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00:0113h-14h, Europe Info.
00:03Avec Lili Mathias sur Europe Info, 13h21, l'heure d'accueillir vos deux chroniqueurs politiques.
00:07Lili pour décrypter l'actualité de ce mercredi 19 novembre, Jean-Claude Dacier et Jean-Michel Salvatore.
00:11Bonjour à tous les deux, soyez les bienvenus.
00:13Bonjour.
00:15A parler du service militaire, écoutez Emmanuel Macron qui a envisagé, c'était lors de ses voeux aux armées en début d'année,
00:20le retour du service militaire sur la base du volontariat.
00:23Il faut aujourd'hui tracer un chemin que beaucoup espèrent.
00:25Donner le choix de servir, non pas rétablir le service national obligatoire,
00:31mais permettre à une jeunesse volontaire d'apprendre avec les armées et d'en renforcer les rangs grâce à des talents recherchés.
00:40De vivre aussi dans un environnement où les différences s'effacent pour remplir une mission qui donne du sens,
00:45celui du service, de l'entraide, du respect, de faire nation.
00:49Donner le choix de servir.
00:52Alors on n'est pas le seul pays à y songer ou même à l'avoir remis au goût du jour,
00:55je pense à la Suède, l'Allemagne, dans un climat tendu en raison du conflit entre l'Ukraine et la Russie.
01:00Mais qu'en pensez-vous Jean-Michel Salvatore ?
01:02Moi je trouve que c'est le minimum, parce que le risque grandit.
01:06Il ne faut pas se raconter l'histoire.
01:07Bon, il ne faut pas faire peur aux gens en s'imaginant qu'il va y avoir une troisième guerre mondiale
01:11comme la guerre de 14 ou la guerre de 40, mais le risque grandit.
01:14Et moi j'ai été très frappé par la déclaration cette semaine du ministre de la Défense allemand.
01:21Le ministre de la Défense allemand a dit qu'il y avait un vrai risque de conflit dès 2026.
01:27Alors que jusqu'à présent, quand on parlait avec les militaires,
01:30ils vous disaient toujours, bon il y a un risque, mais ça serait plutôt autour de 2030.
01:35L'année dernière on disait 2028, et là le ministre de la Défense allemand dit qu'il y a un risque de conflit en 2026.
01:45Mais il faut voir les choses comme elles sont.
01:47Il y a déjà des tests de Poutine sur les Européens.
01:52Quand on voit arriver des drones sur les aéroports européens depuis 3-4 mois, ça vient de la Russie.
01:57Quand on voit les voies ferrées polonaises détruites la semaine dernière, ça vient de la Russie.
02:02Et quand on voit les câbles sous la Baltique sectionnés, ça vient de la Russie.
02:07Donc, je ne suis pas en train de dire qu'il va y avoir la guerre,
02:09mais il est tout à fait normal qu'à partir du moment où la situation internationale se dégrade vraiment,
02:16et qu'on n'est plus dans l'après-guerre froide avec la chute de l'URSS,
02:20il est tout à fait normal qu'on se prépare.
02:23Et vous Jean-Claude Assier, qu'en pensez-vous ?
02:24Est-ce qu'il faut rétablir dans le cadre de ce que vient d'expliquer Jean-Michel Salvatin ?
02:28Est-ce qu'il faut rétablir un service militaire ?
02:30Je pense que les jeunes, la jeunesse chez nous et ailleurs, pas seulement chez nous,
02:36c'est vrai aussi probablement en Russie, qui a du mal à sa conscription, il a du mal à la bâtir.
02:43L'Ukraine aussi a du mal à trouver le nombre de compétents dont elle a besoin.
02:47Je pense que la jeunesse d'aujourd'hui n'a plus envie de s'affronter,
02:50et ne croit pas à une réalité, à une menace peut-être à tort,
02:55de la menace et du conflit avec la Russie.
02:59Pourquoi vous dites que cette jeunesse n'a plus envie d'y croire-vous pas ?
