- il y a 19 heures
Ce mardi 14 octobre, Emmanuel Vignon, président de Theodo Data & AI, Erik Campanini, associé chez Alixio Group, et Stéphane Roder, président d'AI Builders, sont revenus sur la guerre informationnelle des GAFAM, la bataille entre OpenAI et Google concernant l'industrialisation des agents IA, et la menace de suppression d'emploi, dans l'émission Tech&Co Business présentée par Frédéric Simottel. Tech&Co Business est à voir ou écouter le mardi sur BFM Business.
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00:00BFM Business présente Tech & Co Business, le magazine de l'accélération digitale, Frédéric Simotel.
00:13Allez c'est parti, décryptage de l'actualité et intelligence artificielle, sans plus attendre on va rentrer dans le vif des sujets parce qu'il y a beaucoup de choses à dire avec nos invités, je vous les présente tout de suite, Stéphane Rodeur, bonjour Stéphane.
00:23Bonjour Frédéric, président d'AI Builders, Emmanuel Vignon, président de Theodo Data IA, bonjour Frédéric, et bonjour Eric Campagnini, associé chez Addiction Group.
00:36Messieurs, on a plusieurs sujets, on a la guerre des GAFAM contre la France, on a industrialisé les agents IA entreprises, on a vu la bataille Open IA, l'IA qui continue à supprimer, enfin on pense que ça va supprimer beaucoup d'emplois, mais là c'est le Sénat américain qui le dit.
00:50Et puis j'aimerais bien qu'on trouve un moment pour parler des processeurs, parce qu'il y a des processeurs et cette industrie circulaire où Open IA, NVIDIA investit dans Open IA, qui investit dans Oracle, qui lui-même rachète des processeurs NVIDIA, enfin voilà, ça tourne un peu en rond tout ça, on va essayer de comprendre.
01:04La guerre des GAFAM contre la France à cause du RGPD.
01:12En fait, c'est une tendance de fond qui...
01:16Je prends ça, mais voilà, on voit qu'il y a vraiment...
01:19En fait, c'est un peu un sujet de fond, c'est pas forcément...
01:21Enfin, il y a quelques actualités qui ont eu lieu...
01:23Gémini sort, Gémini de Google sort, mais sans...
01:25La France n'est pas concernée...
01:27Oui, alors justement, en fait, pour moi, ça démarre vraiment, ça s'accélère vraiment au mois d'août, avec Trump qui encore nous fait le coup des droits de douane, en disant, bah, ceux qui vont...
01:37Enfin, les pays qui vont embêter les grands massolants américains, je vais leur mettre des droits de douane.
01:42Ça, c'était autour du 25 août, il y a eu déjà des sorties comme ça.
01:45Et puis après, on a eu plusieurs choses, on a eu la CNIL qui est sortie un peu du jeu, un peu sortie du bois, pour faire ce qu'ils sont censés faire, en fait, c'est-à-dire mettre des amendes dès lors qu'il y a des entreprises qui ne respectent pas un certain nombre de textes.
01:58Autour notamment du RGPD ?
02:00Autour du RGPD. Alors, c'est pas tellement le RGPD, il y a surtout E-Privacy, la directive E-Privacy, qui est une ancienne directive qui régit le fonctionnement des cookies.
02:08Et donc là, c'est Yahoo qui en fait les frais.
02:14Et puis un peu plus tôt aussi, en septembre, il y a eu Google et Shein.
02:19Shein, je crois qu'on ne dit pas Shine.
02:20Ou Shein, Shein.
02:21Ouais, Shein.
02:22On se levé le I en même temps.
02:24Voilà, Shine, qui écope d'amendes record, 325 millions pour Google et 150 millions pour Shine.
02:32On a Ken Walker, qui est un des porte-parole de Google, qui, début octobre, s'exprime en disant, bon, c'est dommage, la France se prive de nouvelles fonctionnalités.
02:46On a Apple, qui demande tout simplement la suppression du DMA, qui est aussi un des textes.
02:51Qui sort des fonctions, notamment en traduction, mais partout, sauf en France.
02:54Voilà, exactement.
02:55En fait, ils menacent.
02:56Ils disent, si il y a le DMA, désolé, je ne vous aurai pas la traduction.
02:59Qu'est-ce qu'on va faire alors ?
03:01En fait, je pense qu'il ne faut pas non plus être complètement naïf sur le sujet.
03:07Moi, je suis plutôt...
03:08Quand je regarde un peu les différents textes de protection qu'il y a en Europe,
03:13je me dis qu'ils sont quand même nécessaires.
03:15Protéger l'espace numérique, protéger les mineurs, contrôler le monopole des, ce qu'on appelle les gatekeepers.
03:22C'est les grands, les Apple, Meta, Google et tout ça, qui ont un pouvoir d'influence extrêmement forte.
03:29Ils peuvent pousser leurs produits au détriment des autres.
03:31Donc, c'est un frein aussi à la concurrence, en tout cas à une concurrence loyale.
03:34Donc, je pense qu'il ne faut pas non plus être extrêmement naïf et se coucher en disant,
03:41non, annulons tout et prenons le mode IA de Google Chrome.
03:45Éric ?
03:46Il faut tenir.
03:48Et la France, c'est un peu en avance, en tout cas, faire de lance par rapport à l'Europe.
03:52Il y a un impératif sociétal, tu l'as dit, effectivement, par rapport à l'usage de nos données.
03:57Donc, ça, c'est la première chose.
03:58Il y a une deuxième chose qui est, cette fermeté réglementaire,
04:01elle peut peut-être amener quand même à avoir des solutions qui émergent,
04:04qui sont privacy by design.
04:06Il y a une question de transparence.
04:07En même temps, on ne les voit pas ressortir, c'est ce qu'on pourrait dire,
04:10mais des acteurs européens pourraient en profiter pour revenir.
04:13Alors, il n'y a pas pour commencer Apple ou Google, mais bon.
04:16Il y a le cadre réglementaire qu'il faut absolument tenir.
04:18Et il y a l'investissement, on en parlera tout à l'heure,
04:20sur, effectivement, l'investissement qu'on peut faire en Europe,
04:22sur les différentes stars en termes de techno,
04:25pour justement pousser des solutions alternatives.
