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  • il y a 9 heures

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00:00Et bienvenue dans les informés, une demi-heure pour décrypter avec nos invités l'actualité politique de ces dernières heures.
00:08Entre votre compagnie Renaud Dely, bonjour.
00:10Bonjour Adrien.
00:11Et avec Valérie Gasse, bonjour Valérie.
00:13Bonjour Adrien.
00:13Vous êtes chef du service politique de RFI et Jean-Jérôme Bertolus.
00:16Bonjour Jean-Jérôme, éditorialiste politique à France Info.
00:20Télé, un général 5 étoiles qui fait des étincelles.
00:24Renaud, c'est notre premier thème ce matin. Sommes-nous prêts à perdre nos enfants à la guerre ?
00:31C'est la question qu'a posée donc le chef d'état-major des armées, le général Fabien Mandon.
00:36C'était avant-hier lors d'un discours prononcé devant les maires de France réunis en congrès.
00:42Je vous propose d'écouter un extrait.
00:44On a tout le savoir, toute la force économique, démographique pour dissuader le régime de Moscou
00:53d'essayer de tenter sa chance plus loin.
00:56Ce qu'il nous manque, et c'est là que vous avez un rôle majeur,
00:59c'est la force d'âme pour accepter de nous faire mal, pour protéger ce que l'on est.
01:05Les femmes et les hommes qui sont aujourd'hui employés partout dans le monde,
01:10ils tiendront dans leur mission s'ils sentent que le pays tient avec eux.
01:15Si notre pays flanche parce qu'il n'est pas prêt à accepter de perdre ses enfants,
01:19de souffrir économiquement parce que les priorités iront à de la production de défense, par exemple.
01:25Alors on est en risque.
01:27Alors on est en risque si le pays n'accepte pas de perdre ses enfants.
01:30Une sortie qui a provoqué un tollé sur le plan politique.
01:33Toutes les oppositions du Rassemblement National à la France Insoumise,
01:35et on entendait tout à l'heure, il y a quelques minutes,
01:37tu gouvernais ici le député LFI du Nord,
01:40s'indigner en quelque sorte d'un général faisant de la politique, sortant de son rôle.
01:44Seule ou presque la ministre des Armées, Catherine Vautrin,
01:48a défendu les propos du général Mandon en jugeant qu'il était dans son rôle précisément
01:53et que ses propos étaient instrumentalisés.
01:54Alors pourquoi un tel avertissement, une déclaration aussi alarmiste ?
01:59Est-ce que sur le plan de la communication, c'est efficace ou contre-productif
02:03pour alerter sur l'ampleur de la menace russe ?
02:06Et puis d'ailleurs, est-ce que la société française est prête aujourd'hui
02:08à entendre des propos aussi inquiétants ?
02:11Beaucoup de questions. Et la première, Valérie Gass,
02:14est-ce qu'un général, est-ce qu'un militaire peut se permettre d'utiliser ce genre de mots ?
02:21Alors ce n'est pas un général comme les autres.
02:23En plus.
02:24C'est le chef d'état-major des armées,
02:27donc c'est le général des généraux, le chef suprême,
02:30après le président de la République.
02:32C'est toute la question parce que,
02:36est-ce qu'il a été mandaté par Emmanuel Macron pour tenir ses propos ?
02:42Et est-ce qu'après, le choix des mots est le bon ?
02:44C'est vrai qu'on retrouve en fait un discours
02:48qui n'est pas très loin de celui du chef de l'état lui-même.
02:52Quand il avait pris la parole, je crois que c'était au mois de mars,
02:54dans une allocution, et qu'il avait dit
02:55« La patrie a besoin de vous, la Russie est une menace ».
03:00Je ne sais plus si c'était là qu'il est existentiel.
03:02Donc finalement, il est dans la ligne du président de la République,
03:07qui est le chef des armées,
03:09et qui décide de la politique de la nation.
03:11Mais ça peut paraître être un discours politique quasiment quand même.
03:15Oui.
