Les 4 vérités - Stéphanie Rist - Vidéo Dailymotion

Télématin

Retrouvez les émissions en intégralité sur https://www.france.tv/france-2/telematin/toutes-les-videos/ Aujourd'hui, dans « Les 4V », Gilles Bornstein revient sur les questions qui font l’actualité avec Stéphanie Rist, ministre de la Santé, des Familles, de l'Autonomie et des Personnes handicapées.

Transcript

00:00Bonjour Stéphanie Riche, je vous sentais même vous-même impressionnée par l'étendue de vos responsabilités

00:07quand Maya donnait l'intégralité de vos attributions.

00:12On va commencer par la situation aux urgences de Caen.

00:15Vous avez fait appel à la réserve sanitaire.

00:18Combien de médecins vont-ils arriver et quand, sans jeu de mots ?

00:22Ça sera environ 5 médecins dans les jours qui viennent.

00:25C'est un sujet qui m'a occupée dès que je suis arrivée à mon ministère

00:28avec une alerte de mes services.

00:30Vous savez, on est très vigilants au ministère sur comment vont les services d'urgence.

00:34Il y a 612 services d'urgence dans notre pays et notamment à l'entrée de l'hiver.

00:38Donc la première chose que j'ai fait, c'est demander un rapport pour essayer de comprendre

00:42pourquoi la situation était telle qu'elle est à Caen

00:45et puis apporter du soutien aux équipes que je veux saluer

00:48et qui travaillent tous les jours dans ces services,

00:51apporter du soutien aux équipes pour éviter et améliorer la situation.

00:54Mais j'ai vu qu'il y avait d'habitude 40 internes, là il y en a 15,

00:575 médecins de plus, c'est bien, mais est-ce que ça va suffire

01:01à faire fonctionner le service normalement ?

01:03Alors vous savez, les internes c'est des étudiants,

01:05ils sont là en plus des médecins, ils sont là pour apprendre.

01:08Les conditions pour apprendre n'étaient plus respectées,

01:11c'est pour ça qu'il n'y a plus d'interne

01:13et pendant 6 mois il n'y aura pas d'interne

01:15et nous avons besoin d'apporter du soutien à l'équipe en place

01:18pour se reconstruire et que des internes puissent revenir.

01:20Donc les urgences de camp pourront fonctionner normalement ?

01:23Les urgences de camp vont fonctionner et puis vous savez,

01:25Gilles Brunchein, on met en place aussi des services d'accès aux soins,

01:29c'est-à-dire quand vous appelez le 15,

01:31on vous propose des rendez-vous chez le médecin

01:33si vous n'avez pas besoin d'aller aux urgences.

01:35Pour éviter d'aller aux urgences.

01:36Et ça c'est très important, il faut que nos concitoyens

01:38appellent le 15 avant d'aller aux urgences

01:40pour pouvoir être mis à l'endroit où ils seront le mieux soignés

01:44et ce n'est pas forcément aux urgences.

01:46Toulouse, le CHU de Toulouse a déjà restreint l'accès aux soins pour les urgences.

01:52Faut-il s'attendre à ce que d'autres services hospitaliers

01:54soient en difficulté dans les prochaines semaines ?

01:56Je vous l'ai dit, on est très vigilants,

01:58la période hivernale arrive, pour l'instant la situation

02:01ce n'est pas un problème généralisé, je ne le souhaite pas.

02:05Il y a des mesures qui sont mises en place

02:07et encore une fois, nous avons des services d'accès aux soins

02:10qui permettent aux gens d'appeler le 15

02:12pour savoir s'ils doivent aller aux urgences

02:13ou pour avoir un rendez-vous chez le médecin s'ils en ont besoin.

02:16Mais pour quand donc ces 5 médecins dans les prochains jours ?

02:20Compris.

02:20L'examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale

02:23commence cet après-midi à l'Assemblée nationale.

