:05– J'ai trouvé ça formidable
52:06parce qu'on a très peu de moments d'unité dans la nation.
52:09Quand on parle sécurité, géopolitique,
52:15danger, menace extérieure,
52:16souvent on a l'impression de faire face
52:18à une espèce d'insouciance collective.
52:20Peut-être parce qu'on fait un petit peu
52:22la politique de l'autruche,
52:23on n'a pas envie de se confronter à ces menaces-là.
52:27Et finalement, c'est une journée de rappel salutaire
52:30pour tout le monde.
52:31Et aussi pour les services de l'État
52:32qui, du coup, retrouvent de la cohésion,
52:35de la fierté.
52:36On voit les forces de l'ordre, les militaires,
52:39les sapeurs-pompiers de Paris.
52:40Tout le monde retrouve sa fierté.
52:41La protection civile aussi.
52:43C'était une journée importante.
52:45– Mathilde Le Maire, vous qui avez commenté
52:47en grande partie cette journée
52:48sur l'antenne de France Info.
52:50– Dix ans ont été coulés
52:51et le sentiment justement de recueillement
52:54mais main dans la main.
52:56Il y a cette image quand même très forte
52:57du chef de l'État avec Arthur Desnouveaux
52:59de Life for Paris
53:00et puis M. Duperron de l'association
53:0213-11-15 Fraternité avec Anne Hidalgo.
53:05Tous les quatre mains dans la main.
53:06– Pour inaugurer ce nouveau jardin.
53:07– Pour inaugurer ce jardin.
53:08C'était une image très forte
53:09dans la nuit parisienne ce soir.
53:10C'était très très fort.
53:12– Beaucoup d'images qui resteront.
53:14Merci à tous d'être venus ce soir.
53:15Mathilde Le Maire du service police-justice
53:17de France Info,
53:18Marc Ecker, directeur exécutif
53:20de l'Institut français des relations internationales.
53:22Je rappelle le titre de votre livre,
53:24Daesh, au pays des merveilles.
53:26Merci Vincent Crouzet d'être venu.
53:27Ancien collaborateur de la DGSE,
53:30Sylvie-Pierre Brossolette du Point
53:31et Étienne Girard de L'Express.
53:32À la Une de L'Express cette semaine, Étienne.
53:34– Boilem Sansal libéré,
53:36notre récit sur un an de tractation secrète
53:39à retrouver dans tous les bons kiosques.
53:40– La libération hier, effectivement,
53:42la grâce présidentielle pour Boilem Sansal.
53:44Sylvie à la Une du Point.
53:46– Justement, les nouvelles menaces
53:47qui pèsent sur notre pays
53:49avec notamment une interview
53:50du chef de la cellule antiterroriste de la DGSE
53:53très éclairante sur ce que nous venons de dire.
53:55– Merci à tous.
53:56Les informés reviennent demain matin à 9h.
53:58Très bonne soirée sur France Info.
53:59– Sous-titrage Société Radio-Canada
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