03:15Eh bien, on a un peu l'habitude d'avoir des généraux
03:19qui font ce job politique pour sensibiliser.
03:22Le 14 juillet, quand le président de la République
03:26avait pris la parole aussi au ministère des Armées le 13 juillet,
03:29eh bien la veille, le prédécesseur du général Mandon,
03:33le général Burkhardt, avait lui aussi fait une conférence de presse.
03:37C'était encore un exercice un petit peu inédit
03:40pour sensibiliser, pour dire à quel point la menace était forte
03:44et il allait falloir augmenter les dépenses militaires.
03:48Donc on voit que tout ça, ça s'inscrit dans une espèce d'ensemble.
03:51Maintenant, la question, c'est est-ce que Fabien Mandon
03:55a choisi les bons mots pour faire passer un message
03:58qui est le message du président de la République ?
04:02Et c'est vrai que dire « accepter de perdre ses enfants »,
04:06c'est là qu'on voit le côté assez pragmatique d'un militaire
04:11qui dit les choses telles qu'elles sont.
04:12S'il y a la guerre, on va perdre des gens.
04:15Tout en précisant peut-être que le terme « enfant », s'il peut être choquant…
04:19Alors « enfant », c'est les enfants d'un patrie,
04:20ce n'est pas à chaque famille qui va perdre ses enfants.
04:22On ne parle pas des enfants ou de civils.
04:23Mais ça veut quand même dire que la guerre, c'est aussi des morts.
04:26Jean-Jérôme Bertolus.
04:28Alors effectivement, ce discours, on va dire quand même,
04:31marque un point de bascule.
04:34D'abord parce qu'on vient de le voir à l'instant,
04:38encore une fois, ça a été rediffusé.
04:40On voit à quel point les maires qui écoutent le chef d'état-major des armées
04:45l'écoutent véritablement avec une attention très très soutenue.
04:50Quelquefois, le congrès des maires, on parle, on se lève, etc.
04:53Là, on sent que les mots de Fabien Mandon frappent tous les élus.
05:00Et je dis ça parce qu'en fait, c'est un point de bascule
05:03parce que oui, il s'adresse aux maires,
05:06donc aux élus les plus proches des citoyens.
05:08Et qu'est-ce qu'il dit ?
05:10Il dit que l'armée ne peut pas être seule.
05:12Il faut clairement que la population soit derrière l'armée.
05:15C'est un point de bascule aussi parce que ce qui est intéressant,
05:18c'est que la France insoumise dit attention à ce discours guerrier,
05:21attention à ce discours belliciste,
05:23attention à ce discours en plus qui est une erreur
05:26parce que nous avons la force de dissuasion.
05:28Et la force de dissuasion nucléaire,
05:30eh bien justement, empêche, on va dire, une guerre
05:33telle que l'envisage éventuellement le chef d'état-major des armées.
05:38Sans doute, c'est vrai.
05:39Mais pour une part, c'est faux.
05:40Puisque la guerre, et ça a été très justement dit récemment
05:45par le Premier ministre Donald Trump, le Premier ministre polonais,
05:48il a dit, nous sommes déjà en guerre.
05:50La guerre en Ukraine, c'est notre guerre.
05:53Et il parlait de la guerre hybride.
05:55On pourrait dire que la Pologne, géographiquement,
05:57est plus proche de l'Ukraine.
05:58Oui, mais c'est ce qu'a précisé Fabien Mandon.
06:00Il a dit, la guerre dans laquelle pourrait être entraînée la France,
06:04c'est une guerre de solidarité avec les pays, justement,
06:08qui sont les mitrophes de la Russie.
06:10Donc, juste d'un mot, Fabien Mandon,
06:12c'est l'ancien chef d'état-major particulier du président de la République.
06:15Donc, il installe, en quelque sorte, le décor.
06:17Le chef d'état-major particulier, c'est le haut-gradé
06:20qui est aux côtés du président de la République, à l'Élysée.
06:24Renaud Delis.
