Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 jours

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Ah d'accord.
00:01Bonjour et bienvenue dans Les Informés, à suivre sur France Info Radio et sur France Info TV, Canal 16.
00:08Bonjour Renaud Delis.
00:09Bonjour Agathe.
00:10C'est parti pour une demi-heure de décryptage avec ces deux questions aujourd'hui.
00:14Alors que la guerre en Ukraine remet en lumière les questions de défense,
00:18le gouvernement peut-il emmener les oppositions sur l'effort à fournir ?
00:23Et puis nous nous demanderons si, comme Sébastien Lecornu le pense,
00:26il y a une majorité pour voter ce budget.
00:30Pour nous éclairer ce matin, nos informés Alix Bouillaguet, éditeur réaliste politique à France Info TV.
00:35L'interview politique tous les matins à 7h45. Bonjour Alix.
00:38Bonjour Agathe, bonjour à tous.
00:40Et Étienne Girard, directeur adjoint de la rédaction de l'Express. Bonjour Étienne.
00:44Bonjour Agathe, bonjour à tous.
00:45On commence donc avec notre premier sujet, Renaud.
00:48Effort de défense, que peut la France ?
00:50Alors que les Européens essayent toujours d'influer, de peser sur les Américains
00:55afin d'amender le plan de paix en 28 points que Donald Trump a dégainé il y a quelques jours.
01:01Le Kremlin a d'ailleurs fait savoir hier que les contre-propositions européennes ne lui convenaient pas.
01:05Évidemment, la Russie juge que les contre-propositions européennes ne sont pas du tout constructives.
01:10Donc, dans ce bras de fer, quel peut être le rôle joué par les Européens et par la France ?
01:15La France qui alerte un peu plus sur la menace russe et Emmanuel Macron s'en fait le porte-parole,
01:22jugeant que face à cette menace qui se précise en Europe, face aux scénarios évoqués par divers services de renseignement
01:28d'une éventuelle attaque russe contre un pays de l'OTAN d'ici 4 à 5 ans,
01:32la France ne doit pas baisser la garde et au contraire enclencher un effort de réarmement.
01:36Voici ce qu'en disait ce matin le président de la République, Emmanuel Macron, sur l'antenne de nos confrères d'RTL.
01:43La Russie a une posture beaucoup plus agressive.
01:45Elle met plus d'un tiers de son budget en matière de défense.
01:48Et donc, si nous voulons nous protéger, nous Français, ce qui est ma seule obsession,
01:54nous devons montrer que nous ne sommes pas faibles avec la puissance qui nous menace le plus.
01:59Alors, comment justement enclencher cet effort de réarmement ?
02:02Est-ce que le chef de l'État et son gouvernement, son Premier ministre,
02:05peuvent bâtir une forme d'union sacrée ?
02:08On sait que Sébastien Lecornu veut d'ailleurs organiser en début de semaine prochaine
02:11un vote spécifique sur la défense à l'Assemblée nationale.
02:15Et puis, est-ce que la pédagogie de l'opinion sur ce sujet peut fonctionner ?
02:20La semaine dernière, les propos du chef d'État-major des armées avaient suscité une polémique.
02:25Est-ce que l'exécutif peut réussir à faire passer cette idée dans l'opinion
02:30qu'il est nécessaire d'enclencher un effort de réarmement massif et donc forcément coûteux
02:34pour faire face à cette menace ?
02:36Etienne Gérard, vous qui avez longtemps scruté l'âme de la société française pour l'Express,
02:41est-ce que vous pensez que le président peut convaincre l'opinion de la réalité de cette menace imminente russe ?
02:49Tout dépend ce qu'on entend par réalité de la menace.
02:52S'il souhaite convaincre, ce qui n'est pas le cas, mais c'est ce qui a pu être compris,
02:56qu'il fallait aller combattre en Ukraine demain et que quiconque, tous les Français,
03:01pouvaient être appelés à aller combattre en Ukraine, ça, ce n'est pas du tout le cas.