04:27Mais la démonstration qui est faite là,
04:29elle est aussi sur un temps assez long.
04:31On parle de la France, mais il y a l'Espagne aussi,
04:33qui, fin 2023, a intenté contre Meta,
04:35un procès dont le jugement a été rendu la semaine dernière.
04:40Donc, on a un temps naturellement long.
04:42Il faut tenir, effectivement,
04:43quand on a 325 millions de sanctions qui sont données là,
04:47c'est des signaux qui sont importants à donner,
04:49dans un contexte où l'administration Trump, évidemment, ne nous aide pas.
04:52Mais du coup, est-ce qu'on peut être désavantagé, Stéphane Teuture ?
04:56Vous accompagnez toutes ces entreprises,
04:58mais il y a parfois les technos qui se disent,
05:00tiens, en France, par contre, on ne peut pas les utiliser.
05:02Ça poche quand même à un problème de compétitivité,
05:05parce que, d'une part, oui, il faut qu'on ait une réglementation
05:09qui structure quand même les usages.
05:12De l'autre côté, c'est un peu ce que disait Macron en mai,
05:16au moment où ce rassemblement a été voté,
05:19et au moment où les actes ont été votés,
05:23qui disaient, oui, OK, pour l'Europe, c'est bien,
05:25on est bien réglementé, mais il faut que ça soit global,
05:29sinon on a une distorsion de compétitivité.
05:32Et aujourd'hui, c'est un peu le problème,
05:34c'est qu'il va falloir trouver un accord, finalement, mondial
05:38qui permette, en fait, d'avoir,
05:42comme pour le reste, des échanges d'IA,
05:45parce que ne pas pouvoir profiter, nous,
05:48de certains modèles, de certaines fonctionnalités,
05:50ça met en retard aussi l'industrie qui ne peut pas développer...
05:54Donc ça doit être quoi ?
05:54Ça doit être de l'anégo ?
05:56C'est de l'anégo, c'est de l'anégo à un haut niveau, finalement.
06:00Il faut qu'on arrive à faire une instance mondiale,
06:02comme on a pour l'aéronautique des instances mondiales,
06:06ben là, pour l'IA, il va falloir le trouver.
06:07Même sans parler d'instance mondiale,
06:09déjà, si on arrivait à s'entendre au niveau européen,
06:11ce serait déjà pas mal.
06:12Et c'est quand même le cas sur l'IA Act,
06:14sur le DMA, le DSA, qui sont aussi des textes.
06:16Le DSA protège l'espace numérique,
06:19le DMA protège, interdit aux grands acteurs
06:22de faire jouer leur statut de monopole.
06:25Si déjà, on arrive à le faire,
06:27et merci, Éric, de reciter ce qui s'est passé en Espagne aussi,
06:30parce que ça montre que c'est pas que un truc farfelu français.
06:35Voilà, je pense qu'il faut qu'on tienne,
06:37il faut qu'on soit solide là-dedans,
06:39parce que c'est vraiment un enjeu de décision court terme
06:42versus décision long terme.
06:43C'est-à-dire que, forcément, d'un point de vue court terme,
06:46on va se dire, zut, on n'a pas le mot d'IA.
06:48Mais d'un point de vue long terme,
06:49je pense qu'on le regrettera si on lâche.
06:50En même temps, on voit les Etats-Unis,
06:52en tout cas certains Etats américains,
06:54demander une réglementation aux Etats-Unis,
06:57car les citoyens américains, finalement, ont peur.
07:00Le RGPD, on l'a vu arriver,
07:01peu à peu en Californie, puis peu à peu...
07:03Voilà, donc l'équilibre,
07:04il est peut-être en train de se faire Europe-USA,
07:08mais bon, Chine, pas du tout.
07:11Effectivement, il y a deux Etats.
07:12La semaine dernière, où il y a à peu près dix jours,
07:14il y a deux Etats, l'Oregon et le Michigan,
07:17il faudrait vérifier,
07:18deux Etats,
07:20qui ont interdit la collecte de données personnelles,
07:23de données de mobilité,
07:25à partir d'applications sur les téléphones.
07:29Donc ça corrobore aussi le fait
07:30qu'il y a des choses qui se passent
07:31au niveau des Etats américains.
07:32On réveille un peu tout ça.
07:33Trump donne l'illusion qu'il ne se passe rien,
07:37que c'est le libéralisme,
07:39voilà, outrance et tout.
07:41En fait, ce n'est pas si vrai que ça.
07:42Je pense que si on regarde Etat par Etat,
07:44il se passe des choses.
07:45Eric, un dernier mot ?
07:46Et un dernier mot,
07:46on parle beaucoup des données consommateurs,
07:48mais il y a aussi dans l'environnement de travail,
07:51où là, la transparence sur l'utilisation
07:53qui est faite par ces grands acteurs américains
07:55des données des travailleurs
07:57est absolument essentielle,
07:59d'où une notion de dialogue social,
08:01d'où la nécessité, effectivement,
08:02de tenir la position de façon très ferme.
08:04Voilà pour ce sujet-là.
08:05Autre sujet, il y a quelques jours,
08:08c'était l'OpenAI d'FD 2025.
08:11Donc, on a vu,
08:12ils ont lancé une suite complète.
08:13Il y avait plein de choses.
08:15L'un des plus impressionnants,
08:16c'était cette histoire de pouvoir lancer Booking,
08:19enfin, plein d'applications à l'intérieur d'OpenAI.
08:22Et puis, presque en parallèle,
08:23c'était Gemini Entreprise aussi
08:25qui lançait sa nouvelle plateforme.
08:27Qu'est-ce qu'il faut penser de tout ça ?
08:29Alors, on est dans le monde des agents, Stéphane.
08:32Donc, on est en train d'industrialiser l'avance.
08:33En fait, on est à une étape très importante.
08:38On a vu Copilot se lancer il y a maintenant 18 mois
08:41en nous présentant finalement une nouvelle interface
08:44pour l'utilisateur, pour le poste de travail,
08:47pour l'environnement de travail.
08:48Bon, ça n'a pas été très loin
08:50parce que Copilot Studio ne permettait pas de faire grand chose.
08:54Finalement, on avait accès à un modèle,
08:57à de l'Internet et à un SharePoint.