06:24Il est coutumier de ce genre d'avertissement.
06:26Il avait déjà tenu des propos, d'ailleurs,
06:28pas très éloignés devant des parlementaires.
06:30Donc, le problème, c'est de savoir si ce mode de communication
06:33est efficace ou contre-productif.
06:36Et est-ce qu'il ne nuit pas, justement,
06:37à la pédagogie de la menace qu'on évoquait à l'instant.
06:42Cette intervention, elle pose plusieurs problèmes.
06:44D'abord, je pense qu'elle fragilise Emmanuel Macron,
06:46parce qu'effectivement, le chef des armées,
06:48pas le chef d'état-major des armées,
06:49mais le chef des armées, c'est le président de la République.
06:51Or, là, on a un message qui s'adresse à des politiques, à des élus.
06:55Il s'adresse devant les élus, le chef d'état-major des armées.
06:58Et c'est vrai qu'il tient à un propos
07:00qui a une dimension politique assez prégnante, quand même.
07:03Donc, ça interroge sur son rôle ensuite.
07:05Le problème des termes qui sont utilisés,
07:07c'est qu'ils peuvent être vite caricaturés, détournés ou instrumentalisés.
07:12On ne comprend pas bien ce qu'il veut dire.
07:13Certains disent, mais non, mais attendez, il n'y a pas de menace russe.
07:15On n'en est pas aux fameux chars russes de place de la Concorde.
07:18Vous vous souvenez ?
07:19Vous n'étiez pas nés, Adrien, mais c'était agité en 1981
07:23lors de la victoire de François Mitterrand.
07:24Il ne s'agit pas de voir les Russes débarquer,
07:27ne serait-ce que sur la frontière est du pays.
07:31Ce dont ne fait pas clairement la pédagogie, me semble-t-il,
07:34ces mots abîment.
07:35On évoque plutôt l'éventuelle nouvelle agression russe à l'endroit d'un pays de l'OTAN
07:42qui pourrait être un pays balte, par exemple, ou la Pologne, effectivement,
07:45et qui, avec le jeu d'alliance, pourrait contraindre un certain nombre de pays européens,
07:49dont la France, à intervenir, justement, pour défendre ses alliés.
07:52Or, c'est vrai que ces propos caricaturaux ne font pas cette pédagogie-là.
07:55Quelle est la vraie nature de la menace russe ?
07:57Je pense qu'une bonne partie de la population entend ça en se disant
08:01« Non, il n'y a pas, encore une fois, les Russes ne sont pas nos portes. »
08:04Juste un tout dernier point, il s'adresse à des maires, certes,
08:06qui ont écouté ce propos avec attention,
08:09mais quand il leur dit « Allez, en gros, porter cette bonne parole »,
08:12ce ne sont pas les termes du général,
08:14mais il dit « Il faut que vous en parliez à vos administrés »,
08:16il semble oublier qu'ils sont en campagne électorale.
08:19Je pense qu'il y a relativement peu de maires ou de candidats municipaux
08:21qui vont aller voir leurs administrés en disant…
08:23Peut-être là qu'on voit qu'il n'est pas politique, le général.
08:25La politique, Clémenceau disait que la guerre est une chose trop grave
08:28pour la laissée aux militaires, la politique aussi.
08:31En tout cas, c'est une chose un peu plus subtile, me semble-t-il.
08:33Il y a aussi quelque chose qui interpelle quand même Valéry Gass,
08:36c'est le côté peut-être un peu sacrificiel aussi des propos.
08:40Il y a cette phrase du général américain Patton qui dit
08:42« L'idée n'est pas de mourir pour son pays,
08:46mais de faire en sorte que le salopard de l'autre côté meurt pour le sien. »
08:49Là, on a l'impression qu'il faut accepter
08:52cette dimension un peu sacrificielle,
08:55et ça, ça peut être aussi mal interprété quand même dans la population.
08:58Oui, visiblement, ça l'a été.
