00:00La première chose qu'on m'a apprise, c'est quand tu parles dans un micro, tu parles à une personne.
00:13C'est toujours intéressant d'avoir un regard extérieur, parce que nous on est dans des domaines,
00:18que ce soit la comédie musicale ou la série, où on baigne dedans.
00:22Et donc par moments on voit qu'il y a des choses qui ne sont pas comprises par les auditeurs.
00:26Ce n'est plus forcément aujourd'hui par des mails, c'est beaucoup sur les réseaux sociaux.
00:30On regarde les commentaires sous la publication de la chaîne par France Musique,
00:34et tel auditeur qui dit « Ah oui, vous avez reçu tel artiste, mais franchement c'était nul, cette version de l'opéra », des choses comme ça.
00:40Donc c'est toujours intéressant, dans le respect de tout le monde, d'avoir un regard extérieur.
00:45Ça nous permet, nous, de nous réajuster éventuellement parfois.
00:51C'est très compliqué pour moi dans la comédie musicale, parce que tout vient de Broadway ou presque.
00:54Donc je suis obligé parfois de, moi-même, de traduire tous les mots qui n'existent pas en langue française.
01:00Oui, c'est important, après, il ne faut pas faire abstraction du langage des gens de tous les jours.
01:05Dans la rue, mon neveu, tout le monde parle à des expressions anglo-saxonnes.
01:10Donc je ne suis pas non plus de l'académie française, je ne considère pas que je dois avoir la parole la plus soutenue possible.
01:17Il faut trouver la bonne façon de parler aux auditeurs, mais sans s'extraire complètement de la société, finalement.
01:24Ce que je m'interdis, c'est surtout la vulgarité, en fait.
01:29Alors là, pour le coup, on est vraiment très à l'inverse des réseaux sociaux.
01:32Voilà, il faut rester dans le respect de tout le monde.
01:37Donc c'est ça, ma limite.
01:38Alors, je ne sais pas pourquoi, j'adore le mot réjouissant parce que, voilà, dans tous ces domaines culturels sur lesquels je travaille, c'est vrai que quand vous avez une œuvre qui vous réjouit, c'est quelque chose d'important.
01:51J'aime bien aussi le mot immersion ou plongée parce que c'est vrai que tous ces spectacles de comédie musicale, tous ces opéras, toutes ces séries, à chaque fois, nous immergent dans un monde.
02:02Alors peut-être que j'utilise trop à la fin ce mot-là, mais en fait, c'est quand même la meilleure façon d'expliquer comment on s'abstrait, finalement, parfois du monde qui nous entoure pour rentrer dans un autre univers de fiction.
02:12Bah non, il y a des faux amis. Moi, je suis assez fort en faux amis et parfois je me trompe. D'ailleurs, les auditeurs ne manquent pas de me rappeler que mon accent est absolument pourri, mon accent anglais.
02:25Donc, il faut faire attention. En fait, le seul truc, c'est qu'il faut que tout le monde comprenne. Après, peu importe si c'est un anglicisme qui est dans le domaine courant, bah voilà, j'utilise.
02:34L'intimité. La première chose qu'on m'a apprise, c'est quand tu parles dans un micro, tu parles à une personne.
02:44On raconte une histoire à une personne. On explique quelque chose à une personne. On fait rire une personne.
02:50Mais je peux même vous dire, il y a une voix qui m'a marqué et qui m'a rassuré. C'était lors des attentats en janvier 2015 de Charlie Hebdo, enfin l'assassinat à Charlie Hebdo.
02:58On était tous bouleversés et surtout que les terroristes étaient dans la nature.
03:05Et vous avez toutes les heures, Nathalie Hernandez, sur France Inter, qui avait beaucoup de recul.
03:10Parce que c'est ce qu'on nous apprend à France Info aussi, c'est que quand vous parlez, il ne faut pas dramatiser, il faut raconter.
03:15Elle, elle vérifiait tous les sons et elle avait un ton tout à fait, non pas Bonne nuit les petits, mais elle donnait l'effet.
03:24Et c'était factuel et pas du tout angoissant. Et c'est ça la radio. C'est en fait la connexion au monde à travers un intermédiaire de la meilleure façon possible.
03:35Alors à France Info, The Voice, pour moi, c'est Virginie Lebrun. Elle a une façon, une voix grave pour raconter, pour faire ses flashs et pour faire ses fils infos.
03:49Je l'adore, cette voix-là. Et à France Musique, Thierry Jousse et Laurent Valero, qui ont la voix la plus suave de la radio.
03:58Qui vous mettent ensuite des airs de bossa-novo, de musique, de film. Mais c'est juste un havre extraordinaire que ces trois voix-là.