03:06Et d'ailleurs, sur RTL, Emmanuel Macron dit que ce n'est pas ça le sujet.
03:09C'est évident, mais la façon dont le chef d'État-major des armées s'est exprimé
03:15pouvait donner le doute à ceux qui n'ont pas écouté le reste du discours,
03:21qui n'ont pas écouté le reste de ces prises de parole ces derniers mois,
03:27ni le reste des prises de parole d'Emmanuel Macron, prêtes à perdre ses enfants.
03:31Si on écarte cette dimension-là d'une guerre tout de suite contre l'Ukraine directe,
03:38alors oui, la menace russe, dans le sens où la menace russe sur le continent européen
03:43est sur la France, mais sous des formes qui ne sont pas forcément celles de la guerre directe,
03:49qui sont plutôt celles de ce qu'on appelle aujourd'hui la guerre hybride,
03:52c'est-à-dire des manœuvres hyper agressives visant à couper les infrastructures stratégiques,
03:58l'électricité, Internet, à faire dévier les avions via des attaques sur les satellites.
04:03Ça, c'est une réalité.
04:04Ça existe.
04:06On en connaît des sous-bresseaux.
04:08Il y a eu des coupures d'Internet en France au début de la guerre en Ukraine.
04:11C'est passé un peu inaperçu, mais notamment dans le nord de la France.
04:14Et donc oui, à mon sens, le président est à la fois dans son rôle,
04:18comme le chef d'état-major des armées, en informant la population de ce qui se passe.
04:23Et il me semble, les sondages le montrent,
04:25que la population est plutôt réceptive aujourd'hui à cette menace de guerre hybride,
04:30et donc prête à déployer des moyens plus importants pour le budget des armées.
04:35En tout cas, Alix Boulaguet ?
04:36Oui, je pense qu'effectivement, certains peuvent dire qu'il y a une forme de dramatisation,
04:41d'autres peuvent en dire qu'il y a plutôt une prise de conscience
04:44sur ces menaces qui peuvent peser sur la France et sur sa sécurité.
04:49Je trouve qu'il y a une forme de cohérence dans ce que déroule aujourd'hui le chef de l'État.
04:55Il prépare à l'évidence les esprits à la fois à des efforts budgétaires
05:00et à des efforts humains.
05:01Et quand je dis qu'il y a cohérence, c'est qu'aujourd'hui,
05:04effectivement, Emmanuel Macron se campe un peu en chef de guerre,
05:07avec notamment la tête de la coalition des volontaires sur le dossier ukrainien.
05:12Il a aussi un chef d'état-major des armées qui sonne l'alarme,
05:16mais qui est dans son rôle.
05:18En fait, je comprends à peine la polémique sur le fait,
05:22on n'a pas une armée aujourd'hui, on a une armée professionnelle.
05:26Donc, quand il dit « faire mourir nos enfants »,
05:30oui, dans l'armée aujourd'hui, il y a des mômes qui ont 18 ans, 19 ans.
05:34Donc, bien sûr, mais un chef d'état-major des armées,
05:38il prépare la guerre, il ne prépare pas la paix.
05:40En plus, j'imagine qu'il veut un budget et il veut un bon budget,
05:44donc c'est normal qu'il ait cette tonalité-là.
05:47Et je pense même qu'il l'a fait avec l'assentiment d'Emmanuel Macron.
05:50Je ne le vois pas partir tout seul dans des explications.
05:53Et notamment parce qu'en plus, il a répété dans une émission un peu après
05:56qu'effectivement, il a rejustifié ses propos.
06:00Donc, alignement des planètes, le budget en hausse, effectivement, de la défense.
06:05Et puis, cette nouvelle avec l'implication des jeunes,
06:08avec ce service militaire qui serait volontaire.
06:11Et ça, là aussi, je pense qu'il a senti l'opinion.
06:17C'est-à-dire qu'en fait, contrairement à ce qu'on peut imaginer,
06:19il y a aujourd'hui 6 jeunes sur 10 qui se disent prêts à s'engager.