02:26Vous serez au banc des ministres évidemment.

02:28Hier, la ministre des Comptes publics a annoncé sur le plateau d'à côté

02:32aux 20h de France 2 que les plus fortunés

02:34allaient être mis à contribution pour 5 milliards et demi d'euros.

02:39Est-ce que l'intégralité de cette somme servira à amoindrir les coupes prévues

02:45dans le budget de la Sécu pour les assurés sociaux ?

02:47Vous avez raison de dire qu'on regarde le budget et le budget de la sécurité sociale

02:52dans un même PAC avec l'objectif d'être à un déficit à moins de 5% du PIB

02:57à la fin de ces budgets.

02:59Les discussions sont en cours avec les parlementaires.

03:01Notre méthode au gouvernement, elle est simple.

03:04Elle est d'apporter un accompagnement aux parlementaires

03:07pour qu'ils puissent juger de l'équilibre global du budget.

03:13Et c'est vraiment là-dessus que mon action...

03:14Pardon, mais vous ne répondez pas.

03:16Les oppositions voulaient augmenter les prélèvements sur les plus fortunés

03:21pour que justement la facture soit moins douloureuse pour les autres.

03:24Est-ce que vous pouvez nous confirmer que ces 5 milliards d'euros

03:27pris sur les plus fortunés vont aller amoindrir la douloureuse,

03:31si je puis dire, pour ceux qui n'ont pas cette chance ?

03:33Oui, c'est ce que je dis.

03:36S'il y a un équilibre global, ça conviendra au gouvernement.

03:41Il faut un équilibre global de trajectoire.

03:43On n'est pas arc-bouté, ce que je veux dire,

03:45sur une mesure ou sur une autre, sur la sécurité sociale.

03:49Malgré tout, comme les dépenses augmentent,

03:51il va falloir les maîtriser.

03:54Que vous maintenez l'objectif,

03:56les dépenses doivent baisser de 7 milliards d'euros.

04:01Vous maintenez cet objectif d'économie ?

04:03L'objectif est vraiment de baisser le trou de la sécurité sociale.

04:067 milliards d'euros ?

04:07Il faut arriver à 17 milliards l'année prochaine.

04:10On est à 23 milliards de trou de la sécu.

04:1117 milliards, c'est le montant du déficit auquel vous voulez arriver.

04:14Aujourd'hui, il est de 23.

04:15Cette année, il était de 23.

04:17C'est important d'expliquer pourquoi on veut baisser le trou de la sécu.

04:20Ce n'est pas juste pour se faire plaisir.

04:21C'est vraiment parce qu'on veut maintenir une protection sociale pour les Français.

04:26Et que si on laisse une trajectoire déviée, elle a doublé ces dernières années.

04:29Si elle continue à doubler,

04:31à un moment donné, il n'y aura plus de protection sociale

04:33comme on peut l'avoir dans notre pays actuellement.

04:35Le doublement de la participation des malades,

04:39c'est ce qui est prévu dans le budget de la sécurité sociale.

04:41Pour que les choses soient claires,

04:432 euros par boîte de médicaments au lieu d'un euro,

04:464 euros par consultation au lieu de 2 euros,

04:49le tout ne pouvant pas dépasser 200 euros par patient.

04:53Cette proposition a été rejetée en commission.

04:56Est-ce que vous allez persévérer et demander son rétablissement ?

04:59Alors, le Parlement décidera, débattra et votera.

05:02Moi, je maintiens que cette proposition, elle a du sens.

05:06Parce qu'il faut le savoir qu'un Français sur trois ne paye pas ses franchises.

05:10Les patients les plus fragiles, les personnes mineures,

05:13les femmes enceintes ne payent pas ses franchises aujourd'hui

05:16et ne le payeront pas demain.

05:18Je trouve qu'un débat pourrait être intéressant

05:20de savoir s'il faut un peu plus de personnes qui ne les payent pas.