03:02C'est quoi ? C'est une perte de sentiment patriotique ?
03:04Je n'ai pas de sondage à vous fournir.
03:06Je pense simplement que je vois mes petits-enfants, je vois les autres, je vois leurs copains.
03:11J'ai l'impression que cette jeunesse-là, mais c'est déjà vrai,
03:13ça se confirme en Ukraine, où ils sont quand même engagés dans un conflit de survie.
03:19Bon, il y a beaucoup de membres en Ukraine qui ne veulent pas se battre et qui se sont barrés.
03:24C'est vrai aussi en Russie.
03:26Ce n'est pas un hasard si la Russie a été obligée de faire appel à 10 000 ou 15 000 Coréens du Nord.
03:32Donc je pense que le conflit aujourd'hui, même si je peux me tromper complètement,
03:39je pense que la Russie n'a pas intérêt aujourd'hui,
03:42alors dans les 20 ans qui viennent, on en parlera autrement,
03:45mais je pense qu'au jour d'aujourd'hui, après les déconvenus qu'elle connaît en Ukraine,
03:51je ne vois pas la Russie se lancer avec le peu de moyens qu'elle a,
03:55au bord de la ruine économique, avec les sanctions qu'ont prise et que multiplient les Européens,
04:01je ne vois pas la Russie se lancer dans une nouvelle aventure militaire.
04:04En revenant au service militaire, Jean-Michel Salvatore,
04:07est-ce que vous pensez que l'armée a les moyens pour accueillir ces jeunes ?
04:10Ça serait sur la base du volontariat, au début en tout cas.
04:13Oui, alors pour l'instant, le projet est quand même assez modeste.
04:17Je suis d'accord avec Jean-Claude, c'est vrai que je ne suis pas sûr que les générations d'aujourd'hui
04:23aient vraiment envie de faire leur service militaire,
04:26mais là, il s'agit de choisir de trouver 10 000 personnes par an.
04:29Volontaires.
04:30Volontaires.
04:31Donc 10 000 personnes dans les premières années, et puis ensuite 50 000 personnes.
04:35Mais je pense que la question, ce n'est pas de savoir s'ils ont envie ou s'ils n'ont pas envie.
04:40Regardez ce qui se passe en Allemagne.
04:41En Allemagne, il y a des grands débats, parce qu'en plus, l'Allemagne a une grande tradition pacifiste.
04:47En Allemagne, vous avez des grands débats, et vous avez le Premier ministre, le chancelier allemand,
04:51qui a dit que s'ils ne trouvaient pas suffisamment de volontaires, ils feraient un tirage au sort.
04:56Donc la question, ce n'est pas de savoir s'ils ont envie.
04:58La question, c'est de savoir...
05:00Enfin, la question, c'est qu'en fait, on pense que dans une armée moderne, avec des menaces nouvelles,
05:05il faut bien sûr une armée de métiers très importante, mais il faut aussi un complément avec une réserve et un service national.
05:13Jean-Claude Dacier, en quelques secondes, est-ce que vous pensez, parce que c'était un des arguments en faveur du service militaire,
05:18c'est que c'était un facteur de cohésion nationale ?
05:20– Oui, non, je vois bien que derrière. Alors, la cohésion française, moi je l'inscris plus dans une démarche européenne.
05:28Avoir les possibilités, dans les 10 ans ou 15 ans qui viennent, de bâtir quelque chose de sérieux au niveau de la défense européenne,
05:36avec le problème du nucléaire français, qui ne va pas être simple à régler, ça, ça me paraît cohérent.
05:42Mais je ne suis pas sûr que la jeunesse européenne soit prête à en découdre.
05:46Néanmoins, tu as raison, si vraiment la menace de Poutine se confirme, ou en tout cas se précise,
05:53il faudra peut-être quand même expliquer à la jeunesse française,
05:55et je ne dis pas que c'est du temps perdu que de leur expliquer aujourd'hui,
05:58que les temps passés sont peut-être derrière nous,
06:01et qu'il s'est peut-être temps de réfléchir autrement à l'heure actuelle.