08:59Là, pour le coup, on arrive sur des environnements
09:01dans lequel l'assistant, qu'il soit maintenant
09:04OpenAI, Google, maintenant même Amazon.
09:09Amazon a sorti aussi un assistant
09:11dans lequel on peut créer ses propres agents.
09:14Donc, en fait, on a d'une part la généralisation
09:18de ce concept d'assistant
09:22qui vient s'intégrer au poste de travail
09:25et la généralisation du concept aussi de Self-AI
09:28dans lequel le collaborateur va être en mesure, en fait,
09:33de créer ses propres agents,
09:35agents connectés avec des applications
09:38et des applications internes
09:39que sont les systèmes d'information
09:41et, pourquoi pas, externes.
09:43On parle de connecteurs et on parle de MCP
09:46qui permet, en fait, de faire ces connexions.
09:49Et là, Stéphane, tu citais tous les acteurs,
09:50Microsoft, Google, même Amazon.
09:52Est-ce qu'OpenAI n'est pas en train de...
09:55Enfin, ce qu'ils ont montré au DFD,
09:57ils ne tapent pas un gros coup ?
09:58Ils tapent très fort parce qu'ils ont copié
10:00la meilleure interface qui était celle de N8N, N8N,
10:04qui est vraiment la meilleure interface
10:07drag-and-drop pour construire, en fait,
10:09des workflows avec des agents.
10:11Tout d'un coup, ils arrivent et ils disent
10:12« Ben voilà, nous, on a la même. »
10:14Bon, quand on regarde de près,
10:15on a regardé de près avec iBuilder Research,
10:18eh bien, en fait, pas du tout.
10:19Il n'y a qu'une surface, en fait, effectivement,
10:22on est capable de poser quelques briques.
10:25Mais derrière, ça génère du code
10:26qu'il faut aller faire tourner quelque part.
10:28Donc, c'est un tout début.
10:30Mais ils ont 700 millions d'utilisateurs.
10:33C'est certainement le modèle le plus répandu
10:35dans l'entreprise pour aujourd'hui.
10:38Donc, on ne doute pas un instant
10:40qu'ils fassent un carton.
10:41Celui qui est le mieux placé aujourd'hui,
10:45c'est quand même Microsoft,
10:46avec Windows, avec Office.
10:50Mais on ne comprend pas
10:52pourquoi il ne va pas plus vite,
10:53plus loin avec Copilot,
10:55alors qu'on voit que tout le monde
10:56est en train de se positionner
10:57sur ses fameux assistants.
11:00Oui, parce que Google, c'est ça,
11:01le Google Gemini Entreprise,
11:02c'est un peu ça.
11:04Exactement.
11:04En fait, je ne sais pas
11:05si ça va cartonner, ce truc, parce que...
11:07Gemini Entreprise ou...
11:08Non, le...
11:09Oui, OpenAI, Agent Kit.
11:11Parce qu'en fait, c'est sûr,
11:13ils ont copié N8N,
11:14mais il y en a d'autres
11:15qui avaient copié N8N.
11:17L'interface de N8N
11:18n'est pas forcément unique au monde.
11:21En revanche, on connaît beaucoup
11:24ChatGPT et OpenAI
11:26comme un acteur B2C, en fait.
11:27On l'utilise, il y a quand même
11:28beaucoup, beaucoup d'usages aujourd'hui
11:29qui sont faits pour le quotidien
11:33des particuliers.
11:35Je trouve qu'OpenAI est moins impliqué
11:37et moins présent en B2B
11:39dans l'entreprise
11:40que ne l'est Microsoft,
11:42Google,
11:44voire même Mistral.
11:45Là, on voit qu'ils essayent
11:47de jouer sur les deux tableaux
11:47et ce n'est pas la première fois
11:48qu'ils essayent de jouer
11:49sur les deux tableaux.
11:50Il y a à peu près un an,
11:52OpenAI avait sorti
11:54une équipe de consulting
11:56un peu pour essayer
11:57de transformer un peu
11:58les processus internes
11:59de l'entreprise
12:00ou des choses comme ça.
12:01Et puis finalement,
12:02bon, ça n'avait pas trop marché
12:02comme ça ne veut pas forcément dire
12:04qu'ils sont mauvais,
12:04mais il y a beaucoup de choses
12:05dans ces startups qu'on teste
12:06et puis on se rend compte
12:07si ça ne marche pas.
12:09Donc voilà,
12:09je ne sais pas
12:10si ça va véritablement fonctionner.
12:12Et puis le deuxième problème
12:13que je vois là-dessus,
12:14c'est qu'on commence
12:15à donner beaucoup de choses
12:16à OpenAI.
12:16Si on donnait à OpenAI
12:18la capacité à transformer
12:19complètement les processus
12:20internes de l'entreprise,
12:22en fait,
12:22on ferait encore un pas
12:23dans la dépendance profonde
12:24en tant qu'utilisateur,
12:26en tant que client,
12:26on ferait un pas
12:27dans la dépendance profonde
12:28à OpenAI.
12:29Et je pense qu'aujourd'hui...
12:30On l'a su faire
12:30dans les autres années
12:31avec Windows.
12:32Oui, mais aujourd'hui,
12:32il y a une prise de conscience
12:34aussi de ça
12:35et les entreprises
12:35cherchent à en sortir
12:36ou en tout cas
12:37de limiter un peu
12:37le risque de dépendance
12:38à un seul et unique acteur.
12:39Eric et Stéphane.
12:40Je te rejoins.
12:41La vision,
12:41elle est très intéressante.
12:43Le côté industrialisé
12:44est très intéressant.
12:45Je ne suis pas complètement
12:46convaincu de la partie
12:47self-AI.
12:48Enfin, rappelez-vous,
12:49les promesses de self-BI
12:50où chacun allait chercher
12:51les données,
12:52recomposer, etc.
12:53Ça, j'y crois pas.
12:54Ça va rester entre les mains
12:56d'un certain nombre
12:57d'acteurs dans l'entreprise.
12:59C'est aussi l'occasion
13:00pour la DSI
13:00de reprendre véritablement
13:01la main par rapport
13:02à ces sujets-là.
13:03Maintenant,
13:03les cas d'usage,
13:04ils sont là.
