- il y a 3 jours
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00:01Bienvenue dans les informés, c'est parti pour une demi-heure de décryptage de l'actualité.
00:05Bonjour Renaud Delis.
00:06Bonjour Agathe.
00:07Deux sujets à la une ce matin, ils reviennent de l'enfer.
00:10Cécile Kohler et Jacques Paris sont sortis de leur prison iranienne.
00:14Que sait-on des coulisses de cette libération ?
00:17Quand pourront-ils surtout rentrer en France ?
00:20Et puis Zohran Mamdani, élue maire de New York, est-ce le réveil des démocrates américains ?
00:25Avec ce matin pour nous éclairer en plateau,
00:27Henri Werner, rédacteur en chef adjoint aux Parisiens Aujourd'hui en France.
00:30Bonjour Henri.
00:31Bonjour.
00:31Carole Barjon, éditorialiste politique à la Revue Politique et Parlementaire.
00:35Bonjour Carole.
00:36Bonjour Agathe.
00:37Et Nicolas Teilhard, journaliste à la rédaction internationale de Radio France.
00:40Bonjour Nicolas.
00:41Bonjour.
00:41On commence donc Renaud avec Cécile Kohler et Jacques Paris, enfin sortis de prison.
00:45Et cet immense soulagement exprimé notamment par Emmanuel Macron à l'annonce de cette libération de Cécile Kohler et Jacques Paris.
00:53Les deux Français qui étaient détenus en Iran depuis plus de trois ans.
00:56Le régime iranien les a même inculpés et condamnés pour espionnage à respectivement 20 et 17 années de prison.
01:04Mais cette professeure de lettres et son compagnon, donc professeur de mathématiques à la retraite,
01:09qui avait été arrêté à l'occasion d'un séjour touristique, ont donc été libérés de prison.
01:13Mais ils sont toujours en Iran, ils sont à l'ambassade de France à Téhéran et on ne sait encore quand ils pourront revenir en France.
01:20Et puis ils ont été détenus pendant plus de trois ans dans des conditions absolument terribles, inhumaines, dont leur avocat Martin Pradel se faisait l'écho ce matin sur l'antenne de France Info.
01:31Depuis 1200 jours, plus de 1200 jours, ce qu'ils ont vécu est insoutenable.
01:38On est sur une période qui pour nous s'assimilait à de la torture.
01:43Donc la torture cesse.
01:45Quand vous mettez une personne à l'isolement, c'est difficile.
01:50Quand ça se prolonge, ça devient insoutenable.
01:53Qu'est-ce que l'on sait, Henri Vernet ?
01:56Vous avez publié un grand papier dans Le Parisien hier soir, un peu sur les coulisses de cette libération.
02:00Qu'est-ce qu'on peut dire ? Qu'est-ce que l'on sait de ce qu'a fait la diplomatie française pour y parvenir ?
02:06Elle a été à l'œuvre sur le dossier quand même depuis assez longtemps et de manière assidue.
02:11Alors assidue dans la mesure où il pouvait y avoir des contacts avec les autorités iraniennes,
02:15ce qui n'a pas, au fil du temps, n'a pas été toujours le cas.
02:18En réalité, il y a vraiment eu des périodes de gel total,
02:20où même les conversations directes entre Paris et Téhéran existaient mais étaient rares et surtout étaient improductives.
02:27Et là, ça rejoint ce que disait leur avocat sur les conditions de détention,
02:31c'est-à-dire que sur place, les diplomates, donc l'ambassadeur, ses équipes à Téhéran,
02:35avaient même du mal à obtenir de rares visites consulaires.
02:39Donc ça, la diplomatie, pendant un bout de temps, c'était tout simplement d'avoir la possibilité d'accéder aux deux prisonniers
02:46qui ont d'ailleurs été qualifiés d'otages d'État par Paris même.
02:49Après, ça a accéléré plus récemment.
02:52D'abord, la faveur, ça paraît curieux de dire ça, mais enfin, la guerre des 12 jours,
02:57vous savez, l'offensive israélienne, puis rejointe par les bombardements israéliens puis américains
03:01contre les installations, enfin en tout cas tous les sites liés au programme nucléaire clandestin militaire iranien,
03:07qui a évidemment totalement gelé la situation.
03:09Néanmoins, après, la diplomatie française a pu jouer un certain rôle.
03:13D'abord, parce que traditionnellement, elle a dans cette région un rôle de coordinateur un petit peu.
03:18Et donc, comme elle a œuvré sur ce dossier nucléaire, qui dure encore,
03:24puisque le programme a été extrêmement diminué, extrêmement frappé,
03:28mais il en reste des morceaux, si on peut dire.
