- il y a 6 heures
Ce samedi 11 octobre, Renaud Maret, président de Marques Avenue Group, Claire Koralewski, directrice générale de Médiaperformances, et Charlotte Journo-Baur, fondatrice et directrice générale de Wishibam, étaient les invité dans l'émission Focus Retail présentée par Eva Jacquot. Focus Retail est à voir ou écouter le samedi sur BFM Business.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00BFM Business, Focus Retail, Eva Jaco.
00:09Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver pour cette nouvelle émission de Focus Retail.
00:15Et aujourd'hui, on s'intéresse à un modèle qui résiste à la crise du prêt-à-porter, les villages de marques.
00:20Alors que de nombreuses enseignes ferment, ces outlets continuent d'attirer les consommateurs et les investisseurs.
00:27Alors comment ces centres réussissent-ils à se réinventer ?
00:31Grâce à la digitalisation, à l'offre de loisirs et à de nouvelles expériences shopping,
00:36j'aurai le plaisir de recevoir Renaud Marais, il est le président de Marques Avenue.
00:40Il sera mon invité, il viendra nous détailler sa stratégie et ses ambitions pour les années à venir.
00:45Et puis en deuxième partie d'émission, on recevra Charlotte Journeau-Bord.
00:50Elle est présidente de Wishibam, c'est une plateforme qui aide les commerçants
00:54à connecter leurs ventes physiques et digitales pour créer un commerce omni-canal.
00:59Focus Retail, c'est parti !
01:03Et j'ai le plaisir d'accueillir sur ce plateau Renaud Marais, bonjour !
01:09Bonjour Eva !
01:10Bienvenue sur BFM Business, sur le plateau de Focus Retail.
01:12Vous êtes le président de Marques Avenue et avec nous, notre expat retail.
01:17Cette semaine, c'est vous Claire Corraleski.
01:18Vous êtes directrice générale de Média Performance.
01:21Alors, bienvenue à tous les deux.
01:23Marques Avenue, ça a été créé maintenant il y a 32 ans.
01:26C'est aujourd'hui un total de 8 centres de marques, 500 boutiques, plus de 220 marques partenaires,
01:32250 il me semble.
01:34Avec la crise que traverse le prêt-à-porter, comment se portent aujourd'hui les villages de Marques-Renaud ?
01:39Très bien ! C'est un marché de pleine résilience sur lequel on a beaucoup d'ambition,
01:47beaucoup d'innovation à mettre en œuvre pour justement réinventer aussi notre expérience shopping
01:52et notre promesse qui est trentenaire mais que l'on réaffirme aujourd'hui à travers notre nouvelle plateforme de marques
01:59pour le groupe Marques Avenue, donc avec une plateforme de marques sur Marques Avenue Group, libre de se démarquer.
02:06Alors justement, Marques Avenue, ça a été racheté il y a deux ans maintenant par Mata Capital.
02:12Vous dévoilez, vous nous l'expliquez, une nouvelle plateforme.
02:15En quoi ça consiste précisément ?
02:17Il y a un nouveau slogan, un nouveau logo, mais quelle est la direction que va prendre le groupe ?
02:24Il était nécessaire de donner beaucoup de cohérence à tout ce qu'on avait fait sur les 24-28 derniers mois
02:29au bénéfice de nos centres, au profit de nos équipes, puisque nous avons aussi beaucoup renforcé nos équipes
02:37et l'expertise de nos équipes et ça nécessitait de se traduire par de nouveaux codants.
02:44Et les nouveaux codants sont à la fois la refonte de nos signes graphiques,
02:49mais également la refonte de nos expériences sur tous les centres,
02:53donc avec des ambitions de porter nos codants également sur nos centres et les parcours clients.
02:59Qu'est-ce que... Alors vous avez aussi de nouveaux baux commerciaux que vous venez de signer,
03:04une trentaine cette année, 20 aussi supplémentaires.
03:0720 en cours. Quelle est la part de vos investissements qui est dédiée justement à la transformation de votre parc ?
03:15Alors ce sont d'énormes sommes investies par nos partenaires propriétaires,
03:20puisque nous gérons pour le compte de tiers les centres commerciaux qui nous sont confiés
03:25et sur lesquels nous écrivons des livres blancs,
03:29donc qui donnent toutes les orientations que l'on souhaite porter sur chaque actif.
03:35Donc chaque propriétaire mandant nous mandate et nous réalisons pour son compte aussi une vraie transformation.
03:43Nikito, c'est plusieurs millions d'euros par exemple sur Franconville
03:46qui ont permis d'amener une aire de jeu, une aire de loisir sur 37% de l'étage du centre de Quai des Marques-Franconville
03:56sur la pâte d'oie d'Herblay. Donc ce sont d'énormes investissements et beaucoup aussi de délais.