13:05Ne serait-ce que dans les DRH,
13:06on compte plus de 70 cas d'usage
13:08d'applications très concrètes
13:09sur le sujet.
13:10Les gains de productivité,
13:11les promesses
13:12sont assez intéressantes.
13:13Il y a une étude
13:13qui est parue en juin 2025
13:14qui dit qu'entre 2018
13:16et 2022,
13:17les gains de productivité,
13:18notamment dans les services
13:19financiers,
13:20plus 7%.
13:20Entre 2018 et 2024,
13:23plus 27%.
13:24Donc, les gains de productivité
13:25derrière,
13:25ils sont là.
13:26L'espérance,
13:27ils sont là.
13:27On a les mêmes études
13:28qui disent que 95% des...
13:30Mais tout à fait.
13:31C'est là où je veux en venir.
13:32C'est que pour l'instant,
13:33on est encore dans une promesse
13:34qui se structure.
13:35Le sujet n'est pas nouveau.
13:36Les GPT spécialisés,
13:37ça fait plus d'un an
13:38qu'on en parle.
13:39Et donc,
13:39la bascule va être intéressante.
13:40Ce que tu dis sur OpenAI,
13:42B2C,
13:43entrer dans le marché B2B,
13:44c'est comme Google à l'époque,
13:45quand ils allaient chercher
13:46la Google Search,
13:47qui n'a pas marché du tout.
13:48Mais ils ont essayé
13:49de s'implanter là-dessus.
13:50Donc,
13:51je serais assez prudent aussi
13:52sur l'impact réel
13:53d'OpenAI
13:54dans le monde de l'entreprise.
13:55Non,
13:55puis tu parlais
13:56des gains de productivité,
13:57mais souvent,
13:57on ne peut pas.
13:58Moi,
13:59à titre personnel,
14:00je gagne beaucoup de temps
14:02en utilisant
14:03ChatGPT,
14:04Perplexity,
14:05ces outils-là.
14:06Maintenant,
14:06me dire
14:07qu'est-ce que je gagne
14:07en productivité,
14:09c'est difficile.
14:10En fait,
14:10on revient sur ce que c'est incapable.
14:11Alors que sur des services
14:12de relations clients,
14:13on va dire,
14:14avant,
14:14je traitais 4 dossiers par jour,
14:16aujourd'hui,
14:16j'en traite 8.
14:18Là,
14:18il y a d'autres sujets.
14:20Là,
14:20aujourd'hui,
14:20pour nous,
14:21c'est un peu plus compliqué.
14:21Oui,
14:22je pense,
14:22je veux revenir sur ce qui a été dit,
14:25je pense qu'il faut bien faire la différence
14:26entre le poste de travail
14:28et l'environnement de travail
14:29dans lequel l'assistant
14:31va pouvoir être augmenté
14:33par des agents spécifiques
14:35qui vont venir faire
14:36quelques tâches
14:37du collaborateur
14:38et les process de l'entreprise.
14:41C'est deux choses différentes.
14:42Les process sont totalement transversaux
14:45à l'entreprise
14:45et ne pourront être traités,
14:47effectivement,
14:47comme tu disais,
14:48Eric,
14:49que par des entités spécialisées,
14:51que ce soit le data office,
14:53ou l'ADSI.
14:54Par contre,
14:55on cherche,
14:56avec le CLFI,
14:58à aller prendre
14:59toute la partie long tail
15:00des cas d'usage,
15:02les cas d'usage
15:02à petit ROI,
15:05sur lequel,
15:06en fait,
15:06on ne peut pas mettre
15:07un data office,
15:08ça coûte trop cher.
15:09Donc,
15:09en fait,
15:09on le délègue aux collaborateurs.
15:11On a une émergence
15:12avec beaucoup d'entropie.
15:14Ça part dans tous les sens,
15:15effectivement.
15:16Après,
15:16on charge
15:17au data office local,
15:20du métier,
15:21de faire part des choses.
15:22Et c'est ça qui est en train
15:23de s'installer.
15:24Exactement.
15:24Je suis tout à fait d'accord
15:25avec toi sur le côté long tail.
15:27J'aime beaucoup l'idée.
15:29Et ça soulève un problème
15:30que n'adresse absolument pas
15:31aujourd'hui N8N
15:32et encore moins
15:34le nouvel Agent Kit
15:36d'OpenAI.
15:36c'est qu'il n'y a pas de solution
15:37pour gouverner ces choses-là.
15:39C'est-à-dire qu'on va se retrouver
15:40à un moment donné
15:40avec 10,
15:4120,
15:4250,
15:42100,
15:42500 agents
15:43qui, chacun,
15:45vont faire une petite chose
15:46dans les RH,
15:46une petite chose dans la finance,
15:48une petite chose pour les équipes
15:49commerciales.
15:50Mais si on n'est pas capable
15:50de gouverner,
15:51s'il n'y a pas d'outillage
15:52pour les gouverner,
15:54contrôler le coût,
15:55contrôler les hallucinations,
15:56etc.,
15:56des choses comme ça,
15:57en fait,
15:58ça ne pourra jamais se déployer.
15:58Je reviens juste
16:00sur l'autre sujet
16:01de la Gemini Entreprise,
16:02il n'y a pas un peu de ça ?
16:03Il y a un orchestrateur
16:03dans tout ça ?
16:04Oui,
16:05mais je ne sais pas.
16:06Enfin,
16:07la Gemini Entreprise
16:07est sortie vraiment...
16:09D'abord,
16:09c'est un rebranding.
16:12Les outils existaient,
16:14ADK,
16:15Agent Kit
16:16et tout ça,
16:16Agent Space,
16:17pardon.
16:18C'est des choses
16:18qui existaient déjà,
16:19qui étaient sorties
16:19il y a quelques mois.
16:20Donc,
16:20c'est beaucoup un rebranding.
16:23Je parle à nos amis de Google
16:25cet après-midi
16:27pour spécifiquement
16:28comprendre en détail
16:30ce qui se passe à l'intérieur.
16:31Je ne suis pas certain
16:32qu'il y a énormément de choses
16:32sur la partie gouvernance.
16:34Vraiment,
16:34la partie gouvernance
16:35comme un DSI
16:36arriverait à gouverner
16:37son parc informatique.
