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00:00Vous écoutez Les Dossiers d'Interpol, un podcast européen.
00:12Assassins ou trafiquants, victimes ou coupables, égarés dans le grand labyrinthe des frontières et des lois, ce sont les acteurs inattendus des Dossiers d'Interpol.
00:25Miss Osborne découpe à petits gestes son canard à l'orange.
00:30La cuisine continentale la surprendra toujours un peu, mais elle fait en quelque sorte partie du charme du voyage.
00:38Derrière sa fenêtre, la plaine du Danube défile rapidement.
00:42Non, elle ne regrette pas ce séjour qu'elle vient de faire à Vienne pendant le mois de juillet 1949.
00:48Elle voyage beaucoup dans toute l'Europe depuis la fin de cette horrible guerre.
00:52À 60 ans passés, elle s'est dit qu'il était temps de profiter de sa fortune et d'occuper ses loisirs.
01:00Maintenant, elle rentre à Londres avec des souvenirs pour une année entière.
01:04Et le voyage du retour n'est pas le moment le plus désagréable.
01:08Elle adore en particulier l'atmosphère des wagons-restaurants.
01:10Ce cadre à l'ancienne, la qualité du service.
01:14Miss Osborne pose ses couverts et cherche son mouchoir dans son sac à main.
01:19« Comment peut-il faire aussi chaud ? »
01:22Elle lève les yeux et trouve la réponse à sa question.
01:26Le ventilateur du plafond est arrêté.
01:28Miss Osborne a toujours été très pointilleuse sur la question de son confort.
01:33Elle appelle immédiatement le maître d'hôtel.
01:35« Maître d'hôtel, enfin ! Cette chaleur est insupportable ! Il faut mettre le ventilateur en marche ! »
01:42Le maître d'hôtel, un petit homme très brun, a l'air ennuyé.
01:46Il répond dans un mauvais anglais.
01:48« Je suis désolé, madame, il est en panne.
01:52On ne pourra malheureusement pas le réparer avant notre arrivée. »
01:57L'anglaise insiste.
01:58« Enfin, c'est inadmissible ! Je suis sûr que les autres voyageurs pensent comme moi ! »
02:03Elle se tourne vers son compagnon de table qui continue à manger indifférent à leur conversation.
02:08« N'est-ce pas, monsieur ? »
02:10L'homme lève le nez de son assiette et répond brièvement.
02:13« Non, pas du tout ! »
02:16Du coup, Miss Osborne se tait.
02:19C'est vrai que son compagnon de table ne semble nullement incommodé par la chaleur.
02:23C'est un homme d'une quarantaine d'années.
02:24Il est vêtu d'un costume croisé sombre avec une cravate sombre.
02:29Sa grosse serviette posée à côté de lui indique, à l'évidence, qu'il est en voyage d'affaires.
02:34Alors, bien entendu, il se moque de son confort.
02:38L'homme s'est remis à son repas et s'est replongé dans ses pensées.
02:42Miss Osborne est franchement choqué.
02:43Même s'il ne pensait pas comme elle, il aurait dû prendre sa défense devant le maître d'hôtel.
02:48Ah, décidément, les gens du continent ne savent pas ce que c'est que la galanterie.
02:53Mais si Miss Osborne savait à quoi est en train de penser le monsieur en face d'elle,
02:57et la raison pour laquelle le ventilateur ne fonctionne pas,
03:00elle ne serait plus choquée.
03:01Elle serait horrifiée.
03:08Assassins ou trafiquants, victimes ou coupables,
03:26égarés dans le grand labyrinthe des frontières et des lois,
03:29ce sont les acteurs inattendus des dossiers d'Interpol.
03:32Peter Neumann déguste son canard à l'orange avec une lenteur calculée.
03:40Surtout ne pas se presser.
03:43Il doit finir de manger le dernier pour rester seul dans le wagon-restaurant.
03:49Il commence à se calmer un peu,
03:51mais intérieurement il bout encore, maudite anglaise.
03:54Cette vieille toupie a failli faire tout rater.
03:58Encore une chance que ce soit lui qui ait été en face d'elle.
04:02Mais c'est vrai qu'il fait chaud.
04:04C'est même intolérable.
04:05Pourvu que d'autres voyageurs ne protestent pas.
04:08Il a hâte que le repas se termine.
04:12Peter Neumann jette un regard indifférent au maître d'hôtel qui passe devant eux.
