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00:00Bienvenue dans les informés, c'est parti pour une demi-heure de décryptage de l'actualité.
00:05Bonjour Renaud Delis.
00:05Bonjour Agathe.
00:06Deux sujets à la une aujourd'hui.
00:08Il va falloir qu'on soit des milliers à se lever.
00:11Ce sont les mots, c'est l'appel d'Amine Kessassi qui souhaite une mobilisation contre le narcotrafic après l'assassinat de son frère.
00:19Quelle sera la réaction des français ?
00:22Et puis crise politique, crise économique, les mots des maires de France alors que leur congrès s'achève aujourd'hui.
00:28Pour nous éclairer sur ce plateau, Myriam Ancawa, présentatrice de l'émission Tout est politique sur France Info TV de 18h à 20h, vendredi, samedi, dimanche.
00:37Bonjour Myriam.
00:38Bonjour Agathe.
00:39Et Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint aux Parisiens Aujourd'hui en France.
00:42Le Parisien qui publie un papier absolument passionnant et inquiétant aussi sur les dessous du meurtre du frère d'Amine Kessassi.
00:50Bonjour Henri Vernet.
00:51Bonjour.
00:51Et donc on commence Renaud avec notre premier sujet.
00:55Quelle sera la réaction face à cette menace du narcotrafic ?
00:58Alors que le ministre de l'Intérieur Laurent Nunez et le garde des Sceaux, ancien ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, se rendent justement aujourd'hui à Marseille.
01:08Un double déplacement qui survient, vous le rappeliez, quelques jours après l'assassinat de Mehdi Kessassi.
01:12Le petit frère d'Amine Kessassi, ce militant engagé contre le narcotrafic, contre le narco-banditisme qui vit désormais sous protection policière,
01:22mais qui répète qu'il ne se taira pas et qu'il continuera de lutter d'abord pour honorer la mémoire de son petit frère
01:28et puis pour continuer justement de porter cette parole contre les ravages du narcotrafic.
01:33Amine Kessassi qui s'exprime sur France Info et qui appelle à cette marche blanche de samedi.
01:39Il appelle à la mobilisation de la population, mais aussi à la mobilisation des plus hautes autorités.
01:45Je donne rendez-vous à tout le monde ce samedi à 15h au rond-point où mon petit frère s'est fait assassiner.
01:50Et d'ailleurs j'en appelle à toute la classe politique, j'en appelle à toutes les institutions,
01:55à la présidente de l'Assemblée Nationale, au président du Sénat, à tous les ministres, au président de la République.
02:00Venez marcher, venez montrer que la France ne va pas laisser passer ça.
02:04Alors des milliers et des milliers de personnes, et est-ce qu'à la tête de ce cortège,
02:08il faut effectivement que les partis politiques, les chefs de partis, la présidente de l'Assemblée Nationale,
02:13celui du Sénat, des ministres, prennent la tête de ce cortège aussi justement pour manifester l'union sacrée,
02:19l'union nationale contre le narco-banditisme.
02:22Dans ce contexte qu'on connaît aussi, c'est que cet assassinat a aussi provoqué, engendré une peur,
02:28une véritable inquiétude qu'on ressent à Marseille parmi les militants
02:33et parmi tous ceux qui essayent de s'opposer à cette gangrène du narcotrafic.
02:37Oui, il y a deux sujets, Myriam.
02:38Il y a à la fois est-ce que la population française a envie de se lever contre le narcotrafic
02:44après ce drame, je pense, qui émeut tout le monde.
02:48Et il y a aussi la peur suscitée par le risque de représailles qui pourraient aussi freiner certains,
02:55notamment chez les militants d'ailleurs.
02:57Moi, je pense que c'est important que le pays se lève en fait.
03:01Je pense que... J'ai rarement entendu un témoignage aussi fort et aussi courageux.
03:06Le lendemain des funérailles de son petit frère, Amin Kessassi, qui est extrêmement droit, extrêmement calme aussi,
03:17il aurait pu s'effondrer, dit au pays, et cette phrase était très forte, il dit
03:22« C'est pas que mon petit frère qui a été frappé à travers sa mort, c'est le pays ».
