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  • il y a 4 semaines
Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.

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00:00Générique
00:00...
00:10Bonsoir et bienvenue dans BFM Grand Soir.
00:13C'est un nouveau scandale autour du géant chinois Chine.
00:16La répression des fraudes vient d'alerter la justice.
00:19Le site de e-commerce en France proposait à la vente des poupées sexuelles à caractère pédopornographique.
00:25On le rappelle, la plateforme doit ouvrir sa toute première boutique au BHV à Paris.
00:30Ce sera mercredi prochain.
00:32Le rappel des faits avec Maéva Lamy.
00:36L'annonce présente cette poupée aux 13 enfantins, avec des tresses, une robe, un ours en peluche dans les bras
00:42et à côté, ce descriptif sordide.
00:45Poupée fantastique pour hommes solitaires.
00:48Diffusée sur le site Chine, elle a été signalée à la justice par la répression des fraudes.
00:53Leur description et leur catégorisation sur le site permettent difficilement de douter du caractère pédopornographique des contenus.
01:01Aucune mesure de filtrage ne limite efficacement l'accès à ces contenus pornographiques pour des mineurs ou des publics sensibles.
01:09L'Arcom, chargé du respect des règles sur Internet, a également été informé de l'affaire.
01:14Les associations demandent à la plateforme de rendre des comptes.
01:17Ces poupées ne sont pas que des objets de satisfaction, de plaisir d'un certain nombre et de très nombreux prédateurs,
01:25mais souvent vont faire qu'il y aura un passage à l'acte.
01:29Et je pense que les responsables de Chine doivent nous donner des chiffres.
01:34Combien de poupées ont été mises et vendues sur leur site.
01:40De son côté, Chine assure avoir retiré les annonces et ouvert une enquête interne.
01:44Nous prenons cette situation extrêmement au sérieux.
01:47Ce type de contenu est totalement inacceptable et va à l'encontre de toutes les valeurs que nous défendons.
01:53Nous prenons des mesures correctives immédiates et renforçons nos dispositifs internes
01:57afin d'éviter qu'une telle situation ne se reproduise.
02:00Une nouvelle polémique pour le géant chinois, dont le premier magasin doit ouvrir ses portes mercredi au BHV.
02:06Et pour en parler, on est avec Thierry Arnault.
02:10Bonsoir Thierry, éditorialiste politique internationale BFM TV.
02:15Arnaud Gallet, bonsoir.
02:16Bonsoir.
02:16Vous êtes président de l'association Mouv'Enfant.
02:19Émilie Ouvray, bonsoir.
02:20Bonsoir.
02:20Fondatrice de l'Appartement français.
02:23On est aussi en ligne avec Patrice Bédouré.
02:25Bonsoir à vous.
02:27Vous êtes président de l'ADEC, l'association de défense, d'éducation et d'information du consommateur.
02:33Thierry Arnault, je voudrais d'abord vous faire réagir.
02:35On parle d'un site qui est accessible à n'importe qui.
02:39Comment est-ce que ça a pu être possible ?
02:41Alors ce qu'il faut comprendre, c'est que Chine, c'est d'abord une entreprise de technologie.
02:43Lorsqu'elle est fondée en 2008, son fondateur, qui est d'ailleurs assez discret et énigmatique,
02:48s'appelle Yuang Tiang en Chine.
02:50Sa spécialité, c'est ce qu'on appelle dans le jargon informatique anglophone, le SEO.
02:54C'est un spécialiste de l'optimisation des moteurs de recherche.
02:58Et à partir de là, il construit un modèle économique qui va lui permettre dans un premier temps
03:01de commercialiser des robes de mariée.
03:04Puis il va progressivement l'étendre.
03:06Et au fond, le cœur de métier de Chine, ce sont ses programmes informatiques, ses algorithmes,
03:13le marketing digital qui est évidemment une grande force du groupe
03:16et l'organisation d'un réseau logistique très efficace,
03:20au modèle économique très efficace auprès de toute une série de fournisseurs
03:25qu'on fait travailler d'arrache-pied.
03:28Ce qui n'est pas le point fort de ce modèle, c'est évidemment ce qu'on peut appeler
03:31le contrôle de la qualité, le suivi, les moyens humains qui sont mis pour surveiller
03:36ce que l'on achète et ce que l'on vend.
03:39Et ça conduit au dérapage auquel on assiste ce soir.
03:41On voit en même temps, pendant qu'on parle évidemment, des photos de ces annonces
03:46qui étaient sur le site de e-commerce en France.