04:16Maurice ne s'en est pas mal tiré tout à l'heure avec l'anglaise.
04:19« Oui, Maurice, Maurice Plantin, le premier maillon de la chaîne,
04:24la première pierre d'un édifice unique dans l'histoire de la grande criminalité. »
04:30Quand en 1947 le gang lui a demandé de se charger, de convoyer la drogue,
04:35Peter Neumann a répondu « D'accord, mais laissez-moi un an pour m'organiser. »
04:41Un an c'était juste suffisant pour mener à bien le plan incroyable qu'il avait imaginé.
04:46« Contrôler plusieurs fois par an, le personnel du wagon-restaurant d'un grand express européen. »
04:54Pour cela, il est allé à Paris où étaient recrutés la plupart des employés de la compagnie internationale.
05:00Peter Neumann se souvient que pendant plusieurs mois,
05:02il s'est livré à un travail décourageant de détective.
05:06Aidé de plusieurs complices, il a suivi, il a espionné des dizaines d'employés des wagons-restaurants
05:11et il a été bien prêt de renoncer. Aucun d'eux ne semblait répondre aux critères qu'il souhaitait.
05:17Tous étaient mariés, bons pères de famille ou menés une vie rangée.
05:23C'est à la fin de 1947 qu'il a rencontré Maurice Plantin, 35 ans, célibataire.
05:29Les filatures de Peter Neumann l'ont vite conduit dans le quartier de Pigalle,
05:34où le maître d'hôtel rencontrait des prostituées,
05:36et aussi dans les cercles de jeux clandestins de la capitale.
05:40Oui, Maurice Plantin était son homme.
05:43Il allait enfin pouvoir mettre son plan en action.
05:48Un soir, il l'a abordé dans une boîte de nuit.
05:51Il savait que Plantin venait d'avoir une importante perte de jeu.
05:56Il s'est fait passer auprès de lui pour un touriste autrichien un peu naïf et passablement téméché.
06:01Le maître d'hôtel s'est laissé prendre.
06:04Il lui a raconté ses déboires au jeu.
06:07Peter a alors sorti une grosse léas de billets et 100 000 francs,
06:11et il les lui a remis contre une petite reconnaissance de dette,
06:15à rembourser dans un mois, avec 10% d'intérêt.
06:20Maurice Plantin a bien entendu tout perdu au jeu,
06:23et un mois plus tard, à la date prévue,
06:25Peter Neumann est venu le trouver.
06:28Il n'avait plus du tout la même attitude.
06:32Ce n'était plus le touriste, ne sachant trop quoi faire de son argent.
06:36C'était un homme dur, brutal.
06:39Alors, vous avez la somme ?
06:42Peter Neumann voit encore le maître d'hôtel se troubler, balbutier.
06:46Non, pas encore. Laissez-moi une semaine.
06:49Je suis sûr de pouvoir me la procurer.
06:52Mais il a été impitoyable.
06:55« Pas question. Je porte plainte. Tant pis pour vous.
06:59Vous vous débrouillerez avec le juge. »
07:02Maurice Plantin a supplié, imploré.
07:03« Je vous en prie, ne faites pas cela, je vais perdre ma place. »
07:07Alors Peter Neumann a dévoilé ses batteries.
07:09« Bon. Je veux bien faire quelque chose pour vous.
07:13Je consens un délai. »
07:16Mais à deux conditions.
07:16« Premièrement, vous travaillerez pour moi.
07:21Vous ferez ce que je vous dirai et quand je vous le dirai.
07:26Deuxièmement, vous allez m'indiquer ceux de vos collègues
07:29qui ont de gros besoins d'argent.
07:32Et rappelez-vous, sinon je porte plainte. »
07:36Maurice Plantin a fait tout ce qu'il voulait.
07:39Il lui a donné des noms.
07:42Otto Schultz, l'Autrichien par exemple,
07:44qui est justement en train de débarrasser son assiette et bien d'autres.
07:48Au bout d'un an, de proche en proche,
07:50ils étaient 16 que Peter Neumann était parvenu à contrôler
07:54toujours de la même manière.
07:57Il avait réussi son plan.
07:59Il n'y avait plus qu'à attendre que les hasards des affectations
08:02réunissent uniquement des hommes à lui
08:05dans un même wagon-restaurant.
08:07Et c'est ce qui s'est produit
08:09ce 31 juillet 1949
08:12sur l'Alberg Express venant de Vienne
08:15en direction de Bruxelles par Berne et Paris.