06:25Parce que l'armée, aujourd'hui, dans des périodes où, parfois,
06:30le monde ou l'extérieur peut sembler un petit peu hostile,
06:33eh bien, pour certains jeunes, c'est le gage, c'est une quête de sens,
06:36c'est un statut social, c'est un cadre qui est respecté.
06:40Et ça peut aussi répondre à une forme d'anxiété.
06:43Donc, il me semble que ce service militaire volontaire,
06:45effectivement, risque de rencontrer une certaine forme d'attente.
06:50On voit que depuis quelques jours, ça infuse, en tout cas,
06:52dans la classe politique, Renaud.
06:53Vous pensez que le président peut t'emmener les oppositions ?
06:56Qu'il peut y avoir une union nationale ?
06:58Si j'ose dire, ça infuse, comme vous dites,
06:59parce que cette menace, elle est réelle.
07:01Je pense qu'on peut essentiellement remercier, d'ailleurs, Donald Trump.
07:04En fait, le meilleur pédagogue de la menace russe,
07:06c'est l'attitude, les allers-retours, les provocations de Donald Trump.
07:10Et lorsqu'il dégaine un plan préparé sans aucune concertation,
07:16qui, en clair, offre l'Ukraine à la Russie,
07:19c'est la meilleure pédagogie du fait qu'il y a, effectivement,
07:22une menace russe qui se concrétise,
07:24d'autant plus que les États-Unis sont prêts à lâcher l'Europe
07:26et à se retirer, à nous laisser en face-à-face avec Vladimir Poutine.
07:29Parce que tout cet exercice de pédagogie qui est nécessaire,
07:32qui est mené par l'exécutif,
07:33il se heurte quand même à deux problèmes.
07:35d'une part, l'impopularité extrême du chef de l'État aujourd'hui,
07:40qui fait que sa parole, elle n'est pas reçue,
07:43ou pas suffisamment, en tout cas, reçue sur ce sujet-là
07:45par une large partie de l'opinion.
07:47Et d'autre part, les stratégies électoralistes
07:49de tous ceux qui sont déjà obsédés par l'élection présidentielle,
07:52on le voit sur d'autres sujets,
07:53et donc qui n'ont d'autres buts
07:55que de penser que ce sont, justement, eux,
07:58que c'est une exagération,
08:00que c'est une utilisation par le chef de l'État, etc., etc.,
08:03qui n'ont d'autres obsessions qu'Emmanuel Macron,
08:05lequel ne sera pas candidat en 2027.
08:06On a même entendu Ségolène Royal,
08:09qui a quand même atteint le second tour de l'élection présidentielle,
08:10c'était certes il y a un certain temps,
08:12expliquer que peut-être qu'Emmanuel Macron avait un rêve secret,
08:15un rêve inconscient,
08:17qui était en fait que nous entrions en guerre
08:18pour annuler l'élection présidentielle de 2027.
08:20Bon voilà, on en est quand même là,
08:22avec un certain nombre de responsables,
08:23enfin pseudo-responsables politiques.
08:25Donc si on sort de toutes ces équilibrations,
08:26et si on retire Emmanuel Macron, entre guillemets,
08:28du jeu électoral,
08:29il ne sera plus président dans moins de deux ans.
08:31La réalité de la menace russe, elle est là,
08:33mais elle est déjà là,
08:34il y a déjà une guerre hybride,
08:35il y a déjà eu des agressions en termes de cyberattaques,
08:39il y a eu des provocations, on le sait,
08:42soit à caractère antisémite,
08:43les mains rouges taguées au mémorale de la Shoah,
08:46soit manifestant une forme de racisme anti-musulman,
08:48avec des têtes de cochons déposées devant des mosquées, etc.
08:52Et il y a aussi des personnes qui veulent aller plus loin,
08:54qu'Emmanuel Macron.
08:55Raphaël Glucksmann, il dit qu'il faut un service obligatoire.
08:57Un service obligatoire, mais ce qui est assez confus.
08:59Civique ou militaire ?