03:49Arnaud Gallet, vous êtes évidemment scandalisé par ce qui est décrit notamment dans ce reportage.
03:55On rappelle quand même ces descriptifs glaçants.
03:59Poupées sexuelles, jouets de masturbation masculine avec corps érotique.
04:03Le tout pour 186 euros.
04:05Alors évidemment, Chine a affirmé que ces annonces avaient été retirées du site en France.
04:12Mais vous, vous dites que ça ne suffit pas.
04:14Non, ça ne suffit pas.
04:15Alors déjà, la première chose qu'on peut dire, quand même, c'est bravo à la répression des fraudes
04:18qui fait quand même un travail remarquable par rapport à ça.
04:20Souvent, ce sont des lanceurs d'alerte qui le font, donc c'est plutôt bien.
04:23Mais bien sûr, ça ne suffit pas.
04:24Ça ne suffit pas pour plusieurs raisons.
04:25Déjà parce que Chine ment délibérément parce que ces poupées existent encore sur la même plateforme.
04:34Mais je ne sais pas, aux États-Unis, en Angleterre, au Chili, etc.
04:38Nous-mêmes, nous l'avons vu, nous avons publié un communiqué de presse pour dire que ce sont des menteurs.
04:43Donc normalement, il faut agir par rapport à ça.
04:45Et les simples effets d'annonce en disant qu'on retire ne suffisent pas.
04:50Et même quand vous allez d'ailleurs sur le moteur de recherche, vous faites une recherche à poupées sexuelles,
04:55vous allez voir, vous allez tomber sur des poupons, vous allez tomber entre deux poupons sur des sextoys, etc.
05:00Bref, vous avez quelque chose qui est quand même assez ambiguë, plus qu'ambiguë.
05:04Et donc, vous avez des personnes, effectivement, qui vont...
05:06Là, ce sont des photos, justement, que vous nous avez fait parvenir.
05:11Je voudrais montrer une partie du communiqué de presse, justement, que vous publiez ce soir.
05:16Regardez, alors que Chine France affirmait récemment avoir retiré ses produits après une première vague d'indignation,
05:22nos vérifications prouvent qu'ils sont toujours en vente sur d'autres sites internationaux du groupe,
05:28notamment aux États-Unis, au Chili et ailleurs.
05:31Bien sûr. C'est exactement ça.
05:33Donc ça veut dire que nous, ce qu'on demande, c'est très simple.
05:34Vous savez, j'ai eu un échange avec Sarah El Haïry, qui est donc la haute commissaire à l'enfance,
05:40et qui semble plutôt motivée, effectivement, pour que les choses bougent.
05:42Et c'est ce qu'on souhaite.
05:43Pour que les choses bougent, il faut absolument que les plateformes soient réunies.
05:46Et il faut vraiment que la France puisse enfin agir.
05:49Enfin, c'est inacceptable.
05:50Et on le rappelle, vous savez, je me permets juste cette parenthèse.
05:52Il y a quelques mois, était jugé en France un certain Joël Lesquarnac, plus de 300 victimes, chirurgien, etc.
05:58Qu'est-ce qu'on a retrouvé chez Joël Lesquarnac ?
06:00Des poupées sexuelles.
06:02Étonnant, non ?
06:03Ça veut dire quoi ?
06:03Ça veut dire que vous avez en fait des personnes comme ça, qui vont acheter ce type de poupées,
06:09et qui aujourd'hui sont dans la nature.
06:11Et bien, au bout d'un moment, il faut que Chine puisse donner, effectivement,
06:14puisqu'il y a eu des transactions, les noms, adresses, etc.
06:16Enfin, bref, tout ce qu'il faut pour qu'on soit en capacité de voir quelles sont ces personnes.
06:19Est-ce qu'elles travaillent auprès d'enfants ?
06:20Est-ce que ce sont des pères de famille ?
06:21Ou j'en sais rien trop.
06:22Enfin, vous voyez ce que je veux dire ?
06:23Évidemment, il y a un danger, en fait.
06:24Il y a des enfants qui sont en danger dans ce pays.
06:26On le dit suffisamment.
06:27Et puis, vous savez, au niveau des violences sexuelles, on le répète sans 7.
06:30En France, vous avez un enfant, toutes les trois minutes, victime de violences sexuelles.
06:35Qu'est-ce qu'on attend, bon sang, pour bouger un peu ?
06:38Nous, on avait déjà fait ça, en fait, avec Amazon.
06:40C'était en 2020.
