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  • il y a 5 jours
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Gilles Bornstein revient sur les questions qui font l’actualité avec Anne Genetet, députée (Renaissance) des Français établis hors de France et ex-ministre de l'Éducation nationale.

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Transcription
00:00Bonjour à tous, bonjour Anjante, merci d'être passé par les quatre vérités.
00:07Sébastien Lecornu, le Premier ministre, consulte et essaye de trouver un budget acceptable pour les uns et les autres.
00:13Votre groupe, celui du parti du Président de la République, acceptera-t-il une taxation accrue les plus favorisées ?
00:20Depuis 2017, nous avons été toujours pour une politique de l'offre,
00:24une politique qui commence par distribuer l'argent qu'elle a et pas l'argent qu'elle n'a pas.
00:27Maintenant, ça ne veut pas dire que nous ne sommes pas favorables à ce que cet effort national qui doit être porté aujourd'hui soit justement réparti.
00:36Donc la réflexion, les débats seront là lorsque nous aurons notre copie budgétaire.
00:40Mais ce qui veut dire, enfin dire que l'effort doit être réparti, ça veut dire que oui,
00:45vous accepterez sous une manière ou sous une autre une taxation supplémentaire des plus favorisées.
00:50Voyons la copie, voyons ce qu'elle propose.
00:52On n'avance pas beaucoup.
00:53Non mais il faut, on ne peut pas, pour le moment, justement, on n'arrête pas de débattre de choses qu'on ne connaît pas.
00:58Et c'est ça la difficulté.
00:59Et les Français, ce n'est pas ce qu'ils attendent.
01:00Ils ont besoin de savoir quelle sera la copie.
01:02Attendons la copie budgétaire.
01:03Franchement, les Français attendent tous massivement une taxation accrue.
01:06Ils veulent un effort justement partagé.
01:08Ils veulent un effort justement partagé.
01:10C'est ce que je vous dis, il faut que l'effort soit justement partagé.
01:12Et que chacun puisse contribuer à l'effort national qui est indispensable.
01:15Dans la copie, on parle de plus en plus d'un retour de l'ISF, de l'impôt de solidarité sur la fortune que vous aviez supprimé en 2017.
01:22Est-ce qu'un tel retour de l'ISF, vous pourriez vous y résoudre ?
01:26Je ne vais pas m'engager, nous n'avons pas encore discuté de ce sujet parce qu'il n'a pas été mis sur la table.
01:30On ne l'a pas soumis.
01:31En tout cas, il faut se poser la question.
01:33Nous savons, nous sommes lucides, nous savons qu'il y a des rapports qui ont été soumis et qui disent que finalement l'effet attendu de la suppression de l'ISF n'est peut-être pas là.
01:40Mais pour le moment, le sujet n'est pas là.
01:42On n'a pas la copie.
01:43La parlementaire que je suis a besoin d'avoir la copie budgétaire pour savoir sur quoi précisément nous devons nous engager.
01:49Mais au bout du compte, ce sur quoi vous pouvez compter, c'est que le groupe Ensemble pour la République sera toujours là pour tendre la main, pour trouver un compromis.
01:56Est-ce que nous devrons aller vers un compromis, vers une solution que nous ne voulons pas, que nous ne partageons pas depuis le début ?
02:04C'est le principe du compromis, c'est d'accepter des choses dont on n'a pas envie.
02:08C'est ce que j'ai toujours dit, le compromis c'est d'accepter des petits renoncements.
02:11Donc quels seront ces petits renoncements ?
02:13Je ne peux pas vous les dire pour aujourd'hui, nous ne les connaissons pas.
02:15Mais il y aura forcément pour chacun, et j'appelle chacun à ses responsabilités, dans tous les groupes politiques, à considérer les petits renoncements qu'il devra concéder.
02:22Alors je ne sais pas si c'est un petit ou un gros renoncement, ou un moyen renoncement, on parle d'une suspension de la réforme des retraites.
02:30Ce qu'exigerait le Parti Socialiste, ce qu'ont exigé les syndicats hier, ça vous y êtes prête ?
02:36Il faut être lucide là aussi, nous avons un problème de démographie.
02:40Comment est-ce qu'on peut continuer à mentir aux Français, et à leur faire croire qu'en partant, en travaillant moins, on va pouvoir continuer à avoir une retraite conséquente ?
02:49Ce n'est pas travailler moins, c'est arrêter d'exiger, de travailler plus.
02:51C'est travailler moins longtemps.
02:53Ce n'est pas travailler moins longtemps, c'est suspendre la réforme des retraites.
02:55Ce que la gauche demande, c'est de travailler moins longtemps.
02:58Donc nous, ce que nous disons, c'est que c'est mentir quelque part aux Français, et donc ça ne marche pas.
03:03Dans l'économie que nous avons aujourd'hui, ça ne marchera pas.
03:05Pardon, mais suspendre la réforme des retraites, ce n'est pas travailler moins longtemps, c'est arrêter le mouvement qui voudrait qu'on travaille plus, ce qui n'est pas tout à fait pareil.
03:11Là aussi, ça fait partie de la loi de financement de la sécurité sociale, on verra ce qu'elle nous propose, comment nous pouvons avancer, mais en tout cas, il ne faut pas mentir aux Français, il faut leur dire la vérité.
03:19S'ils veulent continuer à avoir une retraite par répartition, il va tous falloir qu'on travaille plus.
03:24Je n'entends pas de veto de votre part, la suspension de la réforme des retraites n'est pas une ligne rouge.
03:29J'ai dit suspension, je n'ai pas dit abrogation.
03:30Absolument, mais j'ai bien entendu, d'une manière générale, nous sommes très clairs, nous ne voulons pas mettre de lignes rouges.
03:36D'ailleurs, moi je l'avais dit il y a quelques temps, nous devons au contraire tracer des lignes vertes et voir ce vers quoi nous voulons aller.
03:41Ayons cette copie budgétaire, et après, le député rentre en jeu, et c'est là que nous commençons à débattre et à voir comment avancer avec un objectif qui est très clair pour nous,
03:49le compromis avant tout, débloquer le pays avant tout et permettre d'avancer.
03:52Nous ne serons pas ceux à l'origine du blocage du pays.
03:54Les syndicats exigent l'abandon de tout ce qui était dans le budget Bayrou, et en particulier, ils exigent l'abandon de la suppression de 3 000 postes de fonctionnaires.
04:06Et en même temps, votre collègue député des Hauts-de-Seine, Philippe Juvin, dans un papier du Monde, dit qu'il y a trop de fonctionnaires en France,
04:13comparé à nos voisins, et quand on fait une comparaison dans le temps, il demande une diminution des nombres de fonctionnaires.
04:19Il dit qu'on ne pourra pas réduire massivement le déficit budgétaire, durablement le déficit budgétaire, sans réduire le nombre de fonctionnaires. Vous en pensez quoi ?
04:28Les fonctionnaires, ce ne sont pas des pions, ce ne sont pas des chiffres.
04:31Donc, dire qu'il faut plus 3 000, moins 3 000, moi, la question, et la question que nous posent tous les jours les Français, c'est l'État est-il efficace ?
04:38Soyons capables d'interroger et de voir, dans telle structure, dans tel service, est-ce que dans telle collectivité territoriale, est-ce que le nombre de fonctionnaires est adapté aux services que l'on attend ?
04:47Si je prends l'école, un sujet que je connais bien, vous avez par exemple un rapport de l'Institut des politiques publiques de juillet dernier,
04:52qui dit clairement que, oula, moins d'élèves, jusqu'à présent, l'éducation nationale aurait dit, on va supprimer tant de postes d'enseignants.
04:59Justement, l'IPP nous dit, peut-être pas, il faut peut-être au contraire se poser la question de les mettre ailleurs, autrement,
05:05pour qu'ils soient plus efficaces au service d'une école plus performante. Voilà les bonnes questions qu'on doit se poser.
05:09Mais si on va faire des économies, il va bien falloir les trouver quelque part.
05:13Bien sûr, et c'est là qu'il faut, là encore, interroger, plutôt que de faire des coupes sèches en disant, moins 5% par-ci, moins 10% par-là,
05:19interrogeons-nous, comme le ferait d'ailleurs toute structure, on doit s'interroger, questionner les processus.
05:24Vous voulez vous interroger sur tout ce matin ? Enfin, j'entends bien les questions, mais j'entends moins les réponses.
05:29Moi, je travaille beaucoup sur l'école. Je vais proposer un projet, fin octobre à peu près, sur comment refondre l'école.
05:35On voit bien que dans l'organisation de l'école, il y a des structures que nous devons questionner. Est-ce qu'elle est utile ?
05:40Par exemple, moi, je vois la manière dont les programmes scolaires sont conçus. Est-ce qu'on a besoin d'autant de personnes pour concevoir des programmes ?
05:46Est-ce qu'on ne peut pas en avoir un peu moins à répartir autrement ? Est-ce qu'on ne peut pas laisser une partie des programmes à la main des chefs d'établissement
05:52avec leur conseil d'établissement pour une petite partie du programme ? Est-ce qu'il ne faut pas se réorganiser ?
05:55En revanche, il faut se poser la question, si on parle encore des humains, des êtres humains qui sont derrière tous ces fonctionnaires,
06:01est-ce qu'il ne faut pas, dans nos écoles primaires et maternelles, avoir des personnes qui s'occupent là aussi
06:05de la surveillance et de la sécurité de nos écoles ?
06:08Vous êtes une proche de Gabriel Attal. Vous allez nous aider à traduire ce qu'il a dit.
06:12Il a dit à Arras dimanche dernier, les Français attendent 2026, c'est avec impatience, pour tourner une page,
06:18celle du chaos, celle des vieilles recettes du passé, des vieux schémas, des vieux réflexes.
06:23C'est qui pour lui tout ça, les vieilles recettes, le chaos, etc. ?
06:26Parce que des esprits pervers, certainement, ont cru qu'il parlait d'Emmanuel Macron.