03:31Vous voulez dire que Paris avait quelques leviers pour agir et pour négocier avec Téhéran ?
03:34D'abord, je pense qu'on y reviendra, mais d'abord, il y a des leviers judiciaires,
03:37même si en France, il y a vraiment une séparation des pouvoirs,
03:40contrairement à ce qui se passe à Téhéran,
03:42mais donc des leviers judiciaires un peu limités,
03:44mais quand même, ça existe.
03:45Et puis, en effet, des leviers diplomatiques sur un dossier beaucoup plus vaste,
03:48qui est celui du nucléaire iranien et d'autres dossiers.
03:50Nicolas Teilhard.
03:51Sur les gardes et douze jours, on va quand même préciser que ça correspond aussi
03:54à l'une des plus grandes inquiétudes des proches et des familles
03:57de Cécile Collère et Jacques Paris lors de ses plus de trois ans,
04:01parce que la prison d'Evine a été bombardée,
04:04et que pendant des jours, les familles n'ont pas su
04:07si Cécile Collère et Jacques Paris étaient en vie,
04:10ils ne savaient pas où ils se trouvaient,
04:12et ça a été une attente insoutenable et interminable.
04:16Effectivement, ensuite, la France faisait partie des rares canaux de discussion
04:20pour les autorités iraniennes.
04:23Il y a tout un balai diplomatique qui est un peu particulier,
04:26parce que la France fait aussi partie des pays qui ont décidé
04:28de demander aux Nations Unies de remettre en place des sanctions
04:33contre le régime de Téhéran par rapport à son programme nucléaire iranien.
04:37Il y a un aspect qui n'est pas négligeable,
04:39dont on a assez peu parlé en France,
04:41c'est une requête qui a été déposée par Paris
04:44auprès de la Cour internationale de justice
04:46et qui concernait les conditions inhumaines de détention
04:50de Cécile Collère et de Jacques Paris.
04:52Cette requête a été retirée il y a quelques semaines
04:55et ça a joué un rôle assez important,
04:58parce qu'il en était beaucoup question en irant de cette procédure.
05:02On évoquait à l'instant le terme d'otage,
05:05et notamment d'otage d'État qui a été utilisé par les autorités françaises
05:08pour qualifier le sort qui était infligé à Cécile Collère et Jacques Paris.
05:13Je vous propose d'écouter justement un ancien otage aussi français du régime iranien,
05:18Benjamin Brière, qui a été détenu plusieurs années en Iran avant d'être libéré,
05:22et qui explique pourquoi justement l'Iran ne répond pas évidemment au canon de l'État de droit
05:26et pourquoi ce sont de fait des prises d'otages.
05:29Benjamin Brière, ancien otage en Iran, était l'invité de France Info ce matin.
05:33Il y a contrepartie pour une libération officielle ou officieuse,
05:38mais en tout cas il y en aura toujours.
05:39Donc à partir du moment où il y a rançon et contrepartie, il y a le mot otage.
05:43À partir du moment où on retient quelqu'un arbitrairement,
05:46sans réel jugement, sans preuve, sans quoi que ce soit,
05:50il n'y a pas de loi en Iran.
05:53C'est quoi un otage d'État, Carole Barjon ?
05:55On se pose la question parce que pour nous c'est une notion incompréhensible.
06:00Il n'y a que les Iraniens qui pourraient expliquer ça,
06:04et comme l'a dit fort justement Henri Vernet tout à l'heure,
06:09on n'a pas du tout le même rapport au droit et au système judiciaire,
06:12enfin à la démocratie de manière générale.
06:15D'ailleurs je trouve, bon c'est peut-être un détail,
06:19mais il y a un côté franchement pénible dans la manière dont se déroule cette libération programmée.
06:28C'est ce côté un peu supplice chinois, je ne sais pas s'il faut appeler ça un supplice iranien,
06:33mais on annonce la libération, et puis on apprend que finalement,
06:37ils sont à l'ambassade de France,
06:39qu'ils ne seront pas du tout ni à Villacoublet ou à Orly ou à Roissy des Irsoirs.
06:45Donc il y a un côté, oui, on joue un peu avec les nerfs,
06:50c'est-à-dire qu'on les libère, mais on fait durer le plaisir entre guillemets.
06:57Oui, parce qu'ils ont toujours l'interdiction de quitter le territoire iranien.
07:00Alors ils sont en territoire français dans l'ambassade de France.
07:03Dans l'ambassade de France.
07:04Oui, mais ils sont retenus à Téhéran, ils ne sont pas retenus.
07:05Ils sont retenus en Iran.
07:07Oui, mais parce que...
07:08Qu'est-ce qui va se passer ?
07:09Il va y avoir d'autres négociations maintenant ?
07:10Bien sûr, bien sûr, des négociations qui seront discrètes par nature, par définition,
07:14et c'est vrai que c'est un peu regrettable,
07:16parce que ça revient du marchandage, il faut être assez clair.
07:19Vous l'évoquiez à l'instant.
07:19Nicolas évoquait le retrait d'une plainte de la France.
07:22Alors ça, le retrait c'était déjà effectif, comme vous l'avez dit,
07:24c'était effectif justement pour pouvoir rentrer dans ce processus.
07:27Parce que qu'est-ce qui s'est passé ?
07:28Il y a quand même un procès.
07:29Alors on peut penser ce qu'on voudra de la justice iranienne,
07:32et surtout pas du bien.
07:34Néanmoins, leur condamnation existe,
07:36et donc c'est pour ça, tout simplement,
07:37qu'aux yeux des Iraniens, ils ne peuvent pas les renvoyer tout de suite en France.
07:39Il faut d'abord purger ce dossier.
07:41Et donc dans le marchandage, on l'a vu, il y aurait plusieurs aspects,
07:44des aspects vraiment énormes qui sont internationaux,
07:46mais dans lesquels la France est partie prenante.
07:49Néanmoins, elle a un faible poids, évidemment, par rapport aux États-Unis,
07:51et puis elle tient compte, elle a les mêmes impératifs que tous ses partenaires
07:54sur la sécurité, comment dire, du dossier nucléaire.
07:58Mais le marchandage, ça peut aussi être le dossier judiciaire que j'évoquais tout à l'heure,
08:02c'est-à-dire qu'il y a une ressortissante iranienne
08:04qui a été emprisonnée en France de février à octobre dernier,
08:09parce qu'elle faisait l'apologie du terrorisme sur les os sociaux,
08:11donc une influenceuse néfaste,
08:14et qui a été libérée, mise en liberté conditionnelle,
08:18il y a quelques semaines,
08:19en attendant son procès.
08:22Donc elle est censée rester en France,
08:23tout le monde, c'est son procès.
08:24On peut penser qu'évidemment, dans le marchandage,
08:27il y a d'ailleurs un parallélisme des formes,
08:29de manière asiatinique.
08:30Les Iraniens font bien remarquer
08:31que Jacques Paris et Cécile Collère
08:33sont en liberté conditionnelle,
08:35donc exactement comme l'Iranienne qui est actuellement ici.
08:39Sauf qu'en France, et avec raison à Paris,
08:41on ne veut pas faire de lien,
08:43en tout cas ne pas le dire, pas le proclamer,
08:45entre un dossier judiciaire qui, par nature,
08:47appartient au judiciaire et à la diplomatie.
08:50Elle s'appelle Maggie Esfanddiari,
08:52cette Iranienne qui a été emprisonnée au mois de mars,
08:55qui a été relâchée au mois d'octobre,
08:58donc très récemment.
09:00C'est difficile de pallier les deux dossiers,
09:01évidemment, et notamment parce que Téhéran
09:04a décidé publiquement de lier ces deux dossiers.
09:07C'est-à-dire que la diplomatie iranienne
09:08a parlé dès le mois de septembre
09:10d'un processus d'échange.
09:12Alors, c'est inconcevable au vu de l'état de droit en France
09:15et d'une justice qui est séparée,
09:17évidemment, du pouvoir politique,
09:18mais Téhéran a placé les deux dossiers
09:21d'une certaine manière sur le même niveau.
09:23Et c'est inconcevable aussi du point de vue
09:24de la diplomatie française,
09:26qui est extrêmement discrète.
09:27Vous avez vu hier le ministre des Affaires étrangères
09:29sur France 2,
09:30il ne répondait quasiment rien.
09:31Le même élément de langage...
09:33Peut-être plus prudent que discret,
09:34d'ailleurs, parce que s'il y avait eu libération
09:36et retour à Villocoublet,
09:38je ne suis pas sûr qu'il y aurait eu autant de discrétion,
09:40mais il y a beaucoup de prudence, d'abord parce que
09:42Cécile Collère et Jacques Paris
09:43ne sont pas sur le sol français désormais,
09:45même s'ils sont à l'ambassade.
09:47Et puis, parce qu'on a vu aussi
09:49que les soubresauts de la géopolitique
09:51dans la région ces derniers mois
09:53rendaient tous ces dossiers extrêmement périlleux
09:57et difficiles,
09:58donc ça impose beaucoup de prudence.
09:59Et puis, je crois qu'il faut aussi insister
10:00sur l'état psychologique des deux prisonniers
10:04et de leur famille.
10:05Quand on parle de détention à la prison d'Evine,
10:07ce n'était pas n'importe où,
10:08c'était dans la section 209
10:10qui est réservée aux prisonniers politiques
10:11avec des traitements qui ont été...
10:13Comment ça se passe quand on est dans cette prison ?
10:15C'est une prison,
10:16alors c'est considéré,
10:17mais j'allais dire un petit peu comme une image,
10:20comme la pire prison d'Iran.
10:21La section 209,
10:22c'est là où sont emprisonnés les prisonniers politiques,
10:24les opposants au régime.
10:25Et c'est un endroit
10:26où Jacques Paris et Cécile Colleur
10:27étaient séparés,
10:28dans des cellules différentes,
10:30à l'isolement,
10:31avec une lumière allumée 24 heures sur 24,
10:33avec des échanges très rares,
10:34y compris au niveau consulaire,
10:36c'était tous les deux ou trois mois,
10:37mais sans connaître la date
10:38et les échanges avec leurs familles.
10:40C'était un WhatsApp
10:40avec des gardiens autour
10:43qui vous disent
10:43« Tiens, tu as deux minutes pour discuter ».
10:45Donc tout ça vous place
10:47et on dort par terre sur des couvertures.
10:49Donc 1277 jours,
10:52c'est un record de captivité
10:53pour des Français en Iran.
10:54C'est plus long que les otages français du Liban,
10:56dont on a par exemple beaucoup parlé
10:58dans les années 80.
11:00Et tout ça,
11:00c'est d'ailleurs ce qui inquiète le plus,
11:02sans doute,
11:02les familles et les avocats
11:04de Cécile Collère et Jacques Paris,
11:05ça vous place dans un état psychologique
11:08qui est quand même très difficile
11:09au moment de l'enviser à l'ambassadeur.
11:11– Ben pas bon,
11:11juste une nuance,
11:12vous avez raison sur les otages du Liban,
11:13mais les otages du Liban,
11:14c'était le Hezbollah.
11:15Enfin, je veux dire,
11:15c'était une organisation.
11:17Là, on parle d'un état.
11:18Non, non, non, bien sûr.
11:19Non, non, je comprends bien.
11:20Mais justement,
11:21ça se lit à quel point
11:22ce régime est absolument cynique
11:24de jouer ainsi
11:24de cette diplomatie des otages.
11:26Et il reste,
11:27il y a encore pas mal d'occidentaux,
11:29je crois, une vingtaine d'autres.
11:29– Une vingtaine.
11:30– C'est ça,
11:30qui sont encore dans les géoles iraniennes.
11:32– Et puis ce qui est très cynique aussi,
11:34c'est leur condamnation,
11:37le procès qui a eu lieu,
11:38enfin le procès, entre guillemets,
11:40et les condamnations,
11:42parce que c'est la condition
11:44pour le régime de Téhéran
11:46pour ne pas perdre la face, quelque part.
11:48C'est-à-dire qu'il fallait
11:49qu'ils soient condamnés,
11:50et puis ensuite,
11:51on peut faire preuve d'humanité,
11:54si je puis dire,
11:54pour raisons sanitaires.
11:56Tout ça est d'un cynisme absolu.
11:58– Juste un mot,
11:58ce qui n'est pas sans rappeler,
11:59la situation n'est pas la même,
12:01évidemment,
12:01mais le procédé est le même
12:03que celui qu'utilise aujourd'hui
12:04le régime algérien,
12:05à l'endroit en particulier
12:06de Wallem Sansa,
12:07l'écrivain franco-algérien
12:08qui est toujours détenu
12:08depuis bientôt,
12:10près d'un an,
12:10mi-novembre ça fera un an,
12:11il y a eu aussi un procès,
12:13il y a eu une condamnation,
12:14il y a des rumeurs de libération,
12:16de grâce à un moment ou à un autre,
12:17tout ça pour habiller
12:19un fantôme de démocratie et de justice,
12:22mais jusqu'à présent,
12:24il n'y a aucun signe d'ailleurs
12:25de libération de Wallem Sansa.
