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00:00Le Refin Soir Week-end, 19h-21h, Stéphanie Demureux.
00:04Toujours en compagnie de Charlotte Dornela, c'est Elliot Mamad.
00:07Je voulais vous faire réagir, vous avez entendu l'actualité avec Maëlle Laurent.
00:11Alors c'est toujours délicat ces sujets, la polémique autour de cette messe
00:14en l'hommage de Philippe Pétain à Verdun, dans la Meuse, pour la réhabilitation de sa mémoire.
00:21Le maire s'est opposé à la tenue de ce rassemblement religieux, la justice a contredit le maire
00:27et ce soir, Laurent Nunez apporte son soutien à la mairie.
00:31Il dit que les propos tenus en marge d'une messe en hommage à Philippe Pétain
00:34sont contraires à notre mémoire collective.
00:37En soutien, je condamne fermement toute tentative de réhabilitation
00:40d'une figure liée à la collaboration et à l'oppression.
00:43Le préfet de la Meuse va prendre un article 40.
00:45Alors c'est vrai qu'il y avait quoi, une quinzaine de personnes seulement ?
00:48Mais ça peut en effet interroger et choquer des personnes
00:52qui estimaient que Philippe Pétain était un résistant.
00:55Alors entre la liberté de ce culte religieux en l'hommage de Philippe Pétain
01:01et effectivement ce que dit le maire,
01:05quel est, vous, votre regard sur cette affaire, Charlotte Dornelas ?
01:09Il y a plusieurs choses différentes.
01:10Déjà une messe, elle n'est pas en hommage, c'est pour glorifier quelqu'un.
01:13Il y a la question du culte, la question de la messe elle-même
01:16et on prie pour les âmes des défunts, même les âmes les plus noires,
01:19j'allais dire surtout les âmes les plus noires.
01:21Donc tout le monde peut y trouver son compte.
01:22Ceux qui ont envie de le réhabiliter, ceux qui précisément pensent
01:25qu'il est en train de croupir en enfer.
01:29Enfin en enfer, c'est un peu tard, mais en tout cas, qu'il est mal en point.
01:34Donc la question de la messe, c'est une chose,
01:36et d'ailleurs la justice accorde la liberté de culte.
01:40En l'occurrence, ce n'est pas tellement le sujet,
01:41et ce n'est pas là-dessus d'ailleurs que Lunez réagit.
01:44Ensuite, il y a la question du débat historique
01:46qui n'a pas lieu sur ce sujet,
01:49parce que là, en plus, ce sont des personnes qui vous expliquent
01:52que c'est une première existence,
01:53c'est sûr que c'est une thèse historique
01:55qui dans un débat serait un petit peu probablement difficile à défendre.
02:02Mais c'est en effet un débat historique.
02:04On se souvient, Pétain, à quel point ça avait déjà fait parler
02:08lorsqu'Éric Zemmour avait expliqué que la France était particulière
02:13justement dans le traitement des citoyens juifs.
02:18Mais, souvenez-vous, on avait également eu une polémique,
02:20et c'est pour ça qu'on a une manière quand même
02:22de prendre des mini-sujets pour en faire le sujet du jour
02:27avec l'intervention du ministre de l'Intérieur,
02:29parce que vraiment c'est la menace du jour, moi,
02:31qui est quand même objectivement grotesque.
02:33Je n'en aurais pas parlé, mais en effet,
02:35Laurent Nunez, c'est pas vous le sujet.
02:39À partir du moment où, effectivement,
02:41le ministre de l'Intérieur se saisit...
02:43On se dit, quand on regarde la radiographie de la France actuellement,
02:45on se dit qu'il y a un maire, plus la justice administrative,
02:48plus le ministre de l'Intérieur qui sont mobilisés pour 15 personnes
02:50qui sont réunies dans une église.
02:52Le sujet est sulfureux, Philippe Pétain.
02:55Peu importe, un sujet sulfureux, c'est pas non plus...
02:59On a l'impression que tout s'arrête,
03:01dès que tout le monde, il y a les sujets absolument tabous,
03:04c'est impossible, on ne peut pas...
03:05Bon, là, il fait un article 40,
03:07la justice se prononcera, etc.