16:38Et pour le coup,
16:38ça pose la question
16:39du rôle du manager.
16:40C'est Benioff
16:41qui disait en début d'année
16:42côté Salesforce
16:43qu'on est la dernière génération
16:45à n'avoir managé
16:45que des humains.
16:47Là,
16:47il y a un vrai sujet
16:48entre l'assistant miracle
16:49et le collègue un peu encombrant
16:51dont on ne sait pas trop
16:52quoi faire
16:52de cette succession d'agents.
16:54Là,
16:54il y a quelque chose
16:55vraiment à faire
16:55côté manager.
16:56C'est Moderna.
16:57La CHEF RH
16:58elle est aussi
16:59CHEF AI.
17:00Aujourd'hui,
17:01la vision des entreprises
17:02c'est exactement celle-là.
17:03On ne sait pas
17:04où va atterrir
17:06finalement la bonne plateforme.
17:07Quelle va être
17:08la bonne plateforme ?
17:09Par contre,
17:09ce que l'on sait
17:10c'est qu'on doit
17:11dès aujourd'hui
17:12mettre en place
17:13ces nouveaux process
17:15en fait de gouvernance,
17:17d'acceptation,
17:18de validation,
17:19de gestion
17:20des droits d'accès.
17:22Et c'est ça
17:22qui est important
17:23plutôt que la partie technique.
17:24Autre sujet,
17:28on parle évidemment
17:29beaucoup de cette IA
17:30qui pourrait supprimer
17:31des emplois.
17:32On pourrait sortir,
17:33il y a plein d'études.
17:34J'entendais encore
17:35cette semaine
17:35c'est John Chambers
17:36son ancien patron de Cisco
17:37qui dit oui
17:38ça va supprimer
17:38des emplois,
17:39etc.
17:40Là c'est quand même
17:40l'IA qui,
17:41c'est le Sénat américain
17:42pardon,
17:43qui dit que l'IA
17:45pourrait supprimer,
17:46ils ont chiffré ça,
17:46100 millions d'emplois
17:47et ils mettent carrément
17:49des propositions derrière
17:51à storer une taxe robot,
17:52partager des profits,
17:53réorienter les temps de travail,
17:55faire des semaines
17:55de 32 heures,
17:56renforcer la voie
17:57des travailleurs
17:58dans la régulation
17:58de l'IA.
17:59Il y a beaucoup
17:59de choses comme ça.
18:02C'est un peu...
18:03Moi ça me rappelle
18:04beaucoup les syndicats
18:06dans les années 90-90
18:07vis-à-vis de la robotique.
18:08On a exactement
18:09le même discours.
18:10Ce qu'il faut bien voir
18:11c'est quand on regarde
18:11de plus près
18:12qui dirige cette commission
18:14au Sénat américain,
18:15c'est le jeune
18:16Bernie Sanders.
18:17et on ne peut pas...
18:20Jeune c'est ironique.
18:22Ah peut-être, oui.
18:24Quelques années
18:25de Sénat derrière lui.
18:27Et la première chose
18:28que ça va supprimer
18:29selon eux
18:30c'est les gens
18:30dans les fast-foods.
18:31Donc en fait,
18:32je ne suis pas sûr
18:32qu'ils aient bien compris
18:33exactement de quoi on parle
18:35et il y a un petit côté
18:37réactionnaire
18:38dans cette façon
18:41de voir les choses.
18:42Oui, c'est vrai
18:42que ça va supprimer
18:43les emplois.
18:44Encore une fois,
18:44la bureautique,
18:45c'est 10%
18:46des collaborateurs.
18:49Là, on ne va pas
18:50y échapper.
18:52J.P. Morgane
18:53parle de 15%.
18:54Maintenant,
18:56il faut regarder
18:56par rapport
18:57à l'ensemble
18:58des collaborateurs.
18:58Moi, je suis plus inquiet
18:59sur les juniors.
19:02Parce qu'en fait,
19:04le pied à l'étrier
19:05où on leur faisait
19:05un peu les tâches
19:06rébarbatives
19:07pour qu'ils se musclent
19:08un peu tout ça,
19:09c'est lié à qui ne le fait plus.
19:11Les premières années
19:12en cabinet d'avocat,
19:13on lit des documents.
19:14on lit des jugements
19:18qui ont été faits
19:19sur les dernières années
19:19pour comprendre
19:20la jurisprudence.
19:21On les analyse,
19:21on fait des notes
19:22de synthèse,
19:22des choses comme ça.
19:23Ça, c'est des choses
19:24qui prenaient plusieurs jours
19:25quand c'était fait
19:26par un humain.
19:28Aujourd'hui,
19:28en quelques secondes,
19:29une intelligence artificielle
19:30le fait très bien.
19:31Il y a beaucoup de métiers
19:32comme ça
19:32qui sont concernés.
19:34Il y avait déjà eu
19:35une étude...
19:37C'est Accenture,
19:38alors peut-être ?
19:38Accenture,
19:39dire on supprime...
19:40Voilà.
19:40Je sais que ces chiffres-là
19:42c'est Accenture,
19:42donc pour le dire...
19:43C'est très vrai.
19:43Accenture dit
19:44on a supprimé 12 000 postes
19:46ou on ne renouvelera pas
19:47de 12 000 postes
19:49en tout cas
19:49parce qu'à cause de l'IA.
19:50Bon, après,
19:51on sait qu'en ce moment
19:53pour les ESL...
19:54Mais IBM l'avait fait
19:54en 2015.
19:55Enfin, ils le font toujours.
19:57Accenture dit
19:58parce qu'il y a des gens
19:59qu'on ne pourra pas
20:00former à l'IA
20:00alors qu'on a l'impression
20:02que l'IA
20:03c'est quand même facile
20:03à utiliser.
20:05Non, c'est pas vrai.
20:07Eric et puis...
20:08Ce qui est intéressant
20:09c'est que tu disais,
20:09Frédéric,
20:09il y a plein d'études
20:10qui sortent comme ça.
20:11Le World Economic Forum
20:12a sorti une étude
20:13en janvier 2025
20:14qui dit qu'il va y avoir
20:15170 millions
20:17de créations d'emplois
20:18d'ici 2030,
20:1992 millions
20:20d'emplois déplacés
20:22et donc qu'on aurait
20:23un solde de nette
20:23de 70 millions
20:24par rapport aux 100 millions
20:25de destructions d'emplois
20:26données par le Sénat américain.