03:27Et je crois qu'il faut l'entendre, parce qu'au-delà des mots, on est après les 10 ans du 13 novembre,
03:33il y a quelque chose qui se passe qui doit concerner tout le monde,
03:37puisque tout le monde est embarqué dans cette affaire de trafic de drogue.
03:41Il y a une chaîne, il y a une chaîne du plus petit au plus puissant.
03:46Et je pense que, oui, le président de la République, le gouvernement, aujourd'hui deux ministres,
03:51mais c'est important pour ne pas céder à la peur, justement, de constituer cette unité du pays.
03:57Et d'ailleurs, il le dit très bien, Amin Kessassi, on n'est pas obligé d'aller à Marseille.
04:00On peut faire une minute de silence, on peut chez soi organiser un rassemblement.
04:05Il appelle à un sursaut, et je pense que le sursaut, quand on est face à quelque chose qui,
04:10même s'il faut être prudent, peut être comparé à une forme de terreur,
04:14il faut que le pays...
04:15Le Premier ministre a parlé de terreur.
04:17Absolument, il faut que le pays soit derrière ceux qui en sont les premières victimes.
04:23Henri Vernet, Amin Kessassi, c'est aussi la mauvaise conscience de l'action de l'État ?
04:29Oui, sans doute, lui-même, d'ailleurs, c'est vrai qu'il attire l'attention sur le fait
04:32qu'alors qu'il était menacé par une des pires organisations, une des plus dangereuses, la DZ Mafia,
04:37en effet, le Parisien, ce matin, fait sa une avec une enquête assez renversante sur le sujet,
04:42en montrant à quel point cette espèce de pieuvre, de tentacule, agit, y compris en prison,
04:47puisque, si vous voulez, nous, c'est titré sur la piste du commanditaire,
04:51et que l'une, enfin la piste apparemment la plus sérieuse, elle concerne justement l'un des patrons,
04:54l'un des leaders de cette mafia, de cette organisation criminelle,
04:59qui donc est à la maîtrise sur le narcotrafic, et qui agirait, agirait, j'en le dis bien, c'est une enquête,
05:05mais depuis sa prison, en changeant d'établissement pénitencier assez fréquemment depuis 4 ans,
05:11et donc malgré cela, il arriverait à agir, c'est montrer à quel point, en effet, ce pays commence à être gangrené,
05:17on peut le dire, et c'est pour ça d'ailleurs qu'on a parlé, que ce soit les procureurs,
05:21que ce soit les responsables politiques de crimes de meurtre, d'intimidation, de meurtre d'avertissement,
05:26c'est vrai, c'est là qu'on franchit vraiment ce pas-là, que ça menace tout un pays finalement,
05:31et que donc à double titre, cette mobilisation à laquelle appellent Amin Kessassi,
05:36mais également en effet certains responsables, elle est importante,
05:39parce que ce sursaut, il faut qu'il arrive à temps, c'est-à-dire avant que ça devienne vraiment un grand problème,
05:44alors attention, ce n'est pas spécifique à la France, aux Pays-Bas, on a vu déjà il y a quelques années,
05:49un avocat, un journaliste se faire assassiner, mais bien sûr, par les narcos, sans parler de l'Italie,
05:54mais justement, avec l'Italie, il y a des décennies, mais une chose quand même, c'est que sur l'Italie,
05:58justement, il y a eu, sur ceux comme ça, populaires à un moment, notamment en Sicile,
06:02et que ça a pu quand même motiver les consciences, et dernière chose, c'est intéressant à double titre,
06:07le deuxième titre, c'est aussi qu'attention, si on est concerné, si l'ensemble des Français sont concernés,
06:11c'est aussi qu'ils sont consommateurs, que ce soit Kessassi, que ce soit, d'ailleurs il a dû inspirer,
06:16il a eu Emmanuel Macron au téléphone, parce que les deux ont les mêmes mots sur les bourgeois,
06:20les bourgeois qui sont les consommateurs, et qui donc en quelque sorte, pas qu'eux bien sûr,
06:24à tout le monde, mais y compris ceux qui alimentent ce trafic, plus d'un million de consommateurs,
06:28ne serait-ce que pour la cocaïne, sans parler du cannabis, donc évidemment qu'un marché
06:32qui représente, je crois, de l'ordre de 5 à 7 milliards d'euros par an en France,
06:37évidemment que les moyens sont considérables, et qu'en l'alimentant, d'une certaine manière,
06:40vous êtes complice, et donc ça aussi, ça participe de la mobilisation du sursaut nécessaire.