06:41Et bien, vous savez, j'ai été là sur Amazon.
06:43Pareil, vous faites la recherche à poupées sexuelles.
06:45Et bien, vous tombez sur des choses, je suis désolé, vous voyez, vous avez des écolières
06:49japonaises, vous savez, qui sont, voilà, avec un tube sexualisé, avec un tube de gel, etc.
06:55Donc, ça veut dire qu'il n'y a plus le descriptif avec, effectivement, des choses qui sont très
06:59crues.
06:59Parce que vous avez dit tout à l'heure, mais c'est important que les personnes comprennent
07:01bien de quoi on parle.
07:03On dit des poupées à l'apparence d'enfants.
07:04Oui, pour expliquer, en fait, on donnait exactement l'intitulé pour qu'il n'y ait pas
07:08de...
07:09Poupées à l'apparence d'enfants, quand même, c'est ce qu'elle dit.
07:11Très vraisemblable à des enfants.
07:12Et on parle d'anus et de vagin.
07:14Voilà, il faut dire les choses.
07:16Et évidemment, c'est de ça dont on parle.
07:17Donc, ce sont des gens qui achètent délibérément avec ce type de descriptif.
07:21Et ces gens sont tranquillement dans la nature.
07:22Combien de poupées vendues dans ce pays ?
07:24À qui ?
07:25Il est temps, effectivement, d'agir.
07:26Il y a urgence absolue.
07:27Il n'y a aucune ambiguïté sur les annonces.
07:30En effet, ce que vous nous disiez également, c'est que...
07:34Enfin, la question que l'on se pose aussi, c'est...
07:36Est-ce que ça peut entraîner un passage à l'acte d'acheter, notamment, ces poupées ?
07:41Vous savez, deux choses.
07:42Non, je parlais de Joël Le Scornec.
07:44Et puis, il n'y a pas très longtemps, il y avait aussi l'affaire Gisèle Pellicot.
07:48M'endors pas.
07:48Vous voyez, je suis aussi cofondateur de l'association M'endors pas.
07:51Vous savez, une poupée, c'est inerte.
07:53Vous avez combien d'enfants, en fait, en France qui sont victimes de soumissions chimiques ?
07:58Vous avez des personnes, en fait, qui s'entraînent.
08:01Le mode opératoire, c'est dur, ce que je dis là.
08:03Joël Le Scornec, c'est ce qu'il a fait.
08:04Il avait des poupées et après, il a violé plus de 300 personnes.
08:07Bon, ben, ça veut dire que vous pouvez très bien vous entraîner sur un objet inerte
08:12qui ressemble à un enfant parce que, bon, apparemment, c'est ça l'excitation.
08:16Et après, il n'y a pas de problème, vous pouvez passer à l'acte.
08:18C'est ça, en fait, le sujet majeur.
08:19Vous voyez, tout est croisé.
08:20On a tout sous les yeux.
08:22Il faut agir, mais d'urgence absolue.
08:23On le dit au niveau de la soumission chimique, qu'on appelle une campagne nationale.
08:27On le dit à tous les niveaux, au niveau de la protection de l'enfance.
08:29Je le dis ici, Emmanuel Macron doit tenir ses engagements.
08:3382 préconisations de la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants
08:37laissées l'être morte depuis 2023, alors même que vous avez 33 000 personnes qui ont témoigné.
08:42Mais on est où dans ce pays, bon sang ?
08:44Il est le temps de réagir.
08:45On ne va pas non plus systématiquement attendre l'actu parce que Chine arrive au niveau du BHV.
08:49Donc, nous, on appelle aussi, et c'est important de le dire, à ce qu'il n'y ait pas Chine au niveau du BHV,
08:54tout simplement parce que la protection des enfants, c'est important.
08:56On ne négocie pas avec des personnes qui se font de l'argent sur de la pédocriminalité.
09:01Et c'est le cas de Chine.
09:02Donc, maintenant, on demande à agir.
09:03Et au passage, je le dis, qu'on soit effectivement ministre ou autre,
09:06mais qu'on s'appelle aussi Anne Hidalgo parce qu'on est maire de Paris,
09:09ça serait bien que les gens se bougent aussi un peu parce qu'on a besoin de ça.
09:11On en a marre d'être un peu seul, de porter des choses parce qu'on a été victime quand on était enfant.
09:15Il faut que toute la société se mobilise.
09:16Et là, c'est important.
09:17Il y a urgence absolue.
09:18Je voudrais faire réagir Patrice Bédoré.