12:26– Et paradoxalement,
12:27alors encore,
12:27ça souligne ce qui normalement
12:28ne devrait pas être le cas,
12:29que les canaux diplomatiques
12:31sont plus ouverts,
12:32enfin en tout cas soudainement,
12:34avec l'Iran qu'avec l'Algérie
12:35qui est quand même pourtant
12:36un pays,
12:37enfin je veux dire,
12:38qui est extrêmement,
12:39avec un lourd,
12:40enfin un passé qui est très réel
12:41et une histoire très réelle.
12:42Donc ça paraît un comble
12:43dans un sens,
12:44ça montre à quel point
12:45c'est détérioré
12:45avec l'Algérie,
12:47ce contraste.
12:47– Et on notera que le procédé
12:48de ce qui est appelé
12:50par le Quai d'Orsay
12:50la diplomatie des otages
12:51est fortement accentué
12:52depuis 2015
12:53et le moment de la signature
12:55des accords de Vienne
12:56et des discussions
12:57autour du programme nucléaire iranien.
12:59– Parce qu'on appelle
13:00la diplomatie des otages,
13:02pardon,
13:02enfin c'est quand même juste,
13:04enfin pardon,
13:04mais c'est horrible
13:05parce qu'il s'agit d'êtres humains,
13:06mais c'est du marchandage un peu
13:09parce que,
13:10en fait,
13:10c'est des contreparties.
13:12– Le chantage, oui.
13:12– Et je te lâche ça
13:13et tu me donnes ça.
13:14– Pour l'instant,
13:15on ne sait pas
13:15quand est-ce que Cécile Collère
13:17et Jacques Paris
13:17pourront revenir dans leur pays.
13:19– Ça pourrait être
13:20dans quelques jours,
13:20dit l'ambassadeur de France.
13:22– Dans quelques jours,
13:23dans un instant,
13:24on parle de la nouvelle coqueluche
13:25des démocrates new-yorkais,
13:27de la bête noire de Trump.
13:29Aussi, Zoran Mandani,
13:31mais tout de suite,
13:31il est 9h19
13:32et c'est l'info en une minute
13:33avec Maureen Suignard.
13:36– Ils ont deux semaines
13:37pour se préparer.
13:38Les patrons de Chine
13:39sont convoqués
13:39par des députés
13:40le 18 novembre prochain
13:41pour s'expliquer
13:42sur le scandale en cours
13:43des objets pédopornographiques.
13:45Se sont retrouvés
13:46sur la plateforme
13:47de vente en ligne chinoise,
13:48Chine,
13:49qui ouvre aujourd'hui
13:49une boutique à Paris
13:51au sein du grand magasin BHV.
13:53C'est la première boutique
13:54en France.
13:55Emmanuel Macron
13:56a pu parler à Cécile Collère
13:58et Jacques Paris.
13:58C'est le président français
14:00qui a annoncé hier
14:00qu'il n'était plus en prison.
14:02Ils ont passé
14:03trois ans et demi
14:03en détention en Iran.
14:05Ils sont maintenant
14:05à l'ambassade de France
14:07à Téhéran.
14:08Ils vont bien,
14:08sont heureux
14:09et soulagés,
14:10assure ce matin
14:11l'ambassadeur de France
14:12dans le pays.
14:13Une nouvelle attaque
14:14au Soudan,
14:1440 morts.
14:15Selon les Nations Unies,
14:16le pays est secoué
14:16depuis plus de deux ans
14:18par une guerre civile.
14:19Un nouvel appel
14:20à la prudence
14:21lancé par les autorités
14:22de grande marée
14:23sont attendus aujourd'hui
14:23sur la façade maritime
14:25de la Manche
14:25et de la mer du Nord.
14:27Ces forts coefficients
14:27entraînent une remontée
14:28des eaux plus rapide.
14:30Les promeneurs
14:31se font régulièrement surprendre.
14:32Les informés
14:46avec Henri Vernet
14:47du Parisien,
14:48Carole Barjon,
14:49éditorialiste politique
14:50et Nicolas Teilhard
14:50de la rédaction internationale
14:52de Radio France.
14:53Deuxième sujet
14:54aujourd'hui,
14:55Renaud,
14:55Zoran Mandani,
14:57bête noire
14:57de Donald Trump,
14:59élu maire de New York.
15:00Est-ce que ce ne serait pas
15:01une aubaine finalement ?
15:02Peut-être.
15:02En tout cas,
15:02il est jeune,
15:03vous le disiez,
15:0435 ans,
15:04musulman.
15:05Il se dit socialiste.
15:06Zoran Mandani,
15:07il faut rappeler
15:07qu'aux Etats-Unis,
15:08c'est un gros mot,
15:09socialiste.
15:10Et il a donc été élu
15:11cette nuit
15:12nouveau maire démocrate
15:14de New York.