03:08Parce qu'il y a des lois, en l'occurrence,
03:09qui peuvent régir ce...
03:11Bon, enfin, là, précisément, je ne sais pas.
03:14Mais la justice se prononcera, c'est pas le sujet.
03:16Je dis, c'est la disproportion de la réaction
03:18qui, quand même, mérite d'être soulignée,
03:20me semble-t-il.
03:20Et ensuite, la question, je vous disais,
03:24c'est pas les seuls à avoir fait polémique.
03:25Bon, déjà, je ne vais pas citer Mitterrand,
03:26mais enfin, il a l'effleuré à la tombe de Pétain
03:28très régulièrement, donc je ne sais pas
03:29quelle est la mémoire collective, en l'occurrence,
03:31qui est convoquée ici.
03:32Mais Emmanuel Macron, souvenez-vous ?
03:34Alors, évidemment, c'est pour ça que je vous dis,
03:36le sujet, c'est le débat historique
03:39de quelle place, à quel personnage,
03:41à quelle période de l'histoire.
03:43C'est pour ça que je diffère, évidemment,
03:45ce qui est les propos que vous avez rapportés,
03:47et Emmanuel Macron,
03:47qui, lui, voulait honorer le Pétain de 17, évidemment,
03:50et celui de 40,
03:52ça va s'en dire.
03:52Mais même ça, c'était rendu impossible.
03:55Donc, vous voyez qu'on est un peu verrouillé sur ces sujets,
03:57qu'on a l'impression qu'on a peur, nous-mêmes,
03:58de les aborder.
03:59Et alors, clou du spectacle,
04:00on a un député,
04:02je ne vais pas le nommer par charité chrétienne,
04:04un député qui nous a expliqué
04:05qu'il ne savait même pas qui c'était.
04:06Donc, vous vous souvenez de ça ?
04:08Bien sûr.
04:09Donc, si vous voulez, la mémoire collective,
04:12elle est diffuse sur ce sujet,
04:13comme sur d'autres,
04:14notamment parce que, précisément,
04:15on ne l'apprend pas ou on ne l'apprend mal à l'école
04:18pour diverses raisons qu'on évoque plus régulièrement.
04:21Vous voyez, c'est un sujet
04:22qui, à mon avis, en cache beaucoup d'autres
04:24qui sont peut-être plus intéressants
04:25que la mobilisation de 15 personnes
04:27dans une église à Verdun.
04:29Eliott Mamann.
04:29Non, mais simplement, il y a deux choses.
04:31Je pense qu'en effet,
04:31le débat historique est important,
04:33notamment parce qu'on ne comprendra jamais
04:35pourquoi on s'est retrouvés
04:37avec une chambre parlementaire
04:37qui a donné les pleins pouvoirs
04:39à un personnage comme le maréchal Pétain,
04:40si on ne sait pas qui était le Pétain
04:41de la Première Guerre mondiale.
04:42Et ça, c'est important,
04:43dans notre héritage,
04:44notamment parce qu'on a une tendance
04:46surtout aujourd'hui à glorifier soudainement
04:47certaines personnes
04:48et à estimer d'ailleurs
04:49que l'histoire est uniquement
04:51faite de grands hommes
04:53qui ont imprimé une population
04:54et un imaginaire.
04:56Et précisément, peut-être parfois,
04:57faudrait-il se détacher un peu
04:58de cette lecture très centrée
05:00sur la personne que l'on fait
05:01du déroulement de l'histoire
05:03puisque de toute évidence,
05:04ça peut avoir des conséquences
05:05particulièrement néfastes.
05:07Maintenant, simplement,
05:08il y a une chose qui m'intéresse,
05:09notamment par rapport aux commentaires
05:10qui ont été qualifiés de révisionnistes
05:12par le ministre de l'Intérieur
05:13que l'on a pu entendre
05:14en marge de cette messe.
05:15C'est qu'il faut quand même
05:16faire attention
05:16à ne pas être totalement hémiplégique.
05:18Et là, en l'occurrence,
05:19l'individu qui a tenu des propos
05:21très limites sur le maréchal Pétain
05:23semblait plutôt se positionner à droite.