04:04Le temps de l'immobilier est très long, le temps de l'immobilier nécessite beaucoup d'étapes
04:11et nous engage effectivement à pouvoir traduire nos convictions en projets structurants
04:17après plusieurs mois et voire plusieurs années dans le cas précis.
04:22Alors vous nous parlez de Franconville, c'est vrai que pour expliquer vous avez dédié 17% du centre de Marques à Nikito
04:29qui est une expérience de jeu, il y a des laser games, des trampolines géants, il y a beaucoup beaucoup d'offres de loisirs.
04:37Vous souhaitiez atteindre 30% de flux supplémentaires grâce à cette partie-là de loisirs.
04:44Est-ce que ça fonctionne ?
04:45Alors ça fonctionne très très bien. Je pense que l'appétence du loisir sur une zone commerciale qui n'en disposait pas
04:52répond à un besoin des consommateurs. C'est l'enjeu de cette transformation et de toutes les transformations qu'on lance,
05:00c'est de correspondre aux nouvelles attentes des consommateurs.
05:02Ça s'est traduit par le loisir sur Franconville. On est aujourd'hui, après six mois d'ouverture,
05:10à plus de 15% constaté de fréquentation supplémentaire sur le centre.
05:14On a ce rebond de fréquentation vers nos enseignes historiques,
05:20donc avec cette ambition de progresser en chiffre d'affaires pour nos partenaires en place.
05:26On constate près de 10% aujourd'hui de croissance de chiffre d'affaires.
05:31Et puis sur toutes ces convictions, on investit et on investit à 360 sur tout notre réseau.
05:40La logique est aussi de porter nos efforts, pas simplement sur un centre,
05:44mais sur de faire bénéficier aussi l'ensemble de notre réseau de toutes ces nouvelles aventures.
05:50Il y a cette question sur le loisir, mais il y a aussi tout ce qui concerne le non-mode,
05:54donc tout ce qui n'est pas commercial et qui concerne la vente de vêtements.
05:59Vous avez aussi la restauration.
06:01Est-ce que ce n'est pas un moyen aussi de pallier la vacance commerciale
06:05laissée par certaines marques qui s'en vont,
06:09dû au contexte économique qu'on connaît en ce moment ?
06:11Si, si, tout à fait.
06:12On a un renouvellement très important depuis les 24 ou 36 derniers mois
06:18avec le retail apocalypse qu'on peut connaître sur le prêt-à-porter.
06:22On a un renouvellement d'acteurs, on a un renouvellement de segments.
06:26Chez Marques Avenue Group, on a une conviction forte,
06:29c'est qu'on doit hybrider nos modèles.
06:31On doit proposer aussi l'omni-canal en confort et en rapport
06:36avec notre activité retail traditionnelle,
06:40avec notre activité magasin physique en complémentarité.
06:44On a aujourd'hui effectivement fait le choix de segmenter de façon différente nos centres.
06:51Donc vous l'avez rappelé, avec la restauration, avec le loisir
06:54et également avec des secteurs qui n'étaient pas du tout adressés aujourd'hui par l'outlet français.
07:02Notamment la décoration avec l'arrivée de Maisons du Monde dans votre circuit.
07:07Ça a quelques jours, comment ça a été accueilli justement ?
07:11De façon fantastique effectivement, avec un flux exceptionnel,
07:15une attente incroyable, un buzz dingue sur les réseaux
07:19et sur les files d'attente devant la boutique le jour du lancement.
07:23Ah oui, carrément.
07:24J'ai pu le constater directement, personnellement,
07:26mais on est à correspondre encore plus aux attentes des consommateurs,
07:32à pouvoir convertir des nouveaux acteurs traditionnels du commerce français
07:40à l'outlet, à l'aventure marque avenue.
07:45Et Maisons du Monde qui aujourd'hui permet d'adresser tout le segment décoration,
07:50tout le segment aménagement, voire mobilier.
07:53Il y a des images qui passent, mais effectivement vous avez des canapés,
07:57vous pouvez acheter des canapés en physique aujourd'hui
07:59dans la boutique Maisons du Monde Outlet de Corbeil-Essone.
08:03Avant d'adresser peut-être la question sur le digital, Claire, une question ?
08:06Alors, comment on parvient à motiver des enseignes
08:09à l'heure où il y a une rationalisation quand même des points de vente ?
08:12Quelles sont les grandes motivations pour venir s'implanter
08:15dans vos centres commerciaux ?
08:17Alors la première motivation, je pense, c'est la puissance de notre marque.
08:21Nous avons une notoriété spontanée de près de 80%,
08:26c'est-à-dire que quand vous posez la question de marque avenue à quiconque dans la rue,
08:32la résonance du bon plan est présente depuis 30 ans.
