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  • il y a 6 semaines
Chaque soir, Julie Hammett vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.

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00:00On va donc revenir ce soir sur la situation à la SNCF en cette période de vacances de la Toussaint.
00:04C'est important, grosse perturbation aujourd'hui sur toute la ligne sud-est liée à des actes de vandalisme.
00:10On va tout de suite aller retrouver Marie Roux, vous êtes gare de Lyon.
00:13Le ministre des Transports annonçait des améliorations, une reprise de la normale ce soir.
00:19Est-ce que c'est le cas ? Où en est-on précisément Marie ?
00:22Eh bien, ça a été compliqué ce soir. La gare est quasiment vide, bien loin de la cohue de cette journée.
00:30Les derniers trains en direction du sud-est sont partis aux alentours de 19h30 avec quasiment 1h30, 2h de retard au départ et 40 minutes à l'arrivée.
00:40Des trains qui ont donc emprunté en itinéraire bis, c'est-à-dire qu'ils ont utilisé les rails du TER pour rejoindre leur destination,
00:48que ce soit Marseille, Toulon, Nice ou Perpignan, ce qui explique le retard.
00:52Mais finalement, les passagers qui ont pu monter à bord de ces trains sont les plus chanceux car depuis 20h,
00:58il n'y a plus aucun train à la gare de Lyon qui dessert toutes les destinations du sud-est.
01:04Seuls les passagers en provenance de Marseille sont arrivés il y a quelques minutes avec 2h de retard.
01:10Des passagers soulagés d'être arrivés mais agacés par cette journée qui a été interminable.
01:15Je vous propose de les écouter au micro d'Antoine Guillet.
01:18Ça a été galère parce que j'avais mon train tôt ce matin et finalement je suis quand même arrivé ici mais j'ai pas 10h de retard, un truc comme ça.
01:28Il y a 4h30 debout dans un train, il n'y a plus de place assise alors que j'ai payé une première classe.
01:33Ce que je vous dise, c'est pas fameux mais en même temps j'en veux même pas à la SNCF.
01:3925 mètres de vol de câble, c'est juste dément comme vol.
01:44Vous l'aurez compris, la journée a été un véritable casse-tête pour ces voyageurs.
01:5050 000 ont été impactés par ces câbles qui ont été volés, incendiés.
01:56En tout cas, une journée qui a été difficile avec de longues files interminables devant les guichets de la SNCF.
02:02Pour ceux qui n'ont pas pu voyager aujourd'hui, ils devront attendre donc demain matin pour rejoindre leur destination.
02:08La SNCF a déjà annoncé que tous les voyageurs qui avaient eu leur train supprimé seront intégralement remboursés.
02:15Merci beaucoup Marie, en plateau nous ont rejoint Maxime Clier-Usa, journaliste police-justice pour BFM TV.
02:21Bruno Pommard, ancien instructeur du RAID, directement impacté je crois, Bruno Pommard.
02:27Vous deviez prendre le train ce matin en Gare de Lyon, c'est ça ?
02:29Je suis une victime par la SNCF, on ne peut pas tomber sans arrêt sur la SNCF.
02:32Mais oui, effectivement, ce qui m'a fait le plus de peine, bon j'ai loupé mes rendez-vous à Marseille,
02:35mais ce qui m'a fait le plus de peine, c'est les gens qui partaient en vacances, les familles.
02:38Et ça c'était, je trouve terrible, il y a des enfants qui pleuraient, c'est vraiment triste.
02:42Mais le résultat c'est que vous êtes en plateau avec nous, ça c'est quand même la bonne nouvelle.
02:47Maxime Clier-Usa, l'enquête est donc entre les mains de la section de recherche de Grenoble, où en est-on donc ce soir ?
02:52Oui, c'est une enquête ouverte pour dégradation volontaire, puisque c'est bien pour cela que les gendarmes sont intervenus dans la nuit de dimanche à lundi.
03:01Il est aux alentours de 4h30 lorsqu'ils sont alertés par un incendie de câbles jouxtant cette LGV, comme on dit dans le jargon,
03:09cette ligne à grande vitesse sud-est, des câbles de signalisation qui par la suite, on connaît les dégâts que cela a fait,
03:18va impacter les lignes à grande vitesse, notamment les TGV sur la ligne Paris-Marseille, et ce pour le reste de la journée.
03:26Et c'est donc les gendarmes de Romand-sur-Yézère, de la brigade de gendarmerie de Romand-sur-Yézère,
03:31qui sont pour leur, à notre connaissance, saisis pour ces investigations.
03:34Il y a un autre incendie, je crois, qui interroge les enquêteurs, c'est ça ?
03:37Oui, absolument, je vous ai parlé de cet incendie qui s'était déclaré vers 4h30 la nuit dernière.
03:42Un autre incendie, deux autres, même trois autres incendies, des départs de feu volontaires,
03:48qui interrogent, là aussi, les enquêteurs de la gendarmerie.
03:51Pourquoi ? Parce qu'ils ont été signalés quelques dizaines de minutes auparavant seulement.
03:55On se trouve à à peine quelques dizaines de mètres de cette ligne à grande vitesse,
04:00et de l'incendie qui a touché les câbles de cette LGV.
04:03Lorsqu'ils arrivent sur place, les gendarmes constatent qu'ils se trouvent sur une carrière.
04:09Des engins de chantier ont été visés, ainsi que la centrale de concassage.
04:15Et ces départs de feu interrogent.
04:18Pourquoi ? Parce que l'entreprise qui est derrière cette carrière est une entreprise spécialisée dans les travaux,
04:24et même missionnée pour la création d'un échangeur sur l'autoroute A7.
04:29Ces deux incendies pourraient être liés, c'est la piste envisagée par les enquêteurs,
04:34mais pour l'instant, rien ne les relie officiellement.
04:36Jacques-Charles Fonbonne, général de gendarmerie, consultant police-justice, nous a rejoint.
04:41Bonsoir à vous.
04:42Il y a une question ce soir.
04:43Qui peut être derrière ces actes de vandalisme ?
04:47Est-ce qu'on a des pistes ?
04:48Quelles sont les hypothèses ?
04:49Les hypothèses, je ne suis pas sûr qu'il y en a énormément.
04:51L'hypothèse qui tient la corde, c'est celle de groupes organisés, de voleurs.
04:58Ça vaut 7000 euros la tonne, le cuivre.
05:00Donc on a tout dit, peut-être même ça a augmenté.
05:04On est à 10800 à Londres.
05:05On est à 10800, oui.
05:07Donc c'est l'objectif, c'est de voler le cuivre ?
05:09C'est l'objectif, c'est certainement le cuivre.
05:11On arrache les câbles, ça va vite.
05:13On coupe d'un côté, on coupe de l'autre, on met un 4x4 d'un côté,
05:16et on roule sur quelques mètres, on arrache tout, ensuite on fait fondre
05:20et on leur vend assez facilement, pas en France évidemment,
05:24mais très rapidement, hors de la zone de l'Union Européenne.
05:28C'est pas nouveau, c'est sport national, oui.
05:30Oui, oui, c'est parfait.
05:31Ça rapporte tellement, qu'est-ce que vous voulez dire ?
05:32Particulièrement en ce moment ?
05:34Particulièrement, et puis encore une fois,
05:35comment voulez-vous protéger des milliers de kilomètres de voies ferrées ?
05:3928 000 kilomètres de voies ferrées,
05:42et d'ailleurs le ministre des Transports a effectivement rappelé
05:44la vulnérabilité des systèmes de sécurité due à l'étendue de ce réseau ferrées.
05:48Oui, c'est ça, c'est l'action du faible sur le fort,
05:50c'est-à-dire qu'on ne sait pas du tout.
05:51Il suffit d'un tout petit commode, d'un tout petit groupe de 3 ou 4 personnes,
05:55un véhicule, un 4x4 par exemple, ou une petite camionnette,
05:59et il faudrait surveiller l'ensemble du réseau,
06:02ou alors avoir un renseignement qui permette de cibler,
06:05avoir une zone sur laquelle les gens sont susceptibles d'intervenir
06:08et obtenir du parquet une autorisation particulière de fouilles et d'investigations,
06:12mais ça réclame forcément au départ un élément de contexte,
06:17un élément de renseignement, c'est des groupes organisés,
06:19ça peut être des groupes étrangers,
06:20et c'est des milieux qui ne sont pas pénétrables.
06:22Sur les risques qui pèsent sur le réseau ferré,
06:27peut-être qu'on peut écouter tout à l'heure le ministre des Transports.
06:29Certains opposants par exemple à différents projets mènent des actions sur le réseau existant
06:41pour montrer leur mécontentement et pour causer du dégât.
06:46On sait qu'il y a malheureusement avec du vol de câbles très régulièrement
06:52un impact notamment par rapport au cuivre et aux métaux
06:57qui ont une valeur de plus importante dans notre pays ces derniers temps,
07:02à travers probablement aussi des puissances extérieures malveillantes face à notre pays
07:06qui peuvent utiliser cette vulnérabilité.
07:10En l'occurrence, pas d'ingérence étrangère,
07:12en tout cas rien ne pointe vers cette piste, Maxime ?
07:16C'est effectivement une des pistes qui a été avancée par le ministre des Transports, Philippe Tabarro.
07:21Nous avons questionné l'entourage du ministre de l'Intérieur cette fois-ci
07:25qui écarte plus ou moins cette piste.
07:27Rien ne permet en effet de parler d'ingérence.
07:30Les deux grosses pistes, si je puis dire,
07:32qui peuvent tenir la corde sur une affaire comme celle-ci,
07:36c'est comme le disait le général Fonbonne,
07:38soit du vol pour revendre le cuivre en l'occurrence,
07:42là on est moins sur du vol que par une dégradation volontaire par incendie,
07:45autrement dit, cela pourrait être lié à un acte de revendication.
07:50On parle souvent de ces actes de revendication sur de futures lignes à grande vitesse
07:54que les opposants sabotent.
07:56Je parle notamment de la ligne Bordeaux-Toulouse,
07:58une future ligne qui pourrait être créée.
08:00Des protestants à cette ligne pourraient venir dégrader
08:03ou ont déjà pu venir dégrader intentionnellement.
08:06Là, en l'occurrence, ça se trouve à proximité d'un futur échangeur pour une autoroute.
08:11On sait qu'il y a des oppositions locales à ce projet d'échangeur.
08:15Est-ce que cela pourrait être lié ?
08:17C'est l'une des pistes en tout cas qui est étudiée actuellement.
08:19Il y a dégradation et il y a vol.
08:20Oui, c'est ça.
08:21C'est la grande interrogation.
08:23Et qui sont d'ailleurs deux chefs bien distincts.
08:25Vous cherchiez, vous vouliez poser une question à nos experts en plateau
08:30qui n'est pas une question piège,
08:32mais si vous avez déjà vu ce type de dossier dans des pays voisins,
08:37est-ce qu'on est le seul concerné,
08:38est-ce que la France est le seul pays concerné par ces vols
08:41qui semblent être à répétition, vous l'avez dit,
08:44avec la problématique de la sécurisation qui est quasiment impossible ?
08:48On a un italien sur le plateau.
08:50Est-ce que l'Italie est concernée aussi, Paolo Lévy ?
08:53C'est assez rare.
08:54C'est assez rare quand même d'entendre des vols de cette ampleur sur la voie ferrée.
08:59Surtout, c'est rare d'avoir ensuite un impact si important sur la circulation.
09:0350 000 voyageurs pénalisés en l'occurrence aujourd'hui.
09:05Oui, j'ai entendu.
09:06Aujourd'hui, on a évoqué 100 TGV à l'arrêt ou en retard.
09:11Donc, c'est quand même un vol majeur.
09:13C'est un vol ou en tout cas…
09:15Ça, en Italie, ça n'arrive pas ?
09:16Ou très rarement ?
09:17C'est assez rare.
09:19Parce qu'en France, il y a un chiffre quand même,
09:21la SNCF publie un rapport annuel.
09:24En 2024, 40 000 trains pris dans des actes de malveillance,
09:27d'intrusion et de vol de métaux.
09:29C'est énorme ?
09:30Oui, c'est énorme.
09:32Ce qu'il faut dire maintenant, c'est que la SNCF a des câbles
09:36qui sont identifiables par ce qu'on appelle l'ADN synthétique,
09:40alors qu'il n'a rien à voir avec l'ADN humain.
09:43Mais c'est un marquage indélébile.
09:45Alors, ce n'est pas préventif.
09:47Ça n'empêche évidemment pas de les voler.
09:49Mais lorsqu'ils sont remis ensuite sur le marché,
09:50ça permet de savoir d'abord qu'ils viennent de la SNCF
09:53et ensuite, très exactement, du lieu sur lequel ils ont été volés.
09:57Donc, ce n'est pas vraiment dissuasif.
09:59Parce que si c'est exporté, ça part évidemment quand même.
10:02Mais bon, voilà, c'est moins efficace que pour des objets d'art
10:05qu'on va revendre à l'État,
10:06mais qui sont souvent marqués aussi.
10:09Mais voilà, c'est un petit plus en termes de sécurité,
10:12même s'il ne sert à rien sur la réalisation de l'infraction.
10:16Et qu'est-ce qu'il faut faire alors, Bruno Pommard ?
10:17En matière de sécurité, vous savez,
10:19à un moment donné, on avait déclenché même des hélicoptères à la gendarmerie
10:22pour faire des contrôles sur les voies, etc.
10:24Mais c'est tellement spontané.
10:26Et puis, en même temps, c'est de l'épicerie, j'allais dire.
10:28C'est à des endroits bien précis.
10:29Quand on sait qu'on a des milliers de kilomètres de bois ferré...
10:32Oui, là, on parle d'un point précis au sud de Valence.
10:34C'est totalement impossible.
10:35On peut mettre des drones, on peut mettre tout ce qu'on veut.
10:36Il faudrait un PC de commandement.
10:38C'est quasiment... C'est impossible.
10:40C'est impossible.
10:41Donc, j'allais dire, c'est inéluctable.
10:43Il y aura encore des milliers d'actes de vandalisme sur nos voies ferrées ces prochains mois.
10:47Sauf de surveiller les zones où convergent effectivement les câblages en grosse quantité.
10:51Mais sinon, je ne vois pas la réponse.
10:53Mais pour illustrer le volet économique, c'est colossal.
10:56Ces actes en Europe, ça coûte chaque année 8 milliards.
11:00Ce n'est pas rien.
11:00Et en Italie, contrairement à ce que vous venez de dire,
11:03l'augmentation des vols sur les câbles, c'est plus 400% en 4 ans.
11:09Plus 400%.
11:10Il y a des exemples qui sont assez clairs.
11:13Entre la nuit du 28 février et du 1er mars,
11:151,5 km de câbles ont été tranchés et volés à Cantina.
11:18À Catinia, pardon.
11:20Vous voyez, donc c'est un phénomène qui est européen.
11:22Peut-être qu'en Italie, ils en parlent moins.
11:23Mais l'Espagne, l'Italie, tout le monde est impacté.
11:26Pourquoi ?
11:26Parce que 1, c'est 8 milliards par an en Europe, ces dégradations.
11:31Il y a le cours du cuivre qui lui-même a augmenté de 20% en un an sur la Bourse de Londres.
11:37Vous avez pris 20% d'augmentation.
11:39Donc, on est en fait à 10 800 euros la tonne.
11:42Donc, c'est un marché qui est colossal.
11:43Quand vous avez un marché européen qui pèse 8 milliards, c'est un vrai fléau.
11:48Comment on va remonter la piste, donc ?
11:50Comment remonter la piste ?
11:53Ce qu'on disait, c'est-à-dire que c'est certainement une opération très rapide avec très peu de monde.
11:56Le maillage de la gendarmerie pour ça est utile.
12:01Vous savez, vous avez une brigade de gendarmerie tous les 20 kilomètres.
12:04Donc, forcément, à un moment donné, où il tombe sur une unité, où il tombe sur une patrouille,
12:08où il tombe sur un système de caméra de vidéo,
12:11avec éventuellement des éléments d'identification qui peuvent soit les rapprocher d'une équipe qu'on connaît déjà,
12:19parce que c'est le même véhicule, parce que le véhicule a un signe particulier.
12:22Il manque un phare, il manque une aile, il a été cabossé.
12:25Et puis, au-delà, je dirais, de l'opérationnel, c'est le renseignement.
12:30Ce que je disais à l'instant, mais c'est quand même très difficile.
12:33C'est-à-dire qu'il faut avoir, dans le milieu, qui sont souvent des étrangers,
12:38ou de la délinconcité inhérente, quelqu'un qui va vous renseigner,
12:41qui va vous indiquer à peu près une zone, à peu près une date.
12:45Mais je dirais que c'est comme dans toutes les affaires criminelles, comme dans les stups.
12:48Tout est en place pour que la livraison ait lieu tel jour, à telle heure, au tel moment.
12:52Et puis un quart d'heure après, il démonte, il ne livre pas, ou là, il ne commette pas le vol.
12:59Mais ce qui est dramatique, c'est qu'en fait, il n'y a aucune commune mesure
13:02entre le gain pour les voleurs et le désordre et le coût pour la collectivité.
13:07Si j'ai fait un rapport, pardon, avec le gouvernement commune, je suis maire d'un tout petit village dans le sud,
13:13il y a des équipes comme ça qui viennent des pays de l'Est, ou d'Espagne d'ailleurs,
13:16qui viennent très rapidement avec des véhicules et des fourgons,
13:19qui chargent tout ce qui est en ferraille, etc.
13:20Dès qu'ils ont localisé quelque chose d'intéressant, ils chargent et hop, ils repartent.
13:24Donc comme on dit, soit une équipe de la gendarmerie,
13:26puisque la gendarmerie couvre 90% de notre territoire,
13:29donc potentiellement, ils peuvent tomber sur des équipes comme ça,
13:32mais il faut vraiment du renseignement, il faut vraiment tomber, comme on dit, sur l'équipe
13:36pour pouvoir la serrer.
13:37Ce qui arrive d'ailleurs, ce n'est pas impossible.
13:40L'enquête est donc toujours en cours.
13:42Merci beaucoup à tous.
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