06:04À l'heure actuelle, pourtant, ça me paraît, la jeunesse me paraît loin, loin, loin de tout.
06:0913h, 14h, Europe 1 Info.
06:12La suite à 13h32 sur Europe 1 avec vous, Clélie Mathias et vos deux chroniqueurs.
06:15Jean-Claude Dacier et Jean-Michel Salvatore.
06:17Juste avant qu'on parle du budget, j'aimerais vous faire écouter ce qu'a dit le chef d'état-major des armées,
06:22Fabien Mandon, qui a de nouveau mis en garde face à la menace russe lors du Salon des mers.
06:26C'était hier.
06:27Il n'y a aucune raison d'imaginer que c'est la fin de la guerre sur notre continent, malheureusement.
06:32Donc moi, j'ai donné aux armées un objectif qui est d'être prêt dans 3 à 4 ans.
06:36On a tout le savoir, toute la force économique, démographique pour dissuader le régime de Moscou d'essayer de tenter sa chance plus loin.
06:45Ce qu'il nous manque, et c'est là que vous avez un rôle majeur, c'est la force d'âme pour accepter de nous faire mal, pour protéger ce que l'on est.
06:53Si notre pays flanche parce qu'il n'est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, de souffrir économiquement parce que les priorités iront à de la production de défense, par exemple.
07:03Si on n'est pas prêt à ça, alors on est en risque.
07:06Mais je pense qu'on a la force d'âme.
07:07La France a toujours démontré sa force d'âme dans les moments difficiles.
07:12Alors, Jean-Michel Salvatore, les mots de Fabien Mandon, le chef d'état-major des armées, sont lourds de sens.
07:18Il prépare, finalement, il prépare les esprits à un conflit, puisque là, il s'adresse aux maires, il s'adresse à chaque commune en disant « Préparez vos habitants, préparez le moral, expliquez ».
07:27Oui, il leur dit en gros « Peut-être que sur les monuments aux morts que vous honorez chaque année, il faudra rajouter des noms ».
07:33Mais je pense que ce qui me semble important dans ce qu'il dit, c'est quand il parle de dissuasion.
07:38C'est-à-dire qu'en fait, il dit « Il faut se préparer pour dissuader la Russie d'avoir envie de nous attaquer ».
07:43Et je pense que c'est ça la clé.
07:44Parce que quand on regarde un petit peu les choses, on est aujourd'hui dans un réarmement général en Europe.
07:50Souvenez-vous, Trump demande à tous les pays européens de consacrer 5% de leur PIB à la défense.
07:57Donc il y a un réarmement technologique, technique, mais il doit aussi y avoir un réarmement humain.
08:02C'est-à-dire qu'il faut peut-être que les armées qui aujourd'hui ne font plus que 200 000 personnes pour la France,
08:07ou 250 000 en Allemagne je crois, il faut peut-être aller sur un service militaire dont on parlait tout à l'heure,
08:13pour qu'il y ait un peu plus de monde et qu'on soit plus près.
08:15Mais je pense que ce qui est intéressant dans ce qu'il dit, c'est « Il faut vraiment se réarmer pour ne pas avoir à nous servir de nos armements ».
08:23Et moi je pense que c'est la voie du bon sens.
08:26Alors Macron l'avait déjà dit.
08:28– Oui, toute la nouvelle doctrine post-Seconde Guerre mondiale avec notamment la dissuasion nucléaire.
08:32– Oui, mais ça ce n'est pas la dissuasion nucléaire, c'est plus la dissuasion, je dirais, plus traditionnelle.
08:37Macron l'avait dit plusieurs fois, mais comme Macron aujourd'hui a une parole qui est un peu dévaluée,
08:41à chaque fois qu'il l'a dit, tout le monde s'est fichu de lui.
08:44Mais je pense qu'au fond, l'un et l'autre, ils ont raison.
08:48– Jean-Claude Dacier.