15:15C'est aussi un message
15:16à l'intention d'ailleurs
15:17du parti,
15:18des hiérarques,
15:19des dirigeants
15:20du parti démocrate
15:21contre lesquels
15:22quasiment il a réussi
15:24cette ascension.
15:25Et puis,
15:25dès ses premiers mots
15:26d'ailleurs,
15:26il s'est adressé
15:27directement
15:28au président américain,
15:30à Donald Trump,
15:31dès que sa victoire
15:33a donc été annoncée
15:34cette nuit.
15:36En cette période
15:41d'obscurité politique,
15:42New York sera la lumière.
15:44Si quelqu'un
15:45peut montrer
15:46à une nation
15:46trahie par Donald Trump
15:48comment le vaincre,
15:49c'est bien la ville
15:50où il a grandi.
15:51Alors,
15:52Donald Trump,
15:53parce que je sais
15:53que tu nous regardes,
15:55j'ai trois mots
15:55pour toi.
15:56Augmente le volume.
15:57Alors,
16:01on voit qu'il réveille
16:03donc la gauche américaine,
16:04mais on sait aussi
16:04que la radicalité,
16:05celle de Donald Trump
16:06en l'occurrence,
16:06nourrit justement
16:07la radicalité en face
16:08visiblement.
16:09En France d'ailleurs,
16:10les Insoumis revendiquent
16:12l'exemple,
16:13le modèle.
16:13Ils prennent désormais
16:13pour modèle
16:14la victoire de Zoran Mandani.
16:16Est-ce que New York
16:16peut effectivement être
16:17la lumière,
16:18comme le dit
16:18le nouveau maire
16:20de la ville
16:21pour l'ensemble du pays ?
16:21Ou est-ce que
16:22la sociologie
16:23extrêmement particulière
16:24de New York
16:24au regard de l'ensemble
16:25des Etats-Unis
16:26en font en fait
16:26un cas particulier ?
16:27Et puis,
16:28est-ce que c'est donc
16:28une bête noire potentielle,
16:30un véritable adversaire
16:31pour Donald Trump ?
16:32Ou est-ce qu'au contraire,
16:34ça peut devenir une aubaine
16:35pour le président américain
16:36qui ne manque pas d'ailleurs
16:37de traiter lui
16:38Zoran Mandani
16:38carrément de communiste
16:39et de souligner
16:41un certain nombre
16:41d'ambiguïtés,
16:42notamment dans ses déclarations
16:43sur Israël
16:45qui ont pu inquiéter
16:45une partie de la communauté juive
16:47et donc en quelque sorte
16:48de se servir
16:49de Zoran Mandani
16:49comme épouvantail
16:50pour mobiliser
16:51son propre électorat,
16:52l'électorat républicain ?
16:53Il est le symbole d'où quoi ?
16:55Zoran Mandani,
16:57Nicolas Theia ?
16:58Déjà,
16:58il est un symbole tout court
16:59parce que si on s'arrête
17:01simplement sans grande analyse politique
17:02sur son profil,
17:04c'est un homme qui est jeune,
17:0535 ans,
17:06qui est né en Ouganda,
17:07de parents indiens,
17:09qui a été naturalisé américain
17:10et qui va prendre la tête
17:11de la plus grande ville
17:11des Etats-Unis
17:12et sans doute
17:13de la ville la plus connue
17:14au monde.
17:15Donc avant toute analyse,
17:16on est quand même
17:17sur un fait politique
17:18et un fait historique.
17:19Moi, il y a une chose
17:20que je retiens,
17:21c'est la thématique
17:22de sa campagne
17:23qui a beaucoup pêché
17:25chez les démocrates
17:26ces dernières années,
17:26c'est qu'il est allé
17:27sur la question
17:28du pouvoir d'achat
17:28et des gens
17:30qui souffrent
17:31de la vie chère
17:32dans la plus grande ville
17:33du monde.
17:34Vous voulez dire
17:34qu'il n'a pas fait
17:35une campagne un peu perchée
17:36sur les valeurs
17:36comme Kamala Harris,
17:37mais une campagne
17:38très concrète ?
17:39On n'a pas du tout
17:39été dans la polarisation
17:41avec la politique
17:41de Donald Trump
17:42dans sa campagne.
17:43D'abord,
17:43ça a été une campagne
17:44de terrain,
17:45c'est quand même
17:45quelqu'un qui était
17:46à 1% dans les sondages
17:48il y a encore
17:49quelques mois
17:50et qui revient de nulle part,
17:51qui est d'une certaine manière
17:53une comète,
17:54on verra ce que ça donne ensuite,
17:55et qui a fait campagne
17:55en allant dans la rue
17:56via les réseaux sociaux
17:58avec un souffle de jeunesse
18:00dans une campagne politique
18:03et en parlant,
18:05je crois que c'est
18:06affordable,
18:06le mot qu'il a employé
18:07le plus souvent,
18:08c'est-à-dire rendre
18:09cette ville abordable.
18:10Vous ne pouvez plus y vivre
18:11parce qu'elle est trop chère,
18:12je vais la rendre abordable
18:14et cette thématique
18:15à la fois du pouvoir d'achat,
18:17de la vie chère
18:17et puis d'une certaine manière
18:18de la lutte contre une société
18:20aux Etats-Unis
18:21qui provoque des inégalités,
18:22c'est un thème
18:23dont il a été reproché
18:24aux démocrates
18:25de l'avoir oublié.
18:26Est-ce qu'on peut parler
18:27d'une forme de populisme
18:28de gauche,
18:29Henri Vernet ?
18:30Peut-être dans des termes généraux
18:31mais là c'est vrai
18:32qu'il a été extrêmement concret,
18:33c'est en ça
18:34et d'ailleurs c'est en ça
18:35que c'est un double revers
18:35pour Trump
18:36parce que justement
18:36il a abordé
18:37cet thème extrêmement concret
18:38de la cherté de la vie.
18:39Les loyers de New York,
18:40les loyers sont deux fois supérieurs
18:41à la moyenne américaine,
18:43c'est vraiment,
18:43c'est un réel problème
18:44et pourquoi là-dessus
18:45il est un revers pour Trump ?
18:46Parce que Trump au contraire
18:47c'était New Yorkais
18:48par excellence dans la Trump
18:50sauf que Trump
18:51c'est la Trump Tower
18:52c'est vraiment
18:52c'est le New York
18:53du capitalisme immobilier
18:55totalement débriné
18:55qu'il y a pu y avoir
18:56pendant des décennies
18:57et donc lui justement
18:58il vient lutter contre ça
18:59en quelque sorte
18:59il renoue d'ailleurs
19:00avec une certaine racine
19:01un peu sociale de New York
19:02des années 20-30
19:04évidemment c'était
19:04il y a très très longtemps
19:05mais malgré tout
19:06ça a existé
19:06donc il réveille cette fibre-là
19:08donc de ce côté-là
19:09et puis en effet
19:09c'est aussi un revers
19:11par rapport au classique démocrate
19:13quand même
19:13la gérontocratie de Biden
19:15dont maintenant
19:15les électeurs démocrates
19:16se rendent compte
19:17à quel point
19:17ça les a menés
19:18un petit peu au désastre
19:19et puis comme vous le disiez
19:20le côté un peu
19:21dans les terres
19:23de la campagne
19:24Kamala Harris
19:25et d'ailleurs
19:26il faut bien revoir
19:27que justement
19:28ces classiques
19:29les démocrates
19:30les tenants
19:30disons
19:31du parti démocrate
19:33tendance
19:34social-démocrate
19:35en réalité
19:35américain
19:37et encore
19:37social-démocrate
19:38c'est déjà très à gauche
19:39y compris pour des démocrates américains
19:40et bien ils regardent
19:41il regarde
19:42avec un regard
19:44un peu méfiant
19:45quand même
19:46il se demande
19:46jusqu'où il peut aller
19:47donc il y a ce revers-là
19:48et puis en effet
19:49c'est vrai qu'il incarne
19:50alors là pour le coup
19:51on revient sur des valeurs
19:52il incarne aussi
19:53vous savez
19:54tout ce mouvement
19:55No Kings quand même
19:56qui vient de la rue
19:57et qui lui porte
19:58mais bien sûr
19:58pas de roi
19:59mais qui concerne
20:00pour le coup
20:01énormément
20:01des millions
20:02de citoyens américains
20:03à New York
20:04mais pas seulement
20:05à travers le pays
20:06y compris dans
20:06certains petits
20:07bastions républicains
20:08où ça s'exprime
20:09quand même
20:09cette lutte contre l'autoritarisme
20:10développé par Trump
20:12je vais me permettre
20:13d'amendrir un tout petit peu
20:13votre enthousiasme
20:14je pense sur deux plans
20:15non mais il est mesuré
20:15je me le mesure en deux ans
20:16parce qu'il n'ira pas plus loin