06:44Juste un mot sur la peur qui règne, et sur cette mobilisation de samedi à la marche blanche
06:49à Marseille, elle est indispensable cette mobilisation, mais il faut bien comprendre
06:54que la peur, l'angoisse, l'inquiétude des gens qui sont confrontés à cette réalité,
06:59elle est compréhensible. Il ne faut pas, si j'ose dire, nous c'est confortable,
07:02on est dans un studio de télévision et de radio à Paris, on n'est pas aux prises avec cette réalité,
07:08notamment, en particulier, puisqu'on parle de Marseille, dans ces quartiers.
07:11Donc, il ne s'agit pas de culpabiliser le fait qu'on entend, effectivement,
07:15depuis l'assassinat de Mehdi Kessassi, des tas de gens qui disent
07:17« je vais lever le pied sur le militantisme, je vais faire attention »,
07:20qui témoignent dans l'anonymat, etc. C'est tout à fait compréhensible.
07:25Raison de plus, et c'est là qu'on voit que Amin Kessassi est non seulement d'un courage prodigieux,
07:30mais aussi extrêmement intelligent, extrêmement lucide.
07:33Raison de plus, pour que ce soit les élites politiques qui montrent l'exemple.
07:37Il a raison, c'est-à-dire que ce sont les chefs de parti, à commencer d'ailleurs par Marine Tondelier,
07:42puisqu'il est lui-même militant écologiste, les chefs de tous les...
07:45Élus.
07:46Et élus, et élus, et candidat aux dernières élections législatives.
07:49Donc, tous les chefs de parti, à commencer par le sien, mais tous les chefs de parti,
07:53et puis les responsables de l'État, un certain nombre de représentants d'État,
07:56qui doivent être présents samedi.
07:58C'est à eux de montrer l'exemple et de montrer, justement, aux gens qui peuvent légitimement avoir peur,
08:03parce qu'eux se heurtent à cette réalité dans leur vie quotidienne,
08:05« Nous sommes là, n'ayez pas peur, l'État est là, l'État est fort, et il va combattre. »
08:09Et c'est vrai qu'on va voir quelle sera la réaction,
08:12au-delà des déplacements qui sont nécessaires, de ministres ou des communiqués extrêmement émus.
08:18Très concrètement, est-ce que les élites politiques vont montrer l'exemple ?
08:22Et puis, c'est vrai que ça renvoie à une responsabilisation collective
08:26qui touche aussi les consommateurs, comme le disait Henri Vernet tout à l'heure.
08:29On a diffusé sur Antenne de France Info un reportage édifiant de ce matin,
08:35de deux jeunes femmes riant en disant « Oui, oui, nous sommes des bourgeoises des centres-villes
08:39et on se fait livrer de la cocaïne, c'est quand même incroyable. »
08:44Bourgeoises des centres-villes, reprenant donc la fameuse formule pointée par le chef de l'État
08:49qui accuse ces bourgeoises des centres-villes, je cite, « de contribuer à financer les réseaux de trafiquants ».
08:53À quoi sert le déplacement ministériel aujourd'hui, Myriam Mankawa ?
08:57Est-ce que de nouvelles mesures vont être annoncées, par exemple, pour viser les consommateurs ?
09:02On sait que depuis quelques mois, le gouvernement a haussé le temps contre les consommateurs,
09:06notamment Bruno Retailleau, il y a eu des phrases fortes, ils ont du sang sur les mains.
09:09Il y a aussi une loi narcotrafic qui a été votée.
09:11Oui, alors, il n'y a pas volet consommateur dans la loi narcotrafic, c'est déjà pénalisé.
09:16Il y a des amendes forfaitaires pour les consommateurs.
09:19La question qui va se poser dans le débat public très rapidement, c'est est-ce qu'il faut pénaliser davantage ?
09:24Est-ce qu'il faut renforcer les sanctions pénales, rendre quasi dissuasif la consommation ?
09:31Et de quelles drogues ? Est-ce qu'on parle uniquement du cannabis ou est-ce qu'on est sur la cocaïne ?
09:35Puisque le sujet aujourd'hui, c'est la cocaïne.