08:37Vous avez rappelé cette promesse,
08:38trentenaire, ce sont des grandes marques, des grandes démarques toute l'année.
08:42Et aujourd'hui, à valoriser notre écosystème, à l'hybrider,
08:46à travailler les leviers de performance,
08:49on a effectivement cet attrait pour les nouvelles marques.
08:53On a cité Maisons du Monde, on vient de signer Crocs,
08:55une exclusivité aussi que n'avait pas Marques Avenue sur le réseau.
09:01On a des acteurs qui choisissent Marques Avenue pour s'implanter en France,
09:05des marques comme Villa, du groupe Best-Seller par exemple, Jack & Jones,
09:09ou voir des opérateurs français industriels
09:13qui se sont mis à l'outlet à travers notamment le réseau Marques Avenue,
09:18typiquement l'enseigne Home & Cook du groupe Seb par exemple,
09:23qui aujourd'hui est présent sur tous les outlets en France.
09:26Alors aujourd'hui, les outlets, c'est souvent en périphérie.
09:28Est-ce que demain, on peut imaginer de voir des outlets arriver en centre-ville ?
09:32Alors ce serait assez compliqué dans la logique de maillage des enseignes,
09:38puisque souvent les centres-villes sont les vitrines commerçantes des réseaux d'enseigne.
09:44Donc il y a forcément une cannibalisation entre une expérience outlet et un prix outlet
09:51versus une expérience vitrine avec une dernière mode affichée en centre-ville commerçant.
09:59Donc la porosité serait trop importante, à mon sens, pour trouver un outlet en hyper...
10:07Pour le garder en destination ?
10:08Toujours.
10:09Si une promesse est attachée à l'outlet, c'est la zone de chalandise
10:14et la capacité à capter une zone de chalandise très large.
10:17On parle de 90 minutes en général sur certains territoires.
10:21Être capable de faire venir des visiteurs sur près d'une heure et demie de transport
10:28pour trouver une offre destination qui soit garantie, qui soit sûre et qui soit renouvelée.
10:35Alors il y a un an, vous lanciez aussi votre Marketplace.
10:37Aujourd'hui, c'est un nouveau site internet aussi.
10:40En quoi ça consiste ?
10:41Est-ce que c'est un levier de croissance supplémentaire, bien sûr ?
10:45Mais comment allez-vous faire cohabiter ces deux ancrages ?
10:49Alors, dès le départ, notre logique a été d'être complémentaire,
10:54d'être en ship from store, à savoir les produits qui sont vendus sur la Marketplace
11:01proviennent des stocks réels, préparés par les équipes réelles en boutique des centres concernés.
11:07Donc on parle du centre de Corbeil-Essonne et on parle du centre de Metz, de Talange,
11:12qui aujourd'hui, depuis le mois d'avril 25, a été l'extension de cette Marketplace lancée il y a un an.
11:18Aujourd'hui, la performance est là.
11:19C'est un modèle qui marche très fort.
11:22On parle de près de 12% aujourd'hui de chiffre d'affaires additionnel pour chaque partenaire en ligne,
11:29sachant que c'est Marques Avenue qui gère toute la partie contrainte logistique,
11:35organisation, prise de commande et retour.
11:39Donc, de façon très transparente pour les marques,
11:42c'est du chiffre d'affaires additionnel qu'on vient greffer au chiffre d'affaires boutique.
11:46Mais pour vous, qu'est-ce que ça représente en termes de chiffre d'affaires ?
11:50En termes de chiffre d'affaires, l'enjeu, c'est 12% de croissance aujourd'hui pour chaque boutique du centre.
11:56Donc on globalise le chiffre d'affaires additionnel sur chaque centre.
12:00L'objectif est de l'ordre de 3 à 4 points de croissance par centre concerné par cette connexion avec la marketplace.
12:09C'est un enjeu de visibilité énorme.
12:11C'est un enjeu de rassurance énorme sur les leviers de performance qu'on est prêt à mettre en œuvre
12:16et sur lesquels on est prêt à investir.
12:18Et ce nouveau site internet, du coup, qu'est-ce qu'il va y avoir dessus ?
12:22Alors vous aurez idéalement le maximum de références disponibles en boutique.
12:28Aujourd'hui, vous avez près de 10 000 références en ligne.
12:30Vous avez 70 marques qui sont en ligne.
12:34Vous avez nos meilleurs opérateurs de l'outlet qui sont représentés sur cette plateforme.
12:39On peut citer du Delsay, on peut citer du groupe Seb, on peut citer des marques iconiques françaises,
12:46notamment sur la maroquinerie.