20:28Deux choses.
20:29Un,
20:29c'est un contre-pied,
20:30je trouve,
20:31ce rapport du Sénat
20:32à une sorte d'angélisme,
20:34d'hyper-enthousiasme
20:36américain en ce moment
20:37de la part
20:37de l'administration Trump
20:38sur, effectivement,
20:40cet oligopole tech.
20:43Qui maintient.
20:44Mais sinon,
20:44il sera les 1 200 milliards
20:46investis dans cet oligopole.
20:48Sinon,
20:49les États-Unis
20:49sont en récession.
20:50Ils sont à 0,5 milliards.
20:51Il y a une sorte d'enthousiasme là.
20:53Donc, très bien.
20:54Je ne conteste pas ça du tout.
20:55Ce que je dis simplement,
20:56c'est que moi,
20:56je ne crois pas
20:57à cette job apocalypse
20:59qu'on nous annonce.
21:00Par contre,
21:00il y a un vrai décalage
21:02dans les compétences
21:03et dans l'accompagnement
21:04des travailleurs
21:05pour embrasser
21:06de nouvelles compétences
21:07liées à l'intelligence artificielle.
21:09Et c'est cette mobilité interne.
21:11Il y en a une responsabilité collective.
21:13Alors,
21:13on peut la gérer
21:13de façon plus institutionnelle,
21:16plus politique.
21:16Mais aussi,
21:17les entreprises
21:17ont une responsabilité
21:19dans la gestion des emplois,
21:21des parcours professionnels
21:22et de travailler cette mobilité
21:23et de l'anticiper.
21:24Et c'est ce qu'ils ont commencé à faire.
21:26Donc, ça, c'est très bien.
21:27Mais c'est vraiment ça
21:28qui est en jeu.
21:29Moins que le job apocalypse
21:30qu'on nous annonce là
21:31avec le fond.
21:32Stéphane Emmanuel.
21:33On a une vraie prise de conscience
21:35dans les entreprises aujourd'hui
21:36de la nécessité absolue
21:39de former
21:39et d'accompagner
21:41le changement
21:42des collaborateurs
21:44et de leurs compétences.
21:45Donc là,
21:46on est en plein dedans.
21:48Et moi,
21:48je pense que la prise de conscience
21:49est là.
21:51et que pour le coup,
21:52les gros groupes,
21:53en tout cas,
21:54ont bien pris le pli.
21:55Moi,
21:55ce qui m'inquiète le plus,
21:56c'est les ETI.
21:58Les entreprises de taille intermédiaire,
21:59aujourd'hui,
22:00regardent un peu...
22:01Qui ont le nez dans le guidon
22:02dans leur métier.
22:03Malheureusement,
22:04elles ont le nez dans le guidon.
22:05Mais pour celles
22:07qui peut-être
22:08auraient les moyens,
22:09on en voit
22:10très, très, très peu,
22:12en fait,
22:12prendre le virage
22:13et surtout pour leurs collaborateurs.
22:16Ils vont avoir
22:17un énorme gap.
22:18Emmanuel,
22:18je pense qu'en fait,
22:20quand tu dis
22:20il faut accompagner
22:22les gens
22:22à la formation,
22:24dans la manière
22:25dont ces choses-là
22:27sont dites,
22:28et effectivement,
22:28c'est un discours ambiant,
22:29on donne l'impression
22:30que le collaborateur,
22:31il a juste à attendre
22:32que l'entreprise
22:33fasse des formations
22:34ou libère du temps.
22:36Et en fait,
22:36moi,
22:36je pense que ça ne marchera pas.
22:38C'est toujours pareil.
22:39En France,
22:39on a toujours l'impression
22:39qu'il y a papa et maman
22:40qui vont gérer
22:41les problèmes
22:42qu'on va avoir au quotidien.
22:43En fait,
22:43s'il n'y a pas
22:43une prise de conscience
22:44de l'individu,
22:46et ça,
22:46ça va de 10 ans
22:47à 77 ans,
22:48s'il n'y a pas
22:48une prise de conscience
22:49de l'individu,
22:50qu'en fait,
22:51il y a des trucs
22:51qui vont changer.
22:52Moi,
22:52ce que je dis à chacun,
22:53c'est de regarder,
22:53quand on m'en parle
22:54dans n'importe quel métier,
22:56je dis,
22:56écoute,
22:56regarde toutes tes tâches
22:57et tu vois lesquelles
22:58peuvent être faites par l'IA.
22:59Si tu fais du pain,
23:01peut-être un rebond un jour,
23:03mais par contre,
23:04si tu es avocat,
23:06il y a quand même
23:07carrément des tâches.
23:08Moi,
23:09j'ai un fils
23:09qui a la chance
23:10d'être étudiant à HEC.
23:12Alors,
23:13on dit toujours
23:13HEC,
23:13c'est génial,
23:15tu trouveras un job,
23:15machin,
23:16mais en fait,
23:16moi,
23:17je lui dis,
23:17mais regarde,
23:18regarde ce qui se passe
23:19dans l'IA,
23:19parce que peut-être
23:20que les jobs
23:20que les diplômés d'HEC
23:23ont eu il y a 3-4 ans,
23:24en fait,
23:24ils n'existeront plus
23:25ou ils seront
23:26complètement différents
23:26et donc,
23:27si tu arrives
23:27avec le même frame
23:28qu'il y a 3-4 ans,
23:30ça ne marchera plus.
23:31Donc,
23:32moi,
23:33c'est comme ça que je vois.
23:37si le BSI,
23:37c'est l'organisme UK
23:38qui fait les normes
23:40ou les certifications,
23:42ils disent,
23:43il y a plein de chiffres
23:43qui sont passionnants.
23:44Un quart des patrons
23:46disent qu'ils réfléchissent
23:47à ne pas embaucher
23:49au profit
23:50d'une intelligence artificielle.
23:52Un quart des patrons
23:54disent que,
23:55en fait,
23:55les tâches d'un collaborateur
23:56qui vient de rentrer
23:57peuvent être faites
23:57par un IA,
23:58etc.
23:58Ça,
23:59c'est des chiffres
23:59qu'on ne voyait pas trop.
24:00Je me méfie toujours
24:01des études
24:03et notamment des chiffres
24:03dans l'absolu,
24:04mais ce qu'il faut,
24:04c'est voir l'évolution
24:05de ces chiffres-là.
24:06Il y a un an,
24:07deux ans,
24:07trois ans,
24:07on ne parlait pas
24:08de ce truc-là.
24:09D'ailleurs,
24:09c'est ce qui se passe.
24:09Moi,
24:10j'entends beaucoup
24:10d'entreprises
24:10qui disent
24:11quand on crée
24:12une fiche de poste
24:13pour recruter quelqu'un,
24:14le réflexe de l'ARH
24:15ou du métier,
24:16c'est de dire,
24:16attends,
24:17qu'est-ce qui,
24:17dans tout ça,
24:18définis-moi les huit missions,
24:21est-ce qu'il y en a
24:22une, deux, trois,
24:23quatre, cinq, six,
24:23sept ou huit
24:24qui peuvent être faites
24:24par une IA ?
24:25Et c'est là où on dit,
24:25peut-être que le profil
24:27va complètement...
24:27Et finalement,
24:28on va chercher
24:28un autre profil,
24:29on va recruter quand même
24:29et chercher un autre profil.
24:30Je voulais vous écouter
24:32aussi sur une dernière,
24:33enfin,
24:34une dernière actue,
24:34une dernière tendance
24:35là en ce moment,
24:36c'est cette industrie circulaire,
24:38ce business circulaire.
24:40Aujourd'hui,
24:41je l'ai rapidement dit
24:41tout à l'heure,
24:42donc là,
24:42on a AMD
24:43qui a signé avec OpenAI,
24:47avec peut-être
24:48prise de participation,
24:50OpenAI
24:50qui signe avec Nvidia,
24:52du coup,
24:52ils ont de l'argent,
24:53donc du coup,
24:53OpenAI investit
24:54dans Oracle
24:54pour son infrastructure
24:56et du coup,
24:57Oracle rachète du Nvidia,
24:58enfin voilà,
24:59il y a tous ces trucs,
25:00il y a IBM
25:00qui arrive avec Nvidia,
25:02on a un peu
25:03ce business circulaire
25:04qui se met en place
25:06et Eric,
25:07ton regard de tout ça,
25:08alors,
25:08on ne parle pas d'une bulle,
25:10pourquoi pas,
25:11c'est vrai qu'il y a
25:11quelques éléments
25:12qui nous rappellent tout ça,
25:13des survalorisations,
25:15enfin,
25:15ça nous rappelle un peu
25:16la bulle de mars 2000,
25:18bon,
25:18il y a quand même
25:19des choses un peu différentes,
25:20c'est qu'il y a quand même
25:20des gens qui ont du chiffre d'affaires,
25:23on a tiré les leçons
25:24de tout ça,
25:24mais voilà,
25:25quel est ton regard
25:26par rapport à tout ça ?
25:27Tu parlais de ton fils
25:28qui est HEC,
25:29c'est un bel exemple
25:30d'économie circulaire,
25:31en fait,
25:31c'est que chacun se nourrit
25:32d'un des autres,
25:33etc.,
25:33donc ça fait formidable.
25:35Et que personne n'intéresse
25:36que l'autre,
25:36il y en a un qui se casse
25:37à la figure ?
25:38Et que personne n'a intérêt.
25:38Alors,
25:39ce qui est intéressant quand même,
25:40c'est que vous avez vu
25:40que Salman Mann a commencé
25:42à ouvrir un peu la porte
25:42du côté de la Commission européenne,
25:44à prendre quelques contacts
25:45pour dire,
25:45tiens,
25:46ce serait quand même intéressant
25:46que vous regardiez
25:47parce que les positions dominantes
25:48de Microsoft et autres
25:49sont un peu bizarres,
25:50Donc,
25:51tout ça est un jeu
25:51petit mottre entre amis,
25:53ça c'est une chose.
25:54Maintenant,
25:55ce qui est sûr,
25:56c'est qu'à chaque révolution industrielle,
25:57de toute façon,
25:58il y a un petit nombre d'acteurs
25:59qui prennent la main
26:00sur l'infrastructure,
26:01qui imposent les normes,
26:02qui imposent les prix,
26:03qui imposent les priorités.
26:05C'est ultra-capitalistique.
26:07Salman Mann dit du même
26:08que everything starts with compute,
26:09donc c'est la puissance de calcul
26:11qui est au cœur de tout ça
26:12et qui nécessite
26:13des investissements
26:14absolument massifs.
26:15Donc,
26:16on pourrait se réjouir de ça.
26:17L'inconvénient,
26:18c'est que c'est entre
26:18quelques acteurs américains
26:20dans un contexte
26:21où, on l'a dit tout à l'heure,
26:22le respect de la priorité sociétale,
26:25du travailleur, etc.,
26:26ne sont pas au rendez-vous,
26:27donc on peut s'inquiéter de ça.
26:29J'ai trouvé intéressant
26:29de regarder
26:30les différents oligopoles
26:31qu'on a pu voir jusque-là.
26:33Tu as IBM,
26:34tu avais AT&T,
26:35dans le pétrole,
26:37les Seven Sisters
26:38avec les différents BP,
26:40Exxon, etc.
26:41Chaque fois,
26:42ces oligopoles
26:42se sont mis en place,
26:44ça a accéléré le marché.
26:45Et à un moment donné
26:46ou à un autre,
26:46il y a eu une loi antitrust
26:48et il y a eu l'émergence
26:49d'un ou deux acteurs
26:50en arrière.
26:51Donc, aujourd'hui,
26:51cette loi antitrust,
26:52on pourrait imaginer
26:53qu'avec la partie RGPD,
26:54DMA, etc.,
26:55on a des éléments,
26:56on l'a dit,
26:57il faut tenir position,
26:57ça ne va pas être facile.
26:58Et derrière,
26:59se pose la question
27:00de notre capacité collective,
27:01ne serait-ce qu'au niveau européen,
27:02à investir massivement.
27:04Stéphane ?