05:24La droite, notamment,
05:26se désole,
05:27et a raison à longueur de journée,
05:28de voir des références au nazisme
05:30être convaincée systématiquement
05:31dans le débat public.
05:33Et pourquoi est-ce qu'on estime
05:34que non, on ne peut pas faire
05:34des références dans le nazisme
05:35aujourd'hui comme on peut en faire
05:37à d'autres périodes historiques ?
05:38Précisément parce que
05:39la singularité de l'horreur
05:41de la période
05:41annihile toute autre possibilité
05:44de cohérence théorique,
05:46rhétorique.
05:47Et donc, précisément,
05:48il nous faut ensuite
05:49ne pas être hémiplégique.
05:50De fait, toute personne
05:51s'étant illustrée
05:53comme le maréchal Pétain
05:53au cours de la Seconde Guerre mondiale
05:55voit sa mémoire
05:55totalement annihilée
05:56par ce qu'il a fait
05:57au cours de la Seconde Guerre mondiale.
05:59Combien même a-t-il été
06:00le héros de 1917 ?
06:02Mais l'histoire ne fonctionne pas
06:03comme ça, pardon.
06:04L'histoire,
06:04mais il y a deux choses.
06:06Il y a la question
06:06de la mémoire collective.
06:08Ce que je veux dire,
06:09c'est que là,
06:09moi j'aimerais
06:10que les personnes
06:12qui sont choquées
06:12par ce qu'ils entendent,
06:13les responsables politiques,
06:15répondent,
06:16expliquent pourquoi c'est faux,
06:17pourquoi ils considèrent
06:18que c'est faux,
06:19pourquoi est-ce que ça les choque,
06:20pour que précisément
06:21ce débat-là existe.
06:22On vit dans un pays...
06:23Vous savez comment ça fonctionne,
06:24tout ça ?
06:24Je sais bien,
06:25et c'est ça que je regrette.
06:26Bien sûr, vous avez raison d'ailleurs.
06:28Alors, c'est un humoriste le matin,
06:29un rassemblement le soir,
06:32machin,
06:32et tout le monde porte plainte
06:33contre tout le monde,
06:34et à la fin,
06:34le débat est rendu impossible.
06:36Sur le terrain historique,
06:38sur le terrain de l'humour,
06:39c'est pas un débat,
06:40c'est genre,
06:41qu'est-ce qu'on fait de l'humour
06:41et quelles sont les limites
06:43qu'on lui pose,
06:44mais au bout d'un moment,
06:45je trouve ça extrêmement infantilisant
06:48que la seule réaction qu'on ait
06:51ce soit de judiciariser
06:52toutes nos relations en permanence,
06:54et notamment pour verrouiller
06:55l'histoire qui est,
06:57en l'occurrence,
06:57au service de la mémoire.
06:58L'histoire et la mémoire
06:59sont deux choses différentes.
07:01Mais sur le terrain de l'histoire,
07:02il faut répondre,
07:03il faut ces débats-là,
07:05il faut expliquer,
07:06parce que sinon,
07:06on se retrouve avec des personnes
07:08qui ont eu la chance
07:09d'avoir des parents
07:09qui leur ont transmis des trucs,
07:11qui s'échappent sur l'histoire.
07:12Quand vous savez que dans certains collèges,
07:14on n'enseigne pas la choix
07:15parce qu'il est impossible
07:16de l'enseigner.
07:18Je vous dis,
07:18là,
07:19le débat qui est évité sur ce sujet
07:23par le recours judiciaire,
07:24ça donne aussi,
07:26à la fin,
07:26un député.
07:27Je ne vous ai pas dit,
07:28on a fait un micro-trottoir
07:29dans un collège en sixième,
07:30un député à l'Assemblée nationale
07:32en France
07:32qui ne sait pas
07:33qui est pétain.
07:34Je pense que ça devrait
07:35nous inquiéter un petit peu.
07:36Ça nous a inquiétés, d'ailleurs.
07:37qu'il n'y a rien de mettre.
07:39Je ne sais pas,
07:39mais ça va être un petit peu.
07:40Je ne sais pas,
07:41mais ça va être un petit peu.
07:41Ça ne sait pas,
07:41mais ça va être un petit peu.
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