00:01Vous avez voulu revenir, Alexandre, ce matin sur les émeutes de 2005 qui ont brasé la France il y a tout juste 20 ans.
00:08Vous regrettez que 20 ans après, la gauche continue à imposer son récit victimaire de ces événements.
00:14Oui, Alexis. Ce lundi, le quotidien Libération consacrait sa une aux émeutes de 2005.
00:20En photo, les visages de Ziyeh et Bouna, les deux adolescents dont la mort dans un transformateur électrique
00:26avait été l'élément déclencheur des émeutes à Clichy-sous-Bois.
00:30Le quotidien titrait « Révolte de 2005, avoir 20 ans à Clichy, ça reste plus difficile qu'ailleurs ».
00:36Le mot « révolte », pour qualifier le déchaînement de violence de 2005, apparaît comme une forme de révisionnisme.
00:42Il s'agit pour Libération de faire passer les émeutes pour un soulèvement populaire,
00:46d'imposer un narratif victimaire et misérabiliste.
00:49Les émeutes seraient le fruit d'une ségrégation sociale et ethnique qui ne dirait pas son nom.
00:54Or, la réalité, pardon Alexandre, était plus complexe que cela.
00:58Oui Alexis, la gauche continue de faire l'impasse sur la dimension culturelle et religieuse de ces émeutes.
01:05L'islamologue Gilles Kepel a pourtant souligné le rôle joué par l'islamisme dans la propagation des violences.
01:11La mort de Ziyeh et Bouna a bien été l'élément déclencheur,
01:14mais ce fut une grenade lacrymogène tirée par la police près d'une mosquée,
01:19alors que le ramadan battait son plein qui assura la propagation du mouvement au-delà de Clichy sous bois dans l'ensemble du pays.
01:26Ce qui n'était qu'un simple incident fut présenté par les prédicateurs islamistes
01:30comme le gazage de la mosquée Bilal et assimilé à une déclaration de guerre à l'islam.
01:36Cette instrumentalisation politico-religieuse a été passée sous silence à l'époque
01:40et reste aujourd'hui encore ignorée, car elle vient contredire le récit que la gauche a réussi à imposer depuis 20 ans.
01:47En vérité, les émeutes de 2005 n'ont pas été un soulèvement social Alexis,
01:51mais le début d'une guerre de territoire menée par une jeunesse désintégrée, biberonnée à la haine de la France.
01:56Les cibles choisies par les émeutiers, les commissariats, mais aussi les écoles, les mairies ou encore les camions de pompiers
02:02témoignaient de leur détestation pour l'état français et de leur volonté d'en découdre.
02:06Et leur récit imposé par la gauche a aussi, selon vous Alexandre, invisibilisé certaines victimes.
02:14Oui Alexis, on peut comprendre l'émotion suscitée par la disparition de Ziyeh Débouna.
02:19Leur mort accidentelle est une tragédie et leur prénom est resté à juste titre dans les mémoires.
02:24On regrettera cependant que ceux de Jean-Claude, Alain ou Jean-Jacques ne soient presque jamais cités.
02:29Jean-Claude Irvoas a été tué le 27 octobre 2005, le même jour que le drame de Clichy-sous-Bois.
02:34L'homme de 56 ans a été lynché devant sa femme et sa fille dans la cité d'Orgemont à Épinay-sur-Seine.
02:41Consultant pour une société d'éclairage public, il avait tenté de photographier les lampes à d'air installées dans la cité.
02:47Jean-Jacques Lechenadec est mort le 4 novembre 2005, battu à mort à Stain, alors qu'il était sorti avec un voisin pour éteindre un feu de poubelle.
02:55Enfin, dans la nuit du 20 au 21 novembre 2005 à Trappes, Alain Lambert, 52 ans, est mort asphyxié.
03:01Il tentait d'éteindre les incendies de plusieurs voitures à côté du lycée dont il était le gardien.
03:09Jean-Claude, Alain et Jean-Jacques sont les grands oubliés des émeutes de 2005.
03:13Personne ou presque ne se souvient de leur nom.
03:16Il faudrait raconter leur histoire, comme celle de ces Français qui ont fui la banlieue à mesure qu'elle devenait une zone de non-France,
03:22ou qui n'ont d'autres choix que d'y vivre et de ciblir la haine et la violence au quotidien.
03:27Merci beaucoup Alexandre Devecchio pour votre édito, à retrouver bien sûr sur Europe1.fr.
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