08:18Le maître d'hôtel et les deux garçons
08:20font partie de ces hommes.
08:25Avant le départ, un employé du service d'entretien,
08:27lui aussi appartenant à son groupe,
08:28est venu dans le wagon
08:29et il a fait des aménagements très spéciaux.
08:33Il a creusé des cachettes partout dans les moulures
08:36décorant les panneaux et les plafonds,
08:38à l'intérieur des tiges des lampes,
08:40dans les barres d'appui des fenêtres.
08:43Tout à l'heure,
08:44quand le dernier client sera parti,
08:46il n'aura qu'à remettre à ses hommes
08:47les petits sachets d'héroïne
08:49que contient sa serviette
08:51et ils les placeront dans les cachettes.
08:53Péterneman sourit,
08:57tandis que l'Anglaise quitte la table
08:58sans le saluer.
09:00Oui, vraiment, du beau travail.
09:03Trois frontières franchies en toute sécurité,
09:05cinq kilos d'héroïne pure,
09:07acheminés au nez et à la barbe des douaniers.
09:12Péterneman réclame un cigare
09:13que le maître d'hôtel s'empresse de lui apporter.
09:16Il y a encore quatre ou cinq clients
09:18qui ne semblent pas pressés de s'en aller,
09:19pourvu qu'il ne tarde pas trop.
09:22Décidément, l'employé du service d'entretien
09:24est un imbécile.
09:25Il se promet de lui faire
09:26une sévère remontrance la prochaine fois.
09:28Cet idiot a vraisemblablement
09:29enlevé le moteur du ventilateur
09:30pour faire une cachette.
09:32Il n'a pas pensé que le wagon
09:33allait être transformé en étuve.
09:36C'est avec des bêtises pareilles
09:37que toute la combinaison peut s'écrouler.
09:41Les derniers clients à un couple
09:42se décident enfin à s'en aller.
09:45Maurice Plantin les raccompagne
09:46jusqu'à la porte,
09:48s'incline avec un salut professionnel,
09:49et verrouille prestement le wagon.
09:54Péternemann rapidement
09:54ouvre sa serviette
09:56et en sort une cinquantaine
09:57de petits sachets de poudre blanche.
10:00Il donne ses instructions à ses hommes.
10:03« Vous remettrez un kilo à Berne,
10:05deux à Paris, deux à Bruxelles.
10:07Vous cacherez les sachets
10:08dans vos musettes.
10:10Les intermédiaires vous aborderont
10:11sur le quai
10:12avec le mot de passe convenu. »
10:15Il sort de sa poche
10:16une liasse de billets.
10:17« À Bruxelles,
10:18si tout s'est bien passé,
10:20je vous remettrai
10:21cinquante mille francs
10:22à chacun. »
10:25Maurice Plantin s'approche de lui.
10:26Il a un sourire un peu forcé.
10:29« Et à ce moment-là,
10:30nous serons quittes,
10:31n'est-ce pas ?
10:33Je peux vous rembourser,
10:34vous savez,
10:34et même avec les intérêts. »
10:38Peter le regarde
10:38d'une manière étrange,
10:39inquiétante.
10:41« Plus question de rembourser.
10:44Vous allez continuer.
10:46Vous savez beaucoup de choses
10:47à présent.
10:49Si vous,
10:49ou un autre,
10:51avez l'idée de nous quitter,
10:52notre organisation
10:52serait très contrariée.
10:56Et croyez-moi,
10:57il n'est pas du tout recommandé
10:58de contrarier l'organisation. »
11:03Il reprend sa serviette vide
11:05et quitte le wagon-restaurant
11:07laissant là le maître d'hôtel
11:08et les deux garçons tout pâle.
11:11Il regagne son compartiment
11:13sans se presser.
11:15Tout marche parfaitement.
11:17Il ne pense pas
11:18qu'un de ses employés
11:19le trahira.
11:20Ils sont maintenant complices,
11:22eux aussi.
11:22Ils ont trop peur.
11:24Le système est bien au point.
11:26Il peut durer encore
11:27des années.
11:31Les dossiers d'Interpol
11:32un podcast européen.
11:36Août 1950.
11:39Cela fait un an exactement
11:40que le trafic de drogue
11:41mis au point par Péternemann
11:42fonctionne sans problème
11:44entre les différents pays d'Europe.