09:00Voilà, et ce qui est assez confus dans l'expiration de Raphaël Glucksmann
09:02sur ce sujet, c'est qu'il explique que ça pourrait aussi servir
09:04à faire de la transition écologique ou de l'aide sociale.
09:08Ce qui est très intéressant,
09:09mais je ne suis pas sûr que ce soit avec un service civil
09:13dédié à la transition écologique,
09:15qu'on fasse reculer la menace russe et Vladimir Poutine.
09:18Donc c'était assez confus l'explication.
09:20Mais en tout cas, cet exercice de pédagogie, il est indispensable.
09:22Il suffit de regarder, d'ailleurs, juste de lever un peu le regard
09:26par rapport à nos échéances politiciennes souvent assez médiocres,
09:29pour regarder que la plupart des services de renseignement,
09:32y compris les services allemands aujourd'hui,
09:34alertent contre la menace d'une attaque russe,
09:36non pas directement contre la France.
09:37Il ne s'agit pas de fantasmer sur l'arrivée de chars russes dans l'Hexagone,
09:41mais contre un pays de l'OTAN, par exemple un pays base,
09:43et puis que la plupart de nos voisins se réarment ou réinventent,
09:47d'ailleurs, effectivement, ou réinstallent une forme de conscription,
09:49qu'elle soit volontaire ou obligatoire.
09:51On s'interroge. Dans un instant, y a-t-il une majorité pour voter ce budget ?
09:55Mais tout de suite, il est 9h16 et c'est l'Info en une minute
09:58avec Théo Metton-Réjimbault.
10:00L'Ukraine dénonce les frappes russes de la nuit dernière
10:04comme une réaction terroriste de Vladimir Poutine
10:07au plan de paix américain.
10:096 personnes sont mortes cette nuit en Ukraine dans des bombardements.
10:12Moscou dit avoir intercepté 249 drones ukrainiens au-dessus de la Russie.
10:18Face à l'hypothèse d'un conflit armé en Europe,
10:20Emmanuel Macron confirme sur RTLM6 ce matin
10:23la transformation du service national universel
10:26vers une nouvelle forme sans plus de détails.
10:28Le service militaire volontaire fait partie des réflexions du gouvernement.
10:32Les deux ministres demandent au préfet de faciliter l'hébergement
10:36des femmes victimes de violences.
10:39Les représentants de l'État dans les départements doivent élaborer un protocole
10:43pour reloger dans l'urgence.
10:44La circulaire est transmise à l'occasion de la journée internationale
10:47de lutte contre les violences faites aux femmes.
10:50Les jeunes hommes de moins de 21 ans ayant des relations homosexuelles
10:53se protègent moins bien du VIH que leurs aînés.
10:57Selon Santé publique France, les 18-21 ans ont moins recours
11:01au traitement préventif et ont plus de relations non protégées.
11:04Les informés avec Alix Bouillaguet de France Info à TV
11:20et Étienne Gérard de L'Express.
11:23Renaud Délis, on passe à notre deuxième débat.
11:26Sébastien Lecornu, croit-il vraiment que c'est possible ?
11:28Ou fait-il semblant sur le budget ?
11:30C'est vrai qu'on commence à en douter après le vote de ce week-end.
11:33Rappelons-le, un seul député sur 577.
11:37Il mérite d'être nommé d'ailleurs, il faut le nommer.
11:39Ce solitaire Harold Huvert a voté en faveur de la partie recette
11:43du projet de loi de finances.
11:45Une voix sur 577, le texte n'est donc pas passé.
11:48Et pour autant, le Premier ministre croit toujours possible
11:51de faire émerger une majorité.
11:53Il est intervenu hier sur le perron de Matignon
11:56et la parole de Sébastien Lecornu est rare.
11:58Donc lorsqu'il le fait, c'est que l'heure est grave.
12:00Il a dénoncé le cynisme des forces politiques qui veulent le blocage.
12:05Mais il croit encore, dit-il, à la possibilité de faire émerger une majorité
12:08pour doter la France d'un budget avant le 31 décembre.