06:30Il ne vaut pas vous échapper. Moi, il y a deux sources de chaos que je vois,
06:34qui sont l'extrême gauche d'un côté, la France insoumise d'un côté, l'extrême droite de l'autre,
06:38avec le Rassemblement national. Ça, ça ne m'a pas échappé.
06:41Maintenant, une fois que j'ai dit ça, je vais revenir d'abord à ce qui nous a percuté depuis quelques années,
06:45et qui fait qu'aujourd'hui, notre modèle doit absolument changer.
06:47On a été percuté par le Covid, on a été percuté par la démographie qui baisse terriblement,
06:52on a été percuté par, évidemment, les guerres et ce qui se passe à l'extérieur, par les changements climatiques.
06:56Et tout ça, je suis très fière, d'ailleurs, de la manière dont nous essayons d'y répondre.
07:00Qui est une réponse vraiment construit. Mais derrière, on voit bien que notre modèle n'est plus adapté.
07:04Les vieilles recettes du passé ne fonctionnent plus. Et les Français le savent, ils ne sont pas idiots.
07:08Et ça fait huit ans que vous êtes au pouvoir ?
07:09Non, non, non, attendez, le Covid, ça ne fait pas il y a huit ans.
07:11L'intelligence artificielle, ça ne fait pas il y a huit ans.
07:13La manière de communiquer. Il y a huit ans, on avait Facebook.
07:15Aujourd'hui, on a TikTok, Insta, Snapchat, etc.
07:18Donc, tout a changé. La manière de travailler a changé.
07:20La manière de se déplacer a changé. La manière de communiquer a changé.
07:22Et il faudrait qu'on continue à utiliser les vieilles recettes d'avant ?
07:25Non. C'est ça qu'il faut proposer.
07:30Emmanuel Macron, vous soutenez du pouvoir depuis huit ans ?
07:32Tout ce que je viens de citer, le Covid, l'intelligence artificielle, etc.
07:36Ce n'était pas il y a huit ans. Je suis désolée.
07:38Et aujourd'hui, oui, on a continué.
07:39Nous avons utilisé tout ce que nous avions à notre disposition.
07:42Et nous sommes très fiers d'avoir fait reculer le chômage,
07:45créé des emplois, relancé cette politique de réindustrialisation
07:48qui prendra beaucoup d'années.
07:50Relancé aussi un projet fort pour l'école.
07:52Tout cela prend du temps. Et pendant ce temps-là, sont arrivés face à nous.
07:55Le Covid, les guerres internationales qui sont très importantes.
07:59L'intelligence artificielle, les changements climatiques qui sont de plus en plus intenses.
08:03À tout ceci, nous devons une réponse et dire que nous devons avoir un projet
08:06qui puisse nous permettre d'adapter et d'avoir cette nouvelle république
08:09du XXIe siècle à laquelle nous aspirons.
08:11Les institutions que nous avons, très solides, mais adaptées au XXIe siècle à 2025.
08:16Question à l'ancienne ministre de l'Éducation nationale.
08:18Hier, une prof a été attaquée à coup de couteau par un élève
08:21qui a lui-même tenté de se suicider au moment de son arrestation.
08:24On savait qu'il avait une fascination pour Hitler, mais il n'avait pas d'antécédent violent.
08:29Que faire de plus pour protéger l'école ?
08:32Est-ce que l'éducation nationale a les moyens de détecter les problèmes de santé mentale
08:37et les moyens de détecter et d'éviter la présence de couteaux dans les sacs des élèves ?
08:41D'abord, je veux saluer cet enseignant de ses proches et de l'ensemble de la communauté éducative
08:45qui, encore une fois, fait face à un drame effroyable et qui la menace dans sa chair.
08:49Et je voudrais souligner également que l'éducation nationale a vraiment mis en place,
08:53et s'agissant de cet élève en particulier, tout avait été déjà déployé pour essayer de repérer,
08:57de manière générale en santé mentale, adultes, enfants, repérer le passage à l'acte
09:02et ce qu'il y a de plus difficile.
09:04Donc ne faisons pas le procès d'une école qui a fait ce qu'il fallait.
09:07La communauté éducative avait répondu.
09:09Maintenant, est-ce qu'il faut isoler l'école ? Non, je ne le crois pas.
09:12Et toute la difficulté est de trouver comment mettre nos enfants dans une bulle,
09:16les protéger des écrans, les protéger de la violence de la société qui est réelle,
09:19sans non plus les enfermer et les séparer de la réalité de la société.
09:23C'est tout le défi auquel font face d'ailleurs les parents d'élèves, en premier,
09:26et également l'école derrière.
09:28L'école a les moyens et le fait.
09:30Moi, au ministère, j'ai trouvé des gens qui sont engagés,
09:33qui ont envie de défendre l'école et qui la protègent,
09:36mais qui parfois sont percutés par la réalité de notre société.
09:39Anne Jeunet, députée ensemble pour la République des Français établis hors de France,
09:43était l'invité des 4 vérités.
09:45Très bonne journée à tous.
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