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Trump : pour X.Fedorova, les soupçons d'essais nucléaires russes et chinois ne reposent sur «aucune preuve»
Europe 1
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il y a 2 semaines
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00:00
13h, 14h, Europe 1 Info.
00:03
La suite est 13h33 sur Europe 1 avec vous, Clélie Mathias, Sébastien Lillier,
00:06
et nous a rejoint aussi en studio, Xenia Federova, journaliste et chroniqueuse sur CNews.
00:10
Et bonjour Xenia, soyez la bienvenue.
00:13
On va parler de politique internationale avec vous, on profite de votre présent.
00:17
Je voudrais vous faire écouter ce qu'a dit Donald Trump.
00:20
Il a affirmé que la Russie et la Chine menaient des essais nucléaires.
00:23
Il donnait une interview à la chaîne américaine CBS, c'était dimanche.
00:27
La Russie fait des essais, la Chine fait des essais, mais ils n'en parlent pas.
00:30
Vous savez, nous sommes une société ouverte, nous sommes différents, nous en parlons,
00:34
nous devons en parler, sinon vous allez en faire état dans vos reportages,
00:37
alors qu'eux n'ont pas de journalistes qui vont écrire à ce sujet, nous oui.
00:41
Vous voulez dire qu'après plus de 30 ans, les Etats-Unis vont recommencer les essais nucléaires ?
00:48
Je dis que nous allons tester des armes nucléaires comme font les autres pays, oui.
00:52
Ah oui, donc ça a été rappelé, le président américain qui a fait cette déclaration
00:56
en disant qu'il allait demander à ce qu'il y ait des essais nucléaires
00:59
qui soient repris pour les Etats-Unis, ça fait plus de 30 ans qu'il n'y en a pas eu.
01:05
Qu'est-ce que cela dit, selon vous, Xenia Federova ?
01:08
Le fait que Donald Trump affirme que, mais attendez, on n'est pas les seuls,
01:11
la Russie, la Chine, eux aussi en font, ça veut dire quoi ?
01:13
Il essaye de se justifier ?
01:14
Exactement, je pense que c'est une justification de cette décision.
01:19
Finalement, s'il y a eu place, les essais nucléaires explosifs,
01:25
qui officiellement n'ont pas eu place depuis 1990, je pense.
01:31
Oui, ça fait 33 ans, je crois.
01:32
Oui, voilà.
01:34
Bon, dans ces cas, on veut bien avoir les preuves,
01:36
parce que ces déclarations sans preuves, c'est quand même rien,
01:39
c'est juste une communication.
01:40
Je pense que c'est plutôt...
01:42
La Chine a démenti, hein ?
01:44
La Russie aussi, mais en fait, la Russie a présenté,
01:47
on en a parlé avant, présenté un missile qui s'appelle Bory Vesnik,
01:52
c'est un missile avec un mini réacteur nucléaire,
01:55
mais ce ne sont pas les essais explosifs nucléaires
01:58
qui Donald Trump vient d'annoncer qu'il va reprendre,
02:00
que les Etats-Unis vont reprendre.
02:01
Donc, ce n'est pas exactement la même chose.
02:03
Et là, la Russie aussi a attendu un peu des clarifications
02:07
de la part des Etats-Unis pour comprendre
02:09
s'il parle, il s'agit des essais de porteurs,
02:12
comme les missiles, ou c'est bien les essais nucléaires.
02:16
Et là, selon l'interview...
02:16
Oui, il y a une différence entre...
02:18
Il est quand même un différent.
02:19
Entre un porteur ou alors une vraie détonation.
02:22
Exactement.
02:22
Pour faire simple.
02:23
Il semble que Donald Trump a annoncé exactement ça,
02:26
les vrais essais nucléaires explosifs.
02:30
Dans ces cas, on se trouve dans une situation
02:32
où probablement la Chine et la Russie
02:33
vont reprendre les essais aussi.
02:35
Oui, parce que c'était ma question suivante.
02:37
C'est-à-dire que si jamais Donald Trump décide
02:39
de reprendre les essais nucléaires,
02:41
quelle va être la réaction ?
02:42
Probablement les mesures miroir, on peut dire.