12:10Il y a toujours une majorité à l'Assemblée nationale
12:15pour permettre de voter un budget pour l'année prochaine.
12:20Pour la première fois, des députés se sont parlé, ont travaillé ensemble,
12:24ont trouvé des chemins de compromis sur certaines thématiques,
12:28sur certains objets qui étaient pourtant très difficiles de travailler.
12:31Il y a de cela maintenant encore quelques semaines.
12:33Ils se sont parlé, dit Sébastien Cornu,
12:36mais ils se sont mis d'accord jusqu'à présent pour voter contre le budget.
12:39C'était le cas samedi dernier.
12:41Reste-t-il encore une chance de trouver une majorité ?
12:43Notamment peut-être en se tournant évidemment au premier chef
12:46vers le groupe socialiste avec lequel Sébastien Lecornu
12:49essaye justement de trouver cette majorité.
12:51La réponse est quelques minutes sur ce plateau
12:53de celui qui était votre invité, Olivier Faure,
12:55le premier secrétaire du Parti Socialiste.
12:57Je pense que nous allons y arriver.
12:59Il ne s'agit pas de dire que nous allons trouver un consensus.
13:01Il n'y aura pas à la fin des gens qui seront totalement heureux de ce budget.
13:06Il ne sera ni de droite ni de gauche.
13:08Il sera hybride forcément.
13:10Il y aura des sujets sur lesquels les uns auront avancé,
13:13les autres sur d'autres sujets,
13:15mais nous n'aurons pas ce que nous souhaitons les uns et les autres.
13:19Est-ce que ça peut être efficace, Alex Bouillaguet,
13:21ce changement de méthode, si c'en est un annoncé par le Premier ministre ?
13:25Moi, je trouve que cette nouvelle méthode,
13:27elle ressemble terriblement à l'ancienne, en fait.
13:30Et non seulement à celle de Sébastien Lecornu,
13:32mais même à celle de Michel Barnier,
13:34à celle de François Bayrou,
13:35sur le slogan de responsabiliser les autres.
13:40Bon, en fait, ça ne marche pas.
13:42En tout cas, la démonstration qui a été faite
13:44sur le premier passage du budget à l'Assemblée nationale,
13:48c'est que les autres, chacun a parlé à ses électeurs
13:50en faisant monter les enchères,
13:52et qu'à l'arrivée, on voit quoi ?
13:54Que le socle commun n'existe pas,
13:58ou en tout cas est fragile ou inconstant,
14:00que la France insoumise et le Rassemblement national
14:03veulent définitivement torpiller les débats,
14:05et que le PS, à qui quand même le Premier ministre
14:07a fait un certain nombre de concessions,
14:09et pas des petites concessions,
14:10semblait vouloir être de plus en plus gourmand.
14:13Donc moi, je veux bien entendre ce que dit Olivier Faure ce matin,
14:16que ça va marcher, que tout le monde...
14:18Mais il va falloir un moment que les gens, effectivement,
14:20soient un peu plus raisonnables,
14:22parce qu'on est loin aujourd'hui de la co-construction d'un budget.
14:29Franchement, pour l'instant, on en est encore loin.
14:31Donc je ne vois pas vraiment ce qui va pouvoir changer
14:34dans l'état d'esprit,
14:35et notamment des socialistes,
14:38pour que les choses se passent différemment
14:40à partir de la semaine prochaine.
14:42Il y a une petite musique qui est en train de monter
14:44au Parti socialiste, Étienne Gérard,
14:46c'est celle d'un deal noué avec le Premier ministre,
14:49d'assumer, de se mettre d'accord.
14:51On a interrogé Olivier Faure tout à l'heure là-dessus,
14:53il ne dit pas non.
14:54Il a peur de donner l'impression
14:57qu'il serait allié et pas dans l'opposition,
15:01mais il dit, à condition de rester dans l'opposition,
15:04pourquoi pas se mettre d'accord ?
15:05Vous pensez que ça peut être ça, la solution ?