12:48Voilà, donc vous allez retrouver toute l'expérience outlet, toute l'expérience marque avenue,
12:53en ayant une promesse, c'est que cette offre pourra vous être réservée
12:59et pourra être disponible également en click and collect.
13:02Donc vous pouvez l'attendre chez vous, vous pouvez l'avoir dans 3 jours,
13:06comme aussi pouvoir venir la récupérer sur notre centre.
13:09Et pouvoir avoir effectivement un parcours tout à fait complet.
13:14Renaud, on a encore beaucoup de questions, mais là, il nous reste une minute.
13:17Donc deux questions pour finir.
13:19C'est vrai que le marché des villages de marques continue de croître en France,
13:23avec de nouveaux projets.
13:25Il y a Marc-Arthur Glenn, Fré aussi, qui met les bouchées doubles.
13:28En France, je ne veux pas certains.
13:29Pas en France encore, bien sûr.
13:30Comment est-ce que vous vous positionnez face à vos concurrents ?
13:33Alors, on se positionne de façon très différente
13:37d'une expérience de concurrents que vous avez pu citer.
13:43À la fois, nous sommes pure players français,
13:46et nous pensons que notre seule raison d'être,
13:50c'est d'être axé à Outlet, que Outlet,
13:53avec une marque qui a 30 ans,
13:56qui a fait ses preuves et qui est légitime,
13:57avec une équipe d'experts,
14:01ce que tout le monde n'a pas,
14:04et un réseau qui aujourd'hui est existant
14:07sur près de 8 centres plus 7 marketplaces.
14:09En un mot, vos objectifs de croissance d'ici 3 à 5 ans ?
14:13Déjà en croissance organique,
14:14c'est réinventer chaque centre,
14:16porter notre plateforme de marques
14:18sur le plus possible nos centres existants,
14:22pousser notre marketplace
14:23pour effectivement amener de la performance
14:25pour chacun de nos acteurs,
14:28prouver que notre modèle est pérenne,
14:30est durable et fonctionne,
14:32pour attirer les plus belles enseignes à nos côtés,
14:35notamment convertir encore des marques historiques
14:38et iconiques françaises
14:40qui ne sont pas converties.
14:41Merci beaucoup Renaud,
14:42on passe tout de suite au focus de notre expert.
14:47Claire, on a parfois tendance à voir les Outlet
14:50comme un canal secondaire,
14:52mais réellement ça pèse combien aujourd'hui
14:54dans le business des marques ?
14:55Alors effectivement,
14:55dans la dernière étude de McKinsey 2025,
14:57on se rend compte qu'entre l'univers de la mode
14:59et l'univers du sport,
15:01on va avoir 12 à 15% du volume des ventes annuelles
15:05qui vont être effectuées par ce canal de distribution.
15:08J'ai vraiment envie de parler de canal de distribution
15:11puisque quand même on voit arriver justement
15:13ce côté off-price.
15:15Donc les enseignes vont structurer
15:17ce canal de distribution,
15:19vont structurer des magasins
15:21pour essayer de garder l'expérience de marque
15:23au sein des magasins que vous avez
15:25dans vos centres commerciaux.
15:26Alors il y a certaines enseignes
15:27qui sont devenues très dépendantes de l'Outlet.
15:31Parfois ça peut représenter un tiers des ventes.
15:34Comment est-ce que ça peut nuire à une image de marque ?
15:38Alors ce qui est sûr,
15:39c'est qu'effectivement quand on a 25 ou 30% de ces ventes
15:41qui sont complètement attirées
15:43et aspirées par ce canal de distribution,
15:45on peut dire que ça va forcément jouer sur l'image prix.
15:48Et on va dire que certaines enseignes considèrent
15:51qu'elles vont être un peu ristourne dépendants
15:53et donc ça va impacter sur le reste des réseaux de distribution.
15:56On va tout le temps attendre des ristournes.
15:58Donc on voit vraiment des marques
15:59essayer de gérer correctement ces stratégies.
16:03Si vous prenez l'exemple de Ralph Lauren,
16:05on a vu à travers ces deux marques
16:06effectivement des grandes présences à Outlet.
16:09Et puis aujourd'hui,
16:10ils sont un petit peu revenus.
16:11Ils ont fermé certains magasins.
16:13Ils choisissent précisément les magasins qu'ils vont choisir
16:15pour gérer leur image de marque.
16:18Et puis à côté de ça,
16:18travailler correctement la présence en centre-ville.
16:22La dernière en date,
16:23je crois que Burberry's est en train aussi
16:24de se poser ce genre de questions.
16:25Renaud, vous confirmez ?
16:26Oui, tout à fait.
16:27Ce sont des va-et-vient
16:29que l'on constate dans les stratégies des marques.
16:34Chaque marque a besoin d'être valorisée.
16:36C'est ce que nous essayons de faire depuis 30 ans.
16:39de leur mettre à disposition effectivement un cadre,
16:41un lieu qui soit dédié.
16:43Puisque c'est important effectivement
16:45que pour le visiteur,
16:47pour le consommateur,
16:48il n'y ait pas de tromperie.
16:49Donc il faut qu'il y ait vraiment aussi
16:51cet attachement au lieu.
16:53Merci Renaud.
16:53Merci beaucoup Claire pour ce Focus.
16:55On passe tout de suite au pitch de la start-up.
16:56Focus Retail, la start-up.
17:02Charlotte Journoubaure nous a rejoint sur ce plateau.
17:05Bonjour.
17:05Bonjour.
17:05Vous êtes la fondatrice et dirigeante
17:07de la Scale-Up Wishibam
17:09que vous avez créée en 2018.
17:11C'est une plateforme omnicanale
17:13dédiée aux commerçants
17:14pour les aider à faire le lien
17:16entre vente physique et vente digitale.
17:19Vous mettez en relation notamment
17:20leur stock, leur catalogue produit
17:22et leur logistique opérationnelle.
17:24Alors vous connaissez très très bien
17:26apparemment ce monde de l'outlet.
17:29Expliquez-nous, c'est presque
17:30une histoire de famille.
17:31Exactement, c'est une histoire de famille.
17:33Donc moi je viens d'une famille de commerçants.
17:35Mes grands-parents avaient des magasins.
17:37Mon père a eu des magasins
17:38et après des centres commerciaux.
17:42Parmi ces centres commerciaux,
17:43il se trouve qu'il a lancé un outlet
17:44qui s'appelle The Village.
17:46Et à ce moment-là, moi je suis allée le voir
17:48et je lui ai dit écoute,
17:49aujourd'hui le consommateur
17:50il est physique et digital
17:51et globalement il faut être capable
17:54de l'adresser là où il est
17:55et plus juste se limiter
17:56à la zone de chalandise.
17:58Et donc il m'a regardé,
17:59il m'a dit, t'es très mignonne,
18:00j'y avais pensé.
18:01Mais on a investi des centaines de millions,
18:04enfin pas des centaines d'ailleurs,
18:04mais des millions d'euros
18:06sur des solutions
18:07qui nous permettraient de faire ça
18:09et on n'a pas réussi
18:09parce que la complexité,
18:11c'est d'être capable
18:12de retranscrire en ligne
18:14les produits qui sont disponibles
18:16dans les magasins
18:17de différentes enseignes
18:18françaises, internationales
18:20qui ont tous leurs systèmes
18:21d'informations différentes,
18:22qui ont toutes leurs politiques
18:23digitales différentes
18:24et d'avoir vraiment du stock
18:27en temps réel
18:27pour être capable
18:28d'avoir un vrai impact
18:31drive to store,
18:32être capable de montrer
18:33vraiment les offres
18:34en temps réel
18:35et les stocks en temps réel.
18:36Et donc on l'a monté,
18:38on l'a fait avec
18:39The Village Outlet
18:40et depuis on travaille
18:42avec beaucoup d'outlets,
18:44notamment Marques Avenue,
18:45via Outlet,
18:47en France, à l'étranger
18:48et de plus en plus
18:49avec des enseignes directement.
18:50Des enseignes directement
18:52et aussi des centres commerciaux,
18:53parfois ça vous arrive.
18:53Exactement.
18:54Alors aujourd'hui,
18:55comment est-ce qu'évolue
18:56la demande justement
18:57de ces enseignes
18:58sur la création
19:00d'un commerce omnicanal ?
19:01C'est quoi votre constat
19:02au fil des années ?
19:04En fait,
19:04pendant très longtemps,
19:05le commerce,
19:06on le segmentait
19:09entre physique et digital
19:10et globalement,
19:11on avait l'impression
19:12que le digital
19:12était le concurrent
19:15presque du magasin
19:16et c'est rigolo
19:16parce que c'était même
19:17comme ça
19:17que le vivaient les équipes.
19:18Et en fait,
19:20à un moment,
19:21ils se sont rendus compte
19:22que finalement,
19:22c'était le même P&L
19:23et que le succès
19:26de l'équipe retail,
19:27c'était aussi le succès
19:28de l'équipe digitale
19:29et inversement.
19:30Et donc,
19:31ils se sont dit
19:31ok,
19:32au lieu d'investir
19:33chacun de notre côté,
19:35est-ce que ça ne serait pas mieux
19:36d'adresser le consommateur
19:38où qu'il soit
19:38avec la meilleure expérience possible ?