09:00Donc c'est vrai que là, c'est là qu'on retrouve le discours d'un militaire
09:04qui en effet peut-être manimale l'échelle et les répercussions des mots
09:10qu'il va employer et la manière dont il délivre le message.
09:13Mais je reste sur l'idée que sur le fond,
09:17il est totalement dans la ligne d'Emmanuel Macron et du discours politique.
09:22Emmanuel Macron avait dramatisé, avait parlé de la menace,
09:26alors certes avec des milliers de kilomètres qui nous séparaient,
09:28mais l'une des choses qu'avait dit Emmanuel Macron,
09:31c'est « Où s'arrêtera la Russie si elle recommence ? »
09:34Donc laissant entendre que ça pouvait dépasser les frontières de l'Ukraine.
09:38Et on voit, malgré tout, qu'il peut y avoir une forme d'embarras,
09:42c'est que le président de la République,
09:43qui a été sollicité par les journalistes qui sont avec lui en voyage,
09:47il a fait une tournée en Afrique, il est actuellement à l'île Maurice,
09:51n'a toujours pas, en quelque sorte, réagi,
09:53n'a pas défendu le chef d'état-major des armées.
09:57Certes, Catherine Vautrin, la ministre des Armées, l'a fait,
09:59mais on attend la réaction du président de la République.
10:01Jean-Jérôme Bertolus, il y a quand même une utilité,
10:04au-delà de l'utilité intérieure, on va dire,
10:09c'est aussi un avertissement peut-être quand même vis-à-vis de la Russie.
10:12En clair, dire « On est prêts à tout,
10:14on est prêts à des sacrifices aussi dans notre pays,
10:17si vous envisagez d'avancer. »
10:19Oui, et ça arrive un moment, effectivement,
10:22où les États-Unis ont transmis un plan de paix à l'Ukraine,
10:26un plan de paix qui a été refusé, d'abord par l'Ukraine,
10:29et aussi par les autres pays de l'Union européenne.
10:31Qu'est-ce que ça démontre, en fait, ce discours de Fabien Mandon ?
10:36Eh bien, c'est que l'Europe et la France
10:40arrivent dans une réalité complètement nouvelle
10:42et que chacun, comment dire, s'exprime un petit peu d'une manière désordonnée.
10:46C'est vrai que ce sont, et je rejoins tout à fait ce qu'a dit Renaud Delis,
10:50dans tous les pays limitrophes de la Russie,
10:53ce discours a été tenu par les chefs d'État et les chefs de gouvernement.
10:57C'était au niveau politique.
10:58Mais remarquons, par exemple, que ce discours a été tenu en Allemagne,
11:03non pas, effectivement, par le chancelier, mais par les services secrets,
11:07qui, il y a quelques semaines, ont pondu une note qui a été donnée à tout le monde
11:11en disant, oui, il y a un risque de guerre dans 3-4 ans.
11:14Donc, on voit bien que cette situation tout à fait nouvelle,
11:17eh bien, implique...
11:19qui bouleverse un peu la communication.
11:21Voilà, il y a une espèce de communication désordonnée,
11:24mais Valérie Gass a tout à fait raison.
11:25Maintenant, on attend la prise de parole du chef de l'État,
11:27parce que, quand même, la défense européenne,
11:30c'est du ressort du chef de l'État,
11:31et, on va dire, l'implication de la France,
11:34comme l'a dit Fabien Amandon,
11:36et la mort de nos enfants,
11:38eh bien, effectivement, le président doit prendre la parole.
11:40– Cette menace russe, elle est évidemment réelle,
11:43elle est multiforme,
11:45mais, encore une fois, je pense qu'un certain nombre de termes,
11:47et en particulier l'expression que vous venez de rappeler,
11:49Jean-Jérôme Bertolus,
11:50nuisent à la crédibilité du message.