09:38Et je ne pense pas que les narcotrafiquants seraient véritablement affaiblis si on ne s'attaquait qu'au cannabis.
09:45Ça, de toute façon, c'est un débat qui doit se tenir dans la société.
09:49Il y aura forcément besoin d'une loi, donc les choses ne vont pas se faire tout de suite.
09:54En ce qui concerne le déplacement d'aujourd'hui, là, on est vraiment dans la suite d'un choc, d'une émotion.
10:00Il y a le besoin d'un affichage.
10:02Les deux ministres vont aller à la fois au Beaumet, à la prison de Marseille, mais aussi au commissariat, rencontrer évidemment le procureur Nicolas Besson.
10:10Donc tout ça, c'est fondamental parce qu'il faut une présence de l'État et une réaction.
10:16Mais le texte de loi, lui, il va entrer en vigueur seulement au début janvier.
10:21Et là, on verra si oui ou non ce nouveau parquet national destiné spécifiquement à lutter contre la criminalité organisée est efficace.
10:30Parce que comme à chaque fois, il y a énormément de querelles de territoire, local, au niveau des parquets, au niveau national,
10:36qui va être le fameux procureur anti-narco ?
10:41Tout ça, là, on est dans l'épreuve de vérité.
10:44Il y a aussi un volet dans ce texte qui est fondamental, c'est les avoir, s'attaquer au porte-monnaie des narcos avec la coopération judiciaire.
10:52Et là, c'est le plus difficile.
10:54Oui, mais il y a des moyens d'enquête supplémentaires, mais il y a aussi un moyen d'aller un peu plus vers les avoirs gelés à l'étranger,
11:02enfin les avoirs qu'il faudrait geler.
11:03Et ça, c'est le nerf de la guerre.
11:05Parce que, voilà, c'est très simple que vous soyez dans la pénalisation, mais surtout, peut-être la légalisation.
11:10L'idée, c'est de tuer le marché.
11:13Si vous arrivez à tuer le marché, vous avez gagné cette bataille.
11:16Cette nouvelle loi qui prévoit aussi un statut de repentir repensé sur le modèle de l'Italie,
11:22parce qu'il n'était pas très attractif en France, des quartiers de haute sécurité.
11:25On avance, Henri Vernet ?
11:27Oui, on avance, ça c'est indéniable.
11:28C'est pour ça, c'est un peu le danger des déplacements comme aujourd'hui,
11:31et plus encore de celui qui interviendra à la mi-décembre, du chef de l'État, de Macron lui-même,
11:35qui ira à Marseille, ville qui lui est assez chère.
11:38Bien sûr, il y a un effet d'image, un effet d'annonce, quand il n'est pas celui d'effet, qui est désastreux.
11:41Néanmoins, il ne faut pas pour autant dire qu'il ne se passe rien.
11:44Parce que d'ailleurs, Mireille Mankawa vient de le dire, il y a des choses qui sont avancées.
11:47Quand vous citiez, par exemple, tout à l'instant, l'action qui se mène aussi à l'étranger,
11:52le nerf de la guerre, l'argent, on a bien vu, Gérald Darmanin, hier, il était à Dubaï.
11:56Pourquoi ? Parce que c'est là que sont beaucoup de barons, de caïds, qui blanchissent leur argent là-bas.
12:02Et justement, ça avance, il y a des accords désormais pour qu'il y ait des saisies immobilières
12:06de la part des Émirats arabes unis, ce qui est totalement nouveau.
12:09La semaine dernière, c'était Jean-Hélène Barrault, le ministre de l'Affaires étrangères,
12:12qui était en Amérique latine, avec Mexique, des pays qui sont éminemment concernés
12:20et au cœur de ces trafics-là, avec des idées aussi, justement, de frapper au porte-monnaie,
12:25d'avoir des accords. Alors, évidemment, il ne faut pas non plus être naïf.
12:28Ce que les Américains eux-mêmes n'arrivent pas à imposer à ce voisinage,
12:32parce qu'eux sont les premiers exposés à toutes les exportations de drogue,
12:37la France ne va pas y arriver comme ça d'un seul coup.
12:38Néanmoins, on voit quand même que les choses avancent.
12:41Là, à Marseille, par exemple, ce qu'il faut aussi, et les magistrats le demandent,
12:43c'est déjà justement un renforcement du corps des magistrats.