05:23Mais les personnes qui le peuvent

05:24pourraient participer et faire cet effort

05:27pour baisser ce trou de la sécure.

05:29Mais vous savez que c'est un casus belli pour les socialistes.

05:31Mais il va y avoir les discussions.

05:33Et encore une fois, si l'équilibre est tenu,

05:35je ne serais pas arc-boutée sur une des mesures en particulier.

05:40Mais cette mesure, elle paraît en tout cas intéressante à débattre.

05:45Le texte par la révision du Code de la santé publique

05:48souhaite imposer la vaccination aux résidents

05:51et aux personnels des EHPAD.

05:53Alors, vous attendez l'avis de la Haute Autorité de Santé.

05:55Mais vous, ministre de la Santé,

05:57est-ce que vous êtes favorable à une telle obligation ?

06:00D'abord, je voudrais rappeler que c'est en ce moment

06:01que les personnes fragiles et ceux qui le souhaitent

06:04peuvent se faire vacciner,

06:05puisque la grippe n'est pas encore arrivée,

06:07mais elle va arriver.

06:08Donc, vaccin de la grippe et du Covid,

06:10en ce moment, c'est important de le rappeler.

06:12Dans le texte, il y a effectivement

06:14une obligation de vaccination.

06:16Si l'autorité qui est indépendante,

06:18l'autorité de la Haute Autorité de Santé,

06:19dit qu'il y a un intérêt pour protéger

06:22les personnes les plus fragiles,

06:24que les soignants soient obligatoirement vaccinés,

06:26oui, c'est dans le texte,

06:27et oui, j'assumerai cette obligation

06:29à partir du moment où il y a un intérêt scientifique.

06:33Autre piste dans le budget de la sécurité sociale,

06:37pour financer la suspension de la réforme des retraites,

06:40est-ce que vous allez maintenir la contribution

06:42de 2,25% demandée aux complémentaires santé,

06:46aux mutuelles ?

06:47C'est un effort partagé, cette copie,

06:50cette première copie de budget de la sécurité sociale.

06:52On a parlé pour les assurés avec les franchises.

06:54On parle maintenant des complémentaires avec cette taxe.

06:57Il y a aussi les industries pharmaceutiques

06:58avec une baisse des prix.

06:59Elles vont être prises à contribution.

07:01Oui, 1,6 milliard de baisse de prix sur les tarifs.

07:04Et sur les complémentaires,

07:05il y a effectivement une taxe qui est demandée.

07:08Le débat parlementaire, là aussi,

07:09va dire s'il faut plus taxer ou pas les complémentaires

07:14et voir comment ils équilibrent ce budget.

07:16Moi, dans cette copie initiale,

07:19il y a effectivement un effort demandé aux complémentaires.

07:21Si je comprends bien,

07:22vous êtes ouverte à à peu près toutes les discussions

07:24du moment que la réduction du déficit

07:27de l'assurance maladie est de 7 milliards d'euros.

07:30Sur ce chiffre, vous ne voulez pas bouger.

07:32À l'intérieur, tout est ouvert.

07:33En fait, nous devons maîtriser nos dépenses.

07:35Si nous ne maîtrisons pas nos dépenses de sécurité sociale,

07:38nous aurons un risque de pérennité.

07:40Et puis, je crois qu'ensuite, dans le débat présidentiel,

07:43il faudra se poser la question de notre modèle social

07:45qui est financé par les gens qui travaillent.

07:47Et vous savez qu'avec le vieillissement de la population,

07:50on arrive à un modèle qui s'épuise.

07:53Donc, il faudra avoir ce débat.

07:54En attendant, il faut une trajectoire maîtrisée

07:57du déficit de la sécurité sociale.

07:59Stéphane Iris, tu étais l'invité des 4V sur France 2.

08:03Très bonne journée à tous.

08:04Merci beaucoup.

Les 4 vérités - Stéphanie Rist

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