09:21Bonsoir.
09:21Alors, on le sait, Chine, c'est l'enseigne de mode où les Français ont dépensé le plus en 2024.
09:29Comment est-ce que vous avez réagi justement à ce scandale ?
09:32C'est vrai qu'on le disait, c'est un site qui est accessible à tous les Français, à tout public et même aux mineurs.
09:38Alors, nous sommes, comme beaucoup de Français aujourd'hui, horrifiés par ce que l'on vient de découvrir.
09:43Alors, pour nous, ce n'est pas forcément une surprise parce que depuis de nombreuses années, nous dénonçons la non-régulation,
09:50notamment sur le web, de ce type de plateforme.
09:54Et en effet, la réponse qu'il doit être apportée, et ça a été dit par le précédent intervenant, c'est une réponse politique.
10:00Quelles régulations nous portons par rapport à ces plateformes de consommation d'ultra-fashion, de fast fashion,
10:07qui posent des questions d'environnement, qui posent des questions sanitaires, qui posent des questions de droit du travail,
10:14qui posent des questions également, en France, de pression commerciale abusive.
10:19Alors, il faut savoir que l'entreprise Chine a déjà été condamnée et a déjà payé 190 millions d'euros d'amende,
10:25mais ça ne suffit pas. Et nous souhaitons vraiment qu'il y ait une réponse très forte des pouvoirs publics.
10:31C'est ce qui est le projet de régulation qui doit arriver et qui doit être assorti de sanctions, bien sûr.
10:36Et puis parallèlement à ça, et puisque vous avez élargi à la question de la mode, il y a l'éducation.
10:42Alors, notre association, l'ADIC, c'est vrai, est un ADN très porté sur l'éducation.
10:47Nous avons été créés à l'origine par des enseignants et nous pensons que l'éducation du consommateur
10:51c'est quelque chose d'essentiel pour justement débusquer les mauvaises pratiques de ce type de plateforme.
10:57Ce sont les jeunes, les premiers, qui consomment de la fast fashion.
11:00Ce sont les jeunes, les premiers, qui sont attirés par ce type de produit,
11:03qui changent souvent d'ailleurs de vêtements, de produits pas chers.
11:07Donc là-dessus, je pense qu'il y a une action d'éducation, de sensibilisation,
11:10en lien avec les problématiques d'environnement et de solidarité internationale.
11:13Est-ce qu'il n'y a pas aussi un problème de pouvoir d'achat ?
11:16Pardon, je me permets de vous couper pour vous demander aussi s'il n'y a pas aussi un problème de pouvoir d'achat.
11:20Je n'allais pas terminer sur l'aspect politique et éducatif.
11:24Je tiens à le dire, mais nous ne sommes pas les seuls à le dire aujourd'hui,
11:26que la consommation est un enjeu essentiel.
11:28Nous sommes très inquiets du fait que depuis ce qui se passe au niveau politique,
11:33c'est-à-dire une instabilité politique, nous n'avons plus de ministre de la Consommation.
11:36Et surtout, nous avons également, puisque je parlais d'éducation du consommateur,
11:40une menace dans le cadre de la préparation du budget 2026,
11:44c'est un sujet qui occupe beaucoup vos antennes en ce moment,
11:46il y a une menace sur un organisme qui s'appelle 60 millions de consommateurs
11:50et que l'État veut supprimer.
11:51Voilà, donc ça c'est aussi une dimension importante de l'éducation.
11:54Et pour répondre à votre question,
11:58je pense qu'en effet, il faut maintenant agir et être beaucoup plus nasse.
12:04Et en tout cas, c'est ce que nous nous demandons au pouvoir public.
12:08Entre parenthèses, le lobby que font ces organisations est important.
12:12Il faut savoir qu'un ancien ministre, M. Castaner, est aujourd'hui un des responsables du lobby de Cheikh.
12:18Donc là aussi, il n'y a pas de hasard.
12:20C'est un sujet politique et il faut le traiter.
12:22Et il a quitté ses fonctions il y a quelques mois.
12:24En effet, il était à la tête de la direction.
12:27Il faut savoir aussi que cette marque, donc on le disait,
12:29sera présente au cœur de la capitale,
12:31même s'il faut en parler en dehors de ces événements.
12:33Vous avez raison, Arnaud Gallet,
12:35avec des affiches aussi sur le ton de la provocation.
12:37C'est ce que l'on peut découvrir sur les murs du BHV.
12:42Peut-être une réaction, Émilie Ouvray,
12:45c'est vrai que vous, vous êtes juste en face du BHV.
12:48Vous avez décidé, en quelque sorte, d'envoyer un message à l'encontre du géant chinois.
12:55Exactement.
12:56Nous, en fait, on vient d'ouvrir juste en face un très gros concept store dédié aux Made in France.
13:02On avait prévu d'ouvrir cette boutique avant l'annonce de l'arrivée de Chine au BHV.
13:06Et on était même plutôt fiers d'ouvrir à côté du BHV,
13:11qui est une institution, un commerce de proximité pour les Parisiens.
13:14Et en fait, on a appris, comme tout le monde, que Chine arrivait.
13:17Et là, on a changé notre communication.
13:19On a dit, on ouvre face au BHV et face à Chine.
13:22Vous parliez d'éducation juste avant.
13:23Nous, c'est vraiment ce qu'on porte aujourd'hui.
13:25C'est une pédagogie, c'est une éducation à accompagner le consommateur,
13:28à devenir consommateur.
13:30C'est vraiment important, cette consommation,
13:33de prendre conscience de l'impact de nos choix.
13:35Parce que si Chine prend tant de place aujourd'hui,
13:38c'est peut-être qu'on a ouvert des portes.
13:39Et maintenant, il faut absolument les refermer.
13:41Il y a une guerre commerciale qui est en train de se jouer.
13:44Il y a un cheval de Troie qui est arrivé, une prise d'otage.
13:48Et c'est essentiel de le contrer maintenant.
13:51Et là, on dépasse l'entendement avec cette poupée.
13:54Oui, pour vous, c'est la goutte d'eau en trop, finalement,
13:58ce qui est arrivé, Arnaud Gallet, sur ce nouveau scandale autour de Chine.
14:03On le savait, il était déjà dans le collimentaire de nombreuses entreprises françaises.
14:06Mais alors là, pour vous, cette boutique ne peut pas ouvrir mercredi prochain ?
14:11Oui, pour nous, c'est assez clair.
14:12C'est-à-dire que si, comme on a une entreprise qui fait du business
14:16sur des produits pédocriminels,
14:19pour nous, c'est impossible, en fait, impensable de s'imaginer
14:22d'avoir au cœur même de Paris une telle boutique, en fait.
14:26Il y a un problème. Il y a un problème de fond.
14:27Je vous dis, moi, passer, si vous voulez, les débats qu'il y a pu avoir,
14:30effectivement, sur l'entreprise en tant que telle.
14:32Nous, on lutte contre toutes les formes de violence faites aux enfants.
14:35On rappelle que la loi, quand même, de 2021 est très claire en la matière.
14:38C'est la loi Billon du 21 avril 2021 qui dit bien que toute représentation d'enfants
14:43à caractère pédocriminel est interdite.
14:46On est clairement dans l'illégal de chez illégal.
14:49Et aujourd'hui, en fait, on a besoin d'une vraie réponse politique en la matière
14:53et on a besoin d'un message fort.
14:55Moi, je le trouve déplorable, et je me permets de le dire ici,
14:58vous voyez, il y a eu un communiqué de presse fait par l'enseigne, donc BHB.
15:02Moi, je suis désolé, les bras menton.
15:04C'est-à-dire que rien n'était inscrit sur la question de ces poupées.
15:07C'était simplement qu'il y a une différence entre les plateformes
15:09et le magasin en tant que tel qui est au réel.
15:11Et donc, je veux dire, on ne peut pas se situer un peu au niveau de la protection des enfants.
15:15On ne peut pas juste s'indigner qu'une telle plateforme vende de tels produits
15:20et continue à les vendre sous d'autres formes dans d'autres pays.
15:25Et donc, continuer à mentir.
15:27Tout simplement, on peut être là-dedans.
15:28Vous voyez, passer tout le débat qu'il peut y avoir autour de
15:30est-ce qu'on est pour une marque comme celle-là qui arrive en France hôte.
15:35Nous, on se dit que la pédocriminalité, on le rappelle,
15:37il y a 11% de la population française, suivant un sondage Ipsos,
15:41qui a été victime de violences sexuelles dans son enfance.
15:44En fait, on crache au visage des victimes.
15:46Je le dis bien, on crache au visage des victimes en se disant simplement
15:49ce n'est pas si grave finalement, ce ne sont que des poupées à l'effigie d'enfants.
15:53Et puis finalement, ce n'est pas si grave d'avoir quelqu'un qui fait du business là-dessus.
15:57On peut l'accueillir tranquillement au sein de la capitale face à l'hôtel de ville.
16:00Moi, j'en appelle à Anne Hidalgo, qui est maire de Paris,
16:03qu'elle se dise évidemment, est-ce qu'elle veut, elle, qui est chez Ine en face de l'hôtel de ville ?
16:07Ce serait peut-être bien que des personnes politiques puissent s'exprimer par rapport à ça.
16:12J'en appelle aussi à tous les candidats, parce qu'on est en pleine campagne,
16:14on les entend sur beaucoup de choses.
16:16Rachida Dati, ministre de la Culture également, ça serait intéressant de l'entendre là-dessus.
16:19On ne l'a pas beaucoup entendu, c'est un peu dommage.
16:20Je le dis à tout le monde, il y en a ras-le-bol dans ce pays que personne ne dise rien.
16:24Et on a l'impression, nous, victimes de porter des choses.
16:26La seule personne qui s'exprimait là-dedans, c'est qui ?
16:29C'est le ministre du Commerce, sincèrement.
16:31Le ministre du Commerce.
16:32D'accord, ok, on parle de commerce, mais on parle de quoi avant ?
16:35Oui, il a dit, c'est Serge Papin qui dit que l'État ne faiblira pas
16:39pour protéger les Françaises et les Français.
16:41Oui, bien sûr.
16:42Ce sont des mots pour l'instant, vous attendez des actes.
16:45Pour la prostitution des mineurs, on ne fait pas intervenir le ministre du Commerce.
16:50Bon, ça veut dire que c'est pareil.
16:51Là, on parle de viol d'enfants dans le cadre de la prostitution.
16:53Par contre, il y a un point commun, si vous me permettez quand même cette discrétion
16:56entre la prostitution des mineurs et Chine et la vente de poupées,
16:59c'est que dans le cadre de la prostitution des mineurs,
17:01les clients prostitueurs pédocriminels, parce que ce sont des pédocriminels,
17:06sont très souvent en liberté et ne sont jamais poursuivis.
17:08Et là, c'est la même chose au niveau des acheteurs.
17:10Donc, ça serait bien à un moment donné qu'on arrive aussi à remettre les choses à l'endroit,
17:14qu'on aille chercher ces personnes-là et qu'on aille répondre de leurs actes,
17:17d'avoir acheté de telles poupées ignobles et que Chine, on dise basta,
17:20à un autre moment, mais en tout cas, qu'il fasse un peu profil bas par rapport à ça
17:26et qu'on arrive au minimum à se dire que c'est inacceptable de vendre de tels objets.
17:29Oui, Patrice Bédoré, c'est vrai que rien que cette année,
17:34Chine a écopé de trois amendes d'un montant total de 191 millions d'euros.
17:39Chine risque jusqu'à sept ans d'emprisonnement et 500 000 euros d'amende.
17:44En revanche, on se demande si ça fait vraiment peur à ce géant chinois,
17:50puisqu'on le rappelle, ce géant chinois fait plus de 2 milliards de dollars de bénéfices en 2023.
17:57Oui, je crois que c'est un des problèmes.
18:00C'est la force des sanctions qui sont disproportionnées par rapport au chiffre d'affaires réalisé.
18:06Il faut savoir que la problématique de Chine, même si dans le cas de Chine,
18:12on est dans un cas extrême, il y a quand même, j'en reviens,
18:16la question de la régulation de toute la distribution commerciale aujourd'hui en France et dans le monde
18:20et au niveau européen, où c'est vrai qu'il y a d'autres enseignes qui sont aujourd'hui victimes d'amendes,
18:27qui ont des amendes pour de mauvais produits, notamment sur l'alimentation.
18:31Et donc, Chine n'est pas un cas à part.
18:34C'est le cas extrême, évidemment, le cas abominable.
18:36Et l'exemple des poupées est absolument effroyable.
18:39Mais je crois que c'est cette question de la régulation et comment les pouvoirs publics,
18:42et notamment l'Europe, peut arriver à réguler ce commerce,
18:48et notamment ce commerce en ligne.
18:49Parce que Chine, évidemment, c'est très facile.
18:52Les produits passent de la Chine vers la France sans aucun contrôle.
18:57Les douanes, à partir du moment où ce sont des petits colis,
19:00ont le plus grand mal à contrôler les petits colis et à pouvoir fouiller ces colis,
19:04et à pouvoir vraiment faire une veille totale.
19:07Donc, il y a vraiment un vrai sujet.
19:09Et de là à entrer dans une bagarre, je pense, avec Chine,
19:15qui, si on ne le fait pas et au niveau européen et au niveau national, est perdue d'avance.
19:20– Est-ce qu'il est possible de déférencer la plateforme ?
19:27– Alors, tout est possible, évidemment.
19:31Mais comme cela se fait pour les sites pornographiques,
19:34les sites pornographiques, ils sont bloqués.
19:36À partir du moment où ils n'appliquent pas les mesures d'âge,
19:39notamment pour les mineurs,
19:41il pourrait tout à fait y avoir ce type de mesures.
19:45Après, je ne suis pas sûr qu'il y ait, on en revient au sujet politique,
19:49il y ait peut-être une volonté d'arriver à cet extrême,
19:53parce qu'il y a évidemment des problèmes de rétorsion.
19:56On est dans un marché, et donc évidemment,
19:59qui dit blocage de la plateforme Chine,
20:02peut aussi dire que pour certains de nos produits à l'exportation,
20:05notamment de la Chine, il pourrait y avoir des problèmes.
20:07Donc, il y a tout ça qui rentre en ligne de compte.
20:09C'est pour ça que je dis que c'est un vrai débat politique
20:11que doivent prendre en compte les pouvoirs politiques, les pouvoirs publics.
20:15Alors, il y a eu la loi, justement, anti-Fast-Fachem,
20:17le projet de loi, dont les décrets d'application ne sont pas encore en route,
20:22mais il y a eu un débat important l'année dernière,
20:25je ne sais pas si ça avait été évoqué, je crois, un petit peu sur votre chaîne,
20:28justement un débat avec une navette entre l'Assemblée nationale et le Sénat,
20:31où il y a eu vraiment eu de grandes discussions par rapport à ça.
20:36À quel niveau on place la régulation ?
20:38À quel niveau on place les sanctions ?
20:40Oui, vous vouliez réagir, Émilie, au vrai ?
20:42Oui, je voudrais vraiment réagir parce que, bien sûr,
20:44que les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités,
20:47et j'en appelle aussi aux consommateurs à prendre leurs responsabilités.
20:51Parce qu'on parle de l'arrivée de Chine au BHV,
20:53on a assez peu parlé du pop-up qu'ils ont fait un petit peu avant,
20:57dans le Marais, sur le haut de la rue de Turenne,
20:59et on n'a pas du tout parlé du pop-up,
21:02de l'événement qu'ils ont fait avec des produits pour enfants.
21:05Dans le 17e, il y a tout jusqu'à un jour,
21:07où on voyait des parents arriver avec leurs enfants,
21:10qui tournaient des roues pour gagner ceci et cela,
21:12et qui étaient joyeux de pouvoir acheter des produits qui valent 2 euros.
21:17Est-ce que c'est vraiment ça qu'on veut apprendre à nos enfants ?
21:19Est-ce qu'on veut leur apprendre à consommer comme ça ?
21:21Est-ce qu'on veut leur apprendre à aller chez Chine ?
21:23Donc vraiment, pour moi, il y a notre responsabilité en tant que consommateur,
21:27en tant que citoyen, en tant que parent et en tant qu'humain.
21:29Pour vous, il faut une crise de conscience.
21:30Évidemment.
21:31Notamment quand on voit ces chiffres aussi,
21:34et c'est près de 5 000 tonnes de produits
21:35qui sont envoyés par avion chaque jour de Chine par Chine.
21:41Ça représente 50 avions en cargo par jour.
21:43On sait aussi qu'il y a plus de 7 000 nouvelles références par jour.
21:46Donc c'est aussi ça que vous combattez au quotidien, finalement.
21:50Tout à fait.
21:51C'est une aberration.
21:52C'est du prêt-à-jeter.
21:53On ne peut plus consommer comme ça.
21:55Et j'espère, vraiment j'espère qu'on est sur un point de bascule,
21:59sur une prise de conscience collective
22:01pour arrêter cette surconsommation.
22:04et vraiment consommer autrement.
22:06Thierry Arnaud, est-ce qu'il peut y avoir une prise de conscience collective
22:09quand on sait aussi que beaucoup de Français ont du mal à boucler leur fin de mois
22:14et à s'acheter ce qui est nécessaire pour le quotidien ?
22:16Oui, bien sûr.
22:17Je vous disais tout à l'heure que l'un des points forts de Chine,
22:20c'est le marketing digital en particulier,
22:22le marketing tout court avec des opérations telles que vous devenez d'écrire.
22:26Et donc, je pense qu'au fond, il y a effectivement aujourd'hui,
22:29de manière tout à fait légitime, après ce qui vient de se passer,
22:31la menace d'une réglementation supplémentaire,
22:33la menace de poursuites judiciaires, d'amendes ou de condamnations.
22:36Mais le risque le plus important aujourd'hui pour Chine,
22:39c'est certainement un risque d'image.
22:40C'est celui-là qui risque d'être le plus coûteux, bien sûr,
22:43et qui risque d'avoir un impact le plus important pour l'entreprise.
22:47Donc, on va déjà voir dans les jours qui viennent,
22:49si le BHV maintient sa décision d'ouvrir cette boutique dans ce contexte-là.
22:53Ce qui, dans le moins qu'on puisse dire, n'est pas une décision évidente.
22:57Mais on voit bien que dans ce contexte-là,
22:59le risque d'image pour cette entreprise,
23:01qui d'ailleurs a vu ses résultats un peu décliner depuis quelques mois maintenant,
23:06parce que pour toutes les raisons que vous évoquiez,
23:08la contestation du modèle économique...
23:09Ah, ça a eu un effet malgré tout sur la consommation des Français ?
23:13Oui, il y a eu une réaction des consommateurs à l'échelle mondiale.
23:16Il y a des réglementations qui commencent à faire.
23:18Il y a eu aux États-Unis, qui est évidemment un très gros marché pour Chine,
23:22l'imposition par Donald Trump d'une taxe sur les colis de petits dévices,
23:29valeurs, ce qu'il y avait une entreprise comme Chine parmi ses principales cibles.
23:33Donc ce modèle, indépendamment de ce dont on parle ce soir,
23:36il est déjà contesté de manière assez vigoureuse un peu partout dans le monde
23:40et il commence à en sentir les effets.
23:43Et donc je pense qu'il y aura parmi les conséquences de ce dont on parle ce soir,
23:48un impact sur l'image de Chine qui ne va pas manquer de se répercuter sur son activité
23:54et sans doute pas seulement en France.
23:55Oui, Arnaud Gallet, c'est vrai qu'on avait le sentiment jusqu'à présent
23:58que Chine était intouchable.
24:01C'est un peu ça.
24:02Oui.
24:03Mais là, ça peut être le scandale de trop, disons, pour Chine.
24:07On espère.
24:08Après, si vous voulez, il y a une telle impunité finalement.
24:10Vous trouvez que…
24:11Vous savez, quand vous brassez des milliards, comme c'est dit depuis tout à l'heure,
24:15finalement, quel risque vous prenez en réalité, même au niveau d'une amende ?
24:18C'est pour ça qu'on dit bien qu'il y a une réponse politique
24:20qui serait quand même assez importante.
24:22Au niveau du BHV, de se dire que ce n'est pas possible, en fait,
24:25tout simplement d'avoir un magasin comme celui-là,
24:27et au moins, ça serait une réponse quand même positive,
24:29parce que moi, je ne suis pas sûr, si vous voulez, que mettre des amendes,
24:31même si quand même au niveau européen, me semble-t-il,
24:33moi, j'entendais un avocat, je ne suis pas avocat, moi, je suis anthropologue,
24:36mais j'entendais qu'il y a des choses quand même qui sont possibles
24:39par la réglementation européenne,
24:40d'aller taxer jusqu'à 6% du chiffre d'affaires.
24:43J'ai entendu ça aujourd'hui, suivant, alors avant, je crois qu'il y a des sanctions
24:47qui doivent être posées, mais en fait, on ne va jamais au bout des choses.
24:50Donc, il y a des textes qui existent, et personne, en fait, ne les applique,
24:52donc on se retrouve dans quelque chose comme ça.
24:55Après, c'est pour ça que je dis que, évidemment, la réponse, elle est politique.
24:58Et la réponse politique, la meilleure, c'est effectivement
25:00de ne pas faire venir Chine, dans ce contexte, au niveau du BHV,
25:04et c'est d'exiger, surtout, à un moment donné,
25:07qu'il y ait des réponses qui soient apportées en matière de politique publique,
25:10réelle et sérieuse, et qu'on arrête un peu ces histoires-là,
25:13parce que les enfants sont des personnes sérieuses,
25:15et qu'il y a énormément d'enfants en danger,
25:17et maintenant, ça suffit, il faut agir.
25:18Merci beaucoup d'avoir été avec nous pour évoquer ce dossier.
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