19:41Et comme notre client,
19:42par exemple,
19:43moi,
19:43InterSport,
19:44comme mon client,
19:46il est,
19:46parfois il vient dans mon magasin,
19:48parfois il achète en ligne,
19:49il doit avoir
19:50la meilleure expérience
19:51et la même expérience
19:52et moi,
19:52je dois savoir
19:53qui est mon client.
19:55Et donc,
19:55en fait,
19:56depuis,
19:57je dirais,
19:582020,
19:59on voit vraiment
19:59une accélération
20:00de ce qu'on appelle
20:00le commerce unifié
20:01et donc,
20:03de cette mentalité
20:03de se dire
20:04que finalement,
20:05le fait de montrer
20:07les produits disponibles
20:08dans les différents magasins
20:09permet aussi
20:10de drainer du trafic
20:11en magasin
20:11et le fait d'avoir
20:14un maillage territorial
20:15hyper bon
20:16permet de générer
20:18de la notoriété en ligne
20:20parce que ça coûte très cher
20:21en fait
20:21de faire venir
20:22des gens
20:22sur un site internet.
20:24Claire.
20:25Alors,
20:25je crois que vous intervenez aussi
20:26pour des collectivités,
20:28des centres-villes.
20:29J'ai entendu Versailles,
20:30Angers,
20:31Anjou,
20:31si je n'ai pas de bêtises.
20:32Qu'est-ce qui est différent
20:33quand on adresse justement
20:34un retailer directement
20:36comme InterSport
20:36ou un centre-ville ?
20:38Alors,
20:38donc nous,
20:39on est une société à mission
20:41depuis 2018.
20:42Et en fait,
20:42dans la mission
20:43qu'on s'est donnée,
20:44on s'est dit
20:44qu'on voulait assurer
20:45la diversité du commerce.
20:46Être société à mission,
20:47ça veut dire
20:47qu'on écrit dans nos statuts
20:48les engagements
20:49qui sont forts
20:50et on essaye d'investir
20:52dans notre société
20:53pour être capable
20:53de les tenir.
20:55Quand il y a eu
20:55la crise du Covid,
20:56on s'est dit
20:56que nos clients,
20:59centres commerciaux,
21:00outlet,
21:01enseignent,
21:02qu'on aime plus que tout,
21:04ils avaient les moyens
21:06de bien faire du digital
21:08parce que
21:09si ce n'était pas avec nous,
21:10juste ils mettraient
21:11beaucoup plus cher
21:12pour avoir d'autres types
21:13de solutions
21:13mais qu'à coût
21:15de plusieurs millions,
21:16tu pouvais y arriver.
21:17Là où le commerçant
21:19de proximité
21:19et notamment ma grand-mère
21:20qui était encore
21:22dans son magasin
21:22à l'époque
21:23quand on a lancé
21:24notre solution,
21:25en fait,
21:26ce n'est pas son métier.
21:27Ils ne comprennent rien
21:28au digital.
21:29En général,
21:29ils se font arnaquer
21:30dès que quelqu'un
21:31essaie de leur vendre
21:32un truc sur le digital.
21:33et quand on sait
21:35que 80% des consommateurs
21:37regardent en ligne
21:37avant de se rendre
21:38en magasin,
21:39on se dit que
21:40si tu n'es pas en ligne
21:41au moment où le consommateur
21:42prépare sa visite
21:43et veut acheter,
21:44le risque,
21:45c'est qu'il l'aille acheter
21:45ailleurs.
21:46Donc nous,
21:47on a mis à disposition
21:48des outils
21:49qu'on a développés
21:50pour les commerçants
21:51indépendants
21:51pour leur permettre
21:53d'avoir une bonne visibilité
21:55en ligne
21:55et notamment un outil
21:56qu'on a lancé là récemment
21:57qui s'appelle Echo
21:58et qui utilise
21:59l'intelligence artificielle
22:00pour permettre aux commerçants
22:02de créer des fiches produits
22:03et des descriptions produits
22:05hyper belles,
22:06hyper pertinentes
22:07grâce à l'IA
22:08en une minute
22:09et d'ailleurs
22:09de les diffuser
22:10un peu partout
22:11sur Internet.
22:12Et ça,
22:12ça concerne qui ?
22:13Ça concerne les commerçants
22:14indépendants seulement ?
22:15Ça, c'est les commerçants
22:15indépendants.
22:15Alors,
22:16pour le coup,
22:17Echo,
22:18on s'était dit
22:18que ça ne va concerner
22:20que les commerçants
22:20indépendants
22:21et puis finalement,
22:22il y a des grosses enseignes
22:22qui nous le demandent aussi.
22:24Donc on s'est dit
22:24tant mieux.