02:46
La réponse, ça sera miroir.
02:48
Et finalement, ce n'est pas une très bonne chose
02:51
pour nous tous, parce que ça nous amène
02:54
dans une course des armements nucléaires.
02:57
Encore une fois, ce qui peut être dangereux
02:59
pour tout le monde.
03:00
Oui, en effet.
03:01
Sébastien Ligné.
03:02
Mais on est déjà, en fait, depuis plusieurs années
03:04
dans une nouvelle phase de nucléarisation militaire du monde
03:08
pour plusieurs raisons.
03:09
Déjà parce que la Chine, qui avait pris forcément
03:11
un retard sur la Russie et les Etats-Unis,
03:13
essaye de rattraper ce retard, de le combler
03:14
en termes d'arsenal nucléaire.
03:17
Donc, ils en font beaucoup.
03:18
C'est aujourd'hui la plus grande croissance du monde.
03:21
La Chine, ils sont environ à 600 ogives nucléaires,
03:24
ce qui n'était absolument pas le cas il y a 10 ou 15 ans.
03:26
Ils sont évidemment très loin de la Russie des Etats-Unis,
03:28
qui sont, je crois, à plus de 4000 chacun,
03:31
ou pas loin.
03:31
Mais le problème, c'est que l'arsenal de la Russie,
03:35
il y a eu beaucoup d'interrogations pendant très longtemps.
03:37
C'est-à-dire, est-ce que l'arsenal nucléaire russe
03:39
était encore au niveau des Etats-Unis, notamment ?
03:42
Est-ce que, parce qu'on a beaucoup parlé
03:43
des anciens missiles soviétiques,
03:45
qui ne sont peut-être plus utilisables aujourd'hui,
03:47
donc il y a une volonté de moderniser l'arsenal russe,
03:49
qui peut se comprendre d'ailleurs, et les Etats-Unis
03:51
doivent suivre cette modernisation.
03:53
Surtout qu'on a parlé de la Chine, mais vous avez aussi
03:55
derrière le Pakistan, vous avez l'Inde,
03:57
qui connaissent aussi une grande croissance
04:00
des armes nucléaires.
04:00
Donc en fait, ce n'est pas étonnant
04:02
que quand une grande puissance modernise
04:04
son arsenal de la Russie, qu'une autre puissance de la Chine
04:07
est en train d'essayer de combler son retard
04:09
en termes d'arsenal, que les Etats-Unis suivent
04:11
le mouvement. Ils ne peuvent pas prendre de retard
04:12
sur un élément aussi majeur
04:14
du conflit et de la géopolitique.
04:17
C'est-à-dire que la dissuasion nucléaire, aujourd'hui,
04:18
c'est l'élément numéro un
04:20
d'une force diplomatique.
04:23
Donc les Etats-Unis doivent suivre le mouvement.
04:26
C'est vrai que vous avez tout à fait raison,
04:28
parce qu'aujourd'hui, l'arsenal nucléaire
04:30
de la Russie est assez modernisé
04:31
avec tous les nouveaux missiles
04:34
porteurs, le missile hypersonique aussi.
04:37
Et je pense que c'est tout à fait
04:38
ce que Donald Trump est en train d'essayer de faire,
04:40
sauf qu'il pouvait dire
04:41
qu'il va moderniser
04:43
le missile,
04:45
mais il veut vraiment reprendre
04:47
tout le système nucléaire
04:51
et en fait faire les essais
04:52
sur les tests explosifs.
04:56
Ce qui est un peu différent,
04:57
à mon avis,
04:58
de que moderniser
05:00
l'arsenal nucléaire.
05:02
Après, tous les traités
05:04
s'étaient faits entre les Etats-Unis
05:06
et la Russie.
05:07
Donc les d'accords qui étaient saignés,
05:08
ce n'était pas avec la Chine.
05:09
Mais parce qu'à l'époque,
05:11
c'était aussi en lien avec la guerre froide.
05:13
Exactement,
05:14
les plus grandes puissances nucléaires
05:16
qui sont trouvées en d'accord.
05:17
Aujourd'hui,
05:18
on est dans une situation
05:19
où on n'a plus,
05:20
à partir de février 2026,
05:22
il n'y a plus un traité
05:23
entre la Russie
05:25
et les Etats-Unis.
05:26
ce qui est aussi très inquiétant,
05:28
on peut dire.
05:29
Et dans la foulée
05:30
de ce que vous dites
05:31
et des déclarations
05:31
du président américain,
05:32
je voudrais vous faire écouter
05:33
enfin non,
05:35
je ne peux pas vous faire écouter
05:36
mais je voudrais vous proposer
05:36
de réagir à ce qu'a dit
05:37
la déclaration
05:39
du président finlandais
05:41
Alexander Stubb
05:42
qui a affirmé hier,
05:44
de manière assez alarmante,
05:45
qu'une nouvelle ère
05:46
des armes nucléaires
05:47
avait commencé.
05:50
Mais il y a raison.
05:50
Oui, Sebastien Ligné.
05:51
Oui, parce que là
05:52
où Xénia a raison,
05:53
c'est que pendant très longtemps,
05:53
on parlait des deux grandes forces nucléaires,
05:55
c'est-à-dire les Etats-Unis
05:57
et la Russie
05:57
qui concentraient
05:58
la plupart des armes.
05:59
Alors la France l'avait,
06:00
la Grande-Bretagne l'avait
06:01
mais c'était un arsenal
06:02
beaucoup plus réduit.
06:03
Aujourd'hui,
06:04
cet arsenal-là
06:04
est en train de se démocratiser.
06:06
D'ailleurs,
06:06
on en parle même en Iran,
06:07
etc.
06:08
Donc c'est un nouvel enjeu
06:09
surtout que
06:10
dans l'inconscient collectif
06:12
quand on parle armes nucléaires,
06:13
on parle en général
06:14
d'Hiroshima
06:15
mais il faut bien comprendre
06:16
que là,
06:16
on n'est plus du tout
06:17
dans le même monde.
06:18
C'est-à-dire que Hiroshima,
06:19
c'était environ 15 kilotonnes
06:20
de TNT.
06:22
Aujourd'hui,
06:22
les nouvelles armes
06:23
selon les renseignements
06:24
notamment américains,
06:25
on est surtout
06:26
au-delà des 500 kilotonnes
06:28
de TNT.
06:29
Donc ce sont des explosions
06:30
et des armes
06:31
mais sans 200 fois plus
06:33
massives et nocives.
06:34
On n'ose imaginer l'impact.
06:35
C'est-à-dire que
06:35
des impacts
06:36
qui peuvent détruire
06:37
des métropoles,
06:39
des départements,
06:40
des petits États américains,
06:42
des bombes
06:42
qui peuvent être transportées
06:43
par missiles.
06:44
Ce n'est plus le cas
06:45
d'Hiroshima
06:46
où il fallait qu'il y ait
06:47
un avion
06:47
qui largue la bombe
06:48
au-dessus du Japon.
06:49
Aujourd'hui,
06:50
vous avez des missiles
06:51
qui peuvent parcourir
06:52
plusieurs milliers de kilomètres
06:53
avec un arsenal nucléaire.
06:55
Donc oui,
06:56
évidemment qu'on a changé
06:57
totalement de paradigme
06:58
et à cette question offensive
07:00
du nucléaire
07:01
est en train de se développer
07:01
la question défensive.
07:03
C'est-à-dire que
07:03
les Américains,
07:05
les Russes,
07:05
les Chinois,
07:06
l'Europe,
07:07
je ne sais pas en tout cas,
07:08
dépensent des milliards
07:09
de dollars
07:10
dans la protection
07:11
contre les armes nucléaires.
07:12
Comment on fait
07:13
pour essayer
07:14
de lutter
07:15
si un missile nucléaire
07:16
venait d'être détecté
07:17
sur le sol américain ?
07:18
Est-ce qu'il y a des contre-missiles ?
07:21
Est-ce qu'on a des moyens
07:21
de détourner ce missile,
07:23
de le désactiver ?
07:24
Donc oui,
07:24
c'est des milliards de dollars
07:25
qui sont dépensés là-dedans,
07:27
mais c'est assez logique
07:29
puisque la science évolue,
07:31
la technologie évolue
07:31
et donc les armes
07:32
sont de plus en plus mortelles,
07:33
de plus en plus indétectables
07:35
et c'est forcément compliqué
07:36
à manœuvrer.