11:47Aucun douanier,
11:48aucune police
11:49ne peut imaginer
11:50que certains wagons-restaurants
11:51des Grands Express
11:52sont truffés d'héroïdes.
11:55Pour cela,
11:56il aurait fallu s'assurer
11:57de la complicité
11:58de tout le personnel.
11:59Or, c'est justement
11:59ce qu'a réussi à faire
12:01Péternemann.
12:04Dans son bureau,
12:05le 16 août 1950,
12:07le commissaire principal
12:08de Vienne,
12:09Gregor Meister,
12:11reçoit un coup de téléphone
12:12du ministère de l'Intérieur.
12:15Une affaire urgente
12:16pour vous, commissaire.
12:17Ce soir,
12:18une importante personnalité
12:19de l'OTAN
12:19doit se rendre à Bruxelles.
12:22Elle prendra
12:22l'Alberg Express.
12:24Or,
12:25plusieurs informations
12:25confidentielles
12:26nous laissent craindre
12:27un attentat.
12:28avec vos hommes,
12:30vous devrez explorer
12:31tous les wagons.
12:32Mais attention,
12:34je vous demande
12:34la discrétion
12:35la plus absolue.
12:36Pour certaines raisons,
12:38ces vérifications
12:38doivent rester secrètes.
12:41Le commissaire
12:42Gregor Meister
12:43assure son correspondant
12:44du ministère
12:44que ses instructions
12:45seront fidèlement respectées.
12:47Il prend immédiatement
12:48contact
12:49avec la gare de Vienne.
12:51Nous devons effectuer
12:51un contrôle
12:52sur l'Alberg Express,
12:54mais il doit avoir lieu
12:55dans le plus grand secret.
12:56« Pouvez-vous amener
12:57le convoi avant son départ
12:59pendant une heure
13:00dans un endroit discret ? »
13:03Le chef de gare
13:04assure que c'est possible.
13:06« J'insiste bien
13:06sur ce point.
13:08Personne
13:08ne doit avoir connaissance
13:09de ce contrôle,
13:10pas même le personnel.
13:12Vous prétexterez
13:13une vérification technique
13:14de dernière minute
13:14et vous écarterez
13:16tout le monde. »
13:18Le chef de gare
13:19acquiesce de nouveau.
13:21Et à 8 heures du soir,
13:23l'Alberg Express
13:24est conduit
13:25sur une voie
13:25de garage isolée.
13:28Immédiatement,
13:28le commissaire Meister
13:29et une trentaine d'hommes
13:30se mettent au travail.
13:33Ils vérifient
13:33sous les wagons
13:34si une bombe
13:35n'a pas été placée.
13:37Ils explorent
13:38les compartiments,
13:39retournent
13:39les litteries
13:40des wagons-lits.
13:42Au bout d'une demi-heure,
13:43le résultat
13:43de l'investigation
13:44est toujours négatif.
13:46Et c'est alors
13:47qu'un des hommes
13:47de Gregor Meister
13:48vient le trouver.
13:50Il a l'air perplexe.
13:52« C'est curieux,
13:53commissaire.
13:53Je viens d'examiner
13:55le wagon-restaurant.
13:57Oh, je n'ai rien trouvé
13:58de ce que nous cherchons.
13:59Enfin, pas de bombe.
14:01Mais,
14:02ah, c'est tout de même bizarre.
14:05Le commissaire intrigué
14:05le suit
14:06dans le wagon-restaurant
14:07et l'homme lui montre
14:08les caches
14:09dans les boiseries,
14:10dévisse devant lui
14:11les lampes
14:11et les barres d'appui
14:12des fenêtres truquées.
14:14Gregor Meister
14:17reste longtemps pensif.
14:20Ce genre de coïncidence
14:21n'est pas du tout
14:22invraisemblable.
14:23On tend ses filets
14:24et on recueille
14:25un tout autre gibier
14:26que celui qu'on cherchait.
14:28D'après la dimension
14:29des cachettes,
14:31il peut s'agir
14:31de contrebandes
14:32de bijoux,
14:33d'or ou de drogue.
14:35Il pencherait plutôt
14:36pour la drogue.
14:39Le commissaire
14:40attend que ces hommes
14:40aient terminé
14:41leur perquisition,
14:42celle-ci est d'ailleurs
14:42entièrement négative.
14:44Aucune bombe
14:44n'a été retrouvée
14:46dans l'Express.
14:46La personnalité de l'OTAN
14:47n'a aucun souci
14:49à ce fait.
14:50En revanche,
14:51lui,
14:52il doit réfléchir
14:53et décider rapidement
14:54de son plan d'action.
14:56Le train part
14:56dans 1h30.
14:58Il faut que d'ici là
14:59tout son dispositif
15:00soit mis sur pied.
15:02Le commissaire décide
15:03de ne pas brusquer
15:04les choses.
15:06Fouillers à Vienne
15:06les voyageurs
15:07pour trouver celui
15:08qui est porteur de drogue
15:09ne lui livrerait
15:11qu'un des maillons
15:12de la chaîne
15:12au contraire.
15:13Il doit laisser faire
15:14les choses.
15:16Il va prendre le train
15:16lui aussi
15:17et observer
15:18comment se déroule
15:19le trafic.
15:20Comment en particulier
15:21peut-on mettre
15:22la drogue
15:22dans les caches
15:23du wagon-restaurant ?
15:25Est-ce que tous
15:25les employés
15:26sont dans le coup ?
15:28Cela paraît bien
15:28invraisemblable
15:29et pourtant.
15:31Et puis,
15:32il doit y avoir
15:32d'autres complices
15:33pour en prendre livraison.
15:35Oui,
15:35il faut laisser aller
15:36l'opération
15:37jusqu'à son terme.
15:38C'est la seule manière
15:39de mettre la main
15:39sur toute l'organisation.
15:41Le commissaire
15:44Gregor Meister
15:44rentre dans son bureau
15:46et se met immédiatement
15:47en rapport
15:47avec Interpol
15:48Berne,
15:49Paris et Bruxelles,
15:50les trois capitales
15:51où l'express doit s'arrêter.
15:53D'Interpol,
15:54la demande du commissaire
15:55autrichien
15:55est immédiatement transmise
15:56aux polices intéressées.
15:59Dans chacune des gares,
16:00un dispositif important
16:01sera mis en place
16:02afin d'arrêter
16:03les trafiquants.
16:05Le commissaire Meister
16:06donne un coup de téléphone
16:07au ministère
16:08pour l'informer
16:09du résultat négatif
16:10de sa fouille
16:11et aussi
16:12de la découverte
16:12inattendue
16:13qu'il vient de faire,
16:14puis il part immédiatement
16:15pour la gare centrale.
16:18Quand il arrive,
16:19l'Alberg Express
16:19vient juste à quai.
16:21Non loin de lui,
16:23un homme en costume sombre,
16:25une grosse serviette noire
16:26à la main
16:27pousse un soupir
16:28de soulagement.
16:30Cette vérification technique
16:31de dernière minute
16:32ne lui disait
16:33rien qui vaille,
16:34mais maintenant
16:34que le train est revenu,
16:36il est rassuré.
16:36Comment la police
16:38aurait-elle pu avoir
16:39des soupçons ?
16:40Ces hommes
16:41ne pouvaient pas
16:42l'avoir trahi.
16:43Ils ont bien trop peur
16:44pour cela.
16:47Gregor Meister
16:48monte dans son compartiment.
16:49Il s'installe
16:50tranquillement
16:51pour ce voyage inattendu.
16:53Il cherchait
16:54des terroristes politiques
16:55et il tombe
16:56sur des trafiquants.
16:57Ah, décidément,
16:58le métier de policier
16:59est plein d'imprévus.
17:00Il déplie son journal.
17:01Pour l'instant,
17:02il n'a rien à faire.
17:03Tout commencera
17:04avec le wagon-restaurant.
17:06L'albergue express
17:09a quitté
17:10la banlieue de Vienne.
17:12Le garçon
17:12passe dans les couloirs
17:13en agitant sa sonnette.
17:15Le commissaire Meister
17:16se lève,
17:17c'est le moment.
17:19Quelques minutes plus tard,
17:20il est installé
17:20à sa table
17:21et il dévisage
17:23aussi discrètement
17:23que possible
17:24les autres voyageurs.
17:26Voyons,
17:28qui cela
17:28pourrait-il bien être ?
17:30La personne
17:31qui apporte la drogue
17:32doit avoir avec elle
17:34un paquet volumineux.
17:35Le sac à main
17:37de sa voisine,
17:38non.
17:38D'après ce qu'il a constaté,
17:40les caches sont prévues
17:40pour au moins
17:41cinq kilos
17:42de marchandises.
17:44Alors,
17:46cet homme en costume
17:47sombre,
17:49trois tables plus loin,
17:51sa serviette
17:52a l'air bien remplie.
17:55Ce doit être lui.
17:58À mesure que le temps passe,
17:59le commissaire est conforté
18:00dans ses convictions.
18:01Maintenant,
18:03la plupart des clients
18:04sont partis,
18:04mais l'homme est encore là.
18:07Il a l'air d'attendre
18:07quelque chose.
18:10Il a remarqué
18:10qu'il mangeait
18:11avec une particulière
18:13lenteur.
18:15Pas de doute,
18:17il attend
18:17que tout le monde
18:18soit parti.
18:21Ils ne sont plus
18:22que deux maintenant
18:22dans le wagon.
18:25Gregor Meister
18:26s'amuse
18:26à faire traîner
18:27un peu les choses.
18:29Le maître d'hôtel
18:30lui apporte l'addition
18:31alors qu'il n'avait
18:32rien demandé.
18:34Il a l'air
18:34de mauvaise humeur.
18:36Le commissaire
18:37commence à entrevoir
18:38l'incroyable vérité.
18:41Complices,
18:41ils sont tous complices.
18:43Le maître d'hôtel,
18:44les deux garçons
18:45et l'homme
18:45à la serviette noire.
18:47Oui,
18:48il s'agit
18:49d'une combinaison
18:50de très grande envergure.
18:51S'il n'y avait pas eu
18:52cette vérification inopinée
18:53à cause
18:54d'une alerte
18:55à la bombe,
18:56personne n'aurait pu
18:57se douter
18:57de quoi que ce soit.
18:58Mais il ne faut pas
18:59donner l'éveil.
19:01Il décide
19:02de quitter la table.
19:04Le maître d'hôtel
19:05leur accompagne
19:05avec empressement,
19:06s'incline à son passage
19:07et verrouille
19:08prestement
19:09la porte derrière lui.
19:12Le commissaire Meister
19:13sait tout
19:14ce qu'il voulait savoir.
19:17Maintenant,
19:17l'opération policière
19:18n'a plus qu'à suivre
19:20son coup.
19:21A Berne,
19:23Paris,
19:23Bruxelles,
19:25les complices
19:25chargés de récupérer
19:26la drogue
19:27ont été arrêtés
19:28sans difficulté.
19:29A Bruxelles,
19:31les employés
19:31du wagon-restaurant
19:32et l'homme
19:32à la serviette
19:33ont été arrêtés
19:34à leur tour.
19:36Peter Neumann,
19:37déjà fiché
19:37pour de nombreux délits,
19:39a été rapidement
19:40identifié par Interpol.
19:42Quant à Maurice Plantin
19:43et aux deux garçons,
19:45ils ont donné
19:45sans difficulté
19:46les noms
19:46de leurs complices
19:47qui travaillaient comme eux
19:49sous la contrainte.
19:50Les arrestations
19:52qui ont suivi
19:53ont constitué
19:54le plus important
19:55coup de filet
19:55contre des trafiquants
19:56de drogue
19:57depuis la guerre.
20:00Peter Neumann
20:00a été condamné
20:01à 20 ans de prison.
20:03Ces hommes de main
20:04ont bénéficié
20:05d'indulgence.
20:06Ils n'ont été condamnés
20:06qu'à des peines
20:07avec sursis.
20:08Les juges ont estimé
20:09qu'ils n'avaient pas
20:11entièrement agi
20:12de leur plein gré.
20:14Aujourd'hui,
20:15bien sûr,
20:16les trafiquants
20:17de drogue
20:17utilisent bien
20:18d'autres moyens
20:19pour passer
20:20leurs marchandises.
20:22Des moyens
20:22que nous ne connaîtrons
20:23sans doute
20:24jamais tous.
20:26Car le hasard,
20:27la chance,
20:29comme dans l'affaire
20:29Peter Neumann,
20:31ne jouent pas toujours,
20:32hélas,
20:33en faveur de la police.
20:34Vous venez d'écouter
20:38les dossiers d'Interpol,
20:40un podcast issu
20:41des archives d'Europe 1.
20:42Réalisation,
20:44Julien Tarot.
20:45Production,
20:46Estelle Laffont.
20:47Patrimoine sonore,
20:49Sylvaine Denis,
20:50Laetitia Casanova,
20:51Antoine Reclus.
20:52Sous-titrage Société Radio-Canada
20:54Sous-titrage Société Radio-Canada
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