08:48– Il ne faut quand même pas oublier que le général Mandon, avant d'être chef d'état-major,
08:53a été le conseiller militaire du président de la République.
08:57Donc c'est normal qu'il dise quelque chose qui ressemble, beaucoup.
09:01Ils ont une pensée, si vous voulez, qui est la même.
09:04Je ne dis pas qu'elle est idiote, je ne dis pas que ça ne veut rien dire.
09:07Il est naturel quand on a une armée comme la France,
09:10et une perspective de défense européenne, il faudra 20 ans.
09:14Il est naturel qu'on se prépare et qu'on se mette un petit peu,
09:18qu'on modernise son armée.
09:20Sauf qu'on n'a plus un sou.
09:21– Ça c'est le sujet.
09:22– On va emprunter quand même tellement de milliards.
09:25– Et toi tu penses qu'il exagère, Mandon ?
09:27– Oui, je pense qu'il pousse un peu la...
09:28Oui, mais il est dans son rôle, je ne lui reprocherai pas,
09:31je suis vraiment le dernier à lui reprocher,
09:32parce que c'est quand même son job de ne pas se retrouver comme en 40
09:36avec une armée qui n'était plus dans le coup du tout,
09:38et qui a été ridicule, enfin ridicule, le mot n'est pas adéquat,
09:43en tout cas on a été bousculé gravement par l'armée allemande,
09:49qui elle s'était préparée.
09:50Nous on croyait s'être préparée, ce n'était pas tout à fait le cas.
09:53Donc il est naturel que M. Mandon reprenne les propos du président de la République
09:59et dise il faut se préparer.
10:01Et je suis d'accord, même si j'ai dit tout à l'heure
10:03que la jeunesse française était probablement, comme toute la jeunesse européenne,
10:07pas très prête à se battre à nouveau,
10:09il n'en reste pas moins qu'il faut lui mettre deux, trois petites choses dans la tête.
10:14Tu as tout à fait raison, mon cher camarade.
10:16Il faut quand même leur dire que le monde a changé
10:18et que c'est plus compliqué aujourd'hui, hier.
10:21Alors je ne sais pas...
10:22– Les dividendes de la paix, c'est fini quoi.
10:23– Voilà, c'est sans doute terminé.
10:25Alors en plus de ça, il y a la menace américaine de laisser tomber l'OTAN,
10:28je n'y crois pas une seconde.
10:29Je pense qu'heureusement l'OTAN est quand même là
10:30et que ça va faire réfléchir les Russes.
10:33Donc ce n'est pas de mal à veille que les Russes vont attaquer,
10:35sauf peut-être leurs anciens territoires proches,
10:38puisque c'est un des objectifs politiques de M. Poutine
10:41de récupérer ce qu'était dans son temps la Grande Russie.
10:45Il est paraît-il traumatisé par la crise qui a suivi
10:48et la perte de ces territoires.
10:50mais avant qu'il attaque la France, la Pologne, l'Allemagne...
10:54– Oui, mais en fait, il ne s'agit pas de ça.
10:55S'il attaque la Moldavie, s'il attaque l'Estonie,
10:58on sera obligé, nous...
10:59– Mais l'Estonie, oui, mais ils font partie de l'OTAN maintenant, l'Estonie.
11:02– Oui, on sera obligé, nous, au titre de l'article 5 de l'OTAN,
11:06de venir les aider.
11:08Donc en fait, c'est plus de ça dont on parle.
11:09– Oui, oui, on est plein de...
11:10– Je voulais avoir votre avis sur cette phrase que nous viendrons.
11:12– Non, mais c'est intéressant.
11:13– Si on avait des élites par Antoine, je veux dire, ça se saurait,
11:16c'est difficile quand un grand soldat comme l'Amérique qui dit
11:20« Oh, on va voir, vous ne mettez pas assez d'argent »,
11:22ce qui est sans doute vrai, il est naturel qu'on l'écoute
11:24et qu'on dise « On va mettre davantage d'argent ».
11:26Sauf que nous, quand même, petit détail, on n'a plus un seul.
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