22:26Mais ce n'était pas
22:27à la base,
22:27c'était vraiment
22:28pour le commerce de proximité,
22:29le commerçant indépendant
22:30qui n'avait pas
22:32les moyens
22:32d'aller faire
22:34des shootings photos
22:35ou de passer des heures
22:36à écrire
22:36des descriptions produits.
22:38Tout ça,
22:38c'est quand même
22:38dans un contexte aujourd'hui
22:39qui est très compliqué
22:40pour le prêt-à-porter.
22:42Vous,
22:42vous pensez que la solution
22:43se trouve dans l'hybridation
22:45sur le fait
22:46de vendre en ligne ?
22:47Seulement,
22:47aujourd'hui,
22:48en France,
22:49les marques,
22:49elles ont vraiment
22:50des difficultés
22:50à vendre en ligne.
22:51Comment vous l'expliquez ça ?
22:53Est-ce que les marques,
22:54elles ont des difficultés
22:55à vendre en ligne ?
22:57Je ne sais pas.
22:57Nous,
22:58chez nos clients,
22:58ce qu'on voit,
22:59c'est que,
23:00globalement,
23:01le e-commerce représente
23:03entre 10 et 15 %
23:04du chiffre d'affaires
23:05du magasin.
23:06Donc,
23:06globalement,
23:07je ne sais pas
23:07si elles ont des difficultés
23:08à vendre en ligne.
23:09Pourtant,
23:09si on prend des exemples
23:10comme Pinky,
23:10Pinky vendrait très très mal
23:12en ligne pour le coup.
23:12Oui,
23:13alors ça dépend des marques.
23:14Pinky,
23:14typiquement,
23:15c'est une marque
23:15qui a fait sa transformation
23:17digitale assez tardivement
23:19sur lequel,
23:20justement,
23:21les stocks physiques
23:22étaient décorrélés
23:22des stocks magasins
23:23et donc,
23:24du coup,
23:24moi,
23:24en tant que consommateur,
23:25quand je regardais
23:26sur le site internet
23:27et que je me disais
23:27« Ah ben,
23:28c'est sympa,
23:28tiens,
23:28je vais aller l'essayer
23:29chez Pinky. »
23:30J'arrivais chez Pinky
23:31et je n'avais pas mon produit
23:32et donc,
23:32en fait,
23:33tu le fais une fois,
23:33deux fois
23:34et puis tu ne le fais plus
23:34ou au contraire,
23:36moi,
23:36en tant que consommateur,
23:37je suis sur le site
23:38pinky.com ou .fr
23:39et je vois un produit
23:41que j'adore
23:42mais il n'y a plus ma taille.
23:43Du coup,
23:44je passe à autre chose
23:45sauf qu'en fait,
23:45ça se trouve,
23:46ma taille,
23:46elle est dans le magasin
23:47en bas.
23:47Donc,
23:47en fait,
23:48c'est pour ça que moi,
23:49je crois vraiment
23:49à l'omni-canal
23:51et au fait de pouvoir
23:52vendre en ligne
23:53les produits qui sont disponibles
23:54dans tout le parc
23:55des magasins
23:56parce que tu as
23:57un vrai effet positif.
23:59Donc,
23:59ça,
23:59c'est le premier point
24:00et le deuxième point,
24:01c'est que je pense
24:01que ça dépend des marques
24:02typiquement Pinky,
24:05Jennifer,
24:05c'est des marques
24:06qui ont des prix
24:06qui sont extrêmement bas.
24:08La logistique
24:09et l'acquisition client
24:10en ligne
24:11coûtent très cher
24:11et donc,
24:12pour cette typologie
24:13de marque,
24:14peut-être que la vente
24:15en ligne
24:16est moins efficace
24:17que pour des marques
24:18qui auraient des paniers
24:19plus élevés
24:20avec une meilleure notoriété
24:22et surtout
24:22des consommateurs
24:23plus fidèles.
24:24En tout cas,
24:24ça se vérifie,
24:25vous nous le confiez,
24:26Renaud,
24:26sur la première partie
24:27de cette émission.
24:28On passe tout de suite
24:29à l'actu de la semaine.
24:35Claire,
24:35on passe à présent
24:36à l'actu de la semaine.
24:37Ces derniers jours,
24:38il y a une actu
24:39qui a beaucoup,
24:40beaucoup fait parler.
24:41C'est ce partenariat
24:42de Chine
24:42avec le BHV
24:43et les galeries Lafayette.
24:45C'était vraiment
24:45au cœur de l'information.
24:47Avant,
24:47il y avait eu justement
24:48cette affaire avec Pinky.
24:50Qu'est-ce qu'il faut comprendre
24:51de cette première collaboration
24:52avec le BHV ?
24:53Ce qu'il faut comprendre,
24:54c'est qu'effectivement,
24:55le BHV et les galeries Lafayette,
24:57c'est ce qu'on appelle
24:57en France
24:58des grands magasins,
24:59mais en Angleterre,
25:00on dit des department stores.