11:51C'est-à-dire que, cette menace russe,
11:53il faut la détailler, la préciser,
11:55ce qu'avait fait Emmanuel Macron,
11:56sur un ton tout aussi solennel,
11:57mais quand il évoquait la cyberguerre,
11:59le fait qu'il y a déjà des ingérences étrangères
12:01qui s'en prennent à nos intérêts,
12:03nos intérêts en France,
12:04ou parfois, d'ailleurs, à des troupes à l'étranger, etc.,
12:07il détaillait cette menace russe qui est déjà à l'œuvre.
12:10C'est donc toute la difficulté de la communication
12:11du chef d'état-major des armes,
12:13et je pense qu'elle nuit à la crédibilité de cette menace,
12:16justement, du fait de propos un peu à l'emporte-pièce, d'une part.
12:19D'autre part, cette sortie, elle a...
12:22Alors, je sais qu'il y a le syndrome
12:24de la communication de la grosse caisse.
12:25L'essentiel, c'est qu'on en parle, voilà.
12:27On en parle, certes, mais...
12:28– C'est ce qui se passe, d'ailleurs, en l'espèce.
12:29– Oui, mais est-ce que ça fait avancer,
12:31vraiment, encore une fois, dans l'opinion,
12:32la pédagogie de cette menace ?
12:33Je n'en suis pas persuadé.
12:35Et puis, juste un dernier point,
12:37ce qui est vrai, au regard de la réalité de la menace russe,
12:40c'est qu'on voit bien que la société française
12:41n'est pas prête, en tout cas aujourd'hui,
12:43à entendre ses propos.
12:45Pour une raison assez évidente,
12:47pour plein de raisons, mais pour une en particulier,
12:49c'est que la guerre, c'est quelque chose
12:51qui est sorti de notre cadre de pensée,
12:54presque de notre mémoire collective.
12:55Ça fait 80 ans que la France
12:58n'a pas connu de guerre sur son territoire,
13:01sur son sol hexagonal.
13:03Il faut remonter au début du XVIIIe siècle
13:05pour retrouver une période aussi longue.
13:07– Vous vous en rappelez ?
13:08– Absolument.
13:09Entre la fin des guerres de Louis XIV
13:10et le début des guerres de la Révolution en 1792,
13:13je débutais à peine, Adrien,
13:15mais je m'en souviens,
13:16on a à peu près 80 ans, là aussi,
13:18sans guerre sur le sol hexagonal de la France.
13:20Donc c'est vrai qu'aujourd'hui,
13:21ça ne fait plus partie de notre cadre de pensée,
13:22contrairement aux pays limitrophes de la Russie,
13:25qui, eux, ont encore cette mémoire,
13:27et surtout, ils ont un voisinage extrêmement périlleux.
13:31– On va évoquer un autre sujet à présent,
13:34j'allais dire peut-être un peu plus léger,
13:35quoique c'est le sujet du budget.
13:38Que faire en cas d'impasse budgétaire ?
13:40Est-elle en train de s'avancer vers nous, cette impasse ?
13:42On en parle juste après l'essentiel de l'actualité.
13:44Il est 9h20, voici Théo Metton-Réjimbault.
13:47– Deux femmes tuées en une journée hier,
13:49l'une à Besançon par son ex-conjoint,
13:52connu de la justice pour harcèlement moral
13:55sur une ancienne compagne.
13:56Il est en garde à vue,
13:58l'autre femme a été retrouvée morte à son domicile de Sedan,
14:01son conjoint suspecté a été interpellé,
14:04les deux affaires n'ont pas de lien.
14:06C'est un incident rare,
14:08explique l'autorité de sûreté du nucléaire,
14:10une personne contaminée par une substance radioactive
14:12au commissariat à l'énergie atomique
14:15en région parisienne hier,
14:16à cause d'un départ de feu dans un laboratoire désaffecté.
14:20La victime a pu être décontaminée,
14:22pas de traces de radioactivité dans les alentours du site.
14:25Près de 900 000 sangliers abattus en France
14:29lors de la saison de chasse 2024-2025.
14:32Selon l'Office français de la biodiversité,
14:35le nombre d'abattages a augmenté de 2%
14:37par rapport à la saison précédente.