07:37
avec l'apparence
07:40
de ce nouvel missile russe
07:41
qui peut rester dans l'air
07:47
pendant plusieurs heures
07:50
et changer la trajectoire,
07:52
ce qui le fait
07:53
vraiment difficile à détecter
07:54
et difficile à rattraper.
07:58
Et ça va coûter énormément
07:59
aux Etats-Unis
08:00
pour renforcer
08:02
leur propre arsenal nucléaire.
08:05
La question,
08:06
est-ce que les Etats-Unis
08:07
ont d'argent pour tout ça ?
08:08
Où vient d'argent
08:11
qu'ils vont investir ?
08:13
C'est ça une autre question,
08:14
une autre pression financière
08:15
sur les Etats-Unis
08:16
qui est déjà
08:17
sous beaucoup de pression
08:19
dans ce domaine.
08:21
On imagine que si Donald Trump
08:22
a décidé de reprendre
08:24
les essais nucléaires,
08:24
il va mettre l'argent,
08:25
en tout cas,
08:26
il le mettra là-dedans.
08:28
On le verra.
08:29
Vous en doutez un peu,
08:30
Sébastien Ligné.
08:31
Après, les dépenses militaires
08:31
américaines ont toujours été
08:32
extrêmement conséquentes.
08:34
Oui, toujours.
08:35
Que ce soit démocrate
08:36
ou républicain, d'ailleurs.
08:37
Ça a toujours été
08:37
une ligne de conduite
08:38
assez claire.
08:39
Les Américains dépensent
08:40
plus que la quasi-intégralité
08:42
des autres pays réunis
08:43
dans leurs dépenses militaires.
08:45
Donc, évidemment,
08:46
on ne peut pas faire
08:47
de comparaisons possibles.
08:49
Là où une question
08:50
peut se poser,
08:51
c'est sur l'acceptation populaire
08:53
de telles mesures.
08:54
C'est-à-dire que les Etats-Unis
08:54
connaissent aussi
08:55
des problèmes d'inflation,
08:56
de budget.
08:58
On a eu un shutdown
08:58
de l'appareil public américain
09:02
il y a quelques semaines.
09:03
Est-ce que l'opinion publique
09:04
acceptera qu'on dépense
09:05
des dizaines de centaines
09:07
de milliards de dollars
09:08
en plus sur des essais nucléaires ?
09:09
Ça, c'est une autre question.
09:10
On sait que l'opinion publique
09:11
américaine est extrêmement importante
09:12
et peut conduire
09:13
à infléchir une politique américaine.
09:16
Mais c'est pour ça,
09:17
cette narrative de la guerre froide
09:18
est très utile
09:19
pour pucer les aidés
09:20
qui ont mené
09:21
à dépenses massives.
09:24
On va continuer.
09:25
Vous savez,
09:25
c'est pareil pour la Chine,
09:26
c'est pareil pour l'Inde,
09:27
c'est pareil pour la Russie.
09:28
C'est-à-dire qu'il faut aussi accepter.
09:30
L'Inde est encore
09:31
une puissance, certes, émergente,
09:33
mais une puissance extrêmement pauvre.
09:35
En tout cas,
09:35
le peuple indien
09:36
est encore extrêmement pauvre.
09:37
Il y a aujourd'hui
09:38
une élite indienne
09:38
qui est en train de se développer.
09:39
Il faudra voir
09:40
si dans les prochaines décennies,
09:41
le peuple indien
09:42
est toujours prêt
09:43
à faire des efforts conséquents
09:44
pour augmenter
09:45
l'arsenal militaire indien.
09:46
On va continuer
09:47
de parler de Donald Trump notamment
09:48
et même de l'anti-Trump,
09:50
Zoran Mandani,
09:51
qui sera peut-être élu aujourd'hui
09:53
maire de New York.
09:54
Il est en tout point
09:54
opposé à Donald Trump.
09:56
On en parle avec vous,
09:57
Sébastien Ligné
09:58
et Xenia Fedorova
09:59
dans Europe 1 Info.
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