27:05Je pense qu'effectivement,
27:06il y a une vraie nécessité,
27:08maintenant,
27:09urgence
27:10à investir en Europe,
27:12notamment sur la partie
27:13infrastructure et processeurs.
27:15C'est un peu ce que...
27:17Oui, parce que ça,
27:18quoi qu'il arrive,
27:18on s'en resservira.
27:19Même s'il y a un ralentissement
27:21du marché,
27:21il y a un moment...
27:22C'est pas ça,
27:22c'est qu'on est face
27:23à un univers totalement
27:26déréglementé
27:26et extrêmement libéral
27:28dans lequel,
27:29du jour au lendemain,
27:30on peut te dire,
27:31ben non,
27:31à toi,
27:32c'est tellement stratégique
27:33que je ne te donne pas
27:34de processeurs
27:35et que toi,
27:36tu n'as pas d'autres ressources
27:37avec les deux sources américaines,
27:39AMD et Nvidia,
27:40tu te retrouves finalement
27:42incapable de faire tourner
27:43tes modèles
27:45et ton économie.
27:46Parce qu'encore une fois,
27:48si aujourd'hui,
27:49on t'enlève Internet,
27:51toute ton économie s'arrête.
27:53Demain,
27:54on t'enlève des processeurs
27:56Nvidia et AMD,
27:58toute ton économie
27:59va s'arrêter.
28:00Donc,
28:00on ne peut pas rester comme ça.
28:01Cette analyse
28:05sur le financement...
28:07Il y a un très beau schéma,
28:08je ne sais plus où est sorti ce schéma.
28:09Oui,
28:09ce schéma,
28:10c'est Morgan Stanley.
28:11Morgan Stanley,
28:12donc,
28:12allez chercher...
28:14Justement,
28:16tout ce business circulaire,
28:17l'investissement d'oracle...
28:17Un peu de spaghetti,
28:18en fait.
28:18C'est un peu de spaghetti,
28:19mais en fait,
28:19il se comprend assez bien.
28:20En fait,
28:20on a des flux descendants de business
28:22et des flux remontants de financement.
28:24Essentiellement,
28:25c'est comme ça qu'on peut l'analyser.
28:26C'est-à-dire qu'en gros,
28:27OpenAI achète à Microsoft,
28:29Oracle, Nvidia,
28:30et puis derrière,
28:31Nvidia investit.
28:31Microsoft investit dans OpenAI,
28:32Microsoft investit dans OpenAI
28:33pour faire en sorte
28:34que toute cette boucle s'alimente.
28:36Et en fait,
28:37il y a des fonds
28:37qui sont tous les mêmes
28:38pour les uns et les autres,
28:39enfin,
28:39les fonds qui investissent aussi.
28:40Alors, bien sûr,
28:40tout ça,
28:41il y a tous les fonds.
28:41Mais en fait,
28:42ce qui est intéressant,
28:43c'est que je fais un parallèle
28:43avec un circuit électrique.
28:46Quand on a un circuit électrique
28:47qui boucle
28:48et quand il y a zéro résistance,
28:50ça fait un court circuit.
28:51Et en fait,
28:51l'intensité devient infinie.
28:53Les lois physiques,
28:54la loi d'Ohm,
28:55Ugaleri,
28:55tout ça,
28:56ça fait que ça devient fini.
28:57Là,
28:57le risque,
28:58et Samalpan le dit un peu aussi,
29:00le risque,
29:00c'est que cette bulle,
29:01en fait,
29:01elle ne fait que s'accélérer.
29:02C'est-à-dire qu'on achète encore plus,
29:04on finance encore plus,
29:04on achète encore plus,
29:05on finance encore plus,
29:06on achète encore plus.
29:06Et donc,
29:07cette boucle,
29:07elle ne fait que tourner
29:08de plus en plus rapidement.
29:09La dernière fois qu'on a eu ça,
29:10c'était la bulle Internet,
29:11quand même,
29:12il y a 20 ans.
29:13Et on a vu que ça,
29:14c'est pas forcément
29:14très bien terminé.
29:15Donc,
29:16il faudrait mettre un peu,
29:17si je reprends le parallèle
29:18avec le cercle électrique,
29:19il faudrait mettre un peu
29:19de résistance,
29:20un peu de résistance,
29:21des lois antitrusts,
29:22ou des choses simples.
29:22Ce serait quoi,
29:22pour terminer ?
29:23Des lois antitrusts,
29:23par exemple,
29:24ou des choses comme ça,
29:24ou quelque chose qui fait
29:25qu'on évite.
29:26On revient un peu,
29:27voilà,
29:27au chemin de production.
29:28Après,
29:28moi,
29:28je ne sais pas,
29:30je pense qu'on a plusieurs moyens
29:31de mettre des résistances,
29:32mais aujourd'hui,
29:33ça tourne de plus en plus vite.
29:35Voilà,
29:35l'IA,
29:36un mécano technologique,
29:37capitalistique,
29:38c'est ce que je titrerai
29:39pour cette séquence.
29:40Merci à tous les trois,
29:40Stéphane Rodeur,
29:41président d'IA Builders,
29:43Emmanuel Vignon,
29:43président de Theodo Data et IA,
29:45et Eric Campanini,
29:46associé chez Alixio Group.
29:48Vous accompagnez tous les trois,
29:49les entreprises,
29:50évidemment,
29:50sur leurs enjeux de data,
29:52d'IA,
29:52de formation,
29:53parce que la formation,
29:54ça c'est important,
29:54et même si on a cet effet bulle
29:56qui est en train de se remonter,
29:57il ne s'agit pas de ralentir quand même,
29:58parce que quoi qu'il arrive,
29:59même si ça casse un peu aux Etats-Unis,
30:01en Europe,
30:02il faut qu'on continue à dérouler.
30:04Merci à tous les trois,
30:05merci de nous avoir suivis,
30:06excellente semaine sur BFM Business,
30:08les meilleurs moments,
30:09évidemment,
30:09on les retrouve sur les réseaux sociaux,
30:10sur les podcasts,
30:11avec,
30:12on en avait en début d'émission,
30:13le chercheur Stéphane Mala,
30:15médaille d'or du CNRS,
30:16qui était avec nous,
30:17excellente semaine sur BFM Business.
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