25:02Déjà,
25:02leur vocation première,
25:04c'est d'avoir
25:04des petits magasins
25:06de marques
25:07au sein
25:07d'un grand magasin.
25:09C'est quelque part
25:10une marketplace physique
25:11avant l'heure.
25:12Le rôle du BHV
25:14et des galeries Lafayette,
25:14c'est toujours de faire rentrer
25:16des nouvelles marques,
25:18soit pour faire découvrir
25:19un plus grand nombre,
25:20soit parce que je sais
25:20que la marque est tellement attendue
25:22que ça va continuer
25:23à faire venir
25:23dans mon magasin.
25:25Donc,
25:25j'ai besoin
25:25de générer
25:27du trafic.
25:28Donc,
25:28on comprend que
25:29dans cette logique-là,
25:31quand
25:31Chine propose
25:33en ouverture mondiale
25:35de pouvoir être présent
25:37dans ses magasins,
25:38on peut voir
25:39le fait que
25:40cette marque
25:41qui est aujourd'hui
25:41à 23 millions de clients
25:43en France
25:44va faire venir
25:45sur sa surface
25:47grâce à sa présence physique.
25:49Mais la question
25:49qu'on se pose quand même,
25:50c'est pourquoi
25:51intégrer une marque
25:52aussi controversée ?
25:54Déjà,
25:54ça ne va pas fort
25:55pour le BHV,
25:56c'est un fait.
25:57Pourquoi prendre
25:57cette décision-là ?
25:59Alors,
25:59la décision,
26:01soit on la regarde
26:01d'un point de vue
26:02purement business,
26:03c'est de se dire
26:04effectivement,
26:04encore une fois,
26:05ma vocation,
26:06c'est de trouver
26:06des éléments
26:07qui font venir
26:08dans mon magasin
26:09pour que les autres marques
26:11se retrouvent
26:12dans ce trafic
26:12et après,
26:13c'est aux marques
26:14de convertir.
26:16Après,
26:16on pourrait se poser
26:16la question
26:17de se dire
26:17est-ce que ça,
26:18je ne le fais
26:18qu'avec un angle
26:20business avant tout
26:21ou est-ce que j'ai envie
26:22d'y mettre aussi
26:23mes valeurs de marque,
26:24mes valeurs d'expérience client ?
26:26Et là,
26:27il y a une belle question
26:28philosophique,
26:29où s'arrête
26:30ce que je suis prêt
26:30à faire pour le business
26:31et où commence
26:32ma valeur de marque ?
26:33On se demande aussi
26:34jusqu'où peut aller
26:35cette logique
26:35étant donné que
26:36les réactions s'enchaînent,
26:37que de nombreuses marques
26:38quittent aussi le BHV
26:39suite à cette nouvelle ?
26:40Tout à fait.
26:41Encore une fois,
26:42il faut resituer
26:43quelque chose
26:43qui est assez intéressant.
26:45Il y a eu aussi
26:46des mouvements de foule
26:47quand Amazon a ouvert
26:48ses portes à monoprix.
26:50Donc,
26:50encore une fois,
26:51ce qu'il faut vraiment
26:52prendre conscience,
26:53c'est qu'il y a
26:54une logique business.
26:55Il y a une logique business
26:56de cette foncière
26:57qui a besoin
26:58de faire du trafic
26:59et une logique business
26:59de Pinky
27:00qui n'a pas d'éléments
27:01d'audience
27:02sur le digital.
27:03Donc,
27:03c'est assez tentant
27:04de se mettre
27:04sur un carrefour d'audience
27:06sur l'online
27:07pour retrouver du trafic.
27:09Mais je pense
27:10qu'avant tout,
27:10il faut aussi
27:11être très clair
27:12sur ce qu'on a envie
27:13de véhiculer
27:13au consommateur
27:15et son positionnement
27:16de valeur de marque.
27:16Merci beaucoup, Claire.
27:18Merci à vous
27:18d'avoir été avec nous
27:19sur cette émission.
27:20Merci à tous les deux.
27:21Merci à vous également
27:22de nous avoir suivis.
27:24On se donne rendez-vous
27:25la semaine prochaine
27:25pour une toute nouvelle
27:26émission de Focus Retail.
27:28Quant à moi,
27:29je vous retrouve dès lundi
27:29dans la matinale
27:30de BFM Business.
27:31Je vous souhaite
27:32un excellent week-end.
27:36La distribution de demain
27:38s'invente aujourd'hui.
Recommandations
3:41
|
À suivre
24:48
26:40
26:56
26:00
27:41
26:20
27:22
19:05
2:11:29
2:54
22:10