15:07J'ai écouté Olivier Faure,
15:08c'est une main tendue qu'il semble faire ce matin
15:11à Sébastien Lecornu.
15:12Je serais Sébastien Lecornu,
15:14je serais un peu plus optimiste aujourd'hui
15:15que je l'étais hier,
15:17parce qu'effectivement, on a l'impression
15:18d'un léger changeant de posture du Parti socialiste,
15:22comme s'il se rendait compte,
15:24à mesure que le calendrier avance,
15:26que ce ne serait pas si bon pour leur image
15:28de paraître s'opposer à tout
15:29et de paraître être exactement aligné
15:32sur les propositions de la France insoumise.
15:34La voie politique acceptable pour le Parti socialiste,
15:37elle est assez étroite,
15:38parce qu'on comprend bien que dès lors
15:40où ils vont se mettre d'accord sur quelque chose
15:42avec le gouvernement,
15:44ils seront vilipendés à leur gauche
15:46par Jean-Luc Mélenchon,
15:47qui expliquera que les social traîtres
15:49ont encore trahi.
15:51Donc, paraître être responsable,
15:53sans donner l'impression de trahir
15:55à trois mois des municipales,
15:57je rajoute un élément dans la balance,
15:59ce n'est pas évident,
16:01mais je prends acte de la main tendue
16:04d'Olivier Faure ce matin à Sébastien Lecornu,
16:07donc il n'y a plus qu'à bosser
16:09de la part de Sébastien Lecornu
16:10pour convaincre ses partenaires socialistes,
16:14ceux qui l'espèrent être ses partenaires socialistes.
16:16Je vous vois dubitatif, Renaud.
16:18Je suis d'accord avec la démonstration d'Étienne Gérard,
16:20mais j'apporterai un bémol,
16:21c'est-à-dire que le problème est toujours le même,
16:23c'est celui que vous venez d'évoquer,
16:24Étienne a raison,
16:25les sociodémocrates sont-ils capables,
16:28suffisamment forts,
16:29pour se dégager de l'intimidation
16:32de la gauche radicale, en quelque sorte.
16:35L'idée que si jamais il passe un accord
16:38pour faire passer le budget avec le gouvernement,
16:39il soit vilipendé,
16:42voué au Gémenie par les Insoumis
16:43et par Jean-Luc Mélenchon au premier chef,
16:45qui va noircir, si j'ose dire, son blog
16:47pendant des pages et des pages,
16:49évidemment, le problème c'est que de toute façon,
16:51il le fait déjà.
16:52Donc il faut que les socialistes comprennent,
16:54enfin, me semble-t-il,
16:54c'est leur intérêt que
16:55s'arrêter au milieu du guet
16:57n'a pas de sens,
16:58puisqu'ils sont déjà vilipendés
17:00tous les jours,
17:01matin et soir,
17:02par les Insoumis
17:03comme étant des traîtres
17:04vendus au grand capital.
17:05Je résume, mais c'est quand même le sens.
17:07Et en l'occurrence, évidemment,
17:08à l'ogre Emmanuel Macron.
17:10Donc soit ils vont jusqu'au bout
17:11de leur logique politique,
17:12c'est-à-dire qu'ils essayent de faire émerger,
17:14de faire réexister plutôt,
17:15de ressusciter
17:17une autre gauche réformiste
17:18dite, entre guillemets,
17:20responsable,
17:20qui assume de mettre les mains
17:21dans le cambouis, etc.
17:22On connaît cette ligne-là.
17:24Alternative aux Insoumis
17:26et donc de porter,
17:27évidemment,
17:28derrière une candidature
17:29à la présidentielle
17:30alternative à celle des Insoumis.
17:31C'est ce que j'expliquais
17:32Olivier Faure tout à l'heure.
17:33A raison,
17:33Jean-Luc Mélenchon
17:34ne viendra jamais
17:35dans une primaire
17:35de toutes les gauches.
17:36Il est déjà en campagne
17:37et il a sa ligne,
17:39on la connaît,
17:39il a déjà été candidat.
17:40Donc c'est à la gauche
17:41de voir si elle peut faire émerger
17:42une autre candidature
17:44sur une autre ligne
17:45avec toute la pluralité des gauches.
17:47Et dans ces cas-là,
17:47c'est maintenant que ça se joue.
17:48C'est-à-dire qu'il faut
17:48que les socialistes aillent
17:49jusqu'au bout
17:50mais sont mutiles
17:50de leur logique politique.
17:52Soit ils en sont incapables
17:53et dans ces cas-là,
17:53ils vont rentrer dans le rang
17:54et se plier de nouveau
17:55aux fourches codines
17:56de Jean-Luc Mélenchon.
17:57Alex Villeguet ?
17:58Non, mais en fait,
17:59moi, je n'arrive pas à comprendre
18:00ce qui a changé
18:01entre vendredi soir,
18:02effectivement,
18:03avec ce budget
18:04qui est rejeté
18:05sauf une voix
18:06et aujourd'hui.
18:07En fait, les socialistes,
18:09d'ailleurs,
18:09je me demande même
18:10pourquoi ils ont rejeté
18:11ce budget.
18:12Parce que, mine de rien,
18:12dans ce budget,
18:13il y avait quand même des choses,
18:15la taxe sur les multinationales,
18:18des choses qui allaient
18:19dans leur sens.
18:20Ils avaient l'assurance
18:21que dans le projet
18:21de loi de finances,
18:22la sécurité sociale en plus
18:23était inscrit dans le marbre
18:24la suspension
18:25de la réforme des retraites.
18:27Le problème,
18:28c'est que chacun
18:28a mis dans ce budget
18:29ce qu'il voulait.
18:29Donc, il y a aussi des choses
18:30qui ne conviennent pas
18:30aux socialistes.
18:31Ah ben oui,
18:31mais alors là,
18:32ils nous parlent
18:32de compromis ce matin.
18:33Donc, pourquoi est-ce
18:35que personne n'a joué
18:36le jeu vendredi
18:36et pourquoi est-ce
18:37qu'aujourd'hui,
18:38tout le monde jouerait le jeu ?
18:39Moi, j'ai quand même
18:40une grosse inquiétude
18:42sur le fait que,
18:43décidément,
18:44à trois mois
18:45des municipales
18:46avec effectivement,
18:48comme l'a signalé
18:48Sébastien Lecornu,
18:49du cynisme de certains
18:51qui sont prédidentiables.
18:53On pense à Marine Le Pen
18:54et à Jean-Luc Blanchon
18:55qui veulent que ça capote.
18:56On pense aussi à Bruno Retailleau
18:57qui nous explique
18:58que ce budget,
18:59c'est un hold-up
19:00et qu'il est invotable.
19:01Bon, c'est quand même mal parti.
19:03Je pense que l'hypothèse,
19:04c'est juste que tout le monde,
19:05ce qui renvoie d'ailleurs
19:05à une forme d'irresponsabilité politique,
19:08considérait que c'était un brouillon
19:09en fait,
19:10l'examen après la lecture.
19:12On se faisait plaisir.
19:12On fait ce qu'on veut, voilà.
19:13Et là, il y a un petit coup
19:14d'ardoise magique.
19:15On passe à...
19:17Vous vous souvenez
19:17de l'ardoise magique, hein ?
19:18Voilà.
19:19On efface tout
19:20et on passe à une seconde lecture
19:22où là, on va être
19:22beaucoup plus responsable.
19:23Le risque, évidemment,
19:23c'est qu'emporté
19:24par cette surenchère,
19:25cette concurrence de surenchère,
19:27eh bien,
19:27ce soit plus difficile
19:28aux uns et aux autres
19:29de faire rentrer
19:29en quelque sorte
19:30leur troupe
19:31dans un comportement
19:32beaucoup plus...
19:33justement,
19:34qu'ils puissent accoucher
19:35d'un compromis.