12:46Ils ne sont pas assez nombreux, il y a des postes manquants.
12:48Il y a évidemment aussi des questions sur les recrutements,
12:51parce que pour bien traiter des repentis, il faut aussi que vous ayez des policiers,
12:55des enquêteurs qui soient peut-être plus nombreux, plus aguerris,
12:59spécialement sur ce domaine-là.
13:00Donc, il y a quand même aussi une question de moyens de l'État.
13:04Donc, tout cela doit aller ensemble.
13:06Et c'est vrai qu'il ne faut surtout pas, en tout cas, en rester à l'effet d'annonce.
13:11Vous savez, parce que Marseille a déjà eu des opérations comme ça,
13:14il y a eu les fameuses opérations place nette, qui marchent.
13:16Voilà, mais place nette, ça marche sur le moment.
13:18Mais sauf qu'un point de deal, quand vous le défaites,
13:20il se reconstitue un peu après.
13:22Néanmoins, il y a quand même moins de points de deal qu'avant.
13:24Exactement.
13:25L'action de l'État, elle existe, c'est clair, j'ai raison de le rappeler.
13:28Parmi les nouveaux moyens qui vont être donnés par cette loi qui a été promulguée,
13:31mais dont tous les décrets d'application ne sont pas encore entrés en vigueur,
13:34les enquêteurs misent beaucoup sur le nouveau statut conforté, effectivement, de repentis,
13:38des repentis, des collaborateurs de justice, comme le texte l'appelle, les désigne.
13:43Parce que si on est dans une dérive à l'italienne, à la sicilienne,
13:47certains évoquent le souvenir de Palerme,
13:49où justement ces assassinats dits d'intimidation, dits d'avertissement,
13:53se multipliaient à la fin des années 80.
13:56En Italie, on sait qu'un des éléments qui a très largement contribué
13:59à gagner en partie, en grande partie, le trafic de drogue perdure,
14:03mais en tout cas ce qui était la bataille contre cette mafia,
14:06ça a été les repentis.
14:07C'est-à-dire que c'est quand on a fait tomber des gens qui balancent tout simplement.
14:09Et donc dans ces cas-là, il faut évidemment les défendre,
14:13leur permettre de parler.
14:14Et ça, c'est un enjeu d'autant plus fort si on a franchi
14:17ce que le ministre de l'Intérieur appelle ce fameux point de bascule avec cette assassinat.
14:21C'est ça, le problème en France, c'est que ce statut de repentis n'était pas du tout attractif
14:24parce qu'il était très encadré.
14:25Aujourd'hui, l'idée, c'est de l'élargir et notamment au crime de sang.
14:28En effet, effectivement, c'est de l'élargir au crime de sang.
14:31Donc même quelqu'un qui aura du sang sur les mains, qui aura tué quelqu'un,
14:34pourra voir sa peine allégée et être protégé si jamais il aide.
14:38D'abord être protégé, ensuite être, voire effectivement bénéficier d'un certain nombre d'allègements de peine
14:44si jamais il contribue à démanteler un réseau et à dénoncer ceux qui, au-dessus,
14:50justement, lui ont poussé, lui ont commandité ses crimes.
14:55Donc c'est extrêmement important.
14:56Et ça, c'est un rouage essentiel pour démanteler ces mafias.
15:00Dans un instant, on parle du blues des maires de France.
15:03Mais tout de suite, il est 9h21, l'info en une minute avec Thibaut Metton-Réjimbault.
15:08Cette mort est un échec collectif, estime ce matin Amine Kessassi, le frère de Mehdi.
15:15Tué, il y a une semaine à Marseille, il appelle à se mobiliser partout samedi,
15:19notamment devant les mairies, pour une minute de silence et contre le narcotrafic.
15:25Aujourd'hui, les ministres de la justice et de l'intérieur sont attendus dans la ville.
15:29Face à l'hypothèse d'un conflit armé, les cyberattaques,
15:32mais aussi les risques naturels ou industriels,
15:35le gouvernement dévoile un guide pour préparer les Français aux situations de crise.
15:40Ce manuel pratique, tous responsables,
15:43indique comment constituer un kit d'urgence et les bons réflexes à avoir.
15:48La présidente de l'Assemblée nationale demande aux députés d'arrêter de publier des photos
15:52des bancs vides de leurs adversaires politiques dans l'hémicycle.
15:57Ces comportements constituent une source de tension, écrit Yael Brown-Pivet.
16:01Aux Etats-Unis, la loi a été promulguée cette nuit pour rendre publics les documents liés à l'affaire Epstein.
16:07On ignore encore l'étendue des révélations à attendre.
16:13France Info
16:14Les informés avec Miriam Mankawa de France Info TV et Henri Vernet du Parisien.
16:28Renaud, notre deuxième sujet à présent, saletant pour les maires de France.
16:32À quatre mois des élections municipales, le congrès de l'Association des maires de France a un rendez-vous annuel.
16:38C'est une institution, c'est la 107e édition.
16:40Se déroule donc en ce moment à Paris.
16:43Sébastien Lecornu y est attendu aujourd'hui.
16:46Et voilà que les maires de France sont mécontents d'être pointés du doigt
16:50par l'État, par le gouvernement, par Sébastien Lecornu,
16:54et plus particulièrement dans son projet de budget,
16:55qui demandent un effort conséquent aux collectivités locales
16:59pour participer à l'effort de redressement des finances publiques.
17:02Un effort d'un peu plus de 4 milliards d'euros, 4,6 milliards.
17:06Est-ce que les maires sont prêts à participer à cet effort ?
17:10Ou est-ce qu'ils y rechignent comme l'État semble le leur reprocher ?
17:13La réponse de David Lissnard, le maire LR de Cannes
17:16et président de l'Association des maires de France.
17:19Moi je ne supporte plus quand on me dit, dans un récit infantilisant,
17:22mais vous ne voulez pas participer à l'effort, etc.
17:25Participer à l'effort, on le fait tout le temps, tous les jours.
17:27Participer à un effort pour améliorer la situation du pays,
17:31mais nous sommes les premiers à l'invoquer, à le revendiquer, évidemment.
17:34Nous démontrons que plus l'État centralise les finances,
17:38moins le pays se porte bien.
17:40Donc participer à un effort qui se traduit en fait
17:42par des ponctions supplémentaires pour alimenter un système
17:46qui se dégrade, mais c'est du masochisme.
17:51Alors à qui la faute ?
17:53Est-ce que c'est la faute de l'État, comme le dit David Lissnard ?
17:55Est-ce que c'est la faute des collectivités locales aussi
17:57qui rechignent à participer à cet effort ?
17:58Est-ce que la gestion d'ailleurs des collectivités locales et des mairies
18:00est aussi parfaite que cela au regard des dysfonctionnements
18:04qu'on connaît du côté de la gestion des cordons de la Bourse de l'État ?
18:07Et puis est-ce que Sébastien Lecornu, le Premier ministre
18:09qui a tendu aujourd'hui pour le dernier jour de ce qu'on a de l'AMF,
18:11va réussir à calmer, à apaiser cette rébellion des maires ?
18:14Elle est légitime la colère des maires, Myriam Akawa ?
18:17Oui, ils sont sur le terrain, elle est légitime,
18:20on ne va pas commencer à considérer qu'ils n'ont pas le droit de râler.
18:27Simplement, elle n'est pas neuve, elle n'est vraiment pas neuve.
18:31Je ne connais pas un président de l'Association des maires de France
18:33qui n'ait pas dit à l'État, vous nous demandez trop d'économies,
18:38on est déjà asphyxiés, c'est très dur.
18:39Les maires ont pris beaucoup de crises sur le terrain du Covid à la crise énergétique,
18:44il y a énormément de choses qu'on leur demande, c'est vrai,
18:47et on voit que les chiffres en témoignent, une certaine forme de désaffection, des démissions.
18:54Après, force est de constater qu'à chaque fois qu'on demande des économies aux collectivités locales,
18:59on part de 5 à 4 milliards, et on arrive au Sénat divisé par 2, voire plus le montant exigé,
19:07il faut comprendre qu'en fait, il y a trois masses pour trouver des économies,
19:12pour faire des baisses de dépenses.
19:14Il y a l'État, mais l'État, ce n'est pas là que vous trouverez énormément d'économies,
19:17parce que tout le monde sait très bien qu'on ne va pas supprimer des fonctionnaires en masse,
19:22on en a besoin en matière d'éducation à l'hôpital.
19:25Vous avez le modèle social, la protection sociale, on a vu ce que ça donne, c'est très compliqué.
19:31Dès que vous voulez toucher à une aide, un paramètre, ne parlons même pas des retraités,
19:35c'est la levée de boucliers, à droite comme à gauche, et reste l'école éclatée.
19:39Chacun doit de toute façon accepter un certain effort, et il est vrai qu'ils sont bien organisés,
19:45et ce discours-là, il se tient aujourd'hui de David Lissnard, mais il aurait pu se tenir il y a 10 ou 15 ans.
19:50Vous êtes d'accord avec Miriam Mankawas, ça va être difficile.
19:54Sébastien Lecournit va devoir revoir ses ambitions à la baisse ?
19:57Enfin, budgétairement, oui, ça c'est difficile à dire, mais tout le temps, c'est une telle boîte noire, ce budget,
20:01que les ambitions qu'il pourrait afficher, donc 4,7 milliards je crois en effet,
20:04demander cet après-midi qu'est-ce qu'il en restera à la fin par rapport à son budget dont on ne sait pas finalement à quoi il ressemblera.
20:10Mais en fait, le problème, vous le disiez à raison, c'est qu'on aurait pu...
20:14Enfin, cette colère, elle était déjà là il y a des années, parce que, moi, il me semble quand même que tout ça,
20:18le ressort fondamental, c'est l'absence en réalité de contrôle et d'autonomie,
20:22c'est-à-dire qu'ils ont été privés de la taxe d'habitation,
20:24qui était quand même une ressource propre, pourrait-on dire, des mairies, en tout cas, ça équivalait à cela.
20:29Et donc maintenant, c'est vrai qu'ils sont totalement dans la main de l'État.
20:32Et je crois que le même David Lissnard, qu'on vient d'entendre, il avait chiffré à plusieurs dizaines de milliards,
20:35en réalité, sur une douzaine d'années, le manque à gagner.
20:38Donc c'est ça qui est vraiment important, c'est d'arriver enfin à une véritable décentralisation.
20:43C'est un programme qui est en œuvre depuis plus de 40 ans dans ce pays,
20:46et qui n'arrive jamais à être vraiment efficace.
20:49Donc c'est à ça qu'il faudrait aller.
20:51Peut-être que le corps du, qui est un élu local à la base quand même...
20:54Juste un mot pour signaler une intervention en particulier,
20:58parce que les maires, en première ligne, face aux crises, c'est vrai, crise financière, Covid, etc.
21:03Mais il y a une autre crise à venir qui a été évoquée par le chef d'état-major des armées,
21:07le général Fabien Mandon, qui est intervenu hier au congrès de l'AMF devant les maires.
21:10Et son intervention a un peu glacé l'assistance.
21:12Ça n'a pas contribué à remonter le moral des maires,
21:14puisqu'il a prévenu que la France devait se préparer, dit-il, à une guerre dans 3 ou 4 ans,
21:18que la France manque de force d'âme pour accepter de défendre la nation.
21:22« Il faut accepter de perdre nos enfants, de souffrir économiquement »,
21:26a dit le chef d'état-major des armées.
21:27Et il a invité les maires à en parler dans leur commune.
21:31Je ne suis pas tout à fait sûr qu'ils le fassent, en tout cas d'ici les élections municipales.
21:35Et ça n'a pas contribué à apaiser les relations entre l'État.
21:38Mais Mandon, il y a absolument un budget fort désormais.
21:40Merci beaucoup.
21:40Les informés, il faut qu'on s'en aille.
21:43Merci Henri Vernet du Parisien.
21:44Merci Mérard Mankawa.
21:47Votre émission, les vendredis, samedi, dimanche.
21:49Tout est politique.
21:50Exactement, Renaud, merci beaucoup.
21:52C'est déjà fini.
21:52Merci Agathe.
21:53C'est déjà fini la une du Parisien.
21:55C'est justement sur la DZ Mafia, la piste du commanditaire.
21:58J'engage vraiment à le lire, parce que c'est impressionnant et effrayant.
22:02Effectivement, c'est passionnant aussi.
22:04Merci à tous.
22:04Les informés, ce soir à 20h avec Victor Maté.
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