20:18parce qu'il ne pourra pas
20:19se présenter
20:19sur deux plans
20:19oui mais je ne parle pas de ça
20:21il ne peut pas se présenter
20:22à présentiel
20:22vous le disiez
20:22puisqu'il est né à l'étranger
20:23mais sur deux plans
20:24d'abord il y a les ambiguïtés
20:25du personnage
20:25il a commencé par exemple
20:27quand il refuse
20:28de condamner
20:30l'expression
20:30de globalisation
20:31non mais un peu plus
20:32le fait d'être pro-palestinien
20:34il y a deux ans
20:34il avait accusé Israël
20:36d'être à l'origine
20:36des violences policières
20:37il avait dit
20:38lorsque la botte
20:39de la police américaine
20:40vous appuie sur la nuque
20:41c'est Israël
20:42qui l'a lassé
20:42et puis il a aussi refusé
20:44par exemple de condamner
20:44l'expression dite
20:45de globalisation
20:46de l'intifada
20:46de mondialiser l'intifada
20:48et même pire
20:48d'ailleurs il a dit
20:49mais il a déconseillé
20:49de l'utiliser
20:51ce qui est bien la preuve
20:51qu'il voit bien
20:55c'est un vrai sujet
20:56de fond évidemment
20:57c'est un positionnement politique
20:58bon il y a les ambiguïtés
20:59de Mandani
21:00et puis la question
21:03qui se pose
21:03en termes d'efficacité électorale
21:04quand même ça rappelle
21:05un petit peu l'enthousiasme
21:06qu'il avait pu soulever
21:07en son temps
21:07au Royaume-Uni
21:08et Jeremy Corden
21:08parce qu'il était
21:10le plus à gauche
21:10de la gauche
21:11il allait justement
21:11réveiller les travaillistes
21:12et il a ouvert un boulevard
21:14aux conservateurs
21:15qui ont remporté
21:16la plus grande victoire
21:17que jamais avec Boris Johnson
21:18c'est aussi un moyen
21:19pour Donald Trump
21:20on le voit bien
21:20il s'en saisit
21:21vous pensez que c'est une aubaine ?
21:22en tout cas la question
21:24se pose très clairement
21:24et New York
21:25c'est quand même
21:25une sociologie très particulière
21:27parler du pouvoir d'achat
21:28des pauvres
21:29c'est très très bien
21:29est-ce que Zoran Mandani
21:31son mode de campagne
21:32fonctionne en Pennsylvanie
21:33dans l'OIO etc
21:34sur ces sujets là
21:36quand on voit aujourd'hui
21:37les Etats-Unis
21:38totalement déchirés
21:39d'un point de vue
21:40social, géographique
21:41j'en suis pas convaincu
21:42c'est-à-dire qu'il faut
21:43quand même modérer
21:44justement ce positionnement là
21:45oui c'est extrêmement prudent
21:47parce que je veux dire
21:48New York
21:48c'est très particulier
21:49New York
21:50n'est pas l'Amérique profonde
21:51on a beaucoup cité
21:55l'élection aussi
21:56des gouverneurs
21:57en Virginie
21:58dans le New Jersey
21:58mais ce sont des Etats
22:01qui sont généralement
22:01non non non
22:02la Virginie c'est très significatif
22:04non non
22:04la Virginie c'est significatif
22:05à Victor Démocrate
22:06elle était attendue
22:07elle était attendue
22:08elle était attendue
22:08c'est important
22:09juste un point
22:10ça vous rappelle rien
22:11vous souvenez
22:11vous vous souvenez par exemple
22:13qu'Anne Hidalgo
22:14a gagné très largement
22:15deux fois
22:15à Paris
22:16elle a eu plus de mal
22:17à la présidentielle
22:18voilà le mot de la fin
22:19pour Naudeli
22:19merci beaucoup les informés
22:21merci Henri Vernet
22:21rédacteur en chef adjoint
22:22aux Parisiens
22:23aujourd'hui en France
22:24vous avez la une du Parisien ?
22:25oui c'est une requête
22:26sur un profil très particulier
22:27d'un ancien star du motocross
22:29qui est l'un des auteurs
22:31présumés suspects
22:32dans le casse du Louvre
22:34donc du motocross au casse du Louvre
22:35merci beaucoup Carole Barjon
22:36éditorialiste politique
22:37à la revue
22:38politique et parlementaire
22:39et merci Nicolas Teilhard
22:40journaliste et rédaction internationale
22:42de Radio France
22:43merci Renan
22:44merci les gars
22:44à demain
22:45et les informés
22:45c'est ce soir aussi
22:46à 20h avec Victor Mettet
22:48merci à tous
22:51merci à tous
22:52merci à tous
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