14:39C'est dans le Gard que le plus de sangliers a été tués.
14:42Un autoportrait de Frida Kahlo
14:44vendu aux enchères 55 millions de dollars hier à New York.
14:48L'œuvre devient le tableau le plus cher réalisé par une femme.
14:54France Info.
14:55Les informés.
14:58Adrien Beck.
14:59Renaud Delis.
15:00Toujours avec Valérie Gasse,
15:02chef du service politique de RFI Radio France Internationale,
15:04et Jean-Jérôme Bertolus,
15:06éditorialiste politique à France Info.
15:09Télé, à défaut de s'avancer vers nous,
15:12sommes-nous en train de nous avancer
15:14vers l'impasse budgétaire ?
15:15Très bonne question, Adrien Beck.
15:17Tic-tac, tic-tac.
15:18En tout cas, l'heure du verdict approche.
15:19Le débat budgétaire continue à l'Assemblée nationale.
15:22Celui sur le budget de la Sécu, c'est au Sénat.
15:24Ces débats s'enlisent, en particulier celui sur le projet de loi de finances.
15:27On sait que les députés doivent réussir à voter avant la fin du week-end,
15:31avant dimanche soir, la partie recette du projet de loi de finances.
15:35On en est encore loin.
15:35De toute façon, il y a encore des allers-retours,
15:37toute la procédure parlementaire.
15:38Bref, aura-t-on un budget pour Noël ?
15:41En tout cas, avant le 31 décembre.
15:44Cela semble de plus en plus difficile pour des raisons d'agenda, d'une part,
15:47et puis pour des raisons aussi de majorité, jusqu'à présent, introuvables.
15:51Alors, peut-il encore y avoir un accord ?
15:54Est-ce que ce débat parlementaire peut accoucher d'une majorité pour adopter le budget ?
15:59La réponse, il y a quelques jours sur ce plateau,
16:02de Michel Barnier, l'ancien Premier ministre.
16:04Si chacun se tient de manière responsable,
16:08ce que j'observe du Parti Socialiste, c'est qu'il était à la fois assez arrogant,
16:11en tout cas très assuré de lui-même,
16:13on lui a peut-être donné le chemin d'être assuré,
16:16et qu'il fait du chantage.
16:17Ce n'est pas une négociation actuellement.
16:19Et puis, maintenant, ce sont des impôts dans tous les sens.
16:22Donc, je ne sens pas de repère, je ne sens pas de limite à ce chantage.
16:26Notre groupe, en tout cas moi-même,
16:28avec l'expérience ou le recul que je peux avoir,
16:31je vais avoir un choix à faire.
16:32Et voilà, il n'y a pas de borne, ce chantage souligne Michel Barnier,
16:37qui s'y connaît d'ailleurs en échec en matière de négociation budgétaire.
16:41Puis, il faut rappeler que son gouvernement est tombé l'année dernière,
16:43justement parce que la négociation budgétaire avait échoué,
16:46et que lui avait refusé justement de se soumettre au chantage finalement,
16:51au chantage final de Marine Le Pen et du RN.
16:53Il avait en quelque sorte posé une borne.
16:55Si jamais il n'y a pas d'accord, que va-t-il se passer ?
16:58Eh bien, voilà que le ministre des Relations avec le Parlement, Laurent Panifou,
17:02a évoqué hier, lors d'une réunion au Sénat,
17:04la possibilité que le gouvernement présente une loi spéciale,
17:07comme ce fut le cas d'ailleurs l'an dernier après la chute du gouvernement Barnier,
17:10pour faire passer ce budget.
17:12Alors, en quoi ça consisterait ?
17:13Et peut-on encore espérer voir se dessiner une majorité en faveur du projet de loi de finances ?
17:17On va se poser la question, Valérie Gass,
17:21qu'est-ce que vous en pensez sur cette possibilité d'avoir un budget,
17:24quand même, au 31 décembre ?
17:26Est-ce que c'est encore jouable ?
17:27Ça le paraît de moins en moins,
17:29et le fait que le ministre des Relations avec le Parlement
17:31ait d'ores et déjà lancé dans l'atmosphère l'hypothèse
17:35de déposer une loi spéciale, donc le 19 décembre,
17:40laisse penser que même au gouvernement,
17:42on n'est pas trop sûr que ça aboutisse.
17:44Après, la question c'est,
17:45est-ce que finalement tout le monde sera content ou pas ?
17:48Parce qu'on a un peu...
17:49On a plutôt l'impression que tout le monde est mécontent pour l'instant.
17:51On a l'impression qu'en fait, personne n'a trop envie de voter ce budget,
17:54puisqu'on entendait Michel Barnier,
17:56mais quand on parle aux socialistes,
17:58quand on parle aux députés du parti présidentiel de Renaissance,
18:03c'est pareil, personne n'est content de ce qui s'annonce.
18:06Donc en fait, peut-être que ce petit rap de temps,
18:10ce petit délai en faisant passer une loi spéciale
18:13permettrait de reprendre les discussions un peu plus tard.
18:17Alors, est-ce qu'on peut avoir, avant le 31 décembre,
18:20je dirais que l'impasse se recule peut-être ?
18:23Décidément, c'est un passe.
18:27Jean-Jérôme Bertolus,
18:29bon, ça veut dire, si on en croit Valéry Gass,
18:33c'est ce que vous partagez,
18:34qu'on n'aura pas de budget de toute évidence
18:36avant le début d'année prochaine ?
18:39Effectivement, ça risque...
18:40Il y a encore un tout petit espoir.
18:42Non, c'est...
18:43Oui, enfin, bon, ce budget chemine,
18:47il y a...
18:48À certains moments, c'est totalement incompréhensible,
18:50à d'autres moments, il y a des votes à l'arraché,
18:54je pense notamment au projet de loi de finances
18:56sur la sécurité sociale.
18:57Donc, du côté du gouvernement,
19:00et même du côté de l'Elysée,
19:01on reste relativement optimiste.
19:05Maintenant, ça va être compliqué,
19:07puisque même la commission mixte paritaire,
19:08qui pourrait effectivement se saisir du budget,
19:11ce n'est pas du tout sûr qu'elle arrive à un compromis.
19:13Et même au sein du gouvernement,
19:14on dit si elle arrive à un compromis,
19:16les socialistes...
19:16Il faudrait qu'il soit voté ensuite.
19:18Voilà, les socialistes ne seront peut-être pas d'accord avec ça.
19:20Bref, c'est un peu une bouteille à l'angle,
19:22c'est compliqué.
19:23Mais pourquoi le ministre en charge des relations
19:26avec le Parlement a eu cette précision aussi ?
19:30C'est parce qu'en fait, il veut, comment dire,
19:33montrer que Sébastien Lecornu reste droit
19:37par rapport à ses positions de principe,
19:40qu'il n'y ait pas de 49.3.
19:41Il n'y aura pas de 49.3.
19:43Donc, il dit aux députés,
19:45débrouillez-vous, c'est à vous,
19:47c'est vous qui avez la main.
19:48Et puis, il dit, pas d'ordonnances non plus.
19:50Les fameuses ordonnances,
19:52je dis fameuses,
19:53mais personne ne comprend très bien ce dont il s'agit,
19:55c'est juste que le gouvernement,
19:57s'il n'y a pas de budget,
19:59a la possibilité constitutionnelle
20:01de reprendre son budget initial
20:03et, en quelque sorte,
20:05de le faire passer.
20:07Et pourquoi Laurent Pannifoul dit
20:09qu'il y aura une loi spéciale ?
20:10C'est exactement ce que disait Valérie Gasséa.
20:12Non, pas d'ordonnances
20:13qui est une espèce de super 49.3.
20:15Vous continuerez à parler.
20:16Mais on se reparle après les fêtes
20:19et on remet un budget.
20:20Et juste une toute petite dernière précision.
20:23Je vous en prie.
20:23On reprend la discussion sur le budget
20:26en sachant que s'il y avait un cas,
20:29si, effectivement,
20:31il y avait une motion de censure qui passait,
20:33il y aurait une dissolution.
20:35À quelques mois des municipales,
20:36c'est vraiment la menace nucléaire.
20:37Il faut remettre des lignes.
20:38Sur le budget, en tout cas,
20:39les ordonnances n'ont jamais été utilisées
20:41depuis la Vème République
20:42pour reconduire justement un budget,
20:44pour mettre en œuvre un budget
20:45qui n'aurait pas été voté.
20:47Après, on s'oriente,
20:49si jamais il y a échec,
20:51qui se dessine en tout cas,
20:52même si, du côté de l'exécutif,
20:54on fait mine d'être encore optimiste,
20:56on s'oriente vers une loi spéciale,
20:58après tout,
20:58qui avait été adoptée l'année dernière,
21:01mais qui nécessite qu'il y ait
21:02un nouveau budget
21:02qui soit voté un ou deux mois plus tard.
21:05Comme on l'avait vu avec le surveillant.
21:06Cette année, en 2025,
21:07le budget a été voté fin février, etc.
21:09Et c'est peut-être là,
21:10parce que vous avez mis,
21:11comme toujours,
21:12avec justesse le doigt
21:13sur un des problèmes
21:15Jean-Jérôme Bertelus,
21:17c'est peut-être là
21:18qu'on pourrait avoir réapparaître le 49-3.
21:19Parce qu'en fait,
21:20Sébastien Lecornu a fait cette concession majeure
21:22pour que le débat parlementaire existe,
21:23et on constate quand même
21:24depuis sept semaines...
21:25Il va falloir le justifier quand même,
21:26si vous dites,
21:27on fait pas de 49-3,
21:28en fait,
21:28en fait, on le fait.
21:29J'y viens,
21:30je ne vous ai pas interrompu,
21:31Adrien Bacch.
21:31Je plaisante, bien sûr.
21:33Et ça fait quand même sept semaines,
21:34en tout cas,
21:34que les parlementaires font la démonstration
21:36qu'ils sont incapables,
21:37à ce stade,
21:38d'accoucher d'un compromis.
21:39C'est-à-dire,
21:39le fameux esprit de responsabilité
21:41qui était supposé naître
21:42du retrait,
21:43justement,
21:43du 49-3,
21:44pour l'instant,
21:45il tarde à se concrétiser.
21:46Alors,
21:46peut-être y aura-t-il
21:47la magie de Noël
21:47à l'approche du 24 décembre,
21:49mais pour l'instant,
21:50on en est encore un peu loin.
21:51Ce qui veut dire,
21:52loi spéciale,
21:53puis nouveau débat budgétaire,
21:54et là,
21:55peut-être que ça arrangerait,
21:56y compris les socialistes,
21:57d'ailleurs.
21:57Donc,
21:57il faudrait que ce soit eux,
21:59quasiment,
21:59qui le demandent,
22:00en tout cas,
22:00qui le suggèrent au Premier ministre,
22:01de ressortir le 49-3,
22:03puisque là,
22:03ils n'auraient pas
22:03à voter pour le projet
22:05de loi de finances,
22:05mais simplement
22:06à s'abstenir
22:07lors du dépôt
22:08d'une motion de censure,
22:09ce qu'ils ont déjà fait.
22:10Merci à vous,
22:11Renaud Delis,
22:12vous avez eu l'élégance
22:13de ne pas dépasser
22:14les bornes ce matin.
22:15Merci Valérie Gasse,
22:16chef du service politique
22:18de Radio France Internationale.
22:19Merci Jean-Jérôme Bertelus,
22:20éditorialiste politique
22:21France Info,
22:22télé,
22:23et merci d'avoir suivi
22:24les informés
22:24qui reviennent ce soir,
22:2520h.
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