19:35Puis l'autre risque,
19:36on le voit en ce moment même,
19:37c'est que, jusqu'à présent,
19:38en tout cas,
19:39ce qui s'est produit
19:39depuis 125 heures de débat,
19:41je crois,
19:42à l'Assemblée nationale
19:42rien que sur le projet
19:44de loi de finances,
19:45ce qui se produit,
19:46c'est ce qu'on voit
19:46dans les sondages.
19:47Jordan Bardella
19:47est donné au second tour
19:48d'une éventuelle
19:49élection présidentielle
19:50aujourd'hui,
19:50entre 53%
19:52face à Édouard Philippe
19:53et 74%
19:55face à Jean-Luc Mélenchon.
19:56Donc, le comportement
19:57de ces forces politiques
19:58jusqu'à présent
19:59à l'Assemblée nationale
20:01est en train
20:01de dérouler
20:01le tapis rouge
20:02à l'élection
20:02d'un président
20:04d'extrême droite
20:04en 2027.
20:05Et là,
20:06on est censé repartir
20:07dans une série de consultations
20:08sur cinq thèmes différents,
20:09Étienne Gérard,
20:09alors qu'on est censé
20:10boucler le budget
20:11avant fin décembre.
20:12Donc, ça paraît
20:13un peu ambitieux aussi.
20:15Effectivement,
20:16Sébastien Lecronu
20:17avait déjà utilisé
20:17cette méthode
20:18lors de la loi
20:19de programmation militaire.
20:21Il avait demandé
20:22à chaque force politique
20:23sa priorité.
20:25Il avait essayé
20:25de négocier
20:26sur des priorités
20:27et ça avait marché
20:28en donnant un peu
20:29de chaque priorité
20:30à chaque parti
20:32et chaque groupe
20:32de l'Assemblée nationale.
20:34Donc, il essaye
20:35de faire la même chose
20:36sur la défense,
20:37par exemple.
20:37Ça pourrait marcher.
20:38C'est vrai que la perspective
20:39qu'on ne puisse pas voter
20:41dans un moment
20:42où on nous explique
20:43que la défense
20:43c'est très très important
20:44les 3,5 milliards
20:46d'ouverture de crédit,
20:47ça doit être préoccupant
20:49pour quiconque
20:50s'intéresse
20:50à la défense de la France.
20:52Sur la lutte
20:52contre les déficits,
20:54ce sera plus compliqué
20:55parce que là,
20:56à mon sens,
20:56il y a beaucoup moins
20:57de consensus
20:57au sein de l'Assemblée nationale
20:59entre les forces politiques.
21:00Et sur la défense,
21:00c'est une manière
21:01d'appréter la droite aussi.
21:02Oui.
21:02Les LR qui étaient plutôt...
21:03Oui, en fait,
21:04il veut, avec ses 5 débats
21:06thématiques suivis de votes,
21:07il veut un peu dépolitiser
21:08le problème
21:09et montrer qu'il y a
21:10des consensus.
21:11Il prendra témoin à l'opinion aussi.
21:12Il prendra témoin à l'opinion,
21:13tout à fait,
21:13sauf que des votes
21:14qui vont être purement
21:15indicatifs,
21:17purement symboliques,
21:18moi, excusez-moi,
21:19je suis pragmatique,
21:20je ne vois pas en quoi
21:21ça fait voter un budget
21:22à la fin.
21:22Alice Buillaguet,
21:23sceptique,
21:24merci beaucoup,
21:25éditorialiste politique
21:26à France Info TV,
21:27votre interview politique
21:28tous les matins
21:29à 7h45.
21:30Merci beaucoup,
21:31Étienne Gérard,
21:32directeur adjoint
21:32de la rédaction de l'Express,
21:33à la une de l'Express.
21:35L'homme que les Européens
21:36devraient écouter,
21:37Mario Draghi,
21:38l'ancien Premier ministre italien.
21:39Précipitez-vous
21:40dans les meilleurs kiosques
21:41de France.
21:41Merci Renaud Géli,
21:42on se retrouve demain
21:43et vous retrouvez
21:44les informés ce soir
21:45à 20h avec Victor Maté.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations