Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 4 semaines

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Europe 1, Europe 1, 16h-18h, Pascal Praud et vous.
00:06Et nous sommes avec Caroline Iturbide, avec Gérard Carvalho, avec Christophe Bordet, avec Gautier Lebrette, avec Olivier Guenect pour parler de Nicolas Sarkozy.
00:12Et puis nous sommes également avec Plantu.
00:14Et Plantu, on en parlera dans une seconde parce qu'il est l'une des rares personnalités qui osent prendre la parole dans le monde de la culture pour défendre, et je le dis entre guillemets, Nicolas Sarkozy.
00:25Je ne sais pas s'il s'agit de le défendre ou de défendre tout simplement l'idée de justice.
00:28Mais vous voulez réagir sur Fabrice Arfi, qu'on a entendu tout à l'heure sur l'émission C'est ce soir, et qui a travaillé avec Edoui Plenel, qui ont fondé tous les deux Mediapart.
00:40Il se trouve que vous-même, vous avez travaillé avec Edoui Plenel.
00:45Et que travailler au monde pendant des années, pendant 50 ans, ça m'a beaucoup apporté, beaucoup appris, parce que les journées, ils me faisaient des cours particuliers.
00:54Et donc, même avec Plenel, avec qui je n'avais pas des rapports toujours faciles, quand je regarde le bilan de ce que j'ai publié, en fait, toutes les opinions auxquelles je tenais, qui étaient suites souvent à des engueulades, mais les dessins étaient publiés.
01:07Et donc, quand j'ai pris, vous connaissez mes dessins que j'ai fait sur Sarko, on ne peut pas dire qu'il avait même convoqué le directeur du monde à l'Elysée, il en avait marre que je le dessine avec des mouches.
01:17Et donc, les directeurs m'avaient dit, bon, écoute, je reviens à l'Elysée, si tu fais trois mouches, ça va, mais pas plus.
01:24Et le lendemain, j'en ai fait 15, il m'a dit, ouais, tu ne devrais pas.
01:27Pourquoi vous faisiez des mouches autour de...
01:29Ça lui allait bien.
01:29Oui, en France, c'était pas...
01:31Si, je veux dire pourquoi, si, parce qu'en plein mois d'août, en pleine canicule, il avait dit, je parle avec mes tripes.
01:36Et donc, moi, je suis dessinateur, tripes, hop, j'ai fait les mouches.
01:40Et donc, ça lui allait très bien.
01:42Et d'ailleurs, les gens me réclamaient à chaque fois.
01:43Et là où je...
01:48Même si j'ai fait beaucoup de dessins très vachards sur Sarko,
01:52mais à la fois, quand j'ai entendu le mot, on n'a pas la preuve et c'est un faux,
01:57ça m'a rappelé un autre épisode que j'avais connu en 91,
02:00parce qu'on avait publié dans Le Monde, qui m'a tout appris,
02:04et qui m'a même appris à faire ses excuses.
02:06C'est-à-dire que Le Monde a publié un article disant que le PS, le Parti Socialiste,
02:12avait touché de l'argent de Noriega au Panama, le dictateur du Panama.
02:17Et je me souviens que j'avais vu Pierre Moroy à l'époque,
02:20qui disait, mais c'est n'importe quoi.
02:22Et le journal, c'était un faux.
02:23C'était à partir d'un faux.
02:25Et le journal avait présenté ses excuses.
02:27Et moi, ça m'a toujours habité de travailler avec des journalistes,
02:30qui des fois, bah oui, des fois, on a fait, bon, ça arrive, on dérape,
02:34et on présente ses excuses.
02:35Et je me souviens qu'en été, il n'y a pas très longtemps,
02:37le journal avait publié durant tout l'été,
02:39toutes les petites erreurs, ou les grosses erreurs,
02:41qu'ils avaient faites, je pense, au Cambodge en 75.
02:44Alors, vous êtes avec nous, je le disais,
02:46parce qu'il y a très peu de personnalités qui osent prendre la parole
02:49dans le monde de la culture.
02:51Vous avez Michel Polnareff, qui a écrit un message hier,
02:54vu par 200 000 internautes.
02:57Une pensée pour Nicolas Sarkozy, a-t-il écrit,
03:00qui m'a offert un des sommets de ma carrière,
03:02devant un million et demi de spectateurs à la Tour Eiffel,
03:04amitié à Louis, Julia, et bien sûr Carla,
03:06quelqu'un m'a dit.
03:07Michel Polnareff parle du 14 juillet 2007,
03:10où il était arrivé sur scène avec le drapeau français sur les épaules.
03:13Il y a un message du Karine Lemarchand,
03:15sous un poste de Carla Bruni,
03:16courage à toute la famille.
03:18Vous avez également un poste de Carla Bruni,
03:21qui est sur les réseaux sociaux,
03:23qui a été liké par Raphaël Mizrahi,
03:25Bernard Montiel, ou encore le chanteur Florent Pagny.
03:28Il y a Arthur également, chez Laurence Ferrari,
03:30hier qui a pris la parole,
03:32Didier Barbe-Bolivien, qui est son ami,
03:33qu'on a écouté hier,
03:35Karine Lemarchand,
03:36et puis vous.
03:36Et vous, donc, vous avez fait un dessin.
03:39Alors, c'est difficile d'écrire un dessin à la télévision,
03:43à la radio.
03:44On voit Nicolas Sarkozy,
03:46qui est prisonnier d'un grand,
03:50je ne sais pas comment,
03:52un pilori, c'est un pilori, je peux dire.
03:53C'est un pilori.
03:54Et puis, ce pilori est en forme de M,
03:57la première lettre du mot « mais ».
04:00Et vous avez un tribunal à côté,
04:02en tout cas un juge,
04:03qui dit « je n'ai pas de preuve, mais ».
04:06Et vous avez donc, dans ce M du « mais »,
04:09vous avez M. Sarkozy,
04:11qui est cloué au pilori.
04:13Et ça, vous avez eu beaucoup de remarques.
04:17Et je me suis auprès des internautes,
04:19parce que je ne réponds jamais,
04:20et je ne lis jamais, malheureusement.
04:22Mais ça, ça fait partie de ma vie.
04:25Je me souviens que même au Monde,
04:27quand je faisais des dessins contre la burqa, par exemple,
04:29j'avais la moitié du journal qui m'appuyait,
04:31qui me soutenait,
04:32et puis l'autre moitié qui me vomissait.
04:34Mais ma vie, elle a été comme ça tout le temps.
04:37Oui, mais là, c'est difficile.
04:38C'est ça qui est compliqué aujourd'hui,
04:40dans le monde dans lequel on est.
04:41Parce que tout est polarisé.
04:42Et j'ai l'impression qu'il y a 50 ans,
04:44Gérard pourrait le dire,
04:45dans les rédactions,
04:46tout le monde ne pensait pas pareil.
04:48Bon, mais il y avait une forme de respect
04:50pour des pensées contradictoires
04:52qui pouvaient vivre ensemble.
04:54Et qu'aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
04:57Et parce que...
04:57Tout le monde est dans sa chapelle.
04:59Et moi, ça m'ennuie,
05:00parce que je ne suis d'aucune chapelle.
05:02En fait, ce qui m'intéresse,
05:03c'est la justice et la vérité.
05:04Mais si demain, François Hollande était en prison,
05:07je dirais la même chose.
05:09Je vois que vous souriez, Caroline Ditturbide.
05:11Vous ne me croyez pas.
05:12Mais vous avez tort si vous ne me croyez pas.
05:13Parce que je vous assure que c'est vrai.
05:15Non, mais si, si, je vous crois.
05:16Parce que je pense que vous avez quand même
05:17une certaine sincérité,
05:19une certaine honnêteté.
05:20L'important, c'est l'honnêteté
05:21pour les journalistes, bien sûr.
05:23Mais en fait, je voulais rebondir
05:24sur ce que vous disiez
05:24sur les personnalités qui s'expriment.
05:26Je vous trouve un peu durs
05:26parce que vous en avez oublié certaines, quand même.
05:28Moi, j'ai entendu Cyril Hanouna,
05:30j'ai entendu Laurence Ferrari,
05:31j'ai entendu Capucine à Nave,
05:32j'ai entendu...
05:33Alors, je n'ai pas entendu Enrico Macias,
05:34Michel Sardou.
05:36J'étais un peu surprise.
05:37Je me suis dit, ils étaient hyper présents
05:38en 2007 pour le défendre.
05:40Là, c'est vrai qu'il y a un peu moins de monde.
05:42Mais, justement, je voulais rebondir
05:44parce que je pense que c'est tellement polarisé
05:46que les gens hésitent et se disent
05:49si je repartis...
05:51Alors, justement, regardez à la télévision,
05:55les micro-totoirs.
05:55Vous voyez bien de plus en plus
05:57des micro-totoirs
05:58où les gens n'osent même plus dire
05:59ce qu'ils, eux, pensent.
06:00Oui, puisqu'on filme les pieds.
06:02On filme les pieds,
06:02ou la ceinture, ou le ventre.
06:03Et même, je vais même plus loin.
06:06D'ailleurs, ce serait presque...
06:07Il y a une école à faire pour les journalistes
06:10pour essayer de lutter contre les micro-totoirs
06:12parce que, finalement, le gars
06:13qui est interrogé, ou la fille,
06:15ils disent ce que le journaliste
06:16qui est à la caméra
06:17ait envie de dire
06:19est-ce que vous pensez
06:20qu'on est dirigé par des gros nuls,
06:21des petits nuls,
06:22ou des moins que rien ?
06:23Alors, le mec, il dit
06:24des moins que rien, bien sûr.
06:26Il le dit pour faire plaisir.
06:27Alors que ça se trouve,
06:29le gars qui va dire
06:29ben non, moi, finalement,
06:31je les aime bien,
06:31mais il ne passera pas aux 20 heures.
06:32Vous voyez ?
06:33Non, mais vous avez parfaitement raison.
06:35Mais c'est vrai aussi pour Boilem sans salle,
06:37c'est-à-dire que peu de gens s'engagent.
06:39Moi, ce que je regrette,
06:40au-delà des personnalités
06:41que vous avez citées,
06:42qui sont évidemment respectables,
06:44mais j'aimerais que des voix...
06:45Je parlais tout à l'heure de Camus.
06:48Des voix intellectuelles, littéraires,
06:52s'élèvent
06:53à l'occasion d'une tribune,
06:55d'une prise de position
06:56pour souligner
06:58au moins que l'exécution provisoire
07:01est une injustice.
07:02Les peurs se sont installées.
07:04Et moi qui suis allé en Iran,
07:05dans la dictature
07:07où j'ai rencontré
07:08des dessinateurs
07:09incarcérés,
07:10libérés,
07:11c'est pas simple.
07:12La peur, elle est là.
07:13Tu fais ça,
07:14tu vas en prison,
07:14tu seras torturé,
07:15si tu ne fais pas ça,
07:16tu n'iras pas en prison.
07:17Quand je reviens
07:17dans mon Europe
07:18et mon pays
07:19que j'aime tant,
07:20la France,
07:21les peurs se sont installées
07:23alors qu'il n'y a aucune raison
07:24d'avoir peur.
07:25Ah si,
07:25il y en a qui ont peur des juges.
07:26Ah si.
07:27Ah non,
07:27je parle des gens
07:29qui ont une opinion.
07:29Ah oui,
07:30mais là,
07:30sur le dossier Sarko,
07:31j'interprète
07:33ceux qui sont plutôt discrets
07:35parce qu'ils ne veulent pas
07:36que les juges
07:37leur tombent dessus.
07:39C'est vrai.
07:39Alors d'où l'intérêt
07:40de dessiner une disqueuse
07:41parce que j'ai fait
07:42avec ce qui s'est passé
07:45au Louvre.
07:45Du coup,
07:46je me suis dit
07:46tiens,
07:46je vais dessiner une disqueuse.
07:47Je vais faire Sarko
07:50en Dalton,
07:51blanc et noir,
07:53comme ça,
07:53qui est reçu par Macron
07:54et puis il lui dit
07:56c'est une disqueuse
07:57et puis il y a Macron
07:57avec un juge
07:58qui regarde derrière.
07:59Oui,
07:59on l'a trouvé au Louvre
08:00et en plus
08:01elle est en état de marche.
08:02Et donc du coup,
08:03je n'avais jamais dessiné
08:04une disqueuse.
08:05Je remercie Sarko
08:06de m'amener
08:07à faire des dessins.
08:08D'ailleurs,
08:08je lui vois beaucoup d'argent
08:09parce que Sarko,
08:11c'est un...
08:11On me dit à chaque fois
08:12vous faites des portraits
08:13formidables de Sarko,
08:14des caricatures,
08:15mais en fait,
08:16non,
08:16ce ne sont pas des caricatures,
08:17ce sont les portraits
08:17que je fais de lui.
08:18Et ça se fait tout seul.
08:19Mais c'est vrai
08:20que le dessin,
08:21je l'ai sous les yeux,
08:22il est absolument formidable.
08:24Et c'est vrai
08:25que l'idée,
08:26c'est toujours pareil.
08:27Un dessin,
08:28c'est une idée.
08:28On choque.
08:29On mélange des choses
08:30qui n'ont rien à voir
08:31et puis finalement,
08:32ça marche.
08:32C'est comme un jeu de mots.
08:33Moi,
08:34c'est des jeux de signes.
08:35Mais je suis d'accord avec vous.
08:35On rajoute quelque chose
08:36et on se demande
08:36est-ce que ça vaut la peine ?
08:37Parce qu'il y a un moment,
08:38je me dis,
08:39est-ce que c'est pas...
08:40Par exemple,
08:40demain,
08:41je vais au Midi Libre
08:41à Montpellier.
08:43Ils m'ont demandé
08:43de faire un dessin
08:44sur le Tour de France.
08:45Et donc,
08:45du coup,
08:46je me suis dit,
08:46tiens,
08:46Tour de France,
08:47vélo,
08:47ah,
08:47je vais faire Sarko
08:48dans sa cour intérieure,
08:50mais en jaune,
08:51maillot jaune.
08:52Mais non,
08:52pas maillot jaune,
08:53maillot jaune et noir,
08:54comme un Dalton rayé.
08:56Et je me suis dit,
08:56est-ce que je le fais ?
08:57Est-ce que c'est pas trop rigolo ?
08:59Vous voyez,
08:59il y a un moment,
09:00on se dit,
09:00on va le faire
09:00où on ne va pas le faire.
09:01Et il y a un moment,
09:03j'assume l'idée de me dire,
09:04je vais aller là,
09:05mais pas plus loin.
09:06On va marquer une pause.
09:07Si vous allez au Midi Libre demain,
09:08saluer nos confrères
09:10qui parlent de nous toujours
09:11en tout bien,
09:12ne dites pas que vous étiez
09:13à Europe 1 ou à CNU.
09:14Mais je leur dirai.
09:16Mais j'assume tout ce que je fais.
09:17Le Midi Libre passe...
09:19On les salue d'ailleurs,
09:20il y a peut-être des gens
09:21du Midi Libre
09:22qui nous existent.
09:23Ah oui ?
09:24On va en parler ?
09:25Non, non,
09:25mais il n'y a pas de sujet
09:27que je m'interdise.
09:28Je ne sais pas.
09:29Vous leur direz que vous m'avez rencontré
09:31et que j'étais très gentil avec vous.
09:33Mais où est le problème ?
09:34Dites-moi où est le problème ?
09:36Il est 12h44, non.
09:38Je n'ai aucun problème
09:39à être ce que je suis.
09:40Je sais que vous êtes un homme libre.
09:42Je crois.
09:43Eh bien, on essaye de l'être.
09:44Gérard Carreau,
09:45c'est un homme libre.
09:45On est tous des hommes libres ici.
09:47Et des femmes.
09:48Merci.
09:49Oui, mais alors qu'on dit des hommes.
09:50Ah, les hommes avec un grand H,
09:51vous voulez dire.
09:52Ça vous choque ?
09:52Par exemple, vous préféreriez
09:54qu'au Panthéon,
09:55il y ait aux hommes et aux femmes
09:56la patrie reconnaissance ?
09:57Sérieusement ?
09:58Non, non, vraiment, vraiment.
09:59On peut y réfléchir quand même.
10:00Je ne suis pas la grande féministe.
10:02Mais non, mais pourquoi pas ?
10:03Vous n'êtes pas contre ?
10:05Je pense qu'il faut y réfléchir.
10:07Aux hommes ?
10:08Ça veut dire que vous voulez le faire.
10:09Si vous voulez y réfléchir aux hommes,
10:10mais aux grands hommes, aux grandes femmes.
10:13Vous voyez, vous les qui disent
10:13à ce que vous voulez y réfléchir.
10:15Et moi, j'entends cette parole.
10:18Oui, moi, je l'entends aussi.
10:1916h45.
10:20J'entends que ce soit la pub.
10:22Tout de suite.
10:23Vous écoutez Europe 1,
10:23Pascal Prouez-vous,
10:2416h18h.
10:25Il est 16h50.
10:30On parlait de l'avenir.
10:31Christophe Bordet,
10:32vous voulez dire quelque chose
10:32à planter ?
10:33Non, mais je vous en prie.
10:34J'ai une petite information à vous donner
10:35du service police-justice
10:37qui vient de mettre communiqué.
10:40Trois détenus sont en garde à vue.
10:42Trois détenus de la prison de la santé.
10:44Après les fouilles qui ont été organisées
10:45aujourd'hui, suite aux vidéos de cette nuit
10:48où on entendait ces détenus,
10:49on l'a entendu dans l'émission tout à l'heure,
10:51qui s'en prenaient à Nicolas Sarkozy,
10:53évidemment, à distance.
10:54Donc, trois détenus en garde à vue.
10:56Ils vont être probablement transférés
11:00et une enquête a été ouverte
11:02au niveau du parquet de Paris
11:04concernant ce qui s'est passé
11:06la nuit dernière à la prison de la santé.
11:08Donc voilà, c'est une information Europe.
11:10Et Plantu est avec nous encore jusqu'à 17h
11:12pour parler des personnalités
11:13qui osent prendre la parole
11:14dans le monde de la culture.
11:15Alors, on parle de Nicolas Sarkozy,
11:16mais on pourrait parler également
11:18de beaucoup de sujets.
11:19On pourrait parler de Boilem Sansal,
11:20on pourrait parler du 7 octobre.
11:22convenez que ce monde de la culture,
11:25il est monocolore.
11:27Quand je fais un dessin,
11:29qu'on me demande deux fois,
11:30un orchestre m'a demandé
11:31de faire un dessin
11:32pour une soirée sur la paix au Proche-Orient.
11:35Depuis le 7 octobre.
11:37Moi, tout de suite,
11:38je me dis, tiens,
11:39je vais faire une colombe.
11:40Ah, je vais faire une colombe
11:41en chef d'orchestre.
11:43Ah, puis je vais faire
11:44un petit palestinien
11:45avec un violon.
11:45Ah, l'archet,
11:46l'archet, ça va être un archet
11:48avec le drapeau palestinien.
11:50Le petit israélien,
11:51je vais faire un archet
11:52avec son violon en petit...
11:53Et quand je fais le dessin,
11:56je leur donne,
11:57et ils n'en veulent pas.
11:58Pourquoi ils n'en veulent pas ?
11:59Parce qu'il y a le drapeau israélien.
12:01Et en fait,
12:01je me rends compte
12:02à chaque fois qu'on me dit
12:03pour la paix au Proche-Orient,
12:04c'est pour la paix au Proche-Orient,
12:05sauf Israël.
12:06C'est-à-dire que...
12:07Et ça, c'est mon boulot
12:08depuis que j'ai rencontré Arafat,
12:10chez Mon Peres, tout ça.
12:11Je me rends compte
12:12que moi, je veux pleurer
12:14avec les Juifs
12:16quand ils sont massacrés
12:17le 7 octobre.
12:18Je veux pleurer
12:18avec les Palestiniens.
12:19Je veux faire les deux.
12:20Et moi, je n'ai pas le droit
12:21aux deux.
12:22Je n'ai pas le droit
12:22aux deux drapeaux.
12:23Or, ma vision...
12:25Il faut choisir son camp.
12:26Eh bien, justement,
12:27on en est là.
12:27Eh bien, justement,
12:28je continue à aller
12:29dans les écoles,
12:29dans les médiathèques.
12:29Eh bien, vous, vous pouvez
12:30parce que vous vous appelez plantu
12:31et parce que vous avez
12:32la légitimité.
12:33Et ça marche.
12:34Je vous assure que ça marche.
12:35Oui, mais ça marche
12:35parce que vous êtes plantu.
12:37Parce que ça fait 50 ans
12:39qu'on vous connaît
12:39et d'une certaine manière,
12:41il y a toujours une exception
12:42qui confirme la règle.
12:44Donc, on admet votre talent,
12:46votre passé,
12:47votre crédibilité.
12:48Mais un gosse de 25 ans
12:49ou de 30 ans
12:49qui voudrait faire vos dessins,
12:50ça ne passerait pas.
12:51Ça va se faire.
12:52Ça va se faire.
12:53Oui, mais vous êtes un optimiste.
12:55Oui ?
12:55Pourquoi je vais dans les écoles ?
12:56Oh, vous êtes un optimiste.
12:58Parce que j'entends
12:58beaucoup de choses
12:59sur les écoles.
12:59Alors, ça,
13:00je vais dans les écoles
13:00et je remercie les profs
13:02de me faire venir.
13:03Là, je vais en venir
13:03aussi en Isère
13:04dans pas longtemps.
13:05Quand on voit
13:05ce qui vient de se passer
13:06à Paris 8.
13:07Comment ?
13:07Quand on voit
13:07ce qui s'est passé
13:08à Paris 8,
13:09avec ces cris
13:10qu'on a des voules
13:117 octobre, non.
13:13Écoutez,
13:13il faut y aller.
13:16Oui, mais la question
13:16c'est de savoir aussi,
13:18aujourd'hui,
13:18on vous interdit
13:19de dessiner le drapeau
13:21très bien,
13:22mais est-ce qu'il y a 10 ans
13:23on vous l'interdisait aussi ?
13:24Non, non, non.
13:25Donc, en fait,
13:25c'est l'évolution
13:26qui est dramatique.
13:27C'est ça.
13:27Gérard Carrero.
13:28Oui, moi, je crois
13:29qu'effectivement,
13:30j'admire vos propos,
13:32M. Plantu,
13:33comme j'ai admiré vos dessins
13:35depuis que je lisais
13:37Le Monde.
13:37Mais j'ai arrêté,
13:38je veux dire.
13:39J'ai arrêté
13:39de lire Le Monde.
13:41Le Monde,
13:42comme tous les étudiants
13:44de ma génération,
13:45on avait cherché
13:47la première édition
13:47au kiosque,
13:48à côté de la sorteur.
13:50J'ai arrêté
13:51quand j'ai vu
13:51comment Le Monde
13:52devenait un...
13:53Traité les informations.
13:54Vous avez gardé
13:55la fidélité.
13:56Vous avez gardé
13:56votre fidélité.
13:57Et je le lis.
13:58Mais moi, je me nourris.
14:01Certains jours,
14:02c'est plus qu'illisible.
14:03On n'a plus envie
14:04du tout de le lire.
14:04Il y a toujours eu ça.
14:06Il y a toujours
14:07un papier ou deux
14:07qui sont intéressants.
14:09Mais je veux dire,
14:09le parti pris idéologique,
14:11est tellement fort
14:13que, quelque part,
14:14le plan tue,
14:15le dessin de plan tue,
14:16apparaît comme l'alibi
14:18de cette idéologie.
14:19Eh bien,
14:19il n'empêche
14:20qu'ils m'ont laissé
14:20faire pendant 50 ans
14:22exactement ce que je voulais.
14:24Même Colombagno,
14:26qui était corse,
14:27il détestait mes dessins
14:28sur la Corse,
14:29mais tous,
14:30sans tout se passer.
14:30Non, moi,
14:31je ne les aurais pas
14:31fait passer,
14:31les dessins sur la Corse.
14:33C'est la seule chose.
14:34C'était au moment
14:35du préfet Érygnac.
14:36Vous auriez laissé passer
14:38les dessins.
14:39Vous pouvez toucher
14:39à ce que vous voulez,
14:41sauf la Corse.
14:41Les dessins sur Érygnac,
14:43je les ai exposés
14:43à Bastia.
14:44Et il n'y a pas eu de problème.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations